Fiction: Forever (terminée)

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Sakura tourna sa tête vers moi, souriante, et elle quitta ensuite la pièce après avoir prit Sasuke délicatement dans ses bras. Tsunade restait derrière Sasuke. Je continuais cependant de fixer mon ange, sans que lui ne puisse me voir. Il avait un bandeau sur les yeux après tout... mais pourquoi donc avait-il les yeux bandés ? J'inspirais, puis expirais, mais mon coeur ne semblait pas vouloir se calmer. Peut-être parce que j'étais trop pressé de le prendre dans mes bras, de le serrer fort, de mélanger nos souffles, le battement de nos coeurs. De l'embrasser à pleine bouche, ou doucement, frôler sa peau avec mes doigts... Des frissons s'emparèrent de mon corps. Tout ça me rendait impatient. J'avais attendu beaucoup trop longtemps, et maintenant que je savais que tout ça était finit, j'en avais plus que marre d'attendre. Marre de rester assit sur ce lit, à ne pas pouvoir bouger parce que mon corps en était incapable.

Tsunade s'avança vers moi, et posa sa main sur ma joue.

- Tu es certain que tout va bien ? Demanda-t-elle

- Tant que Sasuke est là, murmurais-je, ne le lâchant des yeux.

La vieille femme blonde me sourit faiblement avant de se retourner. Elle s'approcha de Sasuke, qui ne bougeait pas de son fauteuil roulant (de toute façon, où peut-il aller ? s'il est là c'est qu'il ne peut pas marcher), et elle le prit par la taille pour l'aider à monter sur le lit.

Une fois fait, je m'empressais de le tirer doucement vers moi, et il gémit avant de poser sa tête sur mon torse, comme avant... Ses cheveux chatouillaient mon menton, et je ris silencieusement en caressant son dos. Tsunade nous regardait en souriant, avant de comprendre qu'elle n'avait plus rien à faire là. Elle quitta donc la pièce en me souriant, sincèrement. Une bouffée de chaleur m'envahit soudainement et je réalisais à peine que mon ange reposait dans mes bras, alors qu'un peu plus tôt, je le croyais au ciel, au paradis...

J'appuyais mon menton sur sa tête, et je lâchais un long, très long soupire de bien être avant de fermer les yeux. En fixant la porte que Tsunade avait fermée derrière elle, je ne dis qu'une seule chose :

- Ne me refais plus jamais cela, murmurais-je, Sasuke...

Il gardait cependant le silence. Ça m'intriguait. Depuis qu'il était arrivé, il n'avait pas encore dit un seul mot.

Je le secouais donc doucement, et il releva la tête vers moi, malgré que ce sont mes yeux que je vis, à travers la plaque de métal du bandeau qu'il avait autour des yeux.

- Parles moi, continuais-je à voix basse en le serrant dans mes bras une nouvelle fois, j'ai tellement besoin d'entendre ta voix.

Il se dégagea de moi, et il retira le bandeau. Il gardait cependant les yeux fermés et doucement, je passais mes doigts sur ses paupières, jusqu'à ce qu'il daigne vouloir les ouvrir. Mais lorsque fais, je tombais dans ses yeux comme dans un puits sans fond. Ils brillaient. Malgré leurs couleurs, ses pupilles brillaient à la lumière du jour. Je souris jusqu'aux oreilles et me penchais vers son visage qui - ô joie - avait reprit des couleurs. Nos lèvres se frôlaient, sans se toucher vraiment. Sasuke ne bougeait pas, les yeux fermés, et ce doux contact me rappelait notre tout premier baiser. Y repenser me faisait oublier que les années avançaient et que la vie continuait. Je voulais que le temps s'arrête moi, et j'en avais l'impression, à chaque fois que je le sentais gigoter dans mes bras. À chaque fois qu'il m'embrassait.

