Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

Le monde a bien changé depuis la Mort de Pein et de ses six corps. Un Naruto en exil, une mystérieuse organisation qui fulmine de desseins obscurs, un désir de reconquête militaire pour un Pays bafoué, une fille ignorant son véritable destin dans les tourments de l'humanité... Quand Hinaru Hyuuga Uzumaki, la fille d'Hinata reçoit son titre de Genin, les choses changent. La paix n'est qu'illusion et la guerre se cache, tapis dans l'ombre de Kimare, une organisation scientifique de Kiri...
Classé: -12I | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 293605 | Comments: 150 | Favs: 161
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Sideral88 (Masculin), le 01/07/2013




Chapitre 52: Mon nom est...



« Les vieillards... Faudrait les tuer jeunes ! »
Alfred Jary









Quelque part dans les rues de Kirigakure no Sato.


Une explosion, suivi d'un éboulement. Le Rasengan, lancé par le clone, avait loupé sa cible, pulvérisant une bâtisse qui s'écroula sous les fissures engendrées par la puissance de la technique. De leur côté, Kykio et Hinaru s'étaient dispersés, profitant des petites ruelles adjacentes pour se protéger, avant de se rallier vers le blond. Le clone, les voyant fondre sur lui, écarta ses bras bien parallèle au sol. Alors que les deux genin s'attendaient à ce qu'il esquive, Kykio et Hinaru, kunai et Juken en pointe, se retrouvèrent déstabiliser par l'aptitude adopter du clone. Le serviteur de Naitora se baissa légèrement, avant d'empoigner fermement les bras de ses agresseurs, et, pivotant sur lui-même d'un demi-tour bien négocié, les envoya contre une vitrine d'un commerce de fruits et légumes.

Dans leur chute, Kykio cala son amie contre lui, prenant de plein fouet la vitre dans le dos, avant de rouler-bouler à l'intérieur des rayons en bois. Principal touché, l'Hatake grogna de douleur, tandis que la Hyuuga s'empressait de l'aider. Soudain, une lumière aveuglante commençait à inondait l'intérieur de la boutique. Au loin, le clone préparait un Rasenshuriken, son visage parsemé de la folie à l'état pur. Les ailes de son Rasengan de vent se déployèrent, accompagnées par ce son strident reconnaissable entre mille. La petite Hyuuga fit face, pendant que son ténébreux retirait les morceaux de verre plantés dans sa jambe meurtrie...


- Hina' ! ...
- Fuuton ! Rasenshuriken : Technique de Vent – L'Orbe Shuriken.


Le monstre de chakra fracassa la façade de la pauvre épicerie, ébranlant tout sur son passage. Hinaru plaqua sa main loin devant elle, la paume bien en évidence. Aussitôt, le collier de son père se mit à briller d'un rouge démoniaque, laissant des vapeurs de la même couleur s'échapper du cristal. Les Byakugan de la Hyuuga se teintèrent d'un léger voile rosée. Ses veines encerclant ses yeux se dilataient plus que prévu, apportant aux pupilles du Dojutsu, un flux beaucoup plus important. Kykio hurlait, l'ordonnant d'esquiver, mais la petite blonde ne lui accorda même pas un regard. Et le Rasenshuriken frappa de plein fouet sa main...

Dehors, le clone, croyant ce léger imprévu enfin régler, commençait à reprendre son chemin, s'époussetant les épaules d'un coup de main nonchalant. Mais après quelques pas, il sentit un fluctuation de chakra. Surpris, il se retourna, les mains dans les poches, vers la boutique qui rayonnait, à présent, d'une lumière rouge terrifiante. Soudain, il vit sa propre attaque sortir du bâtiment, se ruant vers lui tel un aigle.


- Quoi ?! Jacta-t-il en s’apprêtant à s'envoler dans les airs.


En effet, le Rasenshuriken avait, brusquement, fait machine arrière, retournant vers son propriétaire originel. Mais le plus surprenant était cette couleur pourpre qui triomphait, à la place du bleu basique. Les lames du shuriken de chakra resplendissaient d'écarlate... Le clone réussit, in extremis, à s'en sortir, laissant filer sa technique vers un hôtel qui explosa dans un fracas digne de l'enfer. Se stabilisant sur une poutre d'un toit, il fixait la petite épicerie avec l'entrée en ruine. Le blond fulminait. Tiraillé par l'incompréhension et son orgueil, il serra ses poings endoloris. Car cette technique infligeait quelques petits désagréments pour l'hôte, à savoir, de légères coupures microscopiques, mais bien présente !

Dans la boutique, la main de la blonde fumait mais ne tremblait pas. Seul ses dents serrés les unes contre les autres indiquaient sa souffrance. Derrière-elle, l'Hatake était abasourdi par ce qu'il avait vu. Elle avait, non seulement, évité l'attaque surpuissante qui leurs auraient infligés, très certainement, une mort certaine, mais aussi, elle avait réussi l'exploit de s'approprier la boule de chakra luminescente, avant de la renvoyer vers son destinataire. Le garçon aux cheveux noirs continuait de la fixait en silence, ne sachant pas quoi lui dire.

Mais Hinaru tomba à terre, dans un hurlement, se tenant son bras qui, peu à peu, révélait son sang qui s'enfuyait par des entailles. L'Hatake, malgré la douleur, se rua vers elle, soutenant la tête de son amie. Il était horrifié par ce qu'il voyait : toute la partie inférieure de son bras était plein de cruor, et sa main droite était torturée par des spasmes violents. Il ne pouvait rien pour elle, seulement serrer sa main contre la sienne... Puis, une ombre s'abattit sur eux. Le garçon releva les yeux. Le clone était déjà là, les dominant en contre-jour...


- Intéressant... Dit simplement le blond jubilant intérieurement de la voir torturé.
- Qu'est-ce que vous lui avez fait ? Enfoiré !... Rétorqua Kykio en se mettant en garde.
- Moi ?!... Rien du tout... Elle vient de contrôler ma technique avant de se l'approprier... C'est... un phénomène très rare...
- Pourquoi elle se tord de douleur alors ?!
- Ta gueule, sale mioche ! Je réfléchis ! L'insulta-t-il avant de lui envoyer un violent coup de pied furtif en plein dans son visage.


Kykio n'eût pas le temps d'esquiver la jambe du clone. Trop rapide... L'Hatake se retrouva projeté contre la porte de derrière, la sortant de ses gonds, avant de finir sa course dans l'arrière salle. De son côté, le blond se pencha vers sa victime, allongée sur le flanc en position fœtale, avant de la forcer à ouvrir ses paupières. Aussitôt ouvertes, du sang s'échappait telles des larmes, révélant les pupilles rougies par l'afflux du chakra du démon Renard. Le clone l'observa, encore, quelques instants, sous les gémissements d'Hinaru, avant de sourire :


- Alors te voilà... notre cher Kyuushuu Byakugan... Le Byakugan Absorbeur de Chakra... Après le Mangekyou Sharingan et le Rinnegan, voilà la forme ultime de L'Oeil Blanc. Impressionnant ! Je pense que mes maîtres seront très content de te savoir parmi nous !


Alors qu'Hinaru continuait de se tordre de douleur, le clone la prit dans ses bras, avant de prendre le chemin de la sortie. Mais c'était sans compter sur Kykio qui l'interpella du fond de la pièce. Le petit Hatake se massait sa joue endormie par le coup, s'aidant du mur pour rester debout.


- T'es pas encore parti dans la jupe de ta mère, triple idiot ? S'amusa le blond totalement indifférent.
- Parce que tu crois que je vais te laisser t'en tirer aussi facilement ?! Répondit le garçon en essuyant un filet de sang s'enfuyant de son sourire.
- C'est marrant, mais tous les humains que je me suis tapé sont tous, soit désespérés, soit complètement abrutis...
- ... Et tous les clones que j'ai connu sont, soit morts, soit morts...
- Certes. Mais moi, je ne suis pas qu'une vulgaire invocation. Je suis...
- Un imposteur ! Le coupa l'Hatake en s'armant d'un kunai.


A ces mots, la petite blonde eût la force de sortir un kunai, planqué à l'intérieur de son pantalon, avant de le lui planter dans le buste. Le blond cria, plus de surprise que de mal, la lâchant, mais Kykio passa à travers les jambes écartées de ce dernier, glissant sur les fesses, et, prenant au passage, Hinaru, avant de se replier à l'extérieur de la boutique. Le clone retira la pauvre lame sans difficulté, mais il remarqua de petits crépitements qui ne présageaient rien de bon. Le serviteur de Naitora jeta un coup d’œil par dessus-son épaule. Soudain, il vit que la boutique était parsemée de parchemins explosifs, sans doute placés par l'Hatake quelques instants auparavant. Il regarda les mèches qui n'étaient plus qu'à quelques millimètres des détonateurs...


