Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.
Neji est chargé d'éliminer le clan Chenyang car il peut se révéler dangereux pour les Hyûga.
Abandonnant sa bien-aimée, et cousine, Hinata, il se met en route pour accomplir son devoir. Le soir du massacre il rencontre la belle princesse héritière des Chenyang, Tenten. Il est immédiatement envouté par son charme, et la laisse donc s'enfuir. Ce geste lui interdit de revenir chez lui, étant considéré comme un traître.
Il décide donc de rejoindre Tenten.
Minsky (Féminin), le 27/09/2009 Note avant lecture 1 : Un saï est une arme japonaise. (je parle pas de Saï-l-insensible de Naruto) C'est l'arme de la tortue ninja rouge, Raphaël (pour les fans de Tortues Ninjas).
Note avant lecture 2 : Le shogunat est le système politique des shoguns. Le shogun (littéralement « grand général ») est au début de la période Heian (794-1185) un commandant militaire de rang princier. C'est un vassal de l'empereur. En gros, l'empereur représente le pays, mais est éloigné de la politique. Un peu comme la reine d'Angleterre.
Note avant lecture 3 : Correction de Kokonut. ♥
Note avant lecture 4 : Attention ça saigne beaucoup.
Note avant lecture 5 : Comme on m'a posé la question, je précise, je ne parle pas japonais (si je sais dire Baka ! Et compter jusqu'à dix). Pour les titres de chapitres, j'utilise un dico. Déçu ?
Chapitre 3: Yowaki
Chapitre 3 : Yowaki
(Yowaki = faiblesse de caractère)
Une douce et délicieuse chaleur enveloppe le corps de la jeune fille endormie. Hinata sent les couvertures sur elle, les draps lui caressent le visage. Elle est apaisée dans cet environnement si calme. Elle est protégée par un cocon aux airs maternels. Pour la première fois depuis des jours, elle est bien, elle ne pense plus, elle est presque heureuse.
Mais cette atmosphère s’envole avec la simplicité qu’a le vent de chasser la fumée. L’air se refroidit, une vague de frissons parcourt le dos de la demoiselle, une violente douleur dans son ventre la crispe et la fait se replier sur elle-même, les genoux sous le menton, et s’accompagnant à cela, un horrible mal de tête.
Elle était dans le jardin d'Eden et la voici précipitée en Enfer en un claquement de doigts. Son estomac est prêt à éclater, libérant ainsi un flot d’acide dans son organisme, tandis que plus haut, dans son crâne, une bombe au tic-tac oppressant annonce une explosion imminente qui détruirait ses pensées et ses songes. Ses yeux la brûlent, consommés par les flammes de la fièvre.
Une main se pose sur son front perlant de sueur, elle ressent ensuite une légère piqure dans son avant-bras, puis tout s’éteint, elle replonge.
Hinata ouvre lentement les yeux. Tout est flou et embrumé autour d’elle, comme lorsqu’on se trouve au fond d’un lac. Les couleurs sont confuses, cristallisées, le paysage se résume à une étendue sombre, composée de petites taches qui sont censées représenter des objets ou des êtres dont on ne devine les contours qu’à un mètre de soi.
La du rose, ici du noir, un peu de blanc, beaucoup de beige.
Elle est coupée du monde, prisonnière d’une bulle d’eau, à l’apparence fragile et frêle. Hinata ne sait plus quoi penser, plus quoi dire ou faire ; elle se perd dans un lieu inconnu. Peu à peu le voile se lève et ses esprits reviennent. Elle est allongée sur quelque chose de mou et à ras du sol, du tissu blanc et doux l’entoure. La Hyûga comprend qu’elle repose sur un futon. Le brouillard se dissipe doucement, permettant à la jeune fille de découvrir une pièce qu’elle reconnait à la couleur des murs, à l’odeur d’encens et aux meubles d’ébène. Elle n’est pas seule. Elle distingue également sa petite sœur près de sa couche. Son père, lui est occupé avec une jeune fille aux cheveux roses.
