Fiction: Forever (terminée)

« Je vis Sakura me sourire, sèchant ses larmes. Je me levai en lui tendant une main. En prenant celle-ci, elle comme moi, avions compris que c'était le début d'une nouvelle vie. Le début d'une seconde chance... » Une fiction centrée sur Naruto et ses choix lorsqu'il aura à faire à ses sentiments... ! NaruSasu
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Angel Of Hell (Féminin), le 22/02/2009
Titre : Forever
Pairing : NaruSasu
Résumé : Une jeune ninja débarque à Konoha le jour où Naruto ramène enfin son meilleur ami. Elle est apparament la fille du Kage d'Iwa et ce dernier exige qu'elle soit mariée avec le fils du Yondaime d'ici deux semaines. Mais d'ici là, Naruto se verra tomber amoureux de la mauvaise personne...




Chapitre 5: Mal de tête



Une semaine s'était écoulée. Il n'y avait que Tsunade, Hinata et Sasuke qui étaient au courant pour mon mariage - qui avançait à grand pas vers moi. Encore ce matin, c'était la même chose.
Je sortais de ma chambre et cette fois, Naomi n'y entrait pas. Par contre, je la trouvai dans la salle de lavage. Elle lavait tous ses vêtements. Et à voir son sac, elle en avait pour toute la matinée.
Quand elle m'aperçut passer dans le couloir, les yeux à moitiés ouverts et les cheveux en bataille, elle laissa tomber la chemise qu'elle tenait et courut à ma poursuite.

Elle criait mon nom pour que je m'arrête et l'attende mais je continuai et lorsqu'elle arriva enfin à côté de moi, j'étais déjà rendu en bas de l'escalier.
- Naruto, s'exclama-t-elle, tu as bien dormis ?

Je ne m'arrêtai même pas.
- Oui très bien, dis-je, merci bien.

J'essayai d'avoir l'air enjoué et de bonne humeur. J'avais très bien dormi, ce n'était pas le problème. Le problème, c'était elle. Je m'arrêtai dans la cuisine, me prit un bol de céréale et m'installai confortablement sur la table et commençai à manger. Naomi resta plantée devant moi et elle me regardait.

- Tu aurais pu le demander, je te l'aurais préparé ton bol de céréale, dit-elle.

Je la regardais la bouche pleine.

- Je ne suis pas le roi d'Angleterre, marmonnais-je, je peux m'occuper de moi-même.

Elle lâcha un bref soupire en s'asseyant à côté de moi.

- Tu n'avais pas autre chose à faire ? Demandais-je subtilement

- Non, ajouta-t-elle.

Je refoulais une envie de grogner et prit une bouchée. Puis je me rendis compte de l'absence de l'un d'entre nous.

- Où est Sasuke ?

Naomi était appuyée sur ses coudes, le menton dans la paume et elle me fixait avant de me répondre.

- Je ne sais pas trop, dit-elle, quand je me suis réveillée, il s'entraînait dehors.

Je faillis m'étouffer. Non mais il est dingue celui-là ; à peine sorti de convalescence qu'il s'entraîne déjà. Je me levais alors et vidais le lait dans mon bol.

- Où vas-tu ? S'inquiéta Naomi

Je ne pris même pas la peine de lui répondre. Je sortis de la cuisine en l'entendant vaguement soupirer. Je me rendis dehors, dans la cours arrière. Il était bien là, allongé de tout son long.

- C'est bien toi ça, m'exclamais-je en m'approchant de lui, tu t'entraînes jour et nuit jusqu'à ce que tu n'aies plus aucun souffle !

Il me regarda de là où il était. Son regard vide d'expression me rappelait nos jeunes années.

- Qu'est-ce que..., réussit-il à dire entre deux souffles, qu'est-ce que tu veux ?