Puis, doucement, nos lèvres se rencontrèrent en une douce caresse. Mon bras gauche entoura sa taille de manière à l'attirer davantage à moi tandis que ma main droite se posa sur sa joue. Ses bras se nouaient autour de mon coup et mon coeur s'affola une fois de plus. Il frappait tellement fort que j'eus peur qu'il explose. Mais en même temps, j'en avais besoin. Oui. J'avais besoin de me sentir en vie. Et sans Sasuke dans mes bras, je n'y serais jamais parvenu.

Je fis durer notre baiser, et alors que je ne contrôlais plus du tout mon corps, je me retrouvais par dessus lui, qui s'accrochait toujours à mon coup. Nos lèvres semblaient brûler mais je n'étais pas décidé à le lâcher, et puis lui non plus. Mais lorsque la porte s'ouvrit toute grande, je décollais mes lèvres des siennes et nos deux têtes se tournèrent vers le visiteur.

- Ah bah ! Vous allez bien à ce que je vois !

Je rougis jusqu'aux oreilles et c'était pareils pour Sasuke. Après tout, quand on nous prend sur le fait. J'étais presque allongé entièrement sur lui, l'embrassant, et que quelqu'un nous dérangeait, c'était... gênant.

Kiba ouvrit les bras en s'approchant de nous. Son sourire s'élargit lorsqu'il nous vit rougir. Je tentais de me relever en posant une main sur le matelas, et comme Sasuke ne semblait pas décidé à se défaire de mon cou, je l'entraînais avec moi.

- Hum..., marmonnais-je mal à l'aise, salut, Kiba...

- On m'a dit que vous vous étiez réveillés ! S'exclama-t-il en croisant ses bras contre son torse. Je suis heureux que tout se soit bien terminé.

Pour la première fois depuis qu'il était entré, je lui souris sincèrement.

- On l'est tout autant, renchéris-je, un peu moins timide.

Je me rendis compte soudainement que Sasuke m'agrippait toujours le cou, et qu'il avait posée sa tête sur mon épaule. Je souris doucement en déposant mes lèvres dans sa chevelure de corbeau.

Kiba semblait un peu mal à l'aise, et il se racla la gorge avant de finir ce qu'il avait à dire.

- Les autres vont... hum, ils vont bientôt arriver pour prendre de vos nouvelles. Vous avez été longtemps dans le coma, vous savez !

Je déglutis avec difficulté avant de lever mes yeux fiévreux vers Kiba qui avait prit place sur le petit tabouret solitaire, encore et toujours à la même place.

- Combien de temps ? demandais-je faiblement.

Mon ami me lança un regard sérieux, avant de tout m'avouer.

- Deux semaines, déclara-t-il.

Je sursautais. Deux semaines ? Deux semaines dans l'inconscience ? Tout ce temps ? Non... c'est...

- Sasuke s'est réveillé hier, continua Kiba, si tu savais comme nous étions soulagés. Enfin, surtout Sakura.

Il sourit en fixant le lit, comme s'il se rappelait de quelque chose d'amusant.

- Et toi, Naruto, tu as décidément ouvert tes yeux ce matin !

Kiba éclata d'un rire que je trouvais paisible. Finalement, je crois que je compris enfin tout le mal que j'aurais fait si je m'étais sérieusement déchiré le cœur avec ce kunaï. Mais je n'avais pas réfléchis une seconde à ce moment là. J'étais détruit, et je n'avais plus toute ma tête. Je croyais réellement que Sasuke était mort et tout ce que je voulais, c'était me prouver le contraire en allant le rejoindre. Mais j'avais eu tout faux...

- Il euh..., continua Kiba alors que j'ouvris les yeux, il dort là ?

Il pointa Sasuke du doigt, et avant même que j'eus pu vérifier si ce qu'il disait était vrai, Sasuke ouvrit les yeux.

- Non, dit-il simplement.

Kiba acquiesça d'un coup de tête et Sasuke ferma les yeux à nouveau. Je le serrais un peu plus contre moi, et je fermais les yeux à mon tour. La présence de l'Inuzuka ne me dérangeait pas plus que ça, et je respirais profondément.

