Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

Le monde a bien changé depuis la Mort de Pein et de ses six corps. Un Naruto en exil, une mystérieuse organisation qui fulmine de desseins obscurs, un désir de reconquête militaire pour un Pays bafoué, une fille ignorant son véritable destin dans les tourments de l'humanité... Quand Hinaru Hyuuga Uzumaki, la fille d'Hinata reçoit son titre de Genin, les choses changent. La paix n'est qu'illusion et la guerre se cache, tapis dans l'ombre de Kimare, une organisation scientifique de Kiri...
Classé: -12I | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 293605 | Comments: 150 | Favs: 161
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Sideral88 (Masculin), le 30/03/2013




Chapitre 47: Un Soleil de Sang



Dix Octobre







Un Soleil de Sang









...



...







« Deux armées qui se battent, c’est une grande armée qui se suicide. »

Henri Barbusse





...



...



6h02

Littoral de la Zone Douze



Undead adressa un dernier regard au clone de son éternel ennemi, avant de disparaître sous la terre, quittant le combat comme un vulgaire rat. Bee s’égosillait pour le faire revenir, mais il état trop tard. Shinji avait complètement disparu. Le clone de l’Uzumaki ramassa le corps de Lee avant de l’envoyer vers son nouvel ennemi. L’hôte d’Hachibi le réceptionna, le sang du pauvre ninja de Konoha s’imbibant sur ses vêtements guerriers...



-J’vous le redonne. Il parait que vous enterrez les morts, non ?

-Alors c’est toi... le responsable du Massacre d’Hoku... S’exclama Bee en déposant Lee par terre.

-Désolé ! J’ai été reprogrammé, je n’ai plus ce souvenir !

-Et en plus, tu me nargues, espèce d’enfoiré !



Le clone esquissa un sourire mécanique, avant de claquer ses doigts. Soudain, Bee et son Biju se retrouvèrent encerclés par des hommes de l’armée de Kimare. Bee suivait du regard cet amas de soldats qui dégainaient leurs armes, Ureegan activé. Hachibi, de nouveau libre de ses mouvements, leva son bras au ciel, avant de frapper lourdement le sol, expulsant des millions de particules de sables dans tous les sens. La terre se fractura dans un fracas épouvantable, emportant dans l’abîme les premières lignes. Naruto se replia vers la mer, glissant à la surface de l’eau, avant de se stabiliser.

Sur le littoral, Hachibi s’amusait à repousser les hommes de Kimare, les encornant à grand coup de tête bestiale. Les pauvres ninja de Kimare ne pouvait pas espérer grand-chose face à cette force de la Nature. Et c’est dans la débandade générale qu’ils prirent leurs jambes à leur cou, esquivant, du mieux qu’ils pouvaient, les attaques incessantes du taureau géant. De son côté, Naruto remarqua que Bee n’était pas à ses côtés. Soudain, une ombre surgit, le recouvrant intégralement d’un voile noire. Le blond releva la tête. Il était au-dessus de lui... Le blond voulut se retourner pour se protéger, mais c’était...



-TROP TARD ! CONNARD ! Hurla Bee.



Le coup de poing surpuissant s’écrasa contre le visage du clone qui fut envoyé par le fond, créant une gigantesque vague. Bee s’engouffra, à son tour, dans l’eau, suivant sa victime qui coulait à pic, le nez explosé, laissant échapper des filets de sang se noyant dans l’eau salée. Mais Naruto se ressaisit, nageant à contre-sens. Bee était armée de ses épées. Le blond sorti un kunai avant de contrer, un par un, les attaques de l’hôte du démon taureau. Puis, il prit appui sur la tête de son adversaire avant de s’élancer. Il sortit de l’océan tel une torpille avant de former un orbe dans sa main.

De son côté, Bee fit machine arrière, et sortit à son tour de l’eau. Mais une lumière éblouissante l’aveugla. Puis il entendit :







Futon ! Rasenshuriken !







« Et merde ! » Pensa le ninja de Kumo avant de mettre ses bras en avant, comme pour se protéger.



Le choc fut brutal et l’attaque dévastatrice commençait à faire son effet. Le corps de Bee se retrouva tiraillé par d’innombrables aiguilles qui le lacéraient de tous les côtés. Puis, l’attaque se résorba sur elle-même, laissant sa victime plongée de nouveau dans les abysses de l’océan. Naruto, satisfait, se laissa absorber par son enthousiasme, ne voyant pas une des queues d’Hachibi, lui fonçant dessus.

Et telle une flèche, le démon taureau embrocha sa victime qui se cambra en arrière. Puis, il fut projeté, à son tour, dans l’eau, lui infligeant un énorme plat qui lui paralysa le dos. Au même moment, Hachibi plongea une autre de ses queues pour secourir son Jinchuriki. Il le sortit de l’eau avant de le poser sur son crâne. Bee recracha les litres d’eau qu’il avait avalés, tout en reprenant ses esprits.



-Ah, le fils de pute... Gémit-il en observant l’état de ses avant-bras.

-Bee... Je te l’ai toujours dit... Arrête de foncer tête baissée...

-C’est ce petit con d’Uzumaki ! Il fait toujours ça et ça marche ! Moi, bien évidemment, ça foire total !

-C’est parce que t’es pas assez costaud, mon poto ! Fit Hachibi dans un rap lamentable.

-Ouais, c’est ça ! Fous-toi de ma gueule...



Ce dernier observa les alentours. Le fort était dans un état critique. De la fumée s’élevait des hautes tours en pierre, signe que la grande porte centrale avait été détruite. Kimare était rentré dans la première enceinte, contraignant l’armée de la Coalition de se barricader sur les dernières lignes... Leurs derniers retranchements. Puis, il vit son frère, le Raikage, se replier vers leurs positions pour porter secours à Gaara. Ils se frayèrent un chemin à travers les milliers de combattants, esquivant les attaques aqueuses et autres pluies de Kunai qui pleuvaient sur eux.

