Fiction: La lumière de la nuit (terminée)

Un soir l'envie me prit de...
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belgarion (Masculin), le 09/02/2009
Une passion qui m'empêchait de dormir ; il ne s'agit que d'une histoire sur le personnage Naruto, mais qui n'a aucun lien avec celle du manga, ou presque. Simplement par amour pour l'Art. (en espérant que cela ne vous paraisse pas trop étonnant XD)



Chapitre 1: Douce lumière



Oisin... Ossian... Usheen. Qui es-tu ? Dans mes rêves les plus sombres, je ne cesse de te voir, de te poursuivre. Jamais n'ai-je réussi à t'attraper, ne serait-ce qu'un de tes cheveux dorés.
Un jour l'on m'a dit que tu étais parti pour un pays lointain. Te serais-tu perdu durant ton périple, à la recherche d'un trésor oublié ? Oisin... Ossian... Usheen.

Se réveillant en sursaut, il ouvrit ses yeux dans l'obscurité de la pièce. Dans la quiétude de ce qu'il reconnut comme ça chambre, son cœur se calma et son esprit redevint plus lucide. Malgré tout, résonnait toujours à ses oreilles un sinistre échos, qui ne présageait de bon.
Quelle heure était-il ? Regardant son réveil posé sur la table de nuit, Naruto constata que le jour n'avait pas encore point au loin, et la nuit avait encore tous ses droits.

S’enfonçant à nouveau dans son lit étrangement froid, Naruto essaya de retrouver le sommeil. Ce n'était pas le premier du genre ; depuis quelque temps, Naruto était pratiquement assailli chaque nuit par une vision fugace d'un royaume oublié, bercé par de sensuelles paroles. Laissant divaguer ses pensées, tentant d'accrocher la perche du repos, Naruto n'arrivait pas à retrouver l'envie de dormir. Il s'imagina d'abord en train de manger de succulents ramens ; puis devant l'échec de cette vision pourtant idyllique à ses yeux, il repensa à l'un de ses entrainements. Il s'efforça d'analyser sa performance, s'attachant aux détails qu'il devrait modifier pour une prochaine séance. Alors qu'il se voyait en train se concentrer pour réaliser un rasengan, quelque chose le frappa.
Naruto resta perplexe devant son étonnement.

Pourquoi donc son inconscient le tiraillait-il, insinuant le doute, sollicitant son étonnement ? Se concentrant plus encore, il revit ce moment, l'enchainement de ses gestes, la lenteur de l'action dans cette petite clairière proche de l'enceinte sud-ouest. S'étant assuré que la réalisation de son attaque s'était parfaitement effectuée, il tenta vainement de fixer son esprit sur le paysage environnant. Tout paraissait banal, tant le limpide ciel bleu que l'imposante masse végétale, qui entourait le cercle de verdure rare. Rien n'avait un aspect assez inhabituel pour que l'esprit de Naruto n’y prête attention. Alors que le blondinet allait délaisser cette vaine concentration, trop ardue pour son esprit si peu habitué, un flash le marqua. N'ayant vu que de manière inconsciente cet épisode, Naruto était pourtant certain d'avoir assisté sans qu'il ne s'en rende compte à une manifestation silencieuse. Mais de quel ordre pouvait-être cet acte ?

Orphée ne voulant point de lui en son étreinte, Naruto se leva et s'habilla. Il allait vérifier le doute qui le taraudait. Ouvrant donc la fenêtre, il se retrouva sur les toits de Konoha, dominant une partie de la ville du haut de son perchoir. Il alla donc de maison en maison, s'efforçant d'être aussi silencieux que son rang de genin le laissait supposer. Enfin il atteignit un tronçon de la muraille qui ceignait la ville. Observant le garde qui faisait sa ronde, Naruto se faufila dans son ombre sans se faire remarquer, et sauta en douceur le mur d'enceinte.

Arrivé au pieds de la forêt, Naruto assistait à la vie nocturne de la faune et de la flore. C'était comme s'il entendait les fleurs respirer, les animaux se parler. Il était sous le charme de cette nature paisible et généreuse, presque humaine sous son étude empirique. Et il voulait participer à ce majestueux tableau, si bien ordonné, raisonnant de l'ordre cosmique, comme si l'homme reprenait sa place dans l'existence. Et c'est sous ce doux rêve qu’il pénétra plus profondément dans cette immensité obscure. Faisant appel aux sens du renard qu'il avait appris à maitriser avec le temps, Naruto se repéra rapidement et, après une petite balade sous la lune gibbeuse, déboucha dans une petite clairière éclairée d'une lueur cristalline, donnant à toute chose un aspect moiré. Quel magnifique jeu de lumière s'étalait sous les yeux émerveillés de Naruto.

