Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

Le monde a bien changé depuis la Mort de Pein et de ses six corps. Un Naruto en exil, une mystérieuse organisation qui fulmine de desseins obscurs, un désir de reconquête militaire pour un Pays bafoué, une fille ignorant son véritable destin dans les tourments de l'humanité... Quand Hinaru Hyuuga Uzumaki, la fille d'Hinata reçoit son titre de Genin, les choses changent. La paix n'est qu'illusion et la guerre se cache, tapis dans l'ombre de Kimare, une organisation scientifique de Kiri...
Classé: -12I | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 293605 | Comments: 150 | Favs: 161
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Sideral88 (Masculin), le 15/05/2013




Chapitre 49: Héros ? La Volonté de Kazumo Arame



Ruines de la Prison Centrale de Kirigakure no Sato


L’homme aux cheveux de bronze était en train de remplir la première page de son tout nouveau livre, un sourire sadique triomphant sur son visage fin. Kazumo, son chapeau couvrant la moitié de sa figure tiraillée par des rides, serrait les dents, ne pouvant comprendre la décision de son ancien ami perdu dans sa quête de rédemption et d’honneur. Trop d’années étaient passées. Trop d’erreurs avaient été commises. Il ne pouvait plus rien faire pour le raisonner. Le vent matinal s’engouffrait dans les ruines, chassant les nuages de poussière qui stagnaient au raz du sol. Enfin on pouvait remarquer le soleil se levant au loin, illuminant Shinji d’une aura angélique si trompeuse. En contre-jour, seule sa silhouette élégante resplendissait au milieu de la désolation. De son côté, Naruto se retourna délicatement vers son ancien sensei. Le souffle coupé, il le cherchait du regard, implorant son attention, mais le chasseur de prime était trop occupé à se battre avec ses souvenirs. Voyant qu’il ne bougeait pas, l’Uzumaki prit son épaule, ce qui le sortit de son état second...


- Il faut évacuer Ino et les autres... Chuchota-t-il d’une voix réconfortante.


Un léger silence s’invita. L’Arame regardait les yeux bleus de Naruto qui le fixaient. Puis il détourna la tête, observant le reste du groupe, Iko en pointe, tous silencieux. Ces derniers ne savaient pas à quoi s’attendre, et il valait mieux qu’ils restent dans l’ignorance. De plus, chaque seconde de perdue profitait à Saitora et son armée... La fin de la résistance menée par les Armées de la Coalition. La mort de milliers d’innocents... Il fallait se diviser.


- Tu as raison, répondit-il en se reconcentrant sur l’Uzumaki.


Pendant ce temps, Shinji avait enfin terminé son petit rituel qui lui imposait d’écrire le titre en un langage inconnu de tous, pour que ses techniques puissent fonctionner. Un mélange de symboles et de spirales tout aussi étrange qu’incompréhensible. Puis, il tourna la page, sifflotant comme un psychopathe une douce mélodie pourtant entraînante. Ainsi le silence fut rompu. Habillé comme un prince, sa longue robe blanche lui descendait jusqu’aux chevilles, révélant ses bottes de cuir pleines de boue. Ses cheveux roux étaient entravés par son bandeau frontal qui lui cachait les deux yeux inexistants. Il avait l’air d’un ange de la Mort, son livre représentant le jugement dernier, et son infirmité le pouvoir de l’impartialité... Aux pieds d’Ino, Hinata se releva, recoiffant une de ses mèches en arrière d’un geste assuré. Elle était obnubilée par la remarquable ressemblance de ce tout nouvel intrus avec son Apollon de toujours. Seraient-ils des frères longtemps oubliés, ou de simples coïncidences génétiques ? Elle n’en savait rien. Mais une chose était sûre, c'était qu’il était un Uzumaki ! Le symbole de ce clan oublié régnait sur sa robe virginale. Et chaque Uzumaki était une plaie à éradiquer... Soudain, elle vit Naruto venir vers eux, la mine fermée, un sérieux effrayant ornant ses yeux de saphir. Le blond s’arrêta devant Iko. Ce dernier avait cessé d’être lui-même, prouvant que la situation était loin d’être sous contrôle. Cet adversaire inspirait la peur...

L’héritière du clan aux yeux de diamant n’arrivait pas à entendre ce que Naruto dictait à son éternel allié. Puis, elle le vit approuver à contrecœur, avant de rebrousser chemin vers eux. Marchant, les mains dans les poches de son survêtement marine, il s’arrêta devant la belle, se grattant l’arrière de l’oreille, nonchalant, cherchant ses mots.


- Je dois vous amener à l’hôpital central de Kiri. Ino a besoin de soins de toute urgence... Fit-il à voix basse.
- Et en ce qui concerne ce Shinji ? Demanda-t-elle.
- Naruto et mon frère vont s’en occuper... De toute façon, nous ne l’intéressons pas, et Shinji nous laissera partir. Il ne tue pas pour le plaisir, seulement pour protéger ses intérêts ou défendre ses convictions...
- Mais... Commença-t-elle en jetant un regard vers le dénommé. Est-il vraiment si puissant ? Je veux dire, il est seul, et nous sommes en nombre conséquent.
- Même contre des millions, il s’en sortira... Répondit l’Arame en baissant les yeux.


Iko s’écarta, jetant un regard vers l’homme aux cheveux roux. Hinata l’observa une nouvelle fois, activant ses Byakugan. Mais elle ne vit qu’un léger chakra anodin mais condensé, signe de son appartenance au clan des Tourbillons. L’Arame abaissa son regard, indiquant de son index ce que portait leur ennemi :


- Tu vois ce livre... C’est la source de sa puissance. C’est une sorte de technique très rare permettant aux écrits de prendre forme...


L’héritière du clan Hyuuga balbutia quelques mots dans le vent, digérant ce qu’elle venait d’entendre. A l’inverse de Sai, Undead pouvait rendre réelles ses pensées les plus froides. Une technique inventée de toute pièce par ce dernier pour prouver son unicité. Iko reprit, d’une voix ferme et déterminée :


- Shinji en veut à Kaz’ et Naru’... C’est une chance incroyable qu’il faut saisir... Dès que nous aurons déposé Ino en lieu sûr, il faudra s’occuper de mon père. Après tout, c’est votre mission, non ?


Elle acquiesça, à contrecœur elle aussi. Puis, elle demanda à tous les autres de suivre Iko. Hinaru poussa une gueulante, comme d’habitude, elle qui se faisait déjà à l’idée de se battre contre ce nouvel ennemi fraîchement débarqué, mais Kykio la retint par le col. Sasoya, tenant fermement la main de sa mère, hocha de la tête, tandis que Kaora se félicitait de la décision prise. Choji prit sa coéquipière sur son dos de colosse avant de se dresser au côté de Shikamaru qui avait sorti son paquet de cigarettes pour l’occasion. Le génie de Konoha regarda son trésor, avant de pousser un soupir de lassitude. Et avant que le blond ne tourne les talons pour rejoindre Kazumo, il l’attrapa par l’épaule et, sans dire un mot, il glissa une cigarette dans sa poche. L’Uzumaki, qui ne comprenait pas, resta, cependant, muet.


- Je crois que vous en aurez besoin... J’ai la vague impression qu’elle vous servira...


Le brun s’écarta de son ami, lui tapotant sur l’épaule comme pour l’encourager. Naruto rejoignit Kazumo, l’Épée du Tonnerre, fermement plantée dans le sol, brillait d’un chakra jaune éblouissant. Les éclats du jour venaient se refléter contre la lame, éclairant la terre de mille lumières. Tout à coup, le vent s’arrêta soudainement, dans la surprise générale. Il n’y avait plus rien, même pas un petit souffle perceptible, un léger zéphyr innocent ou une douce brise maritime. Rien... Naruto et Kazumo froncèrent les sourcils, sachant parfaitement ce qu’il se passait, alors qu’un petit rire machiavélique faisait son apparition. Il avait commencé...


- Je déteste le vent... Vous savez, il représente la mélancolie, la nostalgie, le mouvement... Je déteste le changement. Je pense que l’Homme est destiné à faire toujours la même chose. Il est incapable de changer ce qu’il fait de mieux...
- Pour... Pourquoi le vent s’est arrêté ?... Demanda Hinaru qui secouait sa tête dans tous les sens.
- Shinji ! Si tu veux assouvir ta soif de vengeance, alors nous sommes tout à toi, mais laisse nos amis partir ! Ordonna l’Arame en tendant son bras comme pour les protéger.
- Mais, bien entendu... Accepta l’Uzumaki en se cambrant légèrement.