- A le fils de p...


A l'extérieur, l'Hatake se réceptionna avec agilité, et, à l'instant où ses pieds touchèrent le sol, le bâtiment éclata sous une apocalypse de flamme et de débris. Une épaisse fumée noire s'éleva dans les cieux, emportant poutres et cendres dans les hauteurs de la cité. L'Hatake, savourant sa stratégie, continua de marcher lentement vers l'autre côté de la rue, sachant que, derrière-lui n'était que dévastation et désolation. Arrivé près d'un mur d'une maison, le garçon aux cheveux noirs posa sa coéquipière sur le sol. Elle s'adossa contre la maison, se tenant la main encore traumatisée.


- Q... Quand as-tu... piégé la salle ? Demanda-t-elle d'une voix tremblante.
- Quand je t'ai vu lever ton bras, je savais que tu allais essayé de faire comme Naruto-sensei lors de notre combat contre lui, à Konoha. Il t'a pris ton Rasengan, et il te l'a rebalancé à la figure. Mais, grâce à tes yeux, non seulement tu peux absorber le chakra du porteur de l'attaque, mais tu peux aussi injecter le tien à l'intérieur. Cependant, tu ne maîtrises pas encore la totalité du pouvoir de Kyuubi-sama ! Et j'ai étudié toutes les techniques de ton père. Je savais que le Rasenshuriken infligeait de sérieux dégâts à l'hôte tant que celui-ci ne contrôle pas le Senjutsu. J'ai donc camouflé mes kunai reliés à des parchemins explosifs dans toute la pièce, pendant que le clone n'était pas encore arrivé... Après, je lui ai menti sur les conséquences du Rasenshuriken pour gagner du temps. Je savais très bien que ton Byakugan allait l'intéresser et qu'il allait t'emmener avec lui, et non te tuer !
- Tu planifies... tout... Tu n'arrives jamais à... te battre sans réfléchir ? Sourit la blonde malgré la douleur.
- Un combat peut être gagné de deux façons... Par l’intelligence, ou par l’instinct... Je ne suis pas encore sûr, à cent pour cent, de mes capacités, alors je fais marcher mon cerveau. Parce que les connaissances en matière de combat sont infinies ! Les techniques, elles, ont des limites...
- Mais ton cerveau ne peut anticiper l’instinct de ton ennemi... Gamin...


Cette voix ! Les regards de Kykio et d'Hinaru se posèrent sur le corps, à moitié-décomposé, du clone, qui se tenait de l'autre côté de la rue. Il avait perdu un bras dans l'explosion, et son abdomen était anormalement enfoncé, sans doute à cause d'un traumatisme causé par un débris. Pourtant, il ne semblait pas être handicapé par ce genre de blessures. Hinaru voulut se relever, mais son bras lui rappela amèrement de rester tranquille. En face, Kykio se retourna complètement, faisant face à son ennemi, le visage fermé. Depuis toujours, le petit Hatake privilégiait les tactiques au bourrinage de masse. C'était un fin calculateur, dans l'âme de Shikamaru. Réfléchi et calme, Kykio brillait par sa capacité à analyser les situations les plus difficiles. Ses compétences intellectuelles faisaient de lui un redoutable adversaire au combat, ainsi qu'un excellent conseiller... D'une certaine manière, Hinaru et lui se complétaient admirablement bien. La parfaite combinaison de l’intelligence et de la puissance. Les stratégies dévastateurs de l'Hatake, mises en scène par la puissance du Byakugan...

Mais à cet instant précis, il était seul. Hinaru, encore trop affaiblie par son Kyuushuu Byakugan qui continuait de saigner, ne pouvait l'aider dans ce combat. Le clone ne souriait plus et son visage sérieux signifiait qu'il n'allait plus les prendre à la légère. L'Hatake fit barrage avec son corps devant la Hyuuga, et d'une voix narquoise, il le chauffa :


- Tu es un clone, tu n'as pas d'instinct, seulement des ordres...
- Ne me sous-estime pas trop, jeune shinobi ! Tu risquerais de le regretter ! Conseilla le blond en remettant une mèche.


Le clone fit un mudra inconnu, et petit-à-petit, son bras manquant se reconstitua. Puis, ce fut au tour de son ventre de reprendre sa forme habituelle. Une technique de régénération peu commune... Le fils de Kakashi se mordit le coin du pouce, tout en scrutant chaque fait et geste de son ennemi. Mais le clone semblait être calme. Du moins, en apparence...

Car subitement, un vent violent entra sur scène, emportant poubelles et cartons. La puissance du zéphyr était telle que les flammes de l'épicerie en ruine se propagèrent presque instantanément sur les autres bâtiments. Kykio peinait à ne pas s'envoler, s'attachant ardemment à un pilonne électrique. Hinaru, elle, se cramponna au rebord d'une fenêtre, tandis que le clone, apparemment libre de ses mouvements et indifférent à ce cyclone, se rua vers le petit Hatake. Enchaînant un redoutable Taijutsu, le blond le frappa dans le creux du bassin d'un formidable uppercut. Le garçon s'éleva dans les airs, crachant des caillots de sang, avant d'être emporter dans la tempête. Mais le serviteur de Naitora n'en resta pas là. Plaquant ses mains au sol, il créa trois Kagebunshin qui, Rasengan en main, fondirent sur le membre de l'équipe cinq, qui était parvenu à se tenir à une corde à linge qui traversait la rue... Habilement, Kykio évita deux clones, usant de souplesse, avant de se réfugier au deuxième étage d'une maison. Enfin à l'abri du vent, il s'enfonça à l'intérieur, invoquant des dizaines de shuriken qu'il planta partout dans la bâtisse.

Soudain, et pulvérisant un mur, le dernier des trois Kagebunshin réapparut à sa hauteur. Un kunai entre ses dents, l'Hatake le taillada la gorge, esquivant de justesse l'orbe tourbillonnant, et goûtant pour la première fois le goût du sang. Le clone de l'ombre se désintégra dans un nuage de fumée, lui qui n'avait pu lui enfoncer le Rasengan... Continuant à piéger la salle de shuriken, le véritable clone fit son entrée. Un genou posé au sol, il cria :


- Fuuton – Gokuuho : Technique de vent ! Boules d'air coupantes.


Une défilade de sphères compactes sortirent de la bouche du blond, dévastant l'intérieur de la paisible habitation. Kykio se jeta vers la gauche, avant d'entamer une série de salto-arrières. Évitant les premiers impacts, le ténébreux se cacha dans une cuisine, se plaquant contre une table de travail, il ne tarda pas à être découvert par le clone qui défonça le mur contre-plaqué d'en face.


- Tu caches magnifiquement bien ton chakra pour un enfant... Mais tu ne peux pas cacher ta peur... Fit-il en scrutant les alentours en avançant prudemment.


Kykio entendit ses pas se rapprocher de sa position. Il remarqua qu'il avait été touché la jambe. La même qui avait été blessé par les bouts de verre. Ses yeux s'activèrent, cherchant un moyen de s'en sortir. Soudain, il vit le réservoir de gaz de la cuisinière. Il pouvait voir les bonbonnes vétustes encore à moitié remplies. L'Hatake chercha dans sa poche un parchemin explosif. C'était son dernier... Il ne fallait pas qu'il se loupe.

Le clone, lui, remarqua le garçon par le biais d'un miroir bien placé. Un sourire vainqueur orna son visage avant d'étendre sa main vers l'endroit où été caché sa cible. Sifflotant, l'air de rien, un petit Rasengan se forma avant d'être propulsé contre l'évier de la cuisine. La technique ravagea une bonne moitié du mobilier. Le clone baissa le bras, regardant le corps inerte de Kykio, allongé sur le carrelage. Le blond se rapprocha de lui, lui tapotant la tête à l'aide de son pied pour s'assurer qu'il était mort. Mais dès l'instant où il toucha le corps de Kykio, ce dernier se désagrégea en cendre. Furieux, le clone mit un coup de pied dans l'amas carbonisé, avant de remarquer que sa cible s'enfuyait, se dirigeant vers la fenêtre du salon. Il se tenait le bras couvert de sang et traînait sa jambe meurtrie. Le Naruto factice refit la même technique, visant son dos. Sans réfléchir, Kykio sauta à travers le carreau, se protégeant avec ses avant-bras, tandis que le Rasengan miniature du clone était arrivé à maturation... Mais le parchemin explosif, collé sur une des bouteilles de gaz, détona le premier...

L'arrière de la maison explosa. La faiblesse d'un seul parchemin combiné avec le gaz hautement inflammable des bouteilles créa un déluge de flamme qui calcina le jardin intérieur. Kykio atterrit lourdement sur le sol, sa jambe blessée trahissant sa force, mais au moins, il avait eu le temps de prendre la poudre d'escampette avant que tout explose. Un timing parfait...


