Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

Le monde a bien changé depuis la Mort de Pein et de ses six corps. Un Naruto en exil, une mystérieuse organisation qui fulmine de desseins obscurs, un désir de reconquête militaire pour un Pays bafoué, une fille ignorant son véritable destin dans les tourments de l'humanité... Quand Hinaru Hyuuga Uzumaki, la fille d'Hinata reçoit son titre de Genin, les choses changent. La paix n'est qu'illusion et la guerre se cache, tapis dans l'ombre de Kimare, une organisation scientifique de Kiri...
Classé: -12I | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 293605 | Comments: 150 | Favs: 161
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Sideral88 (Masculin), le 04/01/2014




Chapitre 56: SaiShinKa - Rédemption



Rédemption

Sai’Shin’Ka - 再進化



Première Partie















Dans la nuit qui m'environne,

Dans les ténèbres qui m'enserrent,

Je loue les dieux qui me donnent une âme

A la fois, noble et fière.













-Tiens-toi droit !







Villa Arame

Village de Tokito

Vingt-neuf ans auparavant







Dans un grand jardin surplombant le village, un petit garçon s’entraînait avec un homme plus âgé. Essoufflé et à peine capable de tenir debout, l’enfant avait du mal à garder son bâton de bambou bien en avant. Haletant comme un chien assoiffé, il s’essuya avec sa manche couverte de sueur. Et dans un dernier effort, il cria de toutes ses forces avant de se ruer vers son adversaire. Essayant de le toucher sur son flanc, le garçon arma son geste peu précis et l’homme le désarma avec une facilité déconcertante. Son arme valsa dans le sable et l’enfant se prit un violent coup vertical en plein sur le haut du crâne. Il s’écroula sur le sol, se tenant la tête avant de retenir ses larmes.



-C’était quoi ça ? Demanda l’adulte de sa voix rauque. Une attaque précipitée, inutile et qui t’aurait coûté la vie sur le terrain ! C’était pathétique, Shinji !

-Désolé Maitre Saitora… Ça ne se reproduira plus !



L’Arame se déplaça lentement vers l’arme du petit Uzumaki avant de placer son bâton en dessous. D’un geste précis, il l’envoya en l’air vers Shinji qui le rattrapa en vol.



-Debout ! Tu m’as dit de t’entraîner jusqu’à dix-sept heures ? Il n’est que seize-heures cinquante-neuf !

-Oui, Maitre !









Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,









Shinji se remit sur ses pattes qui tremblaient d’impuissance. Sa vision se brouilla. Il n’avait pas bu une seule gorgée d’eau depuis ce matin. Et pour cause, les termes de Saitora étaient on ne peut plus clair : pas un instant de répit tant que l’Uzumaki ne l’aura pas désarmé. Le rouquin commença, doucement, à lui tourner autour, tenant son arme de bois bien droit devant lui. Il ferma un œil pour mieux se concentrer tandis que Saitora l’observa de son air le plus désintéressé. Soudain, le vieillard shoota dans le sable qui vola dans la figure de Shinji. Le petit baissa sa vigilance tout en s’essuyant les yeux et Saitora en profita pour lui porter le premier coup. Mais Shinji réussit à contrer l’attaque latérale de l’Arame. Saitora émit un petit sourire discret avant de ranger son arme derrière son dos après une démonstration de son jeu de main qui faisait tournoyer son arme dans les airs.



-Pas mal. Tu as de bons réflexes, même au bord de l’épuisement total.

-Merci… Maitre…

-Va te doucher, ce soir, on reçoit le clan Tamaka. Tâche de te faire bien voir !

-Tout de suite Maitre… Salua Shinji en s’inclinant devant lui, avant de partir dans une marche quasi-militaire.



Saitora le regarda rentrer dans la demeure avant de se retourner vers la piscine. Sur le plongeoir, Kazumo l’observait d’un regard inquiétant, une jambe pendant dans le vide tandis que l’autre était repliée vers lui. Son menton posé sur son genou, sa main était placée de façon à cacher le bas de son visage et sa bouche, ne laissant apparaitre que ses yeux reflétant de la haine. Le père se rapprocha de lui mais son fils ne lui accorda même pas un bonsoir où un quelconque mouvement de bienvenue ou de respect. Pour le petit Arame, son père était mort… Oui… Mort à ses yeux…



-Tu deviens de plus en plus distant envers moi, Kazumo. Puis-je savoir pourquoi un tel comportement ?



Kazumo resta dans son silence hurlant d’insolence. Saitora releva la tête. Depuis quelques mois, son fils agissait bizarrement. Son brusque changement d’état d’esprit coïncidait avec ce triste jour… Soupirant longuement, Saitora prit une chaise en bois avant de s’installer bien en face du petit Arame. Il le regarda sans dire un mot, attendant que Kazumo entonne le premier mot, mais apparemment, son fils était bien plus doué que lui à ce jeu-là. Le père céda :



-Kazumo… Je sais que ta mère te manque, mais*…

-Tais-toi ! Ordonna-t-il de sa voix pure et innocente.



C’était la première fois qu’il lui parlait comme ça. Kazumo n’était pas un rebelle en soi, mais depuis le décès de sa mère, le jeune Arame s’était replié sur lui-même, n’accordant que peu de son temps avec sa famille. Saitora leva un sourcil avant de se lever brusquement :



-Comment oses-tu me parler sur ce ton, petit insolent ! Et d’ailleurs, puis-je savoir la raison de ton absence ce matin à notre entrainement spécial avec Shinji ?