Je souris. J'avais eu un peu peur qu'il devienne gentil. C'est vrai ; Sasuke gentil, ça fait bizarre. Bon, j'ai toujours su qu'il l'était. Il l'est aussi. Mais... me traiter de baka et m'envoyer promener, c'est sa façon de me montrer son affection. C'est vrai, il n'a eu personne pour lui apprendre à aimer... Moi non plus d'ailleurs.

- Tu ne peux pas t'empêcher de dépasser tes limites, hm ?

Il ne répondit pas et il essaya de s'assoir. Je pus le voir grimacer de douleur. Moi je restais debout devant lui.

- Je déteste rester au lit, marmonna-t-il.

- Je sais, ajoutais-je, mais si tu ne te reposes pas, tu vas finir par te tuer.

Je lui souriais mais il semblait en rester indifférent. Je ne savais pas s’il se souvenait de ce que Naomi lui avait dit la semaine dernière. J'essayais de lui en parler.

- Sasuke, dis-je, qu'est-ce que tu penses toi, des mariages forcés ?

Je m'assis par terre à côté de lui, qui me regardait surpris par le sujet que j'employais.

- Euh...

Il se fit interrompt par Naomi qui arriva, sur le cadrage de la porte qui menait dehors.

- Naruto ! S'exclama-t-elle. Je m'en vais voir Tsunade, ok ?

- Euh, d'accord, dis-je, à plus.

Je me forçai à sourire et elle partit. Je me retournai vers Sasuke. Il était toujours silencieux et je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais très, très proche de lui...

- Je dois épouser cette fille, déclarais-je, d'une grimace de dégoût.

Moi qui croyais qu'il allait se mettre à rire de moi, au lieu de ça, il ne fit que sourire.

- C'est Tsunade qui t'oblige ça ? demanda-t-il d'une voix à peine audible.

- Non, le père de Naomi, le Tsuchikage.

Il ne dit rien. Moi non plus et le silence dura quelques instants.

- Tu l'aimes ?

Surpris, je relevai la tête et mon regard plongea dans le sien. Je le regardais dans les yeux quelques secondes, puis baissai la tête.

- Non, soupirais-je, c'est ça que Tsunade ne veut pas comprendre. Elle croit que je vais me marier avec une fille que je n'aime pas ! Non mais, t'es d'accord avec ça toi ?

Tout ça en un seul souffle. Il me regardait, surpris que je parle autant.

- Et toi euh, tu... tu aimes quelqu'un ? demande-t-il. Je veux dire... sincèrement ?

Je me surpris à rougir. Pourquoi est-ce qu'il me demandait une question aussi gênante ? D'un autre côté, pourquoi ça me gênait autant que ce soit lui qui la posait...

- Ben... je sais pas, marmonnais-je, mal à l'aise, c'est assez compliqué.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

C'était la première fois qu'il insistait. Moi je rougissais encore et toujours.

- Je veux dire, ajoutais-je, je ne sais pas encore si j'aime vraiment... si je l'aime vraiment...

- Qui ça ?

J'écarquillais les yeux. Je n'arrivais pas à croire ce que je venais de dire. Je commençais à bégayer comme un idiot.

- P...Personne !

Je me levais alors, en manquant de tomber.

- Tu viens, euh, balbutiais-je avec gêne, je dois aller voir Hinata, pour lui expliquer quelque chose...

- C'est Hinata ?

- Quoi ? Non !

Il semblait totalement mélangé. Le pauvre, c'était moi qui avais du mal à me retrouver dans mes pensées. Je soupirais. Il était toujours assit par terre en me regardant.

- En faite, c'est qu'Hinata a rencontré Naomi, et tu dois surement le savoir, ça n'a pas été très joyeux comme rencontre.

- Ah, dit-il simplement.

Je me retournais et m'avançais vers l'entrée de la maison. Je me rendis alors compte qu'il ne suivait pas. Je me retournais.

- Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je

- Euh...

Il semblait soudainement très gêné. Je compris alors. Je soupirais en souriant tendrement.

