Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Une machine nommée Vengeance.

Une fois le mécanisme enclenché impossible de faire marche arrière. La clé tourne. Un à un les rouages se forment. La roue commence son lent mouvement circulaire, toujours plus vite à chaque seconde passée. L'étau se resserre. Brisée à jamais, Hinata n'ignore rien des lourdes conséquences qu'entraine inévitablement la vengeance, mais après son clan, ses proches, ses rêves et même ses yeux de perle que lui reste-t-il encore à perdre ?
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Fubuyuki (Féminin), le 16/08/2009
Amis lecteurs bonjour/bonsoir ! Voici donc le second chapitre enfin achevé (je vous demande d’ailleurs pardon pour le retard), plutôt court et pas réellement intéressant je l’admets, je l’ai surtout utilisé pour achever le cadre et bien vous mettre dans le contexte. La vraie action commence à partir du trois (et il y en aura pas mal ça je peux le promettre). Je remercie sincèrement remi000, Ookami06, itachiLegend et Bleuts pour leurs commentaires qui m’ont fait chaud au cœur !



Chapitre 2: Déclenchement du mécanisme.



Paresseusement vautrée dans son vieux fauteuil, une petite tasse de saké dans la main, la princesse Tsunade, respectable Hokage du village caché de la feuille, cédait une nouvelle fois au doux et ô combien irrésistible appel de l’alcool sans tenir compte du timide invité qui lui faisait face. Comme elle l’avait demandé Shizune lui avait envoyé le fameux Lirio. Elle porta le récipient à sa bouche et réprima une grimace de dégoût. Bon sang, ce n’était pas trop demander quand même un petit litre de saké correct ! Haruno Sakura, sa dernière élève s’était révélée un prodige dans tout ce qui concernait les jutsus médicaux, mais lorsqu’il s’agissait de faire les courses, une vraie gamine ! Enfin bon, au vu de sa considérable chute de moral elle n’allait pas faire la fine bouche, tout était bon pour oublier ne serait-ce que quelques secondes les lourdes charges du poste de Kage, les reproches incessants de la populace et les sarcasmes des membres du conseil. A cette pensée la pression qu’elle exerçait sur le petit objet de porcelaine s’accentua dangereusement. Cette bande de vieillards écervelés avec leurs méthodes radicales et obsolètes ! Sans parler de ce gringalet qui osait se prétendre « Seigneur du feu », un pantin entre les mains de Danzô ! Danzô…elle ne s’en méfierait jamais suffisamment. Surtout qu’en ces périodes sombres qui clôturaient chaque série de meurtres (Attaque de Kyûbi, décimation du clan Uchiwa et à présent de la lignée des Hyûga) ce vieux gâteux assoiffé de pouvoir trouvait toujours le moyen de gagner en influence. En quelques semaines l’atmosphère du village s’était alourdie et il n’y avait que les académiciens pour ne pas s’en rendre compte. Sous l’effet de l’alcool Tsunade émergea de ces pensées plus que déprimantes pour se pencher enfin sur des problèmes plus urgents, parmi lesquels ce jeune chuunin qui lui faisait face, attendant patiemment qu’elle daigne lui adresser la parole.

- Euh…alors…Setsume Lirio c’est bien cela ? Balbutia-t-elle, plus éméchée qu’elle ne l’aurait souhaité.
- Oui c’est moi. Répondit simplement le garçon.

