Fiction: "Qui cesse d'être ami ne l'a jamais été"

[one-shot] L'histoire se passe juste après que Ino et Sakura "cessent" d'être amies, après que Sakura ait rendu son ruban a Ino. Anecdote donc, du point de vue d'Ino. résumé pas flambant, je sais, mais tout est dans le titre ^^" enjoy quand même ?
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sakura2blond (Féminin), le 18/01/2009
[one-shot] petite anecdote racontée et écrite comme une songfic, mais ce n'est pas une chanson qui transparaît en filigrane dans le texte mais un poème. =) petite expérimentation que j'avais envie de faire, et que je me décide -enfin- à poster.

le titre du chapitre peut paraître bizarre, idiot ou stupide, mais c'est que c'est le titre du poème.
et d'ailleurs le poème est en italique dans le texte, pour pas qu'on confonde avec le reste.
voilà.

(le titre du one shot est une citation de Hiéron II)

enjoy ?




Chapitre 1: Similitudes



Je marche. Vers où ? Je ne sais pas. Pourquoi ? Je ne sais pas. Depuis combien de temps ? Je ne sais pas non plus, mais depuis un bon moment sûrement, puisqu'il commence à faire froid, et le ciel se teinte d'une jolie teinte indigo parsemée d'éclats d'or et d'argents.

Je ne sais plus quoi dire, je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus quoi penser. Alors je marche. Depuis ce matin. Quand tu m'as dit que c'était fini. Que l'on n’était plus amies, que l'on était rivales, et que l'amitié n'avait plus sa place entre nous. Ça m'a fait un choc de t'entendre dire ça.

On est rivale, oui, c'est vrai, mais pourquoi ne peut-on pas rester amies ? Nous pourrions être fair-play l'une envers l'autre. Que chacune tente de ravir le coeur de Sasuke, sans coup bas, tout en restant proche. On pourrait faire comme ça. Ou plutôt, on aurait pu faire comme ça.

Je ne comprends pas, je ne comprends plus. J'ai bien essayé de faire semblant, de faire comme si je n'y attachais aucune importance, mais c'est faux. Ça m'a réellement foutu un coup au moral. Je n'en croyais pas mes oreilles quand tu m'as dit ça. J'ai tenté de répliquer, mais rien ai venu.

Alors je t'ai répondu fièrement, pleine d'arrogance, tout en espérant que tu me dises après "LOL ! je t'ai bien eu !"
Mais non. Tu es simplement partie. Tu m'as tournée le dos, sans un mot de plus.
Et depuis, depuis, je marche. Seule, errant à travers les rues désormais vide de Konoha.

Je ne veux pas rentrer chez moi. Je ne veux voir personne. A part toi. J'ai envie de te voir, de te supplier de me dire que ce n'était qu'une blague, de mauvais goût, oui, mais qu'une simple blague.
Je n'arrive pas à réaliser que c'est fini. Notre amitié n'est-elle donc pas plus solide que ça ?

Tu sais, si tu me l'avais demandée sincèrement, je crois que j'aurais été capable de renoncer à Sasuke pour toi. Honnêtement. Je crois que c'est parce que je tiens plus à toi qu'à lui.

Mais maintenant, je ne sais plus ce que je vais faire, ce que je dois faire.
Sommes-nous devenues si différentes l'une de l'autre ? Ne te souviens-tu pas de toutes ces années que nous avons passées à rire et à pleurer ensemble ?
Nous nous considérions comme jumelles, tellement nous nous ressemblions niveau caractère.

Mais maintenant, tout ça est-il réellement derrière nous ? Derrière toi en tous cas c'est sûr. Ces sentiments te sont-ils devenus si obsolètes ? N'ai-je plus la moindre petite importance pour toi ?
Avons-nous tellement changées, toi et moi ? Pourquoi ?

"Sœurs de cœurs
Sœurs de blondeur"
Rien qu'avec ces petits mots
On aurait pu nous croire jumelles
C'est vrai qu'au début on était pareilles.

