Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

Le monde a bien changé depuis la Mort de Pein et de ses six corps. Un Naruto en exil, une mystérieuse organisation qui fulmine de desseins obscurs, un désir de reconquête militaire pour un Pays bafoué, une fille ignorant son véritable destin dans les tourments de l'humanité... Quand Hinaru Hyuuga Uzumaki, la fille d'Hinata reçoit son titre de Genin, les choses changent. La paix n'est qu'illusion et la guerre se cache, tapis dans l'ombre de Kimare, une organisation scientifique de Kiri...
Classé: -12I | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 293605 | Comments: 150 | Favs: 161
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Sideral88 (Masculin), le 03/12/2013




Chapitre 54: Ouvre tes Yeux



Ouvre les yeux







« Au jour du jugement, la plume du savant pèsera autant que l’épée du guerrier. »

Proverbe Indien











Port de Kirigakure no Sato



-FORMEZ LES RANGS !



La voix rauque et agressée par le tabac du lieutenant du Pays des Vagues, Chui-Pen, résonnait le long des quais noirs de monde. Immédiatement, la première ligne se forma. Quelques hommes du Sable et de l’Eau, mais surtout, des shinobi de la Foudre. Et pour cause, devant eux se trouvait le Jinchuriki d’Hachibi, tout penaud, qui s’adonnait à l’art du curage d’oreille, catégorie auriculaire inversée. Après plusieurs rotations dans l’orifice, Bee attrapa Samehada tapis dans son dos, avant de la pointer devant-lui. Les bandelettes qui la recouvraient se déchirèrent, révélant les pointes bleutées, aiguisés comme des dents de requin, prêtes à faire ses premières victimes. De l’autre côté de la grande avenue du Soleil, qui reliait le Palais du Mizukage à la zone portuaire, se trouvaient les armées de Saitora. Postés sur les hautes murailles, les hommes de Kimare observaient en silence la faible poche de résistance qui s’offrait à eux. La Coalition allait tenter de condamner le chemin, privant les soldats de Kimare de resserrer leur étau, c’était le plan à tenir… L’hôte d’Hachibi cracha par terre sous les yeux de ses ennemis avant de se retourner vers ses soldats :



-Alors, bande d’enfoirés ? Vous êtes prêts à les déglinguer ?

-Oui ! Bee-sama ! Hurla la première ligne.

-Et au fond ? Vous m’avez entendu, bande de cons ?

-Affirmatif !

-Ca gène personne qu’il traite tout le monde ? Fit une voix dans le tas.

-Ta gueule ! Répliqua un autre.

-Plan à suivre, les merdeux !...



Et dans la surprise générale, Bee lança un kunai vers les murailles. Le mouvement était tellement rapide que l’arme siffla à travers l’air, avant d’aller se planter en plein milieu du front d’un malheureux zombie ureeganisé, posté sur la Porte. Ses compagnons le regardaient tomber à terre, avant de faire une chute de trente mètres, s’écrasant sur le sol, sans vie. Le Jinchuriki d’Hachibi se racla le fond de la gorge avant de cracher. Puis, il se retourna lentement vers son armée qui était encore en train de regarder le cadavre.



-Pas de quartiers, misérables vers de terre, car ce soir, on dine en enfer…



La bise marine s’engouffra à travers les rangs tel un signal venu des cieux, et Bee entreprit une marche impériale vers l’attroupement qui lui tendait les bras. Ses lunettes de soleil le protégeaient des vices de l’Ureegan. Confiant, il s’aventura, toujours seul, vers les premières lignes. Un malheureux, et suicidaire, vint à sa rencontre, criant d’une voix morbide. L’hôte d’Hachibi le coupa dans son élan, le saisissant par le crâne de sa main de colosse, avant de tournoyer sur lui-même. L’homme de Kimare se retrouva projeté vers les lignes de la Coalition, glissant sur le pavé de l’avenue. Les shinobi armèrent leurs kunai, avant de l’achever. Le martyr se fit trouer de tous les côtés, avant de se faire littéralement tabasser par les centaines de pieds qui lui passaient dessus. En effet, la Coalition s’était mise en marche dans un concerto d’hurlement vainqueur, porté en triomphe par la prestance majestueuse de Bee qui dégageait tellement d’espoir.



Les fidèles de Kimare réagirent en pilonnant la voie principale de kunai auxquels des parchemins explosifs étaient accrochés. L’avenue étroite se prêtait bien à ce type d’arme, car les shinobi étaient tous concentrés en une seule colonne d’hommes bien homogène. La première vague fit beaucoup de victimes côté Coalition, mais leur courage n’avait pas faibli pour autant. Arrivé devant la Porte de l’Océan, Bee s’occupa à lui seul des premiers venus, les charcutant à coups de Samehada. Dans une danse d’hémoglobine, il attrapa, par le bras, un homme de Kimare, avant de le jeter vers le haut des murailles. Sur les remparts, un autre arma un kunai explosif et le balança… sur le corps de son ex-allié qui coupa la trajectoire de l’arme. La détonation s’actionna, explosant la pierre noire des murailles dans un déluge de roc et de débris de métal. Une bonne partie des hommes postés sur la muraille se jetèrent dans le vide pour échapper aux flammes.



Mauvais choix, car les fils de la Foudre les attendaient de pied ferme. Sortant leur katana, ils réceptionnèrent ceux qui avaient réussi à s’échapper de cette apocalypse de flammes, d’un coup latéral bien net. On visait la jugulaire, cette autoroute de sang qui, une fois scindée, provoquait, à coup sûr, une mort rapide. Puis, ce fut au tour des dragons aqueux de faire leur apparition, emportant les hommes de Saitora dans un torrent, avant que les shinobi de Kumo n’électrifient le cours d’eau, provoquant de graves lésions cérébrales aux victimes de cette combinaison mortelle. Dans la bataille, le général Chui-Pen, revêtu de sa robe grisâtre et de son fidèle turban qu’il ne quittait jamais, lui cachant la totalité du visage hormis ces yeux rubis, s’engouffra par la Porte pour rejoindre Bee. De ses doigts s’émanaient un liquide vert étrangement chaud. Et pour cause, le mercenaire qui, autrefois, était un ennemi de Kiri lors du Massacre, pouvait éjecter de l’acide qui rongeait n’importe quoi et n’importe qui. Le général se rabattit vers sa gauche, esquivant la lame d’un homme de Kimare, avant d’empoigner le bras de ce dernier. Le soldat à l’Ureegan hurla de douleur en voyant son poignet se dissoudre sous l’effet perfide de l’acide qui recouvrait la poigne du général quinquagénaire.



Tombant à genoux, sa main à présent détachée de son corps, le zombie de Saitora se cambra en arrière. Chui-Pen en profita pour enfoncer son index et son majeur dans les Ureegan de son ennemi. Plus aucun son ne sortait de la bouche de son adversaire, seulement des jets de sang qui venaient tacher les vêtements de Chui-Pen. Ce dernier souriait derrière son turban jusqu’à ce que les bras du serviteur de l’Arame tombent sur le sol, pendant sans vie. La preuve ultime que son âme avait quitté son enveloppe charnelle. Le général de l’Eau retira lentement ses doigts, recouverts de cruor et de pus, avant de pousser le corps inerte vers l’arrière :



-Et dire que j’ai servi votre maître à une époque… Maugréa-t-il, les yeux sans émotions.