Shinji griffonna quelques lignes avant qu’une énorme fracture entailla le sol, l’englobant avec Naruto et Kazumo. Les autres reculèrent, voyant les abysses se dessiner sous leurs yeux. On n’en voyait pas le fond... Ils étaient à présent séparés... Iko déglutit avec difficulté mais se ressaisit, emboîtant le pas. Cependant, il ne quitta pas des yeux celui qu’il avait connu sous le nom d’Oshinobi... Le groupe, après les avoir contournés, dévala la pente vers la grande rue principale. Hinata jeta un dernier regard, inquiète... Et elle le pouvait ! Shinji, voyant qu’ils étaient enfin seuls, se craqua les cervicales avant de continuer...


- Bien, maintenant que nous sommes seuls... Vous savez ce que l’Homme fait de mieux, mes amis ?


Kazumo et Naruto ne répondirent pas, tentant d’anticiper le moindre lever de crayon qui pouvait leur être fatal. Il fallait lui enlever son livre des mains. C’était le plan à tenir. Kazumo serra lentement son arme légendaire, tandis que Naruto armait son kunai de téléportation. Undead savoura ce moment de tension. Il adorait ça. Sentir la détresse de ses opposants lui donnait l’impression de tout contrôler. Lui qui avait perdu la vue, il détenait maintenant le destin...


- C’est tuer... Lâcha-t-il dans une intonation sombre.
- NARUTO !! Cria Kazumo en armant son arme.


Le blond, sauta sur la lame de son ami, prenant solidement appui, avant que le mercenaire ne le projetât de toutes ses forces sur Shinji. Au même moment le blond lança son kunai vers un rocher, tandis que Kazumo partait vers la gauche. Shinji, voyant le blond chargé vers lui, un Rasengan en main, forma une barrière de terre juste devant lui. L’attaque de Naruto explosa la protection mais ne réussit pas à passer à travers. Pendant ce temps, Kazumo releva son chapeau, activant ses Ureegan. Il visait le livre pour pouvoir le changer en pierre... Mais Undead anticipa. D’un lever de crayon, il créa trois tentacules gigantesques ressemblant à des racines, qui allèrent s’exploser contre Kazumo. Ce dernier se ravisa et, dilatant ses pupilles aux maximum, figea les monstres en des colonnes de roc pittoresques. Au même instant, Naruto se dégagea de ce mur de terre, puis, concentrant son chakra dans son pieds droit, fit valdinguer la protection, se transformant en une boue liquide. Undead, surpris de la puissance du blond, se replia vers l’endroit où le Kunai de téléportation s’était planté.

Mauvaise idée. Naruto réapparut juste à côté de lui, la rage mêlant désespoir dans ses yeux. Armant sa jambe, le blond envoya une violente balayette dans la nuque de son adversaire qui se protégea, au dernier moment, avec ses bras. Mais le coup surpuissant et parfaitement maîtrisé lui infligea de sérieux dégâts. Le rouquin déboula sur plusieurs mètres dans un concerto de petits cris de souffrance. Mais les sous-sols de l’ancienne prison étaient loin d’être assez solide pour supporter le poids d’un homme, et Undead se retrouva, quelques mètres plus bas, dans un cratère. Naruto récupéra son arme, essoufflé. Il n’avait pas récupéré de son précédent combat... Undead s’épousseta avant de soupirer.


- Mon Dieu... Je suis vraiment pas fait pour le corps-à-corps... Mais rassurez-vous, je vais vous satisfaire...


En hauteur, Kazumo atterrit près du blond, l’aidant à se relever. Le voir dans cet état lui arracha un petit pincement au cœur. Il en faisait trop... Soudain, une explosion de lumière sortit du cratère dans lequel Shinji était tombé. L’Arame, sentant la masse de chakra approchant, activa l’Épée de Raijin. Sortant de la faille, des dizaines de shinobis sans âme émergeaient, se ruant vers eux dans un silence olympien. Par automatisme, Kazumo et Naruto se replièrent vers un endroit plus plat, attendant de pied ferme cette armée de chakra. L’Arame prit les devants, parant le premier coup, avant de transpercer sa victime d’un geste précis, une grimace de satisfaction triomphant sur son visage. Puis, pour clore le spectacle, il changea sa victime en pierre... Il retira la lame, prenant appui sur le visage emmuré de l’invocation, avant d’effectuer un redoutable enchaînement de Kenjutsu. Rien ne semblait pouvoir l’atteindre. Aucune ouverture possible. Cible après cible, il les mit à terre, tranchant leurs gorges qui giclaient des litres de cruor, avant de disparaître dans une flaque de boue. Puis, il décapita un autre avant de s’élever dans les airs, sous les regards blafards des derniers survivants, avant de pointer le bout de son arme vers eux. Naruto dégagea le terrain sous l’avertissement de son ami. Une boule électrique se forma à l’extrémité de la pointe, chargée grâce à la puissance de la lame, avant d’exploser dans un crépitement électrique sur le sol.

Des dizaines d’invocations partirent en fumée, tandis que Naruto zigzaguait entre les corps inertes. Le blond sauta dans le précipice, faisant pleuvoir une pluie de Kunai. Shinji se décala, abandonnant son livre pour son épée. Les deux Uzumaki se lancèrent dans un duel inégal : l’un avec un simple kunai, l’autre avec une des cinq épées mythiques... Et l’acier de la lame chétive du blond fut brisée après quelques impacts. Shinji en profita pour lui envoyer un coup de pied dans le bide, faisant vaciller son ennemi qui se plaqua contre une paroi. Encore sonné, et sévèrement en manque de souffle, Naruto ne vit pas les pics de terre invoqués par la lame légendaire qui fonçaient vers lui.


- Tu es trop fatigué... Naruto... Remarqua Shinji, déçu de la prestation de son ennemi.


Mais alors qu’il allait se faire transpercer, la technique s’arrêta dans une sculpture de pierre. Shinji grimaça avant de voir Kazumo atterrir sur un des bras, maintenant inoffensif, avant de courir vers son ancien ami. Il arma sa lame et Shinji en fit autant. Parant le coup, le choc fut puissant. Le mélange de la Terre et de l’Electricité souleva les débris de la ruine, les propulsant de tous les côtés... Naruto se protégea le visage avec ses avant-bras avant d’évacuer les lieux par les airs pour s’échapper de cette démonstration de puissance. De leur côté, les deux faux frères s’observaient, leurs épées collées l’une à l’autre. Le chakra jaune recouvrant le corps du mercenaire, l’Arame abaissa son chapeau, avant d’ouvrir en grand sa bouche. Un éclair en sortit, touchant grièvement le bras de Shinji. Ce dernier abandonna le duel en se repliant plus loin, se tenant sa blessure. Puis, l’Arame pointa son épée vers Shinji.


- Tu sais très bien que tu perdras contre moi si tu utilises le Kenjutsu...
- Je me suis entraîné avec Maitre Saitora pendant de longues années pour réussir à t’égaler.
- Alors tu devrais savoir que je suis une légende dans mon clan... Continua Kazumo en se craquant les doigts.


Il n’avait pas tort. Depuis bien longtemps, le clan de l’île aux Tourbillons attendait leur sauveur... Un Arame digne de la puissance des cinq Dieux. Un épéiste, capable de découper les montagnes, de scinder le feu en deux, de partager les mers en un seul coup latéral. Kazumo était cet Arame. Autodidacte dans l’âme, l’homme aux cheveux ébène avait voué sa vie à l’art du maniement des armes à une main. Un redoutable adversaire quand celui-ci avait une lame entre ses doigts. Shinji déglutit, mais le challenge ne lui faisait pas peur. C’était tout le contraire. Il avait longtemps rêvé d’un combat à mort face à lui...


- Je suis venu ici pour ce faible petit blond, mais toi ?!... Tu es le plus beau cadeau que Maître Saitora peut me faire, ajouta l’Uzumaki, un sourire de rapace au coin.
- Tu es au courant que Père cherche à éliminer tous les Uzumaki foulant cette Terre ?
- Oui, mais moi je suis unique et il le sait !... Je suis celui qui fait exception à la règle. J’ai toujours obéi aux ordres de mon Maître, tel un soldat !
- Tu es surtout aveugle de ta propre destiné. Réfléchis un peu... Si Naruto venait à tomber, crois-tu vraiment que mon Père t’accordera le privilège de vivre ? Demanda Kazumo en essayant, une dernière fois, de le raisonner.
- Je me fiche de vivre. Tout ce qui compte, c’est survivre.
- Arrête de jouer avec les mots ! Fit le mercenaire en élevant la voix.