A l’entente de cette voix douce et aigue, presque enfantine, Tsunade ne put s’empêcher de renifler le contenu de la bouteille de saké avec suspicion. Bon sang, Sakura y avait-elle ajouté quelque chose ou ce type parlait-il réellement comme une fille ? Après examen du type en question elle se fit encore plus de soucis quant à l’honnêteté de son élève. Un teint de porcelaine, des traits fins imprimés sur un visage portant encore les rondeurs de l’enfance, deux yeux gris d’une douceur déconcertante, de longs cheveux d’une couleur que la pénombre de la pièce ne permettait pas de définir clairement mais sans doute proche du châtains. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, cet adolescent ressemblait trait pour trait à une jeune fille, jusqu’à son odeur sucrée, s’en était réellement troublant. Ses vêtements étaient simples, l’ordinaire des chuunins avec la traditionnelle veste verte, les chaussures ninjas, le bandeau noué autour du cou et les cheveux attachés en une modeste queue de cheval. La pâleur de son visage et sa relative maigreur (du moins si on le comparaissait aux garçons de son âge) lui donnait un air fragile…en bref une vraie fille ! Et puis cette beauté ingénue et cet air candide ! Ceci dit il était loin d’être faible contrairement à ce que tout observateur aurait pu s’imaginer, pour être passé moyenne classe et avoir supporté le rude entrainement des Eisei Nins le jeune Lirio avait sans doute du talent à revendre. D’après les documents fournis par Shizune, son âge devait avoisiner les seize ans et cependant il correspondait en tout point au profil des genins fraichement diplômés. D’un geste lent, il sortit une petite feuille de papier de sa poche et la tendit à la princesse. Cette dernière, encore sous le choc, la saisit machinalement et ne commença à lire qu’après un léger raclement de gorge du jeune homme.

"Il s’appelle Setsume Lirio, d’après mes sources lui et son frère aîné Mugi sont orphelins de naissance. Il est passé chuunin l’année dernière et a suivit une formation de med-nin aux côtés de Sakura. Il était autrefois sous la responsabilité d’Asuma Sarutobi (Dieu ait son âme à ce sale lâcheur !!) tandis que Mugi s’entrainait aux côtés d’Hayate Gekko (idem pour lui !!). Il aurait pu finir oublié et abandonner sa carrière de shinobi mais je l’ai pris sous mon aile suite au décès de ce dernier. Ne le ménagez surtout pas la vieille, il a grand besoin de grandir ce gosse (et si vous pouviez stimuler sa virilité ne serait-ce qu’un peu ce ne serait pas mal ! J’ai parfois l’impression de m’adresser à une fille quand il est en face de moi…l’effet est plutôt déstabilisant).
Mitarashi Anko."

Tsunade lança un regard compatissant vers l’Eisei Nin, s’il avait eu cette tornade d’Anko pour maître il devait souffrir de maints traumatismes le pauvre petit. Quoique…dans un sens cela jouait en sa faveur, quiconque avait subit l’éprouvant entrainement d’Anko bénéficiait de nerfs d’acier et d’une résistance physique bien au dessus du lot. En fait les méthodes pédagogiques de la Jounin rivalisaient presque en brutalité avec les siennes.

- Bon…tu es resté combien de temps aux côté de cette sadique ? Lui demanda-t-elle avec un petit sourire amusé.
- Environs trois ans, j’ai commencé après l’assassinat d’Asuma-senseï.
- Et avec Asuma ?
- Un an à peine.
- C’est bien dommage que tu n’aies pu profiter de son enseignement, Asuma était un excellent professeur…enfin bon si je ne t’ai encore jamais croisé dans le palais c’est que Shizune s’est occupée toute seule de ta formation médicale je me trompe ?
- Pas seulement elle, Ino-san m’a beaucoup aidé elle aussi.
- Ah, très bien.
- Et Tenten-san aussi.
- Ah, très bien.
- Et Sakura-san aussi.
- Ah, très bien…Eh ? Une minute…t’a-t-elle révélé le secret de sa force.

Lirio baissa la tête, mais sous le regard mi-inquisiteur mi-furieux de la princesse il ne put conserver le silence bien longtemps.