« Que fait Sakura ici ? se demande-t-elle en son for intérieur. Et moi, pourquoi suis-je dans mon lit ? Je suis pourtant certaine de m'être levée. »
Elle essaye de se redresser sur le matelas, elle place ses coudes de chaque côté de son corps et se hisse doucement, se servant de ses bras comme béquilles.
Une fois en position assise, la jeune fille regarde sa sœur qui observe le paysage par la fenêtre. Elle tente de l'appeler mais ne parvient qu'à souffler un faible « Hanabi ». Elle recommence mais les mots ricochent dans sa gorge sans parvenir à remonter jusqu'à ses lèvres, comme s'ils se prenaient dans les cordes vocales, sans pouvoir sans dégager. Devant si peu de réussite, la Hyûga se résout à tirer la manche de sa cadette. Cette dernière réagit instantanément au contact, elle se retourne et prend la malade dans ses bras, ignorant le visage étonné de celle-ci.
Hiashi et Sakura, qui ont été interrompus par la fillette, se trouvent désormais près du lit.
La rose pose les quelques questions de rigueur dans le domaine médical, mais ses mots sonnent faux et on devine aisément qu'elle tente de dissimuler le contenu de sa précédente conversation. Et de quoi pouvaient-ils parler, à part de l'état de l'héritière Hyûga ?
Hinata sait que quelque chose se cache derrière cette discussion et peut-être n'est-ce pas seulement à son sujet, peut-être que leurs bavardages portaient aussi sur Neji.
La Hyûga refuse de rester dans l'ignorance, et puis c'est sûrement important, vu les airs graves qu'affichent la doctoresse et son père. Elle interroge Sakura sur la cause de son évanouissement, peut-être révèlera-t-elle leur conversation par la même occasion...
« Sakura, articule doucement la malade. Que m'est-il arrivé ?
- Hinata... Je... Comment dire... hésite la jeune femme. Nous connaissons désormais la cause de tes nausées.
- Vraiment ?
- Euh oui, ajoute Sakura, essayant de ne pas prêter attention aux yeux étonnés de sa patiente. »
Puis, avant de poursuivre, elle lance un regard oblique au chef de clan qui comprend instantanément sa demande.
« Hanabi sort, ordonne Hiashi. »
La gamine obéit sans faire de façon, comprenant la gravité de la situation.
« Hinata, reprend la doctoresse. Voilà tu étais, il y avait encore une ou deux heure, enceinte. Mais l'enfant est mort. »
Elle a débité cette phrase à une vitesse impressionnante, un bombardier largue sa cargaison rapidement, de peur qu'elle ne lui explose au nez.
Une bombe.
C'est exactement l'effet provoqué sur l'héritière. Elle reste plusieurs minutes à fixer le mur avec des yeux transparents qui regardent sans voir, qui ne veulent pas voir, qui ne veulent pas croire.
« L'enfant est mort. »
En d'autres termes : « Tu l'as tué ».
Désespérée par la fuite de Neji, elle s'était laissée aller et voilà ce qu'il en résultait. Comment a-t-elle osé assassiner son enfant, leur enfant ?
Les larmes coulent doucement sur ses joues tandis que sa main se referme sur son bas-ventre pour pouvoir y constater l'absence de ce petit être. Sakura la prend dans ses bras mais elle ne réagit pas, elle continue de fixer son mur avec ses yeux morts.
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Les lumières sont éteintes, les rideaux tirés, la portes fermée. Hinata est assise sur son lit. Il doit être aux alentours de minuit mais la jeune fille ne parvient pas à trouver le sommeil. Toute la nuit, l'idée d'en finir lui a caressé la tête, mais après avoir passé cinq heures à y réfléchir, elle comprend que ce n'est pas la bonne solution. Elle sait que se tailler les veines ne ramènera ni Neji, ni son enfant, au contraire cela ne ferait qu'un mort de plus, cela amènerait à nouveau tristesse et peine.
Après maintes réflexions, elle a déniché le problème. La mort de son bébé et la fuite de Neji ne sont pas dues au hasard, elles sont dues à sa faiblesse à elle. Si elle avait été plus forte, son cousin serait à ses côtés et son enfant dans son ventre.
