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Fiction: La voix de Konoha

17 ans après la mort du Yondaime, Konoha n'est plus ce village qu'ils ont tous connus dirigé à présent par une main de fer, celle de Danzô et de la Racine. Beaucoup de ninjas et de villageois s'exilèrent en masse, formant des petits groupes dispersés. Loins de Hi no Kuni, Uzumaki Naruto et Hatake Kakashi sont désormais à la tête d'une bande de shinobis et de civils, essayant en vain de retrouver ce que l'on appelait autrefois les habitants du village caché de la Feuille.
Classé: -12I | Spoil | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 5041 | Comments: 15 | Favs: 15
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Obernan (Féminin), le 22/12/2008
Et voilà, le deuxième chapitre est sorti =P Un peu long? Roh!




Chapitre 2: Se souvenir des étoiles



Après plus de 15 heures passées dans le coma, Naruto se réveilla.
Sa tête était lourde, si lourde qu'elle restait collée contre le morceau de tissu humide qui avait été posé soigneusement comme appui.
Il avait les yeux fermés et il ne voulait pas les ouvrir. Où était-il? Avait-il été fait prisonnier? Toutes ces questions convergeaient dans sa tête, l'alourdissant plus qu'elle ne l'était davantage. Il était fiévreux, il le sentait.

Le souffle paisible du vent le rafraichissait de temps à autre avant que la chaleur ne l'emporte sur cet air frais qui s'était collé sur sa peau comme pour apaiser tous ses maux. Il respirait. C'était déjà ça. Sa respiration se calait au rythme de la légère brise venteuse, devenant ainsi paisible et douce comme la musique que l'on pouvait entendre autrefois dans les rues de Konoha, les jours de fête. Oh qu'est-ce qu'il donnerait pour revoir son village une dernière fois, tel qu'il était auparavant. Car la prochaine fois qu'il le verrait, ce sera pour le détruire et en reconstruire un autre par dessus à l'effigie de ceux qu'ils l'ont crées.

Dans le noir de ses yeux clos, il put discerner un stand de ramens, des gens, un vieil homme et une jeune femme qui semblaient joyeux. Il pouvait humer cette odeur de nouilles qu'il avait tant chéries sans pouvoir reproduire sa substance et son goût tendre dans sa bouche. Les nouilles, le village, c'était ça son univers, et malheureusement un homme l'avait détruit.

Destruction du sacrifice des Hokages. Destruction du sacrifice de son propre père.

Non!

Ce mot, il venait de l'acclamer dans son esprit et dans le monde réel. Ce message venait de le réveiller de le remettre presque sur ses pieds. Et il se serait levé s'il n'avait pas ses côtes fracturées et son mal de crâne. Son flanc résista mais une main semi-gantée vint le plaquer fermement sur le sol. A son grand étonnement, il vit un ninja de Konoha, un vrai. Une silhouette qui lui était familière bien qu'apparaissant comme une forme à sa vue vacillante.

- Rallonges-toi! Tu n'es pas complètement remis de tes derniers "périples".

Ce timbre de voix il le connaissait aussi. Une voix ferme et grave qui se fit une fois de plus obéir. En l'écoutant, il avait confiance en cette parole, parce que son accent bien prononcé lui rappelait toute la détermination des Shinobis de Hi no kuni. Naruto cligna plusieurs fois des yeux le temps d'éclaircir sa vue pour regarder en face son interlocuteur. Au fur et à mesure des secondes, il parvint à retrouver une vision quasi normale.

- Kakashi-sensei, répondit-il d'une voix enraillée.
- Mhn?

L'homme était calmement assis à ses côtés, un livre vert à la main. Il le regardait d'un de ses yeux sombre d'un air neutre et détendu bien qu'il devait forcément s'inquiéter pour son jeune élève. Ses cheveux étaient d'un blanc immaculés et retombaient lourdement sur son bandeau noir. Ils avaient poussés depuis ce temps et il avait fallu qu'il les attache en une petite queue de cheval. Sa veste de jounin verte était tachetée de sang séché et de tâche de boue, seul son pull noir semblait propre, mais cette couleur avait tendance à faire moins sale qu'il n'y parait. A côté de lui était posé une sorte de Wakizashi à lame de chakra blanc.

- Cela fait environ une demi-journée. Tu as eu de la chance que je passe dans le coin, sinon...

Hatake Kakashi avait l'art d'inspirer des idées noires. Il lui suffisait de deux mots pour cette pratique, et ajoutez-y le ton par la même occasion et vous aurez un aperçu de ce que cela fait lorsqu'il vous regarde dans les yeux.

Le ninja copieur n'était pas du genre attentionné, surtout quand il s'agissait de shinobis. Mais les longues années qu'il avait passé en tant que maître lui avait fait changer rapidement d'avis. Il tapota la joue de l'adolescent avant de lui sourire d'un air moqueur.

- Et dire que tu t'es salement laissé enticher !
- Vous rigolez!
- Oh que non...

Kakashi avait quelque chose dans le regard qui lui disait: "Tu as encore beaucoup de choses à apprendre gamin" et Naruto avait cette lueur qui lui répondait: "Je vous dépasserai en un rien de temps le vieux !".