Une minute ou deux s'écoulèrent dans lesquelles j'entendais Kiba taper nerveusement du doigt sur le tabouret, et la porte s'ouvrit à nouveau. J'ouvris les yeux, et quand je vis tout ce monde, je m'écartais doucement de Sasuke, qui lâcha une plainte quasi-silencieuse.

Alors qu'il s'installa entre mes jambes (je lui devais bien cela après tout), je regardais mes amis entrer dans la pièce. Le dernier à y mettre les pieds fut Kakashi. Mais avant que ce dernier n'eut fermée la porte derrière lui, Tsunade entra à son tour. Avec elle, il y avait Kakashi, Kiba, Hinata, Lee et Sakura.

- Malheureusement, commença l'Hokage, j'ai bien peur que le temps de visite ne soit que de cinq minutes.

Les deux mains sur les hanches, elle me regarda en souriant, comme satisfaite.

- On est heureux de..., commença Lee d'une voix forte malgré ses hésitations, de vous voir... vivants.

Le dernier mot paraissait difficile à prononcer. Mon regard glissa vers Hinata, à côté, qui ne fit que sourire timidement. Elle ne dit rien et je regardais Kakashi. Ce dernier me sourit derrière son masque et je me retournais, pour voir Sakura (elle s'était installée sur la chaise de l'autre côté). Son visage par contre, était sombre, comme si elle allait pleurer d'une minute à l'autre.

- Sakura ? murmura Sasuke avant moi.

Son visage était pâle, et elle semblait réellement mal. Je me posais multiples questions, alors que tout à l'heure, à peine dix minutes de cela, elle semblait dans la meilleur des formes.

Elle finit par relever la tête, en un semblant de sourire. Puis, comme si c'était un signe du destin, un détail me revint.

« Je suis désolée Naruto, pour Naomi c'est... »

Cette phrase me revint en tête. Sakura ne l'avait pas terminée. Tsunade était arrivée avant qu'elle aie put la terminer. Je tournais la tête en direction de mes amis. Il y avait Kakashi, Hinata, Lee et puis Kiba. Je repassais. Kiba, Lee, Hinata et Kakashi. Merde...Mais où est-elle ? Putain mais où est Naomi ??

- Sakura..., commençais-je doucement en m'écartant de Sasuke d'une main sur sa taille, Sakura, où est Naomi ?

Je sentis un poids tomber sur mon cœur lorsque je vis Sakura lâcher un sanglot. Elle essayait de les étouffer, mais elle n'y arrivait pas. Mon cœur se remit à battre vite. Ma tête me faisait horriblement mal tout d'un coup. Je me sentis trembler et Sasuke me regardait, inquiet. Tout comme les autres, il sursauta quand je frappais le matelas d'un coup de point violent.

- Putain mais dites moi où est Naomi ! Hurlais-je

Sakura éclata en sanglots. Elle ne pouvait se retenir. Je sentais la colère monter en moi, et quand je me retournais vers mes autres amis, tous affichèrent un regard sombre, triste...

Les pleurs de Sakura se firent plus violents, et Tsunade vint la chercher. Elle la prit dans ses bras et quitta la pièce en s'excusant. Kakashi partit aussi. Ne restant plus que ces trois là. Lee, Hinata et Kiba.

- Naruto, commença Lee en s'approchant de moi, Naomi, elle n'est pas...

- FICHEZ LE CAMP ! Hurlais-je, faisant sursauter Sasuke une nouvelle fois.

Ce dernier affichait un regard triste, tout comme moi, mais il ne dit rien. Kiba prit Hinata par la main et quitta suivit de Lee. Il du répéter son nom plus d'une fois pour qu'il daigne vouloir suivre. Il restait cependant debout devant.

- Naruto, Naomi n'est pas m...

- Je vous ai demandé de partir, murmurais-je, refusant d'écouter un seul de ses mots.

Lee finit par partir, et je me retrouvais seul avec mon ange. Il ne parlait pas, restait silencieux. Il avait sans doute comprit que je n'avais envie de rien. Rien sauf lui. J'avais besoin de lui et c'est pourquoi je l'attirais à nouveau à moi pour pleurer silencieusement.

