Fiction: Dunes meurtrières

Plusieurs années se sont écoulées depuis la défaite de l'Akatsuki, et les villages de Konoha et de Suna se sont d'autant plus rapprochés. Quand le Kazekage demande à Shikamaru Nara de se déplacer à Suna pour résoudre un meurtre, celui-ci ne se doute pas du guêpier dans lequel il s'est plongé. Enquête, intrigues noires et une Temari plus mystérieuse et sensuelle que jamais...
Classé: -16D | Romance / Suspens | Mots: 30131 | Comments: 73 | Favs: 46
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Elfian (Féminin), le 02/08/2009
Attention, attention, la suite n'est pas encore écrite et je vous préviens que vous allez tous me détester ! (moi aussi je vous aime ^^).
Amusez-vous bien, pas comme Shika qui bosse comme un pauvre malheureux ^^
Et surtout n'hésitez pas à lâcher des com's !




Chapitre 7: L'assassin de l'ombre



"Bon, monsieur Nara, c'est pas tout ça mais je vais te laisser à tes enquêtes, j'ai à faire."

En disant cela, elle avait un air contrarié qui serra le coeur de son interlocuteur.

"Qu'est-ce qui ne va pas, princesse ?

- Rien, rien, c'est fatiguant de se battre contre toi, pas comme la plupart des incapables autour de moi qui sont soit trop nuls soit trop absorbés pour oser me toucher..." dit-elle avec un grand sourire charmeur.

"Ben je t'avais dit que j'allais t'étaler, mais t'es tellement prétentieuse que tu t'es quand même jetée dans la gueule du loup...

- Oui enfin, j'ai quand même remportée le premier round je te signale !"

Elle fit une petite moue qui fit rire Shikamaru.

"La séduction pour ramollir, la force pour aplatir..." rigola-t-il en imitant les grands mouvements de cils de la demoiselle.

"Hééé ! Arrête-ça tout de suite ou je te fais avaler mon éventail, et crois moi ça aura du mal à passer !"

Ils rirent ainsi pendant une trentaine de secondes.

"Au fait, tu devais pas y aller ?

- Ah si, j'y vais, j'y vais.

- Et par hasard, tu saurais pas où je peux trouver Anako ?" demanda-t-il, moins pour le savoir que pour la retenir encore un petit peu.

"Hum... Il me semble qu'Anako enquête sur les disparitions bizarres qui ont lieu en ce moment à Suna. Pas facile comme boulot.
Elle est quelque part dans le village c'est sûr, mais elle doit rendre régulièrement un rapport à Gaara, donc le mieux c'est de l'attendre au Palais je pense.

- Ok, c'est là que j'irai alors. Merci.

- De rien. Mais tu lui veux quoi, à Anako ?" demanda-t-elle en le regardant au fond des yeux, suspicieuse.

- Bah rien, je veux lui poser des questions, c'est tout. Et puis ça fait un moment que j'entends parler de ces disparitions, donc je veux comprendre de quoi il s'agit exactement.

- Je vois."

Elle se retourna légèrement pour partir. Elle paraissait impassible, mais son sourcil tiquait nerveusement. Shikamaru en profita pour la charier :

"T'es jalouse ? dit-il en apparaissant soudainement derrière son dos, posant son menton sur son épaule.

- Te fais pas d'idées, monsieur le macho, je ne me fais aucun soucis là-dessus... Au fait, merci pour ce beau combat, j'ai apprécié" murmura-t-elle en lui collant un léger baiser sur la joue, tout près des lèvres, avant de s'écarter brusquement.

Shikamaru piqua un fard et resta à la regarder sans rien pouvoir dire ou faire.

"Allez, à ce soir monsieur Nara, bonne enquête" sourit-elle en s'éloignant à grandes enjambées.

T'as raison dans le fond, même si Anako était la plus belle femme du monde, je ne pense pas que tu puisses courir le moindre risque...

Il s'éloigna en pestant contre lui-même d'être aussi attiré par celle qui restait le suspect numéro 1 de l'affaire qu'il devait résoudre.

Il regarda sa montre. 15h45. Il avait rendez-vous avec Ikaru à 17h. Cela lui laissait donc une heure pour aller dans son bureau, examiner de nouveau les dossiers, se renseigner sur cette histoire de disparitions et interroger Anako si elle venait voir Gaara.

