Fiction: Secrets de guerre

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Deux gardiens entrèrent dans la minuscule pièce sombre et nauséabonde. Le sol était recouvert de sang, paraissant en être imbibé, comme le matelas de l’homme qu’ils étaient venus chercher.
Ce dernier tremblait, recroquevillé au fond du lit. Il était squelettique, et complètement déshydraté. Sa mâchoire pendait sur un côté, et la chair semblait commencer à pourrir.

Les deux hommes l’attrapèrent sans mal, et le traînèrent hors de sa cellule.
Ils le mirent sur ces jambes, mais il s’écroula ; le relevèrent, mais il tomba à nouveau.
Le premier gardien, plutôt grand, presque aussi large, donna une matraque à l’autre, plus petit mais plus élancé, puis s’accroupit, et murmura quelques mots au prisonnier, dont la souffrance était telle qu’il était presque absent psychologiquement.

Il se releva, et fit un signe de tête à son camarade de jeu, qui donna un violent coup de pied dans les cotes –déjà presque toutes cassées- du prisonnier.

Tetsuno Tama sentit une de ses cotes percer son estomac. Il n’avait plus la force de crier, et encore moins de bouger. En revanche, la douleur elle, semblait ne jamais accepter atteindre de palier. Elle devenait de plus en plus forte à chaque coup.

Le gros gardien décida de poser lui aussi une pierre à l’édifice Tama, et lui asséna un coup d’une force rare dans le visage.
Le dernier os qui tenait se brisa, et la mâchoire inférieure de Tetsuno vola sur plusieurs mètres, avant de s’écraser contre un mur.


Tetsuno, à ce moment là, aurait tout donné pour perdre conscience. Attendre la mort était tout ce qu’il lui restait, et pour la première fois de sa vie, il regrettait d’être parti en mission sans dire au revoir à sa femme et ses deux enfants.
Il continuait à prendre des coups, et malgré son souhait de mourir vite, de ne plus avoir à supporter ça, tous les souvenirs des moments passés avec son fils et sa fille le maintenaient conscient. Il endurait ses derniers coups pour eux.

Le sang recouvrait ses yeux. Il ne voyait plus rien de ce qu’il se passait autour de lui, alors que les coups continuaient à pleuvoir, et que la douleur le rendait sourd.

Soudain, les coups se stoppèrent. Quelques secondes plus tard, il se senti soulevé. Une personne était en train de le porter sur ses épaules. Kyûshi venait le sauver, il en était sûr ! D’une façon ou d’une autre. Cet homme qui lui ressemblait tant avait menti, Kyûshi n’avait pas été tué !

Tetsuno ne voyais toujours rien, mais il commençait enfin à entendre quelques sons. Ou plutôt des bourdonnements. En revanche, impossible de parler sans mâchoire inférieure, et la douleur empirait.

Petit à petit, son ouie revînt à la normale. Il entendait désormais distinctement ce qu’il se passait autour de lui, et notamment les bruits de pas de son sauveur.
Le bruit de ces pas devînt plus atténué et plus doux après quelques dizaines de secondes, et Tetsuno comprit qu’ils étaient désormais sortis du village, et courraient dans la forêt. Enfin, son sauveur courrait, tandis que Testsuno se faisait porter.



Facilement une heure passa. Le mouvement s’arrêta, et Kyûshi posa Tetsuno sur le sol, assis contre ce qui devait être un arbre.
« Ils t’ont pas raté, dis moi… »
La voix était bien celle de Kyûshi. Mais il y avait quelque chose… Cet accent. L’accent d’ici.
« Ne bouge pas, je vais essayer de faire ça vite et bien. Mais je te promets rien. »
La douleur qui lacérait Tetsuno s’évanouit peu à peu. Il se sentait engourdit, sentait encore les os brisés traverser certains de ses organes, mais la douleur s’était apaisée.
« C’est une technique que m’a apprit ma grand-mère. On l’appelle le Morphine no Jutsu, parce qu’on n’a jamais su son vrai nom. »

L’homme à la voix de Kyûshi fit boire tetsuno à l’aide de ce qui semblait être une gourde.
« Je m'appelle Yoshita. Il y a des chances pour que... Je sois originaire du même village que toi. Et je voudrais que tu m’aides à y retourner. »

Tetsuno n’arrivait pas à réfléchir dans l’état où il était, il n’était même pas capable de savoir si cet homme disait la vérité, ou s’il ce n’était pas simplement un prétexte pour pouvoir infiltrer le village. Pourtant, il esquissa un « oui » de la tête, et les deux hommes reprirent leur route.