Au loin, l’hôte d’Hachibi se battait vaillamment à un contre trente. Samehada lui donnait un avantage certain, elle qui pouvait absorber le chakra de ses adversaires. L’épée de Kisame, de sa stature imposante, déchiquetait tous ceux qui osaient s’approcher. Satisfaisant cette soif de sang trop longtemps ignorée, Bee se laissa surprendre. Un kamikaze se jeta sur son arme, avant d’essayer de couper son bras. L’hôte du démon taureau lâcha son épée, laissant son assaillant se faire dévorer, au sens propre du terme, par les écailles de requin. Cerné, il essaya de se tirer de ce piège, mais aucune issue ne se présentait à lui. Soudain, une tornade d’eau se forma tout autour de lui, avalant ses ennemis avant de les projeter dans les airs. Ces derniers se fracassèrent un peu partout sur le sol :



-Merci, poto !

-Pas de quoi ! Répondit Chui-Pen en le tapotant sur l’épaule avant de poser un genou à terre. Protégez-moi ! Il me faut du temps pour réaliser cette technique !

-T’inquiète ! J’assure tes arrières, mon p’tit père ! Le rassura l’homme aux lunettes en reprenant Samehada.



Le membre du conseil de l’Eau déroula un rouleau qu’il gardait dans une sacoche, avant de l’aplatir. Aussitôt, l’encre apparut dans un fondu circulaire, révélant le kanji de « Marais » au centre. Il plaça ses mains avant de relâcher son chakra dans le papier. Derrière lui, Bee rangea sa tendre et douce, avant de se munir de ses sabres. Puis, en mode bille de pinball, il dégagea la zone, repoussant, un par un les quelques imprudents qui avaient osé s’aventurer. L’hôte du démon taureau coupait jugulaire sur jugulaire. L’avenue ruisselait de sang qui s’évacuait dans les bouches d’égout, et les corps inertes pourrissaient sous le soleil matinal. A l’extérieur de l’enceinte, les deux armées s’affrontaient dans un capharnaüm indescriptible. Aucune n’arrivait à réellement prendre l’avantage, malgré le surnombre des proches de Saitora. Il n’y avait même plus de camp distinct. Ils étaient tous mélangés, tous sujet au tir ami, tous… seul face à leur survie.



Dans la foule, Teriuuka Oni, le génie de Suna, observait la scène du haut d’un poteau électrique défectueux. Frêle avec un teint bronzé, le « fennec du désert », surnom attribué par les civils du pays du Vent pour son aptitude à fuir les combats mais d’une intelligence sans précédent, mâchait une barre de réglisse d’un air bovin. Accroc à cette drôle de drogue, l’Oni scrutait chaque fait et geste des possesseurs de l’Ureegan. Il était torse nu, non pas pour exhiber ses abdominaux quasi-inexistants ou ses biceps sous-développés, mais parce qu’il supportait mal la chaleur, un comble pour un homme vivant dans le désert. Il ne portait qu’un simple pantalon très ample, à la croisée entre le bermuda et le baggy, avec une ceinture sur laquelle triomphait l’effigie d’un renard des sables, ce petit animal peureux mais rusé. Sur ses doigts squelettiques, qui n’avaient rien à envier à Saitora, Teriuuka arborait de multiples bijoux qui rayonnaient sous la lumière de l’astre solaire. Cheveux bruns coupés très court, il avait une grande cicatrice qui lui fendait son œil gauche qu’il gardait fermé. Les bras croisés sur son torse, il regarda d’un air vide certains de ses hommes tomber littéralement dans la vieillesse, laissant apercevoir leurs os sous leur peau pendouillant, avant d’agoniser sur le sol, au milieu de la bataille. Continuant de mâcher son bâton de réglisse, l’Oni se gratta le bas du ventre tout en réfléchissant :



-Ce pouvoir devient vraiment embarrassant… Fit-il à haute-voix sans pour autant prendre part au combat.



Mais c’était sans compter sur un soldat YAKU qui l’avait repéré. Ce dernier, grâce à sa petite taille, s’était glissé à travers les lignes ennemies avant de sauter à sa rencontre. Le fennec du désert jeta un coup d’œil vers lui. Il regarda son visage. C’était un gosse. Même pas la quinzaine. Teriuuka contra sa lame avec sa botte en cuir renforcé. Le jeune YAKU posa son pied sur le poteau en bois, prenant appui, avant de s’envoler dans les airs. L’Oni le regarda d’un air blasé, avant de l’entendre dire :



Ninpo – Nettou no Jutsu

Technique de l’Eau Bouillante





Une eau fumante sortit de sa bouche et le conseiller de Gaara fut contraint de quitter son perchoir bien douillet. L’eau rentra en contact avec les transformateurs électriques du poteau qui grésillèrent avant de sauter dans un feu d’artifice d’étincelles. La technique termina sa course en averse, arrosant le champ de bataille de gouttelettes mortelles. Le petit YAKU en profita pour le scinder. Le pilonne entreprit une longue chute qui s’écrasa sur quelques soldats de la Coalition qui n’avaient pas eu le temps de s’écarter. Derrière, Teriuuka s’était replié vers les quais, suivi de son adversaire qui ne l’avait pas quitté des yeux pour autant. Il ordonna aux autres de ne pas intervenir, tandis que le jeune garçon se réceptionna au milieu de l’avenue :



-T’as quel âge, mon garçon ! Demanda le fennec en gobant une autre barre de réglisse, complétement indifférent.

-Assez pour vous envoyer pourrir en enfer !

-Je n’en doute pas. Vois-tu, je suis un véritable peureux ! Je suis très incompétent dans le domaine de la guerre... Confessa Teriuuka d’un air endormi mais confiant.

-Maître Shinji nous a ordonné de nous battre pour Kimare, chose que je tiendrai jusqu’à mon dernier souffle ! Cria le garçon de sa voix cristalline.

-Hum, hum… S’étonna l’homme aux yeux verts. Quel dévouement !



Le YAKU réarma son petit sabre, avant de se jeter sur lui. Teriuuka gémit avant de croiser ses bras derrière son dos. Il contra l’attaque perçante de son ennemi avec sa jambe. Le petit manquait de force mais il maniait son arme avec agilité. Il réessaya, enchainant un enchainement rapide et concis, mais Teriuuka semblait avoir une longueur d’avance sur lui. Attendant le moment opportun, le fennec lui fit une rapide balayette, lui fauchant les pieds. Le garçon tomba la tête la première, mordant la poussière. Il jacta sous le choc, lâchant son katana à quelques mètres de lui :



-Un peu de réglisse ? Demanda l’homme de Gaara en lui tendant un sachet. Les petits garçons, ça aiment les bonbons, non ?

-Tu t’moques de moi !

-J’te propose juste des sucreries… Excuse-moi.



Le petit YAKU se tut devant lui. Lui qui n’avait reçu qu’ordres et jurons depuis sa naissance. Déstabilisé, il le regarda engloutir le bâton noir et son ventre gargouilla. Cachant sa gêne, il détourna la tête et Teriuuka s’assit en position du tailleur, près de lui :



-La guerre n’est pas un endroit pour de jeunes enfants. Maugréa-t-il en lui balançant une sucrerie.