Ça fait court, mais c'est faisable

Il se dirigea de nouveau vers le Palais. Il monta jusqu'au bureau du Kazekage. Il était fermé, mais il entendit une voix féminine à l'intérieur.

Ce serait bien ma chance si c'était elle

Il alla s'assoir dans son bureau à lui, sur son fauteuil, prenant bien soin de laisser la porte ouverte. Il attrapa vite fait le dossier d'Anako.

Jounin du village de Suna, née de deux ninjas de renoms décédés pendant la grande guerre des ninjas.

Une orpheline

Équipière depuis qu'elle était Genin avec Baki et Mizuki. Donc, il devait être important pour elle, sûrement.

Elle utilise surtout le genjutsu, c'est pourquoi elle travaille beaucoup avec les forces spéciales de Suna, notamment en ce qui concerne les enquêtes, car ses pouvoirs sont très utiles pour déceler le vrai du faux lors des dépositions.

Sa dernière mission est de résoudre les mystérieuses disparitions qui ont lieu au village.

"On me demande de résoudre le meurtre d'un seul homme, alors qu'une cinquantaine de personnes ont disparu..." se dit-il, perplexe. "Peut-être que ces évènements n'ont rien à voir entre eux, mais je ne crois pas vraiment aux coïncidences... Il faut que je demande à cette femme de quoi il s'agit exactement."

La porte du bureau du Kazekage s'ouvrit, et une femme grande aux longs cheveux noirs et aux yeux violets en sortit.

Vu ses vêtements, elle doit être juunin, donc ça doit être elle

Alors qu'elle allait reprendre son chemin, il la héla :

" Mademoiselle Suishi Anako ?

- Oui, c'est moi. Vous êtes le ninja de Konoha qui vient pour nous soutenir, c'est bien ça ?

- Oui, et je voulais vous parler à propos de votre mission. Je triais les dossiers quand j'ai vu que de nombreuses disparitions avait été répertoriées ces derniers mois... Je me demandais comment se déroulait l'enquête ; avez-vous avancé ?"

Elle se retourna vers Gaara avec un regard interrogateur. Celui-ci acquiesça d'un hochement de tête. Elle entra donc dans le bureau de Shikamaru, referma la porte et se mit à répondre à ses questions.

- Nous y travaillons sans relâche, et croyez-moi ce n'est pas une mince affaire. Mais j'avoue que j'ai de plus en plus de mal à remplir mon rôle dans cette mission... À chaque fois que je crois détenir une piste, celle-ci ne mène nulle part, et de nouvelles disparitions ont lieu.

- Avez-vous retrouvé des corps ?

- Non, aucun. Au début nous pensions à des voleurs, mais personne n'a exigé de rançon ni menacé directement le pouvoir en place. Nous ne savons même pas si ces personnes sont mortes ou vivantes. Et le pire dans tout ça c'est qu'il y a de fortes chances pour qu'ils n'aient même pas quitté le village...

- Vous en êtes sûr ??

- Nous surveillons les frontières jours et nuits, contrôlant chaque individu sortant, et la seule entrée possible dans Suna est l'entrée principale.

De plus, les personnes enlevées sont à la fois des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards, donc il est impossible de les faire escalader les grandes falaises bordant Suna.

Seuls de très habiles ninjas peuvent y parvenir.

Donc, nous pensons qu'ils ne peuvent être qu'à deux endroits : soit dans le village lui-même, auquel cas il existe tout de même de très nombreux lieux suffisamment grands pour les recueillir tous, soit dans les grottes présentes dans les falaises, auquel cas il nous faudrait des mois, voire des années pour tout fouiller.

En vérité, nous en sommes donc au point mort.

- Je vois... Comment et où ont lieu les disparitions ?

- La plupart du temps la nuit, dans la soirée ou au petit matin, quand peu de gens circulent, mais c'est déjà arrivé que des disparitions aient lieu en plein jour.

Elles n'ont pas lieu dans un endroit particulier de Suna, certaines se déroulent à la périphérie, d'autres au centre, il n'y a aucune généralité.

Dans tous les cas, personne n'a rien vu ni entendu. Les proches nous appelaient en général quelques heures plus tard pour nous dire que leurs maris, femmes, parents, enfants n'étaient pas rentrés chez eux.