Pourquoi ? C'est bien ça la question. Je connais la réponse, mais cette réponse m'effraie.
L'homme que j'aime, l'homme que tu aimes, l'homme que nous aimons, serait-il vraiment responsable de mon malheur ?
Puis-je vraiment le blâmer ? Lui ?
Ou dois-je plutôt préférer de blâmer toi, ma meilleure amie ?
Ou plutôt est-ce moi la fautive, dans tout ça ? Aurais-je du me retirer de la course pour toi, pour ton bonheur ?
Parce que tu sais, pour moi, rien n'est plus important que ton bonheur à toi. Ma propre vie me paraît bien dérisoire par rapport à la tienne, que je souhaite heureuse et emplie de gaieté.
Mais nous revoilà encore au point de départ. Sasuke.

Mais quelqu'un nous a séparées
Il ne l'a peut être pas fait exprès
Mais c'est quand même arrivé.

Alors voilà où nous en sommes, aujourd'hui. Seules, mais chacune de son côté.
Complètement opposées. Mais pourquoi ? Sasuke ne peut pas être responsable de ce changement ! Il n'a jamais rien fait, jamais rien dit qui puisse nous opposer l'une à l'autre ! Nous l'aimons toutes les deux, c'est vrai, mais pourquoi ne pas continuer de l'aimer chacune de notre côté, mais en restant ensemble, jusqu'à ce que lui fasse son choix ?

Mais non, tu ne voyais pas les choses sous cet angle.
Tu restes mon amie, tu sais, ma meilleure amie. Malgré nos soudaines différences. Malgré notre amour commun. Malgré tout ce qui nous sépare. Je sais que ce que je pense, ressens et dis n'est absolument pas réciproque, mais c'est comme ça. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne, tu resteras ma meilleure amie. C'est comme ça. Je tiens trop à toi pour t'ignorer, tu sais.

D'un coup, toi et moi,
On était presque opposée
Mais toi et moi,
C'était loin d'être fini
Car on est amies à vie.

J'aimerais tant que tout redevienne comme avant. Exactement comme avant. Tu te rappelles, la première fois que nous nous sommes rencontrées, toi et moi. Tu pleurais, assise par terre et la tête baissée sur tes genoux, parce que des "grands" s'étaient moqués de toi et de ton front, il est vrai, disproportionné par rapport au reste de ton joli visage. Ils t'avaient traitée de "gros front" et tu en pleurais.
Je me rappelle t'avoir consolée, et t'avoir donnée rendez-vous au même endroit le lendemain après midi.
Et le lendemain, tu étais là, hésitante, à m'attendre. Quand je suis arrivée, tu m'as sourie, et je t'ai sourie en retour tout en te tendant un ruban rouge sombre.
Tu as eu l'air surprise, je me souviens. Alors je l'ai noué dans tes cheveux, en t'expliquant quelques petites astuces esthétiques pour "adoucir" ce front trop grand.
Je ne crois pas me souvenir d'un visage aussi heureux, à part le tien, à ce moment là.

Si heureux d'avoir trouvé une amie.
On ne s'est jamais quittée depuis. Je prenais toujours ta défense contre les autres, je me souviens. Tu étais si timide, à l'époque !
Plus comme maintenant. Maintenant, tu es belle, tu es forte, tu es sûre de toi. Tu avances dans la vie sans te retourner, d'un pas fier et décidé.
Moi, là, je tourne le dos à la vie, au présent, au futur, pour me concentrer sur ce passé que j'envie, ce passé que j'ai envie de retrouver.

Mais... pourrons-nous encore rire ensemble
Ou même discuter
De la même façon qu'avant ?

Non, et c'est une réalité
Car nous ne sommes plus les petites filles d'antan.

Tiens, voilà le destin qui me ramène ici. Ce lieu où tu as tout brisé entre nous, pas plus tard que ce matin.
Je me demande si tu y penses. A moi, à nous. A ce que tu m'as dit. Probablement non, puisque pour toi, notre si belle est finie.
Finie.
Comme moi.
C'est ce que je me dis en ce moment. Sans toi, je suis finie. Je n'ai plus de sens sans toi. J'ai besoin de toi. Tu es comme mon alter ego, ma moitié, celle dont j'ai besoin pour exister pleinement.

_ Ino, c'est toi ?

Je me retourne, incrédule. Qui peut bien être encore debout à cette heure-ci ?
Je n'arrive pas à distinguer grand chose, il fait trop sombre. L'ombre se rapproche de moi. La silhouette n'est pas très grande, serait-ce quelqu'un de ma promo ? Pourquoi serait-il encore debout à cette heure-ci ?
Et ma recherche, en plus ? Non, mon esprit me joue des tours. Il est purement impossible qu'un des Genins de Konoha me porte assez d'attention pour me chercher à une heure pareille. Je me fais des idées.

_ Ino ! Mais qu'est-ce que tu fais là, toute seule et dans le froid, sans manteau en plus ?! Ça va pas bien dans ta tête ou quoi ?

Non, ça ne va pas bien dans ma tête, non. La personne qui comptait véritablement le plus pour moi vient de me laisser tomber pour l'autre play-boy, alors non je ne vais pas bien !
Oh mon dieu.
Oh mon dieu.
J'ai traité Sasuke de play-boy. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui m'a prise ? Non, non ! Sasuke je l'aime ! Sasuke je... mais a-t-il ne serait-ce qu'une fois véritablement fait attention à moi ? Non. Alors pourquoi je...

_ Ino ! Tu m'écoutes au moins ? Tout le village est à ta recherche, où étais-tu bon sang ?!

Non, non je ne t'écoute pas. Je m'en fiche de ce que tu dis, je ne suis même pas sûre de te connaître, alors ce que tu dis, je m'en balance.

Et puis, tout le village est à ma recherche, mon c*l oui. Mes pseudos "camarades Genins", je suis sûre qu'ils s'en balancent pas mal d'où je suis comment je vais. Choji est probablement en train de s'empiffrer dans sa cuisine, et Shikamaru a tout simplement la flemme de s'inquiéter, car je suis qu'un boulet "galère" comme il dit si bien. Sakura ? Elle s'en fiche de moi. Elle me l'a bien fait comprendre. Sasuke ? Il ne m'a jamais accordé la moindre importance, dans le fond. Les autres ? Je connais à peine leurs noms.

_ Ino, mais réponds moi m*rde ! Tu es flippante là !

Il me touche, je frissonne. Est-ce de froid, ou est-ce simplement le plaisir de ressentir que j'existe pour quelqu'un ?

Je ne le connais même pas, ce quelqu'un, mais apparemment, lui me connais. Sa voix me parait étrangement familière, où ai-je bien pu le rencontrer ?

_ Tu es glacée ! Attends, mets mon manteau, tu vas attraper la mort en restant comme ça !

Son manteau est chaud. J'en aime bien l'odeur, aussi. Assez... particulière.

_ Akamaru ! Va prévenir les autres que je l'ai retrouvée, et que je la ramène chez elle !

_ Woof !

Akamaru ? Serait-ce... non, c’est impossible ! Pourquoi Kiba serait-il ici, pour moi en plus ? On se connaît à peine, juste de vue. En plus, je n’ai jamais été gentille avec lui, puisque c’était un véritable cancre, je l’engueulais régulièrement car il n’écoutait jamais en classe, faisait le pitre et perturbait le cours.
Enfin mes sermons (ni ceux d’Iruka-sensei d’ailleurs) ne l’ont jamais fait changer de comportement. C’est un irréductible, comme Shikamaru. Lui, peut importe ceux qu’on lui dise, il continuera de dormir. Kiba c’est pareil, sauf qu’il est plutôt du genre hyperactif.

_ Ino, viens, je vais pas te traîner non plus !

Il me tire par le bras, qu’il tient fermement d’ailleurs. Pourquoi il est là ? Pourquoi il ne me laisse pas ? Qu’est-ce que ça peut bien lui faire, ce que je fais, comment je vais ?

_ Ino, mets-y un peu de bonne volonté quand même ! Il est tard, je suis crevé, et je parcours le village et la forêt de long en large et en travers pour te trouver, alors viens maintenant !

_ Pourquoi ?

Il s’est arrêté. Ma question n’est pas si bizarre pourtant.

_ Comment ça « pourquoi » ?

_ Pourquoi tu m’as cherchée, pourquoi tu n’es pas chez toi en train de dormir ? Qu’est-ce que ça peut te faire où je suis, ce que je fais, ce que je pense ?!

Je sens les larmes qui me montent aux yeux. Non, je ne dois pas pleurer. Pas maintenant, pas devant lui. Je refuse qu’on me prenne pour une pleurnicheuse.

_ Mais tout le village te cherche, idiote ! J’étais inquiet, voilà tout ! On a été à l’académie ensemble, et promu Genin en même temps !

_ Je... je...

Ça y est, je pleure. Comme une pauvre idiote. Et j’ai froid aussi, je m’en rends compte maintenant. Je grelotte, même sous son épais manteau.

_ Allez viens, je te raccompagne chez toi, avant que tu meurs d’une pneumonie devant moi.

Je le suis. Il ne me parle pas, et dans un sens c’est tant mieux, je n’ai pas envie de parler, ni à lui ni à personne, mais sa présence me réconforte. C’est étrange hein ? Pourtant, je suis sûre qu'il me trouve stupide et pathétique à cet instant.
Tiens ? On est déjà arrivé. J’ai pas vu le temps passé. Je devais être trop occupée à réfléchir. Ça doit être ça.

J’entends Kiba parler à mes parents, il leur dit où il m’a trouvée.
Il part tout de suite après, Akamaru l’attend déjà sur le pas de la porte. C’est fou ce qu’il est intelligent, ce chien.
Je le retiens par la manche, juste avant qu’il ne franchisse le seuil. Il me regarde d’un air étonné. J’enlève son manteau de mes épaules et le lui tend. S’il rentre chez lui comme ça, pour le coup c’est lui qui l’aura, sa pneumonie.
Il me sourit, me remercie et repart. Il est bien bête de me remercier. Ce serait plutôt à moi de le remercier, cet idiot.

Je monte dans ma chambre directement pour me coucher. Mais je n’ai même pas envie de dormir, c’est juste que je ne veux pas parler à mes parents. Je les aime bien et tout, mais je veux pas leur parler de ça. Ils ne comprendraient pas, je pense.
Je m’assois sur le rebord de ma fenêtre et regarde dehors. J’ai une très belle vue sur le ciel et les étoiles. Alors je les regarde. Et je me remets à penser à ce que tu m'as dit ce matin.

Tu sais, Sakura, je crois que ça me hantera toute ma vie, cette façon froide et arrogante que tu arborais quand tu m'as rendu le ruban que je t'avais offert, en me disant que notre amitié n'avait plus de raison d'exister. Que nous étions rivales, rien de plus.
Ça me mine, tu sais.
J'aimerais vraiment revenir en arrière, pour changer le cours des choses. Cela fait à peine une journée, tu sais, et tu me manques déjà.

J'aimerais rester avec toi
Et nous deux, ensemble
On ferait n'importe quoi,
Car rien ne résisterait
A nous et à notre indestructible amitié.

Je me suis endormie sur le rebord de ma fenêtre, l'autre soir. Heureusement qu'elle était fermée, j'aurais pu tomber. Quand ma mère m'a trouvé comme ça, ce matin, elle a eu peur. Tu m'étonnes.

En attendant, moi, je suis malade. Un méchant coup de froid, qu'a dit le médecin. Bah, ça m'apprendra tiens, la prochaine fois je penserai à prendre un manteau. Je suis cruche quand même, par moment.

Tout ça pour dire que ça que ça fait 3 jours que je me traîne une crève d'enfer, et que tout le monde s'en fout, à part le docteur et les pharmaciens, ils y gagnent eux, les charognards. Asuma-sensei est bien venu prendre des nouvelles le premier jour, mais depuis, rien, nada.

Je reviens à la case départ.
Sans Sakura, je suis toute seule. Et Sakura vient de me laisser tombée comme une vieille chaussette. Agréable.

En plus j'ai froid, mais c'est la fièvre qui fait ça. Et j'ai mal à la tête aussi. J'ai comme des vertiges, mais une fois encore c'est dû à la fièvre.
Tu sais, Sakura, tu me manques vraiment.
Mais là, tu vois, je me demande si c'est vraiment possible que tout redevienne comme avant. Parce que tu vois, en ce moment, j'en doute fort.
Après tout, peut être as-tu raison, et peut être est-ce mieux ainsi.
Peut être qu'au fond, nous n'étions pas suffisamment semblables pour rester amies.
Peut être que cette histoire d'amourette n'est qu'un prétexte pour cacher la vérité, qui est qu'au final, nous ne sommes pas capables de nous apprécier.
Peut être. A vrai dire, je ne sais pas.

