Fiction: Dunes meurtrières

Plusieurs années se sont écoulées depuis la défaite de l'Akatsuki, et les villages de Konoha et de Suna se sont d'autant plus rapprochés. Quand le Kazekage demande à Shikamaru Nara de se déplacer à Suna pour résoudre un meurtre, celui-ci ne se doute pas du guêpier dans lequel il s'est plongé. Enquête, intrigues noires et une Temari plus mystérieuse et sensuelle que jamais...
Classé: -16D | Romance / Suspens | Mots: 30131 | Comments: 73 | Favs: 46
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Elfian (Féminin), le 25/05/2009
Voilà la suite, qui m'a donné bien du fil à retordre... Difficile de trouver un titre, donc celui-ci n'est pas terrible... Bref, appreciate or not appreciate, that is the question...

Bonne lecture !




Chapitre 6: Shadow vs Wind, le combat des sentiments



Une autre serrure se décrocheta et Shikamaru entra dans la pièce.

Il y règnait une chaleur moite, l'atmosphère semblait engourdie par un parfum lourd et capiteux.

La maison était très peu éclairée, juste un filet de lumière avait réussi à percer par une toute petite lucarne.

La femme s'assit sur un vieux fauteuil et indiqua au jeune homme un fauteuil juste en face.

Il s'assit délicatement, prenant conscience que le siège manquait de céder sous le poids des années et peut-être sous le sien.

"Je vous écoute madame.

- Hé bien je trouve que ce quartier va de plus en plus mal ! Avant il était calme et paisible, mais actuellement de plus en plus de problèmes apparaissent.

Et à chaque fois que je vais me plaindre au Palais, personne ne me prends au sérieux, je commence vraiment à en avoir marre.
Et le respect des anciens ?!

- C'est pour ça que mes supérieurs m'ont demandé de venir vous voir. Expliquez-moi.

- Et bien pour commencer, le quartier se trouve entre le centre ville et la périphérie, ce qui amène beaucoup de nuisances sonores lorsque des ivrognes partent des bars pour s'en retourner chez eux.

- Je vois, continuez.

- Et puis il y a ce môme à côté qui ne fait que chahuter toute la journée, il crie et blesse mes pauvres oreilles ! D'autant qu'à force de bouger comme ça, il n'arrête pas de casser des pots de fleurs ou d'autres objets.
Paraît-il qu'il est à l'Académie des ninjas. Tsss, lui, un ninja ? Il ne sait même pas se tenir tranquille..."

Shikamaru l'écoutait déblatérer et cracher son venin contre un enfant qui n'avait en réalité pour seul défaut que d'avoir toutes les caractéristiques d'un enfant : joueur, maladroit, un peu bruyant.

* Il n'y a pas de quoi en faire une maladie quand même, elle m'énerve...*

" Ah je vous jure, tout cela ne serait pas arrivé du temps du Yondaime Kazekage ! Il avait un sens aigu de la justice lui, pas comme son monstre de fils !"

* Elle va un peu loin là... *

"Que voulez-vous dire madame ?

- Ooh arrêtez, tout le monde sait que le Kazekage est un monstre, un démon sanguinaire !
Qui plus est, il pourrait agir avec fermeté du coup, mais pensez-vous !

Il pactise avec les étrangers, il change les méthodes d'entraînement de nos ninjas, il dit qu'il a apporté la paix extérieure mais à l'intérieur du village c'est le désordre qui règne !

- Pourquoi le désordre ? Vouz avez été gênée par d'autres nuisances récemment ?

- Et bien vous n'êtes sûrement pas sans ignorer que le capitaine et maître d'armes du Kazekage, Baki, a été tué ici même il y a quelques jours, on peut dire que c'est une sacrée nuisance non ?

- Oui bien sûr.

- Pauvre Baki, de tous ceux d'en haut c'était bien le seul compétent. Juste, droit, c'était un homme exemplaire, toujours prêt à défendre l'honneur de son village !

- Vous le connaissiez ?

