Fiction: Forever (terminée)

« Je vis Sakura me sourire, sèchant ses larmes. Je me levai en lui tendant une main. En prenant celle-ci, elle comme moi, avions compris que c'était le début d'une nouvelle vie. Le début d'une seconde chance... » Une fiction centrée sur Naruto et ses choix lorsqu'il aura à faire à ses sentiments... ! NaruSasu
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Angel Of Hell (Féminin), le 22/02/2009
Titre : Forever
Pairing : NaruSasu
Résumé : Une jeune ninja débarque à Konoha le jour où Naruto ramène enfin son meilleur ami. Elle est apparament la fille du Kage d'Iwa et ce dernier exige qu'elle soit mariée avec le fils du Yondaime d'ici deux semaines. Mais d'ici là, Naruto se verra tomber amoureux de la mauvaise personne...




Chapitre 6: Rapprochement



J'entendis une lointaine voix prononcer mon nom. J'ouvris les yeux et vis Sakura penchée vers moi, tenant une tasse qui avait l'air chaude puisque de la fumée sortait d'elle. Elle me souriait et je me rendis enfin compte d'où j'étais. J'étais allongé sur le canapé, et j'étais recouvert d'une couverture bien chaude. C'était celle de Sakura. Ce n’était pas difficile à savoir ; elle était rose. Je me levais et m'assis. Elle aussi.

- Sakura, dis-je tout bas en me passant la main dans les cheveux, quelle heure est-il ?

Elle me regardait en souriant.

- Il est 23h45, s'exclama-t-elle, tu as dormi comme un bébé dit donc !

Je la regardais, les yeux grands ouverts. Je m'étais endormi ? Puis je regardais autour de moi, la pièce était plongée dans l'obscurité. Je me retournai à nouveau vers la jeune fille.

- Tu dois avoir faim, tu n'as pas mangé, dit-elle, mais je t'ai gardé un restant pour demain. Si tu manges un repas là maintenant, tu risques de ne pas le garder toute la nuit.

Je la regardais, comme un petit garçon perdu.

- Mais comme tu dois être affamé, je t'ai fais un chocolat chaud, me dit-elle en me tendant la tasse qu'elle tenait depuis que je me suis réveillé. Je la pris et la remerciais.

- Merci, dis-je.

Je commençais à boire et elle me regardait toujours en se pinçant les lèvres. Je souriais.

- Hm ! C'est délicieux, m'exclamais-je, vraiment, tu fais les meilleurs chocolats chauds!

Elle sourit alors qu'une couleur rose s'empara de ses pommettes.

- Contente que ça te plaises, dit-elle.

Elle se leva sous mon regard interrogateur.

- Je suis crevée, dit-elle en me prenant dans une étreinte, bonne nuit.

Je la resserrais à mon tour.

- Bonne nuit à toi aussi, Sakura, dis-je.

Avant qu'elle ne parte, je lui demandais :

- Au fait, je peux prendre une douche ?

- Oui, fais comme chez toi, dit-elle.

Elle monta se coucher. Moi je restais là à boire mon chocolat chaud qui était délicieux. Lorsque j'eus terminé, je le portais jusque dans le lave-vaisselle. Je regardais l'heure : 23h52. Je ne sais pas si c'était trop tard pour prendre une douche, mais Sakura m'en avait donné la permission et je sentais que j'en avais besoin d'une. Je me dirigeais vers la salle de bain, en passant devant la chambre de mon amie. Elle dormait à point fermé. Elle devait vraiment être fatiguée.

Je me rendis donc à la salle de bain. Après avoir fermée la porte, je me laissais glisser sur celle-ci. Une larme coula sur ma joue. Lorsque je m'en rendis compte, je l'enlevai du revers de la main et me levai en ayant qu'une seule chose en tête : il me manque...

Je me déshabillai et entrai dans la douche.

Je restais là pas mal de temps, sous l'eau, à repenser à ce qui s'est passé ce matin.