- O…oui mais il ne faut pas lui en vouloir…c’est moi qui le lui ait demandé et…

Excuses tardives et inutiles, le poing de la Godaime s’abattit lourdement sur le bureau, le mettant en pièces. Non mais quel toupet ! De quel droit ! De quel droit cette morveuse osait-elle initier ce gosse à cette technique ! Les jutsus médicaux pouvaient passer à la limite, mais la force c’était son domaine ! Devant la colère terrifiante de l’Hokage Lirio opta pour la retraite et se plaça à une distance respectable de la fenêtre, prêt à déguerpir à la prochaine manifestation. Heureusement pour lui, l’alcool avait un effet relaxant sur la bête blonde qui ne mit que quelques minutes à se calmer. Elle eu honte de son emportement et tenta tant bien que mal de reprendre une attitude correcte :

- Ahem…tu es affecté à l’équipe 9 avec Inuzuka Kiba, Aburame Shino et Yuhi Kurenai, c’est une équipe spécialisée dans la filature plutôt que les missions d’assassinats, tes talents de ninjas médecins ne te seront donc pas d’une très grande utilité j’en ai bien peur. Cependant, Shizune m’a dit que certains de tes sens étaient particulièrement développés…en particulier la vue ?

- Euh…c'est-à-dire que…
- Oui ?
- Je ne possède pas de Dôjutsu mais j’ai comme qui dirait…de la faciliter à remarquer certains petits détails c’est tout…
- Dis m’en plus.
- Eh bien…lorsque je me concentre suffisamment…je peux distinguer beaucoup de choses, des insectes les plus minuscules aux moindres petits grains de sables…
- D’après Shizune ton expérience la plus saisissante à eu lieu il y a environ quelques semaines, tu étais chargé du nettoyage des chambres de l’hôpital et en te « concentrant suffisamment» comme tu dis, tu as été capable de distinguer les acariens parmi la poussière.
- Je…je ne veux pas recommencer…c’était…terrifiant et cette fois là je ne contrôlais…rien.

La princesse s’autorisa un soupir agacé, voilà qu’il se mettait à bégayer maintenant ! Décidément, Kiba et Shino ne risquaient pas de se sentir dépaysés.

- J’en ai parlé avec Kurenai figure-toi, coupa-t-elle, et nous nous sommes mises d’accord, il va te falloir travailler ce…don et en tirer profit. Je ne sais pas encore de quoi il s’agit exactement, d’une habilité héréditaire ou je ne sais quoi d’autre mais en attendant je veux que tu t’en serves le plus possible. Cela pourrait t’aider énormément dans ta carrière de ninja médecin, la précision est primordiale en cas d’opération ou même d’examen tu le sais.

- Oui.
- Je suis sérieuse, avec une telle faculté tu pourrais rapidement dépasser le niveau de Sakura et me rattraper moi, sans parler des vies que tu sauverais.
- Je comprends…
- Bon, ne force tout de même pas trop, est ce que cela demande beaucoup de chakra ?
- Je ne sais pas, je n’ai jamais eu besoin de chakra pour le faire, mais ça me vide de mes forces quand je l’emploie trop longtemps je perds progressivement la vue.
- Combien de temps penses-tu pouvoir tenir en moyenne ?
- Jusqu’ici mon maximum est de quinze minutes.
- Mh…c’est juste, trop juste, essaye de tenir plus longtemps, certaines interventions chirurgicales nécessitent des heures de concentration.
- Bien.
- Autre chose, avec Anko pour senseï je suppose que tu sais décemment bien te battre ?
- Je me débrouille en taijutsu et…j’ai récemment passé un pacte d’invocation avec les serpents.

Tsunade tiqua légèrement suite à la dernière remarque du garçon mais sut se maîtriser cette fois. D’abord Sakura et maintenant Anko, ces deux là comprenaient-elles le sens du mot « danger » ?

- Je vois…quoiqu’il en soit Kiba se charge très bien des offensives et en tant que ninja médecin tu devras souvent rester en retrait, n’oublie pas que si tu te fais tuer ce sont les vies de tous tes coéquipiers qui seront en jeu.
- Oui.
- Une mission de rang A vient tout juste d’être assignée à l’équipe neuf et vous partez demain, n’oublie pas de signaler ton absence à la clinique.
- Euh…puis-je pendre connaissance des informations de la mission…s’il vous plait ?
- Il s’agit d’une mission de récupération, vous travaillerez en partenariat avec l’équipe sept. Votre objectif sera de chercher et ramener la survivante du massacre : Hyûga Hinata.