- Kykio !! Cria Hinaru qui avait réussi à se remettre sur patte.
- Ne bouge pas !! Ordonna-t-il en se relevant.


En effet, à travers l'épaisse fumée noire, une silhouette se dégagea à travers la même fenêtre. Le clone de Naruto n'était plus qu'un tas de chair à vif, où des flammes étaient encore en train de consumer son corps. Hurlant de douleur, mêlé à du plaisir, le clone dépecé se jeta sur l'Hatake qui lui tournait le dos. Le blond forma sa plus puissante attaque de son catalogue de techniques. Le Rasenshuriken de vent naquit dans le creux de sa main auquel deux doigts manquaient à l'appel. Hinaru hurla, mais Kykio ne semblait rien faire. La technique n'était plus qu'à quelques centimètres de la nuque du jeune Hatake quand, subitement, le Naruto factice fut stoppé dans sa chute. Son bras tendu vers l'avant, il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer.

En effet, c'était comme si le temps s'était arrêté. Ses pieds ne touchaient pas le sol. Le blond lévitait. Il essaya de se dégager, mais il ne pouvait plus bouger, même pas un mouvement de tête.


- Putain ! ... C'est quoi ce bordel ?! Ragea-t-il en essayant, vainement, de s'échapper.
- Un combat peut être gagné de deux façons... Par l’intelligence, ou par l’instinct... Répéta Kykio sans se retourner. Tu n'es ni intelligent, ni instinctif. La preuve, tu t'es fais avoir une nouvelle fois par le même piège que celui d'avant.
- QU'EST-CE QUE TU M'AS FAIT ?
- La première fois, tu t'es pris quinze parchemins explosifs dans la gueule. La deuxième, qu'un seul, combiné avec trois bouteilles de gaz. Ces deux pièges ont tous été faits dans un lieu clos. Quand je me suis abrité dans la maison, c'était, en partie, pour échapper à ta tempête, mais aussi pour préparer mon chef d’œuvre...


« Crétin ! »
Kykio Hatake


« Son... chef d’œuvre ? » Pensa la Hyuuga en se massant le bras.
- J'ai condamné toute la maison de shurikens, mais tu étais trop peu malin pour les remarquer.
- Et alors ?! Ce ne sont que de vulgaires armes blanches, rétorqua le clone de Naruto.
- C'est là que tu te trompes ! Tu es le clone de Naruto-sensei, le responsable du Massacre d'Hoku, de la mort du père de Sasoya et j'en passe. Tu possèdes ses souvenirs, mais rien concernant moi ! Je suis un étranger pour toi ! Tu ne connais rien de moi... et de mes techniques !
- Si par techniques, tu parles de faire exploser tout ce qui se trouve sur ton chemin, laisse-moi te dire que tu seras vite dépassé, sale mioche ! S'exclama le blond.
- Encore une fois, tu fais erreur. Je suis un maître dans les armes de jet, et ma spécialité... Ce sont les toiles d'araignée !
- Toiles ?... Araignée ?... Fit le clone sans voir le rapprochement.


Hinaru resta muette. Puis, son regard s'abaissa pour se fixer sur les mains de son ami. Soudain, ce dernier injecta son chakra à l'intérieur de fils microscopiques qui partaient de ses dix doigts. Son chakra révéla l'immense capharnaüm de fils qui entravait les mouvements du clone. Il était pris au piège... dans une toile d'araignée géante et invisible...


- Les shurikens plantés dans la maison servent comme points de fixation à mes fils. J'en ai mis partout et tu es rentré comme un bourrin. A chaque fois que tu faisais un pas, tu te saucissonnais un peu plus. A chaque fois que tu faisais un mouvement, tu aggravais ton cas. J'ai calculé la distance maximale que pouvait autoriser ma technique, et c'est pourquoi je suis resté planté là, sans rien faire. Parce que je savais que ton Rasenshuriken n'allait pas m'atteindre !
- Mais... T'es qui toi ?!... S'étonna le serviteur de Naitora de l’intelligence de son ennemi...


Kykio se retourna pour lui faire face. Ils n'étaient qu'à quelques centimètres de se toucher. Le clone ne pouvait rien faire, à part, le combattre du regard. Les yeux marron de l'Hatake étincelaient sous la lumière du soleil. Lentement, Kykio leva son bras à mi-hauteur, le poing fermé. Se tenant le poignet avec l'autre, il forma un concentré électrique qui le recouvrit jusqu'au coude. La technique, d'un bleu ciel à vous en faire péter les pupilles, était accompagnée d'une farandole de cris d'oiseau qui étaient un supplice pour les tympans. La peur se forma sur le visage prisonnier du clone... C'était une technique de foudre...


- Mon nom complet est Kykio « Naruto » Hatake. Je suis le fils unique de l'Hokage et dernier hôte du Sharingan, Kakashi Hatake. Je suis le fils du sensei de celui que tu copies ! J'ai promis à Naruto-sensei de le battre. Je crois qu'en te détruisant, je me rapprocherai de mon but !


Le bras de l'Hatake fulminait d'étincelles bleutées. Le clone était obnubilé par la technique. Incapable de bouger, il était aux premières loges de son exécution. Mais Kykio faisait traîner les choses. Le chakra qui naviguait dans ses fils s'activa un peu plus, resserrant les liens qui pressaient contre la chair du blond en décomposition. Ce dernier émit des gémissements qui sonnaient, dans les oreilles du garçon, comme des aveux de soumission. Hinaru découvrit, alors, la partie sombre de son acolyte : un sadique.

En effet, sous ses allures de garçon très propre sur lui, et hormis son petit côté voyeur, Kykio était un adolescent assez sombre. Solitaire dans l'âme, il ne se confiait qu'à Hinaru. Sous cette intelligence se cachait des pensées interdites, parfois inhumaine. Un adorateur de l'interdit qui l'excitait au plus haut point. Voyant son ennemi coincé dans sa toile, l'Hatake riait. Il s'esclaffait tellement fort que même le clone était déboussolé. Comment aurait-il pu prévoir que ce genin adorait voir les autres souffrir ? Les liens se resserraient de plus en plus selon que Kykio refermait son poing. Dans l'autre main, la technique de foudre continuait de crier. Le Naruto factice sentait sa respiration se bloquer. Sa poitrine compressée lui coupait le souffle. Il suffoqua :


- Mon nom est... Rigola l'Hatake qui avait le poing, maintenant, complètement replié, ... Arachnae.


A ces pieds, des centaines d'araignée sortirent du sol, fourmillant telle une armée des ombres. Hinaru cria du surprise, voyant cette masse noire apparaître sous ses pieds. Elle qui avait la phobie des reptiles et des araignées, elle était servie. La petite blonde replia ses jambes, essayant de prendre le minimum de place. Réflexe stupide mais humain... De l'autre côté, quelques spécimens montèrent sur le corps du garçon aux cheveux noirs. Peu à peu, les araignées prirent le chemin des fils de chakra, s'accrochant de leurs pattes velues, avant de se poser sur le corps du clone. Ce dernier se retrouva complètement recouvert d'arachnide en quelques secondes. Ne pouvant bouger, il encaissait, avec du mal, le fait d'être littéralement envahi, la sensation de se faire engloutir vivant. Certaines pénétraient dans sa bouche, d'autres préféraient les trous étroits de ses oreilles. Une véritable torture s'abattait sur le blond qui, après avoir recraché quelques unes qui s'étaient faufilées dans sa gorge, hurler intérieurement, tenant fermement ses lèvres les unes contre les autres pour empêcher que d'autres ne prennent la même initiative.

A côté de lui, Kykio caressait du bout de son index, le dos d'une d'entre elles. C'était la première fois qu'il invoquait, en publique, ses fidèles amies. Fils d'une mère adoratrice de reptiles et d'un père dresseur de chiens, Kykio se devait de choisir son animal. Et quoi de mieux que l'araignée qui lui correspondait à merveille. Habile et intelligente. Des créatures qui préparaient leurs pièges pendant des heures avant de capturer leurs proies. Des bestioles noires et terrifiantes, qui pouvaient paraître inoffensives au départ, mais qui se révélaient être de féroces adversaires. Le garçon arrêta de la chouchouter pour se concentrer sur le sort de son ennemi. On pouvait apercevoir sur la silhouette du serviteur de Naitora grouiller des centaines de pattes...


- Allons... Laissez-le respirer, mes chéries... Ordonna Kykio d'une voix mi-sombre, mi-paternel.


Telle une pluie diluvienne, les arachnides se laissèrent tomber sur le sol. Le clone reprit une bouffée d'oxygène si bienvenue. Haletant comme jamais, il croisa le regard du jeune homme...


