Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

Le monde a bien changé depuis la Mort de Pein et de ses six corps. Un Naruto en exil, une mystérieuse organisation qui fulmine de desseins obscurs, un désir de reconquête militaire pour un Pays bafoué, une fille ignorant son véritable destin dans les tourments de l'humanité... Quand Hinaru Hyuuga Uzumaki, la fille d'Hinata reçoit son titre de Genin, les choses changent. La paix n'est qu'illusion et la guerre se cache, tapis dans l'ombre de Kimare, une organisation scientifique de Kiri...
Classé: -12I | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 293605 | Comments: 150 | Favs: 161
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Sideral88 (Masculin), le 26/12/2015




Chapitre 61: Des Larmes de Nicotine



Des Larmes de Nicotine









« Il n'appartient pas à l'être humain de sauver son frère de la mort. Il ne peut que l'aimer »
Marie-Claire Blais







Village de Tokito – treize ans auparavant




Dans l’arrière cours de la somptueuse villa des Arame, un adolescent s’entrainait ardemment à frapper un mannequin de combat avec un bâton de rosier. Les yeux bandés par un morceau de tissu imbibé de sueur, il se concentrait à attaquer les points vitaux. Cœur, nuque, thorax, haut de la tête. Puis ce fut au tour des articulations : genou, poignet, hanche. Il répétait ses mouvements depuis des années, s’entrainant sans relâche, par beau ou mauvais temps. Agé de quinze ans tout justes, il passait son temps à vouloir égaler celui qu’il jugeait comme un véritable dieu dans la discipline : son frère…


- Hé… Iko ! Surgit une voix derrière-lui. Rentre, tu vas attraper froid !


En effet, il pleuvait à torrent. On était en plein milieu de l’après-midi mais les nuages obscurcissaient les montagnes de la région de Tokito, au point même qu’il fallait allumer les torches pour y voir quelques choses. L’intéressé se retourna calmement, la pluie ruisselant sur son torse dénudé. Pour un adolescent, Iko était devenu assez athlétique. Ses cheveux nuits lui arrivaient aux omoplates et ses yeux d’aigle si caractéristique de sa personne rayonnaient sur son visage fin. Le jaune or de ses pupilles était comme un don des dieux, une couleur des plus rares qui destinait à son porteur un destin hors du commun. Du moins, c’est ce que racontait toujours son frère…


- C’pas trois gouttes d’eau qui vont me forcer à me mettre à l’abri ! Répondit-il à travers le brouhaha de l’averse. Et puis, je n’ai toujours pas d’ampoule sur les mains. Ce n’est pas ce que tu m’as dit, Kaz’ ? D’arrêter uniquement quand mes mains ne pourront plus tenir mon arme ?

Le dénommé Kazumo afficha un sourire sincère à son frère. Accoudé contre le rebord d’une fenêtre, Kazumo contemplait les enchainements d’Iko avec intérêt. Depuis toujours, ce dernier était passionné par ce que faisait son grand frère. Etre un soldat, un homme d’arme, un homme d’honneur. Devenir le prochain sauveur de Tokito. Devenir un des meilleurs épéistes que ce monde n’aura jamais porté ! C’était son but le plus cher. Se sortir du train-train quotidien de la vie de simple civil, du fils à papa. Devenir quelqu’un. Devenir son frère…


- Demain matin, ce ne sont pas les ampoules qui vont te clouer au lit, mais une belle pneumonie… Expliqua Kazumo depuis la fenêtre.


A ces mots, Iko s’arrêta net. La pluie ruisselait sur ses cheveux trempés mais il ne tremblait pas de froid pour autant. Kazumo sentit le malaise et se redressa. Apparemment, il ne savait pas que son petit frère prenait ces entrainements aussi trop à cœur. Soudain, il le vit serrer des poings tellement forts qu’on pouvait apercevoir les veines se creuser sous sa peau blanche. C’est alors qu’il lui répondit :


- Je ne peux pas tomber malade. Je ne peux pas ressentir la douleur… L’as-tu oublié, grand-frère ?
- Ce n’est pas une raison pour te ruiner la santé, Iko. Répondit Kazumo d’une voix paternel. Le Tenkaichi n’est pas invincible, je te l’ai déjà maintes fois dit !
- Et pourtant… J’en ai marre de faire semblant d’être normal alors que de toutes évidences, je ne le suis pas !
- Là n’est pas la question. Il faut que père ne se doute de rien. Il faut que le monde entier ne se doute de rien. Ne te rappelles-tu pas de ce que je t’ai dit ? Tu ne maîtrises pas ce pouvoir. C’est ce dernier qui te contrôle. Le jour où tu inverseras la tendance, alors tu pourras te révéler au monde. Mais pour l’instant, continue d’agir comme un enfant de quinze ans le ferait !
- Quand est-ce que je saurai quand je serai maître de moi-même alors ? Se retourna-t-il en révélant son visage couvert de bleus et de sang.