En haut du cratère, Naruto écoutait attentivement ce qu’ils se disaient. Laissé en retrait, ce dernier devait gagner du temps pour récupérer. Épuisé depuis son combat contre le père de Shinji, le blond peinait à rester au maximum. Après sa fuite de Konoha, il avait progressivement perdu foi en lui. Son nindo laissé à l’abandon, il perdit de son endurance légendaire.

Tiraillé par des crampes, le blond tomba sur les fesses, prenant appui sur ses mains légèrement disposées en arrières. Son cœur tenait un rythme endiablé et sa respiration se transformait en un effort considérable. C’était l’inconvénient de laisser Kyuubi prendre le contrôle de son corps, et de son esprit. Une vague d’impuissance qui pouvait durer quelques minutes, comme des journées entières. Ce combat, il ne pourrait le mener correctement, et il le savait. Tous les espoirs se retrouvèrent sur l’aîné Arame qui s’égosillait la voix sur Shinji, toujours aussi énervant quand il arpentait ce sourire aiguisé comme un Kunai. Le mercenaire, voyant que tous ses efforts n’arrivaient à rien, laissa éclater sa colère en plantant l’épée dans le sol. Ce dernier se craquela sous la puissance du coup, avant de s’abaisser sur quelques centimètres. Les poings serrés, Kazumo l’avertit :


- Soit ! Cria-t-il en enlevant sa veste noire poussiéreuse, la jetant sur le côté. Vu que tu es un grand adepte du nihilisme, je vais t’en donner, moi, du plaisir ! « Frérot »...


Plaquant la paume de sa main contre l’acier gris de son épée, l’Arame glissa lentement vers la pointe, révélant des écrits mystiques illuminés par un chakra jaune électrique. L’Uzumaki regarda d’un air sceptique cette mise en scène. Il n’avait jamais vu, dans les livres sur ces armes légendaires, un tel procédé. Arrivé à la fin, les signes disparurent avant qu’une violente vague de vent ne s’abatte. Shinji posa un genou à terre, se cambrant vers l’avant pour mieux se protéger. De l’autre côté, Kazumo récitait des paroles obscures. Un par un, les kanjis refirent surface, maintenant gravés sur la lame du Dieu du Tonnerre, et les yeux de la sculpture qui ornait le manche s’illuminèrent dans un bruit strident. Le mercenaire se tut, laissant le chakra de l’arme l’englober, puis l’aspira à l’intérieur de son corps. Ses yeux, habituellement d’un noir ténébreux, fumée d’une aura ambrée opaque, cachant ses Ureegan. Il souffla longuement, cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas exécuté cette technique interdite...

En haut du cratère, Naruto était bouche bée. Jamais il n’avait réussi à atteindre ce stade-là avec l’arme divine. Il pouvait ressentir la puissance qu’elle offrait. Inondant l’atmosphère ambiante d’électricité statique, l’arme difforme brillait de mille feux. Undead se remit debout, la sensation d’être pris au piège. En effet, une barrière électro-magnétique se forma au dessus-d’eux, laissant Naruto hors de portée. Kazumo prit une position défensive, plaquant la lame bien à la verticale.


- Si tu veux tuer un membre de ta propre famille... Il faudra me passer sur le corps...
- Pourquoi mettre tant d’espoir sur ce moins que rien ? Ce même type qui a lâchement abandonné sa famille, qui est en partie responsable de cette guerre, qui est...
- C’est parce qu’à l’inverse de toi, il n’est pas un soldat...


« ... Mais un héros... »


Shinji releva la tête. Surpris des paroles de son vieil ami, il ferma les poings, resserrant sa poigne sur son arme. Ce mot, héros, il le détestait, au plus profond de son âme. Un privilège qu’il n’aura jamais, une bénédiction insaisissable après tout ce qu’il avait fait... Le sentant déstabilisé, Kazumo continua...


- ... Et un héros n’est pas fait pour tomber avant son heure. Un héros n’est pas fait pour décevoir. Un héros a des priorités, des objectifs, et tu n’es ni un adversaire de taille, ni un élément intéressant dans cette guerre. Naruto porte tous nos espoirs pour arrêter cette folie. Il se doit de s’occuper du véritable responsable de ce fléau, en l’occurrence... pas toi !


Il continua.


- Comme tu l’as dit, tu n’es qu’un soldat, un vulgaire pantin aveuglé par ses croyances. Tu n’es pas digne de te battre contre Uzumaki Naruto. Tu es juste digne de prier pour que ton âme soit lavée de ses péchés. Et j’en serai le témoin, Shinji, termina-t-il en posant son chapeau sur une vieille barre en fer qui sortait du sol.
- Tu délires, Kaz’... Grommela-t-il entre ses dents. Tu t’es trompé de camp. Tu t’es trompé de destin...
- Non, c’est juste toi qui te trompes. Depuis ta naissance, tu n’as pas cessé de me haïr en secret, de vouloir me détruire, ne voyais-tu pas que j’avais compris ta véritable essence ? Tu as tellement voulu être né à ma place que tu portais le nom d’Arame quand Père t’a fait croire que j’étais mort lors du Massacre de Kiri. Tu étais ravi d’être son fils de substitution, et tu as oublié ce que pourquoi tu es là !
- Arrête de parler, et approche !! Cria-t-il.
- Pourquoi ne prends-tu pas ton livre, Shin’ ? Demanda soudainement Kazumo, un rictus amusé sur son visage.


L’Uzumaki se prit d’un silence inexplicable. Son corps tremblotant, il voulait parler, mais rien ne sortait de sa bouche. Puis, il baissa les yeux, scrutant le sol froid et gris. Il marqua une pause. Non, il devait résister...


- J’ai fait la promesse de te surpasser, sans ma technique, affirma-t-il finalement.
- Tu n’y arriveras pas, alors je ne t’en voudrais pas si jamais tu te laisses tenter, mon ami...


Kazumo le sous-estimait beaucoup trop à son goût. Il sentit une rage de vaincre l’envahir, réveillant sa lame magique qui fractura la terre de dizaines de fissures. A l’extérieur de la sphère magnétique, Naruto frappa des poings, sans succès. Ils étaient confinés à l’intérieur. Il se releva, cherchant dans sa sacoche un kunai, mais il tomba sur un papier qu’il sortit. Étonné de sa présence dans ses affaires, il l’ouvrit :


« Le loup s’occupe du chasseur, pendant que le renard s’occupe de la flèche »


C’était l’écriture de Kazumo, il pouvait la reconnaître parmi mille. D’abord abasourdi, le blond ne comprit pas le message que voulait lui faire passer son ami. Puis il se souvint des dires de Shinji, quelques instants plus tôt. Ses mains tremblèrent. Non, il ne pouvait pas le laisser seul face à Undead. En contre-bas, Kazumo le regardait. Naruto croisa son regard, masqué par l’aura jaune qui s’enfuyait entre ses arcades. Le mercenaire bougea ses lèvres lentement, et Naruto déchiffra ce qu’il voulait dire, les yeux mouillés :


« ‘Discute pas mes ordres, petit, et tu vivras !»


Fuir, face à l’ennemi ? Fuir, laissant son ami face à l’adversaire ?... Le blond passa ses mains dans ses cheveux d’or, se remémorant des souvenirs. L’embuscade des Marais de la Mort quand il fit sa rencontre. Le bourbier de la Zone Quatre avec Haki. Puis, les retrouvailles dans un vieux fort de plaine. Il ne voulait pas, une nouvelle fois, le laisser tomber, mais il était bien contraint d’obéir, après tout, Kaz’ fut, et sera toujours, son senseï. Il l’avait sauvé de pas mal de situation. Il avait placé tous ses espoirs sur lui. Et puis, il y avait encore Iko. Naruto l’avait promis. Il protégerait Iko jusqu’au bout...


« Iko doit vivre, Naruto ! Prends-le sous ton aile et protège-le de Saitora ! »


- A tes ordres... Sensei... Finit-il par dire, à contrecœur.


L’Uzumaki posa la lettre sur le sol, posant une pierre pour ne pas qu’elle s’envole au premier coup de vent. Enfin, il sortit la cigarette que Shikamaru lui avait donné. Il la regarda d’un air triste, avant de la placer, elle aussi, sur le papier, coincé en dessous du roc. Dans le cratère, Shinji le vit s’éloigner de la barrière. A bout de nerf, il se retourna vers Kazumo.


- Tu fais tout pour m’enlever le plaisir de la vie.
- Je fais tout pour te sauver de ta démence. Mais interprète-le comme tu veux.
- Naruto mourra, de ma main, ou celle de Maître Saitora ! De plus, il n’a aucune chance face à ton père ! Il contrôle parfaitement l’Épée de Kagutsuti, la plus puissante des cinq, capable de sortir l’enfer des mythes ! S’exclama le rouquin en relevant son arme.
- Les héros ne meurent jamais. Seuls les soldats périssent...


A ces mots, Kazumo envoya une onde de choc contre Undead qui bloqua l’attaque en élevant le terrain sous ses pieds. La rafale de vent se scinda en deux, se déversant sur les extrémités. Les cheveux de Shinji firent quelques aller-retour en arrière sous la puissance. Cette fois, ils pouvaient commencer...






Grande rue principale de Kirigakure no Sato


Le petit groupe marchait en silence dans l’avenue déserte. Même Hinaru restait étrangement sans voix. Shinji leur avait jeté un froid. Qui était-il ? D’où venait-il ? Et pourquoi ? Seul Iko avait les réponses. Du moins, c’est ce que croyait Hinata. La belle se mit à sa hauteur. Sans le regarder, elle lui dit :


- Je ne vous avais jamais vu comme ça.
- Stop le vouvoiement. Je trouve ça ridicule, la coupa-t-il d’une voix sérieuse si rare venant de lui.
- Qui est-il ?... Je veux dire, pourquoi maintenant ? Demanda-t-elle.
- Shinji est une énigme pour moi aussi. Tout ce que je sais de lui, c’est qu’il était un grand ami à mon frère. Mais Kaz’ m’a caché sa véritable identité, je ne sais toujours pas pourquoi.
- Mais... ils vont y arriver ?... Naruto et Kazumo-san ?


Iko s’arrêta net. Les mains dans les poches, il fixait les bâtiments au loin. Vont-ils pouvoir stopper un mec capable d’écrire l’Histoire ? Vont-ils pouvoir stopper un mec capable de changer le destin ? Tant de questions qui le torturaient. La belle Hyuuga le cherchait du regard, essayant de trouver une once d’optimisme dans ses yeux d’aigle. Mais elle ne vit qu’hésitation et peur...


- Je l’espère, finit-il par dire avant de remboîter le pas. Enfin, si jamais Naruto venait à crever...


Hinata sentit sa gorge se nouer, le regard froid d’Iko se transforma en une pluie d’étoiles. Ce dernier se colla à la belle, lui prenant la main dans la sienne. Et tout en lui reniflant ses cheveux qui dégageaient un parfum de vanille si délicat, l’éternel charmeur de Tokito lui fit :


- Je te comblerai de bonheur jusqu’à la fin de mon existence, trésor de ma vie...
- Enlève ta main !... Répondit-elle, un kunai frottant la glotte du mercenaire.


Derrière eux, l’équipe cinq observait cette ville fantôme se réveillant par les reflets de l’astre lumineux. Il n’y avait pas âme qui vive. Les étales des magasins étaient encore pleins d’articles et de nourriture. Sous l’indifférence générale, Iko fit un vol plané avant de s’encastrer dans une vitrine. Le ventre d’Hinaru se mit à gargouiller fortement, suivi de celui de Kykio. Les deux se regardèrent, avant de se diriger vers un stand de fruits et légumes. Pendant qu’ils regardaient les mets à leur disposition, Kykio posa son regard sur elle. Cette dernière avait l’air absente, complètement transformée. Son sourire omniprésent avait laissé place à une mine fatiguée, lassée. La belle blonde était en train de reluquer une pomme à peu près comestible quand l’Hatake posa sa main sur son épaule. Elle se retourna violemment. Kykio lui souriait de toutes ses dents.


- T’inquiète pas !! Mon papa m’a toujours dit que ton père nous enterrera tous !!
- Ah !! Mais, t’y es pas du tout !! Fit-elle en bougeant les bras dans tous les sens, cachant sa rougeur soudaine. C’est pas pour ça que je m’inquiète !!


Le garçon aux cheveux noirs détourna la tête, satisfait de la voir toujours aussi fidèle à elle-même. Il se prit une demi-douzaine de poires avant de rebrousser chemin, Shikamaru les appelant. Hinaru le regarda s’en aller, jonglant avec ses fruits comme si la vie était belle. Elle sourit avant de regarder au loin. Un épais nuage de fumée s’élevait vers le ciel. L’endroit où son père se battait. Elle mit sa main sur le collier qu’il lui avait donné.

Après quelques minutes de marche, l’hôpital se dessinait à leurs pieds. Adossé contre la montagne, le bâtiment, d’un blanc éclatant, rayonnait de vide. Personne à l’accueil. Encore moins dans les couloirs. C’était sinistre. Kaora, qui connaissait les lieux, ouvrit une grande porte qui donnait sur une salle d’opération. Choji y déposa son amie sur la table en métal et la rose lui brancha les premiers électrodes. A l’écran, son rythme cardiaque s’afficha. Il était de quarante...


- C’est peu, remarqua Shikamaru en s’asseyant sur un fauteuil.
- C’est quoi ces lignes vertes en dessous qui s’affolent comme des balances ? Demanda Choji en pointant son doigt sur l’écran.
- L’électro-encéphalogramme, répondit l’Haruno en tournant l’appareil vers elle. Il est bizarrement instable...
- C’est une bonne nouvelle, non ?
- Dans un coma, on aurait plutôt tendance à le voir plus... plat. Mais là...
- Maman ! Réveille-toi !! Implora Sasoya en serrant fortement la main de sa mère dans la sienne.


Kaora ouvrit la veste de sa patiente, révélant son corps mutilé. La petite Yamanaka poussa un cri d’horreur avant de se plonger dans les bras d’Hinata qui caressa ses cheveux d’or. La rose examina les blessures. De simples coupures mais mortelles en nombre conséquent. Soudain, on entendit un « bip » sonore. Tout le monde se rua vers l’écran. Les lignes vertes étaient passées en rouge...


- Qu’est-ce qui se passe ? Cria Shikamaru en se relevant subitement.
- Elle plonge ! Fit la rose en plaquant ses mains sur le torse d’Ino, envoyant des décharges de Chakra dans son corps.
- MAMAN !!...



...





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*Bip...*




...





Ino rouvrit les yeux. L’endroit était clair, trop clair. Il n’y avait que du blanc. Sans plafond. Sans sol. Rien que du blanc à perte de vue. Elle resta immobile. Scrutant l’horizon sans fin. Elle se mit à marcher. En vain. Ses pas résonnèrent dans cette enceinte immobile. Elle avait l’impression de stagner. Nulle part où aller. Seul un chemin long et monotone. Soudain, elle entendit des bruits étouffés. Ça venait de sa gauche. Elle prit cette direction. Les sons s’amplifièrent. Des pleurs de bébé. Des salutations. Des remerciements... Des banalités en somme. Enfin, une porte noire apparut à travers un brouillard. Elle posa sa main sur la poignée avant de la tourner. De l’autre côté, cette chambre. Elle la reconnaissait. Ce lit deux places avec ce miroir au plafond. Les montagnes de Kumo se dressant derrière la grande baie vitrée. Elle resta sur le seuil de la porte, hébétée, avant de rejoindre le balcon. L’air frais s’engouffra dans ses cheveux qui valsèrent. Il y avait des gens dans la rue. Des commerçants faisant de la vente à l’étalage, des enfants jouant au ballon, des conversations lambda. Mais ils n’avaient aucun visage. Rien que des figures sans bouches, ni yeux. Des fantômes.

Apeurée par cette découverte, elle rentra à l’intérieur, fermant la baie vitrée en claquant les deux portes coulissantes. La chaleur de l’endroit lui faisait du bien. Approchant de la cheminée, elle tendit ses mains vers le feu. Elle bougea ses doigts lentement, capturant la chaleur entre ses poings.


- Que fais-je ici ?