Mais Kazumo le nargua encore une fois. Son géniteur cria une nouvelle fois son nom dans une grimace. Pour seul réponse, Kazumo se leva avant de s’enfuir vers les parcs. Saitora le houspilla, l’ordonnant de revenir immédiatement, sous peine d’être privé de nourriture, la seule chose que le petit Arame pouvait encore avoir. Mais Kazumo ne céda pas au chantage cruel de son père et s’éclipsa derrière les barrières qui délimitaient la demeure du clan. Saitora jura dans son coin avant de se diriger vers la demeure. A l’étage, Shinji avait tout vu et tout entendu. Soucieux de l’état de son ami, il serra son pendentif que Kaz’ et lui avaient acheté ensemble au marché de Tokito, avant de refermer silencieusement la fenêtre…









En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,







A l’autre bout de l’immense villa, les cris d’un bébé se faisaient entendre dans l’obscurité d’une pièce richement décorée. Derrière une porte en bois massif d’une rare beauté, abritait le dernier fils de Saitora, âgé d’à peine sept mois. Les pleurs d’Iko appelaient sa mère, désespérément… maintenant remplacée par Kazumo… Ce dernier apparut, du haut de son mètre vingt-neuf, au seuil de la porte. Le bébé tourna lentement, gesticulant d’une manière complétement désordonnée, sa tête vers la lumière et Kazumo se rapprocha de lui avant de le prendre dans ses bras. Puis, il s’adossa contre un coin de la pièce avant de glisser sur le mur pour, au final, se retrouver assis en tailleur. Tenant la tête de son petit-frère dans le creux de sa main gauche, Kazumo chuchota des paroles de réconfort. Iko se sentit apaisé et ses cris s’estompèrent avant de redevenir de petits ronflements. Kazumo lui caressa lentement sa petite joue avec son index, ne laissant que le clic-clac de l’horloge en guise de berceuse. Il ne pouvait pas chanter. C’était le rôle de sa mère de le faire. Il se rappelait de sa voix cristalline quand il était bébé. Puis, quand il était à côté d’elle quand elle faisait dormir Iko, avant qu’elle ne meure si tristement.



De vieillesse ? De maladie ?... Non. Assassinée dans les règles de l’art. Un coup de sabre qui lui perfora le ventre. Kazumo était là. Caché dans la penderie. Ses yeux baignant dans son liquide lacrymal et ses dents qui pressaient contre ses lèvres pour ne pas crier. Il avait tout vu, tout entendu. Ces cris de souffrance de sa propre mère pendant que sa bouche était soigneusement couverte de la main de l’assassin. Ce bruit sourd, quand son corps froid et effrayant de raideur tomba sur le tapis de la chambre à coucher. Ses mains, frêles et glacées, quand Kazumo essayait, vainement, de la réveiller par des « Maman » noyé dans le chagrin. Et ce sang, si rouge, si terrifiant, qui inondait le parquet, s’imbibant dans les tissus du tapis avant de s’enfuir entre les rainures du bois. Kazumo avait encore ces images qui trottaient dans sa tête tels des cauchemars dans lesquels, on ne pouvait se réveiller. Il n’arrivait plus à dormir, il n’arrivait plus à manger. Mais il arrivait encore à faire une chose. Chose qu’il avait promis à sa défunte femme de sa vie, sa mère…





« Protège ton petit-frère… Kazumo ! Protège-le de lui ! »

Kazuki Arame





Lui ! Ce nom… Le petit Arame leva lentement la tête vers la fenêtre, son œil gauche caché par ses cheveux longs. Sur l’autre, on pouvait apercevoir ce regard haineux à souhait… Soudain, la porte s’ouvrit. Kazumo regarda en direction de la vieille dame qui s’appuyait sur sa canne tout en se massant le bas de son dos fortement douloureux. C’était la gouvernante de la demeure, une personne peu bavarde dans lequel ses orifices oculaires étaient camouflés derrière des rides impressionnantes. Très petite de taille, la gouvernante portait toujours cette vieille robe de femme de ménage sur lequel était apposé un tablier de travail bien propre. Malgré son apparence peu amicale, elle était très attentionnée, savant se montrer généreuse et rigolote dans les moments les plus durs…. De sa voix fébrile, elle lui demanda :



-Monsieur Saitora, votre père, m’a dit que vous étiez privé de diner ce soir…

-Je suis au courant. Comment avez-vous su que j’étais là ?

-Tu es toujours ici, Kazumo. Dit-elle en glissant une part de gâteau au chocolat sur une assiette vers Kazumo.



L’Arame regarda le met avec envie et son ventre se mit à gargouiller. Il redressa sa tête et remercia la vieille dame qui lui offrit un sourire avec toutes ses dents… enfin, celles qui lui restaient… Tournant les talons, elle allait fermer la porte sans pour autant réveiller Iko qui ronflait dans les bras de son grand-frère, tossant l’index de Kazumo.



-Je reviendrai dans une petite heure avec un vrai repas que j’aurai subtilisé dans les cuisines. Il ne faut pas oublier de manger équilibré tout de même !

-Merci !



La vieille dame tourna doucement la poignée avant de refermer en silence la porte. Kazumo resta toute la nuit avec Iko, mangeant, petit bout par petit bout, son gâteau au chocolat tout en observant la nuit étoilée qui s’offrait à lui depuis la fenêtre. Iko dormait profondément, mais Kazumo aimait sentir son souffle chaud et saccadé sur sa poitrine. C’était la dernière chose qui avait encore de l’importance à ses yeux… Puis, une étoile filante scinda le ciel. Sans attendre, Kazumo ferma les yeux…







« Je tiendrai ma promesse ! Je protégerai Iko et je le tuerai pour ce qu’il t’a fait »

« Oui !... je tuerai mon père, ton assassin ! »

Kazumo Arame





























Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme ;
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.





Invictus - William Ernest Henley



















-Tiens-toi droit !





Montagne de Mizu no Kuni

Village Cachée de la Brume

Aujourd’hui









Shinji laissa échapper un sourire nostalgique. Cette phrase, composée de ces trois mots. Combien de fois l’avait-il entendue venant de lui ? Probablement trop. Mais maintenant, ce n’était plus un entrainement. Maintenant, c’était un duel. Un duel à mort, et les bâtons de bambou étaient maintenant devenus des lames effrayantes de puissance… Les flammes d’Amaterasu continuaient de consumer les lianes invoquées par l’Uzumaki. Une technique propre aux Uchiwa, pourtant, Saitora avait réussi à percer les mystères du Sharingan. Couplée avec la puissance et le chakra du Dieu du Feu, ce n’était pas surprenant de le voir manipuler ces flammes interdites et immorales. Le rouquin se redressa, arborant fièrement son allure de vif jeune homme. Sa robe blanche était ouverte, laissant apercevoir son torse sur lequel régnait encore le collier des Arame que Saitora lui avait donné. Et d’un coup de main brusque, il l’arracha de son cou, la chaine en or cédant face à la puissance du rouquin. Puis, Shinji balança le pendentif au pied de son ancien maître avant de proclamer :



-L’asservissement, c’est l’opium des faibles !... Maintenant, je suis fort !



