Fiction: Namikaze Naruto Bungeifukkou: La renaissance du monde.

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Nagato gît mort, penché sur les articuations métalliques qui le soutiennent même après son dernier souffle de vie. Konan, transpercée de lames noires réfléchit une dernière fois sur la folie du porteur du Rinnegan, sa soif de pouvoir, son rattachement à la vie. Sa peur à la mort.

Combien de corps couvraient le sol détruit de la ville de la feuille cachée? Kakashi, les deux sages crapauds, des jounins, des chuunins, des genins laissaient aller leur dernier soupir, brûlés, ensanglantés, victimes d'une massacre sans sens.

Debout, aux côtés du dernier corps de Pein, Naruto contemplait tristement cette indéchiffrable nuance qui, des fois, unit étroitement la vie à la mort, les deux extrêmes de l'être humain.

Trois jours étaient passés, et la destruction ne partait pas des pensées des habitants du pays du feu: lentement, une procession d'hommes, femmes et enfants vêtus en noir se dirigeait vers le centre du cratère, de ce cratère qui marquerait à jamais la ville de Konoha.

Tsunade présidait le séquit. Porté sur les épaules de six jounins dont les larmes ne povaient être retenues, sortant à flots des paupières entre-ouvertes, se tenait Kakashi, étendu avec une sensation de paix dans ses traits marqués par le sourire que seule la mort peut offrir.

Il allait être enterré au centre du village, au centre de ce désert qu'avait laissé la Shinra Tensei de Pein. Kakashi veillerait dès lors, ce village qui l'avait vu naître, grandir et mourir, depuis le fin fond de l'intangible infinité de la mort.

C'était Naruto qui l'avait ordonné, le jour même de l'attaque de l'Akatsuki. Pris de rage voyant le corps de son tuteur, sans vie, il avait commandé à Tsunade de l'enterrer dans l'endroit où la destruction avait atteint son apogée, où la mort avait le plus touché le village, pour que dorénavant ce fût la vie qui renaisse de ce point.

Naruto ne pouvait pas supporter l'idée de la mort de ses trois maîtres, les trois de la main d'une même personne: Pein. D'abord Jiraiya, dans la cité de la pluie, transpercé de lames noires, flottant dans une eau où il était difficile de discerner des points clairs et translucides, tant le rouge du sang s'était mélangé à la pluie.
Ensuite Kakashi, au milieu de Konoha, à moitié englouti par la terre, pressé sous les rochers détachés des maisons et du sol même.
Et finalement Fukasaku, traversé par l'arme de Pein pendant qu'il essayait de l'aider à se libérer. Il n'en pouvait plus. Pendant l'enterrement de kakashi il resta chez lui, pensif, pleurant la mort de celui-ci.

Deux heures plus tard, il était décidé. Il sortit de sa maison, enveloppé d'une cape noire en signe de deuil. Arrivé dans l'office de Tsunade, ou plutôt ce qui en restait après l'attaque, il frappa trois coups à la porte.

La Hokage le fit entrer.
-Naruto... pourquoi n'es-tu pas venu à l'enterrement de ton maître?

Elle demanda, les larmes aux yeux, le voyant entrer. Elle tenait dans sa main une petite boîte en bois, scellée par une plaque métallique. Elle la tendit vers Naruto.

- Prends ça, dit-elle. Une larme roula sur sa joue.

- Une légende doit survivre même après la mort.

Naruto prit la boite dans sa main. Il fut surpris de sentir une force énorme jaillir du petit réceptacle.

- Qu'est-ce que c'est? Demanda-t-il, curieux et effrayé à la fois.

- Tu le sauras le moment venu. C'est à toi de décider de l'ouvrir ou pas, mais une fois tu auras vu ce qui y est contenu, tu devras subir les conséquences de l'avoir en ton pouvoir...

Naruto regarda longuement Tsunade. Il déposa la petite boite sur la table et s'assit sur une chaise à moitié cassée, la seule qui avait résisté à l'explosion.

- Tsunade - Commença-t-il - Je ne sais pas comment te dire ça, mais... je me sens dans l'obligation de le faire.

Il fit une pause. Tsunade était tournée vers la fenêtre cassée et regardait tristement ce qui restait du village.