Elle se le demandait. Cette pièce, c’était ici qu’elle avait vu pour la dernière fois Kogane, son aventure d’un soir, mais pourtant son amour de toujours. Le père de sa fille. Ses yeux verts lui manquaient. Sa fine barbichette sur son menton et ses cheveux bruns assez courts... Abasourdie, elle se laissa tomber sur un canapé richement décoré, se massant le front. Elle se sentait fatiguée, dépossédée de ses forces. Chose étrange, son cœur ne battait plus. Elle ne sentait plus rien. Elle pouvait se pincer fortement, même pas un picotement. Elle n’aimait pas ça.

Soudain, une femme de ménage arriva. Ino se redressa, essayant de lui parler mais le fantôme l’ignorait, se contentant de faire le lit. La blonde essaya de nouveau, passant son bras à travers elle...


- Elle ne te voit pas.


La Yamanaka virevolta. Sur le seuil, un homme d’une taille moyenne, habillé de vêtements chics. Une longue veste entrouverte mariant l’ambre et le bleu marine à la perfection, une ceinture retenant un pantalon ample noir qui lui descendait jusqu’aux chevilles. Des épaulettes en or avec des décorations de guerre au dessus de son bandeau frontal accroché sur son avant-bras droit. En dessous, une chemise blanche à rayures venait cacher son corps bien proportionné. Elle leva encore un peu la tête, se noyant dans ses yeux émeraude si hypnotisant. Sa petite barbichette trônait pudiquement sur son menton fin et ses cheveux bruns en épis, coupés courts, lui dégageaient son front dépourvu de ride. Il était jeune... tellement jeune.


- Salut, toi ! Finit-il par dire.


Ino resta immobile, interdite. Puis, sans un mot, elle se jeta dans ses bras. L’homme l’accueillit tendrement, caressant sa chevelure longue de haut en bas. Elle sanglotait dans ses bras, ne pensant jamais le revoir. Il n’avait rien perdu de sa prestance. Le même homme, le même parfum de fleurs des montagnes qu’elle adorait. Un homme raffiné, loin de l’archétype du soldat sans cervelle aux muscles disproportionnés. Ils restèrent plusieurs minutes, collés l’un à l’autre, avant que la blonde lui demanda, sa voix étouffée par la chemise de son yang.


- Pourquoi ?...
- Tu es de nouveau avec moi, maintenant. Dans cette même chambre où on s’est rencontrés, où on a partagé notre amour.
- Je suis... morte ?


Kogane se dégagea d’elle, lui caressant sa joue humide. Avec son pouce, il essuya une larme persistante au coin de son œil rouge. Puis, il prit sa main et la posa sur son cœur. Cette dernière pouvait le sentir battre, un cœur vigoureux, un cœur fort.


- Le mien ne bat pas... S’exprima-t-elle entre deux sanglots.
- C’est parce que tu n’appartiens pas encore à ce monde...
- Quoi ?!... Comment ça ?
- Je suis mort en défendant le Pic d’Hoku contre un homme de Kimare. C’est pourquoi mon cœur bat, c’est parce que je suis chez moi, ici ! Toi, tu n’es que de passage... Tu appartiens encore à l’autre monde, celui des vivants, celui de l’espoir !


Ino, tétanisée, fit quelques pas en arrière, fixant Kogane qui illuminait de joyeuseté. La blonde baissa les yeux, se tournant vers la femme de ménage qui était en train de passer le chiffon sur une commode.


- Cette pièce est le monde réel, cependant, elle ne nous voit pas parce qu’elle est encore vivante. Nous, les morts, pouvons vous voir sans que vous ne remarquiez notre présence.
- Alors ?!...
- Oui... J’ai vu grandir notre fille. Je suis tellement fier d’elle ! Confia le shinobi de Kumo.


Soudain, les lumières de la pièce se mirent à clignoter. Ino et Kogane regardèrent autour d’eux. La femme de ménage disparut peu à peu, suivi de la chambre, pour enfin revenir au paysage précédent. Un long dédale de blanc sans limite.


- Le monde des rêves... Souffla l’homme aux yeux verts. Et je sens une présence...
- Kogane !


Mais il commençait à se désintégrer sous ses yeux. La blonde voulut le serrer dans ses bras, une dernière fois, mais ils passèrent à travers. Kogane la regarda, impuissant, mais toujours souriant. Elle criait de toutes ses forces et son cœur reprit ses battements. Elle se stoppa, collant sa paume sur sa poitrine.


- Dis à Sasoya que je l’aime très fort, et que je continuerai à la regarder...
- KOGANE !!


Mais la silhouette disparut dans un brouillard. Ino tomba sur les genoux, se recroquevillant sur elle-même. Puis, elle entendit des bruits de pas se rapprocher. Elle leva la tête. D’abord, une chevelure rose fit son apparition. Automatiquement, elle dit le prénom de « Sakura », sa regrettée amie.


- Presque... Lui dit la voix. C’est sa sœur, et j’ai eu du mal à te faire revenir dans ce monde...
- Kaora-sama ?


L’Haruno lui tendit sa main.


- Il est temps de rentrer maintenant, fit-elle en lui souriant.
- Rentrer...








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...





Kaora rouvrit les yeux. Assise au milieu de la pièce, son chakra disparaissait peu à peu. Elle sentait les regards de ses amis pesaient sur elle. En guise de réponse, elle sourit, se relevant gracieusement. Sur l’appareil, le pouls avait repris un rythme plus réconfortant. Culminant à un petit soixante, Shikamaru se dirigea vers la fenêtre, allumant sa drogue pour se calmer. Au loin, une épaisse fumée opaque en haut d’une colline. Expulsant la sienne, il demanda à Iko de venir. Ce dernier, qui était en train de feuilleter un magasine féminin pris dans une des salles d’attente, se mit à sa hauteur.


- C’est quoi cette montagne ? Demanda le Génie de Konoha.
- L’entrée de la base principale de Kimare.
- Elle a explosé ?


Iko ouvrit la fenêtre, se penchant plus en avant. Ses yeux d’or, en forme d’aigle, lui accordaient la capacité de voir très loin, et d’une netteté impressionnante. Il distingua deux silhouettes se battant ardemment au sommet. Puis, sans un mot, il sortit précipitamment de la salle, poussant violemment les portes écarlates. Ramassant ses sabres posés sur un siège, il les rangea dans leurs fourreaux. Hinata vint à sa rencontre.


- Qu’est-ce qui se passe ?
- On dirait que mon père et mon oncle ont un petit problème familial, répliqua l’Arame en serrant sa ceinture.
- Que comptes-tu faire ? Demanda-t-elle.
- Simple... Leur péter la gueule.


Hinata soupira. Mais voyant Iko se dirigeait vers la sortie, elle l’interpella encore une fois. Ce dernier se retourna, content.


- Je savais que tu en pinçais pour moi ! En même temps, vu le magnifique spécimen que je suis, c’est normal ! Fit-il, le pouce en l’air, sourire colgate et tout le bazar.
- Ne rêve pas trop... Je viens.
- Oui, reste près de moi, colombe du matin !! Je serai l’armure de ta poitrine, le sang de ton cœur, les pétales de ta fleur, les...
- Contente-toi d’être les kunais de mes shurikens.
- Mais... Ça va pas du tout ensemble ?! Demanda-t-il en se grattant le front.
- Exactement ! Fit-elle en l’ébouriffant.


Iko resta immobile un long moment, ses cheveux complètement désordonnés avant qu’Hinata ne l’ordonne de la suivre. Au son de son prénom, ce dernier accourut vers elle, la comblant de louanges avec plus au moins de tact. L’héritière commençait à regretter son choix, mais elle ne voulait pas rester plantée là, sans rien faire. Sortant de l’entrée principale, le mercenaire et la shinobi se dirigèrent vers le sommet, sans dire un mot aux autres...




...





Fort de la Coalition – Littoral de Kirigakure no Sato


Une immense mer de sable recouvrait des milliers de corps inertes. Au loin, les survivants de Kimare se replièrent sur ordre d’un général des YAKU. Dans le fort en ruine, les armées de la Coalition sortirent par la grande porte en fer, Gaara en tête. A ces pieds, rien que la mort et le silence, le soleil se levant sur ces cadavres à demi-humains. Un soldat de Kiri se mit à genoux, déterrant un homme de Kimare. Son Ureegan était éteint. Soudain, on entendit une explosion dans le sable. Tous se retournèrent. C’était l’escouade de Raikage, protégé par les tentacules d’Hachibi. A s’épousseta.