- Tu t'es blessé quelque part ? Demandais-je

- ...La cheville droite, murmura-t-il

En temps normal, je me serais moqué de lui. C'était toujours moi qui me blessais ou qui trouvait une manière de me mettre dans le pétrin... et toujours lui qui m'en sortait. Là aurait été une bonne occasion de me moquer de lui. Mais je n'en avais pas envie. Non parce que je le trouvais particulièrement mignon comme ça, par terre, ne pouvant se relever à cause d'une bête blessure.

Je souriais tendrement en m'approchant de lui.

- Il va falloir que je te porte ? Riais-je

Il rougit alors. Je m'accroupis devant lui.

- Aller, monte, dis-je en lui montrant mon dos.

J'ai comme l'impression que c'était trop pour son orgueil, cependant.

- J'ai pas besoin de ton aide, grogna-t-il.

- Monte, ordonnais-je.

Je l'entendis soupirer et la seconde d'après il montait sur mon dos. Le trajet jusqu'au salon se fut dans le silence. C'était très embarrassant pour lui... et pour moi.

Je le déposais sur le canapé et partit chercher de la glace. Je revins et la posais sur sa cheville.

- Ça va mieux ?

Je ne voyais pas son visage à cause de ses mèches noires mais je pouvais mettre ma main au feu qu'il rougissait. Je n'attendis pas de réponse, je savais qu'elle ne viendrait pas. À la place, je pris place sur le canapé à côté de lui, faisant semblant d'oublier que je devais aller voir Hinata. Je me sentais si bien en sa compagnie.

- Merci.

Sa voix n'était pas forte mais je me surpris à l'entendre. Je me tournais vers lui en même temps que mon cœur battait de plus en plus vite.

- De... de rien, marmonnais-je.

Le silence s’installait à nouveau. Sasuke s'était allongé, la tête sur mes genoux. Ça me rendait mal à l'aise et surtout gêné, mais je n'en montrais aucun signe, surtout que j'appréciais ce moment.

- Naruto ?

Surpris, je baissais la tête vers lui.

- Quoi ?

- Comment on... euh, dit-il, comment on se sent quand on... pense être amoureux ?

Sa question m'avait pris par surprise. J'essayais de répondre tout de même.

- Euh, ben, je sais pas, marmonnais-je.

- Tu dois quand même en avoir une petite idée non ?

- Pourquoi ?

- P...Parce que tout à l'heure, tu m'as dit que... ben que tu pensais aimer quelqu'un, mais que c'était compliqué...

- Ah oui, c'est vrai...

Plus il me regardait, plus je rougissais. Un peu plus, et je ressemblerais à une tomate ambulante.

- Tu as déjà été amoureux de Sakura pas vrai ? demanda-t-il

- Euh, oui, dis-je, avant...

- Explique moi comment c'est de... d'aimer, en quelque sorte...

Je ne savais pas trop quoi dire. Je pensais être amoureux de lui, et voilà qu'il me demandait comment c'est d'aimer... Qu'est-ce que j'étais sensé dire ?

- Euh... Quand on aime, ça peut paraître absurde au début. On sent son cœur s'emballer, nos yeux brillent, nos mains trembles et on se sent brûler. Mais ce n'est pas seulement physique, expliquais-je, quand on aime une personne, on l'aime pour tout ce qu'elle est...

- Tout ?

- Tout.

- Par exemple... ?

- Par exemple, euh, je sais pas moi, balbutiais-je, sa gentillesse, ses qualités, des choses comme ça.

On aurait dit un petit garçon à qui on enseignait quelque chose à l'école. Chercher pourquoi, ça me détendait. Je me sentais moins tendu, et plus à l'aise.

- Est-ce qu'on peut aimer quelqu'un... à cause de ses cheveux ? dit-il en levant le bras et en attrapant une mèche blonde au sommet de ma tête.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

Il admirait mes cheveux pour une raison que j'ignorais. Ça me faisait rire. Lui il semblait complètement perdu dans la contemplation de mes mèches blondes. J'attrapais doucement son bras, histoire de le réveiller. Ses yeux se détachèrent de mes cheveux et atteignirent mes pupilles bleus.