Tout est fait dans la plus grande des discrétions...

Cette enquête est vraiment épuisante.

- Oui, je comprends, c'est toujours pénible quand une enquête semble ne mener à rien, dit Shikamaru, compatissant. De plus, j'ai appris le décès de votre coéquipier, je suis vraiment désolé, ça ne doit pas être facile pour vous...

- C'est sûr que c'est un coup dur... Mais bon, il faut rester digne de sa mémoire.

Il n'aurait pas voulu que je reste là à pleurer sa mort je pense, il aurait préféré que je continue à me battre."

Elle soupira profondément.

"Quoi que, maintenant je ne suis plus sûre de rien à vrai dire, on ne s'était pas quitté en très bons termes... finit-elle par avouer.

- Vous vous étiez disputés ?

- Pas vraiment, seulement il travaillait sur cette mission avec moi, mais j'avais l'impression qu'il n'y mettait pas le zèle nécessaire, donc je lui ai reproché une paire de fois.

De plus, je le trouvais de plus en plus irritable et... comment dire... j'avais l'impression que son regard sur moi n'était plus le même, je le surprenais à m'observer avec insistance, et ça me troublait.

- Vous voulez dire qu'il vous aimait ?

- Non, pas vraiment, enfin... Je ne sais pas pourquoi je vous parle de tout ça, après tout vous êtes quelqu'un d'extérieur à notre village, vous ne nous connaissiez pas.

- Appelez-moi Shikamaru. Je ne voulais pas vous indisposer avec mes questions, seulement je sais à quel point vous êtes surchargée en ce moment, donc ce n'est pas grand-chose, mais si vous voulez parler justement, si vous avez des choses sur le cœur, je suis là pour vous écouter, et je vous assure que rien ne sortira de ce bureau..."

Elle le toisa de son regard violet. Elle semblait se demander s'il était sincère ou s'il était simplement curieux. Elle finit par craquer tout de même.

" Ce n'était pas de l'amour qu'il y avait entre nous.

Quand nous étions plus jeunes, il m'avait aimé par un moment. Et je sais bien comment l'amour le rendait : aimable, gêné, maladroit.

Là ce n'était plus la même chose. Il avait cette lueur dans le regard, une lueur... malsaine.

Comme s'il me détaillait, je me sentais déshabillée des yeux en fait..." dit-elle en fuyant le regard de son interlocuteur pour cacher sa gêne.

Deuxième fois que j'entends du mal sur lui et c'est encore une femme qui le dit, décidément...

"Il avait des problèmes avec les femmes ?

- Pas que je sache. À la base, il était distant avec elles, il aimait plus ses amis que les aventures, et je ne lui ai pas connu de liaisons sérieuses.

Mais dernièrement, c'est vrai qu'il avait changé, comme s'il était obsédé par quelque chose. Et je n'aimais pas le regard qu'il posait sur moi... ni sur la plupart des femmes..."

Un pervers... et un méchant pervers apparemment, pas dans le genre ero sennin.

"Vous pensez que ce peut-être pour cette raison qu'on l'a tué ?

- J'aimerais dire non. J'aimerais revoir mon ancien coéquipier, celui aux côtés de qui je me battais, celui qui était mon ami et en qui j'avais parfaitement confiance. Mais là, je suis dans l'impossibilité de démentir, se résigna-t-elle à dire.

- Une dernière chose, je sais que ça peut paraître bête comme question, mais pensez-vous que la mort de Baki et les disparitions puissent avoir un lien ?"

Elle ouvrit grands les yeux, puis plissa les sourcils pour réfléchir.

"Pourquoi pas ? Après tout, le contexte actuel dans le village est assez bancal, c'est d'ailleurs sûrement pour ça que Gaara-sama a dû faire appel à Konoha.

Beaucoup n'apprécient pas le Kazekage et seraient certainement prêts à tout pour le défaire. Frapper un de ses meilleurs généraux était une bonne solution pour le menacer.

Mais le meurtre n'a pas été revendiqué, donc la piste du différend personnel reste ouverte.

Quant aux disparitions, je ne peux pas vous en dire beaucoup plus que ce que je vous ai dit, mais pour moi sachez qu'elles ne peuvent pas avoir lieu sans que des gens puissants ne les organisent, car les indices sont très minces, c'est un vrai travail de professionnels, de mercenaires.

