Dans le secret de la nuit, des patrons abondonnent leur intégrité sans le moindre scrupule. Des pères perdent aussi toute l'estime que leur portaient leurs enfants. D'autres travaillent. Vandales, bandits, voyoux, mafieux. La nuit est à eux; la nuit, c'est eux. Du moins c'est ce qu'ils pensent. Moi, je sais que la nuit, c'est les étoiles aussi, le clair de Lune...l'éclat de ses yeux, la saveur de sa peau, sa voix à mon oreille: "D'accord Sasuke. Allons nous perdre. Une dernière fois."
-soror- (Féminin), le 31/12/2008 Bon. Cette fiction est une sorte de défi, pour moi alors répondez moi franchement si elle en vaut la peine. Sinon, je m'excuse d'avance pour les fautes. Pour le style.(Aïe !) Et aussi pour le vocabulaire. J'ai tenté de donner un certain niveau de langage au personnage (vous le constaterez très vite) et je ne suis pas sure que ce soit une réussite... Sur ce, bonne lecture, bon courage. Et Merci.Surtout.
Chapitre 3: Rencontre
En rentrant chez moi, je me suis dit que je reviendrai le lundi. Vous savez, pour voir ce qu’elle devient, parler gentiment, comme le font des gens normaux. Cela dit, dans ma bande, je ne suis pas très connu pour être un modèle de patience...
Bref, le lendemain, j’étais à la sortie de son lycée. Un bel établissement, le genre de bâtiment en brique rouge comme on en construisait dans les années soixante, haut et imposant. Une de ces écoles privées où l’on apprend à des fils à papa comment devenir encore plus riches, et rendre les pauvres encore plus pauvres. Une de ces écoles où j’aurais sûrement atterri avant que mon crétin de frère foute tout en l’air. Le portail de sortie des élèves donnait sur une petite cour à l’ombre d’un grand platane, entourée d’immeubles coquets dans le même style rétro. Bref, ça puait l’argent, et mes gars étaient plutôt mal à l’aise. Vous pensez bien que j’aurai préféré venir seul, mais ce quartier chicos n’était pas dans mon territoire… ce qui limitait mes déplacements personnels.
Je vous explique : faire partie d’une mafia, quelle qu’elle soit, vous répertorie automatiquement. Le réseau de communication est intense dans le système et en faire partie vous prive de certaines libertés. Vous ne pouvez pas vous balader comme bon vous semble dans le monde, non. Si vous dépassez les limites de votre territoire, il doit y avoir un accord avec la mafia du district. Affaire avec telle entreprise d’untel quartier : la mafia locale touche un pourcentage. C’est le système. Bon, ça casse un peu le mythe du voyou solitaire et sans entrave, mais c’est la réalité.
- Euuuh, Chef, pourquoi on est là, déjà ? me demanda nerveusement Chôji.
Soupir.
- T’occupe. Contente-toi de surveiller les bécanes.
C’est vrai qu’il avait de quoi être un peu inquiet, Chôji. De un, si on se faisait prendre ici sans raison valable, mes gars savaient bien que ça allait chauffer vite fait, et de deux… les regards qui se posaient sur nous ne brillaient pas de bienveillance. Je jetais un œil aux alentours : bien trop de mecs. Que des petits amis dévoués qui nous observaient avec un air courroucé. J’avais pourtant l’habitude d’enclencher de telle réaction, et la lueur apeurée qui dansait au fond de leur regard m’avait toujours fait sourire. Pas aujourd’hui. Je m’allumai une clope d’une main tremblante.
Bon, ok : j’avais le trac.
J’avais connu pas mal de filles. Un paquet même. Je possédai la gueule, l’allure et la moto. Ca suffisait pour qu’elles tombent à mes pieds. Je n’ai rien à ajouter sur le sujet. D’aucune, je n’ai retenu le visage ou le nom. Elles étaient trop nombreuses, c’est tout. Seule une compte. Et celle-ci me rendait aussi fébrile qu’une collégienne pour son premier rencard.
