Fiction: Dunes meurtrières

Plusieurs années se sont écoulées depuis la défaite de l'Akatsuki, et les villages de Konoha et de Suna se sont d'autant plus rapprochés. Quand le Kazekage demande à Shikamaru Nara de se déplacer à Suna pour résoudre un meurtre, celui-ci ne se doute pas du guêpier dans lequel il s'est plongé. Enquête, intrigues noires et une Temari plus mystérieuse et sensuelle que jamais...
Classé: -16D | Romance / Suspens | Mots: 30131 | Comments: 73 | Favs: 46
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Elfian (Féminin), le 28/12/2009
Je sens que certains seront bien contents d'avoir la suite... Je vais poster pleins de chapitres, comme ça peut-être que ça ira plus vite avec WoN ^^

Ptit résumé des faits : Après avoir combattu Temari, rejoint Ikaru pour lui poser des questions et cherché des renseignements à la bibliothèque, Shikamaru s'est fait attaquer par un mercenaire cherchant à l'assassiner. Il a rejoint le palais péniblement...

Bonne lecture ;)




Chapitre 8: Une larme, un souvenir



Titubant péniblement jusqu'à la table, il avançait sous les regards ahuris de Gaara et Kankurô. Temari, quant à elle, ne laissait pas transparaître de surprise. Mais elle avait un autre sentiment dans le regard. Un sentiment que Shikamaru eut du mal à interpréter dans l'état dans lequel il se trouvait.

* Ça y est, j'ai trouvé : du soulagement... *

Tout ceci paraissait bien étrange. Etait-elle au courant qu'on avait essayé de l'assassiner à l'instant ? C'était ce qu'il semblait être.

Cependant, si elle était soulagée, c'est qu'elle ne le souhaitait pas, donc qu'elle n'en était pas le commanditaire.

Autrement dit, si ce qu'il supposait était vrai, à savoir que la raison de l'attaque était le fait qu'il enquête, alors même si Temari faisait partie d'un complot, elle n'était pas le chef des opérations.

Elle ne serait donc qu'une pièce maîtresse et pas le cerveau du complot.

Cette pensée le rassura un peu. Elle dût s'en apercevoir puisqu'elle détourna les yeux des siens.

Mais très vite il se reprit car même si ce n'était pas elle qui prenait les décisions, elle était visiblement au courant. Agissait-elle par contrainte ? Ou bien était-elle très bien informée des secrets d'alcôves ? Il faudrait qu'il en ait le cœur net.

Enfin Kankurô se précipita pour venir le soutenir jusqu'à ce qu'il puisse s'asseoir sur une des chaises. Il sortit ensuite de la salle pour appeler un médecin.
Gaara continuait à le dévisager, les yeux remplis de questions.
C'est alors qu'il se décida à parler.

« J'ai eu un... contretemps, Kazekage-sama.

- Qu'est-ce qui t'es arrivé bon sang ?

- J'ai été attaqué par un mercenaire. Je suis certain que c'en était un à sa manière de se battre, ce n'était pas un ninja, il n'a utilisé aucun jutsu, et se déplaçait beaucoup trop lentement pour en être un. Il a surgit au détour d'une ruelle avec deux longues lames et m'a pris pour cible. Malgré cette apparence quelque peu déroutante, je vais bien, je n'ai pas de grosse blessure (à part celle au bras).

- Et l'homme, qu'est-il devenu ?

- Je l'ai assez vite désarmé, et j'allais avoir le dessus sur lui mais il a préféré s'enfuir en me laissant broyer son bras que de me dire quoi que ce soit.

- Tu as pu voir à quoi il ressemblait ?

- Il faisait très sombre dans la ruelle, je sais qu'il avait des cheveux courts, qu'il était relativement musclé et qu'il devait mesurer environ 1m80.

- Très bien, je vois. Décidément, on ne peut pas dire que Suna soit très sûr en ce moment...

- Cela a forcément un lien, je ne pense pas qu'il m'ait attaqué par hasard ».

Gaara soupira tout en regardant Temari qui semblait à la fois impassible et très au courant de la mission de Shikamaru.

« Temari, tu as quelque chose à dire ?

- Non, pas spécialement, mais par contre je pense que le fait qu'un tel homme ait attaqué Shikamaru doit nous mettre la puce à l'oreille à propos des disparitions : il y a des mercenaires dans la ville. Ce qui veut bien dire que quelqu'un, ici, est suffisamment influent pour engager des hommes capables de faire tout ça. Je pense donc qu'il faut se méfier en priorité des personnes les plus puissantes et les plus riches. Ce ne sont sûrement pas des villageois qui sont derrière tout ça.

- Oui, ça paraît logique. Bon, Shikamaru, tu vas te reposer cette nuit. » dit Gaara d'un air grave « Demain, je veux que tu passes la journée avec Anako et que tu enquêtes avec elle sur les disparitions, c'est plus important pour l'instant que le reste de ta mission. De plus, les forces spéciales vont être envoyées dès que possible pour repérer celui qui a fait ça, il est possible que tu aies besoin de confirmer qu'il s'agit bien de lui.

- Très bien. »

Un ninja médecin fit irruption dans la salle, à la suite de Kankurô. Alors qu'il commençait à soigner les blessures du ninja de Konoha, Temari s'éclipsa.

« Les forces spéciales ne sont pas encore au courant, je vais faire une reconnaissance.

- Je ne te l'ai pas demandé, Temari.

- Je sais, Gaara, mais je n'ai rien d'autre à faire de toute façon. »

Sans en entendre davantage, elle sortit de la pièce, non sans que Shikamaru ait aperçu sur son visage une lueur inquiétante. Elle avait une sorte de fureur dans le regard, et il était incapable d'expliquer pourquoi. Qu'est-ce qui pouvait la mettre autant en colère ? Et qu'allait-elle essayer de faire ?

Il n'eût pas le temps de s'en préoccuper qu'à peine les premiers soins effectués, Gaara congédia le médecin et Kankurô pour pouvoir être seul à seul avec le juunin de Konoha.
Shikamaru, anticipant les questions du Kazekage, prit des mesures préliminaires :

« Ecoutez, j'ai vraiment tout dit, je n'ai pas pu voir correctement cet homme, je ne vois pas ce que je pourrais vous dire de plus. Par contre, j'ai beaucoup de questions à vous poser...

- Très bien, tu me les poseras, mais d'abord, dis-moi ce que tu as appris aujourd'hui et qu'est-ce que tu faisais dans la ruelle où cet homme t'as attaqué »

Shikamaru commença donc son récit : l'Académie s'était bien passée, il était venu questionner Anako et visiblement l'enquête l'épuisait plus qu'autre chose, puis il était parti interroger d'autres personnes et une histoire avait attiré son attention. Il est donc allé à la bibliothèque pour en apprendre davantage. Lorsqu'il était sorti, la nuit était tombée et il voulait se dépêcher de rentrer, mais des cris étouffés avaient attirés son attention. Et voilà toute l'histoire.

Il avait bien pris soin de ne toujours pas parler d'Ikaru, après tout c'était déjà bien assez dangereux de le faire participer à cette enquête. Ni de son combat avec Temari.

« De quel genre de récit parles-tu ?
- C'est de cela dont je voulais vous parler. Et il n'est pas dans votre intérêt de me cacher quoi que ce soit. »

Gaara parut surpris et légèrement vexé de la remarque mais le pressa de continuer.

« Eh bien voilà, je sais peut-être quelle est l'arme du crime...

- C'est vrai ?? C'est très bien, en une seule journée si tu en es là on va bientôt pouvoir attraper l'assassin » se réjouit Gaara

- Oui, mais il y a un problème.

- Quel problème ?

- Cette arme est sensée appartenir à votre famille. »

Après un temps de réaction relativement lent, le Kazekage se reprit pour demander simplement :
« De quelle arme s'agit-il ? Je te jure que je n'ai jamais vu aucun projectile de la sorte...

- Connaissez-vous l'histoire de la déesse des vents ?

- Le conte pour enfants ?

- Oui.