- Toi... Tu vas devenir la pire personne que ce monde aura mis au monde !
- Pourquoi ceux qui contrôlent des animaux vus comme méchants ou à connotations négatives deviendront forcément des êtres épouvantables ?
- Tu es en quête de puissance ? En quête de pouvoir, jeune Hatake ? Demanda le clone.
- Je suis celui dont les livres parleront comme le plus puissant de tous les Shinobi sur cette terre, lui répondit Kykio en armant son bras.
- Tu as déjà tué, et tu n'as que douze ans... Tu as sauté beaucoup de gares, humain...
- Je serai le mélange d'Hashirama Senju, d'Uzumaki Naruto et d'Itachi Uchiwa. Je deviendrais un héros, comme eux, et je les surpasserais !
- Selon moi... Tu es sur la bonne voie... mais vas-tu me détruire... sous les yeux de ton amie morte de trouille ? Fit le clone de Naruto, une pointe de défi dans sa voix.


Kykio se retourna vers la blonde qui, en effet, ne savait plus quoi penser. Ses yeux qui avaient repris leur teinte virginale normale, tremblaient légèrement. Surprise ? Ou carrément terrifiée ? Certainement les deux. C'était la première fois qu'elle voyait Kykio comme un inconnu. Eux qui, d'habitude, se disaient tout, voilà que l'Hatake lui dévoilait la partie la plus secrète de sa personne... Ses rêves et sa personne étaient basées sous le jonc de la Puissance et de la Soumission. La Hyuuga continuait de rester muette comme une tombe, avant que son ami n'engage la conversation :


- Hina'... J'me doute que tu dois me prendre pour un psychopathe, et tu as peut-être raison... Sache que je fais ça pour toi... Si je t'ai caché une partie de moi, c'est pour te protéger des préjugés que tu aurais pu avoir... Alors à toi de décider...
- Tue-le... Dit-elle, subitement.
- Hein ?! S'exclama le clone.
- T'as entendu la dame ? Demanda l'Hatake, le narguant au passage.
- Il a tué le père de Sasoya et mon père a failli se faire tuer à cause de ce crime qu'il n'a pas causé. Ce connard ne mérite aucune pitié, surtout qu'il s'agit d'un clone personnel de ce trou du cul de Saitora ! Expliqua la belle en se relevant.
- Hey ?! Tu devais pas être choqué par le comportement de ton pote, toi ? S'égosilla le blond en direction d'Hinaru.
- Elle ne t'a pas demandé de parler, enfoiré ! Le coupa Kykio en ordonnant à ses fidèles bestioles à huit pattes de se faufiler dans sa cavité buccale.


Hinaru s'approcha de son ami, d'un pas lourd, avant de prendre appui sur son épaule. Elle regardait leur ennemi se faire bouffer de l'intérieur. Puis, elle se reconcentra sur la technique bleutée qui était toujours active. Elle lui demanda :


- Et... ça ? Qu'est-ce que c'est ?... Demanda-t-elle sous les gémissements de leur torturé.
- Le cri des mille oiseaux... Du moins, c'est comme ça qu'elle se nomme.
- Un jutsu de type Raiton ?
- C'est une technique que mon père m'a apprise et que je n'ai pas eu le temps de te montrer, fit-il en levant son bras pour mieux l'admirer.
- Je crois... que c'est le moment rêvé pour la tester !...
- Je suis du même avis...


« Mais c'est quoi ces gosses ?... » Pensa le clone, sentant son œsophage se faire mutiler.


Et sans prendre d'élan, Kykio lui transperça le bas du ventre d'un coup de poing fulgurant.


« Chidori. »


Les éclairs de l'attaque se propagèrent à l'intérieur du corps du clone. Convulsant, ce dernier perdit connaissance. La bouche grande ouverte, aucuns sons ne sortaient. Le garçon aux cheveux ténèbres retira sa main, engendrant un énorme trou, laissant les araignées présentes dans l'estomac du blond fuir de partout. Kykio coupa les liens de chakra, faisant tomber le cadavre inerte sur le sol. Puis, ce fut au tour des arachnides de se charger du reste. Sans dire un mot, Kykio et Hinaru regardèrent le clone se faire momifier. Les fidèles amies de Kykio tissèrent des mètres de soie, englobant, d'abord, les extrémités du clone, avant de terminer le travail par le ventre. Après quelques minutes, les araignées disparurent sous la terre. Leur travail terminé, elles laissèrent, en guise d'adieu, un cocon de soie comme éternel tombeau...


Le silence reprit sa place sous une bise maritime amicale. Les deux genins restèrent encore quelques secondes à fixait le corps recouvert de soie. Puis, la petite blonde se retourna vers son ami... et le frappa de toutes ses forces, sur le haut de son crâne.

- Aïeuh... Gémit Kykio, un genou à terre !
- T'aurais pu choisir autre chose que des araignées ! C'est dégueulasse, et tu sais que je déteste ça !
- Mais c'est cool des...
- La prochaine fois, signe un pacte avec des papillons ! C'est mignon des papillons !
- Ça sert surtout à rien, des papillons ! Se défendit le jeune homme.

La petite Hyuuga continua de lui faire la leçon, et Kykio préféra encaisser sans rien dire... Car l'Hatake, malgré son sadisme, n'était, en fin de compte, qu'un éternel soumis face à cette furie blonde... Un comble pour lui....














Port de Kirigakure no Sato


Les troupes de la Coalition s'étaient avancées près des quais de la cité portuaire. Tenaillés entre l'est et l'ouest, ils n'avaient pas d'autre choix que d'avancer vers le quartier général de l'armée de Kimare. Le fort, au loin, était incendié. Aucune nouvelle des unités de déminage qui avaient été envoyées dans les galeries pour combler les sorties de secours. Les pensées de Gaara se tournèrent vers son frère et sa sœur. En effet, Temari et Kankuro avaient été désignés pour gérer cette opération. Mais l'heure n'était pas aux regrets. Du haut d'un vieil entrepôt, le rouquin observait le mouvement des troupes ennemis. Dans leur malheur, les hommes de Saitora qui avait pris position dans le fort restaient bien tranquille, lui qui croyait qu'ils allaient être pris en étau... Le Raikage avait pris les commandes de la première ligne.

Le port de Kiri était, à lui seul, une ville à peu près aussi grande que la moitié de Konoha. Un véritable labyrinthe d'hangars et de grues. La capitale de l'Eau possédait presque l'exclusivité du contrôle des mers, depuis qu'Uzushio avait été anéanti. L'empire maritime du Pays des Vagues s'étendaient des contrée lointaine du Nord, jusqu'au rivage de Kumo. Les pays dépendaient beaucoup de l'approvisionnement de Kiri car c'était le seul point d'échange de marchandises avec le reste du monde.

A été en train de peaufiner son plan d'attaque sur une grande table qui servait, à la base, de tri des cageots d'épices. Une carte, rapidement dessinée par un éclaireur, était posée, retenue par des pierres. Bee, ainsi que Omoi étaient près de leur dirigeant :


- Les armées de Saitora sont positionnées sur la Porte de l'Océan, ainsi que sur le long de la muraille qui englobe la Capitale, expliqua le Raikage en pointant son doigt sur ladte porte. Et ici ! C'est notre ancienne position, le fort, qui est en ce moment sous contrôle de Kimare.
- En gros, nous sommes coincés par l'océan et par Kimare. On peut peut-être commencer à préparer des bateaux, au cas où nous devrions battre en retraite !
- Kimare a déjà anticipé cette option...
- Ils ont coulé toute la flotte, brotha' ! Intervient Bee en mimant la destruction d'une embarcation en brisant un bout de bois fragile.
- Au moins, il fait beau ! Plaisanta Omoi en jouant avec son cure-dent.
- J'ai chargé Karui et Samui de mettre en place des embuscades et des pièges sur toute la section Alpha. Cette zone est constituée de petites allées très propices à ce genre d'attaque !
- Quant à moi, expliqua le démon taureau, je me posterai ici !
- ... Euh... c'est l'océan ça !
- ... Ah merde ! Je veux dire là !
- Section... KillZone'dattebayo ? Lut Omoi un peu gêné.
- En hommage à mon brotha' qui est en train de botter le cul à ce paraplégique ! Hurla Bee d'enthousiasme.
- S'il pouvait rapidement en finir, histoire que l'armée de Saitora tombe dans les limbes, ce serait pas mal... Expliqua le Raikage en se tirant la barbichette.


Le trio leva la tête au son de la grande porte métallique qui coulissaient sur des rails vétustes. Gaara approcha avec sa suite de généraux restants. Teriuuka était en train de donner des ordres à un sous-commandent du Vent, qui s'éclipsa peu de temps après. Le Raikage rangea son plan d'action dans sa poche :


- Vous comptez foncer dans le tas, maître Raikage ? Demanda Gaara d'une voix monotone.
- Pourquoi ?! Ça ne te plaît pas...
- Au point où on en est... je pense qu'il ne reste plus que cette option.
- T'inquiète poto ! Dans deux heures, tu pourras poser ton cul sur le trône de l'Eau !
- Le Palais du Mizukage est en flammes depuis une heure du matin, cette nuit !
- Ah... Ça tombe un peu... à l'eau !


