Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: MPD et autres histoires

MPD. Pour Multiple Personnality Disease. Je m'appelle Gaara.
Classé: -12D | Spoil | Spirituel / Tragédie | Mots: 5786 | Comments: 18 | Favs: 15
Version imprimable
Aller au
Garok (Masculin), le 30/11/2009
Ca fait longtemps, hein ? Voilà pour ceux qui attendait, et pour les autres aussi.



Chapitre 3: red light



La première chose qu’on fait en sortant de taule, qu’on soit en fin de peine, libéré pour bonne conduite, ou bien évadé, c’est aller au putes. D’avoir pas baisé, pendant des mois, des années, ou plus, ça rend dingue, et on ferait n’importe quoi pour une femme. Même payer.

Je m’appelle Kisame. Hoshigaki Kisame. J’étais en cavale après avoir charcuté à grands coups de dents un gardien, et avoir réussi la première évasion de mon centre de détention.

Aux putes, j’attendais dans l’antichambre, sur la banquette en velours cramoisi, à côté d’autres mecs comme moi, d’autres tueurs. On se regarde tous en coin, méfiants. On est tous des tarés, n’importe lequel peut tout d’un coup sortir un flingue et buter tout le monde ici.

Et puis, la lumière rouge nous rendait tous paranos.

Dans toutes les antichambres de tous les bordels de tous les macs du monde, la putain de lumière est rouge. Les macs croient que c’est une lumière érotique. Que ça excite le client. Les macs ne baisent pas au bordel, et ça se sent. Cette lumière, elle est pas érotique, elle est meurtrière et étouffante, et les seuls à être à l’aise dedans, c’est les psychopathes.

Et le type à côté de moi, la lumière avait pas l’air de le gêner. Il se tenait droit, regarde fixe. Il n’était pas immense, pas baraqué, pas moche, plutôt beau gosse, même, plutôt fin, mais il me foutait plus les jetons que n’importe lequel des autres monstres. Il avait des cheveux longs et bruns, il les attachait en bas de sa nuque. Il avait le visage comme une fille, encadré par deux épaisses mèches. Des cernes lui descendaient bas sur les joues. Son regard était fixe et vide, comme un cadavre qui se serait mis à marcher, ou un trou noir.

J’arrivais pas à me décrocher de lui. Il le sentait. Il a tourné les yeux vers moi, ce regard si fixe, si vide, de cadavre qui se serait mis à marcher, ou de trou noir.

Au fond, tout au fond, de la mélancolie.

Il parle tout d’un coup, et sa voix atone et claire d’adolescent me fait sursauter :

-Tu es Hoshigaki Kisame. Tu t’es évadé il y a trois jours en tuant un gardien.

Il ne demande rien, il affirme.

Puis il ajoute :

-Je suis Uchiha Itachi.

Son nom me disait quelque chose. Je me suis souvenu. C’était ce môme qui avait massacré toute sa famille, sauf son petit frère, il y avait quelques années. Libéré pour bonne conduite.

-Au suivant, appelle une fille qui vient de se libérer.

C’est à son tour. Il se lève. Alors que tout le monde ici a la tête enfoncée dans des épaules qui roulent, lui a gardé sa démarche d’enfant de riches. Et va savoir pourquoi, j’ai encore plus les jetons.

Alors que j’attends mon tour à moi, j’essaie de me rappeler ce que j’ai lu de lui dans les journaux, avant d’aller au trou. Il y a cinq ans, il s’est introduit dans la réserve des armes confisquées du commissariat central de Tokyo où sa famille régnait, et, de là, les avait tous massacré, sauf son petit frère, en une semaine. Puis il s’était rendu. Quand le juge lui avait demandé pourquoi il avait fait ça, il avait répondu que ça lui était venu comme ça. On lui avait collé vingt ans de sursis, dix ans fermes, mais seulement cinq années incompressibles. Il a fait ses cinq ans sagement, et on l’a libéré. The end.

-Au suivant !

C’est mon tour.

Quand je sors, j’ai une surprise. Il est là, adossé contre le mur, qui m’attend. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais je sais que c’est moi qu’il attend. Peut-être que tout les autres ont l’impression d’être attendu par lui. Pourtant, c’est bien vers moi qu’il se dirige.

Plus petit que moi, il me domine quand même, et me dit :

-Je n’ai pas d’endroit où dormir. Je vais avec toi.

-Moi non plus, j’ai pas de pieu.

Je mens.

-Tu mens, il me dit, les évadés ont toujours un endroit où dormir, une planque, ou bien ils ne s’évaderaient pas. Emmène moi chez toi.

Je soupire pour faire semblant de pas avoir peur, et je répond :

-D’accord.

Ma planque est simple : une salle de bain avec une douche, une cuisine/salon avec une table, quatre chaises, une télé dans un coin et un canapé en face, une chambre avec un lit. Les murs sont bouffés d’humidité, le papier peint se décolle, c’est crade et poussiéreux. Une seule ampoule faiblarde éclaire chaque pièce.