- Sasuke, tu dérailles, murmurais-je, ne voulant parler trop fort pour gâcher ce moment de calme.

- J'aime tes cheveux, Naruto..., dit-il alors qu'une jolie couleur rose s'empara de ses joues.

Des miennes aussi. C'était bien la première fois qu'on complimentait mes cheveux. Je n'osais pas parler, ou plutôt c'était que j'en étais incapable, trop timide, surement. Sasuke se redressa alors. Je riais intérieurement. Même assit sur mes genoux, il n'était pas plus grand que moi.

- Est-ce que... euh... Je peux les toucher, encore ? demanda-t-il timidement

À l'instant, nos visages étaient si près l'un de l'autre que je m'étais sérieusement demandé ce qui me retenait d'embrasser ses lèvres qui me semblait tellement douces et délicieuses...

C'est là que j'osais dire un mot. Ou plutôt, plusieurs.

- Quand on aime quelqu'un aussi, continuais-je en parlant lentement contrairement à ma respiration, on sent son cœur battre vite, très... vite.

Inconsciemment, ma main se portait sur sa poitrine, ou plus précisément, sur son cœur. Je pouvais le sentir battre à une vitesse folle. Je relevais les yeux vers lui, qui lui fixait mes lèvres d'un regard fiévreux.

La distance entre nous se faisait moins grande au fur et à mesure que j'approchais. Nos souffles se mélangeaient. Sa respiration accélérait, tout comme la mienne. Mes mains se posaient sur ses hanches alors que ses bras se nouaient autour de mon cou. Nos lèvres se frôlaient et... la porte s'ouvrit toute grande. Naomi. Je te hais, décidément.

- Naruto ! S'exclama-t-elle, ne se rendant pas immédiatement compte de ce que je m'apprêtais à faire, ce soir, on mange...

Elle s'arrêtait en nous voyant. Sasuke se levait tellement vite qu'il tombait à terre ; à cause de sa cheville. Je me levais aussi, en me passant nerveusement la main dans les cheveux. Naomi nous regardait, le regard confus mais aussi, incrédule.

- Qu'est-ce que vous... faites ?

Sa voix tremblait.

- Ri... rien ! M'écriais-je d'une voix qui sonnait fausse.

- Ne me dite pas que vous...

- Non !

Je disais n'importe quoi.

- Naomi, continuais-je, je t'aime et... on va se marier dans une semaine, j'ai hâte !

Vous ne pouvez pas vous imaginez à quel point.

- Tu... quoi ? Dit-elle, confuse

J'entendis Sasuke retenir un gémissement.

- Naruto, pas plus tard qu'hier, tu m'as dis et je cite ; je ne marierai pas avec toi.

- Je... J'ai changé d'avis ! C'est vrai, quoi ; en une semaine, on a largement le temps de se connaître et de tomber amoureux (j'en avais ma petite idée), surtout si on y met l'effort !

Naomi souriait. Moi aussi, même si le cœur n'y était pas. Elle se mit à courir vers moi et elle me sautait dans les bras, trop heureuse sans doute pour se rendre compte que je n'étais pas sincère. Je fis semblant d'être content.

Je risquais d'ouvrir un œil ; Sasuke était toujours assit par terre, nous regardant. Nous ; Naomi et moi, un couple fiancé qui ne s'aimait pas réciproquement. À ce moment là, je vis une goutte d'eau qui glissait le long de la joue de Sasuke. À la vue de celle-ci, mon cœur se déchira. Je lâchais Naomi, et, faisant semblant de n'avoir rien vu, je m'exclamais tout haut :

- Je vais aller, euh... Je vais aller...

En même temps de dire n'importe quoi, je reculais en direction de la porte, et je sortis avant même d'avoir prononcée une phrase complète ayant du sens.

J'étais tout à l'envers. Je courais alors, pour aller je ne sais où. Je courais pour ne pas sentir mon cœur brûler dans ma poitrine. Maintenant j'en suis certain ; je suis amoureux. Mais de la mauvaise personne.