Le petit garçon ne répondit rien, et attrapa en vol le bonbon qui sentait si bon. Faignant de savourer la divine collation, il jeta un dernier coup d’œil furtif vers son sabre à quelques mètres de lui. Puis, il observa son ennemi, assis en tailleur à côté de lui, se tenant la tête avec sa main. Il ne semblait pas être du genre à se bousculer pour aller dans l’arène, mais il en restait pas moins qu’un ennemi à Kimare. Le garçon aux cheveux cuivre, glissa lentement sa main vers son arme avec une discrétion redoutable, tandis que Teriuuka bâilla à s’en décrocher la mâchoire. Mais alors qu’il n’était plus qu’à quelques centimètres de sa lame, l’Oni lui dit :



-A ta place, j’abandonnerais. Non pas que tu n’aies aucune chance face à moi, mais pour la simple et bonne raison que je n’ai pas envie d’envoyer un môme dans un hôpital pour le restant de ses jours…

-Je suis pas un môme ! Je suis un YAKU !

-Un YAKU qui préfère se gaver de réglisses au lieu d’éventrer son adversaire… Pas très sérieux tout ça !



Teriuuka se releva tout en s’époussetant les épaules. Puis, il commença à marcher en direction de la Porte. Le garçon en profita pour ramasser son arme, et dans un cri de rage, il se lança à sa poursuite. Teriuuka ne lui accorda même pas une once d’intérêt et le garçon arma sa lame bien à l’horizontal pour l’éventrer par le dos. Mais son ventre le tirailla une nouvelle fois. Cette fois, c’était plus qu’un simple mal d’estomac, mais carrément une douleur perfide qui lui brûlait les intestins. Le jeune YAKU perdit l’équilibre, une nouvelle fois, et tomba sur les dalles de la rue, se tenant le bas du ventre. En position fœtale, il se retenait de ne pas pleurer. Le fennec du désert rangea ses bâtons dans sa poche avant d’interpeller un soldat infirmier qui passait par là :



-On a besoin d’un lavement d’estomac ici ! Ordonna-t-il en le pointant du doigt.

-Mais… c’est un YAKU ! Remarqua l’infirmier en observant le tatouage sur l’avant-bras du garçon.

-C’est surtout un pauvre enfant qui préférerait s’amuser sur une balançoire que sur un champ de bataille !...

-Oui… Mais…Je dis quoi moi à mon chef s’il apprend qu’on soigne un ennemi ? Demanda-t-il en prenant le gamin dans ses bras.

-Alors premièrement, l’avis de votre chef, je me le fous là ou je pense. Deuxièmement, depuis quand on refuse d’aider un enfant dans le besoin ? Troisièmement… Bordel, vos uniformes sont vraiment moches. Le Pays de la Foudre ne connait rien en matière de mode ou quoi ?

-Bah… euh… Balbutia-t-il en se grattant la tempe avec son index.



L’infirmier passa outre et s’agenouilla devant la victime. Elle rejetait une mousse blanche par la bouche et était pris de spasmes plus ou moins contrôlés. Le shinobi de la Coalition passa son doigt dans la substance blanchit avant de renifler :



-Ca sent… la réglisse ? S’interloqua le médecin en se retournant vers Teriuuka.

-Dans le rapport, vous direz qu’il a avalé de travers et non que je l’ai empoisonné… Sinon ma réputation va en prendre un sérieux coup…

-… Très bien…

-Affaire conclue ! Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai une cité à libérer !

-Vous n’avez même pas fait une victime depuis que vous êtes ici…

-LALALALALA !!! J’AI RIEN ENTENDU ! Fanfaronna le génie de Suna en se bouchant les oreilles.



Le médecin soldat le regarda se dandiner vers le lieu de l’affrontement, les paupières entrouvertes, comme blasées. De son côté, le cerveau de Teriuuka cogitait sur une tactique pour prendre la Porte. Grâce au bienfait du réglisse, ses facultés cérébrales étaient plus développées que la moyenne, d’où son expertise forte appréciée lors des situations critiques. Prenant un meilleur point de vue, son regard se posa à l’intérieur de l’enceinte. Il vit Chui-Pen rayonner de chakra, tandis que Bee gardait ses arrières. Soudain, il l’entendit crier :



-Repliez-vous tous vers les quais ! Exécution !



L’armée de la Coalition, telle une vague, se dispersa sous la surprise générale de l’ennemi. Et ils avaient raison, car le sol se recouvrit, peu à peu, d’une eau brune peu rassurante. Une sorte de gadoue inexplicable s’émanant des rayures de la pierre. Les fidèles de Kimare essayèrent de s’échapper mais leurs pieds restaient profondément ancrés dans cette vase. Teriuuka se craqua les doigts, un par un, avant de faire de même avec ses cervicales.



-Bon… C’est à moi de jouer, je présume… Lâcha-t-il en se raclant la gorge.



Contre toute attente, Teriuuka se mit à faire des vocalises. Les défenseurs de Kimare le regardaient, surpris et indécis. L’Oni armait sa voix sous le ciel bleu et les marais se recouvrirent, peu à peu, d’un sable épais et… mouvant ! Un véritable piège se refermait sur les victimes de la technique du général de l’Eau, combiné avec le sable de l’Oni. Et il ne fallut que de quelques minutes pour que les corps disparaissent dans les méandres de cette flaque de sable visqueuse dans lequel des bulles d’air remplies de soufre explosaient à la surface. Le reste de l’armée de Kimare se replia vers la cité sous les ordres de quelques généraux YAKU, pétrifiés. Teriuuka arrêta de chanter avant de se retourner vers le reste de son armée qui l’observait dans un silence de cathédrale. Puis, Chui-Pen, accompagné de Bee, s’arrêtèrent près de lui :



-Les chants étaient vraiment indispensables ? Demanda le général de l’Eau qui se malaxait encore les tympans tellement Teriuuka avait chanté avec la justesse d’une casserole en émail.

-Non.

-COMMENT CA ?! NON ? Reprirent en cœur le reste de l’armée, dépité d’avoir enduré ce supplice vocal sans raison apparente !

-Yo ! Ta voix rest’ra pas dans les annales ! Brotha’ !

-Hais cheu ‘ous emme’de ! Se défendit-il en se triturant la molaire à la recherche d’un bout de réglisse coincé. On m’a fait le reproche de passer complétement inaperçu durant les combats… Et bien maintenant, ils sont tous au courant !





Un ange passe





-… Bref. Ce chemin est maintenant condamné. Ils ne passeront plus par-là, à moins qu’ils soient tous suicidaires… Affirma Chui-Pen en se grattant le bout de sa barbichette.

-Opération : Killzone’Dattebayo, terminée… Renchérit l’Oni en arrivant enfin à décoincer son corps étranger de ses dents.

-Quel nom de merde… J’imagine les gosses quand ils devront apprendre les batailles importantes du Pays des Vagues… Souffla le général de l’Eau en se tenant le front.

-C’est un nom qui défonce tout ! Alors trêve de jurons et replions-nous ! Fit Bee, visiblement vexé.



Chui-Pen et Teriuuka se regardèrent avant de se diriger vers le port. La Porte était condamnée. Ils avaient gagné un temps précieux. Maintenant, leur salut reposait sur le dos de cinq adultes et trois genin… Dans leur repli, Bee jeta un dernier coup d’œil vers les ruines du Palais du Mizukage, les poings serrés…



-N’y pense même pas… Fit une voix dans sa tête.