« En continuant à cette vitesse, nous seront sortis du pays avant demain matin. Normalement, personne ne devrait s’apercevoir qu’on s’est enfuit d’ici là. J’espère que tu tiendras le coup. Au fait, c’est quoi ton nom, déjà ? »
« E...wou...ho. »
Et Tetsuno s’évanouit.

Tetsuno courrait dans les ruines. Ou plutôt il fuyait. Quoi ? Il ne le savait pas. Mais il savait que c’était après lui.
Se frayant un chemin parmi les entrailles et les ossements, il s’enfonçait dans ce qui semblait être un temple maléfique sans fin.
Les murs faits de sang et de chair bougeaient dans l’ombre, les salles s’enchaînaient sans logique apparente, alors que l’obscurité le rattrapait.
Tetsuno devait atteindre le centre de l’édifice. Là il trouverait le salut. Ou la mort ? Quoiqu’il en soit, il y avait là bas une force qui mettrait fin à son calvaire.
Il courrait à en perdre haleine. Il ne sentait plus ses jambes. Il traversa un long couloir qui se remplit bientôt de sa sueur. Nageant bientôt dans le produit de sa propre transpiration, mélangé au sang suintant des murs, il se dit que c’était bientôt la fin. A bout de forces, il se laissa couler lentement dans ce qui était devenu un gouffre sans fond, résigné.
L’adrénaline reprit ses droits au moment où la porte par laquelle il était entré s’ouvrit, laissant l’obscurité pénétrer dans la pièce. Le couloir réapparut sous ses yeux. Il se releva et s’élança de nouveau vers l’autre extrémité du couloir. L’obscurité avalait sol, murs et plafond.
Tetsuno sentait qu’il y était enfin. Derrière la porte qu’il essayait d’atteindre, il savait que c’était le centre du temple. Il serait sauvé.
Pourtant, il courrait sur place. La panique s’empara de lui quand il s‘en rendit enfin compte.
L’obscurité quant à elle, s’approchait dangereusement.
Il tendit les mains vers la porte, espérant qu’elle les lui attrape et le tire.
Il sentit l’obscurité sauter dans son dos.

Tetsuno ouvrit les yeux. Il se trouvait dans une chambre d’hôpital. Son crâne le faisait souffrir le martyre, mais ce n’était rien comparé à son torse.
Il n’arrivait pas à se rappeler ce qu’il faisait là.
Une femme se tenait à son chevet. Une femme magnifique. Enfin, en toute honnêteté, elle n’avait rien d’un top model, mais elle lui semblait être la plus belle femme du monde.
Elle lisait un livre. Et paraissait complètement envoûtée par sa lecture.
La contempler faisait oublier sa douleur à Tetsuno.
Au bout de quelques minutes, elle ferma le livre, regarda par la fenêtre sur sa droite, puis posa le livre sur la table de chevet.
Elle remarqua enfin que son mari était réveillé.





Voila, encore une fois, j'espère que ça vous a plu.
N'hésitez pas à laisser vos avis, biens ou mals.

J'ai écrit ce chapitre en deux fois. J'avais commencé juste après avoir écrit la partie 2, je l'avais un peu mit de côté, et je m'y suis remit cet après midi, et je l'ai enfin fini.
Je ne sait pas si cette coupure se ressent dans le récit.
D'où le mini jeux : essayez de retrouver à quel endroit (phrase/paragraphe) je m'étais arrêté :P
(le gagnant aura droit à un superbe lot tout en estime)

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