Kazumo eut un pincement au cœur. Son petit-frère le regarda d’un air livide. Seuls ses yeux d’or semblaient rayonner de vitalité. Sa peau mat accentuait son apparence maladif, chétif et ce sang, si rouge, contrastait avec la faiblesse de ses muscles qui tremblaient d’épuisement. Iko était assez petit pour son âge. Il l’avait toujours été. Mais le petit Arame continua ses enchainements, tailladant le mannequin d’entrainement de coups nets et puissants. Soudain, une fumée blanche sortit des pores de sa peau. La pluie semblait s’évaporer avant qu’elle ne puisse toucher le corps d’Iko. Les bleus s’effacèrent comme neige au soleil et son sang semblait regagner l’intérieur de son corps, comme absorbé. Après quelques secondes, son visage était revenu à la normal. Mais les regards accusateurs de son grand-frère eurent raison de son obstination. Se résignant aux conseils de Kazumo, Iko poussa un soupir. En guise de dernier coup, il planta son arme dans le torse du mannequin, tellement fort que l’objet explosa sous le choc. Puis, il regagna l’intérieur de la villa sous le bruit du tonnerre qui grondait sur les montagnes de Tokito. Kazumo s’agenouilla devant lui pour être à sa hauteur, muni d’une serviette de bain qu’il posa délicatement sur la tête d’Iko. Alors qu’il épongeait la sueur, il lui dit :

- Tu sais. Tu n’es pas la seule personne « anormale » de ce monde, Iko… Il y a des personnes comme toi qui ont un pouvoir aussi puissant que le tien. A la différence près que ces gens se font haïr par les autres car ils sont différents. Toi, tu as de la chance de n’être entouré de personne qui t’aime, mais pour ça, il faut que tu continues à garder ton pouvoir secret !
- Qui sont ces personnes, grand-frère ? Demanda le petit Arame visiblement intrigué par cette révélation.
- Des personnes qu’on appelle des Jinchuriki. Des personnes qui abritent dans leur esprit, les démons que les Cinq Dieux ont chassés.
- Alors ces personnes sont mauvaises ? Elles sèment la destruction, c’est pour ça que les autres ne les aiment pas !
- C’est ce que disent les gens. Mais est-ce pour autant la vérité ? Demanda Kazumo en lui regardant droit dans les yeux.
- Les démons sont des créatures qui regorgent de pensées inhumaines. C’est pour ça que les Cinq Dieux les ont scellés ! C’est ce que dis papa en tout cas !
- Et, tu vas croire ce que dis père ?... Ou alors te forger ta propre opinion.


Ces paroles eurent l’effet d’un choc dans l’esprit d’Iko. Kazumo continuait de lui sécher les cheveux en l’emmitouflant sous la serviette. Quand il eut fini, il l’enleva et posa sa main sur l’épaule de son petit-frère.

- Si les habitants de Tokito savent que tu es capable d’enlever la vie, comme de la créer, crois-tu qu’ils continueront à te regarder comme il te regarde maintenant ?... Non ! Ils vont faire semblant de t’apprécier, mais en réalité, ils auront peur. Peur de ce que tu peux faire. Peur de ce que tu peux devenir. L’hôte d’un Biju vit la même chose. Il sait que ses amis, ses connaissances, et toutes les personnes qu’il côtoie ont peur de lui. Parce que la différence des uns fait la peur des autres. A la différence qu’eux, ils n’ont pas eu le choix. On leur a imposé de porter en leur sein, un démon haïs et méprisé par la population. Ne deviens pas comme tous ces personnes qui jugent et crois aux paroles de la masse, Iko ! Crée-toi ta propre vision du monde.