- Je vais partir - Dit-il.- Je sens que j'ai vécu trop longtemps dans l'illusion d'un monde équilibré, ou notre village ne pouvait subir une attaque comme celle-ci. Je rêvais à un monde qui n'est pas celui-ci. C'est pour ça que je vais partir, pour essayer de trouver le pourquoi de ce monde, de ces conflits et guerres insensées.

Tsunade se tourna vers lui et dit doucement

- Crois-tu que personne n'a voulu faire de même que toi, auparavant? Pourquoi crois-tu que Jiraiya s'était exilé dans les bois, que je voyageais d'une ville à l'autre sans ordre ni raison, qu'Orochimaru avait crée le village d'Oto? Nous tous cherchions cette racine des problèmes, et une manière de la couper. Et nous ne pûmes pas...

Naruto tressaillit. Il savait bien cela, Jiraiya le lui avait dit, mais Tsunade ne comprenait visiblement pas. Il se leva et se tourna vers la porte de l'office. Avant de sortir, il adressa un dernier regard à l'Hokage et dit

- Le village de Kiri trouva il y a deux jours l'arme de Pein.

Tsunade ouvrit grandement les yeux.

- Incapables de contrôler le pouvoir qu'elle contenait, ils libérèrent les bijuus de l'étreinte des neuf dragons, les laissant s'enfuir dans le monde où nous vivons.

Tsunade ne comprenait pas. Comment ceci avait-il pu arriver?

- Je sais bien qu'aussi bien toi que tous les autres Kages essayez de passer après cet incident vers une ère nouvelle, de retisser vos anciennes alliances, cependant le monde bouscule vers une renaissance atroce: les bijuus, êtres légendaires ayant vécu dans toute époque sont libres à nouveau, et ils menacent cette reconstruction. Dans mon intérieur, le renard réclame sa liberté, et il m'est difficile de le retenir.
Je vais partir, Tsunade, je vais partir revivre ce passé où les bijuus peuplaient le monde pour vous apporter, finalement, une solution.

Tsunade s'était assise. Elle pleurait silencieusement la décision qu'avait pris le jeue ninja.
Naruto reprit la parole.

- Je pars ce soir, avant la nuit. Je vais enterrer Fukasaku-sama et Jiraiya dans le Myobokuzen. Je me dirigerais ensuite vers les pays d'au-delà des mers, ces pays encore vierges de civilisation, où les Bijuus ont fuit pour retrouver une nature sauvage capable de leur transmettre l'énergie nécessaire pour retrouver leur véritable apparence.

- Comment le sais-tu? S’enquit Tsunade, effrayée de cette révélation.

-Pendant des mois, comme tu dois déjà savoir, j'ai reçu un entraînement sur le senjutsu, imparti par Fukasaku-sama. J'ai appris des choses sur la nature qu'il coûterait des années à faire comprendre à un simple être humain. C'est pour ça que je sais où vont les esprits troublés, où vont les dieux retrouver leur source de pouvoir.
Je les trouverai, Tsunade, et ce sera la première partie de ma voie de ninja: je découvrirai pourquoi le monde tourne autour de ces créatures ancestrales, pourquoi tout dépend d'elles. Ce sont nos dieux, les bijuus nous guident et transforment notre passé, notre présent et notre avenir. C'est pour cela que toute entreprise de les contrôler est inutile...

Tsunade le coupa, pensive.

- Naruto, tu sais, il y avait, il y a longtemps, une civilisation dans ces pays dont tu parles...-

Naruto se retourna, surpris.

- Dans ce territoire maintenant délaissé des hommes se trouvait jadis le pays du Temps, la ville cachée d'Uzumaki.

Naruto, qui était prêt à poursuivre son explication, retint son souffle en entendant Tsunade prononcer son nom.

- Il y a presque vingt ans une horrible guerre se déroula dans le pays du Temps. Nous en fîmes part, aidés par les pays de l'Eau et du Vent. Le Tenkôkage, un tyran sans égal, avait crée une armée avec les habitants du pays et plannait l'invasion de l'alliance des éléments, nom sous lequel étaient connus nos pays à cette époque. Presque tous les habitants du pays du temps moururent, nous fûmes victorieux. Je me rappelle que ce fût la première guerre à laquelle participa, très jeune, Yondaime-sama, alors connu sous son vrai nom: Namikaze Minato.