- Ne pleurs pas, s'il te plaît, murmura-t-il à mon oreille, d'une toute petite voix.

Je caressais ses cheveux d'une main tremblante. Je n'arrêtais pas de pleurer, j'en étais incapable. Savoir que je l'avais tuée. J'avais tuée une fille qui ne demandait rien d'autre que de vivre et de rire.

- Arrêtes, je t'en pris, chuchota-t-il.

Je ne pus lui résister. Je m'écartais doucement pour pouvoir le regarder. Surpris, je vis une larme couler le long de sa joue. Était-ce à cause de la mauvaise nouvelle ou à cause de moi ? Je n'en savais rien, mais j'allais la récupérer, caressant sa joue par la même occasion. Attiré vers lui, je me penchais pour l'embrasser une nouvelle fois. Il ne tarda pas à répondre à mon étreinte et je sentis ses doigts caresser mes cheveux, comme pour m'apaiser. Apaiser une douleur encore vive. Je faisais rouler mes mains trop bas dans son dos, pour le remercier en quelque sorte. Le remercier d'être là. Le remercier de partager ma souffrance. Partager cette boule dans la gorge. Celle qui m'empêche de respirer correctement.

Puis, doucement, je m'écartais pour plonger dans son regard.

- Je... je crois que je vais dormir un peu, dis-je à peine assez fort pour qu'il entende.

Il sourit.

- D'accord, acquiesça-t-il, alors je veillerais sur toi.

J'enroulais une mèche de ses cheveux autour de mon doigt, en ricanant.

- Tu as tout autant besoin de repos, murmurais-je en déposant mon front sur le sien.

Il ferma les yeux et j'en fis autant.

- Je serais ton ange gardien, chuchota-t-il après un certain temps, comme tu aimes si bien m'appeller.

Je fermais les yeux et je ne pus m'empêcher de sourire. Puis, après l'avoir embrasser longuement, je m'allongeais sur le dos, et attirais Sasuke avec moi. Il appuya son menton sur mon torse tandis que moi je déposais mon bras sur son dos.

- Aller, dort princesse, murmura-t-il, en traçant des cercles imaginaires sur ma poitrine.

- Pardon ? M'esclaffais-je

- Je m'étais promis de te la rendre, celle-là, chuchota-t-il alors qu'il se blottit dans mes bras.

Quelques secondes s'écoulèrent, pendant lesquelles le silence durait. Puis je souris jusqu'à m'en fendre le visage. Une envie de rire me vint mais je me retins.

- Sasuke, de nous deux, tu ressembles le plus à une fille, dis-je en fermant les yeux, fière de mon coup.

Il se redressa, furieux, appuyant ses coudes sur ma plaie - encore douloureuse, soit dit en passant - et me fusilla du regard.

Pendant une seconde, mon rire se dissipa et je plongea dans un souvenir. Un souvenir qui me semblait loin, mais réel. La fois où, au bord de l'eau, je l'avais attiré à moi pour l'embrasser, juste après qu'il eut enfoncés ses coudes dans une de mes blessures. Ce souvenir ressemblait drôlement à aujourd'hui, et, amusé, je décidais de revivre cette journée là.

Telle fut sa surprise quand je l'embrassais aussi sauvagement. Lorsque j'eus obtenus ce que je voulais, je fermais les yeux, satisfait.

- Bonne nuit, mon ange... gardien, finis-je par dire en replaçant mon bras autour de son corps, je t'aime, ne l'oublis pas.

Les yeux toujours fermés, je devinais son expression ébahis mais surtout surpris. Mais après quelques minutes, dans lesquelles je m'efforçais de ne pas m'endormir, je le sentis reprendre sa place, bien blottit contre mon corps, la tête sur mon torse, qu'il embrassa avant de chuchoter :

- Je t'aime aussi.


***

Flash Back : Deux jours plus tôt...