Le vieil Arame faillit s’étrangler à l’écoute de cette parole. Shinji parlait toujours en énigme quand il prenait la situation au sérieux, c’était un moyen pour lui de montrer à son adversaire qu’il allait se donner au maximum. Un sourire vicieux s’installa chez Saitora qui, automatiquement, libéra une partie du chakra contenu dans la lame Légendaire. Shinji joua avec son épée, avant de se placer de côté de façon à ce que son torse soit perpendiculaire à celui de son ennemi. L’épée, bien empoignée, venait reposer sur son épaule gauche, dans la continuité de son œil, bien parallèle au sol. La pointe de la lame du Dieu de la Terre pointait vers Saitora qui haussa un sourcil :



-La Garde du Roi Déchu ? S’exclama-t-il, perplexe. Ce n’est pas la meilleure position à adopter dans de telles circonstances, Shinji… N’as-tu rien appris auprès de moi ?

-Vous mourrez selon ma façon. Non selon la vôtre !

-Très bien, dans ce cas, tu ne verras aucun inconvénient si je… pimente un peu la partie ?



Saitora tapa une fois sur le sol avec le bout de sa lame et la terre se craquela telle une toile d’araignée qui se propagea à une vitesse impressionnante. Les failles esquivèrent la position de L’Uzumaki qui n’avait pas bougé, formant un cercle parfaitement rond autour de lui. Puis, des vapeurs blanches sortirent, empestant le ras du sol qui noyait les pieds de Shinji. De son côté, Saitora jubilait d’impatience. Son adversaire ne savait rien des pouvoirs de Kagutsuchi…



Après cet interlude sans conséquence, à première vue, le fils de Taryu chargea à la manière d’un samouraï, sa lame brandie vers l’arrière. A cet instant, Shinji se remémora ses entrainements avec lui et ses conseils.





« L’épée n’est que le prolongement de notre main. Tu observes la main, tu prédis l’attaque ! »





Ses yeux se baissèrent vers la poigne de Saitora, et, d’une parade à l’aveugle, Shinji bloqua le métal de son ennemi. Mais dans sa défense, l’Uzumaki avait pris le soin de bien placer ses mains sur le manche, permettant de contre-attaquer plus rapidement que Saitora. Le vieillard paya les conséquences de sa furie peu préparée et, remontant sa lame, Shinji effleura la robe de l’Arame, faisant perler quelques gouttes de sang au passage. Saitora serra les dents voyant sa chair se faire découper avant d’opter pour un repliement. Glissant sur les pieds, l’Arame se stabilisa alors que Shinji ré-adopta sa Garde si critiquée par le vieillard. L’Uzumaki haussa la tête en direction de l’hôte de Kagutsuchi qui reniflait l’odeur de son propre sang :



-Votre rêve est peut-être attrayant, mais vos récents désirs sont à l’encontre de mes principes ! Saitora !



Ce dernier croisa le regard de Shinji. C’était la première fois qu’il l’appelait « Saitora », sans formule de politesse, ni « Maitre ». Bien qu’il n’aime pas qu’on lui manque de respect, le vieillard se calma, avant de laisser entrouvrir ses lèvres, révélant un petit sourire en coin. Shinji resserra sa poigne sur le manche. Quand Saitora Arame était tranquille, c’était que votre situation actuelle était peu enviable… Soudain, attrapant sa robe vers l’épaule, l’Arame la fit valser vers le côté, laissant apercevoir une armure des anciens temps. Composée d’écailles en métal rouge, on pouvait remarquer d’anciennes peintures guerrières à travers les rayures du temps.



-Pourquoi prendre le risque de se faire des amis, quand on sait ce que leur mort ou leur trahison apporte ? La puissance s’acquiert avec la solitude et la détermination, non sur le partage et les relations ! J’ai toujours été seul et je compte bien y rester ! Répondit l’Arame en levant sa main devant son visage.



A ces mots, quelque chose agrippa les chevilles du rouquin. Shinji voulut s’élever dans les airs, mais ses pieds restèrent cloitrés sur le sol. Pris au dépourvu, il jeta un coup d’œil sur cette fumée qui, maintenant, lui masquait complétement la base de ses bottes. Le rire de Saitora lui jeta un froid et l’Arame arma son épée avant de crier :



-Embrasse à pleine bouche la solitude… DANS MON ENFER !





Ninpo Katon no Kendan – Setsu’ Senpuu

Technique interdite de Feu – Tornade Ardente





Scindant l’air, la lame créa une gigantesque tempête de flammes qui tournoyait sur elle-même, formant une tornade de feu. Elle se dirigea à vive allure vers Shinji toujours bloqué à cause de la fumée. C’était donc ça, l’utilité de ce petit manège, le coincer. Cependant, l’Uzumaki garda son sang-froid, plaquant sa lame entre ses dents, il plongea sa main dans sa poche. De l’autre côté, Kazumo se hissa avec peine contre un rocher, se tenant son ventre meurtri par le coup de pied surpuissant que son père lui avait infligé. Il voulait aller secourir son ami, mais dès le premier pas, le mercenaire s’écrasa sur le sol, tremblant de douleur. La bouche pleine de sable, il releva péniblement la tête, la silhouette de Shinji rayonnait devant la tornade avant d’être englober dans son étreinte ardente. Kazumo hurla son prénom…





Echec et Mat







La déflagration calcina la terre, et la chaleur occasionnée faisait noircir les rares pousses de végétations des environs. Kazumo se cacha les yeux du rayonnement quasi-solaire de la tornade qui commençait à se résorber sur elle-même. De son côté, Saitora arrêta le flux de chakra que lui procurait son Dieu. Son corps retrouva sa forme originelle tandis que la lame se retransforma en cobra. Levant sa main, il fit un geste brusque avant que l’attaque se dissipa instantanément, révélant un immense cercle noir, brûlé, et sur lequel ne reposait même pas un tas de cendre. Shinji avait disparu… Pourtant, la fumée blanche était encore là… D’un balayement lent et précis, le vieillard scruta les environs avant de tomber sur une silhouette stationnée derrière-lui :



-J’avais oublié à quel point tu étais insaisissable !... Shinji…



L’Uzumaki était là, sans une égratignure. Il avait son livre ouvert et dans sa main, un stylo. Sans dire un mot, il referma son bouquin avant de le ranger. Saitora se retourna pour lui faire face, plus aussi confiant. L’Uzumaki, lui, arborait un visage à la frontière du désintérêt total et du blasement.



-On ne me surnomme pas « Undead » pour rien.

-Quel pseudonyme pathétique. Réagit l’Arame.



