Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

Le monde a bien changé depuis la Mort de Pein et de ses six corps. Un Naruto en exil, une mystérieuse organisation qui fulmine de desseins obscurs, un désir de reconquête militaire pour un Pays bafoué, une fille ignorant son véritable destin dans les tourments de l'humanité... Quand Hinaru Hyuuga Uzumaki, la fille d'Hinata reçoit son titre de Genin, les choses changent. La paix n'est qu'illusion et la guerre se cache, tapis dans l'ombre de Kimare, une organisation scientifique de Kiri...
Classé: -12I | Action/Aventure / Romance / Suspens | Mots: 293605 | Comments: 150 | Favs: 161
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Sideral88 (Masculin), le 01/11/2012




Chapitre 42: L'Embuscade du Passé



Dans les rues vides de Kiri - Deux heures et demi du matin

Le petit groupe de l’Alpha Konoha, guidé par l’ancienne Mizukage en personne, serpenta furtivement à travers les allées abandonnées de la capitale de l’Eau. On avait évacué la population par précaution et les soldats de réserve s’étaient tous donné rendez-vous près du littoral pour attaquer les dernières poches de résistance de la Coalition. Cette gigantesque diversion dont l’unique but était d’attirer toute la puissance ennemie. Pari gagné. La petite escouade de Nirui avait donc la ville pour elle toute seule, mais ils restaient sur leur garde, on ne savait jamais. Soudain, l’Onohama ordonna aux autres membres de son équipe de s’arrêter en silence. Shikamaru distingua la raison de cette halte brutale. L’énorme prison de Kiri leur tendait les bras.


- On devrait y jeter un coup soleil, voir s’il n’y a pas quelques résistants encore loyal envers moi, fit la Mizukage en se retournant vers son peloton.
- Un petit séjour en prison en plein milieu d’une guerre ? Pas très banal tout ça...
- En tous cas, elle a raison, Shikamaru ! Approuva la Yamanaka en s’adossant contre le mur d’une maison. Si on peut augmenter notre force de frappe, c’est toujours bon à prendre !
- Alors, on défonce tout et on entre ? Demanda Choji prêt à se décupler.
- Non, ça va nous attirer des emmerdes !... Ino ?!
- Même pas la peine d’y penser. Je n’arrive pas à contrôler leur corps...
- Galère... Souffla Shikamaru en observant les trois gardes postés près de l’entrée. Bon, je reviens...
- Hé ! Tu vas où comme ça ?
- Pisser...


La Mizukage s’attendait à tout, sauf à ça. Elle regarda le génie de Konoha se diriger vers l’entrée du pénitencier d’un pas nonchalant et les mains dans les poches, sous les yeux médusés des gardes qui activèrent leur Ureegan. Shikamaru se posta près du grillage, à quelques mètres d’eux, tout en sifflant un petit air mélancolique. Il déboutonna son pantalon et commença sa petite affaire, poussant quelques cris de soulagement. Il fut interrompu, à son grand regret, par un des gardes qui se posta, bien en évidence, devant lui..


- Putain... Vous ne pourriez pas attendre que j’ai fini ?! Un peu d’intimité, merde...
- Déclinez votre identité ! Ordonna machinalement l’homme.
- Madara Uchiwa. Et vous ?
- Fausse identité ! Répondirent mécaniquement les gardes ! Deux essais encore valide !
- Orochimaru ? Essaya le génie de Konoha tout en continuant d’uriner.
- Fausse identité ! Fit le premier.
- Encore un essai valide ! Ajouta le deuxième.


Pendant ce temps, Nirui et les autres se glissèrent discrètement dans la cour intérieure de la prison. Les trois gardes, trop préoccupés face au Nara, n’avaient même pas senti leur présence. Shikamaru, voyant ses amis pénétrer dans l’enceinte, ferma sa braguette tout en sortant un paquet de clopes neuf. Il enleva l’emballage qu’il laissa tomber par terre et prit une cigarette entre ses dents. Cependant, un petit problème vint contrarier ses plans...


- Vous n’auriez pas du feu ? Demanda-t-il d’un calme angoissant.


C’en était trop pour les hommes de Kimare qui commencèrent à montrer les premiers gestes hostiles envers lui. Ils sortirent leurs armes de leur fourreau, les pointant vers Shikamaru, qui s’était mis accroupi.