Marmonnant un juron entre ses dents, Sasuke repoussa un énième assaut de l’acharnée rouquine. C’était sa troisième tentative de drague en l’espace d’une journée et là il était vraiment à bout de nerfs. Mais nom de Dieu qu’est ce qu’il lui avait pris de l’intégrer dans son équipe celle là ! Les expériences terrifiantes que lui avaient fait vivre ses fans girls à Konoha ne lui avaient donc pas servies de leçons ? Si toutes ces filles de tout âge et de tout caractère avaient succombé et tout abandonné devant sa beauté froide il aurait bien dû se douter que Karin n’aurait pas fait long feu non plus. Et comme si se faire violer mentalement par une énergumène ne suffisait pas, il devait également gérer les crises de folies de Juugo, cela ne pouvait plus continuer ainsi, il lui fallait trouver une solution rapide pour calmer définitivement ces foutues pulsions meurtrières. Autrement, un beau matin, Juugo deviendrait totalement hors de contrôle et alors…les conséquences seraient désastreuses non seulement pour lui mais aussi pour l’ensemble de la team Taka, sans parler des autres membres de l’Akatsuki.

Littéralement écrasé par les regards, aguicheurs de Karin et moqueurs de Suigetsu, le dernier Uchiwa rendit les armes et quitta rapidement la tente qui leur servait à tous d’abris pour un climat plus supportable. En parlant de climat les conditions étaient loin d’être optimales pour une balade au clair de lune, un vent glacé, une pluie fine et un terrain boueux, tout semblait le rediriger vers la tente qui à défaut d’être chaude avait le mérite d’être sèche. Mais ça c’était hors de question, quitte à passer une nuit dehors à geler sous la pluie, il n’avait épuisé tout ce qui lui restait de force et de patience devant Karin. C’est donc d’un pas rageur qu’il entama cette promenade improvisée dont le but était avant tout de mettre un maximum de distance entre lui et le reste de la team Taka. D’un autre côté il espérait pouvoir circuler librement sans tomber sur un membre de l’Akatsuki, malgré l’accord passé entre lui et Madara il n’éprouvait encore aucune sympathie pour ces membres…peut-être même s’agissait-il d’une hostilité réelle après tout. Quoiqu’il en fût, une rencontre avec l’un de ces types aboutiraient certainement à un affrontement au vu de son humeur actuelle, ce dont il se passerait volontiers. Mais malheureusement pour lui, le ciel ne semblait pas disposé à entendre ses prières ce soir là car émergeant de son marasme il prit conscience d’une présence discrète dans son dos, à quelques mètres. Tentant tant bien que mal de ne pas céder à l’exaspération il activa son mangekyô sharingan nouvellement acquis, sans se retourner. Il ne s’agissait pas de l’un de ces pantins en manteau, du moins pas directement, c’était la Hyûga. Se retournant d’un coup il désactiva ses pupilles et lui lança d’un ton autoritaire :

- Va te coucher.