-Ca m’emmerde de suivre les ordres… Pourquoi Naru’ a le droit de faire ce qu’il veut et pas moi ?

-Parce que Naruto n’est plus sous le joug de Konoha et n’a jamais été officiellement annexé à Kiri. Nous, nous portons l’emblème de la Foudre, et ton frère en est le Raikage ! Tu as le devoir de lui obéir ! Expliqua Hachibi d’une voix posée, tel un grand-frère.

-Ce blondinet a besoin de moi ! On a battu Pain ensemble.[1] On doit battre Saitora ensemble ! C’est le destin, cousin !

-Et pour ce qui est de A ? Demanda le démon.

-Il n‘a pas besoin de moi ! On a peu de chance de survivre, Brotha’ ! Mais si Saitora crève, alors ces zombies vont tous crever avec lui…

-Ca a le mérite d’être sensé… Mais d’un autre côté, tu risques de te faire, une énième fois, rappeler à l’ordre !

-Aux chiottes ces cons ! J’ai un renard à fouetter moi !

-Atten*…



Mais Bee fit brusquement demi-tour vers la ville. Chui-Pen s’égosilla la voix pour le rappeler, mais il n’eut, en guise de réponse, qu’un doigt d’honneur. Teriuuka, posté à côté du général de l’Eau, se contenta de sourire. Et pour cause, il soutenait grandement l’idée d’envoyer les deux Jinchuriki contre Saitora, mais A et Gaara s’étaient interposés à cette décision, prétextant que Bee était un atout indispensable dans la résistance de la Coalition. Le voyant s’enfuir derrière la muraille, Chui-Pen jura à haute voix, avant de tourner les talons vers le port et le quartier général de la Coalition :



-J’étais pour le faire combattre… Pas pour l’aider à s’enfuir vers je ne sais où…

-Ne vous inquiétez pas, général ! Reprit Teriuuka. Je sens que le vent tourne !

-Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?



L’Oni pointa son doigt vers les forêts lointaines bordant l’arrière-pays de Kiri. On pouvait distinguer un vol anormal d’oiseau s’enfuir de la cime des arbres. Chui-Pen plaqua le bord de sa main contre son front pour se protéger du soleil avant d’observer l’horizon. Dubitatif, ce dernier hocha la tête :



-Qu’est-ce que ?...



« J’entends la Feuille murmurer ! »
Teriuuka Oni




























Hall de la Base de Kimare



Le sol trembla de nouveau. Le long escalier en marbre n’était plus qu’un chemin de cratères formés par les Juuken. A mi-chemin entre le rez-de-chaussée et l’étage supérieur, Hinata se tenait en position défensive. De la sueur perlait sur son visage blême. Ses Byakugan activés, elle scrutait ses trois-cent-cinquante-neuf degré de vision. Au loin, elle vit le chakra anormal d’Iko avec celui de Nirui. Mais aucune trace de Neji. Avec les années, lui et Hinata s’étaient beaucoup rapprochés pour s’entraîner. Avec le départ de Naruto, elle avait trouvé une oreille bienfaisante à ses problèmes de cœur. Et douze ans plus tard, Hinata était devenu la leader de sa propre équipe d’ANBU spécialisée dans la traque et l’espionnage. Neji, quant à lui, avait été nommé conseiller militaire auprès de Kakashi et il dirigeait le clan Hyuuga quand Hiashi n’était pas là.

Serrant les dents, la belle se retourna subitement, contrant la paume de Neji qui était arrivée de nulle part. Ils restèrent de longues secondes à se regarder. Le membre de la Bunke tiqua avant de se replier, tandis qu’Hinata continuait de le fixer :



-Tu n’es pas affecté par l’Ureegan… Dit-il en baissant sa garde.

-A la base, ce « dojutsu » devait contenir le Sharingan, le Byakugan et le Rinnegan. Mais ton « maître » a décidé de ne pas implanter notre œil. Grossière erreur de sa part puisque l’Ureegan n’est stable qu’à quatre-vingt-trois pour cent. Les dix-sept manquants reposent sur le fait que le Byakugan peut contrer ses effets.

-Comment le sais-tu ?

-Une amie me l’a dit après avoir sondée le cerveau d’un certain Toa Hanamura…

-Toa*… ?

-Celui qui t’a battu et ramené ici !... Tu te souviens ? Neji-niisan ? Demanda-t-elle.



Neji ne lui répondit pas. Stoïque, il feignit de se sentir vulnérable et Hinata fonça droit dans son piège. Elle s’approcha dangereusement avant de lui empoigner soigneusement son poignet. Elle se remémora les dires de Kaora. Pour pouvoir contrer les effets de l’Ureegan sur les cobayes, il fallait provoquer un choc émotionnel violent. C’était sa seule chance de faire revenir Neji de son côté. Mais le Hyuuga arbora un sourire malsain qui glaça le sang de sa cousine. Malgré ses réflexes, Hinata ne put esquiver la totalité du Juuken surpuissant qui lui infligea de sérieux dommages à son foie. Elle se cambra en arrière, éjectant des caillots d’hémoglobine, avant de dévaler les escaliers. Neji la regarda chuter violemment avant de se stabiliser près d’une statue. Le fils d’Hizashi commença à descendre les marches, tandis que sa cousine se releva avec peine.



-Toa… Oui… ça me dit quelque chose… Avoua-t-il entre son sourire machiavélique.



La Hyuuga haletait fortement tout en observant la descente de son cousin. Neji ne semblait pas être vulnérable à ses dires, et elle n’avait aucune information qui pourrait le faire pencher de son côté. Elle n’avait rien qui pourrait le faire revenir… Se tenant le ventre parsemé d’ecchymoses avant d’appliquer les premiers soins, la femme aux yeux de perle effaça son visage de tout sentiment. Froide et indifférente, si elle voulait prendre l’avantage, il fallait le combattre sans se retenir… Malheureusement pour elle, cette barrière sentimentale n’était pas des plus faciles à ignorer…



-Tu ne te souviens donc de rien…

-Hinata-sama. Ma couverture est grillée et je n’ai pas reçu d’ordre de vous détruire. Je veux juste savoir où est Naruto. Vous me le dites, et je vous laisserai tranquille.



Elle baissa la tête. De son côté, Neji était arrivé sur la première marche. Attendant une réponse, il jeta un coup d’œil à l’autre combat. Nirui était dépassé par la puissance d’Iko. Ce dernier, d’ailleurs, en profitait pour jouer avec elle… Le Hyuuga se reconcentra sur son ennemie qui lui tendait un bout de papier froissé. Neji le récupéra et le déplia…



« Je suis désolé… »



Le génie aux yeux blancs fronça des sourcils, avant de voir la paume d’Hinata foncer droit sur lui. Elle était déjà beaucoup trop proche pour l’esquiver. La belle le frappa sur le front de son Juuken le plus puissant. Neji bascula en arrière, mais se rattrapa avec ses mains. Faisant un salto arrière, il se réceptionna sur les marches, se massant le haut du crâne. Il ne l’avait pas vu venir, croyant naïvement qu’elle allait céder. Mais il l’avait sous-estimée. Elle n’était plus la grande sentimentale parasitée par ses émotions.

Non. Elle était devenue aussi froide que la glace, aussi rigide que la pierre. Il recroisa son regard, cinglant et déterminé. La belle avait sa paume levée vers lui, et ses cheveux lui cachèrent lentement ses yeux telle une cascade nuptiale. Le Hyuuga esquissa un sourire au coin, satisfait de la tournure des événements.