- On me l'a déjà raconté étant petit, pourquoi ?

- Parce que cela a un lien direct avec notre affaire : il semblerait que la coupable de ce meurtre, ce soit elle...

- Mais ça n'a pas de sens ! Ce n'est qu'une vulgaire fable...

- Pas tant que ça, j'ai retrouvé un livre à la bibliothèque qui parvenait à établir assez précisément qu'elle avait bel et bien existé.

- Bon admettons, mais tout ceci s'est passé il y a des décennies, elle est morte à l'heure qu'il est, donc c'est absurde de penser que ce soit elle... Et quel est le rapport avec ma famille ?

- Vous vous rappelez, dans le conte, qu'elle était sur le point de se marier quand son fiancé a été assassiné, n'est-ce pas ?

- Oui, je crois.

- Devinez à quelle famille appartenait son fiancé ? »

Gaara fronça les sourcils, ne saisissant pas vraiment ce qu'il cherchait à lui expliquer. Et puis il comprit :

« Les Sabaku ?

- Exactement. Après s'être battue et avoir disparu, la déesse a laissé derrière elle une armure et surtout son arme foudroyante, et les deux appartiennent officiellement à votre famille depuis tout ce temps. Dans le livre, il est fait mention de trois éclairs foudroyants et les images montrent l'homme à terre, transpercé de trois aiguilles, inutile de vous préciser à quelle endroit. C'est bien de cette arme dont il s'agit. Et il se trouve que l'auteur du livre sur lequel je me suis penché n'a pas réussit à déterminer la nature de l'arme justement parce qu'elle est classée secret défense et que seule votre famille connaît la vérité. Alors expliquez-moi comment cela se fait-il qu'en tant que Kazekage vous n'ayez jamais entendu parler de ça ?

- Je... Je l'ignore. Mon père ne m'a jamais parlé de ce que nous possédions précisément, puisqu'il ne s'attendait certainement pas à être assassiné et que je prenne sa place.

- Et en attendant, qui gère vos comptes et vos possessions ?

- Ce... C'était Baki avant sa mort... » dit Gaara dont les yeux commençaient à s'écarquiller de stupeur.

- Etrange... Et depuis, qui les a pris en charge ?

- Je n'ai pas encore 20 ans, alors selon les lois du village c'est un ascendant ou une personne très liée à la famille. Je suppose que ce doit être Mishi.

- Très bien, merci beaucoup pour tous ces renseignements. Par contre là je suis un peu fatigué alors si ça ne vous dérange pas que j'y aille ?

- Non non bien sûr. Ah mais avant, une dernière chose : considèrerais-tu déjà quelqu'un comme suspect ? »

Shikamaru réfléchit et l'image de Temari lui traversa l'esprit.

« Il est trop tôt pour ça, l'enquête ne me le permet pas encore malheureusement.
- Je comprends ».

Il ignorait pourquoi il couvrait Temari alors qu'elle avait toutes les caractéristiques du suspect idéal. Peut-être parce qu'au fond de lui il était persuadé qu'elle ne pouvait pas être la meurtrière. Mais, s'il se trompait ?

C'est alors qu'un chuunin entra tout essoufflé dans la grande salle et se précipita vers Gaara.

« Maître Kazekage, votre sœur pense avoir retrouvé l'homme qui a attaqué le ninja de Konoha. Nous avons besoin que vous l'identifiiez » dit-il en s'adressant tour à tour au rouquin et à Shikamaru.

Les deux hommes acquiescèrent et suivirent le jeune ninja dans les prisons.

Arrivé devant la cellule, Shikamaru jeta un regard sur l'homme qu'il pouvait voir à travers la fine fenêtre fixée à la porte pour pouvoir surveiller les prisonniers. Apparemment, Temari l'avait bien amoché. Entre lui et elle, sa soirée n'avait pas dû être radieuse.

« Pas de doute, c'est bien lui.

- Nous avons essayé de l'interroger mais il est plus muet qu'une tombe...

- Ne le soignez pas et ne lui donnez ni à boire ni à manger, nous verrons bien demain matin s'il ne veut toujours rien dire.