Soudain, Saitora sentit un chatouillement sur son torse. Il baissa les yeux et arracha une partie de son armure d’une poigne solide. Sur son corps, un immense tatouage composé de cercles noirs et blancs trônait impérialement. Certains cercles étaient complétement noir. A côté, des noms comme « Kazuki Arame » ou « Naitora Arame » étaient inscrits. Mais son regard se reporta vers les cercles qui indiquaient « Naruto Uzumaki » et « Iko Arame ». Ils étaient grisés… L’Arame serra lentement ses dents les unes contre les autres, contenant sa rage, tandis que Shinji laissa échapper un sourire malsain :



-J’ai bien l’impression que votre plan ne fonctionne pas comme prévu… Ils n’étaient pas censés être morts ? Iko et Naruto ?

-Ta gueule… Lâcha le vieillard tandis que les deux cercles s’éclaircissaient de plus en plus…

-Sentez-vous le parfum de la défaite qui vous enivre ? La douce odeur de la disgrâce qui emmène vos poumons dans une danse macabre ? Continua le rouquin d’un ton épique.

-Tu sous-estimes tous tes adversaires, Shinji… De ce fait, ta tête fera un excellent abat-jour pour mon nouveau chez moi, à Uzushio !

-C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Venant de vous, ce conseil perd de sa puissance, vieux débris.

-Vieux débris ? Tiqua Saitora en ordonnant mentalement à Garagara de se retransformer en épée. Je suis passé de « Saitora-sama » à « Vieux débris » en l’espace de quelques minutes. Ragea le fils de Taryu pour qui le manque de respect était synonyme d’une déclaration de guerre.

-Peut-être qu’Iko n’avait pas tort finalement… Qu’est-ce qu’il disait déjà ?... Ah oui…



Shinji dégagea une de ces mèches rousses qui lui obstruait son œil gauche, avant d’ouvrir ses yeux ureeganisés à souhait. Ce magnifique iris jaune entouré d’un ruban rouge sang. Prenant sa voix la plus théâtrale et imitant le petit-frère de Kazumo, l’Uzumaki tonna :







« Dehors le vieux… Place au jeune ! »

Shinji Uzumaki







D’un revers de main, Shinji s’empara de son livre. Saitora écarquilla ses yeux avant de fondre vers lui. Il fallait, à tout prix, le stopper avant qu’il ne puisse écrire sa sentence. Mais l’écrivain avait pris de l’avance. Pendant qu’ils discutaient, il avait déjà plaqué sa volonté sur le papier. Il ne lui restait plus qu’à effectuer qu’un simple petit mudra tout en écrivant le nom de la personne. Shinji signa l’aveugle, tout en observant Saitora qui était plus qu’à quelques mètres de lui. Le stylo glissa…



-Owari da[i]



Soudain, un énorme bloc de la montagne se décrocha, filant sans explication vers le vieillard. Emporté par son élan, Saitora ne put échapper à cette décision divine et le bretteur s’encastra contre le rocher. Ce dernier roula sur la terre avant de s’exploser contre la cathédrale abandonnée invoquée par Shinji lors de son combat contre Kazumo. Et dans un bourdonnement sourd, l’édifice religieux implosa sur lui-même, enterrant Saitora dans un amas de débris. Kazumo se protégea les yeux du nuage de poussière que l’éboulement avait créé tandis que Shinji referma son précieux atout d’un claquement sordide. Le fils de Saitora tourna lentement sa tête vers son ami qui dégageait une aura ténébreuse. Ses cheveux, balayant sous le vent de l’explosion, lui cachaient son regard. Puis, et sans dire un mot, il replaça un mudra près de sa bouche. Kazumo sentit instantanément une chaleur inexplicable lui frôler la joue. Il se retourna vers l’ex-bâtisse qui avait pris feu sans raison... Le mercenaire resta ébahi par ce qu’il voyait. Un déluge de puissance contenu dans un simple petit livre inoffensif.



-Shin’… Tu… ?



Mais l’Uzumaki ne lui accorda pas son attention, préférant savourer son Armageddon de flammes qui empestait le ciel d’une fumée grise. Enfin, Kazumo sentit des picotements traverser son corps. Levant sa main, il vit sa blessure se résorber dans un crépitement, tels les soins prodigués par Kyuubi. Ses côtes, meurtries et fissurées, se replacèrent comme par magie et ses vilains bleus s’effacèrent de sa peau noire de saleté. Choqué, il se leva sans mal, avant de reluquer ses mains sauvées de ces tremblements qui lui martyrisaient depuis le début. Il était… comme neuf…



-Tu te souviens… Quand tu m’as demandé de choisir entre ton père ou toi. Et que j’ai suivi ton paternel comme une ombre ? Commença Shinji en sortant de sa poche un paquet encore non identifié.



Kazumo resta silencieux.



-Et bien… Je crois qu’à partir de ce moment-là, j’ai perdu ce qu’il me restait. Continua le rouquin.



Soudain, une explosion se fit entendre, valsant un nuage de débris. Puis, se révélant à travers le brouillard, le fils de Taryu, qui haletait comme un chien, poussa un cri de rage. Des flammes noires vinrent consumer le feu rouge de Shinji, avant d’engloutir le restant de la cathédrale dans une combustion céleste. De leur côté, Shinji ouvrit le paquet, révélant plus que deux minces cigarettes dans un état lamentable. Il les sortit avant d’en balancer une vers Kazumo qui la rattrapa au vol.



-Alors je vais t’offrir un cadeau en guise de ma Rédemption.



Tandis que Saitora descendit de l’amas de débris, son visage reflétant la vengeance à l’état brut, Shinji et Kazumo allumèrent leur clope, synchro. L’Uzumaki rangea son livre dans sa poche, tandis que le mercenaire ressortit Raijin de son rouleau d’invocation…



-Si jamais… On le tue en combinant nos forces. Crois-tu pouvoir me donner l’absolution ?

-« …De tous mes torts, Ma Résolution, M’a rendu plus fort ! » [ii] ? Répondit Kazumo qui se souvenait du poème de son ami.

-Comme c’est mignon… Déclara Saitora en s’interposant dans la conversation.