La situation était désespérée. Et les premiers rayons de lumière commençaient à éclairer l’horizon. Le soleil allait bientôt se lever. Un soleil rouge.





Un Soleil de Sang





Mais dans la souffrance, il réside toujours une pointe d’espoir, un soupçon d’orgueil, une larme d’optimisme qui viendrait réveiller les cœurs irradiés par le désespoir et la mort. Un son. Un souffle de vent. La sensation étrange et inexplicable que quelque chose va se produire. Un héros, ou un messie. Une personne, ou une armée....



-Hach ?... Tu ne ressens pas ?...Commença le shinobi de Kumo en observant par-delà les montagnes.

-Si... Bee... Si...











...



...



...







6h13

Palais du Mizukage



Neji feuilletait un livre poussiéreux, attendant sagement dans un fauteuil. A ses côtés, Nirui fixait la mer par les grandes fenêtres. Soudain, ils entendirent le bruit d’une porte s’ouvrir. Ils se retournèrent, voyant Saitora s’avancer vers eux, l’épée du Feu dans sa main. Arrivé près du bureau mizukagoniale, il l’effleura du bout des doigts, avant de s’asseoir sur le trône impérial, un rictus de satisfaction ornant son visage famélique. Neji referma le livre dans un silence de cathédrale, tandis que l’ancienne Mizukage continuait de regarder vers l’horizon.

Au loin, l’océan se teintait d’un rouge cruor, signe que le jour allait se lever. La fin de cette nuit de guerre et de sang. Le début du règne pour Saitora Arame...



-Le Fort va céder. S’exclama Nirui sans émotion.

-Il ne reste plus qu’à s’occuper de ce petit groupe qui ne recule devant rien... Ajouta Neji.

-Nirui ? Demanda Saitora pour attirer son attention. Je veux que tu emmènes Neji avec toi pour ta mission.

-Comme vous le souhaitez.

-Quel est notre but ? Fit l’Hyuuga en se relevant.

-Votre but ? Répéta l’Arame en s’accoudant, avant de reposer sa tête sur son poing, marquant une pose. Votre but est de gagner leur confiance. Faire comme si tout était revenu à la normal. Et quand ils s’y attendront le moins, vous les tuerez de sang-froid !

-Entendu, Seigneur Arame !

-La seule chose que je vous interdis de faire, et de tuer le garçon aux yeux bleus et aux cheveux or, me suis-je bien fait comprendre ?



Neji et Nirui acquiescèrent, puis, les deux ninjas disparurent dans un nuage de fumée, laissant le créateur de Kimare, seul, face à l’immense pièce vide mais meurtrie. En effet, depuis son combat contre Kazumo, le bâtiment n’avait pas été réparé, laissant d’énorme courant d’air se faufiler à l’intérieur de la salle. Les rideaux se balancèrent au rythme de la brise matinale, et Saitora profitait de cette tranquillité qui y régnait, percevant, au loin, les bruits des lames s’entrechoquant. Le vieillard s’installa plus confortablement avant de chuchoter :







Je t’attends... Uzumaki Naruto...







Le moment tant attendu. Son ultime souhait. Sa dernière volonté. Mais alors qu’il savourait ces dernières minutes de doux répit, il entendit des pas se rapprocher. Puis, une ombre se distingua. Saitora, surpris de voir quelqu’un venir l’emmerder, se redressa.



-Qui est-ce ? Demanda-t-il en fronçant des sourcils.

- Pardonnez-moi, Maitre Saitora, mais je cherche Neji Hyuuga pour une mission importante ! Répondit l’intéressé en s’inclinant devant lui.

-Iko ? Tu devrais être dans les rangs de notre armée ! Pourquoi as-tu désobéi à mes ordres ?

-Je n’ai pas désobéi, maître ! Cependant, Maitre Naitora m’a confié une mission de la plus haute importance.

-Naitora ? Une mission ?



Le vieillard se releva soudainement. Comment Naitora pouvait dicter ses ordres alors qu’Iko était sous l’emprise de l’Ureegan ? C’était tout bonnement impossible, à moins que ?...



-Iko ! Aurais-tu l’amabilité d’aller me chercher un verre d’eau ? Fit-il.

-Non. S’exclama l’intéressé sans la moindre hésitation.

-Ok... Souffla-t-il en s’approchant du clone. Alors... Version de l’Ureegan, soldat ? Tenta l’Arame en redoutant le pire.

-U3N.



Saitora resta un instant interdit. « U3N » comme « Ureegan Troisième Génération » et « N », l’initiale du prénom de celui qui dictait les ordres... Ce n’était plus « S » comme Saitora, mais « N ». Le vieil Arame serra les poings, avant de se précipiter vers la porte, ignorant son invité. Ce dernier se retourna pour lui redemander :



-Où se trouve Neji Hyuuga, Maître Saitora ?

-Va au diable, crétin sans cervelle ! Lui rétorqua l’Arame sans changer sa trajectoire.

-J’ai un ordre de mission de maître Naitora ! Vous devez me renseigner ! Réessaya le clone en sortant une épée.



Le bruit du métal de la lame glissant sur le fourreau fit l’effet d’une bombe. Saitora s’arrêta immédiatement. Il ne le contrôlait plus, pire, il se rebellait contre lui ! Le vieillard jeta un coup d’œil derrière son épaule, le clone le fixait, d’un regard dépourvu de sentiment, mais il semblait prêt à passer à l’acte s’il le fallait. Le créateur de Kimare laissa planer un petit silence avant d’esquisser un rire nerveux.

Puis, il laissa éclater sa colère, riant comme un fou. Le clone se mit en position de combat, plaquant une des ces épées devant lui, tandis que son ennemi continuait de s’esclaffer à gorge déployée. Le coup de l’arroseur arrosé... par un autre arroseur... Son frère, son seul et unique petit frère l’avait doublé ! Pourquoi ? Et surtout, comment ? Le vieillard se calma, avant de se retrouver derrière son ennemi dans un claquement de doigt. Iko écarquilla ses yeux, voulant se replier...