Sur ce monologue, Kazumo se releva en lui ébouriffant les cheveux. Iko fit la moue car il détestait quand il faisait ça. Puis, ils prirent la direction de la salle à manger. Sur le trajet, Iko s’arrêta devant une peinture qui trônait dans un couloir. L’art représentait le combat entre Kagutsuchi, le Dieu du Feu, contre le Kyuubi, un renard à neuf queues et aux yeux rouges comme le sang. Kazumo, voyant que son petit-frère s’était arrêté, regarda à son tour la peinture.

- Kurama qu’il s’appelle, si tu cherches son nom. Le démon Renard, le plus puissant des neufs.
- Tu crois qu’un jour, je rencontrerai le Jinchuriki du démon Renard ? Demanda-t-il en fixant le tableau.
- C’est à toi d’en décider.
- Tu crois qu’il est comme moi ? Un enfant capable de se guérir tout seul ? De survivre à des blessures que la plupart des êtres humains ne pourraient encaisser ?
- C’est très probable. Acquiesça Kazumo en se grattant la joue.

Alors qu’Iko continuait de regarder le tableau, Kazumo dégaina sa lame favorite qu’il pointa en direction de son petit frère. Curieux, ce dernier le regarda sans comprendre. Puis, d’un mouvement net et rapide, Kazumo lança sa lame en l’air, avant de la rattraper, ce coup-ci, par la lame, laissant le manche à quelques centimètres d’Iko.


- Je n’ai plus grand-chose à t’enseigner, Iko. Tu es devenu un excellent épéiste. Il est temps pour toi d’apprendre par toi-même.
- Kaz’ ?!...
- Je t’ai toujours dis que je te laisserais toucher ma lame favorite quand tu seras prêt… Ce jour est arrivé. Sourit-il alors qu’Iko empoigna la lame.
- Qui va m’apprendre le pouvoir du Tenkaichi ? Répliqua l’adolescent en plaçant l’épée devant lui.
- Lui ! Répondit son grand-frère en pointant du doigt le démon Renard peint sur le tableau.


Les yeux d’Iko se posèrent, à nouveau, sur la bête mythologique. Kazumo profita de cet instant pour laisser son petit-frère seul, le laissant avec sa lame. Iko continuait de regarder cet animal tout droit sorti de l’imaginaire sans se douter que Kazumo venait de s’éclipser. Soudain, il entendit des pas se rapprocher. Une porte coulissa, révélant son père emmitouflé dans un imperméable qui lui descendait jusqu’au cheville. Par réflexe, Iko le salua comme le voulait la tradition Arame. La tête légèrement baissé, les épaules resserrés et pas un mot. Saitora enleva son manteau et l’accrocha avant de passer à côté d’Iko, l’ignorant comme un vulgaire valet. Le petit Arame attendit qu’il soit rentré dans son bureau avant de se remettre droit. Alors qu’il s’apprêtait à prendre un bain, il entendit son père parler avec Kazumo. Ils avaient l’air d’avoir une conversation des plus sérieuses ce qui poussa la curiosité du petit Arame. Se collant discrètement derrière la porte en bois, il la coulissa silencieusement, ne laissant qu’un entrebâillement suffisant pour y voir quelque chose. Son père était assis sur son fauteuil, le regard contrarié, tandis que Kazumo le tenait en joue avec une lame acérée qui lui chatouillait la glotte.


- Tu n’aurais pas dû savoir…
- Difficile quand on a été témoin de ton crime « Père » ! Rétorqua Kazumo d’une voix contenue.
- Ta mère… a brisé une des seules règles qui se devait de rester inviolable ! C’est elle qui s’est condamnée toute seule ! Expliqua Saitora impassible. Je n’ai fait qu’apporter le jugement.
- En la transperçant de sang froid ?!


Les yeux d’Iko s’écarquillèrent. Kazumo et son père lui avaient toujours dit qu’elle avait été emportée par une pneumonie sévère. Mais la vérité semblait tout autre. Se forçant de ne pas crier, Iko plaqua sa main contre sa bouche. Il continua d’écouter la conversation, la boule au ventre, quand Kazumo rétracta sa lame, laissant le vieil Arame se redresser.