La kunoichi ne répondit pas, bien qu’ayant sans doute saisit la froideur de l’ordre depuis le point où elle se trouvait, tête baissée elle était absorbée par un examen plus que passionnant du sol et ne semblait pas disposée à lui répondre. Sasuke en profita pour mieux l’observer, depuis une semaine qu’elle était arrivée au campement il n’avait encore jamais eu l’occasion de se retrouver seul avec elle entre l’entrainement rigoureux de Konan et les agressions répétées de Karin, ce qui dans un sens l’arrangeait grandement, la compagnie des femmes ne l’intéressant guère. Avec son petit air innocent contrasté par son apparence stricte et son mutisme quasi total, la jeune fille pouvait exprimer au choix l’indifférence ou la froideur, cependant elle restait dans tout les cas diablement attirante, du moins selon certain point de vue Sasuke étant beaucoup trop traumatisé par les femmes pour se concentrer sur leurs atouts et apprécier leur beauté. Sentant la présence persistante de l’Uchiwa, elle releva lentement la tête dans sa direction. Son regard d’aveugle croisa les onyx du vengeur, une désagréable sensation de froid l’envahit au niveau du dos. Pourquoi diable cette pathétique petite chose lui paraissait-elle si dangereuse ? Il avait pourtant toujours conservé une certaine distance physique avec elle, le simple fait de sentir sa présence le mettait dans tous ses états. C’était le genre de malaise que pouvait ressentir une proie se sachant traquée. Mais ce n’était quand même pas lui la proie de l’histoire non ? Elle était faible, trop faible, l’écart entre leurs deux niveaux était tel qu’il n’était même pas concevable. Toutefois il lui était obligatoire de louer la résistance physique comme mentale dont l’ex héritière faisait preuve. Malgré les chocs émotionnels traversés, les instructions strictes de Madara, les mauvais traitements de Konan, les remarques obscènes des hommes et sa cécité dérangeante elle ne s’était pas plaint une seule fois, se contentant de subir en silence. Curieux…mais cela ne suffisait pas à justifier ce mauvais pressentiment qui l’accablait à chaque fois qu’elle se trouvait dans les parages.

- Tu estimes peut-être que je n’ai rien à faire ici à une heure pareille ? Lâcha-t-elle d’un ton sec qui déplut fortement à son interlocuteur.
Ce dernier ne put cependant réprimer un sursaut ce qui n’avait rien de bien étonnant, après tout elle venait de lui adresser la parole pour la première fois depuis plus d’un quart d’heures qu’ils se tenaient là à quelques mètres l’un de l’autre. A force il en avait presque oublié sa présence…presque.

- Effectivement. Répondit-il avec froideur mais calme.

Honteux de ressentir tout à coup un certain effroi envers cette jeune fille, qui en comparaison avec lui, passait sans aucune difficulté pour une simple genin, Sasuke enchaina avec mépris :

- Au cas où tu l’aurais oublié je suis responsable de ta sécurité, c’est déjà assez pénible comme ça alors ne me complique pas la tâche et pars.
- Responsable ou pas je ne suis pas obligée de t’obéir n’est ce pas ?

Ce n’était pas réellement une question mais plutôt une affirmation, aucun signe de doute dans ses paroles. Ses yeux cependant restaient vides de toute émotion, décidément la cécité jouait en sa faveur. Le malaise du vengeur augmenta d’un cran.

- Tu n’es pas obligée de m’obéir soit, mais Madara ou pas si tu te montres gênante je n’hésiterai pas une seconde.
- J’en doute.
- Tu ne sais pas à qui tu as affaire.
-Je sais seulement ce qu’il m’est nécessaire de savoir et c’est suffisant.

Sasuke haussa un sourcil fin en une expression de défi, essayait-elle de se donner un genre ? La Hyûga parut capter instantanément ses pensées douteuses car elle reprit aussitôt :

- Tu te crois affranchi de toute contrainte depuis ta désertion, tu penses pouvoir agir par toi-même, donner des ordres sans jamais en recevoir, déterminer ce qui doit être ou ne pas être, choisir ta destinée, mais tu as tort sur toute la ligne. En réalité, tel que je te perçois là maintenant, tu ne pourrais pas être moins libre.

A cet instant précis, Sasuke était à deux doigts de céder à l’irritation que lui inspirait la jeune fille et l’envie de lui tordre le cou le démangeait littéralement. Mais malgré son désir de la faire taire une bonne fois pour toute, il n’en fit rien.

- Tu te trompes Hyûga. Se contenta-t-il de siffler.
- Si tu en es convaincu pourquoi ne m’attaques-tu pas ?