Je sens qu'une menace s'élève, j'espère juste que nous aurons le temps de la déjouer avant qu'elle ne s'abatte sur nous...

- Ne vous inquiétez pas, vous semblez être quelqu'un de fort, vous vous en sortirez et arriverez à résoudre cette enquête, j'en suis sûr" lui dit Shikamaru avec sourire amical.

La kunoichi lui rendit ce sourire, avant de le remercier :

"Merci de m'avoir écoutée, j'admets que ça m'a fait beaucoup de bien. Si l'enquête avance je vous tiendrai au courant, Shikamaru."

Il la salua d'un signe de tête et se leva pour lui ouvrir la porte. Une fois qu'elle fut sortie il se mit à réfléchir de nouveau et nota dans son carnet toutes les informations nouvelles qu'il venait d'acquérir.

Des disparitions soudaines, aucun lien apparent entre elles, des gens très différents, de tout âge et de tout sexe...

Seule une puissance suffisamment organisée pouvait parvenir à un tel résultat sans laisser aucun indice derrière elle.

Et ceci n'était possible que si des gens de pouvoir s'en étaient mêlés. De simples ninjas, même juunins, finiraient par se faire coincer.

Il jeta un oeil au dossier d'Anako. Cette mission avait commencé il y a six mois.

Comment une telle affaire peut-elle ne pas être encore résolue, si ce n'est parce que ça n'arrange pas certaines personnes qu'elle le soit ?

Il fallait qu'il parle à Gaara pour lui demander quelles étaient les personnes, notamment du conseil, qui pourraient être suffisamment puissantes pour faire traîner les choses.

De plus, Anako disait que Baki ne faisait pas beaucoup d'efforts pour résoudre ces disparitions.

Y était-il mêlé lui aussi ?

Son rôle lui apparaissait de moins en moins clair. Certains le considéraient comme un héros, d'autres comme quelqu'un de sombre et pas très net.

En admettant qu'il soit lié à ces disparitions et qu'il ait été du côté de l'injustice, et que le meurtre soit lié à cette affaire, deux solutions étaient possibles : soit il avait été tué par quelqu'un qui connaissait la vérité et voulait la faire éclater, soit par ses complices qui l'avaient trouvé trop gênant.

Ça fait beaucoup de suppositions... Mais ça mérite réflexions.

Il se leva pour aller trouver Gaara dans son bureau. Il ouvrit la porte et vit qu'il parlait avec Mishi, son ancienne gouvernante.

Elle était très sèche avec lui, pas simplement sévère, elle le toisait d'un regard mauvais. Peut-être n'était-elle pas très en bon terme avec lui finalement.

Lorsqu'elle vit le ninja dans l'embrasure de la porte, elle lui jeta un regard noir.

Brrr, cette femme me fait froid dans le dos...

Il attendit donc un peu plus loin, les laissant finir leur discussion.

La voyant quitter le bureau, il se rapprocha et salua Gaara de la tête.

Celui-ci lui fit signe d'entrer. Shikamaru s'exécuta.

"Ne fais pas attention à Mishi, elle est assez âgée et se souvient bien de la Grande Guerre, elle n'aime pas les étrangers.

- Les traités de paix avec Konoha ne doivent donc pas lui faire très plaisir.

- Un traité peut facilement être rompu. Alors elle fait partie de ces gens qui préfèrent être seuls et entraînés très durement plutôt que de compter sur d'autres peuples qui pourraient les trahir.

- C'est vrai que c'est assez vieux jeu comme manière de voir les choses, mais chez nous aussi beaucoup de gens pensent encore comme ça.

- Oui. Tu venais pour une raison précise ?

- Heu oui, excusez-moi. Je voulais vous demander le rôle que jouait Baki dans l'enquête en cours sur les disparitions au village.

- Ah, cette histoire me rend fou. Six mois qu'on enquête, et toujours aucune piste, c'est déprimant.

Baki aidait Anako à interroger les familles, les employeurs, les connaissances pour essayer de retracer les derniers instants connus des victimes.

Ils ont eu un différend à ce propos d'ailleurs.

- Anako m'a dit que Baki n'y mettait pas beaucoup du sien, vous savez pourquoi ?

- Non, c'était étrange d'ailleurs. D'habitude, il était le premier à vouloir boucler une mission, quitte à travailler de nuit et ne rien faire d'autre.