- Un jour viendra où vous payerez pour vos crimes, père !
- Tu es faible, mon fils…Tu n’es même pas capable de m’ôter la vie alors que tu en as le pouvoir.
- Votre mort ne m’apportera rien, si ce n’est qu’un infâme parfum de déception… Répliqua le mercenaire en rangeant sa lame dans le fourreau. Mais aujourd’hui, vous avez perdu bien plus que la vie…

Contre toutes attentes, Saitora se crispa, ses ongles s’enfonçant dans le bois vernis du bureau. Voyant Kazumo s’en aller, il se leva précipitamment, l’interpellant de tout son souffle.


- Tu es un Arame, Kazumo ! Tu dois être de mon côté, c’est ta seule option mon fils !
- Vos fils sont morts dès l’instant où votre folie vous a pris… Vous croyez aux prophéties ? Alors vous devriez savoir que votre existence est déjà scellée, peu importe vos choix !


De l’autre côté de la porte, Iko pleurait à chaudes larmes. Ses genoux tremblaient sous le choc. Peu à peu, il se décala lentement, rampant vers l’arrière avant de se relever et courir vers sa chambre. Dans le bureau, Kazumo ouvra en grand la porte sous les accusations de son père qui s’égosillait la voix, mais il n’en avait que faire. Aujourd’hui il avait pris sa décision. Aujourd’hui, il pouvait commencer ce qu’il préparait depuis des années. Iko n’avait plus rien à apprendre de lui… En guise d’au revoir, Saitora lui lança :


- Je te bannis, Kazumo !... Tu n’es plus la bienvenue chez toi ! Je te condamne à une vie d’errance. Tu m’entends ?! KAZUMO !


Sans se retourner, l’intéressé mit sa capuche avant de placer une cigarette entre ses lèvres. Saitora continuait de l’incendier de remontrances tandis qu’il tira une longue latte. Puis, il se retourna une dernière fois, écrasant le mégot à peine entamé, sur un buste de son père en marbre blanc, posé sur un buffet. La cigarette tomba par terre et l’Arame disparut sous les trombes d’eau qui tombaient dehors…

























Montagnes de Kirigakure no Sato





« Qu’est-ce que ?... »
Shinji Uzumaki




Sur la page, le nom « Iko » commençait à couler le long du papier, comme si l’encre n’arrivait pas à s’attacher. Shinji regardait, impuissant, son rituel échapper à son contrôle. Perturbé, il releva la tête en direction du responsable qui le fixait d’un air sombre. Les cheveux nuits de l’Arame valsaient au vent comme un rideau ténébreux, dégageant ses yeux d’or qui fulminaient d’un léger voile blanc. Soudain, il laissa tomber ses deux épées pour ne garder que celle qu’il tenait fermement entre ses dents. Pour la première fois, il l’a pris dans sa main droite. Au contact de sa peau, la lame se teinta d’un reflet virginal qui balaya la zone d’une lumière aveuglante. Au loin, Kazumo reconnut son épée, celle qu’il lui avait donnée lors de cette folle journée. Il ne l’avait jamais vu à l’œuvre car Iko ne s’en servait jamais. Mais aujourd’hui, le temps était venu…

De son côté, Naruto se dégagea d’Iko, suivi d’Hinaru. Le blond fixait Saitora à travers ses mèches blondes, l’incitant à le suivre. Le vieil Arame pouffa un rire jaune avant de le suivre de loin. Après tout, Naruto était sa cible depuis le début de cette guerre. Il n’allait pas se désister au dernier moment. La tension était palpable, entre la puissance du chakra du démon Renard qui coulait dans le corps du blond, l’épée de Kagutsuchi rayonnant de puissance dans la main de Saitora, le flux de chakra entre Shinji et le Dieu de la Terre, et le pouvoir du Tenkaichi d’Iko qui rongeait le sol comme une gangrène. A côté du mercenaire, Kykio se tenait aussi droit qu’il le pouvait. Il ressentait la puissance de l’Arame comme un voile protecteur qui caressait sa peau. De l’autre côté, Shinji referma son livre, un rictus dégouté sur son visage, avant de le ranger à l’intérieur de sa veste.

- J’aurais dû m’en douter… Pesta-t-il en resserrant sa poigne sur sa lame divine.
- Il est temps de régler certaines choses entre nous mec…
- Ne fais pas la même erreur que ton frère, Iko… Je n’ai rien contre toi, alors fuis avant que je change d’avis.
- Ce serait plutôt à moi de dire ça, « frère ». Scinda l’Arame en levant subitement sa lame vers Shinji.