Elle allait se battre



-Je vais te ramener, à moitié mort, et par la peau du cul s’il le faut ! Mais tu reviendras parmi nous ! Tu peux compter sur moi, Neji-niisan ! Expliqua-t-elle d’une voix angélique, presque frissonnante.

-Vous n’êtes de taille. Et vos précédents combats vous ont épuisée, aussi bien physiquement que moralement. Vous cherch*…





« La ferme ! »
Hinata Hyuuga




Ses mots résonnèrent dans l’immense hall, ce qui surprit le Hyuuga qui fronça des sourcils. Il ne s’attendait pas du tout à un tel vocabulaire venant d’une princesse, encore moins venant d’Hinata Hyuuga, la petite fille timide et très propre sur elle. Mais la vie vous change, et la guerre vous transforme. Et la petite chenille fragile était devenue un papillon rayonnant de puissance. Et pour cause, les paumes de la Hyuuga se laissèrent imbiber de son chakra, révélant deux magnifiques lions qui rugissaient sous le silence de cathédrale de l’édifice souterrain.





Jūho Sōshiken

Les paumes jumelles des lions agiles





Sans attendre une fraction de seconde en plus, Hinata se rua vers lui. Elle rejeta son chakra à partir de ses pieds pour augmenter sa vitesse et ses réflexes. Quant à Neji, il dut se caler sur le rythme infernal que lui livrait sa cousine. Avortant ses tentatives, le Hyuuga n’en était pas moins à l’abri, comme auparavant. Il avait presque du mal à anticiper le prochain enchainement d’Hinata. Mais il remarqua qu’elle forçait trop sur sa blessure. Son ventre lui faisait souffrir en silence et Neji en profita pour lui renvoyer un violent coup au même endroit.



Hinata se cambra une nouvelle fois. Mais la percée de Neji lui avait entrouvert une faille qu’il ne fallait pas rater. Tout en basculant, Hinata arma sa jambe qui foisonnait de son chakra. Le Hyuuga ne pouvait rien faire et elle lui décrocha un formidable Yop Tchagui[i] qui lui explosa deux côtes. Les deux duellistes tombèrent chacun de leur côté, l’un crachant du sang, l’autre se massant une nouvelle fois son ventre endolori par le choc.



« J’ai réussi… » Songea Hinata en se relevant plus rapidement que son cousin.



De son côté, Neji se replia vers sa gauche, espérant pouvoir prendre un peu de champ pour se remettre de ses esprits. Et pour cause, traditionnellement, les Hyuuga utilisaient leurs paumes pour infliger des dégâts dans les Tenketsu de leur adversaire, mais Hinata avait réussi, non seulement, à lui perforer sa cage thoracique, mais aussi à lui bloquer cinq des Tenketsu situés près des poumons. Et elle l’avait fait… avec sa jambe…



-C’est… pratiquement impossible… Ragea-t-il en se tenant le creux du ventre.



Laissant sa haine s’engouffrer dans son cœur, Neji jeta un regard mauvais vers sa cousine qui était déjà en train de foncer vers lui. Armant son bras vers l’arrière, il la visa avant d’envoyer un violent coup dans les airs. L’impulsion de chakra vint s’écraser contre Hinata qui se fit happer par la force de la technique, finissant sa chute contre une statue qui explosa en mille débris. Soudain, un étrange nuage de fumée s’évapora à travers la poussière en suspension.



« Un clone d’ombre.. » Pensa Neji en cherchant le chakra d’Hinata.



Il n’attendit pas longtemps avant de voir trois impulsions se jeter à travers la noirceur du bâtiment. L’homme aux cheveux bruns les contra tous les trois en tourbillonnant sur lui-même avant de prendre appui sur son pied droit. A présent dans les airs, Hinata était cachée derrière la tête magistrale d’Hashirama Senju. Un genou posé à terre, elle plaqua sa main sur la nuque de la statue. En un éclair, la tête s’éjecta du reste du corps, avant de s’écraser sur Neji qui n’eût pas la force de pulvériser cette immense pierre sculptée.



Un cratère se forma au point de chute, laissant le Hyuuga au centre, couché sur le dos et les bras écartés. Ces yeux ouverts, il fixait le plafond en silence. De minces filets de sang s’écoulaient le long de son menton avant de se faufiler derrière sa tenue. Hinata le fixait sans dire un mot. Elle ne voulait plus se mettre en danger car elle savait parfaitement les capacités de son cousin, et la fourberie de Saitora l’avait converti en un être sans regrets. Prudence et patience étaient les maîtres mots de la belle aux yeux de perle. Soudain, un étrange bruit sourd s’invita, avant qu’une résonnance entre dans les hauts murs. La Hyuuga regarda les fissures de la roche s’imbiber d’un chakra noir peu accueillant. Puis, le plafond commençait à s’effriter tel du sable. Le rire de Neji la sortie de sa torpeur :



-Vous comptez me sauver… Hinata-sama ?

-Tu connais déjà ma réponse ! Répondit-elle froidement.

-Alors vous allez mourir… S’exclama-t-il sans lui prêter attention.

-Qu’est-ce qui se passe ?... Neji ?!



Hinata continuait de l’interpeller, en vain. Il restait aussi muet qu’une tombe. Les secousses s’accentuèrent et le sol rocailleux présenta ses premiers signes de faiblesse. Une faible fissure serpentait à travers les représentations en pierre et toujours accompagnée de ce chakra inconnu. Hinata se replia vers l’entrée de la base de Kimare et Neji se releva d’un trait. La fracture s’arrêta juste devant ses pieds, puis, elle l’esquiva avant de continuer son bout de chemin vers les ruines de l’imposant escalier. La pression augmentait à cause de cette énergie venue de nulle part, et la Hyuuga dut poser sa main au sol pour résister.



-Si vous restez près de moi… Vous mourrez. Si vous vous enfuyez... Je mourrai et vous vivrez une vie torturée par les remords !

-Neji-niisan ! Cria-t-elle à travers le boucan qui y régnait.

-Ce bâtiment va exploser sous la pression du Tenchakra. Vous vous êtes fait piéger comme des rats…



Hinata ne comprenait toujours rien. Pire, elle ne réalisait pas encore ce qui lui attendait. Elle jeta un coup d’œil derrière-elle. Iko était en panique totale près du corps de Nirui qui était allongée sur le sol. Son regard se reposa sur son cousin qui continuait de sourire bêtement face à l’inévitable.



-Tu te laisserais mourir pour Saitora ?

-Je me laisserai mourir pour vous hanter ! Hinata-sama !

-HINA-CHAN !! Cria une voix derrière-elle. ‘Faut se barrer ! Ça urge, ange de mon cœur !



L’Arame l’attendait de pied ferme, portant Nirui, inconsciente, comme un vulgaire sac à patates, prêt à prendre la poudre d’escampette pour éviter de se faire happer par le déluge de flammes et de pierres qu’il y aurait dans peu de temps. Mais la Hyuuga resta paralysée. Elle ne pouvait pas laisser Neji ici sans rien tenter. Pas après tout ce qu’elle avait fait pour lui venir en aide…



-C’était donc ça le plan de Saitora… Me faire venir ici dans l’unique but de me tuer pour blesser Naruto dans le plus profond de son cœur ?