Sakura ouvrit la porte doucement, ne voulant pas réveiller son meilleur ami, bien qu'il dormait depuis déjà deux semaines. Après avoir refermée la porte derrière elle, elle se surprit à y voir une silhouette, aux côtés du blond. Dans l'obscurité, la rose ne distinguait que la chevelure rousse, et elle devina son amie.

- Naomi, que... qu'est-ce que tu fais là ? marmonna Sakura en avançant vers elle.

La rousse ne semblait même pas surprise de la trouver là à une heure pareille. Minuit était passé depuis longtemps et Naomi avait besoin de voir ses amis une dernière fois. Elle avait prit sa décision. Elle allait quitter le pays, définitivement. Trop de vies s'étaient jouées depuis son arrivé ici, et la culpabilité montait en elle, et ça en devenait étouffant. Elle n'en pouvait plus.

Naomi dirigea ses iris noirs vers Sakura, et lui fit un maigre sourire.

- Je viens voir Naruto, n'est-ce pas évident ? dit-elle tout bas

Sakura haussa les épaules et prit place aux côtés de Naomi. Le silence s'installa, et aucune des deux jeunes femmes vinrent le briser. Sakura parce qu'elle fixait l'endormit sans même se rendre compte que les minutes s'écoulaient à une vitesse dangereuse, et Naomi parce qu'elle cherchait une manière de dire en douceur à Sakura qu'elle allait bientôt partir...

La rousse s'était attachée aux gens de Konoha, à Sakura, à Naruto, à Sasuke... Ça allait être difficile de partir comme ça, sans laisser de trace, ou du moins, de n'y prévenir que l'Hokage, mais elle n'allait pas revenir sur son choix. Elle avait apprit cela à travers les années où elle avait été aux côtés de Naruto, et plus particulièrement le soir où il avait du partir, par sacrifice, par amour...

Son coeur se mit à faire des bonds dans sa poitrine, mais elle essaya de se calmer. De fermer les yeux et inspirer profondément. À fond dans ses pensées, elle sourit doucement. Bien sûr que non. La culpabilité n'était pas la seule raison de son départ. Non, il y avait autre chose. Un secret. Son secret à elle, qu'elle n'allait jamais révéler. Jamais. Son secret, elle allait l'enfouir au plus profond de son cœur, et le garder en elle, jusqu'à ce qu'il se fraye un chemin dans les ténèbres, et que tranquillement, elle l'oublit... Que ce secret, cette douleur ne soit plus qu'un souvenir. Et c'est pour ça qu'elle allait partir. Pour qu'un jour, elle puisse revenir avec la sensation d'aller mieux. De pouvoir le regarder dans les yeux, sans craquer. Sans se mentir à elle-même.

Elle tourna légèrement la tête vers la rose. Celle-ci toujours aussi immobile et silencieuse. Sakura était si sensible. Déjà trois fois elle avait faillit perdre son meilleur ami, et celui qu'elle aimait silencieusement. Naomi savait déjà tout de Sakura. Elle ne voulait surtout pas la blesser, ou la détruire. Elle était comme la petite soeur qu'elle n'avait jamais eu.

- Sakura ? murmura la rousse.

- Oui ? fit cette dernière en tournant la tête.

Naomi posa ses yeux encres sur Naruto, qui ne semblait pas être prêt de se réveiller, au grand malheure de ses amis, et elle sourit doucement, légèrement...

- Et si... je devais partir... un jour ? chuchota Naomi

Sakura se tourna brusquement vers elle, les yeux grands ouverts.

- Qu... Qu'est-ce que tu racontes ?!

Naomi baissa la tête, jusqu'à ce que ses méches cachent entièrement ses yeux. Elle jonglait nerveusement avec ses doigts, et elle ne savait plus si c'était une bonne idée d'avertir Sakura. Si c'était une bonne idée de partir...

Mais voyant qu'elle ne dirait rien, Sakura se leva debout.

- Naomi tu... tu n'as pas l'intention de partir ?

- ...

- Dit moi le, Naomi, dit moi que tu vas rester ici avec nous..

- Je ne peux pas Sakura, l'interrompit Naomi, c'est trop dur je...