Les deux amis adoptèrent une position défensive tandis que leur ennemi s’épousseta les épaules. L’Uzumaki, visiblement troublé de le voir encore vivant, enleva sa cigarette de sa bouche :



-La puissance de ce livre a toujours été une énigme pour moi… Mais ce que je sais, c’est que tu ne peux l’utiliser comme un boit-sans-soif, Shinji… Plus la personne possède de chakra, plus le temps qu’il te faut pour t’en servir de nouveau se rallonge. Avant de me prendre ton attaque, j’ai libéré une partie impressionnante du chakra de Kagutsuchi et donc, de ce fait, j’ai condamné ta technique à, selon mes calculs, trois heures d’inefficacité totale… N’ai-je pas raison ? Shinji ?



« L’enfoiré… » Pensa l’Uzumaki en masquant sa rage.



-Te voilà de nouveau handicapé ! Continua le vieillard. Voilà pourquoi tu le ranges sans dire un mot ! J’ai volontairement saisi l’opportunité de rendre ton livre aussi plat que tes poèmes. Maintenant, vous êtes à ma merci !

-Alors c’est pour ça que tu n’as pu t’en servir contre Naruto lors de notre combat ? Demanda Kazumo.



L’Uzumaki acquiesça avec amertume.



-Effectivement. Plus la personne est puissante, plus mes décisions inscrites dans le livre me prennent du temps à appliquer. Contre des brigands, c’est très rapide. Contre un Jinchuriki ou un possesseur d’épée Légendaire, c’est tout de suite plus… entravant… Confessa le rouquin.

-Ta puissance repose sur du vide ! Et maintenant, je vais me faire une joie de vous exterminer !... Tous les deux… Main dans la main ! S’esclaffa le vieillard en libérant son chakra tout autour de lui. Tu aurais dû savoir que, étant l’hôte de Kagutsuchi, je suis imperméable aux flammes ! Shinji ! Et ce n’est pas tes faibles intentions qui arriveront…





« A DETRUIRE UN DIEU VIVANT »

Saitora Arame





Une vague de choc, amplifié par la puissance de la lame, vint se déverser sur Kazumo et Shinji qui s’abritèrent de la poussière en plaquant leurs avant-bras devant eux. Puis, ils prirent la décision de se replier pour mieux appréhender la situation.





Elle était critique…





Saitora était de nouveau à son stade final. Sa carrure dévorée par les flammes du Dieu du Feu. Seul son visage avait encore une once d’humanité. Kazumo enleva sa cigarette avant d’abaisser son chapeau. Il activa la lame de Raijin qui flamboya d’un jaune électrique strident, tandis que l’Uzumaki expira longuement pour évacuer ses émotions. Il le savait. Il combattait bien mieux avec sa tête dépourvue d’un quelconque sentiment. Le parfait disciple des Cinq Dieux. L’homme de la Justice, qui avait, maintenant, obtenu l’impartialité suprême. De l’autre côté, les rires de Saitora venaient agresser leurs oreilles. Ce rire gras et rauque. Un son, bercé par la vengeance et la démence..



-J’me demande vraiment ce qui te plaisait chez mon père. Plaisanta Kazumo d’une voix plate.

-Son rêve. Répondit-il du tac-au-tac.



Le mercenaire tourna sa tête brusquement vers son ami. En voyant ses yeux, il savait que, lui, ne plaisantait pas. Il était peut-être de son côté pour ce combat, mais rien ne lui prouvait qu’il sera toujours avec lui, une fois Saitora vaincu. L’Arame se reconcentra vers son père tout en se disant :



«Shinji cache son jeu… Il se bat contre Saitora parce qu’il ne veut pas mourir pour lui… Mais ses convictions sont en adéquations avec ceux de mon père... On ne peut être deux pour gouverner et Shinji l’a bien compris. Une fois que Saitora sera mort. Rien ni personne ne pourra le faire revenir à la raison… Oh… Shinji… Tu es si lumineux… mais tu rayonnes de noirceur… Tu me laisses peu de choix…»



Kazumo le regarda s’avancer vers leur adversaire, ses cheveux balançant au rythme du vent matinal, et laissant tomber son mégot sur la terre, Kazumo emboita le pas à son tour :





« Je devrais te tuer au moment où tu t’y attendras le moins…Uzumaki Shinji ! »

Kazumo Arame

































Près du Quartier Général des YAKU – Kirigakure no Sato





Assise sur une charrette à bœuf, Hinaru regardait avec amusement l’immense toile d’araignée qui s’offrait à elle. La prison de soie faisait toute la largeur de la rue et, en son centre, les deux YAKU qui se débattaient, tant bien que mal, face aux fils collants de la technique. Alors que la petite Hyuuga se distrayait avec un kunai, Kykio faisait face à ses deux captifs, les bras croisés. Il avait un petit sourire en coin et sur son épaule, une digne représentante de sa force animale. Les deux YAKU s’arrêtèrent de crier quand l’Hatake se racla la gorge :



-J’ai une question. Si vous y répondez, alors on oublie cette petite altercation et tout le monde repart content ? On est d’accord ?

-Qu’est-ce tu veux ? Maugréa un des deux YAKU qui l’avait mal de s’être fait par un gamin de douze ans.

-Pourquoi êtes-vous ici ? Alors que le champ de bataille est à deux kilomètres plus au Sud ?



Les deux YAKU se regardèrent, ne savant pas trop quoi répondre. Kykio remarqua le brusque changement d’aptitude quand le plus jeune décida d’ouvrir la bouche.



-Non ! Haniko ! Cria le deuxième ! Maitre Shinji compte sur nous !

-Maitre Shinji ? Répéta Kykio.

-Ta gueule ! Wakaru ! J’compte pas crever comme un con !

-Espèce de chien galeux ! Si jamais on s’en sort vivants, je te jure que je te buterai !

-Pourquoi Shinji vous a demandé de rester ici ? Questionna le petit Hatake en posant sa main sur un des fils de la toile.

-Parce qu*…

-Haniko !! Hurla Wakaru.

-Je vois…



L’Hatake se rapprocha du piège et, tendant son bras, du chakra s’échappa de sa main, parcourant le capharnaüm de la toile. Entrant en contact avec les deux captifs, les YAKU se cambrèrent en arrière sous le choc, comme si un couteau pointu leur perforait doucement le milieu de leur dos. Après quelques secondes de supplice, Kykio retira sa main, laissant aux deux prisonniers un peu de répit. Soudain une voix tonna :



-Plus vite ! J’commence à m’emmerder là…

-Tout de suite, ma princesse… Répondit Kykio en approchant, de nouveau, sa main vers la toile.

-OKAY !!... okay… Hurla un YAKU.

-Il y a… une… raison de notre… présence… ici… Haleta le deuxième.