-Exactement. Approuva Neji en enlevant des grains de sable sur son épaule. Maitre Saitora a besoin de l’écraser dans toute sa splendeur, et quoi de mieux qu’un homme ayant perdu tout ce qu’il aime pour arriver à un tel résultat ? Il relâchera le Kyuubi à coup sûr et Maitre Saitora pourra sceller le démon à l’intérieur de l’Epée de Kagutsuchi pour enfin avoir assez de force de desceller la Porte Scellée à Uzu no Kuni…

-Il avait donc raison… Toute cette guerre, c’est uniquement dans le but de déchainer Naruto… Dit-elle finalement en baissant la tête.

-Il a déjà coupé les ponts avec Konoha quand il a perdu ses deux coéquipiers lors de l’attaque de Pain. Il s’est enfui pour nous protéger, au cas où il n’aurait pas su se contrôler… Renchérit le Hyuuga. Et quand tu mourras avec moi, il sombrera tellement dans la dépression qu’il ne contrôlera plus son propre pouvoir. La suite, tu la connais déjà. Vous auriez dû l’écouter quand il vous a dit de ne pas interférer. Vous auriez dû le laisser faire confiance au lieu de vous inviter. C’est pour ça que Toa m’a amené ici… Vous avez foncé tête baissée dans le piège de mon Maître… Et il est en train de se refermer lentement sur votre esprit !



Au milieu de la conversation, un violent tremblement de terre déchira le bâtiment. Des blocs rocheux entiers se fracassèrent contre le sol et les statues se désintégrèrent une par une. Iko voulut secourir sa partenaire, mais l’immense représentation de son grand père s’écrasa de tout son long, le privant dans son dessein. Le mercenaire grinça des dents avant de se replier, à contrecœur, vers la sortie qui semblait si lointaine. De l’autre côté, Hinata cacha son nez avec sa manche pour se protéger des particules de poussière qui inondaient l’air ambiant. Les esclaffements de Neji la pétrifiaient. Il ne bougeait pas, attendant patiemment sa mort. Alors qu’il croyait que son adversaire allait battre en retraite pour sauver sa peau, Hinata resta tel un roc :



-Non… Je refuse…

-Quoi ?!

-Je refuse de mourir… et de te laisser mourir ! Répéta la Hyuuga plus déterminée que jamais.

-Vous êtes toujours aussi idio*…



Mais Neji ne put terminer sa phrase, aveuglé par un voile lumineux sortie des poings d’Hinata. Les cheveux de cette dernière valsaient gracieusement derrière elle tandis que l’apocalypse régnait dans son dos. Le Hyuuga plaqua ses avant-bras devant lui pour protéger sa vue extrêmement sensible et Hinata se rua vers lui. Arrivé près de lui, la femme aux yeux de diamant l’esquiva avant d’envoyer son poing en forme de lion blanc sur un énorme bloc de roche qui fondait sur eux. Elle réitéra en enchainement les soixante-quatre poings du Hakke. Ses bras tissèrent des fils de chakra, créant une bulle imperméable aux débris. Neji la regarda avec stupeur. Elle y allait vraiment jusqu’au bout… Le Hyuuga sentit une fluctuation dans son corps. Se prenant le cœur, il haleta avant de reprendre ses esprits. Hinata était toujours en train de le couvrir mais, force est de constater qu’elle n’allait pas tenir très longtemps…



-Vous n’y arriverez pas… Nous allons mourir… ensemble, Hinata-sama !





Aucune réponse.





-Futile est votre résistance… Ajouta-t-il.





Des gouttes de sueurs perlèrent sur ses joues rougies par l’effort.





-Abandonnez tant qu’il en est encore temps !





Un crissement de dents macabre s’évanouit.





Sous leurs pieds, le chakra noir s’imbiba à travers les liens de chakra tissés par la Hyuuga. Prise au dépourvue, la belle ne put contenir cette énergie incontrôlable et tomba en arrière. Sa carapace de neige s’effondra sur elle-même, révélant l’avalanche de roches qui se dessinait au-dessus de leurs têtes. Neji afficha un sourire vainqueur, mais sa victoire ne dura pas longtemps. Dans un hurlement, il se tint ses Byakugan tandis qu’Hinata referma ses poings tremblants. Alors que son cousin souffrait le martyr, Hinata observait, horrifiée, la grotte s’effondrer sur eux. Soudain, une gigantesque explosion souffla dans toute la pièce, balayant tout ce qui se trouvait sur son passage. L’onde de choc happa les deux Hyuuga contre le mur d’en face qui résistait encore, tant bien que mal, aux secousses. La tête d’Hinata heurta violement la pierre et tomba, inconsciente près de Neji qui luttait encore contre ses paupières lourdes. Ses Byakugan saignaient et son cœur s’emballait anormalement. A l’intérieur de ses pupilles, l’Ureegan était attaqué par le chakra de l’Hyuuga... Ce dernier regardait sa cousine en train de mourir au pied de la statue d’Uchiwa Madara qui tombait doucement sur eux…





















« … Non ! »

Hyuuga Neji



















A l’extérieur de la Base de Kimare





La terre se fissura. La base de Kimare implosait de l’intérieur. Et Naruto regardait avec impuissance l’emplacement du quartier général de Saitora en train de se faire engloutir dans une masse ténébreuse. Le blond était effrayé par ce qu’il voyait. A côté de lui, son Kunai de téléportation était fermement planté dans le sol…

Tout autour de la base, un symbole immense se dessina avant de rayonner dans une explosion de lumière. Le blond se détourna pour se protéger, avant de se mettre à plat ventre, sa tête recroquevillée entre ses bras. Quelques secondes plus tard, une explosion colossale lui ruina les tympans. Il n’entendait plus rien et les secondes semblaient être des années. Il sentait le souffle chaud des flammes s’élever à travers le ciel noir. Autour de lui, une pluie de météorite s’abattit, dépaysant la montagne, avant de se faire engloutir dans un épais brouillard de particules de pierres et de métal nocif. L’Uzumaki s’emmitoufla dans sa veste pour pouvoir respirer à travers l’air infesté de poussière et le silence qu’il entendait le rendait nerveux… Il jeta un dernier coup d’œil vers le kunai qui résistait à la force du vent… Il n’y avait toujours rien…









Côté ville, Iko courait à toutes jambes vers le centre de la capitale. Derrière lui, la vague de poussières, telle une avalanche, se rapprochait dangereusement de lui. Ralenti par le poids de Nirui, l’Arame avait les larmes aux yeux. Il n’avait pas pu la sauver. Il n’avait rien pu faire… Meurtris par les regrets et la colère, Iko se retourna violement, balançant le corps de l’ex-Miuzkage sur le trottoir. Devant lui, la masse grisâtre qui atteignait les trente mètres de hauteur, rugissait à travers les pierres en fusion qui s’abattaient sur le sol. D’un geste précis, il en scinda une qui fonçait sur lui. Puis, il prit le sabre qu’il tenait entre ses dents avant de tendre son bras bien en arrière…



-Papa…



La lame refléta le chakra blanc luminescent. L’épaisse masse de débris n’était plus qu’à quelques centimètres et Iko se positionna au-dessus du corps de Nirui pour la retenir…



-… ESPÈCE D’ENFOIRÉ ! Cria-t-il de toutes ses forces, ses yeux baignant dans son liquide lacrymal…