- Oui un peu, c'était le seul à être intervenu de temps en temps quand j'allais me plaindre au Palais, et puis tout le monde sait le bien qu'il a fait pour le village.
Je n'en reviens pas que cette fille l'ait tué. Ça ne devait pas être elle d'ailleurs, comment aurait-il pu se faire avoir avoir aussi facilement par une simple femme...

- Une femme ?

- Oui, je les ai entendu se disputer tous les deux le soir de sa mort !

Je suis sortie pour leur dire de déguerpir, mais quand j'ai vu maître Baki je me suis dit que ça devait être important, alors j'ai mis des boules quiès et j'ai pris une tisane pour m'endormir..."

* Ça confirme la version d'Ikaru... *

- Vous n'auriez pas vu à quoi ressemblait cette fille par hasard ?

- Elle était assez grande, elle avait l'air en colère. Mais elle était habillée toute de noir et ses cheveux et une bonne partie de son visage étaient couverts, donc je ne l'ai pas reconnue.
Mais je sais qu'elle était de Suna, elle portait un bandeau ninja à la cuisse.

- Merci pour tous ces renseignements, cela peut beaucoup faire avancer l'enquête et permettre de tirer au clair le plus vite possible cette histoire.
Au fait, sauriez-vous si Baki avaient des problèmes avec les femmes ?

- Je viens de vous dire que c'était un homme droit et bon, il n'a jamais fait d'écart de conduite à ma connaissance.
Et puis, face à un tel sérieux, la plupart des femmes le fuyaient plus qu'autre chose. Il n'avait pas l'air de s'en soucier d'ailleurs.

- Très bien madame, je transmettrai sous peu mon rapport à mes supérieurs, vous aurez une réponse très bientôt.

- Hummm c'est ce que vous dîtes toujours, je ne me fais pas beaucoup d'illusions, d'aucun dirait que vous êtes tous parfaitement incompétents."

* Mais pour qui se prend-elle franchement ?"

"Si vous voulez bien m'excuser, je dois y aller."

La femme hocha la tête, marmonnant des inepties qu'il ne prit pas la peine d'écouter.

Il sortit de la maison et la lumière l'aveugla brusquement à cause du contraste entre l'intérieur et l'extérieur.

Il voulut se retourner pour saluer la dame mais déjà la porte se fermait et la course des cliquetis effrénés reprit de plus belle.

* Mais quelle affreuse mégère... Pas étonnant que tout le monde la déteste dans le quartier ! *

Il regarda l'heure qu'indiquait sa montre. Il était 11h47. Debout depuis 7h du matin, il commençait un peu à fatiguer.

Il décida donc de rentrer au Palais pour faire son rapport, savoir qu'elles étaient ses instructions pour l'après-midi, manger un morceaux et surtout réfléchir.

Il devait mettre en relief tous les éléments entre eux pour pouvoir avancer dans l'enquête, et pour cela, le calme d'un bureau serait encore le plus efficace.


*******************

"Entrez !"

Le jeune ninja entra dans le bureau de Gaara, et s'assit en face de lui.

Il commença par raconter sa discussion avec la gentille vieille dame, le fait qu'elle lui ait révélé

que le quartier était très calme et donc qu'il n'y avait aucune raison que Baki s'y soit fait attaquer ;

puis il parla du couple et de son enfant, expliquant que ceux-ci avait clairement entendus un

homme et un femme se disputer ; et enfin il parla de la dernière dame, qui semblait excédée par

le bruit mais qui malgré tout avait aperçu la jeune femme et pouvait certifier que c'était bien avec

Baki qu'elle parlait, ou plutôt sur qui elle criait.

Il prit soin de ne pas dire tout le mal qu'elle pensait de Gaara, et préféra ne pas lui parler de l'histoire de la déesse des vents.

Il voulait d'abord lui-même en apprendre davantage avant de parler au Kazekage.

"Je ne suis pas sûr que ce soit la fille elle-même qui l'ait tué, peut-être n'a t-elle-servi que d'appât. Mais en admettant que ce soit elle, verriez-vous quelqu'un qui aurait pu avoir un différend avec Baki ?

- Je ne connais que deux femmes junnins : ma soeur et Anako.