-Continuez…

-Dans le bureau de Maitre Shinji…

-Se trouve une clef que nous devons garder jusqu’au retour de notre chef !

-Pourquoi est-elle importante ? Cette clef ? Demanda Hinaru en s’avançant vers eux.

-On n’en sait rien. Avoua le plus jeune des YAKU.

-Bon… Et où se trouve le bureau de Shinji ? Demanda Kykio en caressant une araignée.

-Vous ne pensez pas vous infiltrer chez les YAKU ?

-On va s’gêner ! Ricana Hinaru en se craquant les doigts.



Un silence s’installa entre les quatre. Puis, Kykio se mit accroupi avant d’effectuer une série de mudra. Plaquant sa main au sol, un sceau apparu, le kanji du mot « Arachnae » s’imprimant à travers la rue. Enfin, une fumée blanche d’invocation empesta l’air avant de révéler une araignée plus grosse que les autres, à mi-hauteur de Kykio. Ses pattes noires et velues soutenaient un corps arrondi et bossu. Au bout, la tête de l’animal avait quelque chose d’humain. Et pour cause :



-Ksss, Ksss, Ksss… Ça fait un bail… Kykio-san !

-Je ne vous ai pas trop manqué, Kumomaru-chan ?



A côté, Hinaru était subjuguée par la bête. Elle n’était pas si imposante, mais le fait qu’elle pouvait parler montrait qu’elle avait une certaine importance. Kumomaru se gratta le haut de la tête de ses maxillaires avant de se retourner, faisant face aux deux genin.



-Eh bien. Une nouvelle proie ? Kykio-san ! S’émerveilla l’araignée en voyant Hinaru.

-Je vous calme tout de suite, ce n’est pas pour elle que je vous ai invoquée ! Kumomaru-chan !... Expliqua l’Hatake en s’interposant entre Hinaru et son invocation.

-J’espère !... Me faire venir pour un seul sacrifice serait une infamie pour notre maître ! Susurra la mygale de sa voix crispante. Alors ?! Où sont nos moucherons ?

-Je vous les ai emballés. Regardez par vous-même. Pointa Kykio du doigt.



La mygale se retourna dans un cliquetis de patte, et, voyant les deux YAKU qui commençaient à être submerger de soie, leur privant de crier, Kumomaru saliva d’une bave verdâtre et visqueuse peu rassurante, tout en laissant entendre un rire cauchemardesque. Ni une, ni deux, elle grimpa, à son tour, cahin-caha, sur la toile d’araignée, avant de se rapprocher des deux captifs à présent complétement momifiés dans la soie. Coupant soigneusement les points d’attaches, la mygale récupéra les deux corps, les plaquant en dessous de son abdomen proéminent, avant de ravaler la toile à l’intérieur de son corps. Quelques secondes auront suffi pour engloutir l’immense piège tendu par Kykio qui restait en admiration devant sa coéquipière animale. Ce qui n’était pas trop le cas d’Hinaru qui avait une peur bleue des arachnides.



-Kssss, Kssss, Kssss,… Araneae-sama va être agréablement surpris. Mais, es-tu sûr de ne pas me donner cette petite fillette, en guise de pourboire ? Fit la mygale en entourant Hinaru, tétanisée, de ses pattes poilues.

-aaaaAAAAAAAAAH !! DEGAGE ! ENLEVE TES* … AHH ! ET TU PUES LA MORT EN PLUS !... Hurla la Hyuuga en donnant des coups de poings à l’aveugle sur Kumomaru qui ne bougea pas d’un pouce, caressant la joue de la Hyuuga de sa mandibule.

-Hors de question. Ordonna Kykio d’un ton sérieux.

-Fort … Ksss, Ksss, Ksss… décevant… Se ravisa l’araignée en s’éloignant d’Hinaru qui, les yeux fermés, chahutait dans tous les sens. Eh bien, je vais donc repartir vers les Entrailles de Mont Kumoreihou si mon travail est terminé…



Puis, et dans une avalanche, Kumomaru se désintégra en des milliers de petites araignées qui s’enfuirent de tous les côtés. Hinaru joua des claquettes tout en poussant de petits cris, évitant de marcher sur une de ces bestioles qui rendait ses nuits aussi stressantes qu’un examen écrit sur la balistique d’un kunai. De son côté, Kykio, les mains dans les poches, regarda le sceau s’effacer peu à peu sur le sol. La rue reprit de sa tranquillité et les deux genin se concentrèrent vers la grande tour qui s’élevait derrière les maisons. Sans dire un mot, ils se dirigèrent vers le bâtiment.

Après quelques rues désertes, le hall d’entrée leur tendait les bras, surplombé par les lettres Y.A.K.U. A première vue, le bâtiment semblait vide, mais après les dires des protecteurs de Shinji, il semblerait que les YAKU soient encore assez présents. Kykio se retourna vers Hinaru qui comprit de suite. Posant un genou à terre, elle activa ses Byakugan. Sa vision tourna dans un nuancier de blanc et de noir. Elle repéra plusieurs personnes dans les étages. Certains étaient assis sur des fauteuils, d’autres, postés près des couloirs. L’infiltration n’allait pas être du gâteau, comme ils le pensaient.



-Alors ?

-Je dirais une bonne trentaine, dont vingt en service. S’exclama Hinaru en prenant soin de regarder toutes les pièces du bâtiment.

-T’as localisé le bureau de Shinji ?

-Dernier étage*…

-Comme c’est original. Scinda-t-il.

-Porte du fond. Conclut-elle.



Les deux membres de l’équipe cinq étaient cachés derrière un toit, observant les alentours. Aucune autre patrouille n’était en vue. A cause de la guerre, presque tout l’effectif des YAKU était réquisitionné, ne laissant qu’une faible poche de résistance, à la demande de Shinji Uzumaki. Kykio et Hinaru se jetèrent un regard approbateur avant de basculer dans la rue. Arrivé près de l’entrée, ils se faufilèrent avec discrétion à l’intérieur du building. L’accueil était vide ainsi que les premiers étages. Mais leur escapade grimpa en difficulté à partir des deux derniers niveaux, beaucoup plus sécurisés. S’adossant sur un mur, Hinaru guida Kykio avec ses Byakugan. L’Hatake rampa près d’un bureau sur lequel un YAKU bossait.