Puis quand il n'y eut plus d'eau chaude, je décidais à sortir. Le silence qui pesait pendant que je m'habillais était plus que lourd. Je ne sais pas si je devrais rentrer ou plutôt passer la nuit chez Sakura... Je ne sais pas, je ne sais plus...

Je marchai tranquillement, passant devant la chambre de Sakura là où je me permis d'entrer. Elle dormait toujours aussi profondément. Je m'accroupis devant son lit, et regardais longuement son visage. Elle était belle, magnifique. Mais à mes yeux, elle n'était pas plus qu'une petite sœur.
Je passais doucement mon index sur sa joue avant d'y déposer un baiser. Elle ne s'était pas réveillée. Je me levais et quittais sa maison en me disant que ce serait mieux si je retournais au manoir. J'avais laissé un mot sur la table, disant que j'avais décidé de rentrer chez moi.

Je marchais dans les rues sombres du quartier Uchiwa quand enfin j'arrivais. J'ouvris doucement la porte, essayant de ne pas trop faire de bruit. Je déposais ma veste sur le canapé et montais les escaliers. Je passais devant la chambre de Naomi ; elle lisait, assise sur son lit. J'entrais dans la chambre, au cadre de porte.

- Il n'est pas un peu tard pour lire, demandais-je.

Elle me regardait.

- Non, affirma-t-elle, et toi, il n'est pas un peu tard pour rentrer ?

Je ne répondis pas et lâcha un bref soupire. Je tournais ensuite les talons et m'en allais. Je passais devant la chambre de Sasuke mais la porte était fermée. Habituellement, elle ne l'est pas. Puis je me souvenais de ce que Naomi avait dit, à l'hôpital ce matin...

« Il est parti s'enfermer dans sa chambre... »

Et il n'est toujours pas ressorti. Je me risquais à toquer. Pas de réponse. Mais bon, à voir l'heure, j'imagine qu'il dort. Je toquais quand même une deuxième fois.

- Il ne répondra pas, dit Naomi, apparue derrière moi.

- Sasuke, réponds, dis-je doucement, ignorant Naomi.

J'étais certain qu'il dormait mais j'insistais.

- Il ne répondra pas, insista Naomi, ce n'est pas la peine.

Je me retournais vers elle.

- Tu devrais aller dormir, soufflais-je sur un ton menaçant, mais pas trop.

Elle ne semblait pas brusquée. La porte s'ouvrit alors. Je restais immobile, ne sachant quoi dire.

- Qu'est-ce que tu veux, murmura-t-il, d'une voix à peine audible.

- Je vais vous laisser, souffla Naomi en retournant à sa chambre. Je la regardai partir et après je me retournai vers Sasuke. J'avais l'impression, en regardant dans ses yeux, que je retrouvais le Sasuke froid d'avant... Je ne voulais pas...

- J'attends.

Je soupirais après avoir longuement regardé dans ses yeux, pendant que lui regardais par terre, embarrassé sans doute.

- Sasuke, je te présente mes excuses, déclarais-je, pour ce matin, je veux dire.

- Ce n'est pas des excuses que je veux, murmura-t-il, c'est...

Il ravala sa salive après avoir prit une bouffée d'air.

- J'aimerais que tu m'expliques...

Je ne l'avais jamais vu aussi déprimé avant, et c'était de ma faute. Il regardait toujours ses pieds.

- Euh, je ne peux pas... marmonnais-je, pour l'instant, tout ce que je peux te donner, ce sont mes excuses...

Il semblait déçu puisqu'il baissait encore plus la tête, si c'était possible. Je le pris par les épaules, histoire de le motiver un peu à me regarder.

- Sasuke, fais moi confiance, je t'en pris.

Il tournait encore la tête... Tout pour éviter de rencontrer mon regard.

- Tu me fais confiance ? Demandais-je, inquiet.

Je maudissais ses mèches noires qui m'empêchaient de voir ses yeux. Plus je regardais son visage pâle, et plus j'avais envie de le serrer tout contre moi, d'oublier le reste du monde, d'oublier Naomi et de partir loin, très loin avec Sasuke et de refaire ma vie avec lui... Mais, rêver fais partit de celle-ci...