- Il était préoccupé ?

- Je ne sais pas, il ne parlait que très rarement de lui. Aujourd'hui, je m'aperçois que finalement je ne le connaissais pas si bien que ça.

- Ma question va sûrement vous paraître idiote, mais pensez-vous qu'il pourrait être lié aux disparitions ?"

Gaara écarquilla les yeux. Il n'y avait même pas songé une seconde.

"Je... Je ne vois pas pourquoi. Dans l'absolu, je ne peux pas prouver qu'il était totalement hors de tout soupçon, mais j'avais confiance en lui, je ne pense pas qu'il aurait pu nous trahir.

- D'accord, ce n'était qu'une question de toute façon. Et aussi je voulais savoir : quels sont les personnes les plus puissantes de Suna, celles qui sont suffisamment riches et respectées pour pouvoir contrôler de nombreux hommes, voire des ninjas ?"

Gaara ferma les yeux pour réfléchir. Au bout de quelques instants, il énuméra :

"Le seigneur féodal du pays du vent, les membres du Conseil, en particulier Tenshu -le comptable de Suna-, Namura -issu de la plus grande famille de Suna après la mienne- et Mishi que tu connais déjà.

- Mishi ?

- Oui, elle ne fait pas seulement office de gouvernante, c'est elle qui gère les affaires du Palais et qui est chargée de la sécurité générale du village, les forces spéciales notamment.

- Ah quand même... Bon, je vais continuer mes recherches. Je vous tiens au courant. À ce soir.

- Très bien, à ce soir".

Shikamaru ressortit du bureau en fermant la porte. Il ferma le sien aussi et décida de partir rejoindre Ikaru.

Il regarda sa montre. "16h45", c'était parfait.

Il déambula un peu dans les rues, puis au détour d'une ruelle déserte il appuya sur son collier et détacha ses cheveux.

Il rejoignit ensuite la butte sur laquelle le garçon était déjà perché.

"J'ai failli attendre, Nousai !"

Shikamaru sourit. Il espérait ne pas l'avoir entraîné dans une galère trop tordue.

"Ton combat était super tout à l'heure, lui dit-il tout doucement pour que personne n'entende, y en a pas des masses qui seraient capables de s'opposer à la princesse comme ça...

- Bah elle n'est pas princesse pour rien, elle est très forte, elle est même redoutable.

- Toi, Nousai, tu ferais bien de ne pas t'approcher trop près d'elle...

- Et pourquoi ça ?

- Parce que ça se voit que t'es amoureux d'elle, et quand on est amoureux, on fait n'importe quoi..."

Shikamaru se mit à rire bruyamment.

" Comment un garçon de 7 ans peut-il déjà me donner des leçons comme ça ?

- Hé je n'ai pas 7 ans, j'en ai 10 !

- 10 ANS ??? Mais t'es minuscule !

- T'es méchant Nousai ! T'as pas vu que j'étais dans le groupe des grands à l'Académie ?

- Oui, c'est vrai, j'aurais dû faire le rapprochement. Excuse-moi...

- C'est pas grave, j'ai l'habitude, tout le monde pense que je suis plus petit. Et sinon alors, c'est quoi ma mission ? lui dit-il avec des étincelles dans les yeux.

- Eh bien pour l'instant, tu vas simplement me donner des renseignements. Déjà, as-tu entendu parler des disparitions dans le village ?

- Oui bien sûr, tout le monde en parle, et même moi je connais une femme qui s'est faite enlever, la boulangère pas loin de chez moi. Elle était gentille pourtant."

Il baissa la tête, attristé, les yeux dans le vide. Shikamaru continua pourtant.

"Je pense que les disparitions et le meurtre de Baki sont liés."

Ikaru se retourna vers lui, des questions dans les yeux.

"Je n'en suis pas sûr, mais j'ai comme une intuition qui me dit que ce ne peut pas être un hasard. Et dis-moi Ikaru, as-tu une idée de qui pourrait être derrière la déesse des vents ?

- Derrière ?

- Et bien, sachant que la déesse est partie il y a de cela longtemps, il est probable que si elle a voulu de nouveau agir, elle ne l'ait pas fait d'elle-même, mais qu'elle ait fait appel à une mortelle pour le faire.