Après avoir traversé la moitié du village, je dû m'arrêter pour reprendre mon souffle. Les mains appuyées sur mes genoux, le regard fixé au sol. J'entendis vaguement mon nom. Une voix qui me semblait familière. Je tournai la tête et aperçus Sakura qui courait en ma direction. Elle semblait inquiète.

- Hé, Naruto ! S'exclama-t-elle

En moins d'une minute, elle fut à mes côtés. J'eus la force de me relever.

Je la regardais à mon tour mais ma vision ce fut flou, et ma tête commençait à tourner. Je me sentais bizarre, tout à coup. Trop d'émotions d'un seul coup.

- Naruto ? Ça va ? T'es tout pâle !

La voix de Sakura se fut lointaine. Je me retrouvais à terre sans me souvenir être tombé. Sakura se pencha au dessus de moi, je la voyais de moins en moins. Le noir m'envahit et je me retrouvais au fond des ténèbres.

***


J'ouvris les yeux et, pendant un instant, j'eus l'impression qu'une pierre d'une demi tonne me tombait sur la tête. La douleur se fut tellement intense que je refermais les yeux.

- Naruto ?

Sakura. De toute évidence, elle était là. J'entendais sa voix tout près. Je me décidais à ouvrir les yeux une deuxième fois. Confirmation ; elle était bien là. Son air avait changé, par contre. Fâchée ? Inquiète ? Je ne saurais déchiffrer cela. C'est d'une voix faible que je parlais enfin.

- Sakura, dis-je, qu'est-ce qui c'est passé ?

- Tu t'es évanouis, s'exclama-t-elle, et je t'interdis de me faire une peur pareille encore une fois, compris ?

- Oh... oui, murmurais-je, ne t'inquiète pas.

Elle soupira de soulagement. C'est à ce moment là que je me rendis compte d'une seconde présence dans la pièce. Je me retournais. Kakashi-senseï.

- C'est... c'est lui qui m'a emmené ici ? Demandais-je à Sakura, pas convaincu que c'était elle qui m’ait portée jusqu'ici.

- Oui, déclara-t-elle, il passait dans le coin, et il est venu m'aider.

Je me tournais vers l'homme qui se tenait à mes côtés.

- Merci, lâchais-je dans un soupir.

- Dit moi, Naruto, fit mon senseï, qu'est-ce que tu as fait pour tomber dans les pommes comme ça ?

- Je ne sais pas, soupirais-je, peut-être de l'entraînement intensif.

- Tu t'entraînais ? s'exclama Sakura, surprise.

Non, mais j'imagine que de courir le marathon, du quartier Uchiwa jusqu'au centre du village - je me souviens vaguement que quand je me suis évanouis, j'étais à la place centrale de Konoha - c'est du sport extrême.

- Euh, oui, je suppose, marmonnais-je, je me souviens pas très bien...

- Eh bien, là, je peux te dire que tu vas rester au lit tout le reste de la journée !

Sakura semblait autoritaire tout d'un coup. J'acquiesçai.

- Au fait, ajoutais-je, quelle heure est-il ?

- Midi et demi, souffla-t-elle.

- Et il était quelle heure quand je me suis évanoui ?

Je ne pense pas que j'en mettais trop. J'étais juste curieux.

- Euh, onze heures je crois, aux environs, dit-elle.

J'ai été dans les vapes durant un sacré moment, dit donc ! Soudain, la porte de ma chambre d'hôpital se fracassa contre le mur, et Naomi y entra.

- Ah ! S'exclama-t-elle. Tu es là !

- Malheureusement, soufflais-je pour moi-même.

- Tu vas mieux ? Qu'est-ce qui t'es arrivé, bon sang ? S'exclama Naomi, au bord de la crise de nerf.

- Eh oh ! Je ne suis pas mort ! Dis-je, fatigué qu'on s'inquiète pour moi.