- Bordel de merde. Voilà pourquoi je déteste Suna.
- En tous cas, ils ont fait du bon boulot. Il n’y a plus un homme debout, remarqua Samui en redressant sa poitrine énorme.
- Allez, tu peux marcher maintenant, crétin...


Omoi tomba lamentablement sur le sol, gémissant de douleur. Karui, fière d’elle, se tourna vers son Kage qui regardait vers la ville. Ils se repliaient...


- Pourquoi vont-ils vers la cité ? Demanda Karui.
- Peut-être que Nirui-san a réussi à mettre Saitora en danger, en tous cas assez pour qu’il rappelle ses sbires sans cervelle.
- Alors, nous devons à tout prix les pourchasser ! Ordonna le Raikage. Bee !
- Yop’ !
- Va chercher nos gars ! Kumo prend les choses en main maintenant !


Bee se rua vers le fort, frustré de ne pas avoir le temps d’en finir avec ce clone. Arrivé près de Gaara, le Jinchuriki passa sa main derrière sa nuque. Tous attendaient qu’il parle, mais l’homme aux lunettes sortit son livre pour noter quelques rimes, à la surprise générale de toute l’armée. Après un raclement de gorge de Gaara, Bee s’excusa :


- Désolé. Une rime qui défonce sa mère m’est passée dans la tête !
- Que projette le Raikage ? Demanda Hishirami.
- Une offensive générale vers la cité pour stopper leur fuite.
- C’est trop facile... Pourquoi ?!


Soudain, un soldat, à demi-conscient, venait à leur rencontre. Il était sanguinolent, un message dans sa main. Il criait le nom du Kazekage, chancelant comme une flamme sous le vent. Vu sa provenance, il arrivait des catacombes de la forteresse... Le voyant vaciller, Chui-Pen le réceptionna avant qu’il ne s’écroule. Il avait de multiples plaies qui le torturaient et sa jambe droite était sévèrement touchée. Le générale de l’Eau prit le message. Il venait de Temari, chargée de boucher les issues de derrière...


- Et merde... Certains soldats de Saitora ont fait le tour, passant par les montagnes pour nous submerger par l’arrière... Temari-san nous demande de l’assistance au plus vite !
- Regardez !! Cria un soldat de la Foudre. Ils reviennent à la charge !!


Ils ne se repliaient pas, au contraire, ils se regroupaient. L’armée de la Coalition était prise en étau maintenant. Gaara grimaça avant d’invoquer un nuage de sable pour prendre de l’altitude. Arrivé à une certaine hauteur, il pouvait voir une masse d’hommes qui avait débarqué sur des bateaux, cinq kilomètres au sud. Puis, il regarda vers la ville, où des colonnes noires de monde sortaient des portes. Ça venait de partout. Ils étaient encerclés. Le Fort était perdu. Il ne restait plus que l’immense plage. C’était la dernière ligne droite maintenant...

Du côté de Kimare, les possesseurs de l’Ureegan marchaient d’un pas déterminé, sans un bruit, vers la bataille finale. Rangés comme des dominos, les hommes de Saitora s’enfonçaient dans le sable, soulevant un nuage de poussière gigantesque sous les rayons du soleil. Côté plaine, des escouades de réserve arrivaient, tapies dans les hautes herbes, attendant le moment opportun pour fondre vers la dernière poche de résistance. Enfin, on pouvait apercevoir les premiers ennemis pointer le bout de leur nez sur les remparts du fort en ruine. L’arrière était perdue.

Gaara ordonna de se diriger vers la ville. Les shinobis de l’Eau se placèrent près de l’océan, tandis que ceux du Vent et de la Foudre formèrent les premières lignes. Encore un peu de temps... Juste un tout petit peu... Aucune pitié ne leur sera donnée. Aucun prisonnier envisagé. Les hommes de Kimare avaient tous reçu l’ordre de les éradiquer de la surface, plongeant le monde dans les ténèbres, condamné à servir une seule et unique armée entièrement dévouée à son créateur. Aujourd’hui, le matin du onze octobre, signerait le tournant du monde shinobi...

Bee craqua ses poings mais quelque chose le perturbait. Il regarda par delà les collines. Il les sentait, il en était sûr à présent...


- Bordel de merde... Ils sont là ces enfoirés, rétorqua l’hôte d’Hachibi en souriant.





...






Le port de la ville était vide. Il ne restait plus que quelques bateaux accostés sur les quais, tanguant au rythme des vagues. Dans l’eau, une ombre se faufilait à travers les embarcations à coup de longues brasses. Puis il sortit de l’eau en grimpant sur une échelle. L’homme blond, la moitié de son visage complètement rongée par la moisissure, essora sa veste minée par l’humidité. Se craquant les cervicales, il secoua ses cheveux bestialement avant de prendre la route vers la base de Kimare.


- Maitre Naitora... Vous êtes en danger... Attendez-moi !...






...






Base Centrale de Kimare – Souterrain de Kirigakure no Sato


La grande salle de réunion ressemblait à une caverne qui s’était écroulée sur elle-même. La table en pierre, pulvérisée, témoignait de l’apocalypse qui y régnait. Seul le trône gravé dans la roche résistait étrangement aux aléas du combat. Saitora avait libéré la puissance du Dieu. Ses cheveux noirs en hérisson qui lui descendait jusqu’au milieu du dos contrastaient avec ses yeux d’un rouge hémoglobine terrifiant. Naitora, de son côté, avait invoqué sa lame si caractéristique de sa personne. Expert dans le domaine de la cristallisation, le jeune frère avait fabriqué sa propre épée dans l’ancienne forge des Arame, située dans un cratère d’un volcan endormi, au milieu de l’Île d’Uzushio, il y a maintenant quelques années. Il l’avait toujours caché à son frère. Car Naitora n’avait jamais réussi à contrôler une des cinq épées mythiques. Trop faible, trop chétif. Il avait donc pris la décision de créer, lui-même, sa propre arme qui ne répondrait qu’à lui !

Ce n’était pas de l’acier, mais une épée en diamant intégral, du manche jusqu’à la pointe. Assez courte à première vue, elle était si légère mais d’une résistance inégalée. Une vrai aiguille, dotée de la puissance d’une hache. En injectant son chakra à l’intérieur, il pouvait faire briller la lame d’un blanc éclatant, éblouissant ses ennemis et servant, quelquefois, de torche dans les endroits les plus sombres. Naturellement résistant à l’électricité, sa lame était aussi un excellent conducteur thermique, pouvant emmagasiner les techniques de type feu pour capturer la chaleur et, ainsi, les retourner contre son ennemi. Au fil du temps, Naitora la perfectionnait, au point d’en faire trois versions qu'il scella dans une seule. C’était sa plus belle création.

Saitora fit entendre son dégoût. Malgré cette prouesse technique, le maître de Kimare ne semblait pas trop déstabilisé. Après tout, il détenait l’épée des Flammes. Il pouvait créer l’Enfer. Et même si son petit frère était un as en matière de forgeage, ses créations n’en restaient pas moins en deçà de la puissance des Dieux eux-mêmes. Le patriarche cracha par terre, avant de faire tourner sa lame dans sa main, s’avançant vers son frère. Naitora se mit en position défensive, la tenant fermement à deux mains.


- Tu es toujours aussi faible. La maladie aurait dû t’emporter depuis bien longtemps !
- Mais j’ai résisté et je continuerai !
- Quelle plaie d’être né avec une insuffisance cardiaque, non ? En plus d’être faible, tu es inconscient. Ne crois-tu pas que ce combat est perdu d’avance pour toi ? Rétorqua-t-il en accélérant la cadence de ses pas.
- La vie ne m’a pas fait de cadeau, mais ce n’est pas une raison pour me laisser abattre, tant que j’ai des souvenirs à quoi me raccrocher !
- Alors, je vais les pulvériser !... Katon – Honoo’yuu : Technique de Feu – Dragon de Flamme !


Un immense dragon de chakra enflammé sortit de la pointe de l’arme, s’enroulant vers le plafond avant de fendre vers Naitora qui, d’un geste latéral bien préparé, créa un mur de diamant brut suffisamment haut pour stopper les flammes noires de la bête. Mais cette dernière fonça, tête baissée, sur la technique de ce dernier, la pulvérisant. Cependant, le dragon se désintégra, rongé par ces mêmes flammes. Saitora grogna dans sa barbe.