En temps normal, ils auraient forcément ris, mais la situation ne le permettait sans doute pas. Naruto était blessé et Kakashi était épuisé, sans compter les nombreux facteurs qui rentraient en compte.

La nuit dernière, ils avaient étaient attaqués par trois groupes de la "Branche". Hatake Kakashi avait été le premier à les repérer dans l'obscurité de la nuit. Ils avaient utilisé des invocations pour le distraire, les prenant à partit. Une quinzaine de ninjas pour une quarantaine de civils, les circonstances avaient très vite tourné en leur défaveur. L'ennemi les forçant à se séparer, le jounin avait très vite perdu de vue son jeune disciple, noyé dans la masse du combat.

Encore une fois, il ne s'en aurait pas sorti sans son sharingan et avait néanmoins réussi à minimiser les pertes. Un mort et deux blessés, voilà comment se présentait le bilan humain. Mais il avait eu la clairvoyance de laisser une trace de sa propre odeur sur Naruto, juste avant l'affrontement.
Comme quoi une simple tape amicale sur l'épaule droite pouvait faire des miracles jusqu'à sauver des vies. Et c'est ainsi qu'il put facilement le retrouver, inconscient.

Il l'avait alors transporté jusqu'à l'endroit du rassemblement général et l'avait apporté immédiatement au médic-nin du groupe.
A présent, il pouvait alors se souvenir d'avoir vénéré son excès de prudence : s'il n'avait pas emmené un médecin spécialisé avec lui, le chunin blond ne serait plus de ce monde. Il regarda les civils qui essayaient en vain de faire du feu avec ce qu'ils trouvaient en attendant qu'un shinobi leur apporte son aide.
C'était réciproque et ça se lisait aussi clairement qu'un livre sur leur visage: ils étaient tous désespérés. Encore une attaque de ce type et ils n'hésiteraient pas à se rendre. Mais c'était le risque qu'il avait prit en acceptant de s'occuper d'eux. Il ferma un instant les yeux, accablé une seconde par la fatigue qu'il avait accumulé depuis ces derniers jours.
Cela faisait plus d'un mois qu'il était rentré en contact avec l'ex-SMNM, la Section Médicale Ninja Mobile qui avait elle aussi été prise de cours lors du coup d'état de Danzô, alors en mission. Nombreuse étaient les factions de la SMNM qui avaient refusé de se plier aux ordres du nouveau chef. Il y a un temps, Rin faisait partie de ce groupe-là, mais les missions étaient longues et périlleuses et étaient tenues secrètes. Du coup, Kakashi n'avait plus eu de nouvelles depuis près de quatre ans, donc il avait conclut qu'elle était morte.

- Kakashi-sensei?
- Qu'y-a-t-il?

En effet, ce ne fut pas un "mhn" dérangé mais un "Qu'y-a-t-il" occupé qui lui répondit. Naruto savait pertinemment que son maître pensait à quelque chose à laquelle il n'avait pas l'habitude de faire.
Le jeune garçon sentit la lourdeur de son regard se poser sur lui et cligna des yeux comme pour apaiser ce fardeau.

- Plus que combien de jours?

Cette question, ce n'était pas le premier à la soulever. Kakashi avait croisé bien des civils qui le lui avaient demandé quand se terminerait enfin cette croisière infernale. La première fois, il avait répondu presque en bégayant, n'ayant lui-même pas l'habitude de se poser ce style d'interrogation qui ne le menait nulle part. Après tout, un ninja vivait au jour le jour, non dans le futur car pour lui il était aussi incertain qu'un bateau qui tangue au milieu d'une mer déchaînée par une tempête glaciale.

Mais en y repensant et en prenant ne serait-ce qu'une once de recul, il s'était rendu très vite à l'évidence qu'au fond c'était lui l'idiot et non le petit peuple qui avait les orbites toujours plus en avant que de ce qu'ils pouvaient être. Prévoir l'avenir était souvent synonyme d'anticipation, et le Jounin considérait ceci comme une marque de sagesse, comme quoi il ne suffisait pas d'être Kage ou tout simplement porter le Haut titre de Shinobi pour être sage. Et Naruto était déjà quelqu'un de sage. Tout comme son père.

- Si tout se passe à peu près comme je l'entends, une vingtaine, peut-être plus, commença-t-il en dirigeant son angle de vue vers l'horizon voilé par des nuages gris. Mais...

Il continua son "mais" en un long soupir. Le chunin ne dit rien. Il savait. Il ne disait rien par ce qu'il savait ce qu'était en train de sous-entendre son sensei. En ces temps de fugue, les mots qui sortaient de la bouche des "Leader" étaient truffés de sous-entendus. Mais il voulait entendre la vraie version de Kakashi.
Il contempla un instant son maître d'un air grave qui lui était devenu naturel malgré son caractère jovial. Il savait toujours ce que les gens pouvaient annoncer.

- Mais il est fort probable que nous soyons retardés, termina le ninja copieur.

