Fiction: N'aime que toi

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Chapitre 1 - "Monstre"

Paradoxalement, la vie d`Usumaki Naruto prit fin le jour de sa naissance. C`était pourtant une soirée des plus tranquilles qui avait débuté à Konoha. Rien de laissait présager une telle tragédie...

Dans le bâtiment médical, une jeune femme était sur le point d'accoucher. Les contractions étaient toutes plus douloureuses les unes que les autres et de plus en plus rapprochées au fil des minutes qui passaient. La naissance de cet enfant s`avérait particulièrement difficile à cause des complications qui se profilaient. Le cordon ombilical était enroulé à la manière d`un serpent autour du petit cou fin du nouveau né et l'intervention chirurgicale était le seul moyen de lui assurer une chance de survie.

Les médecins venaient d`achever avec brio la césarienne quand l`agitation s`empara du village. Des hurlements provenant de toutes parts retentissaient jusque dans le bâtiment pourtant insonorisé. Un sinobi fit irruption dans la salle d`opération - pour évacuer les civils le plus vite possible - tandis qu`au même moment, les moniteurs où s`affichaient les constantes de la jeune mère s`affolèrent. La dernière chose qu`elle prononça fut le prénom de son petit garçon.

« Naruto ... » murmura-t-elle.

L'enfant pleurait de concert avec les cris de douleur, d'effroi et de panique qui résonnaient à l'extérieur. Une infirmière l'emmitoufla dans une couverture et suivit le jounin qui la guidait vers l'abri le plus proche.

Dehors, tout n`était que désolation et destruction. Les maisons, pour la plupart partiellement démolies, semblaient avoir essuyé les assauts de quelques produits hautement explosifs, de nombreux corps inanimés ou encore blessés jonchaient les rues d`à peu près tout le village.

Soudain, sorti de nulle part, un gigantesque renard roux à neuf queues apparut devant eux. D`un puissant et magistral coup de patte, il envoya le shinobi s`encastrer dans un mur tout en refermant sa gueule aux crocs acérés sur la pauvre infirmière qui n`avait eu que le temps de faire un rempart de son corps pour protéger le nourrisson. Une giclée de sang éclaboussa le bébé qui se mit à hurler et à pleurer aussi fort que ses petits poumons et ses cordes vocales le lui permettaient.

Les yeux flamboyants du renard rencontrèrent ceux azurs du bébé qui cessa de pleurer et le fixa avec le plus grand calme, tendant ses petits bras nus comme s`il voulait l`attraper. Les neuf queues de Kyubi fouettaient l`air mais il ne faisait aucun mouvement, se contentant de darder son regard dans celui du petit être innocent qui riait à présent. Y voyant une occasion inespérée d`arrêter le biju avant que tout le village ne parte en fumée, le quatrième Hokage composa une série de signes avec toute la rapidité dont il était capable.

Tout fut très vite terminé: Yondaime annonça sa technique et scella le démon dans le corps de l`enfant. Avant d'achever complètement sa technique et ainsi de rendre son dernier souffle, il déclara que jamais cet enfant - qui avait sauvé le village, ne devrait être utilisé comme une arme et que tous devraient lui être reconnaissant et le traiter en héros.

Au fil des ans, le village fut entièrement reconstruit et les traces de cette funeste nuit ne furent plus présentes que dans les souvenirs encore à vif des villageois. Le nourrisson nommé Naruto par sa défunte mère avait bien grandi lui aussi et bien que les autres enfants de son âge ne semblaient pas avoir conscience de la situation, ils appliquaient scrupuleusement ce que leurs parents leur disaient.

Ainsi, sa petite enfance ne fut ponctuée que de regards haineux, méprisants ou froids ... d`une indifférence glacée. Même les enfants - dont les hauts dirigeants de Konoha avaient fait en sorte qu`ils ne soient mis au courant de rien concernant la particularité de leur camarde - le traitaient froidement ou avaient peur de lui à cause de l`influence parentale.

Malgré les protestations de la majeure partie des shinobis haut gradés, Naruto fut autorisé à entrer à l`Académie des Ninjas, mais là encore, il se retrouvait constamment seul ou surveillé. Au début, lorsqu`il entendait les mères de ses camarades de classe le traiter de "monstre" dans des murmures et des chuchotements ou bien lorsqu'elles disaient à mi-voix à leurs rejetons de ne pas s'approcher de lui, son coeur se serrait et une incommensurable tristesse mêlée d`incompréhension l`envahissait, mais petit à petit, une haine farouche pour l'ensemble des villageois naquit en lui.

Vers l`âge de huit ans, ni l`indifférence des uns, ni le mépris des autres ne l`atteignaient plus. Son joli regard azur s`était mué en un regard de glace aussi froid qu`un iceberg et sa parole était, quant à elle, devenue dure même s`il était devenu rare d`entendre le son de sa voix.

De tous les enfants de son âge, seul Uchiwa Sasuke osait encore s`approcher de lui. Il semblait tout aussi esseulé et profitait du fait que les autres aient peur de Naruto pour échapper aux piaillements incessants des filles. Lorsqu`ils se retrouvaient comme ça, tous les deux, aucun d`eux n`ouvrait la bouche. Ils ne s`adressaient jamais la parole sauf en de très rares occasions. Le ténébreux qui, contrairement à Naruto, ne supportait plus de recevoir autant d`attention de la part des autres, qu'il s'agisse des filles ou des adultes qui le regardaient avec pitié et compassion n`avait plus en tête que sa vengeance à l`encontre de son frère aîné, le sombrement célèbre Uchiwa Itachi, et trouvait son compte sous le regard givré et durci d`indifférence du blond.