Direct, il va se poser sur le canapé, attrape la télécommande que j’ai quittée il y a trois mois, et allume la télé.

-On parle de toi, lance-t-il.

Je m’assois à côté de lui.

Le présentateur a une tête de con, et j’aime pas du tout qu’un gland comme lui parle de moi.

-Faits divers, maintenant, on n’a toujours pas retrouvé la trace de Hoshigaki Kisame, évadé lundi de la prison de…

Je zappe, et tombe sur les variétoches. Ce mec du journal m’énerve. Sans un mot, Itachi prend la télécommande, et rebascule sur les infos. Je n’ose pas protester, même si je sais que je pourrais lui casser la gueule.

-Hoshigaki est un dangereux criminel, continue tête-de-gland, qui a commis de nombreux rackets, braquages et cambriolage, se terminant souvent de manière tragique. D’après le personnel de la prison, il se serait enfui en direction de la ville, nous enjoignons donc la population à se montrer très prudente, et à éviter toute sortie inutile après le coucher du soleil. Maintenant, passons aux actualités sportives, et pour cela…

Itachi a coupé. Il me regarde, et me dit :

-Tu devrais faire attention à l’actualité qui te concerne, et oublier que la tête du journaliste ne te plaît pas.

Ce type est télépathe, ou quoi ?

Itachi a dormi sur le canapé, et moi dans le lit. Quand je suis sorti de la chambre, il regardait dans le frigo.

-Cherche pas, je lui lance, j’ai rien à bouffer.

Alors il abandonne.

Il prend les clés et me signale, comme si j’en avais besoin :

-Je sors.

-Et si moi je veux sortir ? je réponds.

-Tu restes là. Tu es recherché, alors tu ne te montres pas.

-D’accord.

L’instinct de soumission. Ce môme m’écrase complètement, et même lorsqu’il sera parti, j’oserai pas foutre un orteil dehors, et il le sait, et c’est pour ça qu’il peut se casser tranquillement comme ça.

Il sort.

Il revient deux heures plus tard. Il a fait les courses. Avec quel argent ? Il a dû tout dépenser son aide à la réinsertion aux putes, hier soir.

-J’avais anticipé ma sortie de prison, il m’explique, et j’avais caché de l’argent.

Puis il me lance quelque chose.

-Tiens, c’est pour toi.

C’est un pistolet mitrailleur, neuf millimètres, munition parabellum. Qui veut la paix…

Il se débarrasse de sa veste, sort d’un des sacs de provision deux desert eagle.

-Ça, précise-t-il, c’est pour moi.

Je dois avoir l’air interrogateur, parce qu’il m’explique :

-Ils étaient avec l’argent.

-Oh.

-Demain, nous irons chercher un travail. Un qui peut nous offrir une protection efficace, si possible.

« Nous irons nous chercher un travail » : il cause comme un bouquin.

-D’accord.

On a trouvé du travail, et avec protection efficace. Désormais, quand le boss de Suna se déplace, il a deux ombres derrière lui : la mienne, énorme, et celle d’Itachi, mince et glacée.

Ça dure quelques temps comme ça. Parfois, Itachi est détaché de la protection comme « délégation auprès des parties adverses ». Ça sonne tellement faux que même moi je pige, mais les officiels sont bien payé pour gober, et les officieux pour comprendre.

Un jour, ça faisait un an et demi à ce moment là, c’est la réunion annuelle des pontes. Je monte la garde à la porte, et Itachi à l’intérieur.

Les mecs rentrent. Le dernier referme la porte derrière lui.

Un coup de feu. J’entre. Itachi est en plein carnage. Et comme il est le seul armé parce que c’est moi qui garde toute leur quincaillerie, personne ne peut riposter. Il m’aperçoit du coin de l’œil. Nous nous comprenons instantanément.

Le temps que je dégage mon arme, il m’a tiré dans le bras. Putain, il est bon ! Puis je sens une autre balle, celle-là dans mon ventre, puis une troisième, dans le poumon. Cette fois, je m’effondre.

Le silence retombe. Les nuages de gaz se dissipent.

Juste à côté de mon visage, une chaussure blanche écrase mon sang. Ça éclabousse mon visage. Difficilement, je me cramponne au revers du pantalon de soie, et lève le regard. Lui baisse le sien. Il est tout en blanc, il à les cheveux rouges et les yeux verts, il a d’énormes cernes et un tatouage sur le front. Amour.

Itachi s’approche.

La lumière est rouge, ses yeux aussi. Flippant.

Je l’entends armer son pistolet ; puis plus rien.



Même si vous me méprisez profondément comme auteur et comme humain, je dirais même surtout si, laissez un commentaire.



Chapitres: 1 2 [ 3 ] 4 Chapitre Suivante »



Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: