Fiction: Alive

Hinata a beau être une riche héritière, elle n'a pas la vie facile... jusqu'au jour où son cousin fait la promesse de l'aider. Là, ça devient carrément pire. Elle va finir par découvrir, comme le dit le titre de la fiction, qu'elle aussi, elle est "alive". En vie.
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Hanabi-chan63 (Féminin), le 07/05/2010
Je viens de l'écrire, comme ça, alors... ben, je poste..
Je ne sais pas quoi dire d'autre !

Bonne lecture ! =D




Chapitre 4: Révolution.



Il était minuit. Depuis le début de la soirée, Hinata passait de chaînes en chaînes, de séries policières en séries policières, sans se lasser. D'où l'intérêt d'être abonnée à toutes les chaînes du monde - hormis les chaînes pornographiques et religieuses, évidemment, puisque son charmant paternel prônait la laïcité la plus totale en générale, et spécialement pour ses filles l'abstinence. Et oui, Hinata avait beau être à deux ans de la majorité, son père la prenait encore pour une gamine de dix ans.

D'ailleurs, s'il avait demandé à Neji de la protéger, ce n'était pas uniquement à cause de sa position d'héritière. Non, c'était parce qu'il s'était bien vite rendu compte que sa fille aînée était en passe de devenir une beauté, et qu'il désirait l'éloigner le plus possible des garçons de son âge. S'il avait su à quel point sa fille était solitaire et inconsciente de son physique avantageux, il n'aurait sans doute même pas pris cette peine. Mais il l'avait fait, et Hinata aurait donné beaucoup pour ne plus être une charge pour son cousin. A dire vrai, elle en avait assez d'être une charge tout court.
Même si sa famille possédait aussi des dojos particulièrement sélects et qu'elle y passait près de cinq heures par semaine, elle n'était pas particulièrement douée. Et elle détestait ne pas être douée. Pourquoi elle ? Pourquoi était-elle si médiocre alors que sa place lui commandait l'excellence ? Pourquoi Neji pour qui on ne nourrissait aucune ambition se trouvait être un génie ? Et pourquoi sa petite sœur de onze ans avait sauté deux classes d'un coup et restait au niveau si facilement ? Pourquoi les Hyuuga étaient-ils tous si parfaits alors qu'elle n'était rien ?
Elle refoula les larmes qui lui montaient aux yeux.

La souffrance qui l'étreignait lui broyait le cœur depuis si longtemps qu'elle se demandait comment elle pouvait encore la ressentir avec autant d'intensité. Il ne fallait pas qu'elle pleure. Jamais. Une Hyuuga ne pleurait pas, ne montrait aucun signe de faiblesse, même seule. Elle fit bien de ne pas se laisser aller car son cousin rentra dans le salon. Elle le fixa un instant, étonnée car elle ne l'attendait pas ce soir, ce qui lui valut un "Quoi ?! Qu'est-ce tu regardes ?!" particulièrement agressif. Sans la regarder ni même lui demander son avis, il lui prit la télécommande des mains et zappa sur une chaîne de catch. Un sport qui ennuyait horriblement Hinata. Tout n'était que théâtre, et dans le genre comédie, elle avait donné, merci. Et puis, le principe du catch, c'était tout de même de se déguiser pour paraître plus fort, ne réussir qu'à être ridicule et faire semblant de taper un type tout aussi ridicule. Pour elle, ce n'était que des gros bonhommes sans cerveau, sans visage et sans dignité qui s'exhibaient devant une stupide caméra.

Si elle avait pu comparer, elle aurait dit que l'intelligence chez un catcheur était comme l'extravagance chez les Hyuuga : inexistante.
Agacée, elle finit par faire ce que son cousin voulait qu'elle fasse, sans le lui demander : elle s'en alla. S'effacer devant lui, c'était ça qu'elle devait faire sans cesse.

Alors qu'elle gravissait l'escalier de bois précieux, ses épaules tressautaient sous les spasmes de ses sanglots. Elle en avait par-dessus la tête... Toute sa vie, elle n'avait fait qu'essayer et pleurer, sans jamais réussir. Et Neji qui pensait encore qu'elle était quantité négligeable... Bon, il faisait de grands efforts, au lycée, et elle lui en était reconnaissante. Mais il y avait des petites choses, auxquelles elle n'avait jamais fait attention avant, qui la gênaient énormément.
Comme, par exemple, lorsqu'elle avait défendu Tayuya. Ou quand elle l'avait appelé pour le prévenir de l'absence de son père et qu'il ne l'avait même pas remerciée. Ou cette façon de prendre possession de ce qui lui appartenait comme si cela lui était dû. Cette manie de vouloir lui imposer une vie bien précise, pour "son bien". Elle savait bien qu'il regardait de travers Kiba Inuzuka, l'année dernière, parce qu'il lui parlait en-dehors de sa présence.

Elle s'allongea dans son lit, épuisée mais incapable de dormir. Elle resta ainsi, quelques minutes, puis se releva et s'avança vers la fenêtre. La lune pleine la regardait de son oeil blanc. Ce blanc lumineux si pur qu'il l'éblouissait. Hinata sourit, réconfortée par cette puissante source de lumière.

Puis le regard neige se porta sur la distance jusqu'au sol. Une dizaine de mètres, environ, puisque que sa chambre n'était qu'au troisième étage de l'hotel particulier des Hyuuga. Le lierre grimpait sur toute la hauteur de la demeure. Hinata fit demi-tour et attrapa au hasard un sac hors de prix - Dior, Channel ou Dolce & Gabbana, dernier cri - qu'elle passa négligemment en travers de son épaule. Elle n'eut pas besoin de vérifier ce qu'il contenait, elle le savait déjà. Alors elle rejoignit une nouvelle fois son balcon, enjamba la rambarde et entreprit de descendre sans bruit. Ses pieds se glissaient facilement dans les prises qu'offraient les grosses pierres qui constituaient la bâtisse. Devant une fenêtre qui donnait sur le rez de chaussée, elle fut ravie de constater que son balcon se trouvait sur la face opposée de la porte fenêtre du salon.

Elle savait peut-être grimper, mais son cousin la battait à la course.
Avec un sourire éblouissant, elle courut hors de chez elle. Jamais elle n'avait aussi libre que maintenant. Essouflée mais profondément heureuse, elle ne voulait pas s'arrêter. Elle n'avait jamais couru si vite, si loin, si librement. Elle aurait voulu que ce moment ne cesse jamais, mais elle finit par trébucher, à bout de forces. Sans se relever, sans se soucier de ceux qui l'entouraient, elle leva le visage vers le ciel et adressa un sourire lumineux à l'astre lunaire.
Agenouillée sur le trottoir, elle n'avait pas l'air bien maligne. Mais pour une fois, cela n'importait pas.
Une voix brisa cependant ce silence de plénitude.
- Hinata ? C'est toi ?
Naruto.
L'instant s'évanouit. Les joues d'Hinata se colorèrent de rouge.
- Na... Naruto...
- Neji n'est pas avec toi ?
- C'est-à-dire que...
- Tu vois bien que non, Naruto, lança une voix derrière eux.
- Ca va, Kin, je posais juste une question.

Hinata regardait, ahurie, Kin Tsuchi, la meilleure amie de Tayuya, et Naruto Uzumaki, un des meilleurs amis de son cousin, se chamaillaient amicalement, comme les deux amis de longue date qu'ils semblaient être.

Naruto Uzumaki et Kin Tsuchi... amis. La stupéfaction l'étreignait plus sûrement qu'un étau. Lorsqu'ils se tournèrent enfin vers elle, il la découvrirent encore stupéfiée, immobile comme une statue, ses grands yeux blancs écarquillés.
- T'es malade, Hinata ? demanda Naruto en mettant sa main sur le front de la jeune fille.
Celle-ci, à son contact, devint rouge vif et se dégagea rapidement.
- N-non, ça va. Merci.
- Bon, entama Kin d'une claire, que fais-tu ici ?
- Je... je...

Elle ne trouvait pas de réponse. Elle-même ne savait ce qu'elle fichait là. Elle avait juste eu envie de vivre, pour une fois. Raison pour laquelle elle se trouvait ici, sans la moindré idée de ce qu'elle allait faire. Elle se rendit soudain compte combien sa tentative de fuite était futile. Elle ne savait pas où elle allait ni comment. Elle baissa les yeux et rougit.

De honte, évidemment.