-Sache, petit tas de merde, que c’est moi qui t’ai créé. J’ai tout pouvoir sur ta petite gueule. Alors quand je dis « couché »...



Saitora arma son épée qui se recouvra d’une flamme rouge digne des abysses de l’enfer.





« C’EST COUCHÉ ! »
Arame Saitora



La lame s’enfonça dans le corps mécanique du clone, l’embrasant l’intérieur. La percée, d’une extrême précision, provoqua un spasme nerveux sur tous le corps de la victime. Iko laissa tomber ses sabres qui s’écrasèrent sur le sol glacé. Les flammes consumèrent l’ex-serviteur de l’Arame, carbonisant son enveloppe corporelle comme du vulgaire papier-peint, éradiquant son système filaire centrale. Il tomba à genoux, avant de rôtir sur place, sous le regard démoniaque de Saitora qui avait laissé le Dieu Kagutsuti prendre sa place, un court instant. Ses yeux laissaient échapper des minces filets de chakra qui s’enfuyaient le long de ses arcades. Son visage était couvert de craquelures, accentuant son apparence cadavérique, et sa chevelure, d’habitude blanche comme les neiges éternelles, s’empreignait d’un noir ténébreux. Le maître du Royaume des Morts.



La Faucille de Kagutsuti



De l’autre côté du village, Naitora se reposait sur le lit d’une maison abandonnée. Il avait senti ce brusque changement. En effet, la puissance d’un Dieu ne passait pas inaperçue... Iko avait failli à sa mission, et maintenant, Saitora était au courant de la supercherie. Sans dire un mot, il se leva, se malaxant la nuque, avant de se diriger vers une fenêtre qui donnait sur la place centrale du village cachée de la Brume avec, au fond, le Palais. Il fixa le bâtiment au loin avant d’entendre son prénom. C’était Saitora qui criait à pleins poumons, comme pour lâcher sa rage. Il avait été trahi par le seul qui ne pouvait le faire. Les deux frères allaient se déchirer dans une lutte fratricide, et Naitora le savait.

C’est alors qu’il sortit de sa poche un bandeau frontal inconnu. Il l’observa attentivement, son doigt suivant le symbole qui l’ornait. Un tourbillon. Puis, il l’attacha, le plaquant contre son cou. Il le serra fort avant de s’exclamer :


-J’arrive... Grand frère !






...


...


...




6h19


Grande avenue principale – Kirigakure no Sato





Le petit groupe, composé des frères Arame, de la YAKU Kaora Haruno, de la petite famille Uzumaki, ainsi que les deux autres membres de l’équipe cinq, s’était infiltré dans la capitale désertée par la population. Derrière eux, la grande et magistrale Porte de l’Horreur, théâtre d’horreur et de larme, s’enfonçait dans la brume de l’aurore. La nuit disparaissait, peu à peu, les secondes passaient. Kazumo s’arrêta devant un point de vue. Au loin, on pouvait apercevoir la Zone Douze, ainsi que Hachibi qui régnait en maître. L’Arame fut rejoint par le reste du groupe qui contemplait ce même scénario :



-Au moins, ils ont Bee avec eux... Fit Naruto, soulagé de voir son éternel ami prenant part à cette guerre.

-Ah ouais, putain ! C’est l’homme taureau, ce fils de catin ! Il m’a trop donné envie, de rapper comme un génie ! Continua Iko en mimant des postures provocantes.

-Depuis quand tu t’essaies à ça, toi ? Demanda le blond, déjà blasé.

-C’est une longue histoire ! S’empressa de répondre Kaora, visiblement gêné.

-Ce mec en a des grosses mec ! J’parie qu’il se tape toutes ses fans en chaleur à la fin de ses concerts !!!

-Iko ! Y a des gamins ici ! Indiqua son grand frère en lui envoyant un coup de poing amical sur le crâne.

-C’est... Commença Sasoya se frottant le front, consterné.

-Dégueulasse ! Dit Hinaru avant de remarquer que Kykio était déjà en train de baver sur lui-même, les yeux rêveurs.



La jeune Hyuuga, visiblement en colère que son ami ait des pensées aussi perverses à des moments pareils, arma sa jambe, avant de lui faire un uppercut vertical digne des plus grands films de combat.



-N’Y PENSE MÊME PAS TOI !!! Cria-t-elle en encastrant le pauvre génie de Konoha dans le sol, la tête la première.



Hinata et Naruto regardèrent leur fille secouer Kykio par le col, le fusillant du regard, laissant le jeune Hatake au bord du coma cérébral. C’est alors qu’une question existentielle se posa :



-Elle est a pris de toi ou de moi sur ce coup ? Demanda Naruto.

-Ca a toujours été un mystère pour moi. Confessa la belle.



Après ce bref interlude haut en baffes en tous genres, ils reprirent leur chemin, Iko s’essayant à un beat-box foireux, sous le visage dépressif de Kaora qui se retenait de ne pas lui en mettre une. De son côté, Kazumo était en train de réconforter Kykio, encore sous le choc après cette tornade blonde. Hinaru marchait fièrement devant ses parents, faisant la moue, tandis que Sasoya se retenait de rire. La Yamanaka se risqua à lui demander :



-Dis donc, on mène déjà son amoureux à la baguette ! Chuchota-t-elle.

-QUOI ?!

-Ouais, ouais... ça fait un petit bout de temps que je vous observe !

-Ah ! Tu vas pas t’y mettre aussi, Saso-la-Truie !

-CA Y EST ! TU RECOMMENCES AVEC CE SURNOM DE MERDE ?! Vociféra la Yamanaka en collant son front à celui de sa rivale de toujours.

-C’PAS D’MA FAUTE SI TA PHYSIONOMIE CORRESPOND PARFAITEMENT À UN COCHON SE ROULANT DANS LA BOUE !

-RÉPÈTE UN PEU POUR VOIR, HINA-LA-MOCHE !!

-J’VAIS ME GÊNER, BOUFFEUSE DE PISSENLIT !