Je me rendis compte que je le tenais toujours par les épaules et qu'il devait avoir mal tellement je serrais.

- Je... Je suis fatigué, murmura-t-il.

Je le lâchais et ma main se dirigea dans mes cheveux nerveusement.

- Euh, ok, lâchais-je, dors bien.

- Si je réussis à dormir, dit-il à voix basse, pour lui même.

Il fermait la porte de sa chambre.

- Je t'aime, murmurais-je à mon tour.

J'espérais qu'il m'ait entendu. Après quelques secondes dans lesquelles j'étais resté là, devant la porte à attendre je ne sais quoi, je décidais d'aller moi aussi m'enfermer dans ma chambre. Je m'endormis peu de temps après.

***


Plusieurs jours s'étaient écoulés et ça me rendais malade. Le mariage est dans deux jours et je ne suis pas prêt. Quand je me réveillais ce matin, j'avais tellement mal à la tête que je me suis demandé si ce serait bien de rester au lit toute la journée. Mais à peine eussé-je fini de penser cela que Naomi apparut dans ma chambre. Elle n'était pas comme d'habitude cependant, elle avait l'air inquiète, effrayée... Je la regardais avant qu'elle ne parle.

- Na... Naruto ? Tu dors ? demanda-t-elle d'une toute petite voix

- Euh, non, dis-je, pourquoi ?

- Je peux te parler ?

- Oui.

Je lui fis signe de s'asseoir sur le lit à côté de moi et tout de suite elle vint. Elle restait silencieuse en jouant nerveusement avec ses ongles. Puis elle parlait enfin.

- Voilà, je ne dis rien à personne, mais j'ai peur, déclara-t-elle.

Je fus surpris. Moi qui croyais être le seul.

- Peur... de quoi ?

- De me marier, dit-elle. Je ne sais pas si je serais prête pour après demain.

Je fus extrêmement surpris. J'ai un second cru qu'elle voulait annuler le mariage et j'en étais presque heureux, mais cet instant de bonheur ne dura que quelques secondes :

- J'espère l'être, dit-elle, mais je voulais juste te le dire.

- Ah, fis-je simplement, d'accord.

- Toi, demanda-t-elle, ça ne te fais pas peur de te marier à quinze ans ?

- Boff, commençais-je, va savoir...

Ça me faisait peur, oui. J'étais jeune. À cet âge là, normalement, on ne se préoccupe pas de ce genre de chose. À quinze ans, on est encore un enfant...

Mais si je me marie un jour, ce serait avec la seul personne que j'aime sincèrement, et la seule personne qui compte pour moi... Sasuke...

Elle me regarda puis elle secoua la tête, se rendant compte que la conversation n'avait pas de sens.

- Excuse moi, ria-t-elle, je te dérange je crois...

Elle riait bêtement. C'était bien la première fois qu'elle riait, et que je la trouvais belle et innocente.

- Mais non, dis-je.

Si on se serait rencontrés dans d'autres circonstances, je suis sûr qu'on aurait pu être amis.

Elle me regarda ensuite en se levant.

- Tu as faim ? Je vais préparer quelque chose.

- Oui, soupirais-je, merci.

Après être resté longtemps dans mon lit, Naomi revint en me disant que c'était prêt. Je me levai et marchai jusqu'à la cuisine, m'arrêtant devant la chambre de Sasuke dont la porte était ouverte. Je passais ma tête pour vérifier s'il y avait quelqu'un. Sa chambre était vide.

Arrivé à la cuisine, je m'installai à table. Sasuke était là et il mangeait tranquillement, m'ignorant comme les cinq derniers jours...

Oh, que t'ai-je fais, Kami-sama ?

- Bonne appétit, s'exclama Naomi.

- Bonne appétit, dis-je à mon tour.

Naomi et moi jetions un coup d'œil du côté de Sasuke. Il était toujours là, mais silencieux. C'était dans ses habitudes de ne pas parler, mais là, muet comme une tombe, ça m'inquiétait. Je l'avais vraiment touché profondément cette fois.

Le repas se déroula en silence. Jusqu'à ce que Naomi parle enfin.

- Mon père va arriver cet après-midi, dit-elle.

Je la regardais en la questionnant du regard.

- Il a dit qu'il viendrait aider la cinquième Hokage pour les derniers préparatifs.

Je me levai en disant que j'allais prendre l'air. Je lançai un dernier regard à Sasuke qui ne réagissait toujours pas, à croire qu'il s'était transformé en statue.

La journée avait passé relativement vite. Je me promenais dans le village sans trop savoir où aller. Je passais au stand ramen, prendre un ou deux bols juste pour passer le temps. J'étais ensuite allé voir Kakashi, où je saurais le trouver, sous son arbre habituel, au parc, en train de lire. Je lui avais, en quelque sorte, parlé de mes histoires de cœurs. Il m'avait avoué être surpris qu'une si grande rivalité finisse par se transformer en amour aussi pur que celle que j'éprouvais mais il m'avait aussi dit de ne pas lâcher et qu'un jour, tout finira bien.

Je ne sais pas où j'ai trouvé la force de le croire.

Voilà que le soleil commença à se coucher et je ne savais toujours pas si je devrais rentrer. Demain, ce sera la veille du mariage. Je marchais depuis au moins une demi-heure et j'arrivais à un endroit bourré de souvenirs, tout aussi joyeux que douloureux. Le terrain d'entraînement numéro 7. C'était là que j'étais devenu ninja avec... l'équipe 7. Ça faisait tellement longtemps. Tellement de choses étaient arrivées depuis, tellement de temps...

Je m'allongeai sur le dos et regardai le ciel qui était d'une magnifique couleur rose, annonçant encore du soleil demain. Il y avait à peine de nuage et l'air était frais.

C'est là que j'entendis...

- Naruto-kun ?

Une toute petite voix que je connaissais... trop. Je m'assis et regardais aux alentours. Je cherchais encore et finis par la voir. Cachée derrière l'un des arbres tout près.

- Hinata ? Appelais-je

Elle ne répondit pas et elle s'approcha de moi. Je lui souriais et lui fis signe de s'asseoir à mes côtés. Il fallait que je lui parle. Que j'arrange les choses.

- Hinata, euh, commençais-je, il faut que tu saches que...

- Je sais, dit-elle, je sais, Naruto-kun.

Je fus surpris. Elle savait quoi au juste ?

- Qu'est-ce que tu... qu'est-ce que tu sais au juste ?

- Tout, souffla-t-elle.

- Tout ?

- Oui, dit-elle, je sais que c'est un mariage forcé et que tu n'aimes pas Naomi. Sakura m'en a vaguement parlé. Je sais aussi que... que tu...

- Que je ?

Elle semblait hésiter puis elle releva la tête vers moi.

- Que tu aimes... Sasuke-kun.

- C'est Sakura qui te l’a dit ?

- Ça non, avoua-t-elle, je l'ai deviné c'est tout.

- C'est si évident que ça, dis-je.

Elle ne dit rien.

- Je suis désolé, Hinata-chan, dis-je, sincère.

Elle semblait surprise par le suffixe ''chan'' que j'employais pour la première fois avec elle.

- Ne le sois pas, Naruto-kun. On ne peut pas empêcher un cœur d'aimer... Je le sais trop bien.

Elle semblait être sincère elle aussi. Tout à coup, ses joues devinrent rouges et je sentais qu'elle respirait vite.

- Hinata-chan, ça va ?

- Je tenais quand même à te le dire, même si tu dois t'en douter, murmura-t-elle.

- Dire quoi ? Demandais-je en cherchant ses yeux, cachés sous ses cheveux.

- Je t'aime, avoua-t-elle en regardant dans mes yeux, je t'aime depuis tellement longtemps.