- Je prends ça pour un non.


Le Nara exécuta sa technique propre au clan Nara à une vitesse fulgurante. Son ombre s’étira en trois lance noire qui vinrent se scotcher à celle de ses victimes. Les gardes furent pris au piège, et Shikamaru se releva, toujours sa cigarette trônant sur sa bouche. Il mit sa main droite dans sa poche et la sortit. Un des gardes possédait effectivement un briquet et le Nara le balança vers lui. Tout en silence, il alluma sa cigarette avant de ranger le feu de son ennemi dans sa veste.


- Pas cool de me mentir...
- Qu’est-ce…?!... J’peux plus bouger !!...
- ... Bref, vous avez vu l’heure qu’il est ? Presque trois heures du matin ! Il est temps d’aller dormir...


Et dans un craquement sourd, les trois gardes tombèrent comme des mouches, leur cou brisé. Shikamaru arrêta son jutsu et enjamba les corps sans vie avant de rejoindre son escouade qui n’avait rien manqué du spectacle. Arrivé près d’eux, Choji le félicita, tandis qu’Ino le regardait, un petit sourire en coin. Ce fut le tour de Nirui qui s’avança près de lui. Il s’attendait à des éloges. Dommage.


- PAS D’INITIATIVE SANS MA PERMISSION !! Cria-t-elle en balançant son genou dans les parties du génie des ombres.


Ce dernier s’écroula par terre, laissant sa toute nouvelle cigarette à peine entamée tomber de sa bouche. Elle roula sur le sol avant de glisser, à son grand regret, à travers une bouche d’évacuation des eaux. Ino rigola après cette scène comique, elle ne connaissait rien de Nirui mais cette petite altercation pro-féministe en puissance faisait d’elle une potentielle amie non négligeable. Après quelques instants de doux répit à essayer de contenir ses spasmes de douleurs, Shikamaru se releva et marmonna un “pardon” à peine audible. Lui qui devait déjà supporter les colères de sa chère et tendre, voilà qu’en plus, il se coltinait une Temari-bis en guise de chef.

Ils commencèrent à s’aventurer dans l’immense centre de détention où un silence de mort régnait. Les portes de sécurité ne furent pas un souci pour eux car Nirui possédait encore ses droits en tant que Mizukage. Saitora avait, sans doute, oublié de changer les codes... Arrivé au milieu du hall principal, il n’y avait aucun gardien, mais une torche brûlée au fond d’un couloir. La belle de Mizu se risqua à crier :


- Il y a quelqu’un ?!
- Bonsoir...


Tous se retournèrent au son de cette voix rauque qui résonnait dans l’immensité du bâtiment apparemment vide de toute âme. Une silhouette avança, accompagnée d’un sifflement reptilien qui ne présageait rien de bon. Nirui, qui connaissait très bien l’homme qui venait d’apparaître, ordonna aux autres de rester vigilant. Son sourire carnassier venait creuser ses rides. Il était vieux mais puissant...


- Saitora... Comme on se retrouve.
- Je ne m'attendais pas à ce que vous ayez le culot de venir ici.
- Où sont le reste de mon armée que tu n'as pas réussi à convertir en vulgaire pantin ? Demanda l'ancienne Mizukage.
- Mais tout le monde a accepté avec joie ma venue, chère Nirui.
- NE ME MENS PAS ! Cria-t-elle en formant une sorte de pistolet avec sa main droite. Suiton - Mizu no Shotgun : technique du Tir aquatique.


Le puissant jet d'eau concentré alla transpercer l'épaule droite de l'Arame qui n'avait pas bougé. L'attaque était aussi fulgurante qu'inanticipée. Saitora ne s'attendait pas à ce qu'elle engage les hostilités aussi rapidement. La belle de Kiri abaissa son bras, satisfaite, tandis que Saitora tourna lentement la tête vers son épaule meurtrie, indifférent. Il voyait son sang s'écouler le long de sa peau.