Pour revêtir son costume, pour utiliser son arme, pour faire ce qu'il fallait faire.

- Hum je vois... Bah y a beaucoup de femmes dans le village.

- Peut-être ne faut-il garder que les ninjas, et probablement les juunins.

- Bah là, c'est plus simple, il n'y a que la princesse et Anako.

- C'est bien ce que je me disais. Tu penses que Temari pourrait être coupable ?"

Ikaru le regarda en fronçant les sourcils.

"Tu l'aimes et tu la crois coupable ? T'es pas sérieux, Nousai !"

Shikamaru émit un petit sourire gêné. Si seulement les choses pouvaient être aussi simples...

"Elle utilise le vent, comme la déesse des vents. Et puis, tu as dit que la déesse des vents était gentille, et que si elle avait fait ça, elle en avait une bonne raison...

- Oui c'est vrai, dit Ikaru après réflexion.

- Alors, que veux-tu que je fasse pour toi, Nousai ?

- Hum, tu connais des endroits pas très nets, comme des bars ou des trucs comme ça ?

- Hé, je croyais que t'étais là pour travailler et pas pour t'amuser ?

- Rassure-toi, ça ne me dit absolument pas d'aller dans ce genre d'endroits, mais il faut dire que c'est là qu'on entend le plus souvent des informations cruciales.

- Ok, bah y en a un pas très loin du Palais et de l'Académie. D'ailleurs je crois que l'homme qui est mort y allait des fois.

- Ah bon ?

- Je l'ai déjà vu y rentrer. Mais peut-être que lui aussi cherchait simplement des informations...

- Peut-être. Comment s'appelle ce bar ?

- La rose des sables.

- D'acc, bonhomme, merci. Ah oui, et sais-tu si Suna a une grande bibliothèque ?

- Oui bien sûr, elle est pas très loin d'ici, tu veux que je t'y amène ?

- Oui, je veux bien."

Ikaru se redressa en sautant, tout content d'être utile à une enquête comme celle-ci.

" Viens, Nousai, c'est par là."

Ils marchèrent le long de quelques rues, puis arrivèrent sur une place assez grande. La Grande Bibliothèque de Suna y était située. C'était un bâtiment assez vieux et épais, fait pour résister aux attaques.

"Voilà tu y es.

- Merci Ikaru, rentre maintenant pour travailler. Le cerveau c'est important de le développer, autant que les muscles, pour devenir un grand ninja."

Lui, le flemmard de Konoha, adressait des conseils à un gamin. Il faut bien un début à tout non ?

"D'accord Nousai, si tu as besoin de moi je suis là.

- Je te recontacterai, sûrement à l'Académie. Si je te regarde en clignant de l'oeil, ça veut dire qu'on se retrouvera de nouveau sur la butte vers 17h.

Sinon, c'est que ce n'est pas la peine. Ça te va comme code ?

- Oui ! On dirait des espions comme ça" se mit à rire Ikaru.

Ils se saluèrent et Ikaru repartit en direction de chez lui. Shikamaru le suivit un peu des yeux, puis rentra dans la bibliothèque.

Il y avait des étagères partout, la bibliothèque était tout simplement géante. Il serait bien malchanceux de ne rien trouver sur la déesse des vents.

Il se dirigea vers ce qui était vraisemblablement l'accueil et demanda à l'homme qui le tenait ce qu'il avait à propos de cette légende.

"Vous cherchez un livre pour enfant ou un livre historique ?

- Plutôt historique, j'aimerais avoir le plus de détail possible sur ce à quoi elle devait ressembler, son caractère, tout savoir sur elle.

- D'accord, j'ai ce qu'il vous faut alors."

Il se dirigea en vitesse vers les rangées du fond, puis au milieu de l'une d'elle, il grimpa sur un élévateur et attrapa le livre.

Il était tout poussiéreux et assez vieux d'aspect, de taille moyenne.

Shikamaru remercia l'homme qui lui indiqua des tables et des chaises, au cas où il voudrait s'asseoir pour le lire.

C'est précisément ce qu'il fit. Il commença à détailler le livre : écrit il y avait de cela 50 ans par un historien de Suna qui cherchait avant tout à démêler le vrai du faux sur la déesse des vents et à savoir si ce n'était qu'une légende ou si elle avait réellement existé.