- Tu n'as pas le droit de partir comme ça ! Hurla Sakura, rouge de rage. Pas après tout ce que tu as fait !

Des bruits de pas se firent entendre, et quelques minutes plus tard, dans lesquelles Sakura fixait intensément Naomi, la rage dans les yeux, Tsunade entra dans la pièce en trombe, les sourcils froncés.

- Voudriez-vous parler moins fort ! Vous êtes dans un hôpital !

L'Hokage semblait en colère. Elle ne lança qu'un dernier regard aux deux filles avant de quitter en fermant la porte.

Sakura eut le temps de faire descendre la monter de haine et de peine, et elle se racla la gorge avant de se tourner vers Naomi, qui n'avait toujours pas bougée d'un pouce.

- Pourquoi, dit-elle, pourquoi... maintenant?

- Vous m'en voudriez vraiment si je quittais le pays ? demanda Naomi, ignorant la précédente question.

- Oui ! Fit Sakura. Oui, je t'en voudrais beaucoup ! Et imagine la peine que Naruto aura en apprenant ton départ, et Sasuke aussi s'est attaché à toi !

- Mais je n'apporte que le mal ici, s'écria Naomi, ne le vois-tu pas ?

- Quand Naruto a disparu, il y a trois ans de cela, qui est-ce qui nous consolait, Sasuke et moi ? Qui est-ce qui passait la majeure partie de son temps avec deux dépressifs, à essayer d'apaiser notre peine ?

- Sakura...

- Ne t'en va pas, la coupa Sakura, tu fais partis de Konoha à présent...

- Mon choix est fait, Sakura, murmura Naomi en se levant debout.

En s'approchant doucement de Sakura, elle posa sa main sur la joue de celle-ci, sèchant les larmes qu'elle faisaient inconsciemment couler. Naomi sourit doucement en prenant Sakura dans une étreinte fraternelle, amicale...

- Et puis, ce n'est pas un adieu, chuchota Naomi à l'oreille de Sakura, ce n'est pas comme si jamais je ne reviendrai...

Sakura fixa longtemps la fenêtre, de là où elle voyait la lune. Puis elle serra son amie à son tour. Ses larmes ne cessant de couler, elle ferma les yeux.

- On t'attendra, Naomi, aussi longtemps qu'il le faudra et...

La rousse ferma les yeux, laissant involontairement couler une larme, et aussi longtemps qu'elle eut les yeux fermés, elle revit tout ce qu'elle avait vécu, de la seconde où elle avait posé ses iris sur Naruto la première fois, jusqu'au dernier combat qu'elle avait mené à ses côtés.

- ...On ne t'oubliera jamais, termina Sakura.

Fin Flash Back


***

Le jour suivant mon réveil, j'avais été autorisé à quitter l'hôpital, toujours sans nouvelle de Naomi. Je ne savais pas où elle était mais elle n'était pas morte. Je ne voulais pas le croire, même si les réactions de Sakura laissaient croire le contraire, de plus qu'elle n'avait pas voulu me parler d'elle, changeant de sujet à chaque fois que je tentais le coup.

Le soir venu, vers 22h, Tsunade vint me chercher dans ma chambre. Elle fut surprise de me retrouver sur mes deux jambes, tenant debout tout seul, alors qu'hier, il me fallait quelqu'un sinon je retombais mollement par terre.

- Je vois que tu as pris du mieux, dit-elle en entrant dans la chambre, c'est bien.

Elle me sourit avant de prendre des bequilles qui traînaient sur le mur. Je la regardais faire en fronçant les sourcils.

- Tsunade, je n'ai pas besoin de ces trucs, dis-je calmement en passant devant elle pour sortir de la pièce.

Dehors m'y attendais Kakashi, avec Sasuke (toujours sur son fauteuil roulant). Tsunade ne tarda pas à sortir elle aussi, et elle tendit les bequilles à Sasuke qui, aidé de Kakashi, s'y appuyait.

- Ils ne sont pas pour toi non plus, lâcha-t-elle en souriant.

Je me tournais vers Sasuke.