- C'est très malpoli de ta part d'attaquer sans avertir ton adversaire, surtout que je suis ici pour négocier.
- Pour ce qui est des négociations, je suis votre homme, répondit Shikamaru en s'avançant. Je propose une capitulation sans condition de votre part contre une cellule avec une fenêtre.
- A vrai dire, c'est Nirui qui m'intéresse, maître Nara. Vous, vous me servez à rien ! s'exclama le vieillard en guérissant sa blessure qui se referma en quelques secondes.
- Aucun pourparler avec un homme tel que toi. Tu es fourbe, calculateur et tu n'agis jamais sans avoir le dernier mot. Je ne te connais que trop bien, Saitora.
- Rappelle-toi qui t'a fait nommer Mizukage, maîtresse Nirui, ou devrais-je plutôt dire, celle qui a assassiné la Godaime Mizukage, Mei Terumi ?


Un froid était jeté dans le grand hall de la prison. Ino balbutiait quelques mots, tandis que Shikamaru et Chôji cherchaient du regard la jeune femme qui n'avait pas baissé les yeux.
Elle, un assassin ? Une sinistre traîtresse qui avait profité du Massacre de Kiri pour se hisser sur les plus hautes marches du pouvoir ? Impossible... Saitora laissa échapper un petit ricanement. Même si Nirui semblait être imperturbable, il savait qu'au plus profond d'elle-même, elle était complètement déstabilisée. Et le pire dans tous ça, c'était que Saitora avait les moyens de prouver ce qu'il avançait. Toute la confiance des soldats de l'Eau serait alors ébranlée, et se retournerait contre elle, et de ce fait, l'armée entière se rallierait à l'Arame... Il fallait réagir.


- C'est vrai. J'ai fait des actes affreux par le passé, confessa-t-elle. Mais dois-je te rappeler que tu étais aussi très impliqué sur ce coup ?
- A l'inverse de toi, je ne récolterai aucune foudre de tes précieux généraux. Et puis, tu n'as pris aucune précaution. Tu ne peux rien prouver, à l'inverse de moi.
- Espèce de...
- Brillant machiavélique ? Je sais, on me le dit souvent. Comme tu peux le constater, j'ai encore le contrat que tu as signé de ta main. Ici. Dans ma poche. Mais si tu ne veux pas que tout ça ne te retombe à la figure, je peux t'offrir une alternative qui nous conviendra à tous les deux.
- Trêve de bavardage. Jamais elle ne négociera avec une personne comme vous ! S'empressa de répondre Shikamaru, essayant de se convaincre lui-même par la même occasion.


Car la situation devenait de plus en plus tendue. Saitora ornait ce sourire triomphal qui ne présageait rien de bon, tandis que l'Onohama semblait devenir de plus en plus instable. Elle était sous le joug de l'Arame. Tout ce qu'elle avait bâti ne reposait que sur un tas de cendre, et Saitora commençait à souffler doucement dessus.


- Je savais qu'un jour ou l'autre, tout ça me retomberait dessus... Se résigna la belle de Kiri, abandonnant toute combativité.
- Vous n'allez pas trahir la Coalition ? Cria Chôji.
- Vous avez une dette envers le Pays du Feu ! Vous n'allez pas fuir encore une fois ! Ajouta Shikamaru qui doutait de plus en plus de la fiabilité de la Mizukage.
- Nirui-sama... Soupira Ino qui était restée très discrète.
- L'Homme est faible, la vie est fade... Faudrait que je remercie Hitsuma. Sa philosophie, bien que pessimiste, est visiblement la bonne. Exulta Saitora en caressant son reptile fétiche. Le plus drôle dans l'histoire, c'est que même Naruto n'est pas au courant de cet assassinat. Imagine comment il serait déçu de toi. Et maintenant qu'il est retombé dans les bras de sa douce Hyuuga, tu ne lui es d'aucune utilité. Au final, tu auras tout perdu. Ton poste, ton amour, ton prestige... et ta vie si tu ne me rejoins pas. Personne ne se souviendra de ton nom et on crachera sur ta tombe, si tu as la chance d'en avoir une.
- Arrêtez ! Ordonna Chôji en se décuplant.


Le géant arma son poing avant de l'envoyer vers Saitora. Ce dernier se replia en sautant en dernier moment. Un énorme nuage de poussière s'éleva du point d'impact, venant réduire considérablement la visibilité. Chôji reprit sa taille normale, tandis que Shikamaru se dressait devant Nirui, la secouant par les épaules afin de capter son attention.