Le sol gronda, laissa apparaitre une faille qui suivait la direction de la lame. A l’intérieur de l’abysse, une fumée noire et pesante s’affalait sur le sol. L’attaque était rapide mais Shinji eut le temps de se replier. Mais dans sa hâte, un bout de sa veste blanche fut touché par cette étrange fumée noire. Le tissus commençait à être ronger à une vitesse phénoménale que l’Uzumaki n’eût pas d’autre choix que de la jeter loin de lui. Quelques secondes auront suffis pour que la veste entière ne parte en poussière, rongeait par…


- Le Tenkaichi, dans toute sa splendeur…
- Le néant pour être exact ! Répliqua Iko.


A ces mots, Shinji se hâta de concentrer son chakra à l’intérieur de son arme. Un cri cinglant retentit et le sol commença à trembler. Tentant de garder l’équilibre, Kykio ne quittait pas du regard leur adversaire. Il analysa la situation, ses yeux se posant sur l’épée que tenait l’Uzumaki et qui, selon ses premières constations, était bien plus qu’un bout de métal poli sur un manche. L’Hatake était un peu dans le noir. Il ne connaissait rien des pouvoirs des Lames Légendaires mais à première vue, elles semblaient obéir à un élément en particulier. Le fait que des lianes sortirent des entrailles de la Terre lui indiqua que c’était celui de la Terre.

Sur ordre d’Iko, Kykio resta bien collé à lui, tandis que le mercenaire créa une sorte de cercle autour d’eux avec sa lame. D’un coup brusque, Shinji accéléra ses attaques qui fondirent sur l’Arame et Kykio, mais Iko semblait en pleine confiance de ses capacités ! Et bien avant que les lianes ne purent les toucher, le cercle dessiné par le mercenaire tournoyait autour d’eux. Se transformant en une boule opaque, elle coupa net à toutes tentatives d’intrusions. De plus, l’attaque d’Iko absorba le chakra du dieu contenu dans les lianes, augmentant la réserve de l’Arame qui sentit son corps se remplir de puissance. Shinji fit la moue :

- Embêtant ça. Confessa le rouquin à haute voix.

Aveuglé par l’opacité de la défense d’Iko, Shinji ne put voir ce que préparait Kykio à l’intérieur. Soudain, une armée de kunai enflammé s’éleva dans le ciel tel un rideau de flamme. Les pointes, reliées discrètement par des filets de chakra, étaient guidées par les mains de l’Hatake qui, après avoir jugé la position et la distance de l’ennemi, concentra sa technique vers un seul et même point. L’attaque était, certes, lente et prévisible, mais ce n’était pas le but du petit Hatake. En effet, à quelques mètres derrière Shinji se trouvait une faille assez profonde pour permettre à Iko de prendre son ennemi en embuscade. Pendant que la technique de Kykio fondit sur Shinji, Iko se jeta à son tour vers lui. L’Uzumaki n’eût d’autre choix que de couper court en se repliant.


-Maintenant ! Cria Kykio surexcité.


En effet, Shinji glissa de déséquilibre quand son pied se rattrapa, in-extremis, à quelques centimètres du gouffre. Iko en profita pour activer le Tenkaichi dans la zone de Shinji, maintenant à portée. Sous les pieds du rouquin, le sol s’effrita tellement vite qu’il perdit appui et sombra dans les entrailles de la faille. Dans le ciel, Kykio réapparu sous les yeux indifférent de l’Uzumaki. Après quelques mudra, le genin cria intérieurement :



Katon – Gokakyuu no Jutsu
Technique de Boule de Feu Suprême



La boule de feu surgit de sa bouche pour embraser le rift dans lequel l’Uzumaki tombait de tout son poids. D’une habile position, Shinji envoya une liane sortie de son épée, s’accrocher à la paroi de la falaise avant de s’en servir comme d’un balancier pour éviter l’attaque de flamme. Cette dernière continua son chemin vers les entrailles de la terre tandis que le rouquin remonta vers la surface, droit vers Kykio encore dans les airs... Armant son livre, l’Uzumaki y écrivit le nom du petit garçon qui regarda, impuissant, la plume s’écraser sur la feuille de papier…



Kykio Hatake



Au même moment, une aura blanche recouvrit le corps du fils de Kakashi et Shinji claqua son livre dans un sourire satisfait avant de le prendre par l’épaule et de le jeter dans la crevasse. Kykio s’enfonça dans l’abime en hurlant tandis que le rouquin se réceptionna avec grâce en face d’Iko encore hagard…