Ma soeur est un vrai mystère pour moi, c'est d'ailleurs pour ça que je ne l'ai pas éliminé des suspects, mais je ne crois pas qu'ils se soient passés quoi que ce soit entre eux.

Quant à Anako, je ne pense pas qu'elle ait pu avoir un problème avec Baki. C'était une de ses coéquipières dans les missions difficiles, et les deux étaient relativement proches.

- Je vois. Et si on ignore le fait que ce soit une femme ?

- Hum... Comme je te le disais, Baki était un bon ninja, un capitaine compétent et il aurait tout fait pour le village.
Peu de gens ne l'appréciaient pas.
J'aurais tendance à dire Kankurô, avec qui il était en conflit permanent, et peut-être un autre junnin, Mizuki.
C'était son coéquipier mais ils étaient souvent en désaccord sur la manière d'agir ce qui pouvait créer pas mal de tensions entre eux.

Mais encore une fois, dans tous ceux que je viens de te citer, je ne vois pas un évènement en particulier qui ait pu les pousser à commettre un meurtre. Ce ne sont donc que de simples pistes.

- Oui, je me doute.

- Maintenant suis-moi, je vais te montrer ton bureau."

Il se leva, suivi par le jeune homme, et se dirigea vers une porte en face et légèrement à droite.

Il ouvrit, présentant la pièce à Shikamaru.

"Tu dois peut-être commencer à avoir faim à cette heure-ci, au cas où tu as ici un placard et un frigidaire à ta disposition, ils sont pleins de nourriture. De plus, mes frères et soeurs et moi nous mangeons aux environs de 20h. Tu n'es pas obligé de venir avec nous mais tu es le bienvenu si le coeur t'en dit.

- D'accord, merci.

- Il est temps de te défaire de ton déguisement maintenant."

Shikamaru pressa le collier et sa blouse blanche disparut, laissant place à son cher équipement habituel.
Il refit sa couette en ananas sur sa tête, puis demanda à Gaara ce qu'il voulait qu'il fasse le reste de sa journée.

" Tu n'as pas vraiment de contraintes horaires, tu peux faire ce que tu veux à partir du moment où tu restes discret. Cependant tu es sensé être ici pour aider à la paperasse et à l'enseignement, donc il faut bien que ce soit là qu'on puisse te voir, au moins à certains moments.
Je te propose donc de t'installer dans ton bureau, je t'y ai mis les dossiers de tous les junnins, tu vas pouvoir les "trier". Profites-en pour bien les observer.

- D'accord.

- Ensuite, à 13h les enseignements pratiques débutent à l'Académie, donc tu pourras aller relever un des professeurs ou au moins l'aider. Il aura sûrement du mal à l'avouer mais ils sont en sous effectifs depuis que des
troubles sont apparus dans le village.

- Des troubles ?

- Oui, plusieurs dizaines de personnes ont disparu sans laisser de trace.
Au début on pensait que c'étaient des cas isolés, mais là ce ne peut plus être ça, on compte au moins une trentaine de disparus.

- Je vois, ne vous inquiétez pas, je suis sûr que vous parviendrez à résoudre cette autre affaire. J'irai à l'Académie cet après-midi.

- Merci, tu nous es d'un grand secours. N'oublie pas de faire attention, les pièges sont nombreux dans ce désert."

Sur ces mots, il quitta la pièce en refermant la porte, laissant Shikamaru à ses réflexions.

Il ressassa dans sa tête toutes les informations qu'il avait récoltées jusqu'ici.

Une chose le tourmentait : Gaara, la vieille chouette et la plupart des gens semblaient croire que Baki était un homme admirable.

Or ce n'est pas ce qu'avait sous-entendu Temari.

* Elle a dit que ce n'était pas un ange, qu'il ne méritait pas qu'on pleure sur sa mort. Pourtant tout le monde semblait l'apprécier, ça ne colle pas, c'est suspect. *

Puis, après que son esprit ait vagabondé un peu, il se ressaisit.

* Mais pourquoi je pense à elle, à ce qu'elle m'a dit ? S'il y a quelqu'un de suspect dans cette histoire, c'est bien elle.
Elle semblait avoir une sacré dent contre lui... Au point de le tuer ? *

Trop difficile à établir pour l'instant.