Sans savoir pourquoi, je la serrais dans mes bras. Elle devait être surprise et surtout, plus rouge qu'une tomate. Je la connaissais trop bien. Hinata, c'est la timide du groupe.

- Belle et gentille comme tu es, je suis sûr que quelqu'un saura t'aimer un jour, murmurais-je.

J'ai une seconde cru qu'elle allait s'évanouir. Mais non, elle se contenta de me sourire chaleureusement.

- Tu es quelqu'un de bien, Naruto-kun, dit-elle.

Je souriais toujours. Elle releva le menton vers moi, et ses pupilles rencontrèrent les miennes tandis qu'elle poursuivit.

- Aller, va retrouver Sasuke, je suis certaine qu'il ne peut pas se passer de toi. C'est impossible de ne pas t'aimer !

Ce n'était pas l'envie qui manquait, mais j'avais la forte impression que si je partais maintenant, Hinata n'allait pas s'en remettre. Elle m'aime. Elle m'aime depuis le temps à l'académie. Depuis tellement longtemps...

Je la regardais dans les yeux.

- Ça va aller ? Demandais-je

- Oui, ne t'inquiète pas.

Je voyais des larmes naître au bord de ses yeux blancs perçants. Après m'être assuré que tout allait bien aller, mais si ça serait le contraire une fois partit, je m'en allais enfin. Je courais jusqu'à chez moi, confiant et persévérant. J'allais lui dire. Lui avouer tout. J'allais lui dire que je l'aimais plus que tout. Lui dire que je ferais n'importe quoi pour lui.

Lorsque j'arrivais, la nuit était tombée. Encore une journée de passée. Je poussais la porte et entrais. Il n'était pas très tard. Je regardais l'horloge posée sur le mur, et celle-ci indiquait : 20h56.

Je fis le tour du rez de chaussé. Personne. Je montais au premier. Naomi était dans sa chambre et elle lisait encore et toujours. Je pus en conclure qu'elle adorait la lecture. Je me dirigeais ensuite vers la chambre de Sasuke. Celle-ci était vide. Je retournais voir Naomi.

- Où est Sasuke ? Demandais-je

Elle levait la tête de son livre et me regardait. Le menton élevé, elle donnait presque l'air d'être une fille snobe. Je frissonnais.

- Aucune idée.

Je grognais et fit le tour du premier étage. Il ne devait pas être bien loin. Je passais par la salle de bain, jusqu'au salon. La cuisine jusqu'à la salle de lavage. Je sortais dehors pour voir s'il n'avait pas eu l'idée de s'entraîner. Mais non. Personne dehors non plus. Je fis le tour du manoir jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un endroit où je n'étais pas allé. Un endroit qui me donnait des frissons rien qu'à y penser : le donjon. Je ravalais ma salive et m'engagea dans l'allée dehors qui y menait. La lune rejetait sa lumière et mon ombre me suivait sur le mur à ma droite.

Pieds nus sur le planché froid, j'entrais dans le donjon. Il faisait noir mais je pus le voir, allongé au milieu de la pièce. Coucher sur les contours des corps. Des corps de ses parents. Il avait les yeux fermés et je croyais qu'il dormait. Je me précipitais vers lui. Quel drôle d'endroit pour dormir ; le sol était gelé et sa peau aussi. Il n'était vêtu que d'un t-shirt noir et d'un pantacourt blanc.

Je posais ma main sur son épaule mais il ne réagit pas.

- Hé, Sasuke, dis-je, réveilles toi.

Toujours aucune réaction. Je n'avais jamais vu quelqu'un avec une peau aussi blanche. Ça me faisait frissonner.

- Sasuke !

Je paniquais. Pourquoi il ne me répondait pas ? Je ne me posais pas plus de question et je levais son bras autour de mon cou et m'engageais à le soulever. Je ne pouvais pas le laisser là, la pièce n'était pas chauffée et il faisait très froid. Une fois que je m'étais assuré que je le tenais bien et que je n'allais pas tomber, je me dirigeais vers le salon. Je dus m'arrêter pour ne pas l'échapper mais je réussis à arriver là où je le déposais sur le canapé. Je le regardais une dernière fois avant de me rendre à la cuisine ; j'avais entendu du bruit.

- Ah tiens Naruto, dit Naomi en me voyant arriver, qu'est-ce que tu fais ?

- Tu ne saurais pas quoi faire, toi, par hasard ? Demandais-je, Sasuke ne veut pas se réveiller !

- Ben, laisse-le dormir, dit-elle sur un ton ferme en prenant une gorgée d'eau dans le verre qu'elle tenait.

C'était peut-être une bonne idée après tout. Je m'en faisais trop. Si ça se trouve, il dormait, rien de plus banale pour un humain de dormir ! Quel idiot tu es, mon pauvre Naruto.

Mais un détail m’échappait ; dormir dans le donjon, l'endroit où il avait vu ses parents mourirent sous ses yeux. J'avais du mal à y croire.

Une heure plus tard, alors que je regardais calmement la télé sur le fauteuil solitaire au milieu du salon, et que Naomi était partie dormir, j'entendis le canapé grincer. Je me retournais et vis que Sasuke commençait à se réveiller.

Je le regardais, sans pouvoir m'empêcher d'afficher un regard soulagé.

- Ça va ? Demandais-je alors qu'il s'asseyait sur le canapé en scrutant les alentours.

- Moi oui, dit-il d'une voix froide qui... lui ressemblait trop.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

Il osa enfin poser ses yeux sombres sur moi. J'eus un mouvement de recul dans mon fauteuil.

- Tu as l'air d'un mort vivant, dit-il tout bas.

Il venait de me dire que j'étais pâle. Après tout, c'était peut-être vrai. Qui ne le serait pas sans avoir mangé de la journée ? Je lui rendis son regard froid, mais il ne semblait pas menacer puisqu'il me fixait comme si j'étais transparent. Pendant une seconde, j'eus peur de ne pas le reconnaître. Pourquoi avais-je l'impression qu'il était à des milliers de kilomètres alors qu'en faite, il était à moins d'un mètre ?

- Et toi, tu crois que t'es mieux ? Dis-je en faisant référence à la pâleur inquiétante de sa peau.

Il restait silencieux quelques secondes, toujours en me regardant. Immobile, il me faisait presque peur. La pièce était dans l'obscurité et tout ce que je voyais, c'était le blanc de ses yeux. J'entendis le canapé grincé et je devinais qu'il se levait.

- Je suis toujours comme ça, souffla-t-il alors qu'il s'éloignait.

- Où vas-tu ?

- Faim.

Je soupirais et restais assit sur mon fauteuil. Je laissais les minutes passés et, à peine eussé-je les yeux fermés que je sentis sa présence. Je les rouvris et l'aperçus au cadre de la porte. Immobile comme il savait si bien le faire.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne peux pas te passer de moi ? Marmonnais-je, tout en repensant à ce qu'Hinata avait dit.

Il semblait vexé par le ton moqueur que j'avais employé puisqu'il ne répondit que quelques instants après.

- Euh, je ne sais pas cuisiner, murmura-t-il, ayant presque peur que je l'entende.

Je souriais mais il ne me vit pas. Il était debout dans le cadrage de porte qui séparait la cuisine du salon, et moi j'étais avachi dans le fauteuil, au milieu du salon.

Je me levais et me dirigea tranquillement vers la cuisine. Lorsque je passais devant lui, il se recula jusqu'à ce que son dos touche le mur. Je m'arrêtais devant lui - faisant exprès - et je me penchais au dessus de son visage. J'étais si proche que j'entendais son cœur frapper contre sa poitrine. J'observais les traits qui formaient sa beauté tout en me rapprochant, jusqu'à ce que nos corps se frôlent. Puis, juste avant que je ne puisse me retenir et le plaquer complètement contre le mur, je reculais, tout en gardant un contact.

- Tu veux manger quoi ? Demandais-je

Ses yeux fiévreux se fixaient sur mes lèvres et je me demandais ce qui me retenais de ne pas le violer, là, tout de suite. Peut-être parce que je savais qu'au fond, il était fragile. Plus qu'il ne voulait se l'admettre.

- Tout ce que tu voudras bien me faire, murmure-t-il en fixant toujours mes lèvres.

Et c'est avec regret que je reculais pour me diriger vers la cuisine.

- Des nouilles, dis-je, ça te va ?

J'attendais une réponse mais comme elle ne vint pas immédiatement, je me retournais. Il était toujours adossé contre le mur, les yeux fermés.

- Laisse-moi deviner, dit-il enfin alors que j'ouvrais le frigo, c'est tout ce que tu sais faire.

Sa voix douce et basse se perdait dans le silence de la nuit mais je pus l'entendre quand même, et cette remarque me fit rire. J'avais l'impression de reculer trois ans en arrière, quand il passait son temps à me descendre. Chercher pourquoi, ça me fit du bien de l'entendre se moquer de moi.

Il prit place à table à attendre que je fasse les nouilles. Il était passé 21h mais s'il avait faim, il n'y a rien qui me ferait plus plaisir. Puis soudain, une image me vint en tête ; Sasuke qui dormait dans la pièce qui hantait ses cauchemars...

Je me retournais vers lui, il était appuyé sur ses coudes le visage bien caché dans ses mains. Peut-être que je devrais lui poser certaines questions.

Quand j'eus enfin terminé, je pris les bols dans mes mains et me retournai pour les poser sur la table, espérant que Sasuke ne soit pas mort de faim.

- C'est prêt, dis-je.

Il releva la tête - qu'il avait posée sur la table - et, sans me regarder, pris ses baguettes et commença à manger.

- Bonne appétit, dis-je pour moi-même sachant qu'il ne me renverrait pas ses deux petits mots tellement simple à dire.

Je pris place à côté de lui et commença à manger. Après quelques nombreuses minutes dans lesquelles le silence ne m'avait jamais semblé aussi lourd, je me risquai à poser une question.

- Sasuke, qu'est-ce que tu faisais dans le donjon ?

Un bruit de baguettes qui tombent au sol n'aurait pas fait autant de bruits. Mon regard se faisait si intense qu'il ne prit même pas la peine de les ramasser.

- Euh, du... du ménage, admit-il, de sa voix tremblante.

Le sujet était trop lourd pour lui.

- Te moque pas de moi, dis-je d'un ton ferme.

- Qu'est-ce que t'en sais toi, d'abord ?

- C'est moi qui t'es ramassé, gisant sur le sol gelé du donjon. Ne me dis pas que tu faisais du ménage ; il n'y avait aucun balais, ni autre instrument pour laver. Et puis cette pièce là n'a pas été pénétrée depuis les sept dernières années, alors pourquoi vouloir la nettoyer, là, maintenant ?

Je lui avais cloué le bec, comme on dit. Il baissa la tête et ne dit rien. Pour une fois, il semblait avoir comprit que j'avais raison... et qu'il avait tort.

Mais je m'en voulais quand même de lui avoir parlé sur ce ton. Son mensonge n'était peut-être pas volontaire, il essayait sûrment de me cacher une vérité qui lui faisait mal. C'est à ce moment là qu'il se pencha pour récupérer ses baguettes.

Lorsque fais, il se dirigea vers l'évier pour les passer à l'eau. J'admirai inconsciemment son corps, vêtu que de légers vêtements de nuit. Pourquoi avait-il l'air si pâle et faible, alors qu'en mission, il se relevait des plus profondes blessures? Et surtout, c'était quoi cette sensation étrange qui émanait de moi, qui me donnait envie de - rien qu'à le regarder- le prendre dans mes bras et de le serrer contre mon corps ? Ça me rendait dingue... Je secouais la tête et regardais mes pieds quelques secondes, histoire de me remettre de mes émotions.
Puis je me levai aussi et m'approchai de lui, toujours devant l'évier à laisser couler l'eau sur des baguettes qui étaient propres depuis déjà un bon bout de temps. Je m'appuyais et le regardais.