-C’EST MOINS PIRE QUE DE SE GOINFRER DE RAMEN AVARIÉS !

-TOI ! C’EST TON HALEINE QUI EST AVARIÉE !

-On se calme... Fit Hinata, excédée, en agrippant sa fille par le col avant de la soulever.



Naruto fit de même pour Sasoya. Les deux fillettes s’apprêtaient à s’écorcher vives, brassant de l’air devant le blond et la Hyuuga qui commençaient à regretter de les avoir dans les pattes. Une vraie colonie de vacances en pleine guerre. Iko s’interposa entre les deux, débutant un beat-box agressif comme pour animer ce combat, avant de s’en reprendre une par Kaora, arrivée par derrière.



-C’était le son de trop !

-C’est moi ou niveau infiltration, on est vraiment mal barrés ? Plaisanta Kazumo en se grattant l’arrière de la tête.

-C’est vrai qu’en matière de discrétion, même Toa ferait mieux. Remarqua Naruto en essayant de contenir la furie de Sasoya qui ne voulait pas en rester là.

-Ah... putain, ma tête... Se lamenta le plus jeune des Arame.

-Au fait, c’est quoi le plan ? Demanda Kykio qui avait repris sa dignité.

-Très simple, on va vous mettre à la crèche, pendant que les grandes personnes vont discuter avec les méchants.

-Quoi ?! Mais c’est à chier comme plan ! Rétorqua Hinaru.

-Ou alors, on pourrait trouver le reste de la population de Kiri, histoire d’avoir encore un infime espoir de voir un bikini avant de crever... ... ...





Un ange passe





-JE DÉCONNE !... Je déconne.... Précisa Iko en se protégeant, voyant l’Haruno prêt à lui remettre une dérouillée.

-Réflexion faite, j’aime mieux ce plan ! Fit Kykio, des étincelles plein les yeux.

-Putain, ces deux-là, il fallait qu’ils se rencontrent...

-Ah !! Enfin quelqu’un qui comprend mon art ! S’enthousiasma le jeune Arame.



Et pendant qu’Iko prit en charge l’éducation du jeune Hatake, racontant ses exploits plus que douteux, allant de ses conquêtes aussi torrides qu’imaginaires à ses aventures rocambolesques sans queue ni tête, Kazumo remarqua un léger flux de chakra provenant de l’immense bâtiment qui se tenait à leur droite. Les drapeaux du Pays de l’Eau flottant tristement sur le parvis par la brise de l’aurore. C’était le pénitencier général de Kiri, une place fortifiée, avec pour seuls gardes, deux hommes à terre. L’Arame se dirigea vers un des gardes, suivi de Naruto, qui avait délaissé l’atmosphère enfantin et bordélique du petit groupe pour se re-concentrer. Les deux hommes observèrent les deux cadavres, leur cou disloqué.



-C’est l’œuvre de Shikamaru, j’en mettrai ma main au feu !

-Shika-quoi ? Demanda Kazumo en redressant son chapeau de mercenaire.

-Un shinobi de Konoha, manipulateur des ombres. Un vieux pote.

-Les potes de mes potes sont mes compotes ! Fit Kazumo, fier de sa blague.

-T’as toujours un humour de merde, Kaz’ !

-Je sais... Répondit-il tristement, un nuage noir pleuvant au-dessus de lui.



Le blond lui agrippa l’épaule. Kazumo, surpris, se retourna lentement vers lui. Naruto ornait un sourire si vrai, si pur, ses yeux bleus triomphant sur son visage blessé.



-Ca fait du bien de te revoir... Sensei...

-Idem pour moi, microbe ! Répondit le mercenaire dans un rire.

-Je vois que tu n’as rien perdu de ton attirail assez loufoque. Rétorqua le blond en observant le chapeau caractéristique de l’Arame.

-Attends ! J’ai arrêté de fumer, c’est déjà ça de gagné, non ?

-Sans blague, toi qui cramais trois paquets en une journée ? S’exclama Naruto.

-Quoi, je ne suis pas crédible ? Je respire la santé, mec ! Regarde, j’ai même plus les dents jaunes !

-Ca fait combien de temps que t’es « sobre » ? Fit l’Uzumaki, sceptique de la nouvelle résolution de son ami.

-Mille trois-cent quatre vingt sept jours et sept heures dans vingt-cinq minutes ! Répondit-il, du tac au tac.

-J’te parie que demain, tu auras repris la clope !

-On tient le pari ?

-Si tu veux ! Rétorqua le blond en cherchant la main du mercenaire.

-Tu m’as l’air bien sûr de toi ? J’peux savoir la raison de ton assurance, sale puceau ?

-Shikamaru fume... Le nargua Naruto en pénétrant dans le bâtiment.



Kazumo s’arrêta net, boguant en mode sans échec. Avant de chuchoter :



-Putain de bordel de Marie Joseph de fils de paris à la con... Ca m’apprendra à me vanter...



Le mercenaire entra, à son tour, dans la prison vide. L’endroit était sinistre. On pouvait voir des impacts sur les murs, signe qu’un combat s’était déroulé. Le reste du groupe s’aventura dans le hall. Toutes les portes de sécurité étaient ouvertes, les cellules, ouvertes, mais l’endroit, désert. Arrivé dans le centre de détention principale, Kazumo se figea, puis il s’abaissa, ramassant un paquet de cigarettes presque neuf. Hinata reconnut, alors, la marque qu’achetait Shikamaru. Elle activa ses Byakugan, tout de suite imitée par sa fille. Les deux Hyuuga scannèrent l’endroit, tandis qu’Iko assurait leurs arrières.



-Là-bas ! Dit soudainement l’héritière Hyuuga en pointant du doigt un couloir éclairé par des torches.



Tous se précipitèrent dans le corridor. Hinaru ordonna de prendre la première à gauche. En effet, un énorme trou avait pulvérisé le mur. Ils trouvèrent Choji, inerte, couché sur le dos, une énorme tache de sang recouvrant une bonne partie de sa tête. Hinata s’accroupit à côté de lui, tâtant son pouls.



-Il est vivant !...

-Genjutsu ? Demanda Kaora.

-Certainement !

-Hinaru !... Conduis-nous aux autres ! Ordonna Kazumo. Iko, Kaora, vous restez avec Hinata.

-Reçu !



La petite blonde ouvra la marche, secondée par son père, Kazumo et ses deux amis. De leurs côtés, Hinata posa ses doigts sur le front de l’Akimichi, avant de le libérer de l’emprise de Saitora. Chôji reprit ses esprits, toussant violement. Sa vision se rétablit peu à peu, apercevant son sauveur qui le regardait d’un air doux.



-Hin...ata... Fit l’Akimichi en essayant de se relever.

-Chut !... Faut que tu te reposes ! Conseilla-t-elle en le plaquant au sol.

-Que s’est-il passé ? Demanda la rose en prodiguant quelques soins rudimentaires.

-C’est... Saitora... Il nous a piégés... ici... Nous n’avons rien pu faire... et...

-Et ?... Répéta Iko.

-Cette... Nirui... Elle... enfin je ne sais pas... mais... Saitora semblait... l’avoir mis dans sa... poche...

-Nirui ?

-La bimbo aux seins siliconés ?



Chôji acquiesça, puis, il se tordit de douleur. Kaora plaqua sa main contre une plaie qui s’était ouverte. Il fallait faire pression pour éviter qu’il ne perde encore plus de sang. Hinata sortit de sa poche intérieure, des bandages. Aidée par Kaora, les deux femmes se mirent au travail pour contenir l’hémorragie, tandis qu’Iko se posta à l’entrée, surveillant les alentours. C’était trop tranquille, trop silencieux. Et si Saitora était responsable de ce massacre, il ne devait pas être très loin. L’Arame sortit un de ses sabres, le plaquant en face de lui. Il sentait quelque chose se rapprocher, mais il n’arrivait pas à mettre un nom sur ce chakra maléfique. Voyant les deux femmes s’occuper du blessé, il prit la décision de partir seul vers l’entrée du bâtiment, marchant d’un pas lent et régulier...







3







Quelques mètres plus loin, le petit groupe retrouva le corps de Shikamaru adossé contre une poutre en bois. Il était dans le même état que son ami et Naruto le sortit du Genjutsu. Le génie de Konoha rouvrit les yeux, balbutiant quelques mots d’incompréhension, avant de tomber nez à nez avec le fils de Kakashi qui le regardait tristement.



-C’est pas mon fils, ça... S’exclama-t-il désabusé.

-Shikamaru-sensei !

-Tiens ! Ton paquet de clopes !... Fit Kazumo en le lui balançant.



Shikamaru saisit son précieux trésor et en sortit une. Kazumo lui sortit son briquet fétiche et le génie de Konoha put inspirer sa première bouffée depuis longtemps. Et dans un râlement de plaisir, il demanda :



-On m’avait pas prévenu que ce Saitora était aussi puissant... Pourquoi vous ne l’avez pas mis dans une maison de retraite, comme tout le monde ?

-Problème d’égo. Firent Kazumo et le blond, en même temps, avant de se regarder.

-Shikamaru-san !! Où est ma mère ? Demanda Sasoya.

-Ino ?!... Je ne sais pas... La dernière fois que je l’ai vue, elle s’était pris une avalanche de roches...

-Hinaru ? Demanda son père.

-Je cherche... Répondit-elle en se concentrant de plus belle.

-Vous avez affronté mon père ici ?

-C’est votre père ce tas d’os aux allures de clodo ?

-Parfaite description !! Le complimenta le mercenaire en l’aidant à se relever.

-Il en voulait après Nirui. Apparemment, ils avaient des choses à se dire !... Naruto ! Sais-tu pourquoi elle est devenue Mizukage ?

-Mei est morte lors du Massacre de Kiri, et Nirui était la plus apte à prendre les rennes. De plus, elle était soutenue par le Conseil de l’Eau, chose que je n’ai jamais compris d’ailleurs.

-Je ne voudrais pas casser le respect que tu portes pour elle, mais il semblerait qu’elle...



Le Nara marqua une pose, amenant sa cigarette à sa bouche, avant de relâcher la fumée qui allait se loger dans les narines de l’Arame qui se retenait de ne pas céder à la tentation. Naruto lui pria de continuer, même s’il savait qu’il n’allait pas aimer... Shikamaru se massa l’épaule droite avant de cracher le morceau.





2







-Il semblerait qu’elle ait assassiné la Godaime Mizukage, dans l’unique but de prendre sa succession...

-Quoi ?! Qu’est-ce tu me chantes ?

-Saitora a parlé d’une sorte de contrat qu’elle aurait fait avec lui, disant que si elle s’acquittait de cette tâche, elle bénéficierait de la voix de ce connard pour son ascension...

-Mon père est du genre beau parleur, mais la plupart du temps, il raconte que de la merde... Ajouta Kazumo en faisant du vent avec son chapeau pour dissiper la fumée.

-Sauf que là, il semblait dire la vérité, vu que Nirui s’est laissée faire... Cracha le Nara en jetant sa clope sur le sol.

-Attends !! Nirui savait parfaitement que Saitora était une personne à se méfier ! Lors du Massacre, j’ai été dans son unité ! Elle m’a beaucoup parlé de lui, me demandant diverses informations sur lui. Pourquoi aurait-elle plongé la tête la première dans la gueule du loup ? Continua le blond qui ne voulait pas y croire.

-Saitora est un brillant orateur machiavélique. S’il est arrivé avec toi, Naruto, alors il peut y arriver avec tout le monde...

-Un brillant orateur, peut-être, mais c’est un fléau que je me serais bien passé. Ajouta Shikamaru.

-Naruto !... Pour l’instant, au diable ses révélations, on doit à tout prix le stopper, avant que le soleil se lève.



Soudain, Hinaru cria un « Là » en pointant une porte. Sasoya se précipita vers l’endroit, ouvrant le porche, avant de tomber, nez à nez avec une gigantesque salle, avec en son centre, un amas de roche, empilé les uns sur les autres. La petite Yamanaka criait, mais il n’eut aucune réponse.



-Vite !! Faut la sortir de ce truc !!... Commença-t-elle en essayant de dégager les rochers.

-Sasoya... Recule-toi... Je m’en charge. Ordonna Naruto en mettant son bras en avant. Kyuubi ?

-Ouaip’...

-On a des rochers à déblayer...

-... Putain, boulot de merde...

-Tout de suite !

-Ca va !! Ca va...



Le renard se hâta à la tâche, libérant ses neuf queues qui dégagèrent, délicatement, l’agglomérat de pierre. Hinaru guidait les « travaux », ordonnant au Kitsune de faire très doucement... Kyuubi, et sous les menaces de Naruto, se devait de lui répondre « Oui, madame ! » à chaque fois que la petite Hyuuga le réprimandait. Après une trentaine de secondes, le corps d’Ino fut enfin à portée de main. Sasoya se glissa entre deux blocs avant de toucher le front de sa mère.







1







-Maman ?... Maman !... Réveille-toi !!! ... Maman... Sanglota la petite Yamanaka en secouant délicatement sa mère.

-Papa ?... Demanda tristement Hinaru.

-Je ne ressens aucun Genjutsu.

-Elle n’est pas dans un Genjutsu... Souffla Kazumo en baissant les yeux...

-INO ?... Fit Shikamaru en se précipitant vers elle.



Le Nara s’accroupit près d’elle, tenant son bras droit ensanglanté. Elle avait perdu beaucoup de sang, et de ce fait, elle était tombée dans le coma, annulant la technique de Saitora. Lors de sa chute, elle s’était pris de plein fouet des dizaines de débris. Mais heureusement pour elle, son corps était resté intacte. Néanmoins, son diagnostic vital était en jeu...



-Il faut l’évacuer le plus rapidement possible, elle est dans un état critique !!

-Y a un hôpital pas loin, au centre ville de Kiri, mais je doute qu’il y ait du personnel soignant.

-Kaora a quelques bases en médecine ! Elle pourrait tenter le coup... Ajouta le blond.

-Allons rejoindre les autres...



Mais alors qu’ils s’apprêtaient à sortir de la salle, Ino sur le dos de Shikamaru, une énorme explosion se fit entendre au loin. Puis, une lumière blanche aveuglante sortit de nulle part. Tous se protégèrent les yeux. Soudain, un chaotique tremblement de terre ébranla le bâtiment qui se désintégra sous leurs yeux. Naruto forma sa défense ultime, englobant les enfants, ainsi que ses amis, tandis que le plafond leur tombait sur la tête. Le souffle de la déflagration titanesque explosa le reste de la prison qui fut réduite en un tas de roches et de béton archaïque, éparpillé de façon anarchique sur ce qui restait du sol. Au même moment, la secousse terrifiante créa une gigantesque faille en plein milieu de la ville, emportant maisons et rues...

Kazumo avait rattrapé in extremis, Kykio, le retenant fermement par le col de sa veste. Le jeune Hatake s’accrocha au bras de son sauveur, fixant ce trou sans fin qui se dessinait sous ses pieds. Son cœur battait la chamade, il avait peur... La barrière de chakra avait réussi à tenir, mais Naruto s’était pris une pointe de ferraille en plein dans le muscle de sa jambe. Hinaru, blottie dans les bras de son père, hurlait de désespoir... A l’extérieur, un tourbillon de débris se forma, éjectant poutres et fondation dans tous les sens, avant de se jeter contre la Défense de Kyuubi qui faiblissait de seconde en seconde.

Kazumo, voyant que son élève allait bientôt céder, dilata ses pupilles au maximum, libérant l’Ureegan. Il fixa la technique de Naruto et la barrière de chakra se transforma en un bunker de pierre imperméable. Le blond put, enfin, se reposer, basculant en avant, soutenu par sa fille. On entendait des cris. Ceux de Kaora. Ceux d’Hinata... Des cris effrayants. Des appels de détresse et puis... plus rien... Plus un son. Plus un bruit. Le néant...

Le temps passait au ralenti... les secondes semblaient être des minutes, et des brèches commençaient à se former sur l’enceinte de pierre. Le mercenaire essayait de les colmater, mais leur nombre croissait de façon exponentielle. Le vent d’une extrême violence s’abattait contre la muraille, la frappant de plein fouet. Shikamaru, pour la première fois de sa vie, pria le ciel de les laisser en vie. Mais alors que la muraille de pierre allait rendre l’âme, la tempête se calma, progressivement, révélant un paysage apocalyptique, digne des profondeurs de l’Enfer. Un quart de la ville avait complètement disparu dans les abysses. Un paysage lunaire où la poussière obstruait n’importe quelle particule de lumière, rendant l’atmosphère irrespirable. Sasoya se protégea le nez avec sa manche tout en tenant la main de sa mère.

L’Arame défonça la muraille de pierres à coup de pied surpuissant, avant de déposer Kykio sur la terre ferme. Ce dernier était en état de choc, complètement paralysé par la peur. Hinaru, voyant son rival complètement troublé, lui prit la main. Elle était déboussolée, mais moins que lui qui avait touché la mort de si près... Ce contact lui fit des plus grands biens, et il serra, à son tour, très fort, la main de sa coéquipière. A côté, le blond se releva, non sans mal, formant un tourbillon de vent dans le creux de sa main pour ventiler l’air. Puis, il retira le projectile de sa cuisse, lui arrachant un petit râlement de douleur, avant de le jeter au loin. Le ciel était sombre. La prison n’était que ruines où des murs, encore debouts, tombaient, les uns après les autres, soulevant encore plus de cendre dans l’air. Shikamaru se releva, la fille d’Ino collée à son corps, observant avec horreur la capitale meurtrie, amputée d’un bon quartier... Il n’y avait que mort et désolation et leur survie n’était qu’un simple coup de chance inouïe...