- Leçon numéro un : Le diamant récupère la chaleur avant de la recracher... Même en température extrême, ce matériau résiste. Ton feu est inefficace devant moi, grand-frère !! Tu as oublié tes connaissances scientifiques ou la vieillesse t’a ramolli le cerveau ?


Hors de lui, Saitora tourna sur lui-même, puis envoya une violente rafale de flammes vers Naitora qui prit appui sur son arme pour s’éjecter en hauteur. Arrivé en haut, il se tint là, ses pieds solidement fixés sur le plafond, le narguant. Puis il effectua des mudras dans sa main droite avant de pointer sa lame vers son frère.


- Suishouton - Dayamondo no Sentan : Technique de Cristal – Pointe en Diamant !


L’arme se rallongea. Atteignant, à une vitesse fulgurante, l’épaule de Saitora qui recula sous la surprise de l’attaque. Ce dernier laissa échapper quelques bouffées de sang avant de poser sa main tremblotante sur la lame. Puis, il essaya de la casser, mais curieusement, il n’y arrivait pas...


- Leçon numéro deux : Le diamant est le matériau le plus résistant, avec un indice de dix sur l’échelle de Mohs, autrement dit, le plus fort indice de résistance. Il est quasi impossible de rayer mon arme, alors je ne te parle même pas de la briser !... J’ai créé l’épée ultime qu’aucun forgeron Arame n’eût le cran de faire ! Et c’est avec cette résistance que je vais te briser, toi, et ton épée mythique.
- Je vois que je n’ai pas le choix, petit insolent... Lâcha-t-il en saisissant son épée.


L’arme s’embrasa de flammes noires avant de venir découper la tige en diamant. Cette dernière céda dans un bruit argentin. Naitora écarquilla les yeux. Comment était-ce possible ?


- Le diamant n’est pas incassable, idiot ! S’il subit un choc très violent, ce dernier se brise comme du beurre. Tu devrais le savoir.
- Imp... Impossible ! S’écria-t-il en annulant sa technique.


En effet, les flammes noires avaient commencé à ronger le matériau, revenant vers Naitora qui préféra l’arrêter, avant de se faire happer à son tour. Il plaqua sa lame originelle face à lui, attendant que son frère fasse le premier pas. Mais ce dernier était en train d’observer sa blessure. A l’intérieur de son épaule, un morceau de cristal brûlé, consumé par les flammes de l’Enfer. Mais il n’avait pas mal. Il était immunisé par le feu, lui aussi, grâce aux pouvoirs de Kagutsuti. Le vieillard essuya sa bouche d’un revers de manche avant de se ruer vers son petit frère.

Ce dernier contra le coup. Il en profita pour contre-attaquer par le flanc droit, mais Saitora s’appuya sur son épaule pour lui passer au dessus, avant de retomber derrière lui. Puis il arma son coup, et, voulant le transpercer par l’arrière, envoya la pointe enflammé vers sa cible. Mais Naitora se dégagea, sautant vers l’avant. Un véritable duel de Kenjutsu maléfique qu’ils s’adonnaient. Naitora invoqua une énorme plaque de cristal avant de la découper avec sa lame, pour enfin envoyer les débris, tranchant comme des rasoirs, face à son frère.

Saitora pivota sur lui-même avant de les repousser en un coup surpuissant, une tornade enflammée, capturant les amas de cristal en son centre. Le feu de l’attaque en profita pour s’élancer vers Naitora qui ne put esquiver, coincé par la paroi de la caverne. Alors, dos au mur, il planta son arme dans le sol et dit :


- Suishouton – Hiwana : Technique de cristal – Piège de Feu !


La lame se mit à briller, éclairant la caverne comme si le soleil était à l’intérieur, et, un sceau apparu à l’endroit où l’épée était plantée. Les flammes se ruèrent à l’intérieur de la lame qui rougeoyait. Saitora grimaça avant de retentait une nouvelle fois sa technique :


- Ninpo Katon no Kendan – Setsu’ Senpuu : Technique interdite de Feu – Tornade Ardente !


Cette fois-ci, la caverne ne supporta plus cette puissance condensée, et, rocher par rocher, s’écroula sur elle-même. Saitora s’élança vers le plafond, envoyant un jet de flamme concentré pour créer un trou à sa taille. De son côté, Naitora ne pouvait bouger tant que cette tempête de flamme n’était pas terminée, sinon, il serait carbonisé sans autre forme de procès. Alors qu’il voyait son frère s’évader vers la lumière du jour, il se protégea dans un cristal géant, s’emprisonnant lui-même, avant que le plafond ne lui tombe sur la tête... A l’extérieur, le patriarche défonça un arbre, au passage, avant de retomber sur ses jambes. Un violent tremblement de terre se produisit. La montagne s’affaissait, le contraignant à se sortir de là.

En dessous, l’ancienne cachette de Kimare n’était plus qu’un tas de gravats empilés, et la tornade s’arrêta, laissant place à la roche. La catastrophe dura quelques secondes, un énorme nuage de poussière s’élevant dans les airs. Au loin, le patriarche Arame observait la scène. Un gigantesque cratère gisait à l’emplacement de l’entrée secrète principale de la base de Kimare. Le vieillard déboutonna sa veste, regardant son tatouage en forme de petits ronds reliés à un plus gros. Celui de Naitora était toujours noir.


- Allez... Sors de là...


Piégé dans son cristal, Naitora n’eut aucune égratignure. Après la tempête, son cocon se fissura, avant d’éclater dans un bruit cristallin. Autour de lui, le chaos et la destruction. L’air était irrespirable et le soleil peinait à passer à travers. Sans attendre, il récupéra son arme posée à côté de lui, intacte, avant de se retourner lentement vers sa cible qui s’était perché sur un immense caillou. Naitora esquissa un sourire discret voyant le diamant de son épée se colorer d’un rouge flamboyant. Il avait absorbé deux techniques interdites de feu, et maintenant, il pouvait l’utiliser contre lui. Se sentant de plus en plus fort, Naitora absorba une partie du chakra de Kagutsuti contenu dans la technique pour se refaire une santé. Son corps laissa échapper son chakra, mêlé à celui du Dieu.

Saitora haussa un sourcil, avant de se rapprocher de lui. Traînant son arme derrière lui, la pointe griffant le sol meurtri, le plus vieux des Arame mit son poing devant lui, une boule d’énergie se formant à l’intérieur. De son côté, Naitora fit sortir de la terre, deux gisements de son précieux minerai, avant de s’élancer vers lui. Ils n’étaient qu’à quelques mètres et Saitora relâcha sa puissance contenue dans sa main, laissant un énorme jet de chakra uniforme se diriger vers Naitora, mais celui-ci anticipa et, d’un mudra, se retrouva à l’intérieur d’un de ses gisements de diamant, en sécurité. L’onde de choc passa à côté, sous le regard médusé de Saitora.


- Leçon numéro trois : ... ARRÊTE DE ME SOUS-ESTIMER !!!! Hurla Naitora à l’intérieur de sa technique.


Saitora était exactement à mi-chemin entre les deux gisements et Naitora libéra les Tornades Ardentes contenues dans sa lame. Les minerais explosèrent sous l’impact et le vieillard se retrouva piégé dans sa propre technique. Les vents violents de l’attaque, mêlés à la chaleur extrême des flammes, emportèrent le corps de l’Arame qui criait de douleur. Les deux tempêtes de flammes se rencontrèrent, créant une gigantesque explosion qui embrasa n’importe quoi sur des mètres à la ronde.

Naitora réapparut très loin derrière, observant l’épaisse fumée noire. Au centre, Saitora gisait par terre, fumant. Mais quelque chose n’allait pas... Soudain, il entendit un léger rire de démence. L’Arame se mordit la lèvre inférieur, ne comprenant pas ce qu’il se passait.


- Magnifique... C’est même grandiose... Commença son grand-frère en se relevant sans peine. Tellement bien orchestré, bien minuté, une bien belle stratégie... Cependant...


Saitora cala sa paume contre la lame de l’épée, révélant les mêmes kanji que ceux de Kazumo quelques instants plus tôt. Naitora recula. Il savait ce qu’il comptait faire... Deux secondes, le temps qu’il aura fallu pour que les kanjis prennent effet et, sous une onde de choc virulente, faisant tomber à la renverse Naitora, le vieillard hurla de plaisir.