Il n'empêche que cela le troublait. Tout paraissait trop beau.

* Chacun a ses secrets, sa part d'ombre. Il y a toujours des gens qui ne nous aiment pas. Mieux vaut se méfier des gens que l'on pense parfaits. *

Il se dit qu'il finirait bien par découvrir la vérité.

Il se leva et ouvrit le frigo. Il prit une assiette couverte contenant quelques sandwichs et la posa sur la table.

Il commença à manger tout en jetant un oeil aux dossiers des junins qu'il avait sous les yeux.

Il tomba sur les deux personnes que Gaara avait mentionnées : Osoko Mizuki et Suischi Anako.

Les deux avaient fait de multiples missions avec Baki, ils étaient ensembles depuis l'académie et étaient dans la même équipe quand ils étaient jeunes.

"Ils devaient donc être amis" se dit-il en repensant à sa propre situation avec Ino et Choji.
"L'amitié est un sentiment fort mais qui peut mener à des problèmes, c'est difficile de concevoir qu'un ami puisse
nous trahir". Il pensait cette fois à Naruto, Sakura et Sasuke.

* Enfin bref, il faut que je vois cette Anoko, l'autre est en mission donc ça attendra. *

Il regarda de nouveau l'heure à sa montre en attrapant un nouveau sandwich. 12h32. Il n'avait déjà plus qu'un quart d'heure en comptant le temps d'avance dont il avait besoin pour aller à l'Académie.

* Arrr galère, même réfléchir ça prends trop de temps... *

Il tria les dossiers par ordre alphabétiques puis ne garda que les dossiers des proches de Baki. S'il se disputait avec quelqu'un ce soir là, mais qu'il ne s'est pas méfié pour autant, c'est qu'il devait sûrement être assez proche de la personne en question.
Il aligna correctement le tas de feuille, le posa sur la table, puis se leva pour y aller. Il prit son carnet, l'enfila dans la poche de sa veste, puis sortit du bureau et se dirigea vers l'Académie.

Le soleil était maintenant à son zénith et écrasait l'atmosphère tel une chappe de plomb.

* C'est de la folie de s'entraîner par un temps pareil. Mais bon, ils doivent être habitués à force... *

Arrivé devant le bâtiment, il rentra et marcha le long d'un couloir. Des salles vides se trouvaient sur la droite et la gauche. Il continua à marcher et finit par ressortir de l'autre côté. Des cris d'enfants.

Un peu plus loin il y avait le terrain d'entraînement. Les apprentis ninja venaient apparemment de manger, attendant la fin de la pause d'un air fébrile.

Il vit un homme s'avancer vers lui et le saluer, ce qu'il fit également. Il était grand et avait un teint assez buriné, malgré une jeunesse dissimulée par un air cassant et froid.

"Bonjour, mon nom est Kazai Kazumi" lui dit-il d'un ton sec, "Je suis chuunin professeur dans cette académie, et vous devez être Nara Shikamaru de Konoha ?

- Oui, c'est bien ça, on vous a bien renseigné.

- Bon et bien je vous propose que je fasse débuter l'entraînement, il s'agit d'aider les enfants à trouver leurs affinités en matière d'armes, de nature du chakra etc...

- Déjà ? Ils sont tout jeunes pourtant...

- Ici à Suna on cherche à spécialiser les ninjas le plus tôt possible pour les rendre plus forts, et puis comme ça on cerne bien leurs potentiels."

Il fit signe aux enfants de commencer à s'échauffer en courant autour du terrain.

"D'ailleurs, sauf votre respect, je ne comprends pas pourquoi notre Kazekage a tenu à faire appel à Konoha, non pas que je vous estime plus faibles que nous, mais je trouve que nous ne devrions pas perdre nos spécificités en matière d'entraînement.
Nos méthodes sont peut-être rudes mais elles ont été construites par plusieurs décennies de tradition.
Je n'aime pas l'idée que des étrangers puissent venir et pervertir nos jeunes..."

