Fiction: Concours

Voici le(s) chapitre(s) qui me servira(ont) de participation au(x) concours de fanfictions.
Général | Mots: 4230 | Comments: 14 | Favs: 1
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Gclems (Masculin), le 03/11/2006
Ce chapitre raconte la mission de Shizuoka, kunoichi du pays de la foudre, chassant deux déserteurs à travers le pays du vent.
C'est ma participation au concours de fanfic #1
Et heu.. bah bonne lecture ^__^

(Je crois bien que c'est le chapitre le plus long que j'ai écrit jusqu'à présent.)




Chapitre 1: déserteur



Nous étions au bord du Grand Canyon du pays du vent. Suna ayant refusé de nous apporter de l’aide, nous nous étions retrouvés à trois, Ryoushi, Sagashimawaru et moi, devant cette gigantesque crevasse dans le désert.
Nos cibles avaient déjà entamé la traversée du Canyon. Ils étaient peut-être même déjà en train de continuer leur course de l’autre côté. Cela faisait plusieurs mois que nous les pourchassions, et il semblait que nous les avions enfin rattrapé. Bientôt, nous allions pouvoir les arrêter. Les vestiges encore fumants de leur feu de camp ne faisaient que le confirmer.
Un regard vers notre chef d’équipe, Ryoushi, et nous comprîmes que nous ne ferions pas de pause. Nous entamions à notre tour la descente. La pente était trop abrupte pour que nos proies aient pu disposer des pièges, mais elle en constituait un elle-même. Un mouvement mal calculé, et c’était une chute de prêt de quatre kilomètres qui nous attendait.
Quatre kilomètres au bout desquels, dans la fraîcheur et la pénombre, coulait le seul et unique ruisseau du pays du vent.
A la file indienne, reliés par un fil de chakra tissé par Sagashimawaru qui nous servait de sécurité, nous avancions prudemment, essayant de guetter un signe de leur passage, tout en se concentrant sur nos propres mouvements.
Ryoushi affichait clairement qu’il était d’un tout autre niveau que nous : alors que Sagashimawaru trébucha et se rattrapa in extremis à un rocher, et que moi-même faillit tomber plusieurs fois, il avait effectué la descente sans problème, dans une grâce inégalable, et sans paraître faire le moindre effort.

Au fond du Canyon, de l’autre côté du ruisseau - bon dieu c’était vrai qu’il faisait frais là en bas - un corps nous attendait. Celui de Itai Byoujaku, l’une de nos cibles. Quelle mort stupide ! Visiblement, il était tombé en escaladant. Il devait être à court de chakra. Sûrement parce qu’ils n’avaient pas dû s’arrêter très longtemps. Les pauses, quand on fuit quelqu’un, ça dure jamais très longtemps.
Toujours est-il que maintenant, il ne nous restait plus qu’un seul déserteur à rattraper, tuer, et débarrasser le monde de sa dépouille. C’est-ce qu’on fit avec le corps de Byoujaku, avant de repartir, laissant derrière eux l’odeur nauséabonde de la chair brûlée.

L’ascension se faisait sans encombres et, toujours sécurisés par le chakra de Sagashimawaru, nous arrivâmes au sommet (ou devrait-on dire au niveau du sol ?) seulement quelques dizaines de minutes plus tard.
Nous avions perdu du temps en incinérant le corps du premier déserteur, et l’autre ne s’arrêterait qu’une fois à bout de force, maintenant qu’il se retrouvait seul et acculé.

Nous repartions presque aussitôt, juste après que Ryoushi nous ait rappelé que la frontière était à quelques jours de marche, et, les ninjas du pays de la foudre n’étant pas tolérés sur le sol du pays de la pluie, nous ne pourrions continuer notre poursuite si warugashikoi Akusei venait à la traverser.

Après une bonne heure de course, la silhouette du déserteur était enfin en vue. D’ailleurs, il semblait à bout de force. Nous accélérions le pas, alors que la silhouette grandissait au fur et à mesure qu’elle se rapprochait.

Nous rattrapâmes le fuyard dans l’une des rares oasis qui parsemaient le désert. Il semblait nous attendre.
Nous étions enfin face à face. Après tant de temps, tous ces efforts, toute cette énergie dépensée, le dernier des 7 déserteurs du village état là, à cinq, peut-être six mètres de nous. Il nous fixait, assis contre l’un des trois arbres de l’oasis. Sa peau était brûlée par le soleil. Enfin, plus que la notre.
Il arborait un sourire confiant, pourtant, pas l’ombre d’un piège, et aucune embuscade n’était réalisable par un homme seul.
Ryoushi nous fît signe de nous écarter. Nos protestations n’y firent rien, et nous avions dû tout de même nous mettre à l’écart.
Nous avons vite comprit pourquoi.
Oui, Ryoushi avait un niveau largement supérieur au notre, mais Akusei lui tenait tête sans problème.
Au mieux, nous aurions été une gène pour notre chef d’équipe.
Les techniques Ninjutsu s’enchaînaient à une vitesse et une force prodigieuses. Un lance flamme par-ci, un mur d’eau par là… Je n’avait que très rarement vu autant de chakra brûlé lors d’un affrontement entre deux shinobis.
Avec le temps, Akusei prenait petit à petit l’avantage.
C’est au moment où nous allions passer à l’action pour aider notre chef, que nous remarquâmes que notre ennemi nous avait enfermé dans une prison de sable. Impossible de faire quoi que se soit. Nous étions tellement prit par l’affrontement entre ces deux géants, que l’adversaire nous avait eu comme des bleus.
Finalement, Ryoushi fut gravement blessé et abandonna le combat.
Akusei nous laissa un avertissement, puis repartit.
« Arrêtez votre chasse. Ne me poursuivez pas. Je ne vous veux pas de mal, et vous n’avez clairement pas le niveau. »
La prison de sable ne s’effondra qu’une fois notre ennemi hors de vue.


Quelques jours plus tard, nous arrivions dans un petit village frontalier. Sagashimawaru et moi cherchions des informations sur Akusei, pendant que Ryoushi se reposait dans l’unique chambre encore libre d’une vieille auberge miteuse.
Les habitants du village nous renseignaient sur l’arrivée d’un autre ninjas, il y a une demi-journée.
Et visiblement, c’était assez peu fréquent. Alors en voir débouler quatre, d’un pays étranger, et dans la même journée, ça en avait surprit plus d’un. Si Akusei n’avait pas apprit notre venue dans le quart d’heure qui suivait notre premier pas dans le village, c’est qu’il était mort, ou déjà loin.
Nous l’avions enfin rattrapé - ou plutôt re-rattrapé - et vu notre niveau, et le fait que l’on se trouvait à la frontière, il était vraiment mal venu que l’on parle de nous comme ça dans tout le village. L’effet de surprise était notre meilleur allié. Tant pis, nous allions devoir faire sans.

A la tombée du jour, une jeune femme nous indiqua le lieu ou Akusei comptait passer la nuit. Visiblement, il n’était absolument pas inquiété par notre arrivée. Il avait passé sa soirée à la taverne « Au Petit Saké » ou quelque chose dans le genre, puis était parti pour dormir dans une caverne, quelque part dans la montagne bordant le village.
D‘après nous, il avait décidé de mettre ses menaces à exécution. Il pouvait très bien passer la frontière et nous oublier, mais il avait une « parole » à tenir. Malgré sa désertion que rien n’avait laissé prévoir, il était toujours le même, au fond, mon grand frère.
Il ne dormait pas, là haut, dans cette caverne. Il nous attendait.
Ryoushi se reposait toujours, et il allait en avoir pour plusieurs jours encore. Bien que nous savions que nous courrions à une mort certaine, nous ne pouvions attendre. Aussi, Sagashimawaru et moi partîmes rencontrer mon frère, pour tenter de le tuer.

Le tuer… Tuer mon frère. Ou se faire tuer par lui… Nous n’avions jamais fait dans le sentiment dans la famille. Pourtant, cette fois-ci, c‘était différent. C‘était pas l‘histoire d‘un bras ou d‘une jambe cassé, mais de nos vies. D’un autre côté, c’était à moi de le battre. Et à personne d’autre.

A peu prêt au moment ou je pensais ça, Sagashimawaru se tordit de douleur. Il s’écroula à genoux, se tenant le ventre à deux mains. Et il criait.

« Elle essaye de sortir ! Elle essaye de sortir de mon ventre ! Elle me bouffe l’intérieur ! »

Je compris ce qu’il se passait avant d’entendre la voix d’Akusei dans ma tète, qui disait :
« C’est toi contre moi, et personne d’autre. »

« Aaaah ! Ça y est elle va sortir ! Elle est en train de me percer la peau ! Raaaaaaaah ! »

Ses yeux se révulsèrent et Sagashimawaru tomba, inanimé, face contre terre. Évidemment, rien n’était sorti de son ventre. Akusei avait énormément progressé en Genjutsu depuis qu‘il avait été affecté au Département des Interrogatoires et Tortures, voila tout.

Je reprenais la route vers la montagne après avoir emprunté le katana de chakra qui appartenait à Sagashimawaru. L’avantage de ce genre de sabre, c’est que leur allonge n’a de limite que la quantité de chakra de l’utilisateur.

Après dix bonnes minutes de marche rapide, pour ne pas dire de course, je me retrouvais enfin au pied de la montagne. La lune était déjà haute dans le ciel, mais ce dernier était dégagé et laissait apercevoir les milliers d’étoiles qui scintillaient, éclairant le sol de leur lumière si pure.
Le ciel de cette nuit m’aurait parut magnifique, s’il n’y avait pas eu ce combat au bout du sentier qui menait à la caverne. J’espérais seulement que la palme de l’étoile la plus lumineuse de la soirée reviendrait à la mienne.

J’avançais maintenant droit vers l’entrée de la caverne. Je ne distinguais pas encore la silhouette de mon frère, mais je savais qu’il m’attendait juste à l’entrée. S’il y avait une chose pour laquelle on ne rigolait pas dans la famille, c’était bien la loyauté.
Le vent commençait à se lever, alors que la nuit était déjà suffisamment froide pour faire rebrousser chemin à n’importe qui n’ayant pas une mission à accomplir. Une mission qui allait décider de sa vie ou de sa mort.
Bientôt, j’allais me retrouver devant lui, et risquerais de mourir au moindre de ses mouvements.
En fait, je me demandais ce que j’allais faire une fois là haut. Allais-je tenter ma chance de le tuer dès le début ? Allais-je lui poser les dizaines de questions qui me torturaient depuis qu’il avait déserté le village ? Allait-il me tuer avant même que je n’ai pu dire le moindre mot ? La seule chose dont j’étais certaine, c’était que j’espérais que ce moment arriverait le plus tard possible. Un peu comme lors de mes entretiens pour entrer dans les forces spéciales, puis chez les chasseurs de déserteurs. Mais l’entretien qui s’annonçait allait être le pire de toute ma vie, j’en étais sûre.

Comme je l’avais pensé, Akusei m’attendait à l’entrée de la caverne. Un sanglier mort se trouvait dans un coin, l’épaule entamée. Triste fin pour une si belle bête que de finir ainsi, tuée, mais même pas entièrement mangée. Akusei m’en proposa un morceau, comme si de rien n’était.
« Il est encore chaud. Tu devrais goûter, c’est excellent ! »
Visiblement, j’étais la seule à trouver ça dérangeant que nous allions tout droit vers un fratricide.
« Mets toi à l’aise, petite sœur. Il ne faut surtout pas être stressé pour le genre de combat qui nous attend. Sinon tu vas perdre tes moyens. Mange, prend des forces. »

C’était surréaliste. Mon frère me donnait des conseils pour mieux me battre contre lui !

Je coupais un bout de lard, et le dégustait. Et c’était vrai que je commençais à me sentir à l’aise. La boule qui me serrait l’estomac s’était évanouie, et bientôt le goût du cochon sauvage grillé envahissait ma bouche et la douche chaleur de cette viande m’apaisait.
La nuit semblait beaucoup plus douce. Le vent s’était arrêté, alors qu’ Akusei avait allumé un feu afin de réchauffer la viande, qui était presque froide.
Je m’assis prêt du feu, et me resservit un morceau. J’avais rarement mangé quelque chose d’aussi bon.
Alors que j’allais me resservir une deuxième fois, Akusei, qui s’était assis à côté de moi et me regardait manger d’un air bienveillant, posa la main sur mon épaule et me dit :
« Tu devrais t’arrêter là. Il n’est pas bon d’avoir trop mangé. »

Je reposais le bout de viande près de son possesseur originel, et nous commençâmes à nous remémorer de vieux souvenirs.



Shizuoka ! Tu viens ?! On va voir les grands s’entraîner au shurikens !
Attends moi, Akusei ! Je… Aaaah !
Shizuoka, t’es vraiment maladroite ! Maman va nous tuer ! Ramasse vite les bouts d’assiettes !

Akusei ! Akusei ! Ça est ! Je suis passé Ninja de Niveau Moyen !
Bravo ! Tu y es enfin arrivé ! Allez, encore un effort et tu seras de Niveau Supérieur, comme moi !

Ooooh ! Akusei ! Un p’tit chiot abandonné !
Maman voudra jamais qu’on le ramène laisse le là.
Je vais l’appeler Sushi !
Laisse le là je t’ai dit !!!