Au grand désespoir de l'homme taureau, l'assemblée ne semblait pas très enthousiaste face à cette vanne. Gaara se reconcentra sur son conseiller, tandis que le Raikage se dirigea vers ses hommes qui patientaient dehors. Soudain, Omoi se rapprocha discrètement de son maître. Bee le regarda d'un air suspicieux.


- J'ai bien aimé votre blague moi... Confessa le ninja de Kumo tout en restant sérieux.
- T'as intérêt, sinon je t'aurais envoyé en reconnaissance, à poil ! Lui répondit Bee en s'en allant.


Au même moment, dans le fort, un YAKU se dressait sur la plus haute tour de la fortification. Il regardait le port de la ville. Surplombant les flammes, il attendait des nouvelles des galeries. L'unique raison de leur stationnement était à cause du fait que la résistance était un peu plus forte que prévue. Selon ses rapports, les généraux Temari et Kankuro No-Sabaku auraient réussi à se barricader à l'intérieur d'une salle. Le YAKU fumait une cigarette presque terminée, recrachant la fumée qui se mélangea à celle des flammes. Soudain, il entendit des pas se rapprocher. Un soldat s'agenouilla :

- Rapport.
- Accordé.
- Nous avons réussi à nettoyer cinq des six poches de résistance.
- Les généraux de la Coalition sont encore vivants ?
- Malheureusement oui. Une... marionnette surpuissante nous bloque le passage... Expliqua l'homme de Kimare qui ressentait une certaine honte d'exprimer le problème comme il était.
- A quoi servent vos yeux alors ?
- Attaquer les cellules...
- Je sais ! Le coupa le YAKU. C'était une question rhétorique, abruti ! Ça prouve juste que vous n'êtes qu'une bande de sous-merdes ambulantes, incapable de surmonter quelques difficultés primaires.


Ce dernier se tut avant de balancer son mégot du haut de la tour. Il tourna les talons, bousculant au passage l'épaule du soldat sans réaction. Le YAKU allait entrer dans les galeries quand le soldat l'interpella :


- Faites attention à vous ! Madame Katsuii !
- Mêle-toi de ton cul ! Dit-elle sans se retourner. Ça me fera des vacances...


Car, oui, cette Katsuii était une femme. Responsable des interrogatoires de la branche des YAKU, elle était une YAKU expérimentée. La quarantaine presque atteinte, ses cheveux en épis, d'un vert pâle, lui cachait son œil gauche, fissurés de haut en bas par une vieille blessure de guerre. Portant un complet guerrier kaki, elle arborait un bracelet en or, sur lequel était marqué le nom de Nirui Onohama. Son ancienne amie... Principale conseillère de Shinji Uzumaki, Katsuii était une YAKU dans les règles de l'art. Arrachée à ses parents dès l'âge de six ans, elle fut formée à tuer, assassiner, mentir et espionner. Lors de son examen d'entrée, elle s'était retrouvée face à Nirui. Les deux amies, qui avaient tissé des liens d'amitié dans le plus grand des secrets, s'étaient entre-tuées dans un duel aquatique. Car il ne devait y avoir qu'une survivante. Mais elles échouèrent toutes les deux. Incapables de tuer l'autre, elles furent punies à passer trente jours et trente nuits d'exil dans les Marais. Les deux jeunes femmes avaient été recueillies par un homme d'une vingtaine d'années. Atteintes de tuberculose et autre grippe carabinée, l'homme leur avait sauvé la vie. Et pour cause, il était un médecin reconnu dans le monde entier. Son nom : un certain Arame Saitora.

Depuis ce jour, Katsuii était devenue une moucharde de Saitora pour garder un œil sur les YAKU, et c'est en partie grâce à elle que l'Arame put placer Shinji à la tête de cette branche militaire. Redevable, elle était devenue une véritable partisane de la politique du vieillard. Comme l'Uzumaki, elle éprouvait les mêmes sentiments sur cet homme qui voulait, selon ses promesses, ramener Kiri sur les plus hautes marches de la politique internationale. Ferventes défenseures de la Volonté de l'Eau, Katsuii et Shinji régnèrent en maître sur le pouvoir militaire du Pays, contraignant le pouvoir exécutif du Kage. Grâce à eux, Saitora pouvait dicter ses ordres sans prendre le risque de se faire arrêter pour coup d'état ou abus de pouvoir...

Arrivée près des positions de la Coalition, la femme allait s'occuper personnellement de ses résistants. Elle avait reçu l'ordre de n'avoir aucune pitié et de ne faire aucun prisonnier ! Elle allait s'y tenir.


- Tant que ces hommes respireront, nous ne bougerons pas d'ici, vous m'avez entendue, bande de minables sans cervelle !?
- Oui ! Madame !
- Qu'on en finisse. Je commence à en avoir plein le dos de cette merde... Souffla-t-elle en s'engageant dans une galerie étroite.
- Madame ! Que comptez-vous faire ? S’inquiéta un des hommes.
- Faire votre job, incapables que vous êtes... ET CHERCHEZ-MOI DES CLOPES ! Hurla-t-elle alors que sa silhouette disparaissait dans les ténèbres de la montagne.



Après quelques minutes de promenade à travers ce labyrinthe sous-terrain, la dénommée Katsuii arriva dans les dernières zones contrôlées par son armée. Débouchant sur un grand hall, elle remarqua une grande ombre lui barrant le passage, quelques mètres plus loin. A côté de cette silhouette inhumaine, un homme encapuchonné se tenait, nonchalant, adossé contre la paroi. Il avait des peintures tribales violettes, et son regard était noir de khôl. La machine à côté de lui ressemblait à une gigantesque armoire avec deux jambes, huit bras et deux têtes. Katsuii marqua la pose :


- Katsuii Chinami. Sous-général en chef des YAKU ! A qui ai-je l'honneur ?
- Temari... Ils n'ont rien trouvé de mieux que de nous envoyer le gratin... Brailla le marionnettiste sans lui adresser un regard.
- EH ! J'TE CAUSE CONNARD !

Kankuro, qui était en train de mâchouiller une brindille, la laissa tomber au sol. Surpris des manières de cette nouvelle arrivante, le frère de Gaara s'avança vers elle. Pris au dépourvu, il se présenta :


- Kankuro no Sabaku... Commandant en chef des unités de distance moyenne... Conseiller de Suna...
- J'vous donne une heure pour réfléchir à votre mort... Le coupa Katsuii.
- Ah ?! Très gentil de vot...
- Écoute-moi bien, toi le mec en pyjama ! J'ai pas que ça à foutre d'éradiquer tous les rats pourris qui se cachent dans les souterrains ! Alors vous allez vous battre honorablement, ou je vais vous m'en charger personnellement !
- Vous êtes bien grossière pour une femme !
- Non, mon garçon, c'est juste que j'ai plus de couille que toi... Répondit la Chinami en rabattant une mèche.
- Qu'est-ce qui se passe ici ? Tonna une voix féminine munie d'un imposant éventail.
- Tem'... j'ai trouvé ta jumelle cachée... Katsuii Chinami, responsable des... KAKU ? KAYU ?... Enfin des mecs en costard de marin quoi... Répliqua Kankuro en se grattant le haut du crâne.
- Dites voir ! La stupidité, c'est génétique, ou c'est juste un cas isolé ? Cingla Katsuii en pointant du doigt le marionnettiste.
- On t'a jamais appris la politesse, toi, avec tes algues sur la tête ? Demanda Temari en souriant.
- Je crois que ta mère m'en a vaguement parlé pendant qu'elle récurait mon carrelage !
- Bon, eh bien je vous laisse entre filles... S'excusa Kankuro qui sentait que la situation allait dégénérer.


Temari dégaina son arme fétiche, créant une légère vague de vent qui souleva un tapis de poussière. L'endroit n'était pas très idéal pour un combat. En effet, il faisait aussi noir qu'une nuit sans étoiles, seuls quelques rayons du soleil arrivaient à passer à travers les failles de la montagne, faisant office de lumière... La grotte, humide, ruisselait d'eau, chose que Katsuii remarqua. Elle esquissa un petit sourire malin avant d'entreprendre une ronde autour de son ennemie.


- Temari... Ça me dit quelque chose.... Ah ! J'y suis ! Tu es l'ambassadrice de Suna à Konoha, non ?
- Si tu veux un autographe, dis à tes zombies de se rendre ! Ordonna Temari qui la suivait du regard.
- Un autographe ? Non... Je veux bien plus que ça... J'avais pour idée ta tête empaillée dans mon salon ! S'exprima la YAKU en posant sa main sur la paroi humide.
- Désolée... J'ai un enfant qui m'attend à la maison... Une autre fois, peut-être.
- Dommage...