* Mais c'est pas possible, qu'est-ce qu'ils ont tous contre Konoha ? Du calme, ne pas s'énerver... *

" Oui je comprends bien, mais votre village est secoué par quelques troubles importants à ce que j'ai compris, donc vos junins et même les chunnins sont en mission, vous ne devez plus être beaucoup à l'académie pour s'occuper des élèves, ce qui est selon moi davantage un tort que le fait de pouvoir amener de la nouveauté dans vos techniques d'apprentissage.
D'autant plus que depuis la mort de Baki il y a quelques jours, tout semble encore plus en effervescence, je me trompe ?

- Humm vous savez parler en tout cas. Mais c'est vrai, je dois admettre que je suis totalement débordé. Au lieu d'une, je m'occupe de quatre classes à présent. Et puis sa mort qui vient s'y rajouter ne facilite pas ma tâche...

- Vous le connaissiez ?

- Oui, c'était mon cousin. Nous avions 5 ans de différence, alors il était comme un grand frère pour moi. Tout ce que je sais ou presque, c'est lui qui me l'a appris.

- Ah, vous étiez proches alors... Je suis désolé.

- C'était un grand homme. Il aurait tout donné pour le village, et même mort, son ombre planne encore au dessus de nous je pense."

* Encore un, ça commence à faire beaucoup qui l'encensent *

- Comme on dit, ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier...

- Avalés par leurs faiblesses..."

Kazumi fronça les sourcils, visiblement courroucé par la remarque du Nara.

"Que voulez-vous dire ? Mon cousin n'était pas faible, il savait se battre, n'avait aucun problème, il n'a pas demandé à ce qu'un assassin lui tombe dessus !"

Sous la colère, il s'était redressé, menaçant Shikamaru, qui décida de jouer le jeu un peu plus longtemps :

"Pour finir assassiné, c'est qu'il avait forcément une faille..." lui dit-il, les yeux à moitié dans le vide.

"Arrêtez immédiatement de salir la mémoire de Baki ou je...

- Je comprends ce que vous ressentez, quand mon maître d'armes est mort, j'étais comme vide, et même à présent, la seule chose qui me retient ici malgré ma tristesse et ma rancune, c'est le fait de me dire que je dois continuer à faire le bien comme lui il le faisait. Ce serait le trahir, autrement.

Mon maître était puissant, fort, courageux, mais ça n'a pas empêché l'Akatsuki de le tuer..."

Le ninja de Suna se rasséréna.

"Je ne vois pas pourquoi quelqu'un s'en serait pris à Baki. Je suppose juste que de là où il est il peut voir combien il manque à tout le monde ici.

- Je suis sûr que c'est le cas. Bon je pense qu'il est temps de commencer l'entraînement."

Kazumi regarda en direction des enfants qui n'en pouvaient plus de faire des tours. Il acquiessa alors et les deux hommes s'avancèrent vers le groupe.

Il présenta Shikamaru aux élèves et l'entraînement débuta.


*********************


"Bon, je vais devoir vous laisser avec les enfants, finissez avec eux l'entraînement, je dois m'occuper d'une mission urgente.

- D'accord, je m'en occupe."

Kazumi partit donc, laissant le ninja de Konoha seul au milieu des petits monstres.

Parmi eux, il reconnut Ikaru qui le fixait bizarrement. Leurs regards se croisèrent, et Ikaru fit un grand sourire en le reconnaissant, mais se calma presque instantanément en se rappelant la promesse qu'il avait faite de ne rien montrer.

Les autres élèves, curieux de voir à quoi pouvait bien ressembler les pouvoirs d'un ninja de Konoha, le prièrent de le leur montrer.

Il attrapa alors toutes leurs jambes de son ombre, et les enfants, stupéfaits de voir ainsi qu'ils ne pouvaient plus bouger, crièrent dans sa direction de leur apprendre cette technique.

Il ria et s'excusa de ne pouvoir le faire puisque c'était une technique héréditaire, mais les pria de venir un à un faire une démonstration de leurs pouvoirs.

Alors que quelques élèves venaient de passer, une voix grave et forte tira Shikamaru de son enseignement :

"Tiens tiens tiens mais qui voilà ? Mister Shadow en personne !"