Encore du sous-entendu, Danzô lui-même était mis en évidence dans sa phrase aussi courte fut-elle. Le fils du Croc Blanc regarda un instant son jeune disciple d'un air qui ne lui correspondait certainement pas, ou plus. C'était un regard mélancolique, voir brisé. Naruto savait qu'il lui faisait penser à son père, le Yondaime. Mais cela ne dura qu'une fraction de secondes avant que sa seule prunelle visible ne se courbe en arc de cercle et que sa main vienne à la rencontre de son épaule.

- Allez, reposes-toi. Nous reprenons la route dans quelques heures, ajouta-t-il simplement avant de se lever et de partir d'un pas souple et léger.

Cela faisait maintenant un bout de temps que Kakashi ne lui ébouriffait plus les cheveux en signe d'affection. Il le considérait comme un homme, depuis le jour où il les avait tous sortit d'une grosse "merde" (et oui, c'était le terme exact). Après tout, pourquoi considérer un ninja comme un enfant alors qu'il ne l'a jamais réellement été?



L'air était froid et lourd. Cela faisait plus de six heures qu'ils avaient quittés cette plaine où Naruto s'était réveillé après avoir misérablement dormi pendant quinze longues heures.
Encore s'estimait-il plutôt chanceux de s'en être sortit, cela aurait pu être bien pire. Shikamaru n'avait pas oublié de le lui faire rappeler... "Mais quel idiot! Il faut toujours que tu te défiles! Et dire que Kakashi-sensei te traite comme un adulte alors que tu nous cueille la galère toutes les cinq minutes!".
Ça c'était plutôt parce qu'il était sortit de sa bulle "flemmarde" pour rentrer dans sa bulle "inquiétude". Le jeune Nara avait beau avoir grandit lui-aussi mais il passait souvent d'un extrême à l'autre.
Mais Naruto l'avait regardé d'un air qui signifiait: "Je ne te le ferais pas remarquer...".

Lui aussi était dans la même galère. Par chance (ou malchance) il se trouvait avec Naruto pendant le coup d'état et ils avaient fuit ensembles avant d'être recueillis par Kakashi. Du coup, Shikamaru était un peu plus actif que prévu. Bien sûr, il pouvait toujours feignanter quand ça lui chantait, mais il était beaucoup moins occupé à regarder les nuages ces temps-ci. Il pensait souvent à ce qu'était devenue Kurenai et son enfant à peine né. Il les avait vus rejoindre un convoi clandestin et quand il avait demandé l'avis du ninja copieur, il avait alors prit le ton le plus rassurant qu'il puisse avoir.

"-Kurenai est assez débrouillarde. Depuis les nombreuses années que je la côtoie, je suis quasiment sûr qu'elle s'en soit tirée, surtout s'agissant également de la vie de son fils."

Puis, il s'était tut, laissant Shikamaru sur ses mots. Le jeune homme s'était alors contenté de penser et de se fournir des questions et des réponses pour se préparer au meilleur...et au pire. Son père lui aurait certainement répondu: "Laisse tomber fils.

Tu te foules trop pour une femme!" S'il avait été saoul, il aurait peut-être imaginé qu'il serait tombé amoureux de la femme de son ex-sensei et lui en aurait collé une belle. Mais il se serait alors trompé. Il avait promis de protéger Kurenai et son enfant sur la tombe d'Asuma. Et pour un ninja une promesse doit belle et bien être tenue. Même si c'était galère à tenir.

Naruto regarda son ami d'un œil pleins d'interrogations. C'était vraiment un spectacle étrange de voir Shikamaru soucieux.
Il était sûr que dans le groupe ils affichaient tous une tête différente mais le chuunin était quelqu'un de vraiment particulier. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent à contempler le ciel noir jonché de lumière pâles voilées par l'épais manteau ténébreux.

Ce fond obscur étoilé était celui que l'on pouvait observer de Konoha, il y a un bon moment. Les couleurs avaient semblé se ternir et l'espace noir s'assombrir. Le vent soufflait une légère brise qui caressait la peau devenue blanche et fragile des deux ninjas. Ils observaient et se rappelaient.

- Tu te souviens de la forme qu'avaient les nuages? demanda subitement Shikamaru, perdu dans ses pensées.

Son collègue tourna la tête pour le regarder d'un air trop paisible. Ils avaient tout oublié de leur village natal. Rien n'était resté, odeurs, lieux, chaleurs et joies, tout n'était plus qu'un doux rêve qui leur était lointain et oublié. La seule chose dont ils ne pourraient jamais en perdre l'image était le village qu'ils avaient laissé: flammes et désolation.

- Non, finit-il par répondre. Le seul truc que l'on peut voir et sentir, ce sont les nuages gris et chargés, les nuits fraiches et sans étoiles et l'odeur acre de la boue et de la moisissure.

Ce fut ainsi qu'il construit sa réponse. Ils devraient faire de leur environnement un lieu aussi accueillant que Konoha pour pouvoir le revoir un jour. Le jeune Nara considéra un instant son ami d'un regard sérieux.

- Si seulement j'avais pu me souvenir des étoiles, conclut-il.

Et ils étaient d'accord sur le même point.




La suite prochainement =)



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