Seulement ça risque d'être un peu compliqué
Si on continue comme ça.
Car même si c'est vrai
Que "les contraires s'attirent"
La suite de l'expression reste quand même
"Et ils finissent par s'autodétruire"

Enfin, tout ça me passe un peu au dessus de la tête, en ce moment. Ce qui me chagrine le plus, je crois, c'est de ne plus t'avoir à mes côtés. Ta présence me rassurait, tu sais.
C'est surtout que maintenant, je n'ai plus personne à mes côtés.
Je me sens vide, nulle et inutile sans toi, c'est impressionnant. C'est bien simple, j'ai l'impression de ne servir à rien, et mon état léthargique dû à la fatigue fiévreuse dont me fait bénéficier ma maladie ne fait qu'accentuer cette impression déjà désagréable.
Toc.
Toc.
Toc.
Trois petits coups discrets à ma porte, à tous les voyages c'est ma mère. Il n'y a qu'elle et mon père qui me rende visite, c'est bien simple. Ce qui paraît logique, vu que ce sont mes parents.

_ Ino, ma chérie, tu es réveillée ?

Bingo. J'avais raison, encore une fois. A tous les coups elle va me demander si j'ai bien pris mes médicaments à midi.

_ Oui m'man ?

_ Un de tes amis est là pour te voir je le fais entrer, ou tu ne te sens pas assez bien pour recevoir de la visite ?

De la visite ? J'ai vraiment de la visite ? Mais je... je m'étais complètement plantée alors ! Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de me tromper sur quelque chose !
Mais apparemment ma mère a pris cet étonnement pour un refus, puisqu'elle me dit qu'elle va répondre que je ne me sens pas bien.
Mais elle est folle, elle a pété un câble c'est ça ?

_ Non non ça va maman, dis-lui de monter !

_ Ah, bon d'accord ma chérie ^^

Ouf, sauvée. Quelqu'un vient -enfin!- prendre directement de mes nouvelles, je vais pas le renvoyer c*ier non plus ! 'Manquerait plus que ça, tiens.
Toc-toc-toc.
Trois coups, plus secs et plus rapides que ceux de ma mère.

_ Entrez !

Je suis assise sur mon lit, ma robe de chambre bleue ciel nouée par dessus mais vêtements, à savoir un jean et un sweat quelconques. Pour une fois que je ne fais pas attention à mon apparence. J'espère au moins ne pas être trop horrible.

_ Salut Ino, ça va ?

J'hallucine. Kiba est là, juste à l'entrée de ma chambre. Bizarrement, c'est lui que j'attendais le moins. Peut être parce que je repensais un peu trop à l'autre nuit, où il m'a trouvée. J'ai du lui paraître bien gourde, alors qu'est-ce qu'il fait là ?

_ Ben entre, je vais pas te manger, et je suis pas contagieuse, enfin, je crois pas "

Il entre prudemment, il a l'air gêné.
Kiba Inuzuka, le fort en gueule, la tête brûlée, l'hyperactif, le chieur, avec une mine gênée. Je vous jure que ça vaut le coup d'œil.
Je l'invite à s'asseoir, il s'assit donc (logique) à côté de moi.
Il a l'air vraiment mal à l'aise, n'empêche. Le manque d'habitude, sans doute.

_ Pourquoi tu es venu ?

Il me regarde à nouveau l'air étonné. Ça va finir par devenir une habitude chez lui.

_ Bah, parce que je m'inquiétais, quelle question ! En même temps, tu ne pouvais pas rester tout ce temps dans le froid sans tomber malade, j'aurais du m'en douter, je sais, mais bon... j'ai bien demandé à Sakura de tes nouvelles, mais cette godiche à refuser de me répondre. Je comprends toujours pas pourquoi, d'ailleurs...

Oh non, c'est pas vrai, me dîtes pas que je vais encore pleurer... eh bien si, pourtant, les larmes inondent déjà mes joues. Je suis secouée de sanglots, c'est devenu impossible de cacher ma peine et de contenir mon chagrin plus longtemps. Pour le coup, je me sens vraiment pathétique de chialer comme ça.
Kiba me regarde d'un air catastrophé, visiblement désemparé.