- Ecoutez-moi bien. Je me contrefous de votre passé peu glorieux, mais il y a une chose que j'exige de vous, c'est de tenir votre parole au moins une fois dans votre vie. Que vous ayez assassiné un Kage, un villageois ou votre grand-mère, je n'en ai rien à carrer. En revanche, si vous nous piégez comme des rats et que je ne revois plus le sourire de mon fils, je peux vous assurer que je vous attendrai en Enfer.
- Voici ce que je te propose, Nirui, commença Saitora en s'époussetant. Rallie-toi à moi. Et je te promets de détruire ce document sous tes yeux, et je t'accorderai même le privilège de rester la Mizukage aux yeux des civils.








Littoral de la Zone Douze - Au même moment

On avait formé une haie d'honneur face à cet homme imposant, à l'énorme ceinture rayonnante qui venait contraster avec sa peau mat caractéristique. Des soldats levèrent des poings comme pour le saluer et exprimer leur joie. D'autres inclinèrent légèrement la tête en avant pour montrer leur respect. Derrière le géant, un homme écrivait sur un petit livre, ses lèvres bougeant au rythme de son flow.

La Coalition avait établi son quartier général sur un ancien fort qui bordait l'océan. Solidement taillé dans une falaise, c'était l'endroit idéal pour préparer la plus grande bataille que ce monde aurait connu. Au loin, la ville de Kiri se dressait devant eux et on pouvait distinguer l'énorme masse noire de soldat qui dégueulait des immenses portes. La défaite n'était que la seule option, mais l'objectif n'était pas la victoire. Non. L'objectif était de tenir suffisamment longtemps pour permettre aux autres d'atteindre Saitora et de l'éliminer. C'était du un contre cinquante.

L'homme escalada les marches qui menaient à une espèce de belvédère. Gaara l'attendait, scrutant l'horizon, les bras croisés. Après s'être retourné, le rouquin le salua avant de rentrer dans le donjon du fort. Il était temps de parler...


- Alors ? A ce qu'il parait, vous vous êtes fait enrôlés de force dans cette guerre, commença Gaara en s'asseyant.
- Saitora nous a tendu un piège. En m'enfermant dans cette foutue prison, mon armée était sous ses ordres. Désolé pour la mauvaise surprise.
- Mieux vaut tard que jamais. Combien comptez-vous de soldat ?
- A peu près cinq mille.
- Plus les mille de l'Eau et nos trois mille, on pourra peut-être s'en tirer avec un médiocre temps de quinze minutes...
- Ils sont aussi nombreux que ça ?
- C'est simple. D'après nos premières estimations, nous avons une chance sur cent de remporter cette bataille par le nombre, expliqua Gaara.
- Mais l'objectif est de tenir le plus longtemps possible afin que Maîtresse Nirui puisse battre ce Saitora ! Ajouta Chui-Pen qui était arrivé entre temps.
- Je vois. Une diversion.
- Parfaitement. De plus, vous avez emmené avec vous l'Hachibi. Je pense qu'on en aura grandement besoin !


Bee ne répondit rien et acquiesça en silence. Le moment était venu de préparer les mouvements de troupes. Grâce à l'appui de la forteresse, ils avaient toujours la possibilité de se replier. Et Dieu savait qu'ils en auraient besoin...








Plaine de Konoha - Devant la Porte de l’Horreur

Une gigantesque fissure s’était formée, sillonnant la terre humide. La profondeur de cet abysse était tellement énorme qu’on n’en voyait pas le fond. Naruto était resté immobile, incapable de bouger. Hinata était tombée et il n’avait rien pu faire... A vrai dire, elle n'était pas tombée, mais plutôt, aspirée vers le fond. Hitsuma se releva, le visage satisfait.


- … Et de une... aussi... Fit le vieillard.


Le blond allait se précipiter à l’intérieur mais Hitsuma lui conseilla de ne pas bouger, au risque d’aggraver encore plus la situation.