- Je n'ai pas kyubi moi, rappelles-toi, dit-il en me fixant.

Une fois qu'il fut certain que Sasuke tiendrait tout seul, Kakashi plia le fauteuil et partit en disant qu'il allait voir si il n'y avait pas un autre blessé qui en aurait besoin. Je le saluais à mon tour en souriant faiblement, et me tournais vers Tsunade.

- On peut rentrer maintenant ?

Elle tenait nos dossiers en main, et elle releva la tête après y avoir jeté un bref coup d'oeil, histoire de nous faire patienter parce que je suis certain qu'elle le faisait exprès.

- Bien sûr, lança-t-elle, toujours souriante.

Je laissais Sasuke passer devant moi et je le suivais jusqu'à la sortie de l'hôpital, mais avant que nous ayons mit qu'un seul pied devant, Tsunade reprit la parole.

- Faites attention à vous, les garçons, demanda-t-elle, j'en ai assez de devoir vous sauver la vie !

- Un ninja est ce qu'il est, murmurais-je en la regardant, souriant.

Je finis par sortir de l'hôpital pour de bon, et me dirigeais vers le manoir avec Sasuke. Malgré que l'endroit était encore sombre et macabre, je me sentais bien à l'idée de m'y rendre. J'avais hâte d'y être, hâte de souffler un peu après toutes nos péripéties, mais c'était avant tout parce que c'était là, que j'étais tombé amoureux de mon ange...

Une fois arrivé, je poussais la porte et entra en respirant l'odeur naturellement reposante qui régnait dans la place. L'endroit était comme dans mes souvenirs. Mais peut-être... légèrement différent que dans ceux de Sasuke.

Je le regardais, immobile à mes côtés, balayant la pièce des yeux. Dans ceux-ci, j'y voyais une lointaine lueur de souffrance, de peine, de tristesse... Mais c'était finit tout ce temps là. J'étais là, et pour le tirer de ses pensés, je m'approchais et enlaça sa taille.

- Ça va ? murmurais-je à son oreille.

Il ne bougeait toujours pas mais il ne fit qu'appuyer son menton sur mon épaule en entourant mon cou de ses bras, faisant tomber les béquilles au sol dans un bruit sourd.

- Pas vraiment, gémit-il.

- Fatigué ?

- Pas toi ?

- Oui, dis-je, beaucoup.

- Alors allons dormir, proposa-t-il.

Je posais une main sur sa joue et vint rencontrer son regard, toujours aussi profond et mysérieux, et mes lèvres formèrent un sourire taquin.

- Et si, commençais-je d'une voix sensuelle, mais avec une pointe d'hilarité, et si j'avais envie d'autre chose ?

Il ferma les yeux pour ne pas craquer, et il se pinça les lèvres avant de se hisser sur la pointe des pieds pour venir chercher les miennes. Je fis durer le baiser, en entourant son corps de mes bras, alors que lui s'accrochait à mon cou, perdant ses mains dans mes cheveux, et pendant une seconde, je crus rêver. J'avais l'impression d'avoir un poids de moins sur les épaules, et sur le cœur. Et comme pour faire durer ce bonheur, je me penchais sans faire rompre le baiser, et m'empara de ses jambes pour le soulever doucement, délicatement, et je montais là-haut, à la recherche de sa chambre qui, après cette nuit, deviendra notre chambre. Arrivé, je le déposais sur le lit et m'allongeais sur son corps frêle, reproduisant des caresses que je me rappelle avoir un jour partagées avec lui. En lui souriant malgré l'obscurité de la pièce, je me redressais pour retirer mon chandail blanc, mais il semblait tellement pressé qu'il le fit à ma place, et je me laissais déshabillé par mon ange. Je tremblais tout comme lui, impatient de lui faire l'amour, après tant de temps...

Et c'est le cœur battant que je m'allongeais sur lui, nu cette fois, pour voler ses lèvres à nouveau, mêlant nos corps et nos âmes pour partager un amour réciproque et éternel.

FIN, Épilogue à venir...

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