Hinata a la solution. Une solution simple, rien de bien extraordinaire, elle se demande même pourquoi elle n'y a pas pensé plus tôt. Sûrement par désintérêt, après tout, elle n'en a jamais eu le besoin.
C'était décidé, demain elle mettra son plan à exécution.
O0o¤o0O
Au pied d'une cascade, une silhouette aux lignes fines se détache du bleu transparent de l'eau. L'eau, qui semble tomber du ciel, s'abat en gouttelettes sur son visage et ses épaules dénudées. Ses cheveux bruns, humidifiés, se collent sur son dos en plusieurs paquets de mèches.
Après être restée de nombreuses minutes sous le jet d'eau naturel, elle s'écarte de la chute et regagne le bord à la nage. Elle se munit d'une sorte de drap et entoure son corps dans le pan de serviette improvisée. Elle se sèche avec vigueur, laissant le tissu traquer puis absorber l'eau. Elle attrape ensuite un pantalon noir large resserré aux mollets et le fait glisser le long de ses jambes, le remontant jusqu'à ses hanches. À l'aide d'une bande blanche, elle emprisonne sa poitrine, qu'elle recouvre d'un haut grillagé et d'une veste à manches vastes et qui se ferme à la manière d'un kimono, grâce à une épaisse ceinture.
Elle termine par se chausser d'une paire de sandales couleur encre. Ses cheveux, eux, n'ont pas la chance de sécher, elle les noue rapidement en deux chignons serrés.
Une fois habillée, elle glisse un couteau dans sa ceinture, y attache un katana et range des shurikens et des kunaïs dans un fourreau au niveau de sa cuisse. Elle jette une cape obscure sur ses épaules pour camoufler son arsenal et aussi se protéger des éventuelles intempéries.
Une fois prête, la jeune fille quitte la cascade et s'enfonce dans la forêt qui s'étend devant elle. Elle marche plusieurs minutes, puis elle s'arrête au beau milieu des arbres.
La brune reste immobile, les yeux fixés sur un point invisible et soudain elle articule d'une voix lente et neutre :
« Combien de temps encore allez-vous être sur mes talons ? »
Un léger bruissement se fait entendre, puis une masse noire saute d'un arbre situé derrière la jeune fille. L'ombre pose un genou à terre et baisse la tête en signe d'excuse, et la brune se retourne et la détaille. Enfin le détaille : c'est un homme peu âgé. De longues mèches encre dévalent ses épaules et de grands yeux blancs soutiennent le regard inquisiteur de la demoiselle. Celle-ci tressaute, recule et dégaine son katana, qu'elle tient devant elle.
« Encore toi, crache-t-elle, sur la défensive. Que me veux-tu ? Pourquoi me suis-tu ? »
L'autre ne répond pas mais il se relève, provoquant un nouveau sursaut de la part de la jeune fille qui s'accroche fermement à l'arme qu'elle brandit plus haut encore.
« Réponds ! ordonne-t-elle. Que fais-tu ici ? Pourquoi n'es-tu pas avec le reste de ton clan ? De ton stupide clan ?
- Je ne peux pas retourner dans ma famille, déclare-t-il d'une voix calme et posée qui contraste étrangement avec la hargne de son interlocutrice.
- Et pourquoi cela ? Parce que tu n'as pas fini ta sale besogne ? Tu n'as pas assez tué ? Tu veux encore faire couler du sang inutilement ?!
- Je n'ai nullement envie de vous tuer, dit-il en s'avançant vers elle.
- Alors pars ! Disparais ! Ou alors c'est moi qui te tue.
- Vous en êtes incapable et vous le savez parfaitement. »
L'homme est désormais à un mètre devant elle. La pointe du katana lui touche le torse. Il la fixe de son regard blanc imperturbable. La jeune fille ne bouge pas, s'accrochant fermement au manche de son épée. Quelques minutes s'écoulent ainsi, les deux jeunes gens se tiennent l'un en face de l'autre, immobiles, avec en fond sonore le chant des oiseaux. Puis, jugeant la situation de plus en plus ridicule, Tenten rengaine son arme avec le même effet qu'un chat qui rentre les griffes.
« Pourquoi me suis-tu ? », lui demande-t-elle, pas encore tout à fait prête à lâcher le morceau.
L'homme lui tourne le dos et va s'assoir sur une souche d'arbre sous le regard suspicieux de la demoiselle. Il hésite un moment, cherchant les bons mots pour calmer la princesse, pour ne pas l'inquiéter. Un temps passe, renforçant l'agacement de Tenten.
« Vas-tu te murer longtemps dans ton silence ?
- Pour tout vous dire, le fait de vous avoir laissée en vie me transforme en traître et je ne peux, par conséquent, rentrer chez moi. J'erre donc, et comme je vous ai vue et que je n'aime pas rien faire, je vous ai suivie. De plus, je vois qu'aucun de vos shinobis qui ont réussi à s'enfuir ne vous escortent. Ce n'est pas très prudent de laisser une princesse sans défense.
- C'est toi qui dis-ça ? réplique-t-elle en esquissant un sourire amer. Et bien, ne t'inquiète plus. Je sais me défendre et je n'ai nullement besoin d'un garde du corps, et encore moins d'un assassin ! »
Son ton ne laisse place à aucune contestation. Le Hyûga se lève et repart docilement dans la direction opposée à la jeune fille. Cette dernière le regarde s'éloigner, s'assurant qu'il ne revienne pas. Lorsqu'elle ne voit plus de lui qu'une silhouette noire et floue, elle fait volte-face et s'en va à son tour.
La princesse n'a pas fait dix mètres qu'une pluie d'hommes en noir dégringole des arbres et l'encercle. Les rayons du soleil font réfléchir l'acier de leurs diverses armes. La jeune fille comprend que les brigands attendaient le départ du Hyûga pour l'attaquer. Il faut avouer que les yeux blancs sont tristement célèbres dans tout le pays et personne de censé ne se risquerait à provoquer les possesseurs du Byagukan.
Réprimant une irrésistible envie de se gifler pour avoir ainsi rejeté le jeune homme, la brune se met en position de combat, les jambes espacées d'environ cinquante centimètres, le pied droit en avant, une main sur la pochette où sont rangées toutes ses armes de jets, l'autre main se trouvant devant elle, à la verticale, la paume face à ses adversaires.
Elle juge ses ennemis quelques secondes avant qu'un premier lancer d'étoiles ninjas n'ouvre les festivités. Elle fait un bond de côté, roule dans la poussière, avant de se rétablir, genoux à terre et katana dégainé. De son épée, elle renvoie les shurikens qui l'assaillent, puis se relève et court en direction des opposants les plus proches. D'un coup de lame latéral, elle en tue trois qui tombent sur la terre battue. De leur gorge ouverte jaillit une fontaine de sang qui éclabousse leur assassin et se mêlent à la sueur qui perle sur son front.
Profitant de l'élan de sa course, Tenten tourne ses talons en maintenant sa lame à l'horizontale, repoussant ainsi de nouveaux assaillants. Puis un duel s'engage entre elle et un des hommes. Les épées s'entrechoquent dans un bruit de métal fracassant. Plusieurs fois, elle perçoit l'acier s'enfoncer dans sa chair, plusieurs fois elle sent le sang couler le long de son corps, plusieurs fois elle parvient à meurtrir son adversaire, ainsi que quelque- uns de ses comparses qui se mêlent de temps à autre au combat. À chaque coup qu'elle porte, elle en reçoit d'autres en retour. L'image du combattant en face d'elle agit comme un miroir, le duel les a tous deux transformé en corps vidé de leur esprit logique, qui n'ont qu'un but : éliminer l'autre et ne plus prêter attention aux blessures grandissantes qui déchirent leur peau.
Tenten use de pirouettes et de feintes pour parvenir à contenir l'ennemi qui se rapproche dangereusement d'elle.
Soudain, son adversaire bloque l'arme de la princesse avec son saï et d'un mouvement du poignet, l'envoie voler dans les airs. L'acier tournoie un moment, donnant l'impression de planer tel un oiseau et renvoyant les rayons du soleil en étincelles blanches.