Pouvant reconnaître cette voix entre mille, tellement elle pouvait lui faire perdre son sang froid, il essaya de ne pas perdre la face cette fois-ci :

"Tiens tiens tiens, mais qui voilà ? La fille galère en personne !"

Il se retourna et aperçut Temari, entourée elle aussi d'élèves, les siens probablement.

Elle portait un habit d'entrainement assez simple : une robe kimono bleu grisé courte et fendue, resserrée à la taille par une forte ceinture rouge.
Son bandeau de ninja trônait accroché à sa cuisse droite. Elle était de nouveau coiffée de quatre grandes couettes sur la tête, et tenait dans sa main un énorme éventail à peine entr'ouvert.

* Ça doit être son arme... Si seulement j'arrivais à me souvenir mieux d'elle. *

Elle fixait Shikamaru d'un oeil malicieux :

"Alors comme ça, tu nous aides pour les élèves de l'Académie... C'est gentil de ta part.

- De rien, vous sembliez être en manque de professeurs, alors je suis venu...

- Oh, dommage qu'ils nous aient envoyé le plus mauvais de tous...

- Tu insinues quoi devant les élèves là ? Tu cherches à me décrédibiliser ? Je suis un Junin moi aussi, ne l'oublie pas...

- Hum, je savais que le niveau des concours avait baissé, mais je ne pensais pas que c'était à ce point là..." lui dit-elle avec des flammes dans la voix et dans les yeux.

* Elle cherche la bagarre là, c'est pas possible... Remarque, pour les enfants ça pourrait être enrichissant, et au moins je saurai à quoi m'en tenir avec elle... *

"Et bien fille galère, fallait le dire tout de suite que tu voulais montrer un combat aux enfants pour qu'ils voient ce que c'est que d'utiliser ses propres techniques et talents.

- Hum, excellente idée ! Ça vous va les garnements ?"

Les enfants hochèrent la tête, des yeux remplis d'étoiles à l'idée de voir un vrai combat de grandes personnes.

Ils se toisèrent d'un regard empli de défi. Chacun paraissait parfaitement convaincu de sa victoire.

Les enfants regardaient le spectacle, ne sachant trop quoi penser d'un étranger face à la plus forte kunoichi de Suna.

Shikamaru s'étonna qu'elle n'attaque pas directement, avant de se demander pourquoi il se posait une telle question. Quelque chose au fond de lui lui susurrait qu'avant elle était très impulsive. Mais cela semblait avoir changé.

La jeune fille lui adressa un sourire carnassier et s'adressa à ses élèves :
"Ecartez-vous les enfants, ça va faire mal".

Ceux-ci s'exécutèrent promptement, pressés de voir ce qu'allait donner ce combat.

C'est alors qu'elle bondit dans les airs. Elle déploya son éventail avec une force incroyable et il fendit l'air violemment en tournoyant autour d'elle, à une telle vitesse qu'on ne pouvait même plus distinguer son corps de l'éventail.

"Le vent". Shikamaru fut projeté à plusieurs mètres de là mais se rétablit sans difficulté. C'était donc ça, son style d'attaque. "Bizarre que j'aie oublié, c'est pas commun pourtant".

Son ombre fondit en direction de la jeune fille qui dût faire plusieurs pirouettes pour l'éviter.

Sa portée s'était constamment allongée au fil des années, et le résultat était bien trop fort pour que Temari puisse simplement calculer ses limites. D'autant qu'elle ne formait plus un simple fil mais tout un ensemble de rameaux courant sur la terre comme une armée de minuscules.

Elle continua donc d'esquiver en souplesse, cherchant la faille.

Pendant ce temps, Shikamaru tentait de se rapprocher, mais une nouvelle lame du vent le dissuada pendant un temps de le faire.

Il hésitait sur la méthode à suivre. Ici pas d'arbres derrière lesquels se cacher. Il était à découvert et donc vulnérable.

C'est alors qu'il eut une idée : il se rapprocha d'une légère dunette de sable derrière laquelle il se plaça.

"A cette distance, aussi puissante que soit ton ombre, elle ne pourra pas m'atteindre" lui cria Temari.

Elle en profita pour recentrer son chakra sur sa nouvelle attaque. Une lame du vent plus puissante que celles d'avant fusa en direction de la dunette, et des kilos de sable s'envolèrent dans les airs, aveuglant à moitié le jeune ninja.
Mais cela était calculé, son ombre bondit à travers celles des centaines de milliers de grains de sable soulevés par le vent et vint attraper les pieds de la kunoichi.

"Je te tiens enfin" s'écria-t-il, un sourire fier sur les lèvres.

Les lèvres de la soeur du Kazekage formèrent aussi un sourire, elle paraissait étonnamment confiante.
Pour en avoir le coeur net, Shikamaru se rapprocha d'elle, ce qu'elle fit également sous l'emprise de son jutsu.

Lorsqu'ils ne furent plus qu'à un mètre l'un de l'autre, il lui dit simplement : "Voilà, j'ai gagné, il suffit qu'un de mes camarades soit présent et tu es prisonnière ou morte".

"Que tu crois..." s'exclama une voix très proche de son oreille, tandis que le tranchant d'un kunai se plaçait contre sa gorge.
"Que ???". Temari n'était pas devant lui mais bien derrière lui, elle avait gagné.

"Mais comment t'as fait ça ?

- Fastoche, au moment ou j'ai déployé mon éventail, j'ai réussi à créer un clône qui est resté derrière moi sans que tu t'en aperçoives, et lorsque le sable t'as brouillé la vue, j'en ai profité pour que mon clône s'envole et se place derrière toi..." dit-elle avec des yeux de vainqueur.

Le clône que son ombre tenait dans ses filets il y a un instant, disparut soudainement.

Il était bluffé. Lui le génie, le stratège de Konoha, avant manqué un coup dans la partie.

"C'est bon les enfants vous pouvez revenir !
- C'était trop bien votre combat, je veux être comme vous plus tard, mademoiselle Temari ! s'écria une jeune fille
- Oui mais le monsieur de Konoha est très bien aussi, merci de venir nous apprendre des techniques ! renchérit un petit garçon.

Shikamaru le remercia de la tête et se tourna vers Ikaru qui avait les yeux remplis d'admiration pour lui.

"Bon allez les enfants, le cours est fini, on reprendra demain d'accord ? Vous pouvez rentrer chez vous ou continuer à vous entraîner sur les terrains A et B."

Comme après la sonnerie tant attendue de la récréation, les élèves piaillèrent de joie avant de se dispercer de tout côté.

"Joli combat..." avoua Shikamaru, presque à regret. S'abaisser ainsi devant une fille lui écorchait la bouche, et c'était a fortiori vrai pour elle.

Temari ricana gentiment en signe de satisfaction, et le regarda droit dans les yeux ce qui le mit mal à l'aise.

Non, décidément, il ne pouvait pas laisser passer cette défaite.

"Ceci dit" ajouta-t-il "ton style de combat est très fort, mais c'est principalement dû à ton éventail. Je me demande si tu pèserais le poids sans.

- T'es sérieux là ? Tu veux t'écrouler par terre ?

- Je parie qu'en taijutsu je t'ai comme je veux" la défia-t-il nonchalemment.

Temari fit quelques pas pour déposer son précieux éventail un peu plus loin.

"Pari tenu, pauvre fou... Le soleil t'a visiblement tapé sur la tête...

- Non, je t'assure que je le pense sincèrement.

- C'est vrai que je m'entraîne beaucoup avec mon éventail, mais avec ta paresse légendaire, on devrait être à égalité..." jubila-t-elle

"Ok, quand tu veux...

- Maintenant !"

Elle s'élança dans les airs et brandit son poing vers lui qui eût à peine le temps de l'esquiver.
Elle retomba sur ses mains et se rétablit en poirier.

Il avait déjà mis une lame sur son coup et la tira contre son corps en sueur.
Il agrippa sa main droite pour la bloquer et voulut faire pareil avec la gauche.