Kin la jaugea un moment, en silence. Son regard aussi noir que les yeux d'Hinata étaient blancs. Naruto l'observait, attendant son verdict.
Finalement, Kin se retourna et commença à s'éloigner. Naruto ouvrit la bouche pour l'interpeller, mais elle le prit de vitesse en se retournant, mains sur les hanches.
- Et bien, je vous attends !
Avec un sourire merveilleux, Naruto invita Hinata à le suivre et emboîta le pas à Kin.
Sans un mot, elle découvrit que la ville qui était la sienne changeait du tout au tout la nuit venue. Les boutiques laissaient place à des illuminations plus festives. Les rues s'illuminaient grâce à des néons rouge, vert, bleu, jaune ou violet qui dessinaient des cercles sur le trottoir. Ils s'approchèrent d'un petit groupe. Hinata pu y reconnaître un garçon qui avait été dans sa classe en début d'année. Puis, comme il était premier sur la liste d'attente d'un lycée plus prestigieux encore, il était parti dés la première semaine, lorsqu'un des élèves admis s'était désisté. Hinata s'en souvenait car il l'avait marqué : des cheveux d'un rouge flamboyant, un tatouage sur le front, un regard meurtrier cerclé de noir.

Difficile de l'oublier. A côté de lui, elle vit Tayuya. Vêtue d'une jupe noire agrémentée de chaînes dorée et d'un Tee-shirt blanc orné d'une tête de mort et de l'inscription ROCK, il fallait reconnaître qu'elle en jetait.
- Oh, Hyuuga. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Elle vient avec nous, coupa Kin.
- Bon. Qu'est-ce qu'on attend ?
- Euh... où on va ? osa demander la timide Hinata.
Tayuya éclata de rire, suivie de Naruto et de Kin. Gaara, lui, l'observait bizarrement.
- Mais, ce que fais tout lycéen normalement constitué un vendredi soir à Konoha, Hyuuga. On s'éclate sur la piste de danse !

Hinata en resta muette de stupéfaction. Elle n'aurait jamais imaginé que la rebelle Tayuya en adepte de la danse... ni des jupes, d'ailleurs. Mais pourtant, elle était bel et bien là, se trémoussant sous les projecteurs avec une incroyable passion. Hinata, adossée au bar, prenait plaisir à la regarder. Tayuya semblait plus vivante que jamais, en accord avec elle-même. Ses cheveux broussailleux se balançait au rythme effréné de la musique.
Mais elle n'était pas la seule à observer Tayuya. D'autre yeux, moins amicaux, la fixaient intensément. Elle n'avait pas changé. Toujours maigre et sans courbe, plate comme une limande, décoiffée. Mais tellement belle, si abandonnée dans sa danse. Lorsqu'épuisée, elle s'arrêta, en sueur, il s'avança vers elle. Gêné, il prononça d'une voix hésitante :
- Tayu...

Elle leva le regard pour l'identifier, puis s'obstina à l'ignorer. Elle se frayait un chemin jusqu'au bar, où l'attendait Hinata. Il lui emboîta le pas.
- Tayuya...
- Dégage.
- Tayuya..., tenta-t-il encore.
- Tu ne sais dire que mon prénom ? cracha-t-elle, acerbe. Remarque c'est bien la seule chose que tu connaisse de moi.

Il l'attrapa par l'épaule
- Ecoute...
- Ah, tu connais les verbes, maintenant ? Allez, dégage.
D'un violent coup d'épaule, elle se dégagea de son étreinte. Il la regarda avec regret s'éloigner pour discuter avec la Hyuuga. Jamais son cœur n'avait été si compressé dans sa poitrine.
- Salut, Hyuuga. T'as pas vu Kin ?
- Elle est partie danser avec Gaara et Naruto a suivi.
Ce fut au tour de Tayuya d'ouvrir des yeux grands comme des soucoupes.
- T'as pas begayé, constata-t-elle, abasourdie.
- Oh... je... c'est vrai... j-je ne m'en suis pas rendue compte.
- Je croyais que tu étais incapable de t'arrêter ?
- N-non...
Agacée de laisser reprendre par son défaut de prononciation, Hinata cessa de parler et soupira avant de reprendre :
- Je n'ai pas toujours bégayé. C'est venu vers mes trois ou quatre ans. Tu... as entendu parler de... de ce qui m'est arrivé ?
Tayuya fouilla dans ce qu'elle savait de la famille Hyuuga. Elle finit par secouer la tête.
- Quand... quand j'étais petite, u-un espèce de fou e-envoyé par une famille concurrente de mon père m-m'a enlevée... depuis... j-je... je bégaie. Ah mais zut ! râla-t-elle.
Tayuya eut un petit sourire et reposa le cocktail qu'elle avait commandé.
- Allez Hyuuga, on va danser !
- Je... Je vais rester là.
- Tu ne sais pas danser ?
- Et bien... l-la maîtrise de-des danses plus classiques est obligatoire c-chez les Hyuuga, m-mais ça...
- Je vois. Peur du ridicule, Hyuuga ?