Katsuii récolta un peu d'eau qui coulait du plafond de la grotte dans le creux de sa main. Temari l'observa attentivement, se protégeant derrière son arme. La visibilité plus que médiocre ne l'aida pas dans sa démarche, quant à la Chinami, elle serra son poing mouillé, avant de le diriger vers la ninja de Suna :


- Oui... Dommage que ton petit garçon ne verra plus jamais le visage de sa maman adorée...


Temari se prépara. Katsuii, elle, déplia ses doigts...


- Ninpo – Renpatsu Amadare no Jutsu : Technique des Gouttes en Rafale.

















Sommet de la Base de Kimare


Saitora était tranquillement assis sur un rocher, l'épée du Feu reposant contre son buste. Il regardait le corps de son frère, piégé dans un immense gisement de cristal. Naitora avait préféré se faire sceller à l'intérieur de sa propre technique, plutôt que de mourir de la main de son frère. Ce dernier, bien que dégoûté, n'avait même pas essayé de briser cette prison de diamant. Après tout, si tel était le dernier vœu de son cher petit-frère, alors qu'il repose à jamais dans ce sarcophage de la honte. De toute manière, la santé défaillante de ce dernier l'aurait emporté tôt ou tard... Soudain, le vieillard sentit une perturbation lui chatouiller son chakra. Il jeta un coup d’œil derrière-lui. La cité de l'Eau en contre-bas était parsemée de fumées en tous genres. Son regard se rabattit vers l'hôpital central :


- Tiens donc... Mon cher clone de sang uzumakien vient de crever à son tour... Je me demande comment cela est possible...


Sans tergiverser davantage, l'Arame empoigna sa lame, avant de la ranger à l'arrière de son dos. Puis, il prit le chemin de la prison centrale, là où le chakra de Shinji se situait. Il fallait qu'il récupère la cinquième épée, plus celle que Kazumo possédait. C'était primordial pour la suite des événements ! Derrière-lui, l'imposante lame de Kagutsushi reprit sa forme originelle, laissant place au fidèle serpent de Saitora qui s'enroula autour du cou de son maître. Saitora lui chatouilla la base de son menton. Garagara sifflait de plaisir :


- Mon vieux... Je crois qu'il est temps de mettre un terme à leurs futiles espoirs ! Dit-il à son cobra. Je pense que le moment est idéal pour entrer sur scène !




« … Pour Kimare »


















Quelque part près de l'entrée principale de la base de Kimare


Près d'une immense paroi rocheuse, Iko et Hinata étaient à la recherche de l'antre de la base de Kimare. La Hyuuga comptait sur les connaissances de son binôme... qui était fort peu utile, trop préoccupé à... :


- ... et là ! Le mec dit à sa femme : « Désolé chérie, mais j'ai voté Monsieur Sticule ! Car Votez Sticule ! »
- C'était nul... Cingla Hinata sans lui prêter attention.
- Mais elle est complètement Out Of Nowhere, c'est ça qui est tordant ! Votez Sticule ! Vos Testicules !... Répéta Iko en mimant le rapprochement du jeu de mot avec ses doigts.
- J'avais compris ! ... Bon, elle est où cette porte ? S'impatienta la brune aux yeux de perle.


Hinata attendait une réponse de l'Arame, mais ce dernier ne répondit rien. Inquiète, elle se retourna, et le vit en train de se morfondre, la tête entre ses genoux... Il broyait du noir... :


- Elle n'aime pas les blagues du grand Iko Arame... Je suis perdu... Pleurnicha-t-il d'une voix anormalement aiguë.
- Hey !
- ... Comment faire pour qu'elle tombe sous les charmes d'un sex-symbol ? M'entends-tu, Ô grand Seigneur de l'Amour ?! Fit-il en levant les bras au ciel.
- Iko ! Réessaya la belle aux Byakugan en haussant la voix.
- J'implore ta miséricorde pour que cette pauvre déesse ouvre les yeux sur ma magnificence !! L'ignora l'Arame en levant les bras au ciel.
- C'était une très bonne blague... Je suis pliée de rire !... Mentit la belle en soupirant.
- C'est vrai, colombe de mon cœur ?! Répliqua-t-il en prenant la main d'Hinata dans les siennes.
- Oui... Maintenant, trouve moi l'entrée... Dit-elle en repoussant sa tête alors qu'il s'apprêtait à lui poser un baiser...
- Tout de suite ! Hina-chan !! Je comblerai tes désirs les plus forts pour toi, hirondelle du crépuscule !
- Oui... c'est ça...


L'homme aux yeux d'or s'activa comme jamais il ne l'avait fait. Des étoiles pleins les yeux, il dégaina ses épées, frottant la pointe de ses lames sur la falaise. Après quelques minutes d'inspection, il les planta violemment. Soudain, la paroi se fissura, laissant apparaître une lumière jaune qui se dégageait des entailles. Puis, une antre se dessina, la roche se fracassa au sol, une entrée se créa...


- Bienvenue dans mon humble demeure ! Prière d'essuyer vos chaussures en entrant ! S'exclama Iko en retirant ses épées.


L'Arame entra dans la pénombre et Hinata emboîta le pas. Une caverne gigantesque leur tendait les bras. Sculptée dans la montagne, la base de Kimare ressemblait à l'intérieur d'une cathédrale. Très haut de plafond, l'immense hall était éclairé par des torches. Peu de décoration, voir même inexistante, seules des statues représentant des antiques guerriers trônaient sur leur piédestal. Hinata reconnut la sculpture d'Hashirama Senju, puis celle de Nagato Uzumaki, mais, pour la majorité, elle ne pouvait mettre un nom dessus. Plus loin, Iko arriva près d'une statue avec le poing à hauteur de son visage Ce dernier lui fit un « check » comme il avait l'habitude de faire quand il rentrait ici :


- Ça gaze ? Poto ! Fit Iko. Ta meuf, les gosses, toujours en taule ? Plaisanta-t-il en continuant son chemin.


De son côté, Hinata prenait son temps pour admirer les personnes représentées. La belle s'arrêta devant l'une qui semblait plus imposante que les autres. C'était un vieil homme, avec une barbe lui descendant jusqu'au milieu du ventre. Dans son dos, un sabre gigantesque, très fin, était à moitié défourré de son fourreau. Vêtu d'un casque de Samurai et d'une armure du même type, il était représenté sans yeux. Son visage ridé par les âges révélaient d'énormes cicatrices. Elle l'observa bien en détail, pendant que l'Arame était en train de grimper sur la tête de la Godaime Mizukage : Mei Terumi. Non pas parce que ça l'amusait, mais parce que c'était une des rares femmes représentées dans le hall, et qui dit dame, dit vu plongeante sur les deux gros obus en pierre de l'ancienne Mizukage... Hinata se retourna vers Iko pour lui demander :


- Qui est-il pour avoir une place plus importante que les autres ?
- C'est mon grand-père. Taryu Arame, le dernier représentant officiel du clan Arame, juste avant la destruction d'Uzu no Kuni. Expliqua Iko en sautant de son perchoir. Il n'a plus d’œil parce qu'il, selon Naitora, voulait se protéger de la décadence des Hommes. Mais bon, c'est juste qu'il est devenu aveugle, comme n'importe quel vieux schnock de son âge, termina-t-il en reniflant fortement.
- Uzu no Kuni ? Un rapport avec le nom de Naruto ? Répéta la femme.
- Naruto ne t'a jamais parlé de lui et de ses racines ?
- Je croyais que le nom « Uzumaki » n'était qu'un petit clan, longtemps affilié aux Senju...
- Ben, en gros. Les Uzumaki et les Arame viennent de la même île. Uzushio était une ville portuaire, station balnéaire prisée, des bikinis partout... bref, la vraie vie quoi...
- Et ce Taryuu ? Il était important ? Continua la belle dans sa quête d'informations.
- Je ne l'ai jamais connu, mais mon cher paternel en parlait comme un véritable Dieu. De son vivant, il avait réussi à réunir les Cinq Épées Légendaires.
- En quoi ces épées sont importantes pour vous ?
- Personnellement, je m'en torche le cul comme pas possible. Mon père était toujours barbant quand il racontait ses histoires. Mais, à ce que j'ai compris, ça parle d'une prophétie chiante ou les Arame seraient les justiciers de ce monde... Blablabla, blablabla...