- JE SUIS PLUS RÉSISTANT QUE TON DIAMANT ! PETIT FRÈRE !
- Kagutsuti no Yougan' Tsurugi : L’épée de Lave du Dieu du Feu : Kagutsuti !
- L’aurais-tu oublié ?!... JE SUIS INVINCIBLE CONTRE LE FEU ! CE N’EST PAS EN RETOURNANT MES FLAMMES CONTRE MOI QUE TU ME BATTRAS !!
- Cesse de te vanter ! Tu me donnes la nausée !
- Je suis tellement heureux de la tournure de ce duel, je m’attendais à quelque chose de moins... divertissant. Mais tu es quand même mon petit frère, tu as le même sang qui coule dans tes veines rongées par la maladie. Tu savais que je n’aime pas les personnes ayant un faible potentiel ! Tu me fais un grand cadeau en te présentant comme ça !
- N’agis pas comme si tu avais tout planifié depuis le début, Saitora !! Enragea-t-il. Rien de tout ça ne t’est passé en travers de ta tête de psychopathe fini ! Avoue-le, pour la première fois de ta vie, tu ne m’as pas vu venir !!
- Certes, mais le résultat reste le même...


Un tourbillon de flammes sortit de son arme, l’enveloppa. Saitora sentant la chaleur l’enivrait de toutes parts. Et d’un sourire révélant ses dents presque pourries, il dit :


« Je vais te faire visiter... l’Enfer ! » (Saitora Arame)





...






Côte de Mizu no Kuni - quarante-cinq ans auparavant


Le bateau transportant les rescapés de l’île des Tourbillons accosta, enfin, dans un port d’une petite ville du pays des Vagues. Au loin, on pouvait voir une fumée s’élevait dans le ciel bleu. Saitora n’avait pas arrêté de la fixer, plongé entre les remords et la colère. Le visage de son père l’obnubilait. Un être fort, strict et respecté. Il voulait lui faire honneur. Hitsuma, voyant que celui-ci ne bougeait pas, lui tapota dans le dos. L’Arame se retourna doucement, son regard puant la vengeance à des kilomètres.


- Nous sommes arrivés, fit l’Uzumaki.
- J’avais remarqué, merci... vieux chnoque...


Il tourna les talons et alla chercher son petit-frère qui jouait, innocent, aux cartes avec Kushina à l’arrière du rafiot. Sans prendre le temps de faire des adieux, Saitora prit la main de son frère qui ne comprenait pas son geste, et l’entraîna de force vers la passerelle en bois de débarquement. De son côté, Hitsuma rejoignit sa petite sœur qui observait sans comprendre le départ précipité de son camarade de jeu.


- Pourquoi il est aussi méchant, Sai’tounet ?
- Il n’est pas méchant, seulement très en colère, et ça peut se comprendre.
- Ils viendront avec nous à Konoha ? Demanda la rousse.
- Ecoute, Kushina... Je ne pense pas. Tu vois, Saitora n’est pas du genre à se laisser aider.
- C’est qu’un gros égoïste. Et Naitora ? Lui, il peut venir, hein ?


Seul le silence lui répondit. Elle pouvait voir, dans les yeux d’Hitsuma, que la réponse était « non ». Alors, elle baissa la tête, avant de se relever, cherchant ses affaires. Dans le port, Saitora avait mis son petit frère sur ses épaules qui lui tirait les cheveux, comme pour diriger un cheval. Le rire de Naitora redonnait un peu de chaleur à son cœur solitaire. Il n’avait jamais été aussi proche avec lui. Pour lui, Naitora n’était qu’un membre de la famille Arame, et rien de plus. Mais après ces événements, il s’était juré une chose. Ce dernier prit son frère par les aisselles, avant de le poser sur une caisse en bois. Il s’accroupit pour être à sa hauteur et lui dit :


- Je sais que je n’ai jamais été un grand-frère exemplaire pour toi, et qu’on se connait même très peu, mais je peux t’assurer, qu’à partir d’aujourd’hui, tu deviendras une des mes priorités absolues. Je te protégerai, je t’élèverai comme Père et Mère l’ont fait, jura-t-il en lui donnant une sucette. Jamais je ne laisserai quelqu’un te faire du mal, tu m’entends ?!... Jamais !...
- Quand est-ce qu’on revoit papa et maman ? Demanda-t-il en jouant avec la friandise, essayant vainement de retirer l’emballage.
- ... Bientôt... Rétorqua Saitora en l’aidant dans son entreprise.



« Bientôt... »



L’adolescent l’embrassa sur le front, avant de le remettre sur ses épaules. La vie leur tendait les bras maintenant. Une vie douce et paisible... ou tout le contraire... La petite ville accueillait les rescapés de la catastrophe à bras ouverts. On leur donnait de la nourriture, du soutien, mais Saitora voulait quitter les lieux le plus vite possible. Alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie, Naitora faisant des grands « coucou » du haut des épaules de son frères, Saitora sortit de sa poche une lettre que son père lui avait donnée avant de partir au combat. Encore scellée, il la regardait d’un regard intense, mais n’eut pas le courage de l’ouvrir. Enfin, ils franchissaient les limites de la cité, un chemin sinueux leur tendant les bras. Saitora posa son petit frère sur le sol qui se précipitait à courir après les papillons. Soudain, le petit trébucha sur un caillou et tomba nez à nez avec un pierre brillante qui lui semblait si belle. Naitora l’a ramassa d’un air intéressé, captivé par la beauté du minéral. Il demanda à son frère :


- Sai’tounet !! C’est quoi ça ?!


L’intéressé s’approcha de lui, se mettant à genoux avant d’examiner le précieux métal.


- Ceci, mon grand, est un tout petit bout de diamant...




...






Ruines de la Prison Centrale de Kirigakure no Sato


Mon nom est Kazumo Arame, premier fils de Saitora Arame et de ma mère, la regrettée Tsuyuu Arame. Anciennement connu pour un être un grand médecin de réputation internationale, mon père ne s’est jamais défait de sa vengeance viscérale viscérale Je suis née dans la richesse et la volupté, entouré d’amis qui me détestaient, encerclé d’ennemis qui m’adoraient. Je ne faisais confiance à personne. Je passais mon temps à me surmener au Kenjutsu. Je suis devenu une légende, tellement je contrôlais cet art à la perfection. Et puis, j’ai eu un petit frère. Je ne voulais pas qu’il ait la même enfance que moi, alors je lui ai montré le meilleur de moi-même. Je lui ai appris à se méfier de Père et de toutes les personnes de la villa. Mais j’ai dû le quitter car je devenais une sorte de menace pour mon propre paternel. Il m’a banni, me laissant l’exil comme seul choix. Je n’ai même pas dit au revoir à Iko et il m’a attendu, tous les jours, que je franchisse les portes de Tokito. Il patientait pendant tellement d’année, s’imaginant les histoires que je lui raconterai. Mais je ne suis jamais revenu, et il grandit dans la douleur et la tristesse. Mal-aimé par un père haineux, repoussé par mon Sensei, Hitsuma-san. Je ne peux trouver le pardon. Tout ce que je veux maintenant, c’est de le voir vivre...

Mon nom est Shinji Uzumaki, nom que je déteste tellement il me dégoûte. Je suis né le même jour, à la même heure que mon ami, Kazumo Arame. Fils d’Hitsuma Uzumaki et d’une mère inconnue, j’ai passé mon enfance à chercher la sympathie de maître Saitora, pour qu’il me délivre de cette réputation. Contre toute attente, il m’accepta, les bras ouverts. J’étais heureux avec lui. Il m’entraînait aux arts du Kenjutsu avec des bâtons, pendant que Kazumo nous regardait. Il n’aimait pas s’entraîner avec son propre père. Avec les années, j’ai commencé à être jaloux de son statut de Membre des Arame. J’aurais tellement voulu être né à sa place. Car il ne montrait aucune affection envers sa propre famille, et ça me révoltait. Tous les jours, je m’entraînais pour être aussi fort que lui, mais il me battait à chaque fois. Alors mon père m’a donné un livre pour raconter mes désirs. D’abord in-intéressé, je me suis laissé prendre au jeu. Et je me suis mis à écrire de la poésie, de la prose, des textes qui racontaient ma vie. Et je me suis dit : ce serait tellement génial que mes dires puissent devenir réalité. Alors je pourrais éradiquer Kazumo de son trône. Oui... Ce serait tellement génial...




« Alors c’est pourquoi, maintenant, je dois... »



« Tuer mon meilleur ennemi... »
Kazumo Arame



« Tuer mon pire ami... »
Shinji Uzumaki






Échec et Mat.






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