Mais elle ne lui en laissa pas l'occasion. Déjà celle-ci était en train de caresser sa joue, de glisser le long de son coup puis de son torse.
Il eût soudainement un coup de chaud lorsqu'il sentit cette main descendre sur son ventre, plus bas, toujours plus bas.

Il relâcha l'étreinte qu'il imposait à la main droite de Temari, qui en profita pour lui asséner un violent coup de poing dans le ventre.

Sous la douleur et la surprise, il se contracta et recula de deux mètres, la toisant d'un regard mauvais et réprobateur.

"Qu'est-ce qu'il y a ? Tous les coups sont permis au taijutsu non ?" dit-elle en riant.

"Ah tu veux jouer à ça ?".

Il s'élança par la droite et elle s'écarta pour l'éviter. Ensuite seulement, elle se rendit compte que c'était une feinte.
Trop tard.

Shikamaru l'avait déjà plaquée dos au sol, mains regroupées et bras tendus au dessus de sa tête, son propre corps tenant fermement le sien pour l'empêcher de se débattre.

Il la regardait droit dans les yeux, des flammes de désir dans le regard.

Elle émit un petit gémissement, presque imperceptible, qui le fit frissonner de la tête aux pieds.
Elle le regardait intensément avec des yeux irrésistibles, séducteurs, presque sexuels à eux-seuls.

"Tout est permis, hein ? Alors qu'est-ce que tu mijotes là ?" lui demanda-t-il, inquisiteur

"J'ai l'air de mijoter quelque chose ? C'est plutôt toi qui me fait mijoter dans la situation actuelle" dit-elle d'une voix qu'il perçut comme une terrible tentation.
Ses lèvres si proches... Des fruits... Croquer...

Il s'approcha d'elle, encore... Alors que leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, il décela un éclat dans son regard.

Il s'écarta alors brusquement de sa tête, retourna la jeune fille sur le ventre et plaqua ses bras contre elle-même, comme si elle était saucissonnée.

"Tsss... Tu mériterais un horrible châtiment, mademoiselle la nymphe... Mais ce serait rentrer dans ton jeu, alors on va s'arrêter là pour aujourd'hui".

Il se releva entièrement en lâchant les mains de sa "prisonnière" et partit sans se retourner vers le Palais.

Très vite des pas se rapprochèrent.

"T'es encore là, femme galère ?

- Tu croyais quand même pas que j'allais aller pleurer dans un coin parce que tu m'as eue par surprise ?

- Non, mais il faut avouer que ça m'aurait bien plût quand même.

- C'est ça, vante toi ! N'empêche, j'admets que t'es très fort. Bien peu auraient résisté" lui dit-elle, légèrement aguicheuse.

"Je n'en doute pas une seconde. Mais c'est le seul moyen de rentrer dans ton estime je pense, alors j'avais pas l'intention de laisser passer l'occasion".

Il vit un sourire s'esquisser sur le visage de la blonde. Un vrai sourire, un sourire sincère, sans malice ni provocation.
Et peut-être une légère rougeur sur les joues, même s'il n'en était pas sûr.

Il sourit franchement à ses côtés.

"Qu'est-ce qu'il y a Monsieur Nara ?

- Rien, rien. Je savoure ma victoire..." dit-il en riant.

En réalité, il était comblé de joie, durant quelques furtives secondes, il avait revu le vrai visage de Temari.
Fière et naturelle, sans artifice.

Même s'il ne se souvenait pas de tout, il était persuadé au fond de lui qu'elle devait être comme ça.

Mais son teint se rembrunit en pensant à la raison qui l'avait poussé à provoquer un combat entre eux.

Oui, sans aucun doute, elle avait largement le niveau d'avoir tué Baki.





Faîtes péter les com's !

Shika : wah t'as vu comment elle parle ? ça craint la vieille, on dirait que t'es une gamine !
Tema : ouais c'est clair c'est trop la tehon !

Auteur : qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Une rébellion, une mutinerie, une révolution ! Bon ben je sens que je vais effacer certains dossiers... Dunes meurtrères par exemple...
Les deux : Noooooonnnn !!!!

Muahaha xD

Ça fait du bien de se taper des délires toute seule... Tout ça pour vous dire de faire des commentaires !




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