Je me souviens alors de ce qui c'était passé au manoir, avant l'arrivé de Naomi. Si elle n'était pas intervenue, j'aurais embrassé Sasuke... J'en avais envie pourtant.

- Sasuke n'est pas là ? Demandais-je subtilement.

Naomi s'appuya contre le mur, juste à côté de Kakashi qui semblait profondément entré dans son bouquin. En jouant avec une mèche de ses cheveux du bout des doigts, elle me répondit enfin.

- Non, après que tu sois parti, il est monté s'enfermer dans sa chambre, et il ne veut plus en sortir. Je ne sais pas ce qu'il a, il est assez étrange tout de même.

Une deuxième fois la porte s'ouvrit - moins violemment - et cette fois-ci ce fut Tsunade.

- Bonne nouvelle, Naruto, dit-elle, tu vas pouvoir retourner chez toi.

Évidemment, ce n'est pas un simple évanouissement qui aurait raison de moi, le future Hokage. Mais d'un autre côté, je ne voulais pas rentrer. Ce n'était pas l'envie qui manquait, mais c'était que je n'aurais pas le courage de me montrer devant Sasuke, après ce que je lui ai fais.

Je me tournais vers Sakura.

- Sakura ? Demandais-je

- Oui ?

- Tu, euh...

Je ne savais pas trop comment demander ça. Je ne savais pas si ça se demandait, en faite...

- Tu m'invites à dormir chez toi ?

Elle semblait surprise.

- Quoi ? Euh, p... Pourquoi ?

- Je... Je t'expliquerais rendu là, marmonnais-je.

- Oh, dit-elle, d'accord.

Elle sourit ensuite.

- Je vais bien m'occuper de toi, mon petit Naruto !

Je grognais. Je déteste me faire traiter de petit. Je dépassais tout le monde maintenant. Le seul de l'équipe que je n'avais pas encore atteint, c'était le senseï.

Je souris en regardant Sakura, ignorant Naomi.

- On y va ?

Sakura sursauta.

- Quoi ? M... Maintenant ?

Naomi intervint.

- Tu dois te reposer, Naru-chan, dit-elle.

Sakura la regarda d'un regard menaçant que je trouvais particulièrement jolie. J'aime les filles qui ont du chien, techniquement parlant. Je ne traite pas Sakura de chien, juste qu'elle... qu'elle a du caractère. Mais j'aime encore plus les... garçons sensibles...

- Naru-chan ? Fit Sakura. Qu'est-ce que ça veut dire ?

Les deux mains sur les hanches, Sakura défia Naomi du regard. Celle-ci ne semblait pas crouler, sans doute dotée d'une personnalité semblable - certainement pas identique - à celle de Sakura.

- Certainement, Naruto est mon fiancé, avoua-t-elle alors que je me faisais tout petit sous ma couverture.

Sakura semblait avoir perdu sa langue. Elle avait les yeux grands ouverts, et son regard vagabondait de moi, à Kakashi, moi, à Kakashi... Je me sentais rougir.

- Naruto, elle a raison ? demanda Sakura

Je ne répondis pas. Kakashi semblait plus intéressé par la scène qui se déroulait sous ses yeux plutôt qu'à son livre. Tsunade se retira discrètement et quitta la pièce.

- Naruto, s'impatienta Sakura, dit moi si c'est vrai.

- Oui, soufflais-je, c'est vrai.

Le ton strict de Sakura changea aussitôt qu'elle reprit la parole.

- Ah, murmura-t-elle.

Moi qui aurais cru qu'elle l'aurait mal pris. Peut-être que ça ne la dérangeait pas parce qu'elle était encore amoureuse de Sasuke comme avant. Je ne sais pas, et je commence à avoir mal à la tête de penser autant !

Naomi finit par partir en disant que Sasuke allait finir par mourir de faim si il n'était pas encore sorti de sa chambre. Moi, je lui souhaitais bonne fin de journée et un peu plus tard, je partis avec Sakura chez elle.