- Bien Kazekage-sama. »

Ils allaient repartir quand Shikamaru se retourna et demanda au chuunin où était partie Temari.
« Euh il me semble qu'elle a dit qu'elle avait assez travaillé comme ça et qu'elle allait se coucher.
- Merci beaucoup »

Il rejoignit Gaara qui le regardait non sans une certaine appréhension. Arrivés devant la grande salle, ils se séparèrent, l'un pour regagner sa chambre et l'autre pour retourner travailler dans son bureau.

Le jeune Nara entra dans sa chambre et s'avança directement pour pousser le rideau « spécial » et voir si Temari était dans sa chambre. Elle était bien là, en robe de nuit, en train de se coiffer.

Il se décida et franchit les quelques mètres qui le séparaient de sa porte, l'ouvrit et toqua à celle de Temari.

Trois secondes plus tard, celle-ci lui ouvrit et ses yeux pétillèrent quand elle le vit. Puis elle reprit ses manières aguicheuses habituelles.
« Eh bien Nara, on s'est perdu ?

- Pas du tout, je suis venu te voir...

- Ohoh ! Que me vaut cet honneur ?

- Je voulais juste te remercier, je peux entrer ?

- Hum... Je ne sais pas trop... Mais si ! Allez viens, pleurnichard ! » ajouta-t-elle en voyant son regard insistant.

Il entra à sa suite, observant pour la première fois son antre de ses yeux, sans passer par un miroir.
« Alors monsieur le ninja de Konoha, de quoi vouliez-vous parler ?

- Il y a des choses qui m'intriguent ici, et chez toi en particulier, alors je me disais qu'il valait peut-être mieux te poser des questions plutôt que d'essayer de me masturber l'esprit tout seul.

- Flemmard jusqu'au bout » se mit-elle à rire

- Non, ce n'est pas de la flemme... C'est juste que je ne peux m'empêcher de te faire confiance. »

Il avait dit ça en la regardant droit dans les yeux, comme pour la dissuader de chercher une parade.

« J'ai comme l'impression de me répéter, mais autant faire les choses dans les règles : je suppose que tu as déjà entendu parler de la déesse des vents ?

- Bien sûr, tout le monde ici connaît cette histoire.

- Tant mieux, et connais-tu le lien existant entre elle et ta famille ?

- Oui.

- Tu es donc au courant pour l'armure ?

- Oui.

- Qui en a la garde ? Et comment est-il possible que Gaara ne sache rien à ce sujet ?

- Personne ne l'a mis au courant, et moi-même je ne l'ai appris qu'il y a peu de temps. C'était Baki qui gérait nos biens, y compris cette armure.

- Et maintenant qu'il est mort ?

- L'aîné de la famille est Kankurô, mais c'est une armure féminine donc je suppose qu'elle est à moi.

- Je vois. Et en sachant que tu en avais connaissance, qu'elle t'appartenait et que c'est elle qui a servi à la personne qui a tué Baki, que dois-je en déduire ? »

Elle le toisa d'un regard amusé, pas le moins du monde inquiète par ce qu'il venait de dire.

« Encore eût-il fallu que j'aie un mobile. Des tas de gens auraient pu vouloir s'en prendre à lui...

- Je suis sûr qu'en creusant un peu, j'obtiendrai le mobile.

- Essaye toujours...

- Tu sais, je ne pense pas que ce soit toi qui l'aies tué.

- Ah bon ? Ce n'est pas ce que reflètent tes discours pourtant...

- Justement, ça paraît trop évident, comme si tout était fait pour que je crois que tu es l'assassin.

- Attention, tentative d'établir une théorie du complot ! » ria-t-elle, « j'arrive pas à comprendre pourquoi tu t'acharnes à me défendre alors que n'importe qui m'aurait déjà mis en garde à vue... Je parie que tu n'as même pas parlé de tes soupçons à mon frère...

- J'aurais dû ?

- Je ne sais pas, tu verras bien... »


Toujours cette moue joueuse, séductrice, mystérieuse.
Excédé, Shikamaru lui jeta un regard dur et brutal qui sembla la déstabiliser légèrement.