Le fils de Kakashi, éternel génie et cador, savait parfaitement cacher son chakra et le YAKU ne releva même pas la tête, trop occupé à regarder son écran. Le ténébreux arriva de l’autre côté, faisant un signe de la main à sa coéquipière, qui s’avança à son tour. Mais alors qu’elle rampait, à son tour, une forte douleur la saisie, de nouveau, sur ses Byakugan. Elle ne put contenir son cri et l’homme se leva de sa chaise.



Echec et Mat





-Hey !... Intrusions ! Secteur Sept !! Hurla le YAKU avant d’appuyer sur un bouton.



Au diable la discrétion, Hinaru se releva en dérapant, se tenant son œil qui saignait de nouveau. Elle rejoignit Kykio et ils partirent en direction du long escalier qui conduisait vers la grande porte du bureau du chef des YAKU. Les alarmes se mirent en route d’un sifflement aigu, tandis que les lumières se tamisèrent dans un rouge peu rassurant. Derrière-eux, les YAKU se regroupèrent avant de partir à leurs trousses. Hinaru voulut se retourner pour les retarder, mais elle n’était pas au meilleur de sa forme, quant à Kykio, son invocation de dernière minute lui avait bouffé pas mal de chakra. Après trente secondes d’escalade, les deux genin arrivèrent vers la porte. Hinaru se jeta dessus, prit la poignée, et tira de toutes ses forces. Mais elle était scellée.

Encerclé, Kykio fit face au raz-de-marée humain qui se jetait sur eux. Mais un haut-gradé ordonna à la petite armée de s’arrêter. Kykio et Hinaru observèrent avec prudence l’amas de soldats juste devant, tandis qu’un homme se distingua des autres. Formant une haie d’honneur, le sous-général, vu sa médaille, croisa les bras, fort déçu de la carrure des intrus…



-Que diable font des gosses ici ? Jacta-t-il en se curant le nez.

-Osari-taicho ! Ils viennent de Konoha ! Indiqua un YAKU en pointant du doigt le bandeau frontal de Kykio.

-Konoha ?!... Ils envoient des genin maintenant ?...

-Reculez et tout ira bien pour vous ! Conseilla Hinaru d’une voix peu convaincante ce qui fit rire toute l’assemblée… sauf le sous-général.



Contre toute attente, le dénommé Osari s’assit en tailleur devant les deux membres de l’équipe cinq, se curant, maintenant, l’oreille droite. Un coude posé sur sa rotule, soutenant sa tête carrée, il baillait à s’en décrocher la mâchoire. Le reste de son armée le regardait sans comprendre. Puis, Osari croisa ses bras musclés après avoir délicatement léché son doigt, ce qui dégouta Hinaru au plus haut point :



-Hinaru Hyuuga Uzumaki et Kykio Hatake. S’exclama-t-il d’une voix puissante. Vous êtes bien loin de chez-vous… Que nous vaut votre présence en ces temps de guerre ?

-Comment connaissez-vous nos noms ? Demanda Kykio.

-Elle possède le Byakugan. Et toi, tu pues le fils du Hokage à des kilomètres…

-On est là pour casser la gueule à Saitora ! Répliqua la Hyuuga en levant son poing devant-elle.

-Saitora-sama ?!... Lui « casser la gueule » ? Se retenait de rire un des soldats.

-Parfaitement ! Et nous savons que Shinji cache une clef.

-Shinji-sama possède une clef… Et alors ? Demanda Osari. Pourquoi mettre votre vie en danger pour une simple clef ?



Hinaru voulut répondre mais Kykio passa sa main près de sa bouche, lui conseillant de se taire. Elle jeta son regard dans le sien. Il comprit, immédiatement, que vu leur état, ils n’allaient pas faire long-feu face à une trentaine d’ennemis. La Hyuuga se calma, laissant parler le fils de Kakashi qui planqua ses mains dans ses poches. De son air le plus désinvolte, il lui répondit :



-Parce que… ça nous amuse de faire chier les gens pour rien…



Cette réponse provoqua un silence des plus glacials… avant de recevoir un fou rire incontrôlé de la part des YAKU. Osari, muet et neutre, jeta un coup d’œil derrière ses hommes qui manquaient totalement de savoir-vivre, et, tapant du poing sur le marbre blanc du sol, il cria :



-VOUS ALLEZ LA FERMER !... BANDE DE BON A RIEN !



Une mouche vola



-Soit… Continua le sous-général. C’est une réponse comme une autre. Je l’accepte. Cependant, vu que nous sommes ennemis, et bien que je n’ai point envie d’envoyer deux gosses entre quatre planches, je vais devoir vous incarcérer jusqu’à la fin de cette guerre. Inutile de vous dire que toute résistance est futile, et patati et patata… Clama Osari, accompagné d’un geste de main assez explicite sur son désintéressement.

-Nous n’avons pas trop envie de pourrir dans une de vos cellules poisseuses, alors passons un marché. Vous nous ouvrez le bureau, on récupère la clef, et vous nous laissez partir… Qu’en pensez-vous ? Demanda Kykio d’une voix sereine.



De son côté, Hinaru commençait à comprendre pourquoi Kykio essayait de gagner du temps. Elle esquissa un sourire discret, tout en le laissant continuer son petit manège. Se collant près du dos de son ami, la blonde ouvrit son poing…



-Tu as une drôle de façon de marchander, petit….

-Euh… Osari-taicho ?.... Ce n’est même pas du marchandage…

-Tiens ! C’est vrai… Remarqua le sous-général d’un air stupide.

-Effectivement, mais vous n’êtes pas en position de force. Expliqua Kykio.

-TU TE FOUS DE NOTRE GUEULE ?! Crièrent les soldats à l’unisson.

-C’est dans votre intérêt, croyez-le !

-Marché rejeté. Répondit simplement Osari en se levant.

-Dommage. HINARU !!

-OUAIP’ ! Hurla la blonde qui était resté en arrière, sa technique bien cachée par le dos de Kykio.



Kykio se décala, laissant apercevoir le Rasenbyakugan luminescent de blancheur, rayonner à travers la pièce. Les soldats détournèrent leur regard, tandis que la belle en profita pour défoncer la porte. Criant de toutes ses forces le nom de sa technique fétiche, l’attaque arracha la porte et le mur dans un boucan d’enfer. Les deux genin profitèrent du nuage de fumée occasionnée pour se faufiler à l’intérieur du Bureau de Shinji. Osari les regarda s’enfuir mais il ne paniquait pas…



-Ils sont vraiment bornés ces deux-là…



Dans le bureau, Kykio tira sur tous les tiroirs et, par chance, découvrit le pendentif en forme de clef, trônant sur un socle. Il le saisit en avertissant son amie avant de dire :



-Maintenant ! On passe par les*…

-Les fenêtres ? Le coupa Osari qui arrivait vers eux d’un pas nonchalant.