Hinata baissa les yeux.
- La vie se construit avec de la confiance, Hyuuga. Le bégaiement, c'est comme la danse. Si tu n'essaies pas, tu n'y arriveras jamais.
Hinata regarda la silhouette de Tayuya s'éloigner, les paroles de celles-ci, d'une ressemblance frappante avec celles de sa soeur, résonnant dans son esprit. Puis elle prit une décision.
Avec un grand sourire, elle s'enfonça dans la masse des danseurs.

Deux heures plus tard, Hinata, ivre non pas d'alcool mais de joie, se déhanchait au même rythme que les autres. Près d'elle, au centre d'un groupe de danseurs, Tayuya enflammait la piste. Soudain, alors qu'elle posait un oeil distrait sur l'entrée, elle sentit son sang se glacer.
Son cousin venait de passer la porte.
Paniquée, elle chercha à sortir du champ de vision de Neji avant qu'il ne la remarque. Elle repéra la porte de sortie de secours, et tenta de s'y faufiler. Trop tard. Il lui fonçait déjà dessus, les sourcils froncés et le visage furieux. Avec aussi une lueur de surprise dans le regard. Visiblement, il ne s'attendait pas à la voir ici.
- Qu'est-ce que tu fais là ? siffla-t-il en la plaquant contre un mur.
Prise d'un élan de rébellion, elle répondit avec insolence :
- Je m'amuse, c'est interdit ?
- Hinata Hyuuga, ne joue pas à ce jeu avec moi. Je te jure que je peux faire de ta vie un enfer.
"Parce que ce n'est pas déjà fait ?" se retint-elle de répliquer. Au lieu de ça, elle décida de se taire. Son cousin n'avait pas fini de déverser son venin et elle le savait. Et puis... elle n'était pas folle au point de contrarier Neji en pleine crise de colère. Il prenait très au sérieux sa protection, au point d'avoir poussé son devoir à une jalousie et une possessivité maladives.
- Mais qu'est-ce qu'il t'arrive, en ce moment ? Tu parles avec la Tare, tu la défends, tu fais le mur... , criait-il, blême de rage.
Il fit une pause, comme s'il comprenait quelque chose.
- C'est pour un mec, n'est-ce pas ?
Il plissait les yeux, plus fou de colère que jamais. Hinata aurait fait un pas en arrière si elle n'avait pas déjà été bloquée. Il était effrayant.
- N-non, émit-elle d'une voix faible.

Malheureusement, il prit son hésitation pour une confirmation de ses pensées. D'un mouvement rapide, presque imperceptible, le bras de Neji s'abattit avec une violence inouïe sur la joue d'Hinata.
Failli s'abattre.
Il se stoppa à quelques millimètres à peine du visage de sa cousine. Elle n'avait bougé, ses yeux de cristal pur fichés dans les siens. Choquée. Jamais personne d'autre que son père n'avait osé porter la main sur elle. Son cousin s'en était toujours tenu aux menaces verbales.

Neji, qui s'était juré de la protéger, n'en revenait pas non plus de ce qu'il avait failli faire.
- Hinata, je...
- Félicitations, Neji. Tu ferais un chef de clan génial. Oh oui, je sais que tu en rêves ! Je sais que depuis toujours tu veux ma place, et tu l'obtiendras peut-être si Hanabi abdique ! T'es déjà formé pour puisque tu frappes la faible, la timide, l'inutile Hinata. Tu sais quoi ? Le plus inutile de nous deux, ce n'est pas moi !
Devant un Neji stupéfait, elle se dégagea en une prise experte, puis jouant des coudes, sortit de la discothèque. La différence entre l'intérieur surchauffé et la nuit glaciale la fit frissonner, saisie de froid. Elle réfléchissait à ce qu'elle venait de faire, presque terrifiée de sa propre audace. Des rires et des gloussements la firent sortir de ses pensées. Elle distingua, dans l'ombre, un couple qui s'embrassait à en perdre haleine. A un moment, elle se demanda même s'ils n'allaient mourir d'asphixie.

Une voiture passa, éclairant de ses phares les deux tourtereaux.
Elle put les apercevoir. Elle ne connaissait que trop bien cette chevelure blond soleil... et ceux, si noirs et si longs de la jeune fille.
Kin Tsuchi et Naruto Uzumaki sortaient ensemble.
Le cœur d'Hinata cessa de battre.



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