Il n’y avait plus personne...



Plus une âme...



...





...





« IKO !!!!!!!!!! »

« KAORA !!!!!! »

« HINATA !!!!!!!!! »

« MAMAN !!!!! »









0



Echec et Mat



...






...





...









6h51

Fort de la Coalition





On barricadait les entrées. On bloquait les issues. On essayait de tenir le plus longtemps possible. Retranchée dans la dernière cour, l’armée de la Coalition attendait avec nervosité que les hordes de Kimare déboulent de tous les côtés. Les murailles avaient été perdues au profit des Montagnes. Gaara avait réuni ses généraux sur une estrade aménagée pour l’occasion. Les shinobis se retournèrent, faisant face à leur leader, le visage fermé et froid. Au loin, les cris guerriers de leurs ennemis résonnaient comme un appel au jugement dernier. Le fort était bientôt perdu...

La lumière du soleil venait, enfin, inonder l’édifice de sa clarté, révélant les dégâts de la guerre. Les fumées s’élevant dans le ciel et ce sable, si rouge, reflétant les éclats de l’astre solaire. Gaara, qui avait l’intention de parler à ses troupes, se dégagea de sa responsabilité de leader pour contempler la beauté de ce lever de soleil. L’armée le suivit. Leur dernière aurore. Puis, un drapeau blanc se leva d’une des tours. La position était perdue, leur dernier avant-poste. On voyait les hommes de Saitora massacrer les derniers survivants, les transformant en des vieillards séniles, avant de les embrocher vivant. Certains, par désespoir, se ruèrent vers le sol, tombant au milieu de l’armée ennemie. Et dans un dernier élan de courage, quelques soldats dégainèrent leurs kunai, criant leur rage, expulsant leur dernier souffle dans cette danse macabre perdue d’avance, avant de se faire emporter par des techniques de ninjutsu, brisant leurs nuques, trouant leurs corps, décapitant leurs têtes pour certains...

Les généraux de la Coalition regardaient avec impuissance ce spectacle de baroud d’honneur héroïque, pour la Volonté du Vent, pour la Volonté de l’Eau, pour la Volonté de la Foudre... La peur commençait à se créer un chemin à travers les rangs, des soldats abandonnant leur honneur pour escalader les montagnes abruptes. Le Kazekage, voyant cela, s’élança dans les airs, atterrissant sur la dernière muraille. Il faisait face à cette masse ureeganisée à souhait. Leurs visages sans expression. Leurs épées recouvertes de cruor séché. Gaara, enleva sa veste, signe de son statut de Kazekage, avant de le balancer à terre... Son armée le regarda. Il les défiait, son impertinence bien en évidence. Sa volonté contre vents et marées.





6h55





Le rouquin aperçut les dirigeants des YAKU, qui souriaient, comme des vautours près d’une carcasse de brebis desséchée. Au loin, Hachibi se battait vaillamment, mais le démon taureau ne pouvait pas rester éternellement du fait de la technique de Shinji qui l’avait grandement affaibli. Le Kazekage tourna légèrement sa tête vers la droite, voyant l’équipe du Raikage se faire encercler. Et en arrière plan, la capitale de l’Eau, brouillée par un brouillard inexplicable. Il était presque l’heure...



-Je vous ai amené avec moi. Je vous ai offert la mort sur un plateau d’argent. Je vous ai sacrifié au nom de la Paix, et nous allons mourir au nom de la Guerre. Nous avons tenu, vaillament, ardument. Jamais nous nous ne sommes rendus, même si nous savions tous que nous n’allions pas passer la nuit. Et pourtant, en guise de dernier remerciement, je vous donne le Soleil. Je vous donne la lumière. Cette clarté que nous espérions si fort de la revoir encore une fois. Cet astre qui nous procure tellement de réconfort lors de nos jours les plus sombres. Comme celui-ci. Comme celui de demain. Et comme tous ceux qui suivront. Car l’ennemi aura gagné. Car l’adversaire aura triomphé. Mais dans nos actes, aucun livre ne relatera notre déshonneur, notre humiliation. Car nous avons prouvé au monde que les peuples peuvent s’unir, que les pays peuvent s’aider dans les moments les plus difficiles. Les anciennes querelles entre villages nous semblent si dérisoires maintenant, et c’est ce qu’il faut laisser comme message pour les générations futures...









« Car la paix ne s’apporte pas avec les armes, elle s’apporte avec la sagesse ! »

Gaara no Sabaku







-Et nos ennemis se trouveront alors dans une boucle sans fin qui les détruira ! Car ils n’auront aucunes échappatoires face à nos enfants, à nos petits enfants. Ils ne pourront pas détruire ce que nous avons mis tellement de temps à construire. Ils ne pourront pas diriger ce monde car nos âmes viendront les hanter. Ils ne pourront pas ! ILS NE POURRONT PLUS !! AUJOURD’HUI, JE NE SUIS PLUS UN KAZEKAGE, OU UN MEMBRE DU CONSEIL, OU UN DIRIGEANT D’UN PAYS ! JE NE SUIS PLUS UN POLITICIEN ! AUJOURD’HUI, JE SUIS UN SOLDAT, TOUT COMME VOUS, QUI SE BAT POUR SA VIE, POUR LA VIE DE SES ENFANTS, POUR LA VIE DE SES AMIS ! JE ME CONTREFOUS DE MES DEVOIRS, JE VEUX JUSTE REVOIR LE SOLEIL SE COUCHER, LA LUNE SE LEVER, LA PAIX REVENIR ! C’EST POUR CA QUE JE VOUS DEMANDE, AU PLUS PROFOND DE MOI...









«... DE TENIR ! »



6h57







Sur ces mots, le rouquin leva les deux bras vers le ciel. Un bourdonnement assourdissant s’en suivit, sous les hurlements de fureur de ses soldats. Au pied de la muraille, le sable commençait à s’élever de façon uniforme, formant une vague gigantesque de plus de trente mètres de hauteur. Le visage de Gaara était tiraillé par la douleur, mais il ne devait pas faiblir...