En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, elle se trouva plaquée au sol une main encerclant fermement sa nuque. Bien que désagréable la prise n’était pas mortelle, elle respirait difficilement mais ne risquait pas d’étouffer. Elle ne pu que maudire le handicap de ses yeux avec lesquels elle aurait pu esquiver l’assaut.

- Fourre toi ça une bonne fois pour toutes dans le crâne Hyûga, le prétendu pouvoir de

Madara de même que ses ordres ne représentent rien à mes yeux, pas plus que ta pathétique petite vie. A l’avenir surveille tes paroles, autrement je ne réponds plus de mes actes.
- Je…je...

Il éclata d’un petit rire sec mais sonore, largement satisfait du spectacle que lui offrait cette fille se tortillant inutilement. Pourtant ce n’était pas dans ses habitudes de se montrer sadiques, en réalité il n’éprouvait que peu de plaisir à l’idée de soumettre un adversaire.

- Qu’est ce qui se passe ? On a la langue moins bien pendue tout à coup ?
- Je…ne...

Plus par pulsion que par volonté réelle il resserra son étreinte autour de la nuque délicate. Sa victime se débattit davantage, en vain. Il ne s’en rendait peut-être pas compte mais en continuant ainsi il risquait vraisemblablement de la tuer. Un kunai fendit l’air et planta avec précision dans le bras du vengeur qui lâcha immédiatement prise étouffant un grognement de doleur. Konan apparu alors devant les deux shinobis de la feuille, elle jeta un rapide coup d’œil vers Hinata puis fronça les sourcils.

- Si j’étais toi je me maîtriserais d’avantage Uchiwa, encore une incartade de ce genre et j’en parle au chef. Me suis-je bien fait comprendre ?

Evidemment, comme tout Uchiwa qui se respecte, Sasuke ne répondit pas, se contentant de tourner les talons jurant silencieusement de faire regretter son geste à la nukenin, tôt ou tard. Cette dernière avait assisté de loin à la scène, se fondant dans la brume. Peu de choses la surprenaient, mais là il lui fallait bien avouer que la réaction d’Hinata n’avait absolument rien de rationnel. Provoquer Sasuke ! Avait-elle des tendances suicidaires ? Elle lui attrapa le bras et la mit debout d’un geste.

- Retourne te coucher, entrainement demain à l’aube.

Sur ces mots elle se décomposa en une multitude de petits papiers blancs et disparut. Hinata se tourna lentement vers la direction par laquelle s’était enfui Sasuke. Un faible sourire s’étira sur ses lèvres bleuies par le froid et l’espace d’un instant une faible lueur se refléta dans ses yeux laiteux. Ce serait facile…beaucoup plus facile qu’elle ne l’avait imaginé. Le mécanisme s’était déjà enclenché.

Portant une main à sa jambe, Kotetsu exprima toute sa douleur à travers un cri affreux, ne pouvant se retenir plus longtemps. Rupture du tendon d’Achille, cette il était fait. Se redressant à demi, il tenta dans un ultime effort se de trainer vers le katana qui gisait à quelques mètre de lui. Si seulement il pouvait l’atteindre, à défaut de survivre il occuper suffisamment son adversaire, juste le temps pour sa femme et son fils d’atteindre la sortie. S’approchant de l’arme il tendit faiblement une main tremblante vers le pommeau mais un coup de pied bien appliqué l’envoya valser loin de son propriétaire. Il se retourna alors péniblement pour faire face à son meurtrier. Ce dernier l’air parfaitement détendu, plongea la main dans un grand sac d’apparence vide et en sortit une tête qu’il empala dans un pieu, le tout sans un mot. Kotetsu sentit son estomac se contracter lorsque la tête en question éclata d’un rire démoniaque.

- Enfin ! Hurla-t-elle avec une jubilation féroce.
- Calme-toi Hidan. Répliqua l’autre d’un ton ennuyé.

Avec des gestes calmes et précis, ce dernier sortit un parchemin de son manteau et invoqua une hache qu’il planta au sol avant de se tourner vers le shinobi de Konoha.