Usant d’un jeu de main extrêmement complexe, l’épée d’Iko tournait comme un ventilateur devant lui, formant progressivement un tunnel dans l’épais brouillard. Le mercenaire aux yeux d’or s’engouffra à l’intérieur en toute sécurité, une main agrippant les cheveux de l’Onohama, tandis que le reste de la fumée engloutissait le village de Kiri dans un capharnaüm de bruits en tout genre. La cité se prenait de sérieux dégâts. Des maisons entières étaient littéralement rayées de la surface après le passage des débris. Les tuiles volaient de partout, se fracassant sur les rues, les murs, les vitrines, et les pilonnes électriques tombaient, les uns après les autres, libérant des feux qui embrasèrent le bois de certaines bâtissent. Dans le tunnel, l’Arame hurlait de concentration. Ses pieds glissèrent de quelques centimètres à cause du souffle mais il tenait bon. Il le devait…









Dans la salle dans laquelle Ino se reposait. Shikamaru regardait par la fenêtre le spectacle qui s’offrait à lui. Peu à peu, les rayons du soleil furent cachés par le nuage gris, provoquant une nuit presque totale… L’hôpital commençait à trembler sous les secousses sismiques de l’explosion et Choji se hâta pour protéger le corps d’Ino qui était balancé dans tous les sens.



-Qu’est-ce qui se passe ? Hurla Sasoya qui resserra sa poigne sur la main de sa mère.

-Cramponnez-vous, on va se faire engloutir par un nuage ! Ordonna Shikamaru en se ruant vers le lit. Choji, prends Ino et place-la en dessous du lit ! L’air va devenir irrespirable dans peu de temps !



L’Akimichi obéit sans attendre, prenant son amie dans ses bras puissants. Sasoya barricada la porte de tous les meubles qu’elle trouvait, tandis que Shikamaru trouva du scotch médical dans un tiroir. De retour près de la salle fenêtre, il boucha tous les passages que l’air pouvait prendre, tout en gardant un œil sur la vague colossale qui s’approchait de plus en plus vite, tel un rouleau compresseur instoppable…



-SHIKAMARU !



Mais le génie n’avait pas fini de tout boucher, mais le temps lui manquait et le génie de Konoha dut se résoudre à se cacher, à son tour, en-dessous du lit, prenant auparavant les draps avec lesquels ils s’emmitouflèrent à l’intérieur.





Puis, ce fut le noir total













Echec et Mat

















Dans les montagnes de Kiri



Derrière un pic, une fumée s’élevait. Une légère brise entra sur scène, caressant les cheveux de Shinji, Kazumo et Saitora. L’Uzumaki, qui attendait sa réponse, ne put s’empêcher d’observer les vols d’oiseaux qui s’enfuyaient de leurs abris. De son côté, Kazumo restait allongé sur le sol, silencieux. Puis, il ferma les yeux, entamant une prière… Saitora jubilait :



-Quel dommage que je n’ai pu être là pour assister à ce magnifique feu d’artifice…

-Saitora-sama ?! Qu’est-ce*… Commença Shinji qui ne comprenait pas.

-La Base de Kimare est définitivement détruite, emportant avec elle tous les plans de l’Ureegan ainsi que les documents officiels de l’emplacement de la Porte Scellée… Comme ça, personne ne pourra me retrouver quand je partirai pour le village caché des Tourbillons…

-Vous avez fait sauter votre quartier-général ?!… Mais… Les scientifiques et médecins qui travaillaient*…

-Sont morts, très certainement… Le coupa Saitora sans un moindre remord.



L’Uzumaki sentit un frisson lui parcourir le corps. Il ne ressentait aucune pitié émanant de son vieux mentor. Soudain, un petit oiseau, certainement tombé de son nid, se posa sur l’épaule de l’Uzumaki. Le rouquin regarda ce frêle petit animal, abandonné par ses parents qui ont pris leurs ailes à leur cou après l’explosion. Puis, il sentit l’ombre de Saitora s’abattre sur lui :



-Tu voulais savoir pourquoi je t’ai marqué sur ma liste des personnes « à surveiller » ? Eh bien, tout simplement parce que tu présentais un certaine menace à l’époque où Hitsuma, ton père, était vivant.



Saitora esquissa un sourire faussement chaleureux.



-Mais maintenant qu’il est mort… Tu n’as plus aucune raison d’y être, n’est-ce pas ? Ajouta Saitora en posant sa main sur son épaule.



Shinji ne répondit pas et le petit oisillon, posé près de la main du vieillard, poussa des petits cris stridents contre ce dernier, avant de picorer ses doigts usés par le temps. Saitora regarda le volatile d’un air mauvais tout en enlevant sa main et l’Uzumaki détourna sa tête comme pour chercher une réponse. Au loin, Kazumo rouvrit ses yeux après avoir clôturé son Inori, une prière rituelle. Il écoutait en silence la conversation entre son père et son ami. Il voulait intervenir mais il savait très bien que ses dires n’allaient pas changer grand-chose. Tout reposait sur Shinji à présent…



-Mon père n’est pas mort… Car c’est vous, mon père ! S’exclama l’Uzumaki dans un soufflement.





Echec…





-Exactement… Fils… Je sais que tu n’aimais pas Hitsuma et tu as raison. Il a toujours été mauvais avec toi, alors que moi, je t’ai pris sous mon aile.

-Vous m’avez aidé et même accordé votre nom… Ajouta le rouquin d’un air vide.

-Oui, Shinji… Pour moi, tu as toujours été mon véritable fils… Mais maintenant, tu peux le devenir vraiment. Tue Kazumo avec l’Epée de la Terre, et à nous deux, nous régnerons sur ce monde sans guerre et sans souffrance !



Saitora posa sa main sur tête de l’Uzumaki, ébouriffant légèrement les cheveux. Shinji plongea son regard dans ceux de son père de substitution. Puis, il resserra sa poigne sur la lame divine. L’oiseau, à côté de lui, piaillait à s’en décrocher le bec. L’Arame plongea sa main dans sa poche pour y sortir un collier en forme de cinq épées qui s’entrecoupaient pour former un Pentagone.


-Mets-le autour de ton cou. Porte-le, triomphant, quand tu tueras celui que tu as toujours envié, celui que tu as toujours détesté !





« Porte le collier des Cinq Dieux. Le signe de notre volonté ! »
Saitora Arame






… Et Mat.



L’homme au livre prit le bijou dans sa paume, avant de se l’accrocher autour de lui. Enfin, il arma sa lame avant de partir en direction de Kazumo, sous l’œil approbateur de Saitora. Posant soigneusement le petit oisillon sur le sol, Shinji avança d’un pas impérial vers son ami qui gémissait de déception. Regardant le ciel s’assombrir à cause de la fumée, Kazumo plongea sa main dans sa poche, ressortant la cigarette de Shikamaru. Il la posa sur ses lèvres avant de sortir de son chapeau, un briquet qu’il cachait dans les coutures. Il se l’alluma et inspira un bon coup, sentant le doux poison du tabac enivrer ses poumons.