_ J'ai dit quelque chose qui fallait pas ?

_ Non, je... c'est juste que je...

Je n'arrive même pas à finir ma phrase. Pitoyable.
Contre toute attente, il me prend dans ses bras, et tente tant bien que mal de me réconforter.
Je crois que je n'oublierai jamais ce geste. Il a beau se donner des airs de branleur grande gueule, c'est quelqu'un de gentil et d'attentionné dans le fond, quand même.

_ Tu sais, si t'as besoin de parler ou quoi, je suis là... 'fin j'ai que deux oreilles pour t'écouter, mais bon, généralement, c'est suffisant...

Je souris. Il est vraiment gentil.

_ Merci. Mais c'est que, Sakura et moi, ben, on est plus vraiment amies.

Et me voilà repartie à pleurer. Pathétique, je vous dis.

_ Comment ça "plus amies" ?

_ Ben disons que, comme on aime toutes les deux Sasuke, elle a décrété que l'on ne pouvait plus être amies, puisqu'on était rivales. Alors elle m'a plantée comme ça l'autre jour, en me rendant le ruban que je lui avais offert.

_ Tu sais, je pense pas que ce soit fini entre vous. Tu sais ce qu'on dit, non ? "La véritable amitié est comme un roseau, elle se tord mais jamais ne se fend".

_ Je sais, mais...

_ Mais ?

_ Mais au final, c'est peut être mieux comme ça, non ?

Je sais que c'est pas exprès
Que toi et moi, c'est pour la vie,
Mais afin de se préserver,
Le "pour la vie"
Va devoir peut-être s'écourter.

_ Mieux comme ça ? Tu déprimes, et elle, je suis pas persuadé qu'elle se sente vraiment bien, tu sais. Vous n'allez pas tout gâcher juste pour un mec ? Surtout Sasuke, 'faut voir le glaçon hein...

_ C'est elle qui m'a laissée tomber, alors ne dit pas "vous", s'il te plaît.

_ Ok, mais pourquoi tu ne lui as pas dit que c'était stupide d'étouffer une amitié si forte juste pour un mec, qui, sans vouloir te blesser, se fout complètement de vous ?

Aïe. Je ne sais pas quoi répondre. En même temps, je ne peux pas lui donner tort. Il marque même un sacré point, faut dire.
J'ai été bête de réagir comme je l'ai fait, mais maintenant, je suis censée faire quoi, moi ? Il est trop tard pour la voir et lui dire ce que pense vraiment.
Ce qui est fait, est fait, et rien ne peux le changer. Alors, ai-je vraiment d'autres choix que de la laisser s'éloigner de moi ?
Ou dois-je tenter quand même de rabibocher notre amitié ? Mais même si ça marchait, ça ne marcherait pas. On ne redeviendrait jamais aussi proche qu'avant, enfin, je ne pense pas. Un coup comme ça, ça laisse des marques.
Ou peut être dois-je me battre pour avoir Sasuke ? Mais cela n'arrangerait rien entre toi et moi, bien au contraire, et vois-tu, toi et moi, c'est le seul lien que je veux préserver.

Je ne veux pas voir ça arriver
Mais en même temps
Peut-on l'éviter
Sans jamais oublier
Qu'à partir de maintenant
Rien ne sera plus comme avant ?

_ Je ne veux pas ça.

_ Hein ?

_ Je ne veux pas qu'on se sépare comme ça, je ne veux pas que l'on devienne juste des étrangères l'une pour l'autre comme ça. J'aimerais que tout redevienne comme avant, mais c'est impossible, ça je le sais bien.

_ Comme avant, c'est sûr que c'est pas faisable, mais...

_ Parce que tu trouves qu'il y a un "mais", toi ?

_ Bah oui. Même si ça ne redevient pas comme avant entre vous, franchement quelle importance ? Votre amitié n'en sera que plus forte, non ?

_ Oui, mais y a des trucs que l'on ne peut ni pardonner, ni oublier.