« Temari, pourquoi t'as besoin de prendre ce ton avec moi ? Je t'intimide ?

- Tsss... Mais qu'est-ce qui te fait croire ça ?

- Selon moi, quand on cherche à cacher ce qu'on est vraiment derrière un masque grotesque, c'est que quelque part on est intimidé... »

Un peu surprise sur le moment, elle finit quand même par avouer à demi-voix en détournant les yeux : « C'est pas faux... »

« Tu croyais vraiment que personne ne finirait par se rendre compte que tout ça c'est du bluff ? Que toute cette confiance, cette arrogance, cette séduction, ce n'est que du vent que tu brasses pour cacher tes souffrances et ta fragilité ? »

Elle ricana gentiment : « Jusqu'à présent, ça marchait plutôt bien. Mais je suppose que tu n'es pas le ninja le plus intelligent de Konoha pour rien... »

« Temari, sois honnête avec moi. Je ne cherche pas à te juger, mais je veux comprendre : dis-moi clairement pourquoi tu en voulais à Baki. Je ne suis pas en train de t'accuser de l'avoir tué, au fond de moi je sais que tu n'es pas ce genre de personne. Mais si tu me dis tout ce qu'il y a à dire, je pourrais peut-être comprendre la situation et retrouver l'assassin...

- Ce ne serait peut-être pas le mieux que tu fasses. Tu as déjà failli mourir une première fois ce soir, ça ne te fait pas peur ?

- Si c'est pour pouvoir prouver ton innocence, je prends le risque... Maintenant réponds à ma question. »

Rougissant sous la remarque, elle prit une profonde inspiration et mit une minute qui leur parût éternelle à articuler les quelques mots qui lui serraient la gorge.

« Il... Il m'a volé l'homme de ma vie... »

Une larme s'extirpa de son œil et vint rouler le long de sa joue, avant de s'écraser au sol sans un bruit.
Bien que la scène ne mette pas particulièrement à l'aise le jeune Nara, il décida quand même de continuer ses questions gênantes.

« Raconte-moi.

- Non, il est trop tôt pour ça. Mais rassure-toi, je suis une kunoichi et la sœur du Kazekage. Jamais je n'aurais tué Baki pour une raison si futile...

- Je ne trouve pas que ce soit une raison futile. La déesse des vents non plus ne l'a pas considérée ainsi, apparemment. Mais bon, puisque tu as l'air de le penser... Tu me raconteras, un jour ?

- Promis » lui dit-elle dans un grand sourire, « dès que le danger sera écarté, je pourrai t'en dire plus...

- De quel danger parles-tu à la fin ?

- De celui qui me menace, qui te menace, qui nous menace tous...

- Ecoute, je sais qu'il se trame un complot. Gaara s'en doute aussi. Mais de nous tous tu es celle qui semble en savoir le plus, alors j'aimerais bien que tu me dises dans quel camp tu te situes...

- Je suis du côté de la justice. »

Il toussota légèrement puis ria jaune :
« Autant dire que tu ne veux pas répondre à mes questions...

- Ce n'est pas ça, c'est que tu t'es lancé dans une affaire dont tu ignores tous les tenants et les aboutissants, ça te dépasse et c'est normal !

- Oui, mais toi visiblement, tu sais tout... Et tu ne veux pas m'aider à comprendre...

- Ne te méprends pas sur mes intentions, car tu ne les connais pas. Je comptais à la base régler cette affaire moi-même, et je ne pouvais pas deviner que mon frère ferait appel à Konoha, et à toi en particulier, à qui on ne peut rien cacher !

- De toutes façons, il est clair que tu ne veux pas me faire confiance. C'est moi ou tu m'en veux pour une raison inconnue ?

- La raison n'est inconnue que de toi !! » s'écria-t-elle violemment en le fusillant du regard, tandis qu'une deuxième vague de sanglots manquait à tout moment de la submerger.

Ne sachant plus où se mettre et souhaitant s'enfermer dans un trou de souris si cela avait été possible, il baissa la tête, penaud.