Kykio et Hinaru regardaient le mur… et que le mur… Il n’y avait aucune vue vers l’extérieur, seulement du béton armé peu accueillant.



-Il n’y a pas de fenêtre ici…

-Merde ! S’écria la Hyuuga en se retournant.

-Et le mur vous sera facturé d’ailleurs. Ce n’est pas comme si on croulait sous les Ryos dans notre pays ! Ajouta Osari en s’époussetant.



L’étau se resserra sur eux. Le Rasenbyakugan de la Hyuuga lui avait mis plus de temps que d’habitude, montrant qu’elle était encore trop faible pour se défendre et le visage de Kykio se crispa, preuve qu’il ne gérait plus la situation. Le ténébreux se mit à réfléchir pour trouver un moyen de sortir d’ici sans se rendre, mais la situation était clairement à leur désavantage. Et puis, Osari semblait être sincère sur sa proposition. Ils auraient pu tomber sur bien pire que lui…



-Okay… C’est d’accord… Se résigna l’Hatake.

-Quoi ?! Cria Hinaru. Qu’est-ce tu me fais là ! Kykio !

-Sage décision, gamin ! Approuva Osari.

-Osari-taicho ! Selon les directives du Schishikage Mizukage, toutes personnes étrangères à Kimare ou aux YAKU doivent être tuées sur le champ.

-Au diable les directives. Je ne vais pas massacrer deux pauvres enfants sous prétexte qu’ils ne sont pas dans notre camp. Préparer une cellule, nous les enfermerons jusqu’à ce que ce conflit soit terminé !



De leur côté, Hinaru avait agrippé le col de son ami qui n’osait pas la regarder.



-C’est ça ton plan de génie ?!

-T’en as un meilleur ? Se défendit l’Hatake. Vas-y ! Je t’écoute !

-C’est toi l’intelligent de l’équipe ! Et là, je trouve que c’est vraiment une décision pourrie !

-Tu tiens à peine sur tes jambes. La moindre utilisation de ton Byakugan et tes yeux te font souffrir le martyr. T’as mis dix secondes avant de créer convenablement un Rasenbyakugan… Tu veux que je continue ou tu as capté, putain de me*… ?!



Soudain, l’Hatake sentit sa tête basculer vers la droite. Hinaru lui avait foutu une gifle bien rôdée. Kykio tomba sur ses fesses tandis que l’armée des YAKU se dirigea vers eux. La Hyuuga, fidèle à sa personne, ne se laissa pas faire :



-BYAKU*…



Mais son cœur rata un battement et, de nouveau, son œil laissa échapper des larmes de sang. Hinaru se cambra vers l’avant, pressant sur l’hémorragie. Kykio avait raison. Il avait toujours raison…



-Hinaru Hyuuga Uzumaki! Kykio Hatake! A partir de maintenant, vous serez nos prisonniers !

-Objection ! Cria une silhouette dans l’ombre.



Tous se retournèrent, sauf Osari qui connaissait bien cette voix. Les YAKU restèrent interdits face à cette jeune femme, dagues sorties, chevauchant les débris du mur explosé. Kykio releva la tête. Un miracle ?... On ne pourrait appeler ça autrement… Osari se retourna lentement vers la femme, un tatouage bien caractéristique des YAKU sur son mollet droit…



-Tiens… Yoko… Ou devrais-je dire…









« Kaora Haruno »

Osari ?????

























Dans une maison – Premier étage





Cela faisait un quart d’heure que Naruto et Iko avaient laissé Hinata, Nirui et Neji dans l’appartement, sous la surveillance d’un clone du blond qui scrutait par la fenêtre le moindre ennemi. Un silence de mort régnait dans la pièce. Soudain, l’auriculaire d’Hinata remua légèrement. Le clone, très alerte, le remarqua. Il se rapprocha d’elle, mais elle était encore plongée dans le coma…



-Elle rêve… je me demande bien de quoi… S’exclama le blond factice tout en s’éloignant d’elle…























Douze ans Auparavant – Rêve d’Hinata





Dix-sept heures quarante-huit. Le soleil commençait à faiblir dans le ciel bleu de cette journée d’Août. Sur un arbre, une colombe blanche se nettoyait les plumes avant de prendre son envol vers l’hôpital de Konoha. Arrivé près du building, l’oiseau se posa sur une branche à même hauteur qu’une fenêtre qui donnait sur une salle d’accouchement. A l’intérieur, Hinata Hyuuga, héritière du prestigieux clan Hyuuga, allait donner naissance à son premier enfant. Les jambes écartées, un médecin spécialisé dans les naissances, était en train de l’encourager, tandis que deux autres malaxaient un chakra vert médicinal près du ventre gonflé de la belle. Hinata haletait rapidement, son visage perlant de sueur. Le travail avait commencé depuis maintenant trois bonnes heures…



-Allez-y ! Hinata-sama ! Poussez !

-Non… Il… faut qu’il… vienne avant !...

-Vous ne pouvez attendre davantage ! Sinon, la santé du bébé serait mise en cause ! Conseilla l’infirmière à travers son masque chirurgical.

-Expirez… Inspirez… Expirez… Inspirez et… BLOQUEZ ! ALLEZ HINATA-SAMA !







POUSSEZ !



POUSSEZ !









POUSSEZ !























Dans le hall de l’hôpital, un homme entra comme un déjanté, manquant presque d’exploser un pot de fleur. Il se rua vers l’hôtesse qui le regarda avec de grands-yeux !



-La chambre trois-cent quatre-vingt-huit !

-Deuxième étage… troisième aile… Répondit-elle un peu perdue.

-Merci !





L’homme ne prit même pas la peine d’attendre l’ascenseur, qu’il se jeta dans les escaliers, escaladant les marches quatre par quatre. Arrivé au deuxième étage, un nombre considérable de patients, de personnels hospitaliers et de civils, trainaient les pieds entre discussion et rééducation. Fidèle à sa réputation légendaire, l’homme cria dans le corridor, attirant l’attention de toutes les personnes présentes, provocant, au passage, quelques arrêts cardiaques… :







« POUSSEZ-VOUS ! JE VAIS ÊTRE PAPA »

Naruto Uzumaki






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