Allai-je lui parler ?
Allait-elle me reconnaître ?
Connaissait-elle un de ses types qui attendent ?
Je commençais sérieusement à faire pitié quand la sonnerie retentit enfin.
Brouhaha. Une petite centaine de paires de jambes envahirent la place. Des rires cristallins s’élevèrent de partout. Les mecs qui poireautaient commencèrent à s’animer, se dirigeant vers des groupes de filles différents. Toute de bleu et de blanc vêtue, la foule en jupe se dispersait dans la rue. Un sifflement se fit entendre dans mon dos. Kiba. Un gamin reste un gamin. Je tentais de L’apercevoir quand… Elle. A quelques pas de moi. Elle. Oh. Mon. Dieu. Elle.
Hinata Hyûga.
Son regard croisa le mien. Hypnotique. Putain, elle possédait donc toujours ce fichu pouvoir, hein ? Mon corps s’éparpillait et mon cœur s’envolait. Je me liquéfiais tandis que mon cerveau explosait. Je mourrais. La mort ne m’empêcha pas d’avancer, cependant.
C’est ce que je notais, lorsque je m’aperçus que je me tenais maintenant à moins d’un mètre d’elle. Ses amis s’écartèrent, elle me fit face.
- Sasuke ?
Je frissonnai. Cette fille était dangereuse. Bon, concentre-toi, Sasuke, et répond quelque chose d’intelligent.
- Hinata.
Ok…Au moins j’arrivais à articuler. Je me rendais compte que face à elle, j’étais tout simplement impuissant. Vulnérable. Me défaire de l’emprise de son regard m’était impossible. Je tentai d’y échapper, afin de pouvoir respirer de nouveau normalement. En vain. Je cessai enfin de lutter, et me noyai dans la pureté infinie de ses yeux. Le vertige me fit perdre l’équilibre. Un instant, un millénaire plus tard :
- Sasuke ! Qu’est ce tu deviens ?
Sa vois rompit l’enchantement en douceur. J’émergeai doucement, comme dans un rêve.
- Je m’occupe comme je peux, et toi ?
- Je m’occupe comme mon père le veut. Enfin, ça n’a pas d’importance…Waouh ! Te croiser ici, après tant d’années… C’est fou, tu es exactement comme je l’imaginais.
- Ah oui ? Toi tu es…
Elle souriait. Je déglutis. C’était repartit pour un grand huit intérieur en compagnie de chacun de mes organes. J’oubliai le monde face à son sourire, ou peut être que le monde se résumait alors à son sourire… Mais c’était du pareil au même pour moi : Un fichu sortilège qui m’handicapait pas mal. Attendez, elle avait dit « comme je t’imaginais non ? » Cela veut dire qu’elle ne m’a pas tout à fait oublié, alors…
- Dis-moi, qu’est ce qui t’amène à Talliafero(1) ?
- Toi.
N’oubliez pas de graver « ABRUTI » en gros sur ma tombe le moment venu.
- Moi ?
Ses yeux se firent interrogateur. J’y replongeai aussitôt. Montagnes russes.
- Je passais l’autre jour et il m’avait semblé te reconnaître … Alors comme je n’avais pas de nouvelles de toi…
D’accord. J’étais en train de passer pour un débile profond, mais il m’était impossible de lui mentir. De mentir en la regardant comme ça, dans les yeux. Je compris avec le temps que c’était un autre de ses pouvoirs : personne ne mentait jamais à Hinata. Personne n’en était capable.
- Ecoute Sasuke, je dois y aller là… On m’attend.
- On t’attend ?
Je devais avoir un air pitoyable. Elle réagit aussitôt, un peu paniquée.
- Non non ! Ce n’est pas ce que tu penses… J’ai un marché avec Takeshi, tu te rappelles de lui ? J’ai le droit de faire un bout de chemin avec mes amies et lui m’attend à un carrefour un peu plus loin… Je lui ai promis d’être toujours à l’heure, donc je ne voudrais pas qu’il s’inquiète.