La jeune fille, déstabilisée par ce revirement de situation, ne voit pas arriver le coup de pied qui la projette sur plusieurs mètres avant qu'elle ne fasse la dure rencontre d'un tronc d'arbre. Lorsqu'elle rouvre les yeux une demi-seconde plus tard, elle n'a que le temps d'entr'apercevoir une salve de shurikens prêts à s'enfoncer dans sa chair. D'un mouvement brusque et rapide du bassin, elle fait passer ses jambes au-dessus de sa tête, entraînant ainsi une roulade sur l'arbre. Elle se rétablit au moment où les étoiles s'abattent dans l'écorce, à l'endroit exact où elle se gisait une seconde plus tôt.
Se servant de ses jambes comme force de propulsion, elle se jette sur un nouvel adversaire, kunaï dégainé, qu'elle va planter au milieu du front de son ennemi.
Cependant, cette attaque a laissé aux autres hommes une ouverture. La dizaine de shinobis restant encercle la jeune femme, bloquant par cette manœuvre chaque issue. Tenten est prise au piège. Elle cherche en vain une sortie. En l'air ? Impossible. Foncer sur l'un deux et créer un passage ? Trop risqué.
Le cercle se referme peu à peu sur elle. Sentant un peu trop l'aura dangereuse et meurtrière des ninjas, elle sort sa dernière arme : un simple couteau. Lorsque ses ennemis ne se trouvent plus qu'à un rayon d'un mètre autour d'elle, Tenten sait qu'elle est perdue, qu'elle va mourir.
Pourtant, elle voit quelque chose briller dans le ciel, qui, aller savoir pourquoi, lui redonne espoir. La jeune fille repense à son katana et aux étincelles de soleil qu'il a produites en s'envolant. Elle comprend de quoi il s'agit et se baisse en se protégeant la tête avec ses bras ensanglantés, au moment où une salve de kunaïs s'abat avec précision sur ses ennemis. Elle se relève doucement au milieu d'un champ de cadavres.
Ceux qui n'ont pas été tués de sa main, mais qui ont succombé lors de la pluie de poignard ninjas, gisent à terre avec l'arme plantée au sommet du crâne.
Tenten reconnaît cette façon de tuer, c'est exactement la même que ''cette nuit''. Elle regarde un instant les dépouilles, vérifiant qu'aucun ne se relève, et ensuite elle observe les alentours à la recherche de la probable cachette de son ''sauveur''. Un arbre centenaire, à l'écorce d'apparence rugueuse et aux branches noueuses, mais à l'allure, cependant, majestueuse et imposante, attire son œil. Elle fixe les feuillages avec un air légèrement provocateur. Une nouvelle fois, elle le voit sauter à terre. Elle le lorgne d'un regard suspect avant d'articuler un faible ''merci'' aux syllabes amères.
« Ne vous avais-je pas prévenu qu'il était dangereux pour une princesse d'errer seule ? demande-t-il avec le sourire de quelqu'un qui est heureux d'avoir enfin raison. J'ai finalement bien fait ne pas vous lâcher tout de suite.
- Tais-toi ! explose la jeune fille, je n'ai pas besoin de toi ! Et ce n'est pas parce que tu m'as sauvé la vie par deux fois que je vais te pardonner !
- Je n'en demande pas tant, princesse. Je m'assure juste que je n'ai pas renié mes origines pour que vous mouriez immédiatement. Et, tant que j'y pense, qu'avez-vous fait de l'enfant qui était avec vous ?
- Je ne suis pas assez idiote pour voyager avec une fillette de cinq ans. Je l'ai laissée dans un village, chez des gens de ma connaissance. Cela m'a attristée mais il n'y avait pas d'autres solutions.
- Je pense que c'était, en effet, plus sage. Par contre, vous, vous n'êtes pas assez protégée.
- Combien de fois devrai-je te le dire ?! s'exclame Tenten excédée. Je sais me défendre !
- Je vous ai laissé une chance de faire vos preuves à l'instant et ça ne m'a pas franchement convaincu. Vous n'aviez pas l'air de gérer la situation.