Il y avait une fenêtre juste devant lui et la lumière de la lune tombait directement sur lui, mais à cause - encore une fois - de ses cheveux, je ne voyais pas ses yeux.

- Bon, soufflais-je, si tu ne veux pas me le dire, ça va. Je ne vais pas te tordre un bras.

L'eau coulait sans cesse me rendant encore plus nerveux. Je lui prenais alors le poignet.

- Sasuke, tes baguettes sont propres je crois, dis-je.

Il s'arrêtait sans même lever la tête. Pendant ce petit moment, je me rendis compte que sa peau était gelée. Toujours immobile, je ne le lâchais pas du regard alors que j'enlevais ma veste. Je me demandais à quoi il pensait pour rester là debout devant l'évier, sans bouger. Une fois ma veste enlevée, je la posais doucement sur ses épaules. Il sursauta et se tourna vers moi, m'interrogeant du regard.

- J'en ai pas besoin, murmura-t-il en essayant de l'enlever.

- Non, garde-la, j'insiste, chuchotais-je à mon tour en replaçant la veste.

Il rougit légèrement tout en me regardant. Je n'avais jamais vu autant de douceur dans son regard, depuis que je le connaissais. Ça avait le don de me déstabiliser.

J'étais - encore une fois - tellement proche que je sentais que j'allais craquer s'il continuait à me regarder avec ce regard suppliant. Comme s'il souffrait et que j'étais la seul personne qui pourrait mettre fin à cette souffrance. Inconsciemment, ma main se portait à sa joue, et à peine l'eus-je touchée que mon cœur se mit à battre d'une vitesse folle dans ma poitrine. Pendant une seconde, où je me régalais de sa peau sous mes doigts, je perdis conscience du monde autour de moi. Tout ce que je voyais était lui, celui qui, pour moi, était le centre de mon univers.

J'approchais encore plus, mais je sentis ses mains sur mon torse alors qu'il reculait.

- Je... je ne peux pas, souffla-t-il, tu es fiancé...

La pointe de tristesse dans sa voix me brisait le cœur. Je me rapprochais encore plus.

- Rien à faire, murmurais-je alors que je sentais son souffle dans mon cou.

Je me penchais encore plus pour atteindre ses lèvres si désirées par tout mon être, mais il recula encore.

- Je ne peux pas faire ça, continua-t-il de dire.

Je m'approchais encore, en lui souriant chaleureusement, jusqu'à ce que son dos touche encore une fois le mur derrière. Un peu plus et je ne me contrôlerais plus. Tout mon être le désirait. J'avais envie de lui jusqu'à m'en fendre l'âme.. C'était plus fort que moi... c'était trop fort...

- J'ai envie de toi, chuchotais-je en effleurant ses lèvres.

C'est alors que je me rendis compte qu'il me repoussait vraiment.

- Je t'en pris, marmonna-t-il, mal à l'aise, arrête...

Je fus surpris. Avait-il peur de moi ? J'avais cru un moment qu'il se laisserait faire comme la dernière fois, mais apparemment il a peur que je lui refasse le même coup. Il a assez souffert durant sa vie qu'il sait se défendre maintenant. Mais la chose qu'il semblait ignorer, c'est que je ne lui voulais aucun mal, au contraire...

Je reculai et lui il partit en courant - presque - jusqu'à l'escalier où il montait s'enfermer dans sa chambre. Toujours avec ma veste. Moi je restais là à attendre je ne sais quoi.

Je finis tout de même par mettre la vaisselle dans l'évier et, après avoir réfléchis longuement à la situation dans laquelle j'allais devoir me retrouver, je suis parti me coucher, espérant que la nuit porte conseil.


À suivre




Prochain chapitre : Nuit d'amour et choix d'avenir

à bientôt ^^




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