_ Et pourtant, tu tiens toujours autant à elle ! Ça t'avance à quoi de te morfondre, franchement ? Tu tiens à elle, et je suis persuadé qu'elle tient aussi à toi ! Votre amitié n'est pas finie, mais juste endormie ! Même si vous n'êtes plus aussi proches, même si vous ne parlez plus des mêmes choses de la même façon, jamais vous ne deviendrez des inconnues l'une pour l'autre, non ?

Il a raison. C'est dingue ça, à croire qu'il a toujours été aussi fin psychologue. Je ne veux pas qu'on se sépare, Sakura. Alors on ne se séparera pas, quoi qu'il arrive. On restera liées, d'une façon ou d'une autre, mais jamais je ne permettrai que l'une de nous oublie l'autre. Jamais.

Je ne veux pas te perdre,
Je ne veux pas qu'on se sépare,
Par contre, ça ne me dérange pas
De me perdre
Parce qu'à partir de là,
Un jour on se retrouvera.

_ Tu sais, je pense qu'il y a différentes raisons de rester lié avec quelqu'un. Et vous êtes amies, donc vous n'avez même pas besoin de vous parler pour vous comprendre. Sakura a beau t'avoir dit "c'est fini", je reste persuadée qu'au fond d'elle elle sait que non, qu'une amitié ne se brise pas comme ça, sur un coup de tête, et surtout pour un simple mec.

Encore une fois, il a raison.
Quoi qu'il arrive, nous resterons ensemble.

_ Bon je vais devoir y aller moi, Akamaru m'attend toujours devant chez toi, et j'ai entraînement avec l'équipe, et si j'arrive encore en retard, Kurenaï-sensei va m'étriper.

Il se lève et s’apprête à partir.

_ Kiba ?

_ Oui ?

_ Merci. Beaucoup. Pour tout.

Je lui dépose une bise sur la joue, et pour le coup il est vraiment ému et surpris. Il rougit je crois, mais je n’ai pas bien vu, il s’est trop vite retourné.

_ Bon ben, à plus Ino, et remets-toi vite !

Il est vite parti.
Je m’allonge sur mon lit, et repense à ce qu’il m’a dit. Il a raison sur toute la ligne, en fin de compte. Alors je vais appliquer ses conseils, et même si je ne peux pas redevenir tout de suite amie avec Sakura, je ferai en sorte de la voir et de lui parler tous les jours, même de façon indirecte. Mais je ne peux pas aller la voir comme ça et lui taper la causette. Ça ferait trop désespéré.

Je sais ! Je prétendrai juste venir pour Sasuke. Lui il s’en foutra, probablement, mais tant pis, j’ai plus de chances de parler et de voir Sakura tous les jours comme ça, même si ce n’est qu’en temps que rivale.
C’est toujours ça de pris.
Au moins je m’assurerai qu’elle va bien.

Honnêtement, merci, Kiba, merci. Merci d’être venu, merci de m’avoir écouté et parlé, je me sens mieux maintenant. Je sais ce qu’il me reste à faire. Et quoi qu’il arrive, je te garderai toujours une place dans mon cœur, Inuzuka.
Quant à toi, Sakura, je ne te laisserai pas tomber. Nous sommes meilleures amies, après tout, non ?

Alors quoi qu’il advienne de moi, de toi, de nous, jamais je ne te laisserai tomber. Je serai toujours là pour t’épauler, pour te consoler, pour t’aider.
Je serai toujours là pour toi.
Qu’importe la manière et le moyen, mais je t’aiderai toujours, dès que tu en auras besoin.
Qu’importe ce qui se passe, qu’importe le temps et l’espace, je resterai près de toi, même si, parfois, tu ne le remarqueras pas.
Je resterai patiente, ne t’en fais pas.
Je ne suis pas pressée, j’ai toute la vie devant moi.
Je t’attends, et ne t’inquiètes pas, je resterai là, pour toi, jusqu’à ce que tu me trouves.

Et surtout ne t'inquiètes pas,
Quoi qu'il arrive, je t'attendrai
Et je serai toujours à tes côtés,
Sous une forme ou sous une autre,
Dans un monde ou dans l'autre.




bon ben voilà....

je vous remercierai de pas commenter la qualité du poème, hein... et puis c'est tout ^^"

merci d'avoir lu =)




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