Une fois là, elle partit prendre une douche en me laissant découvrir sa maison. Elle m'a vaguement dit, sur le chemin, que ses parents n'étaient pas là. Sa mère travaillait et son père était en mission. Je me laissais crouler sur le canapé qui était placé au milieu du salon, et respirais un bon coup. Quelle dure journée.

À fond dans mes pensées, les yeux fermés, je pensais à Sasuke. Je me sentais si mal d'avoir brisé son cœur si fragile... Je m'en voulais, autant à moi qu'à Naomi. Peut-être que j'étais dur avec elle. C'est vrai, au fond, ce n'était pas elle qui m'obligeait à me marier avec elle. C'était la faute du Tsuchikage. J'avais comme une amère sensation que toute cette histoire va mal se terminer.

Je dormais presque quand j'entendis Sakura descendre les escaliers et prononcer mon nom qui fit le tour de la pièce avant d'atteindre mon cerveau, qui était presque endormit. J'ouvris les yeux et observant l'horloge sur le mur devant moi, celui-ci indiquait : 17h00. Sans doute je m'étais endormi peu de temps, sans m'en rendre compte.

Je me levais et allais rejoindre Sakura dans une pièce que je désignais comme étant la cuisine. Elle préparait le repas.

- Merci, Sakura, dis-je, de m'inviter je veux dire.

- C'est plutôt toi qui s'est invité ! Ria-t-elle

Ça ne me fit pas rire. J'étais dans un tel état émotionnelle, que plus rien ne m'enjouait. Je ne fis qu'un signe de tête et pris place sur la table.

Elle me regardait.

- Que se passe-t-il ?

Je pris mon visage entre mes mains et m'appuyais sur mes coudes. Elle avait tout deviné. Faut croire que mon humeur et mon état physique ne cachait pas grand chose sur mon état psychologique.

- Je ne t'ai jamais vu aussi sérieux, déclara-t-elle, ça m'inquiète.

Je levais simplement les pupilles vers elle. Elle était appuyée sur le comptoir. Celui-ci était couvert d'ustensile de cuisine, de légume à moitié coupé et de viande fraîchement sortie du frigo.

- Tu as raison, dis-je après quelques secondes de silence, je ne vais pas bien du tout.

- C'est à cause... du mariage ?

- Je n'arrive pas à croire qu'on m'oblige à me marier si jeune ! Naomi aussi est jeune, je ne comprends pas pourquoi son père veut qu'elle soit mariée à cet âge là !

Je pris une pause puis continua. Sakura, elle, était toujours debout et elle m'écoutait attentivement.

- En plus que je ne l'aime même pas...

Elle ne parlait pas. Sans doute avait-elle deviné que je n'avais pas tout dit...

- Sakura, murmurais-je, je peux te confier un secret ?

- Je t'écoute.

Son sourire chaleureux m'encourageait à continuer.

- Ce matin, j'étais avec Sasuke et, je...

J'avais de la difficulté mais je n'abandonnais pas. Je ravalais ma salive et continuais.

- Je... j'ai faillis l'embrasser, déclarais-je. En faite, j'allais le faire mais Naomi nous a interrompus.

Sakura resta figée sur place. C'était peut-être trop pour elle. Elle vint s'asseoir en face de moi. Je voyais dans son visage qu'elle était plus que surprise. Elle avait toujours aimé Sasuke, et j'étais sûr qu'après trois ans, ça n'avait pas changé. Et qu'aujourd'hui je lui lance ça, comme ça, j'imagine que c'était tout un choque.

- Tu... euh, balbutiait-elle, il... il s'est laissé faire ?

- Euh, oui... C'est assez compliqué à expliquer, marmonnais-je, comme si je ne parlais qu'à moi.

Tout à coup, son air changea et un sourire apparut sur son visage. Un sourire sincère et rayonnant.

- Tu es amoureux de lui ? Dit-elle d'une voix douce qui me flattait.

Ce n'est que quelques secondes plus tard que je me rendis compte de ce qu'elle venait de dire. Je la regardais, les yeux grands ouverts.