- C'est toi qui as envoyé ces hommes ?!
- Bien sûr que non, souffle le Hyûga en se massant les tempes, exaspéré par les reproches de la jeune fille et par son tutoiement. Je savais simplement qu'ils nous suivaient et comme vous assuriez savoir vous battre, je vous ai simplement mise à l'épreuve.
- Et après ça tu veux que je te fasse confiance ?! Mais pour qui me prends-tu ? Je n'ai pas besoin d'un manipulateur-assassin, ce sera donc un au revoir, déclare la brunette en tournant les talons, la tête haute.
- Et que feriez-vous si vous êtes de nouveau attaquée ?
- Ça sera différent. La prochaine fois, le combat sera équitable.
- Équitable ? demande le jeune homme avec un sourire moqueur. Toutes les princesses sont-elles aussi naïves ou êtes-vous juste une exception ? Je vais vous apprendre quelque chose d'utile : ici, il n'y a qu'une seule et unique règle, soit tu vies, soit tu meurs, un point c'est tout. »
Tenten rougit de sa bêtise. Elle n'a pas encore réalisé qu'elle n'était plus dans sa grande maison, que les combats qui se présenteraient à elle n'auraient plus qu'une issue, la mort de l'un des combattants.
Elle se croyait forte, parce que son père et ses frères qui l'entraînaient le lui disaient, parce qu'en combat amical, elle gagnait. Mais désormais, ses adversaires n'ont plus pour but de l'aider à progresser, lorsqu'ils attaquent ils vont jusqu'au bout et ne s'arrêtent pas un centimètre avant, comme durant ses leçons. Dans ce monde loin de tout et où le shogunat ne parvient pas à instaurer ses règles, seuls les plus forts survivent.
Une pensée pour ses parents morts lui traverse l'esprit. Elle serre les poings à s'en casser les phalanges pour ne pas craquer et se mettre à pleurer devant le noble Hyûga.
La princesse relève prestement la tête, et voyant son sauveur partir, elle l'interpelle :
« Au fait, quel est ton nom ? Un de vos amis l'avait prononcé l'autre nuit, mais je ne m'en souviens plus. »
Le Hyûga se tourne et la fixe de son regard blanc, cherchant une quelconque faille ou piège dans sa question.
« Hyûga Neji, finit-il par déclarer d'un ton quelque peu solennel.
- Quand à moi c'est...
- Tenten Chenyang, je sais.
- Mais comment tu...
- C'est ainsi que vous a appelée l'enfant cette nuit-là. Et, moi, je n'ai pas oublié.
- C'est une manie chez toi de sans cesse me couper la parole ?! s'emporte la princesse. »
À ces mots Neji étouffe un rire moqueur, ce qui ne fait que renforcer la colère de Tenten. Celle-ci lui passe devant, la tête haute, une grimace de dédain affichée sur son visage.
Puis, voyant qu'il ne lui emboîte pas le pas, elle s'arrête et lui demande avec ce regard méprisant et supérieur qu'on les aristocrates lorsqu'ils s'adressent au petit peuple :
« Alors tu viens ? À bien y réfléchir, tes talents de combattant ne me seront peut-être pas si inutiles. »
Neji la toise un instant, légèrement suspicieux. Que lui vaut ce retournement de situation ? Puis, se disant que, de toute façon, depuis le début, il ne parvient pas à cerner cette fille, il la suit avec résignation et incompréhension.
« Il faudrait peut-être songer à soigner vos blessures, Princesse, déclara-t-il d'une voix neutre. »
Et oui voilà la suite avec -oh- 10 mois de retard ! Je suis vraiment super désolé ! je m'en veux à un point impensable !
J'espère que cette suite que vous avez tant attendu (?) ne vous a pas trop déçu. (j'ai fait un effort, le chapitre est plus long que les autres !)
L'histoire commence vraiment à partir de ce chapitre. Nos protagonistes se sont rejoins, pour le meilleur et -me connaissant- surtout pour le pire.
Chers lecteurs, si vous continuez à me lire, sachez que je vous aime.