- Un de moins. Jubila-t-il intérieurement.
Soudain, il vit un petit rictus joyeux se dessinait sur le coin de la bouche d’Iko. Contre toute attente, Shinji perdit son sang-froid. Lui aurait-il fait le même coup ? Voulant se rassurer, il rouvrit son livre à la page où il avait marqué le nom de Kykio. Son visage se remplit d’incompréhension quand il vit son écriture s’écoulait le long du papier. Alors que le rouquin releva la tête dans la direction de son ennemi, le sol gronda. Un cri strident fit son apparition et le soleil qui baignant la robe virginale de l’Uzumaki fut absorbée par une ombre menaçante. Il lança un coup d’œil derrière-lui.

-Comment ?...


Dans les airs, un nombre incalculable de kunai enflammés déchirait le ciel telle une pluie de lance si opaque que le tout ne formait plus qu’un mur sombre et rouge. De l’autre côté, Iko actionna son Tenkaichi sur les pieds de Shinji qui se retrouva littéralement englouti dans le sol. Déconcentré et encore dans l’incompréhension totale, l’Uzumaki ne prit même pas la peine de se protéger que la pluie de kunai s’abattit sur lui, le trouant sur place. Ce dernier cria de souffrance quand le métal chauffé se planta dans sa chair. Dans sa détresse, son livre tomba à terre. C’est à ce moment que Kykio réapparut, sain et sauf des entrailles de la Terre, et se rua vers le livre de l’Uzumaki. Il glissa sur les fesses, saisit l’ouvrage et se replia derrière Iko qui n’avait toujours pas bougé, préférant narguer Shinji dans un silence mesquin.

Alors qu’il subissait encore l’attaque, Shinji, fou de rage, empoigna fermement la lame de la Terre. Un chakra marrant explosa de son corps, faisant valser le reste des kunai enflammés encore dans les airs. Son corps, mutilé et plein de sang, se recouvrit de boue et de poussière, comblant les blessures. Même le pouvoir du Tenkaichi semblait se désagréger petit à petit face à la puissance du Dieu et Kykio et Iko furent obligés de se replier encore plus loin pour éviter de se faire happer par le chakra du Dieu de la Terre.

Quelques secondes passèrent, révélant un Shinji méconnaissable. Ses cheveux roux étaient devenus aussi noir que le charbon. Ses yeux d’un bleu cristallin, aussi terne et sombre que l’intérieur d’une mine. Ses habits, en lambeau, baignaient dans un mélange de terre et de sable, révélant ses muscles baignés de sueur et de sang. Sa lame avait aussi changé. Des ronces sortaient du manche pour venir se planter tout le long de l’avant-bras droit de l’Uzumaki, lui donnant, ainsi, l’accès au chakra du Dieu confiné dans la lame…

Instinctivement et sans trop comprendre pourquoi, Iko plaqua son bras contre le torse d’Iko comme pour le protéger. Il avait perdu son sourire et était devenu étrangement sérieux. L’Hatake voulant faire bonne figure, resta sur ses gardes, mais ce qu’il voyait le stressait. Il n’avait jamais vu un homme se faire posséder par un dieu. Même si c’était comme un Biju prenant le contrôle sur son hôte, il sentait une malfaisance encore plus profonde. Alors que le sol se déchira, des tentacules surgirent, dansant autour de l’Uzumaki, prêt à se fondre sur Iko et Kykio…


- Je vous ai donné une chance. Vous m’avez envoyé paître et maintenant, vous me volez ce que je tiens le plus au monde ?...
- Kykio… Recule jusqu’à Kaz’ ! Ordonna Iko en armant ses lames.
-Iko-san !...
- JE VAIS VOUS DETRUIRE ! JE VAIS TOUS VOUS DETRUIRE ! Hurla Shinji en se ruant vers Iko.
-MAINTENANT ! Fit Iko en le poussant violemment vers l’arrière.