Oisin... Ossian... Usheen. Je sens ta présence près de moi. Te serais-tu réveillé du profond sommeil, qui t'a maintenu dans ce lieu sans ordre ni magie ? Reviens-tu auprès des tiens, enfant de la forêt ? Usheen... M'entends-tu, Oh mon brave Usheen ? Te voilà maintenant sourd et aveugle à l'appel de ton cœur ? Oui, ton cœur est lourd, ton esprit est rêveur, mais tes souvenirs ne te réveillent-ils pas ? Oh de grâce, écoute mon cri de désespoir ! Je songe et ne peux imaginer sans frissonner ce que tu es devenu... Mon pauvre Usheen, si pure, si calme, si...

Sans aucune raison, le charme de l'atmosphère devint plus lourd. Naruto en prit parfaitement conscience, et sortit de son emprise. Recouvrant ses sens, il avança pas à pas vers ce qui l'avait interpellé auparavant. Arrivant dans l'ombre d'un vénérable peuplier à la frondaison riche et vivante au vent, il sut qu'il devait se baisser et ramasser ce qu'il allait trouver. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il eut entre les mains une plaque de taule. C'était donc ça, se dit-il, qui avait reflété la lumière du soleil ? Mais que fait-il ici, sachant que pratiquement personne ne vient dans cette clairière maudite ?

Naruto avança sous le regard appuyé de l'astre lunaire pour mieux observer l'objet qu'il détenait entre ses rudes mains. Il constata alors avec étonnement que ce qu'il avait d'abord pris pour un vulgaire bout de métal était en réalité un vague rectangle finement travaillé. Il pouvait suivre des yeux de majestueux entrelacs qui donnaient une impression d'immensité, d'infinitude. A la lumière changeante de la lune, son regard se plongeait dans des abysses incommensurables, planant au dessus d'éternelles forêts magiques, de sempiternelles montagnes enneigées. Naruto n'était plus au Pays du Feu. Naruto n'était plus sur Terre.

Naruto était rendu à des milles et des milles, loin de toute présence humaine. Il pouvait tout sentir, voir, entendre : ressentir la vie qui l'animait et l'entourait. C'était autre chose que de simples jutsus. Au delà même des sensations, c'est l'existence elle-même qu'il vit. Il faisait partie du Tout, de l'Ensemble. La puissance de ce savoir rendait Naruto euphorique. Jamais en rêve n'avait-il eu autant de plaisir ; au delà du plaisir, c'était de la pure jouissance. Naruto n'était plus qu'un boule métaphysique, pur produit d'une abstraction magique.

Oisin... Ossian... Usheen. Je peux te voir, t'entendre, te toucher ; bon retour au pays mon ami...

Les arbres aux alentours semblaient murmurer à ses oreilles une fine mélodie aux paroles envoûtantes.
Et Naruto prit soudainement conscience de son état, qu'il jugea délirant. Il s'arracha à la contemplation du rectangle magique pour jeter un regard circulaire à la clairière. Il lui avait semblé percevoir de l'activité. Rangeant soigneusement l'objet dans une de ses poches, il lança en l'air une onde de chakra qui se propagea jusqu'aux limites du bois. Et c'est alors qu'il sut !

Il vit approcher une silhouette fantomatique, aux contours brumeux et à la démarche gracieuse. Lorsqu’elle se tint devant lui, elle offrit à sa vue un spectacle étincelant, dans sa robe si simple, si naturelle. Naruto respirait la joie, la vie. Et quand enfin elle s’adressa à lui, la grâce le toucha. C’était pour Naruto comme une brise fraîche se faufilant entre la frondaison des arbres, comme un ruisseau d’eau douce serpentant dans son lit.

Mon petit faon, je t'ai enfin rejoint ; quelle plaisir de te revoir, mais ma tristesse est grand à la vue de ton état actuel. Qu'ont-ils fait de toi mon tout petit ? Seuls tes yeux et ta chevelure gardent encore une faible trace de ton origine, le reste n’est devenu que trop humain. Rejoins-moi mon fils, retournons là d‘où chaque chose vient, la Nature. Le temps presse, le monde va se réveiller, prends ma main avant qu’il ne soit trop tard. Je ne puis te laisser dépérir en ce monde si cruel, si sauvage, si naturel. Naruto…

Naruto tendit la main à cette apparition magique, mais il ne rencontra que du vide. La forme se diluait peu à peu dans l’atmosphère diurne. Vainement, Naruto ne put qu’assister à la disparition de sa mère qui emportait avec elle le mystère d’un autre monde.
Respirant à plein poumons un air sentant l’humus, il se laissa emporter avec douceur par la brise matinale, un goût d’eau fraîche sur la langue.

Le lendemain matin, alors que Kakashi se rendait dans la clairière pour s'entrainer au calme, il découvrit en son centre une masse inerte. S'approchant doucement, de manière méfiante, il découvrit avec étonnement Naruto. Un sourire paisible figé sur son visage, la poitrine se soulevant lentement et à intervalles réguliers ; Naruto sommeillait, une feuille d'arbre posée sur son front, souvenir d’un ultime baiser maternel.




Et c'est ainsi que s'achève ce voyage onirique.
En espérant qu'il aura été calme et reposant,
à la prochaine ;)




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