- Si j’étais toi je cesserais de gigoter dans tous les sens, tu risques de me faire louper mon coup et ce sera alors très douloureux pour toi.
- Va au diable !
- Tu le salueras de notre part ! Pas vrai Pein ? Répondit la tête, cédant à une nouvelle crise de rire.
- Hidan tais-toi. Coupa ledit Pein.

Curieusement le dénommé Hidan obéit sans même manifester le moindre signe de contrariété ce qui était pour le moins surprenant compte tenu de son agressivité habituelle. Visiblement il était d’excellente humeur, du moins suffisamment pour se montrer patient. Et malheureusement Kotetsu ne tarda pas à en deviner la cause. Sentant sa mort prochaine, son côté animal pris le dessus et il se sentit soudain envahit d’un pur instinct de survie. Une sensation sauvage et incontrôlable le poussant malgré sa situation à attaquer encore et encore. Poussant un cri de désespoir (plutôt comparable à un rugissement) il tenta le tout pour le tout et, dans une montée inespérée d’adrénaline, bondit sur son agresseur, ignorant la douleur de sa cheville meurtrie. L’attaque aurait pu s’avérer efficace si, dans la confusion de ses sens, il ne s’était trompé de cible. Proférant une série d’injures la tête morte-vivante arrachée du pieu tomba lourdement sur le sol avant d’effectuer une série de rotations sur elle-même. Pein, qui n’avait pas remué un cil pendant ce court retournement de situation, la saisit à nouveau par les cheveux avant de la replanter sur son « socle », imperturbable. Kotetsu poussa un juron, non, c’était décidément trop bête de mourir de cette façon là.

- J…Je ne vous laisserai pas faire ? Risqua-t-il en lui lançant un regard de fauve blessé.
- Comme c’est fascinant. Répondit le criminel tout s’emparant de la hache. La mort engendre la peur, la peur stimule la survie et la survie aboutit à un instinct purement bestial. Malheureusement pour toi cela ne fait généralement que retarder la fatalité. Tu t’es bien battu, comme le respectable shinobi que tu es, à présent montre moi que tu es capable de mourir en shinobi. Ta femme et ton fils auront une raison d’être fiers de toi.
- T...Touchez pas ! Ils n’ont rien à voir…
- Je n’ai pas l’intention de leur faire du mal, cela ne m’apporterait rien et de toute façon ils sont déjà loin, de ce côté tu peux partir en paix.
- Non…si je meurs maintenant…elle m’a manipulé, elle vous manipulera tous !

Le rire infernal d’Hidan résonna à nouveau dans la nuit, tandis que Pein élevait lentement la lame au dessus du corps du Jounin. Ce dernier écarquilla les yeux tendit la main vers un point invisible, puis la hache s’abattit, tranchant net le lien qui le rattachait encore à la vie. Hidan considéra le corps désormais privé de tête et poussa un soupir agacé.

- N’empêche que tu l’as pas mal abimé ! Je ne vais même pas être fichu de marcher.
- Estime-toi heureux que ses organes internes soient intacts, quoi que tu puisses en penser ce corps est parfaitement fonctionnel.

L’immortel se contenta d’un grognement de dépit avant de retrouver rapidement son enthousiasme.

- Alors c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?
- Commençons. Répondit simplement son supérieur.

Loin de là, à une bonne centaine de kilomètre du lieu du crime, une jeune fille contemplait, sans réellement la voir, la lune de son regard vide un sourire crispé aux lèvres. Elle porta une main à sa poitrine et froissa le tissu de son haut entre ses doigts fins qui blanchirent sous la pression. Oui, tout était parfait, le mécanisme s'était bien déclenché.







Voilà voilà, je vais essayer (je dis bien essayer) de terminer les trois chapitres restants avant la rentrée (passé ce délais je serai débordée) mais ayant un rapport de stage à terminer je ne garantis rien. A présent je ne vous demande que quelques secondes de plus de votre temps précieux…le temps de laisser un commentaire ^^ ?



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