Saitora profita du spectacle en silence, relâchant Garagara qui s’empressa d’aller gober le pauvre petit oiseau sans défense. Le serpent l’avala tout rond, sifflotant de plaisir, avant de s’enrouler sur lui-même, sa tête de reptile observant la silhouette de Shinji se rapprocher de Kazumo… S’asseyant sur un caillou imposant, le vieillard s’émerveilla de la tournure des événements…



« Neji est mort avec cette Hinata… Je ne sens plus Nirui, j’en déduis qu’elle a dû périr aussi avec Iko… Kazumo va crever sous mes yeux. Et quand il sera plus que chair morte, je tuerai ce pauvre Shinji si crédule et il ne manquera plus que le cas Naruto… » Pensa Saitora, une grimace sadique affichée sur son visage. « Je touche au but, père… J’espère que tu me vois aussi, Naitora, mon cher petit frère si stupide !... Bientôt, Saitora Arame ramènera les Cinq Dieux à la vie et je régnerai en maître sur ce monde… Et Les Arame seront, alors, le clan le plus connu et le plus respecté ! Un statut qu’ils n’auraient jamais dû perdre ! »



Kazumo tapota sur sa drogue, laissant un petit tas de cendres sur la terre. Il voyait Shinji se dresser au-dessus de lui, le collier qui, jadis, lui appartenait… Trop faible pour se mettre debout, le mercenaire ne lui accorda que son regard suppliant, mais son ami semblait décidé :



-Tout ça… C’est de ta faute, Kaz’… Si tu étais resté bien gentiment avec Père. Rien de tout ça ne serait arrivé.

-Se ranger dans le camp des vainqueurs ne fait pas de toi un héros, Shinji… Un héros se bat pour la justice. Ou vois-tu la justice dans tout ça ?

-Garde ta salive, Kaz’…

-Ou vois-tu la paix dans tout ça ? Ces misérables scientifiques qui ont travaillé avec mon père, crois-tu vraiment qu’un tel sort leur est juste ? Ajouta Kazumo sans lui prêter attention.

-Il faut des sacrifices dans le processus de paix universelle…

-Tu n’es pas un abruti… Tu es intelligeant, impartial, juste. Où est le mec avec qui j’ai grandi ? Qu’est-il devenu après toutes ces années. Où est passé celui avec qui je jouais au loup ?

-Mort depuis que tu t’es retourné contre notre père !

-Il ne sera jamais ton père ! Au mieux, il t’enterrera dans un magnifique cercueil quand tu m’auras tranché la tête !



Kazumo relâcha sa dernière bouffée de cigarette en plein dans la figure de Shinji qui ferma les yeux.



-Quand on est dans le brouillard, on n’avance pas bêtement, on s’arrête et on ferme les yeux…



La fumée se dissipa lentement sous les paupières fermées de l’Uzumaki et Kazumo balança le mégot consumé.



-Et quand le nuage se dissipe, on les ouvre… Je t’en prie, Shin’





« Ouvres les yeux ! »
Kazumo Arame
























Trente ans auparavant – Tokito – Village de Taki no Kuni





Il était dix heures, l’heure de la récréation. Les enfants de l’académie ninja de ce petit village jouaient bruyamment à la marelle, sur les toboggans et autres jeux. Assis à l’ombre d’un platane, un jeune écolier aux cheveux roux comme le cuivre, plus petit que les autres, feuilletaient un livre de légende qu’il avait pris dans la bibliothèque de son père. Le rouquin aimait être seul. Il n’avait pas d’amis. Solitaire, il préférait le bruit du vent qu’aux cris de ses semblables. Soudain, un ballon de football se glissa entre ses jambes. Le petit garçon regarda l’objet d’un air triste avant de se faire interpeller :



-Hey ! L’abruti !... Passe la balle !



Gêné de leur présence, il shoota maladroitement dans le ballon qui termina sa course dans un rosier plein d’épine. Les joueurs regardaient leur balle irrécupérable d’un air dégouté avant de se retourner contre lui :



-Crétin ! A cause de toi, on peut plus jouer !

-Je…Je suis désolé… S’excusa-t-il en baissant la tête.

-Shinji l’abruti a encore frappé les copains ! Grailla un enfant en le désignant du doigt.



Tous les autres enfants commencèrent à rigoler de plus belle. S’ensuivit des moqueries en tout genre que le petit Shinji encaissait mal. Refermant son livre qu’il plaqua contre sa poitrine, il partit de son platane, les yeux baignant de larmes, pour aller se cacher aux yeux de tous. Mais les autres n’en avaient pas fini avec lui. Ils ne tardèrent pas à le rattraper, le forçant à prendre une impasse. Shinji se coinça au-dessous de la fenêtre d’une salle de classe, tandis que les autres bloquaient le passage.

-Eh ! T’as cru que t’allais t’en sortir aussi facilement ? Tu dois payer un autre ballon !

-Je… Je le ferai… Mais… Laissez-moi tranquille… Pleurnicha-t-il en cachant ses yeux.

-Les Uzumaki sont pas des personnes de confiance ! T’as même plus de clan tellement il était pourri ! Se moqua une fillette.

-Ouais !... T’es dans un clan tout pourri !



Dans la salle de classe, un autre était en train d’essuyer le tableau quand il entendit les rires de certains de ses amis. Intrigué, il posa l’éponge sur le rebord avant d’ouvrir la vitre. Il regarda l’attroupement, reconnu quelques-uns de ses amis dans le tas qui s’esclaffaient à s’en tordre de rire. Il passa sa tête par-dessus la fenêtre. En dessous, il reconnut celui qu’on appelait Shinji l’Abruti, recroquevillé sur lui-même…



-Eh ! Kazumo !... Y’en encore cet idiot qui pleure ! Quelle chochotte !



Soudain, la cloche sonna et tous les enfants se rangèrent près de leur salle respective. Shinji, lui, ne bougea pas. Il resta longtemps sans rien faire, sans se douter que Kazumo le regardait du haut de la fenêtre. Ce dernier jeta un coup d’œil derrière lui avant de sauter dehors. Il se rattrapa près de Shinji qui, sentant quelqu’un approcher, se contracta encore plus.



-Hé !... C’est bon, tu peux ouvrir les yeux… Fit Kazumo.

-Dégage… Jacta Shinji.

-J’t’avais dit de rester dans la salle avec moi au lieu d’aller dehors.

-Pourquoi personne ne m’aime ? Hein ?! Tout ça parce que je suis un Uzumaki ? Hurla le rouquin en balançant son livre sur le sol.



Kazumo le regarda d’un air triste. Visiblement, Shinji était peu apprécié dans le village, même si son meilleur ami était le fils de Saitora Arame, un médecin réputé à Tokito. Car être l’ami de Kazumo revenait à toucher le gros lot… Depuis qu’ils étaient tout petit, Shinji et Kazumo passaient tout leur temps ensemble. L’Uzumaki n’aimait pas les relations humaines, mais Kazumo était l’exception. L’Arame l’avait toujours protégé quand il avait des ennuis. Le petit garçon aux cheveux noirs ramassa le livre, enleva le sable des pages, avant de lire le titre. Il sourit avant le tendre à son ami :



-Ne laisse personne te dire ce que tu es…



Shinji releva la tête. Kazumo se leva en lui tendant sa main.







« … Uzumaki, Arame, on s’en fiche ! Tout ce qui compte, c’est notre amitié… Non ? »

Kazumo Arame































Shinji leva sa lame en l’air avant de baisser subitement son bras. Au loin, un groupe d’oiseaux prit leur envol, fuyant leur branche… Saitora esquissa un sourire et Shinji répéta :



-Je ne laisserai personne dire ce que je suis…





A suivre…







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