Hinata continua d'observer l'imposante statue en pierre. Puis, son regard se fixa sur les mains de ce dernier. Chacune d'elles tenait un livre. L'un s'appelait « Shinjitsu » l'autre « Kimare ». Alors qu'Iko était parti vers un coin sombre pour pouvoir pisser tranquillement, la Hyuuga effleura, du bout des doigts, le pied du guerrier Arame. Elle se reconcentra sur le visage sans vie de l'homme, espérant stupidement quelque chose... :


- T'attends qu'il te dise : « Salut, beauté ? » Fit Iko en remontant sa braguette.
- Iko ?!... Non... Juste... Non rien...
- Malgré son âge, on raconte que c'était un beau gosse. Il avait le même esprit tordu que moi ! Se vanta l'Arame en prenant la même pose que la statue.
- Oui, et bien, ça fait pas du tout le même effet quand on vous compare...


« Encore un vent... » Pensa Iko tout en gardant une mine joyeuse.


- En tous cas, tordu ou pas, personne ne peut être pire que toi !
- Quoi ?! Parce que je me trimbale avec ça ? Demanda-t-il en montrant sa bible qu'il planquait dans sa veste en cuir.


Le visage d'Hinata se laissa envahir d'une teinte rouge cramoisi. Elle resta interdite devant ce que montrait son ami. Iko fit un geste de main pour capter son attention.


- Relax. C'est juste un bouquin où il y a plus d'images que de texte.
- C... Com... Comment Naruto a pu se taper un débile pareil ! Souffla-t-elle d'une voix presque inaudible.
- Hein ?! T'as dit quelque chose ?
- Range-moi ça ! Ordonna-t-elle en se détournant de lui.


Iko sourit. La prude Hyuuga cacherait-elle des pensées similaires aux siennes ? Il en était sûr. Iko jeta son livre en l'air avant de le rattraper en vol.


- Au revoir, fidèle ami ! Mais ne t'inquiète pas ! Ensemble, nous dominerons le monde ! Finit-il par dire en le remettant à sa place.
- ON AVANCE ! Cria-t-elle du fond de la pièce, hors d'elle.
- Dis donc... T'as énervé la demoiselle... Faudrait que je pense à te faire entrer sur scène avec un peu plus de tact...


Après une marche rapide et silencieuse, les deux ninjas commencèrent l'ascension d'un long escalier très large. Hinata en pointe, Iko s'amusait à compter le nombre de poils qu'il avait sur la main, tellement il s'ennuyait depuis que sa coéquipière ne lui adressait plus la parole. A force de se concentrer sur ce recensement inutile, Iko rata une marche, le faisant débouler jusqu'en bas. Hinata, déjà blasée, le regarda se casser la gueule, dévalant les cent trente-quatre marches qu'ils avaient parcourues. Niveau infiltration, on approchait le zéro absolu... En effet, Iko avait, durant sa chute, fait plus de bordel qu'un mouton qu'on égorgerait dans une nef d'église... La belle préféra s'asseoir sur la marche, sa tête reposant sur sa main, avant de dire :


- T'en rates pas une pour te faire remarquer...
- C'est un attentat contre ma personne !! Clama l'homme aux yeux d'or en s'époussetant.
- Mais bien sûr !
- C'est une honte, que dis-je, une insulte, que dis-je, un blasphème !
- C'est surtout une perte de temps !


Iko se releva en se massant la nuque. Soudain, et contre tout attente, il sortit un kunai qu'il lança en direction de la belle. La rapidité du geste ainsi que la vitesse de l'attaque faisait qu'Hinata n'eût pas le temps de réagir. L'arme frôla son oreille droite, avant de venir s'écraser contre une marche un peu plus haut. La Hyuuga se retourna violemment... Un homme se tenait dans l'ombre. Ses longs cheveux noirs révélaient une silhouette svelte. Grand, il avait un visage fin, et ses yeux blancs rayonnaient dans la pénombre de l'endroit :


- Neji ?! S'exclama Hinata en se relevant précipitamment.


En bas, Iko posa sa main sur le manche d'un de ses sabres. Puis il se tourna lentement. Derrière-lui, une femme se tenait près de la statue d'Uchiwa Itachi. Éclairée par la faible lueur d'un flambeau, elle avait les cheveux de la même couleur que l'océan. Une étrange ressemblance avec la Hyuuga, la femme possédait des yeux qui se mariaient parfaitement avec sa chevelure. Une élégante robe qui lui descendait jusqu'au genou, révélant... :


- Par Benzaiten. Tes seins m'ont tellement manqué, Nirui... Bava Iko, son regard plongé dans le décolleté de l'ex-Mizukage.
- Où est Naruto ? Demanda-t-elle sans relever.
- ... Oh oui... tellement manqué... Hum !...
- Mes yeux sont un peu plus haut...
- Pardon, tu disais ? S'excusa le mercenaire en essuyant le coin de sa bouche.
- Naruto ! Je dois le voir !
- J'ai le regret de t'informer que Monsieur se la touche avec mon frère !... Oh attend ! C'est un peu dégueulasse ce que je viens de dire ? Non ?
- Comme tout ce qui sort de ta bouche. On finit par avoir l'habitude, confessa l'Onohama en activant ses Ureegan.
- Tu sais, ce sera pas demain la veille que tu auras un mec si tu les transformes en vieillard !


Iko plongea sa main dans sa poche et en sortit une paire de lunettes de soleil. Nirui fronça des sourcils, se demandant pourquoi il faisait ça. L'Arame les posa sur son nez, lui donnant un air de star de cinéma.


- Yeah ! Baby ! Let's Rock ! S'exclama-t-il d'une voix plus grave.
- Tu caches tes yeux...
- Démontrons par a plus b égal x. Pour que l'Ureegan fonctionne de manière optimum, il faut que le regard de ta victime, soit a, croise le tien, soit b, or avec des lunettes de soleil, le mécanisme ne peut s'enclencher, ce qui conduit à x... Et bien sans vouloir être vulgaire, tu l'as dans le cul ! Expliqua Iko, fier de lui.
- Dis donc, c'est qu'il te reste quelques neurones pas encore totalement dépendant de ton obsession !
- Je suis un pervers, certes, mais pas un idiot ! Répliqua Iko en se montrant plus sérieux. On fait un deal ! Si je te bats, tu devras me tenir chaud les soirs où je suis seul sous la couette !
- Dans tes rêves !
- Si tu savais ce que tu fais dans mes rêves ! S'amusa Iko en léchant la lame de son épée, un sourire qui voulait tout dire.


En haut, Hinata et Neji, les deux cousins, se regardaient sans parler. La belle remarqua que les yeux de Neji étaient inhabituels. Elle en déduisit que l'Ureegan avait été implanté dans son être. Elle détourna immédiatement son regard. De son côté, Neji commençait à dévaler les marches, se rapprochant d'elle. Arrivé à la même hauteur, il la snoba avant de continuer sa descente. Hinata l'entendait s'éloigner d'elle et se retourna en l'interpellant :


- Hey !
- Naruto n'est pas avec toi... Tu ne m’intéresses donc pas ! Répondit-il d'une traite.
- Neji ! Par ordre de l'héritière du clan Hyuuga, je t'ordonne de t'arrêter ! Cria-t-elle, sa voix résonnant dans l'immense enceinte rocheuse.
- Ton père, mon oncle, n'est pas encore mort. Tu n'as donc aucun pouvoir sur moi !
- ... Et j'en n'aurai jamais !


A ces mots, l'Hyuuga arrêta sa marche, puis, il se tourna vers elle. Elle semblait déstabilisée de le revoir, ses pupilles tremblantes contrastaient avec ses poings immobiles. La belle se rappela les conseils de Kaora. Il fallait un choc émotionnel important pour que les effets pervers de L'Oeil de la Désolation s'estompe, chose presque impossible à faire devant Neji Hyuuga, réputé pour être aussi expressif qu'une pierre solitaire dans un désert de sable...


- Tu m'as bien entendue !... Quand j'accéderai à la place de mon père, je réformerai en profondeur notre clan ! Il n'y aura plus de branche principale, ni de branche parallèle. Juste des personnes réunies sous le même emblème.
- C'est bien utopique tout ça. Au fond, tu es toujours là même. Toujours aussi naïve et idiote... Jacta-t-il sans retenue.


Ces mots la choquèrent profondément. Hinata écarquilla ses yeux.


- Ce n'est pas toi ?! Neji n'aurait jamais dit ça !
- Je m'en fiche, Hinata-sama ! Dites-moi juste où est Naruto ! Puis, fuyez tant qu'il en est encore temps !


Voyant qu'elle ne répondait pas, l'homme aux yeux de diamant continua sa descente. Il n'attendit pas longtemps avant qu'un kunai aille se planter à l'angle exact où ses Byakugan ne pouvaient voir. Hinata l'avait attaqué... Neji retira la lame plantée près de son épaule :


- Mauvaise réponse...
- Je te ramènerai à Konoha, par la force s'il le faut ! Mais je te ramènerai ! Se promit la belle en se mettant en position.
- Vous vous souvenez de l’examen Chuunin, quand nous nous sommes battus ?... Et bien, le résultat ne changera pas !