Sacrée Hinata. Elle ne disait jamais « le chauffeur de mon carrosse à 300 000 $ patiente de l’autre côté de la rue car je le lui ai demandé », non, elle se contentait d’un « on m’attend. » Elle n’avait pas tant changé sur ce point là. Je souris à cette idée.
La lueur de fierté dans son regard était visible, et ses yeux semblaient dire : « C’était dur, mais j’ai réussi. J’ai négocié serré mes quelques minutes de liberté. »
Cette pensé me rappela alors la distance qu’il y avait maintenant entre nous. Ce n’était pas elle qui avait changé, c’était moi. Moi, je ne discutais plus l’heure pour rentrer à la maison, les limites du couvre-feu ou je ne sais quelles autres conneries dans le genre. Et je ne voulais pas, oh non, qu’Hinata apprenne la nature des « négociations » auxquelles je participais d’habitude. Soudain, le sourire qu’elle m’offrait me fit mal. L’envie de « partir et La quitter » passa de la dernière place dans la liste de Mes Souhaits Les Plus Chers à la seconde, juste après « La serrer dans mes bras ».
Je me détournai lentement d’elle. C’était fini. Je ne la reverrai plus. C’était fini, terminé ! Je l’avais vue, on avait bavardé, comme convenu… Je devais partir, maintenant, m’effacer. Pour elle. Je devais penser à son bonheur. Bonheur où je n’avais pas ma place.
J’avais presque atteint ma moto lorsque j’entendis :
- Sasuke !
Hinata avait crié d’une telle façon que je ne pouvais que me retourner. Ne se rendait-elle pas compte des effets qu’avaient sur moi de simples modulations de sa voix, le ton qu’elle employait ? Comment osait-elle m’appeler d’une voix aussi suppliante et triste ? Elle voulait ma mort ou quoi ?
Et puis je vis son visage inquiet, entouré de tant de figures toujours aussi ahuries de ma présence/stupidité/amour flagrant pour Hinata - rayer la mention inutile -.
- Tu reviendras, hein ?
Je lui offris un sourire grand comme la Chine.
- Bien sûr.
Ses yeux s’illuminèrent, et mon cœur fit un bond. Comme si la minute précédente n’avait pas existé, comme s’il n’avait jamais été question de me défaire de son emprise, je grimpai sur mon nuage, euh…je veux dire sur ma bécane, aux anges.
Sur le coup, je ne m’en suis pas aperçu, mais maintenant, je sais bien que je l’avais franchi à cet instant, ce foutu point de non-retour. Dès lors, s’écoulèrent les jours les plus merveilleux et les plus dramatiques de ma pauvre petite vie.
Parfois, je me dis que si les choses avaient été autrement, si j’avais été fort, et les yeux d’Hinata un peu moins brillants, peut être, peut être aurai-je réussi à dire « Non, je ne pense pas pouvoir revenir. Désolé. Adieu. »
Et ça tourne dans ma tête.
Adieu.
Adieu. Adieu.
Putain.
Les illusions, il y en a qui disent que c’est beau, moi j’trouve juste que ça fait presque aussi mal que la réalité.
(1) Il me semble que Talliafero est une école privée de l'Upper Est Side de Manhattan, notée dans Bonefire & Vanity. Je me suis donc contenté d'empreité le nom. Ca sonne pas vraiment Japonais, mais bon...
Voilà. Je reprend cette fiction de nouveau. Mon script est à peu près au point (même s'il subit 200 modifications mentales toutes les 15 minutes environ). Je compte ré-éditer les deux premiers chapitres (les fautes en moins...Yeah! Merci p'tite soeur ! ) La seule difficulté est que malheureusement je ne CoMPREND RiEN à Won.
Bref, sinon, merci d'avoir lu. Je serai très heureuse si vous me donniez votre sacro-saint avis sur tout ça. Au revoir.