Bien sur, Naruto n'avait pas toujours été aussi affable. Il était d'ailleurs du genre plutôt bout en train avant de se refermer complètement sur lui-même.

Son brusque changement d’attitude n’était, en réalité, pas bien difficile à expliquer. Toute l’année de ses sept ans, le petit garçon avait cru perdre la raison. Inlassablement, une petite voix caverneuse résonnait dans sa tête, de jour comme de nuit, l’empêchant parfois même de trouver le sommeil. Sournoisement, elle le torturait psychologiquement, lui répétant sans cesse qu’il était seul, que tout le monde le détestait et avait peur de lui, qu’il ne connaîtrait jamais ni le bonheur d’avoir une famille, ni celui d’avoir des amis.

Ces longues litanies finirent par avoir raison de sa volonté et, alors que son effondrement psychologique était imminent, la voix se fit plus doucereuse et apaisante. Elle lui affirmait que quoi qu’il arrive, elle prendrait soin de lui et qu’elle était la seul sur qui il pouvait compter.

Le jour de ses huit ans, il fit un rêve. L’enfant qu’il était avait d’abord cru qu’il faisait un cauchemar mais il comprit bien vite qu’il avait enfin cédé totalement à cette voix caverneuse et qu’il en avait suivi le son jusqu’aux tréfonds de son subconscient.

Il se tenait debout, devant une immense cage fermée à l'aide d’un sceau. Deux yeux rouges le fixait dans l’obscurité tandis qu’une eau poisseuse montait petit à petit jusqu’à ses genoux. Il résorba sa peur en même temps qu’un souvenir lointain lui parvenait et s’avança doucement de la grande porte scellée, l’eau ralentissant sa progression. Une fois devant la porte, il se hissa sur la pointe des pieds pour atteindre le sceau et le défaire. Il entra dans la cage à présent ouverte et se retrouva nez à nez avec un renard aux allures féroces mais étrangement, aucune peur ne l’envahit. Il tendit les bras vers l’animal qui continuait de le fixer sans esquisser le moindre mouvement.

« C’est toi qui m’a appelé ? » demanda-t-il en penchant la tête sur le coté.

« Qui d’autre … » répondit une voix familière.

Sans plus de cérémonie, Naruto s’approcha et vint se blottir contre le flanc du renard couché au sol. Le démon le laissa faire toujours sans bouger. Naruto, réconforté par la chaleur qu’il dégageait, finit par s’endormir après avoir rappelé au renard qu’il lui avait promis de le protéger.

* * *

« Gamin, réveille toi ! »

« Je ne m’appelle pas Gamin. » grommela Naruto en se blottissant un peu plus contre le renard.

« Réveille toi ! »

« - Encore cinq minutes s’il te plait ... »

« Tu crois pas que tu as passé l’âge non ?! » s’impatienta le renard.

« Kyubi t’es vraiment chiant ! » grogna Naruto résigné.

« J’aimerai bien savoir jusqu’à quand tu comptes venir dormir ici ? » railla le démon. « Que tu l'aies fait quand tu étais petit je peux comprendre mais tu as quand même … rappelle moi ton âge déjà … »

« Ça va j’ai compris ! N’en rajoute pas non plus ! »

Naruto ouvrit les yeux et regarda tout autour de lui. Encore cet appartement sinistre … il soupira et sortit de son lit en prenant bien soin de ne pas ramasser la photo qui était tombée par terre pendant la nuit. Déjà qu’il ne supportait pas ses coéquipiers alors si en plus il devait aussi voir leur tête quand il n’était pas avec eux …

Il fit une toilette rapide et ouvrit un placard d’où il sortit un large pantalon et un T-shirt noir qu’il enfila rapidement. Il passa ensuite une ceinture en cuir orange à laquelle il accrocha la sacoche qui contenait son équipement de base et sortit en claquant la porte.

« T’aurais pu ranger un peu quand même ! » s’indigna Kyubi.

« Arrête de te plaindre ... »

« Je te signal que je n’apprécie pas particulièrement de vivre dans un taudis ! »

« Concrètement c’est pas toi qui y vit mais moi alors lâche-moi la grappe ! »

Décidément, au réveil l’adolescent était d’une humeur massacrante. Mais après tout de quoi se plaignait ce satané renard puisque c’était lui qui l’avait élevé ainsi. Depuis l’âge de huit ans, c’était auprès de son démon intérieur que Naruto avait trouvé le réconfort et c’était aussi ce dernier qui lui avait enseigné bien des choses, notamment comment survivre seul ou encore des techniques dont l’accès lui avait été interdit par le Conseil du village. Il lui avait aussi permi de se sortir des pires situations comme cette dernière mission où Sasuke était intervenu dans son combat …

« Kyubi ? »

« Hm? »

« Rappelle-moi pourquoi je dois y aller aussi ? » marmonna le jeune blondinet.

« Je crois que vous appelez ça être une équipe » pouffa le renard.

« Je me débrouille bien mieux sans ces deux idiots » affirma Naruto en traînant des pieds.



Et voilà, ainsi s'achève le premier chapitre de cette fanfiction. J'espère que ce début vous aura plu et j'attends vous commentaires qu'ils soient négatifs ou positifs. Je suis ouverte à toute critique du moment qu'elle est construite et puis sans critique je ne pourrai jamais améliorer la qualité de mes fictions.

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