Naruto sentit des larmes couler de ses yeux en entendant le nom de celui qui avait fait de lui ce qu'il était maintenant.

- Minato était très jeune alors, et poussé par les instincts humains il sauva une jeune fille du village d'Uzumaki, qui était presque entièrement détruit. Ses ordres étaient d'éliminer tout habitant de ce pays, cependant il ne pouvait pas tuer cette fille. Risquant sa vie, et celle de la jeune femme même, il créa rapidement un jutsu et, signant un parchemin de leurs sangs mêlés, l'envoya vers un espace d'invocation. Une fois la guerre terminée, il l'invoqua dans notre village et la prit sous sa tutelle. Ils avaient tous deux presque le même âge, et étaient tombés profondément amoureux. Elle s'appelait Uzumaki Kushina.

Naruto venait de comprendre. Il s'assit, pris d'un sentiment entre la tristesse et la joie.

- Kushina partit du village il y a presque quatorze ans. Elle avait le même but que toi: savoir pourquoi les bijuus avaient marqué l'humanité, pourquoi les bijuus avaient emporté son mari, pourquoi ils avaient hanté son fils.
Trouve-la, Naruto, trouve ta mère et beaucoup de questions seront répondues.

Naruto se releva, prenant cette fois la petite boite en bois. Son regard avait changé. Il savait maintenant comment mener son voyage. Il trouverait sa mère, et avec elle il découvrirait la vérité qui se cachait derrière les bijuus. Il revêtit la cape noire qu'il avait enlevée en entrant, et sortit de l'office de la Hokage qui, d'une voix douce, lui dit:

Va, Namikaze Naruto.

Naruto revint à sa maison après l'entretien avec l'Hokage. Une fois arrivé il se changea d'habits: il laissa dans son armoire les vêtements qui lui avaient accompagné ces dernières années et prit une hakama noire, qu'il enfila rapidement. Il prit alors le manteau avec lequel il avait fait apparition à Konoha et le revêtit, attachant comme ceinture une toile noire qui jadis avait formé la base de son bandeau.

Un grand parchemin était appuyé contre le mur, à côté de la porte. Il le regarda quelques instants puis le prit, l'attachant à son dos en sens horizontal. Il revint ensuite vers son lit, et y laissa le bandeau qui couronnait son visage.

Il était sur le point de partir quand il se rappela de la petite boite en bois que lui avait donné Tsunade. Elle reposait sur son lit, à côté du bandeau, dégageant silencieusement cette incroyable énergie qu'il avait expérimenté en la prenant. Il fut alors pris par une incontrôlable envie d'ouvrir le réceptacle, de voir ce que cachait cette mystérieuse boîte, mais il s'en tint.

Il sortit de sa maison. Il était déjà tard dans l'après-midi. Il ne songea même pas à aller voir une dernière fois Sakura, Yamato ou Saï. Il ne voulait pas qu'on le retienne. Avant de sortir du village, il se dirigea vers la petite salle où étaient gardés les corps de Jiraiya, récupéré d'Ame, et ceux de Fukasaku et sa femme. Il resta quelques instants encore choqué de la vision ed ses maîtres morts, mais finalement il se remit. Se tenant face aux corps sans vie, il joignit ses mains en un sceau et prononça: Fuuton! Ansei no Kaze! Élément Air! Le vent du repos!
Une rafale de vent se leva, avec une telle force qu'elle entraîna vers l'extérieur de la salle les trois corps. Naruto sortit à son tour. Ses trois maîtres flottaient dans l'air, étendus sur un lit de vent. Il prit son inspiration et, d'un mouvement rapide, il posa sa main au sol en disant: Gyakuno Kuchiyose no Jutsu! Myobokuzen! Invocation inverse! Myobokuzen!.

En moins d'une seconde il se tenait face à l'immense quantité de statues de crapauds qui couvraient l'entrée du Myobokuzen. Il fut accueilli par Gamakichi, qui essayait difficilement de soigner les blessures que son père avait reçues lors de l'attaque.