Sans attendre, Kykio prit la fuite avec le livre dans sa main. Kazumo les regardait, adossé contre la montagne, ses yeux ne pouvant se détacher de son ancien ami qui était devenu aussi corrompu que son père. Son petit frère fit valser ses lames autours de lui, dansant telle une chorégraphie synchronisée. Il attendait le premier de coup de Shinji qui n’était plus qu’à quelques centimètres de lui. Fermant les yeux, Iko se concentra uniquement sur son chakra de Tenkaichi qu’il libéra dans ses lames. Ses sens s’éveillèrent. Il le sentait arriver, il le sentait respirer près de lui, et d’une défense remarquable, il parât le coup surpuissant de la lame du Dieu sans bouger d’un centimètre. Cette parade fit exploser Shinji !

- COMMENT OSES-TU ME DEFIER LES YEUX FERMES ?!

Les tentacules précédemment invoquées firent leur apparition dans le combat, donnant beaucoup plus de fil à retorde à Iko. Il ne devait pas reculer. Il ne le pouvait décidemment pas ! Il fallait gagner du temps pour que Kaz’ se soit remis. Mais le pouvoir de Shinji le submergeait. Pourtant impeccable dans ses mouvements, Iko recula, mètre après mètre. La furie de L’Uzumaki ne lui laissait aucuns temps morts. Espérant gagner un peu de souffle, il invoqua le chakra du Tenkaichi dans sa zone. Le sol se feint dans une couleur grise morose avant d’atteindre une des tentacules qui s’effrita comme du papier. Cependant, Shinji semblait ne pas être affecté. Et pour cause, une boue protectrice et mystérieuse recouvrait à présent l’intégralité de son corps. Seul ses yeux, énorme et plein de rage, rayonnait à travers ce brun de désolation.

- Il ne va pas y arriver ! Souffla Kazumo.
- Il y a bien un moyen d’en finir rapidement ! Réfléchit Kykio en ouvrant le livre.

Alors que l’Hatake cherchait un moyen d’écrire le nom de Shinji Uzumaki sur une des pages de l’ouvrage, il ne vit pas Kazumo se relever. Faible et vacillant, l’Arame se dirigea au plus vite vers son petit-frère, le cœur battant la chamade. Kykio le remarqua, bien que trop tard, que Kaz’ s’était rendu vers le combat… Entre les bruits des lames qui s’entrechoquaient, l’Hatake l’appela pour se mettre à l’abri. Mais Kazumo semblait décider…

- J’ai enfin la réponse… Maître… Chuchota Kazumo sous les cris de Kykio.













« Le Tenkaichi mérite d’être entrainé à sa juste valeur. Iko doit se trouver une raison pour l’apprendre »

« Le maitrisant, il endossera enfin son rôle »



« Celui de l’Enfant de la Prophétie d’Uzushio »

Taryu Arame













A mesure où il se rapprochait de l’affrontement, ses souvenirs le déconnectèrent de la réalité. Un sourire triste se dessina lentement sur ses lèvres quand il se revoyait avec son petit-frère dans le dojo de la villa Arame. Ces instants de calme, où la tempête n’était pas encore là. Cherchant sa poche la cigarette de Shikamaru, l’Arame remit son chapeau si caractéristique sur sa tête. Les deux belligérants étaient trop concentrés sur leur combat pour le remarquer et il pût, ainsi, établir avec précision son coup de génie… La seule chose qu’il pouvait encore faire pour changer les choses…

A quelques mètres, Shinji avait pris le dessus. Iko subissait tellement qu’il ressentit la douleur physique pour la première fois de sa vie. Lui qui avait toujours feint pour ne pas éveiller de quelconques soupçons. Le Tenkaichi semblait impuissant face au stade final de Shinji et ce qui devait arriver arriva. D’un seul coup de coude dans la figure, Shinji envoya valdinguer le mercenaire contre un bâtiment en ruine. Sonné par le coup surpuissant, Iko n’eût pas le temps de préparer sa défense que l’Uzumaki allait l’empaler sur sa lame…



Echec et Mat












La lame se teinta d’un rouge hémoglobine et le temps s’arrêta enfin pour lui. Les yeux pétrifié, il se sentait mourir. Le pouvoir du Dieu l’enivrait tel un cancer. Shinji regagna une apparence presque humaine quand il vit le corps de son ennemi enfin éventré sur sa lame. Ce n’est que quelques secondes plus tard qu’il réalisa qu’Iko était indemne… La pointe de l’épée à quelques centimètres de sa tête… Ce dernier tremblait de tout son corps, laissant tombant ses lames au sol, et d’une voix fébrile sans grande conviction, il fit :




« K…Ka… Kaz’ ? »
Iko Arame



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