Le livre était découpé en chapitres, le premier consistant en une description de la déesse et de son histoire qui se voulait la plus exhaustive possible.

Le second parlait de la fondation de Suna et de ses prémices. Le troisième, enfin, faisait un parallèle entre les deux pour savoir s'il était possible que les deux aient un lien.

Shikamaru entreprit de lire le premier chapitre. Il parcourait les pages en diagonales, cherchant des éléments qu'Ikaru ne lui avait pas relatés.

Il tomba sur une série de croquis représentant la déesse. Les cheveux et le visage voilés de noir, un équipement ninja en cuir noir et la fameuse arme dans les mains.

Mais qu'est-ce que ça peut bien être ? On dirait un bâton, mais ce n'est pas un simple bout de bois qui pourrait tirer les trois lames qu'on a retrouvées sur Baki...

C'était d'ailleurs ce que disait l'auteur : "Malgré toute la persévérance que j'ai pu mettre dans mon travail, aucun récit ne relate la vérité sur son arme légendaire foudroyante, ce peut être une sarbacane comme une dague spéciale, je ne le saurai probablement jamais."

Une phrase attira alors l'attention de Shikamaru.

"De plus, il est probable que ce secret ne soit jamais révélé, car il est classé Secret Défense, et l'armure de la déesse des vents appartient de droit à la famille Sabaku."

Il nota toutes ces informations dans son carnet. Il fallait qu'il parle à Gaara le soir-même. Lui qui devait connaître cette armure, puisqu'elle appartenait à sa famille, pourquoi n'a-t-il pas reconnu l'arme ? Lui cachait-il des choses ?

Toute cette affaire est de plus en plus troublante

D'ailleurs, pourquoi l'armure appartenait-elle à leur famille ?

Il se plongea dans la lecture des chapitres suivant, liant la légende à Suna.

"Mes recherches m'ont conduit à penser que cette déesse a réellement existé, peut-être pas sous les traits légendaires qu'on lui a accordés, mais elle appartenait vraisemblablement à une grande famille.

De plus, ces recherches m'ont permis d'établir que l'homme qu'elle avait épousé était bel et bien du clan Sabaku."

Ceci explique cela, la famille du mari a dû récupérer ses affaires par la suite

"Les deux familles ayant un lien direct, il est probable que l'ont puisse y voir un rapport avec la fondation de Suna quelques décennies plus tard, bien que ce lien soit sûrement indirect, et pas forcément déterminant."

Étrange ce lien... Les fables en ont fait une légende, mais cette femme avait bel et bien existé. Sachant que cette légende se passait plus de 100 ans en arrière, il y avait peu de chance pour que ce puisse être elle en personne qui soit revenue pour tuer Baki.

Encore eut-il fallu qu'elle aille un mobile.

La femme derrière le masque n'était donc sûrement pas la déesse en personne, mais quelqu'un d'autre. L'armure étant sensée appartenir à la famille Sabaku, Temari était toute désignée, elle avait l'opportunité et le pouvoir de s'approprier cette armure...

Mais pourquoi Gaara n'avait-il pas fait le lien dans ce cas ???

Dans quelle galère t'es-tu encore fourée princesse ?

N'ayant plus rien à tirer du livre, et voyant l'heure tourner, il le referma d'un claquement sec.

Il alla le remettre à sa place en prenant soin de ne pas l'abîmer et de marquer l'emplacement dans sa mémoire, des fois qu'il en aurait encore besoin.

Il salua l'agent de bibliothèque en sortant et passa les grandes portes pour retrouver l'air extérieur.

Lire prenait beaucoup de temps, le soleil était déjà couché dehors.

Il était 19h47, et il n'avait vraiment pas le temps d'aller tout de suite à la Rose des Sables pour collecter plus d'informations, sinon il risquait de louper le repas avec Gaara, Temari et Kankurô.

Ce qui aurait été une erreur, étant donné qu'il devait parler aux deux hommes, l'un parce qu'il devait être au courant pour l'armure et qu'il lui avait caché son existence, l'autre parce qu'il avait eu un différend avec Baki, et qu'il fallait bien l'interroger.

Et puis, sans aucun doute, il y avait Temari... Qu'allait-elle encore lui inventer ce soir ?

Il se posait ces questions en souriant tout en marchant dans les ruelles déjà sombres de Suna.