Quelques heures après son arrivée, et suivi des quatre grands crapauds, ils descendirent vers la source où il avait appris à canaliser l'énergie de la nature. là, ils creusèrent trois tombes, deux d'une taille infime, une troisième de la taille d'un homme dans sa cinquantaine: ils y placèrent les trois corps, entre les sanglots qui leur venaient en ces moments tristes. Une fois les corps recouverts de terre, il se retourna vers les crapauds, qui le regardèrent longuement.

- À partir de ce moment, je considère mon entraînement fini. Dit-il, sérieux et impassible. J'ai suivi pendant des mois un apprentissage difficile mais extrêmement efficace. Maintenant, je me suis vu dans l'obligation d'enterrer ceux qui me l'avaient imparti. La fin d'une vie marque le commencement d'une autre: ils ont donné leur vie pour moi, c'est à moi de donner ma vie pour les autres maintenant.
Où se trouve le Myobokuzen? Demanda-t-il aux crapauds qui l'écoutaient, tristement.

Gamabunta prit parole.

- Nous nous trouvons à présent dans la "vallée des herbes", le point neutre entre le pays du feu, celui de la pluie et celui de l'herbe...

- Bien, reprit Naruto. En ce cas je me dirigerai vers le port de Taki no kuni, le village caché de la cascade. Ça ne doit être à plus de mille kilomètres d'ici, je me trompe?

-Naruto... Tu crois que nous, les crapauds légendaires du pays du feu, aurions volontairement instauré notre abri dans un endroit de facile accès? Bien que ce soit un lieu tangible et situable dans une carte, Myobokuzen est scellé du dehors et du dedans. Il n'y a pas d'autre moyen pour en sortir que l'invocation, tout comme il n'y a de moyen pour y entrer que l'invocation inverse...

-Je comprends, dit le jeune ninja d'un air sérieux. En ce cas je devrai m'invoquer dans un lieu que j'aie visité, et qui ne se trouve loin de la mer...

- Il suffit que tu aies laissé tomber quelques gouttes de ton sang dans la terre pour qu'elle soit devenue un endroit de possible invocation inverse, dit Gamakichi précipitamment.

Naruto ouvrit grandement les yeux, surpris.

- Kiri! Dit-il. Il se rappelait des combats qui y avaient eu lieu, il était sûr d'avoir saigné sur la terre du pays de l'eau. Il posa rapidement sa main dans le sol. Un fin trait de sang ruisselait de sa paume. Merci, Gamabunta, Gamakichi, je vous retrouverai, un jour. Mais jusque là: aurevoir! Gyakuno Kuchiyose no Jutsu! Kiri no kuni!

Sur le pont de la ville cachée de la brume se tient debout un jeune homme, blond, habillé d'un pantalon mi-long noir et un manteau violet aux flammes obscures. Il regarde le village, les yeux grands ouverts. Face à lui se déploie le paysage le plus horrifiant qu'il aie pu voir: pas une maison de la ville n'est restée debout. Pas un habitant ne continue vivant. Des corps gisant, dispersés par le village, tantôt transpercés de morceaux de bois détachés des maisons, tantôt déchirés par d'énormes griffes d'un animal inconnu. À l'ombre d'une maison à moitié détruite, un homme vêtu en noir regarde le nouveau venu il tient dans sa main gauche, couverte d'un gant noir, un masque dont on ne perçoit que la forme ovale.

- Il me réclame, dit-il, passant sa langue par ses lèvres coupées par le vent. Son pouvoir me réclame!

Naruto tomba soudain à genoux. Il sortit précipitamment de sa poche la petite boite en bois que lui avait offert Tsunade. Il la laissa tomber immédiatement et regarda sa main brûlée au contact du réceptacle. Sa jambe le fut aussi, à l'endroit où il avait gardé l'objet. Le jeune homme poussa un cri de douleur, mais se retient en regardant à nouveau le village détruit. Des larmes commencèrent à couler de ses yeux.




Qu'est-il arrivé au village de Kiri? Qui est ce mystérieux personnage qui guette Naruto depuis le village détruit? Qu'est-ce qui le "réclame"? Que renferme la boite en bois qu'à offert Tsunade à Naruto?

Tout cela, et plus, sera révélé dans le prochain chapitre: Le pouvoir du sang

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