« Temari, je... Je ne voulais pas te faire du mal, je... je suis désolé, je m'en vais... »

Il se redressa et s'approcha de la porte mais deux bras minces lui entourèrent la taille pour le garder un instant de plus dans la pièce.

« Shikamaru, ne t'inquiète pas... Tu n'y es pour rien, c'est... C'est ma faute. Bonne nuit à toi. »

Elle se détacha enfin et il se retourna une dernière fois dans sa direction, contemplant ses yeux brillants qui semblaient crier au secours mais qui le fuyaient sans cesse. Que pouvait-elle lui reprocher au point de ne pas vouloir lui dire la vérité ? Ne voyait-elle pas qu'il était déjà suffisamment drogué pour la défendre contre vents et marées, et même contre ses démons intérieurs ?

Il ferma délicatement la porte de la jeune femme et rentra directement dans sa chambre.
Il fallait qu'il réfléchisse, qu'il mette à plat tous les indices qu'il avait trouvés jusqu'à présent, pour avoir une vue d'ensemble. Des petits éléments, des bribes de phrases, tout pouvait indiquer la solution sans qu'il s'en aperçoive. Avec un peu de chance, le lendemain lui en apprendrait davantage sur Anako et sur les disparitions.

« La raison n'est inconnue que de toi ! »

Cette phrase résonnait dans sa tête, se répétant inlassablement. Qu'avait-elle voulu dire ? Avait-il fait quelque chose de mal quelques années auparavant ?

* Je la connaissais à peine, on s'était croisés deux ou trois fois maximum. Je me souvenais même plus d'elle à la base. Je fais pas souvent des coups tordus mais si je lui en avais fait un je m'en rappellerais quand même, c'est sûr... *

Quelque chose clochait. Justement le fait qu'il ait pu l'oublier. Il essaya de se concentrer sur son image lors du combat qui les avait opposés pendant les examens chuunins. Il y avait comme un voile qui flottait dans sa tête, l'empêchant de distinguer nettement ses traits. Pourtant, c'était un combat important, celui qui lui avait permis de devenir chuunin. D'autant plus qu'il se remémora facilement par la suite les combats qui précédaient et qui suivaient. Alors pourquoi les souvenirs qu'il avait en commun avec elle lui échappaient ?

Il avait mal à la tête. Il décida de penser à autre chose qu'à ses bribes de mémoire. C'est alors qu'une phrase qu'avait dit Temari attira son attention.

« Mais rassure-toi, je suis une kunoichi et la sœur du Kazekage. Jamais je n'aurais tué Baki pour une raison si futile... »

Il avait déduit sur le moment que cette phrase signifiait quelque chose comme « tout ça c'est du passé, je suis forte, je ne laisse pas les émotions m'envahir si facilement ».

En réalité, maintenant qu'il se re-penchait davantage dessus, un autre sens lui apparut : ce qu'elle voulait dire, c'était que Baki n'avait pas été tué pour une raison personnelle. Un message codé ? Etait-ce un moyen d'avouer qu'elle l'avait tué ? Pour des raisons impérieuses ?

* Nan, ça ne colle pas, ça ne peut pas être elle la coupable, elle est trop intelligente, elle aurait brouillé les pistes... *

Et si elle essayait de protéger quelqu'un ? Anako par exemple... Elle avait tout de suite réagi bizarrement lorsqu'il avait dit qu'il devait l'interroger. Il avait interprété ça comme une sorte de jalousie mais ça pouvait aussi bien être une sorte d'inquiétude protectrice.

* En même temps, Anako est plus âgée que Temari, et vu ses antécédents ce n'est pas forcément le genre de personne ayant besoin d'être protégée... *

Encore des impasses... Il avait la désagréable impression d'avoir donné un coup de pied dans une fourmilière, soulevant au grès de ses recherches tous les problèmes pouvant secouer Suna depuis des générations.

La tête pleine de questions sans réponse, il se coucha et finit par s'endormir en se maudissant d'avoir un jour voulu devenir ninja.





Enjoy ?



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