« Après vous... Hinata-sama ! »











A un étage supérieur de le Base de Kimare


Naruto défonça à coups de poing un cadenas qui retenait une porte d'un casier. A l'intérieur se trouvait des habits de combat, une robe cérémonielle, ainsi que divers objets. Après avoir laissé Kazumo face à Shinji, le blond était rentré dans la base pour récupérer des vêtements. Accédant par un passage secret dont lui seul et Saitora en avait la connaissance, l'Uzumaki enleva son justaucorps puant la sueur, ainsi que ses bottes pleines de boue, pour décrocher d'un cintre une longue robe noire qui lui cachait l'intégralité de son corps. Décoré de rayures jaunes et d'épaulettes d'or, la toge avait le symbole des Arame et des Uzumaki qui triomphait fièrement dans le dos. Un tourbillon dans lequel les cinq Épées formaient un pentagone.


Le Symbole de Kimare.


Il réarrangera sa coiffure, ferma les boutons, emprunta des bottes qui traînaient près d'une chaise, avant de claquer la porte de son casier personnel. Il était prêt pour l'affrontement final. Mais un bruit métallique retint son attention. Son rangement était encore ouvert, la faute à un bandeau si bien connu qui bloquait la fermeture. Naruto le ramassa, avant de l'examiner. C'était son bandeau frontal de Konoha... rayé à moitié. Il passa son pouce dessus, sentant la gravure. Nostalgique, il le garda, l'attachant même à son bras gauche. Il s’apprêtait à partir, quand une silhouette se dessina sur le seuil de la grande porte. Le blond, qui n'avait pas senti sa présence, fit quelques pas en arrière :

- Saitora...
- Relax, mon ami... Je ne suis qu'un clone. J'ai senti ton chakra pas très loin, mais j'ai des affaires à régler avant de m'occuper de toi ! Expliqua l'ombre de sa voix nasillarde.
- Où es-tu que je te botte le cul ?
- Réunion de famille... Des obligations fort désagréables, je le conçois ! A propos...
- Réunion de famille ? Le coupa le blond. Alors tu te diriges vers Kazumo ?
- Diable, il faudrait que j'apprenne à tenir des propos encore plus obscurs. Ça commence à m'ennuyer que tout le monde déchiffre ce que je dis...
- Tu sais que Shinji a mis son grain de sel ? Demanda-t-il en se rapprochant du clone.
- Désolé. Ce n'était vraiment pas prévu non plus... Tout part en cacahuète ces temps-ci, tu ne trouves pas ?


Naruto agrippa par le col de son manteau. Il plaqua son regard démoniaque dans les yeux du clone. Le vieillard afficha un rictus amusé à la vue de son ex-ami qui semblait au bord de l'explosion. Les canines du blond commençaient à s'allonger, telles celles d'un animal, et, tout en se rapprochant doucement de lui, l'Uzumaki lui dit :

- Si jamais il arrive quelque chose à Kazumo, je peux te jurer que je n'irai même pas te construire une tombe pour ta carcasse, enfoiré !
- Calme toi, mon enfant... Shinji ne tuera pas Kazumo... Ils ont un passé beaucoup trop lourd pour s'entre-tuer ! Expliqua Saitora d'une voix posée. Cependant, Shinji est tellement obsédé par ma personne, que s'attaquer à moi revient à lui déclarer la guerre.
- Tu l'as empoisonné avec tes idées !
- Tout comme toi ! Fils ! Haussa-t-il en posant son front contre celui du blond.


Naruto releva lentement la tête, surpris. Saitora était en train de s’esclaffer silencieusement. Le blond retira ses mains du col de l'Arame, ne le quittant pas des yeux, avant de se reculer. Ces dernières paroles l'avaient heurté de plein fouet. Et au fond, Saitora disait vrai, malheureusement pour l'hôte du démon Renard... Il prit sa tête entre ses mains, avant de s'asseoir sur un banc en pierre :


- Comment j'ai pu te faire confiance ?
- Quand une personne tombe dans la souffrance, la simple branche qui pourrait le ramener à la lumière est une bénédiction. Que croyais-tu quand tu as quitté ta femme enceinte ? Passer une vie d'ermite, cloîtré au fond d'une forêt inconnue ?
- J'espérais prendre un peu de temps pour réfléchir et me... CALMER ! Cria l'Uzumaki en pulvérisant, d'un coup de pied, la porte d'un casier.
- La définition même de « calmer »...
- C'est toi qui m'a trahi ! Continua l'Uzumaki en se relevant subitement. Kimare était censée être la réponse à ce monde blessé ! Nous devions apporter une justice universelle !
- Tellement de bons sentiments... Tu me donnes envie de gerber... Tu as vraiment cru qu'inventer un Dojutsu surpuissant pouvait rétablir la paix dans les cinq pays ? Demanda Saitora en se dirigeant vers le casier du blond.
- Je voulais que les pays s'unissent sous une même institution. Au diable les Kage, ce qu'il faut à ce monde... c'est une unique patrie.
- Mon dieu, que c'est laid... Fit le vieillard d'un ton théâtral, avant de fouiller dans les affaires de l'Uzumaki. En parlant de laideur, comment va mon cher Iko ? Il respire toujours ?
- Il est parti te tuer, sinon ça va.
- La routine, j'ai envie de dire... Tu veux que je t'explique pourquoi tes rêves se feront briser ?
- Cause toujours, tu m'intéresses... Finit-il par dire en prenant le chemin de la sortie.
- Les hommes sont maîtres de leur destinée depuis que les Cinq Dieux ont été scellés. Et vois le résultat. Guerre sur guerre, des massacres, des pays ravagés par les flammes... Elle est belle la Prophétie du Rikudô... Raconta Saitora en regardant des photos que Naruto avait caché au fond de son casier. Les conflits naissent dans les sentiments. La haine, la vengeance, le mépris et j'en passe... Mais le plus fort de tous...


Saitora se retourna muni d'une photo représentant Hinata et Hinaru, quelques heures après la naissance de cette dernière. La belle souriait à sa petite fille qui pleurait. Naruto se retourna. Saitora lui montra l'image...


- C'est l'amour...
- Repose-ça !... Tout de suite ! Le menaça le blond en révélant les pupilles du Kyuubi.


Le vieillard froissa la photo, avant de la jeter en boule au pied de l'Uzumaki. Ce dernier regarda le papier prendre feu, avant d'être complètement calciné. Il serra les poings, avant que le clone ne lui empoigna l'épaule.


- La partie est terminée, Naruto ! Kimare va enfin pouvoir se réaliser... Tâche de me retrouver, avant que je saigne ta fille et éventre ta femme ! Ce serait dommage de devoir prendre leurs vies alors que tu n'es pas là pour les voir agoniser...
- Espèce de...
- Ouvre tes oreilles, petit merdeux ! Haussa-t-il la voix en agrippant fermement la nuque de Naruto. Je briserai ta vie, comme ton clan a brisé la mienne. Je détruirai tout ce qui touche de près ou de loin à toi ! De ton chien au serveur d'un village paumé qui t'a apporté un Sake, tu m'entends ?! Continua-t-il dans le creux de l'oreille du blond. Je massacrerai tous ceux qui s'opposent à moi, qui s'opposeront à moi, et même ceux qui m'aident ! C'est pour ça que je suis toujours vivant, c'est parce que je n'ai aucun ami, ni ennemi, ni famille, ni liens. Je suis le fils de ce que ton clan a laissé périr, je suis ton pire cauchemar et je te jure que ton putain de renard va m'apporter le chakra que j'ai besoin pour desceller ce que le Rikudô pensait être l'origine de tous les maux !
- La salle des Cinq ! Souffla le blond qui voyait enfin le but de son ennemi.
- Écoute-moi bien, mon fils, écoute ce que je vais te dire ! Répliqua Saitora qui se laissait envahir par sa folie. Je réanimerai les Cinq Dieux, et avec leur puissance, je détruirai tout ce système shinobi pourri ! Je rétablirai la puissance des Arame et j'irai même pisser sur ton cadavre si jamais je trouve un peu de temps pour toi et ta petite bouille qui m'a hanté jusqu'à la fin !


Sur ces paroles, Saitora s'esclaffa d'un rire gras, s'amusant à enlever la poussière qui s'était entreposé sur la robe du blond, avant de disparaître telle une torche humaine. Naruto regarda le clone se consumer devant lui, son rire le traumatisant de l'intérieur. Soudain, il entendit une énorme explosion venant du bas. Le sol trembla et Naruto dû se protéger des rochers qui lui tombaient sur la tête. Puis, des filets de chakra noir se faufilèrent à travers les fissures des murs. Naruto se couvrit le nez en raison des nuages de poussières qui se formaient. La base s’effritait et le cœur du blond rata un battement... Il savait pertinemment ce que cela signifiait...



- Non... Saitora... Tu n'as pas osé ?...














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