- Elle n’est pas morte. Elle est juste coincée au fond à cause de la forte gravité.
- Espèce de...
- Je déteste quand quelqu’un de si faible vient perturber un combat singulier intéressant. Alors je te conseille vivement de la laisser au fond... Ajouta Hitsuma en dé-joignant ses mains.
- Pourquoi cette technique n’attire qu’elle, et pas moi ? Demanda Naruto.
- Lorsqu’elle m’a attaqué, j’ai... comment t’expliquer... scanné son chakra. Et quand j’ai effectué l’Aimant des Abysses, j’ai bien déterminé sa cible, c’est pour ça que tu ne ressens pas l’attraction terrifiante de mon attaque, par contre, elle... A vrai dire, elle est collée au sol. Elle ne peut même pas se relever... Elle va rester comme ça jusqu’à la fin de ce combat, et sa vie ne dépend que de toi, Uzumaki Naruto !...
- Tout ça pour ton putain d’égo ?
- Je ne me suis battu que trois fois dans ma longue vie. Et ces trois fois étaient toutes contre des adversaires redoutables, qui en valaient la peine. Tu es le quatrième, bravo ! Et pour l’instant je fais un sans-faute...
- Comment ça ?
- Les trois autres avant toi étaient tous des Uzumaki, répondit Hitsuma en esquissant un sourire.


Naruto fut choqué. Alors voilà la raison de la disparition de son clan. Les Uzumaki, cette étrange famille douée au Fuinjutsu natif de l’île des Tourbillons et qui, du jour au lendemain, s’était éteinte. Le blond déglutit avec difficulté.


- Pourquoi ?... Si tu détestes autant les Uzumaki, pourquoi avoir sauvé et protégé ma mère ?


Hitsuma ne répondit pas. Les yeux bleus de Naruto le persécutaient. Il ferma les yeux, craignant cet instant depuis toujours.


- HITSUMA !! Répéta Naruto qui attendait sa réponse.
- Je hais les Uzumaki pour ce qu’ils sont devenus. Des égoïstes, des arrogants... Ils sont responsables de la destruction d’Uzu no Kuni et maintenant, les Arame en paient les conséquences. Mais je ne suis pas aveuglé par cette vengeance, pas au point de sacrifier les personnes qui m’étaient chères. Ta mère... était une de ces personnes. Quand elle fut désignée comme le successeur de Mito pour contenir le Kyuubi, je m'y suis fermement opposé. Kushina, au début, avait peur. Elle ne voulait pas non plus devenir l’hôte du Démon Renard, parce que les Jinchuriki ne peuvent être heureux. Elle voulait avoir une vie normale, elle voulait rire, jouer, tomber amoureuse, se marier... vivre. Mais Mito avait réussi à la faire changer d’avis, prétextant que les hôtes de démons à queues pouvaient eux aussi toucher à ce bonheur. Tu es le mieux placé pour savoir et c’est pour ça que je te le demande. Si on t’avait proposé de refaire ta vie sans Kyuubi, aurais-tu accepté ?


Naruto resta silencieux, écoutant les dires de ce lointain cousin.


- ... Je vois, par ton refus de répondre, que la réponse n’est pas si évidente que ça, et tu as bien raison. Si tu n’avais pas eu le démon renard en toi, l’Akatsuki t’aurait foutu la paix. Tu aurais pu voir grandir ta fille et te marier, mais au lieu de ça, tu as eu une enfance misérable, tu es toujours sujet à des coups foireux et tu as dû abandonner ta famille pour les protéger. C’est honorable, mais est-ce que ça en vaut la peine ? On te traitait comme un héros après ton combat contre Pein, mais la reconnaissance des villageois ne soigne pas des années de haine et de mépris. Tu essaies de rendre le monde meilleur, mais les Hommes sont tous des hypocrites assoiffés de pouvoir. Je l’ai bien remarqué à présent...
- Pourquoi alors servir Saitora ? ... Hitsuma.
- C’est à cause de moi qu’il éprouve ce désir de vengeance. Au départ, je voulais qu’il m’aide à détruire les Uzumaki, en échange, je l’aidais à retrouver les cinq épées des éléments. Mais je n’avais pas prévu que Kushina aurait mis au monde un enfant. Je pensais qu’elle aurait vécu seule mais j’ai eu bien tort. Elle avait réussi à faire ce que personne d’autre n’avait réussi, excepté Mito, et tu as presque réussi l’exploit de réitérer l’histoire... Mais le mal est fait, et je suis obligé de tenir parole. Je dois soutenir Saitora...