- Je... Je crois oui, déclarais-je en baissant la tête pour cacher mes joues rouges.

Mais j'imagine qu'elle eut le temps des voir quand même.

- Alors qu'attends-tu pour le lui dire ?

Sakura me regardait, et dans le ton de sa voix, je compris qu'elle faisait exprès. Elle essayait d'avoir l'air sincère pour que je ne sois pas influencé par les sentiments des autres et que j'agisse en conséquence des miens.

- Sakura, dis-je sur un ton ferme, tu l'aimes encore n'est-ce pas ?

Elle semblait hésiter, puis elle fondit. Elle soupira profondément et son élégant sourire se transforma en sourire triste.

- Tu as raison, déclara-t-elle, je n'ai jamais cessé de l'aimer, si tu savais ! Je l'aime de plus en plus chaque jour, même après tout ce temps sans l'avoir vu ! Je ne sais pas ce qui me prend d'aimer quelqu'un qui m'a fait autant de mal, mais je n'arrive pas à me le sortir de la tête !

Je la regardais parler et parler. Enfin, ses sentiments prenaient le dessus sur elle et elle se laissait aller. Elle laissait sortir tous ce qu’elle avait surement de coincé au fond de la gorge. Elle devait se sentir légère, et j'étais heureux d'avoir pu l'aider à se confier.

Une fois qu'elle eut reprit son souffle, elle me regardait.

- Oh, gémit-elle, excuse moi.

- Ce n'est rien, Sakura-chan.

- Si, tu l'aimes aussi et moi je suis là à te confier mes sentiments !

- Hé, dis-je, ce n'est rien je t'ai dis.

Je lui souriais tendrement et poursuivit.

- Je comprends cela, dis-je, respire.

Elle prend une grande bouffée d'air et finit par reprendre une respiration normale. Elle me rendit mon sourire.

- Qu'est-ce que je serais devenue si tu n'étais pas là Naruto, finit-elle par dire.

Je haussais simplement les épaules en retournant à mes pensées. Je réfléchissais à pleins de choses en même temps. J'en avais mal à la tête. Le silence s'était à nouveau installé et quelques minutes plus tard, Sakura finit par le briser.

- Je sais qu'il ne m'aime pas, dit-elle, et je peux comprendre cela.

Je la regardais sans trop comprendre.

- Non, c'est vrai, continua-t-elle. Il ne m'aime pas et ça finit là. J'ai compris cela à travers les années durant lesquelles il a été absent, mais aussi quand je me suis rendu compte qu'il faisait vraiment un effort pour changer et se faire pardonner.

Je l'écoutais parler en subissant chacune des paroles. Elle continuait.

- Je vais laisser le temps arranger les choses, finit-elle, par contre, je sais que toi tu sauras le rendre heureux.

C'était peut-être vrai. Sakura avait sans doute raison.

- Si tu me dis qu'il s'est laissé faire quand tu as essayé de l'embrasser, ça veut peut-être dire qu'il a des sentiments pour toi, aussi petits soient-ils.

Je fixais un point sur la table en l'écoutant parler. Je réfléchissais à ses paroles.

Sa voix s'étrangla.

- Je veux juste qu'il soit heureux, gémit-elle en retenant un sanglot.

J'ai toujours su que sous ce caractère de lion se cachait une fille sensible, et ce, je l'ai su le jour où Sasuke avait déserté et qu'elle m'était tombée dans les bras en me suppliant de tout faire pour le ramener au village.

- Sakura... chuchotais-je.

Elle tenait son visage entre ses mains. Moi je la regardais. Puis, sachant que je ne saurais la calmer, je retournais dans mes pensées. Au bout de quelques minutes, aussi horribles fussent-elles pour elle comme pour moi, Sakura se leva, en prétextant qu'elle avait faim. Moi je me levais ensuite et me rendis au salon, où je me laissais tomber sur le canapé, repassant notre conversation, essayant d'y trouver des réponses à mes questions.

À suivre




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