C'est devant cette brusque obscurité qu'il se rendit compte qu'il avait marché sans regarder où il allait.

Quel Baka ! J'ai dû tourner à gauche au lieu d'aller à droite à un moment donné

Alors qu'il allait rebrousser chemin, il entendit une sorte de cri étouffé provenant de la rue suivante.

Il s'arrêta de bouger pour mieux entendre. De nouveau ce bruit, plus fort, comme un au secours.

Encore un enlèvement ?

Il se précipita pour en avoir le cœur net et venir en aide à la personne, en en profitant pour rétablir son équipement de ninja actuel, qui serait sûrement bien plus utile pour se battre qu'une blouse de médecin.

Alors qu'il débouchait sur ladite ruelle, il fut frappé par le soudain silence qu'il y régnait.

Pas un silence paisible, un silence long et lourd, un silence de mort.

Tout à coup, l'homme se retrouva devant lui. Complètement masqué et vêtu de gris, il était impossible à identifier.

Il avait à la main deux grandes lames qui fendaient l'air comme les ailes d'un albatros.

Un assassin

Shikamaru regarda autour de lui : pas un signe de vie, apparemment c'était uniquement dans le but de l'attirer ici que l'assassin s'était servi des cris.

Mais, il n'allait pas pour autant se laisser gentiment faire.

L'assassin bondit et le jeune homme l'esquiva sans aucune difficulté.

Ce n'avait pas l'air d'être un ninja, on aurait dit un mercenaire, il ne se servait que de ses lames et n'était pas très agile.

Il n'empêche que par plusieurs fois, les lames manquèrent de le lacérer, allant même jusqu'à déchirer ses vêtements et à l'entailler méchamment au bras droit.

De plus, l'autre semblait ne pas vouloir abandonner, malgré le fait que le ninja de Konoha le surpassait largement par le nombre de coups qu'il s'était déjà pris un peu partout.

Il semblait avoir la rage de vaincre, quitte à mourir. Assassin était donc vraiment le mot juste.

Il fallait lui faire avouer à la solde de qui il travaillait.

La lune étant voilée à ce moment-là, il ne pouvait pas utiliser son Kage Mane No Jutsu. Mais peut-être que l'autre finirait par parler en se rendant compte de ses faiblesses.

Shikamaru s'empara donc des poings américains de son défunt maître et fonça sur l'homme masqué.

Leurs lames s'entrechoquèrent. L'homme eut bientôt le ventre tailladé. Puis la cuisse. Puis le bras...

Alors qu'il était visiblement à bout de souffle, le jeune Nara en profita pour se glisser derrière lui et lui attraper le bras en le tordant dans son dos, l'autre main posée sur sa nuque.

"Dis-moi qui t'as envoyé ? Pourquoi veut-on me tuer ?!?"

Devant le silence de l'homme, il resserra un peu plus son emprise sur lui qui ne put s'empêcher de gémir de douleur.

"Je... je ne vous dirai rien..." finit-il par articuler. "Votre mort est plus importante que ma vie..."

Encore un taré... Mais qu'est-ce que je suis venu foutre dans ce village moi ??? J'étais bien chez moi, avec mes nuages...

"Bon, puisque c'est comme ça, je vais devoir te ramener au palais, peut-être que là-bas tu seras plus coopératif... En attendant, voyons qui se cache derrière ce masque..."

Il tendit la main posée sur la nuque vers la joue de l'individu pour lui arracher son masque, mais celui-ci fit un brusque mouvement pour l'en empêcher.

D'un geste instinctif, Shikamaru resserra l'étreinte de son bras, mais l'homme n'en eut pas grand chose à faire. Il se dégagea d'un seul coup, dans un craquement d'os écœurant.

L'épaule et le coude complètement broyés, il s'enfuit à travers le dédalle des toits de Suna.

Le stratège le suivit, mais très vite le perdit de vue.

Après avoir laissé échapper un juron peu glorieux, il se décida à rentrer au Palais.


Gaara, Kankurô et Temari étaient à table depuis maintenant plus d'une demi-heure. Et il n'était toujours pas arrivé ; chacun allait donc de son pronostic intérieur pour tenter de comprendre pourquoi il n'était pas là.

C'est là qu'il fit son entrée, les vêtements déchirés et la démarche chancelante.





J'aime bien ce chapitre... Chuis sadique hein xD



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