Naruto se projeta contre lui à la vitesse de la lumière. Hitsuma tomba à la renverse, il ne s’était même pas défendu. Le jeune Uzumaki, à califourchon sur lui, le retenait par le col de sa veste.


- Arrête tes conneries ! Ne me dis pas ce genre de chose sans vouloir changer ! Pourquoi m’avoir dit tout ça sinon ? Pourquoi tu me fais un putain de monologue si c’est pour continuer sur cette lancée pathétique ? Qui est Saitora pour toi ? Et comment oses-tu parler de ma mère devant moi alors que tu as méprisé les Uzumaki ? Hein ?!
- Un homme ne change pas avec des paroles mais avec des actes. Et je sais très bien ce que j’ai fait et que je ne peux pas revenir en arrière.
- C’est quoi cette philosophie dépressive ?!! Hitsuma !! On peut changer le destin !! Ma mère a réussi à trouver l’amour ! Elle a réussi à changer le destin des Jinchuriki !! Pourquoi tu ne peux pas accepter ça ?
- Kushina est morte !... A cause de Kyuubi !... Cria le vieil Uzumaki.


Naruto s’arrêta net. Hitsuma avait laissé échapper une larme, lui que ne montrait jamais ses sentiments. Le blond tomba sur les fesses, apeuré, mais il fallait en être sûr...


- Que... Que représente...
- Naruto, arrête ! Supplia Hitsuma.
- Qui… es-tu ?!? Que… représente ma mère... pour toi ??












Quelque part dans le Palais des Uzumaki - Quarante-quatre ans auparavant

Un homme courait à travers les longs couloirs de l'énorme bâtiment. Serrant les poings, il ne pouvait contenir sa colère. On avait magouillé derrière son dos. Pire, il savait maintenant pourquoi il s'était fait évincer du Haut Conseil. Alors que la guerre éclatait aux portes d'Uzushio, le jeune homme n'avait que faire de défendre la cité. Plus maintenant en tous cas. Arrivé près d'une grande porte, deux gardes surveillaient l'entrée. Leurs cheveux, d'un roux imposant, étaient la preuve que Mito se trouvait dans cette salle. L'homme s'arrêta devant eux, le visage crispé.


- Laissez-moi passer ! Vous n'avez rien d'autre à faire que protéger la chambre d'une vieillarde sénile aux portes de la mort ? Demanda-t-il, visiblement assez remonté.
- Hitsuma. Nous sommes désolés, mais maîtresse Mito n'accepte aucune visite !
- C'est vrai ? Quel dommage. Hiton - Youkou ! Technique de Lumière - Clarté du Soleil !


Les deux gardes tombèrent sous l'attaque furtive d'Hitsuma, aveuglés et comateux sur le tapis. L'Uzumaki enjamba les corps inertes des gardes, attrapant la poignée en or massif avant de la tourner. La salle était plongée dans l'obscurité. Seules quelques bougies venaient donner un peu de lumière. L'immense lit en bois soutenait la matriarche apparemment épuisée. Sa peau ridée était la conséquence de sa réddition. On lui avait enlevé le Kyuubi et de ce fait, sa vie lui échappait comme l'eau au creux d'une main. La vieille Uzumaki, sentant la présence d'Hitsuma, peina à relever ses paupières. Un effort surhumain pour elle. Ils restèrent un instant silencieux, se regardant, l'un enivré par sa rage, l'autre, par son indifférence. Ce fut Hitsuma qui engagea les hostilités, lui qui ne supportait plus ce silence.


- Qu'est-ce qui vous a pris ?
- Elle a pris sa décision par elle-même. Je ne lui ai pas forcé la main...
- Evidemment que vous l'avez forcée ! Cria Hitsuma. Elle n'a que douze ans ! Vous croyez qu'à cet âge là, on a l’intelligence de prendre une décision comme celle-là ?
- Tu m'ennuies, Hitsuma, répondit Mito d'un ton las.


Ces mots résonnèrent comme un choc pour le jeune Uzumaki. C'était terminé. Mito referma les yeux en poussant un dernier soupir. Elle était enfin partie. A croire qu'elle avait attendu la venue d'Hitsuma avant de s'éteindre. Ce dernier, bien que remonté contre elle, accorda une minute de silence, sous les bruits lointains des explosions et autres sons de guerre. Puis, il rebroussa chemin, fermant la porte derrière lui, scellant ainsi le tombeau de la plus grande Kunoichi que ce monde n'ait jamais porté.