« Je dois leur montrer... un putain d’exemple... Je dois... tenir... » Pensa-t-il.



Les shinobi de Kimare lancèrent des attaques de type aqueux pour alourdir le sable, mais le Kazekage continuait à amasser le plus de matériau, créant un colosse gravier, son ombre recouvrant une bonne partie des premières lignes ennemis. Les YAKU perdirent leur sourire de vainqueur, leurs yeux fixant ce rempart mouvant.



-Balancez des dragons aqueux !!! Exécution !!! Cria un des YAKU. FEU A VOLONTÉE !



On s’exécuta. Les techniques vinrent s’écraser contre la paroi de sable qui s’affaissait petit à petit. De l’autre côté, Gaara posa un genou à terre, transpirant comme un bœuf. Il était sur ses réserves. Non... Il ne fallait pas... Tous ceci ? Pour rien... ?









...





...





...







-Q-Quoi ?!!! Comment ?... Bégaya un des YAKU, son corps tremblant de toutes parts.



En effet, la barrière de sable reprit des couleurs, poursuivant son chemin en quête de hauteur. Sur la muraille du Fort, les deux généraux de l’Eau, Hishirami et Chui-Pen, avaient placé leurs mains dans la technique, drainant l’humidité qui s’était propagée dedans. Puis, ce fut autours de Teriuuka de prêter main forte à son Kazekage, l’aidant à amasser le plus de sable possible, la faisant grossir. Et bientôt, ce fut toute l’armée de l’Eau de venir les épauler, asséchant au maximum le rempart de gravier.



-Si on doit mourir... Commença Chui-Pen, les dents serrées.

-... ce sera avec joie de vous aider... Continua Hishirami.

-... à les faire chier jusqu’au bout ! Termina Teriuuka en se mettant à cent pour cent.



Le Kazekage laissa échapper une larme si rare venant de lui, avant de se relever, la détermination se lisant dans son regard assassin. Oui ! Les emmerder jusqu’à la fin. C’était un bon état d’esprit pour un suicide collectif. Du côté de Kimare, les premières lignes abandonnaient leurs postes, voyant la situation hors de contrôle. Les généraux YAKU prirent leurs jambes à leur cou, bousculant leurs soldats. C’était la panique générale, un putain de bordel où chacun voulait sauver sa misérable peau. Mais la vague, qui atteignait maintenant un hectomètre, allait bientôt s’abattre sur eux. Les premières victimes furent ceux qui étaient le plus près du Fort. Le sable se dérobait sous leurs pieds, avant de se faire aspirer. Un tombeau de sable, un sarcophage du désert... Et alors que les cloches de l’église de Kiri sonnaient sept heures du matin, le soleil plaqua ses rayons majestueux sur l’amas de sable.







7h00



...





...



...



« MAINTENANT !!! »







Tashiirijutsu ! SARUTA-HIKO NO GENBATSU

TECHNIQUE INTERDITE ! LE CHÂTIMENT DE SARUTA-HIKO





















Ruine de la Prison Centrale de Kiri





Shikamaru avait posé, délicatement, le corps de son amie sur une pierre plate. Plus loin, Hinaru scannait la zone avec son Byakugan pour retrouver sa mère, mais la zone était infestée d’un chakra inconnu qui rendait la tâche difficile et fastidieuse. Cela faisait une bonne dizaine de minutes qu’ils avaient commencé les recherches, sans résultat. Kazumo et Naruto soulevaient d’énormes blocs de débris pour dégager certains passages obstrués. Soudain, le mercenaire remarqua une des épées de son petit frère, plantée dans le sol. Il posa sa main sur le manche. Le sabre se brisa instantanément alors qu’il n’avait même pas essayé de la retirer.



-Qu’est-ce que ?...



A quelques pas, le blond avait opté pour les yeux thermiques du Démon Renard, cherchant chaque source de chaleur, mais il n’y voyait qu’un nuancé de bleu, signe qu’il n’y avait pas âme qui vive... Il entendait Kazumo crier le prénom de son frère, sans réponse, jusqu’au moment où...



-aaaaaaAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH !!!! ...



Une gigantesque pierre, de la taille d’une maison, explosa en mille morceaux, révélant le jeune Arame, ses trois épées en action. Derrière lui, Hinata et Kaora avaient réussi à bouger Choji par on ne sait quel miracle, le sauvant d’une mort atroce. Les autres accoururent vers eux.



-Non mais sans blague... S’exclama Iko en haletant.

-Iko ! Tout le monde ! Est-ce que ça va ? Demanda Kazumo !

-T’inquiète j’ai géré l’affaire ! Et puis, je n’allais pas crever tant que je n’aurai pas vu Kaora toute nue...

-Effectivement... t’es bien vivant... Répondit-il en se raclant la gorge, pour ne pas que l’intéressée entende.

-Que s’est-il passé ? Demanda Hinata en se relevant.

-Fuite de gaz ?

-Peu probable, on aurait senti l’odeur... Fit Kykio qui avait retrouvé ses esprits.

-Il est intelligent ce mini-moi ! Confessa le jeune Arame en lui ébouriffant les cheveux.

-On a un plus gros problème...



Le petit groupe se retournait vers Hinaru qui était restée en retrait. Elle fixait vers l’horizon bouché par la poussière en expansion. Et puis, une ombre se dessina à travers le voile de gravats. Il avait les mains dans les poches et sa coiffure ressemblait étrangement à celle de Naruto. Il sifflotait un air classique, chantonnant quelques fois. Enfin, il prit position sur un vieux mur porteur encore debout, les dominant par la hauteur...



-Mesdames ! Messieurs ! Désolé pour la petite frayeur. J’ai oublié que j’étais si fort... Je vous prie d’accepter mes excuses. Je me suis un peu emporté, oubliant de contrôler ma puissance. Sur ce, j’espère que cet apocalypse vous aura mis l’eau à la bouche !









...



...





« SHINJI ? »

Uzumaki Naruto / Arame Kazumo







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