Mamaaaaaaaan ! Akusei a coupé les cheveux de ma poupééééééée !
Pfff ! C’est pas en jouant à la poupée qu’elle deviendra une grande Kunoichi…
Mamaaaaaaaaaan ! Akusei il a dit des choses méchaaaaaantes !

Maman, je te présente Sushi !
QU’EST-CE QUE C’EST QUE CA ?!
Je te l’avais dit qu’elle n’en voudrait pas…

Qu’est-ce que tu fais, Shizuoka ?
Demain je passe un entretien pour devenir Anbu. Alors je fais quelques dernières révisions.
Ça y est, tu m’as finalement rattrapé, hein ?
Je suis loin d’être aussi forte que toi…

Akusei ?
Hmm… ?
Tu crois que maman va s’en apercevoir ?
S’apercevoir de quoi ?
Ben que j’ai caché Sushi dans ma chambre…
…. Naooon !

Shizuoka…
Oui ?
Sushi… Est mort.
Je… M’y attendais… Il était devenu vieux… Et avec toutes ces missions chez les anbus… je n’avais plus le temps de m’occuper de lui.
Ça va aller ?

Et puis, quelques mois plus tard, Akusei avait commencé à changer. Il restait toujours plus longtemps dans les salles d’interrogatoire. Son travail lui prenait tout son temps. Cela lui avait coûté son couple, et certains de ses amis, dont Ryoushi faisait partie. On ne discutait plus comme avant. On ne rigolait plus ensemble, on menait notre vie chacun de son côté. Je ne suis même pas sûre qu’il savait avant notre rencontre dans le désert, que j’avais été recrutée chez les chasseurs de déserteurs.

Pourtant, à côté de se feu de camp, assis si près l’un de l’autre, c’était redevenu comme avant. Nos discussions, nos mimiques, tout. Je ne pensais plus à la mission, seulement au fait que j’avais, enfin, retrouvé mon grand - frère tel qu’il était à l’époque. Si des inconnus nous voyaient, ils pourraient peut - être penser à un couple, pourtant non, nous n’étions que frère et sœur. Mais on s’aimait.

Bientôt, je m’endormais contre son épaule. Qu’il puisse avoir attendu que je dorme pour s’enfuir ne m’était pas venu à l’esprit. Mais de toute façon, pourquoi m’aurait-il attendu là haut ? Pour partager un dernier moment de fraternité avec sa petite sœur ? Ce n’est pas vraiment son genre. Il avait toujours détesté les adieux.

« Shizuoka ! Shizuoka ! Réveille toi ! ».
J’ouvrais les yeux puis les refermais sous la brûlure de la lumière du jour. La nuit était donc déjà terminée ? Je dormais si bien. J’aurais voulu que cette nuit à côté d’Akusei dure des jours.
Quand je parvînt enfin à ouvrir les yeux, Sagashimawaru était là. Pas une trace d’Akusei.

« Que t’est-il arrivé Shizuoka ? Pourquoi n’es-tu pas rentrée dormir au village ? Tu as tué Akusei ? »

Tant de question, auxquelles je ne pouvais, ne devais, apporter la véritable réponse.

« Je… J’ai tué… Mon frère. Les cendres de son corps se trouvent là »
Je pointais le feu du doigt. Akusei avait visiblement fait brûler les restes du sanglier. Il ne restait qu’un grand tas de cendres chaudes et légères, qui s’envolaient le long de l’air qui soufflait en rafales.
Sagashimawaru semblait me croire, et nous rentrâmes au village.
Quelques jours plus tard, Ryoushi enfin rétablit, nous prîmes le chemin du retour.
Il avait fallut que je trouve une explication au fait que j’ai réussit à tuer Akusei, sans même une égratignure. J’ai prétendu qu’il avait refusé de se battre contre moi et qu’il avait préféré mourir plutôt que tuer sa sœur.
Ce qui n’était pas tout à fait faux.

Je ne savais pas exactement ce qu’avait fait Akusei cette nuit là. Et encore moins pourquoi. Je ne pouvais que supposer. Peut-être avait-il souhaité, lui aussi, un dernier moment comme quand nous étions enfant. Peut-être était-il parti car il n’avait pas eu le courage d’affronter sa petite sœur.
En tout cas, il avait trouvé un moyen pour que tous les deux restions en vie. Car il est en vie, j’en suis sûre.

Mission officiellement accomplie. Personne n’avait besoin d’en savoir plus.



Voila, j'espère que ça vous aura plu.
N'hésitez pas à commenter, à me dire ce qui ne va pas, ce qu'il faudrait changer, etc.
(mais ce qui est bien aussi vous avez le droit de m'en faire part :P)




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