Il sortit du Palais, marchant d'un pas assuré vers sa demeure, une ravissante villa sur les collines, surplombant la cité. Il vit des divisions de soldats, conduites par des Arame, qui se dirigeaient vers les plaines où avait lieu les combats. Au moins, certains se bougeaient pour sauver les fesses de l'Île des Tourbillons. Ce n'était pas le cas des Uzumaki qui préféraient passer leur temps dans des grandes salles de réunion, établissant des stratégies futiles pendant que la moitié de la population se faisait décimer.


Pour Hitsuma, hors de question de risquer sa vie. La vie de Kushina était sa priorité absolue, et il fallait la faire sortir d'ici. Il savait que le Pays des Tourbillons allaient bientôt sombrer, malgré la bonne volonté du clan opposé. Arrivé chez lui, il emprunta les longs escaliers avant d'accéder aux chambres. Fils d'un grand général, Hitsuma avait hérité de ses biens. Il était devenu un fin stratège et de ce fait, il eut un siège au Haut Conseil, avant de se faire jeter comme un vulgaire torchon. Il s'était fermement opposé à la transplantation du Kyuubi dans le corps de Kushina. Mais malgré ça, le mal était fait.


Dans la grande chambre, Kushina regardait loin devant elle, scrutant l'épaisse fumée qui s'élevait dans les airs. Elle ne remarqua pas la présence d'Hitsuma qui était entré sans frapper. Serrant son doudou contre sa poitrine, elle baissa les yeux. Ce pays qui l'avait vue grandir allait bientôt s'effondrer, emportant avec lui une bonne partie de la population qui fuyait, tant bien que mal, vers le seul port de la cité. Hitsuma posa sa main sur son épaule, comme pour la réconforter. La petite rousse se retourna avant de se presser contre lui.


- Tu es en colère contre moi ? Hitsu' ? Demanda la jeune fille.
- Non... Comment le pourrais-je ? Répondit ce dernier en caressant la chevelure de la belle qui la faisait ressembler à une tomate.
- Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?
- Je t'emmène à Konoha. Il faut te mettre en sécurité.


Kushina acquiesça. Elle se dégagea d'Hitsuma avant de prendre un sac-à-dos déjà préparé. Elle coinça son doudou dans la poche arrière avant de mettre le sac sur son dos.


- Allons-y ! Grand-frère !



...


Grand-frère...
Grand-frère...
Grand-frère...
Grand-frère...
Grand-frère...


...








Dans les Plaines près de Kiri - Deux heures trente-cinq


POV Hinaru

J'ai du mal à respirer. J'ai l'impression qu'une enclume est posée contre mon torse et qu'elle s'alourdit de seconde en seconde. Ce pouvoir. Je ne l'avais jamais remarqué. Je ne sais même pas comment je l'ai activé. Peut-être parce qu'un homme s'est fait tuer devant mes yeux. En parlant de ça, je ne vois plus rien. J'ai l'impression que je pleure, mais ce sont des larmes de sang... Il faut que je me relève.


Peine perdue. Je n'arrive même pas à bouger mon petit doigt. J'halète comme un chien. Oncle Kiba serait fier de moi, d'ailleurs, je me demande pourquoi il n'est pas ici. En tous cas, j'espère que les autres vont bien. Je sens un vent léger chatouiller mes cheveux qui traînent dans la boue. Je dois être pitoyable à regarder. Qu'est-ce que ?...


Des bruits de pas ? Ils se rapprochent. Putain, j'espère que c'est Kykio, qui viendrait tel un chevalier au secours de sa belle !!... Qu'est-ce que je raconte, faut que j'arrête de me faire des films... Examinons la situation. Des personnes se rapprochent, je ne peux pas bouger et je suis aveugle...


Et bien. Je suis pas dans la merde... Et pour combler le tout, ces marais dégagent une puanteur à faire réveiller les morts...


Ça y est, ils se sont arrêtés. Je pense qu'ils sont en train de me regarder. Je sens la présence de quatre personnes, mais aucune idée s'ils sont avec moi... ou pas... J'essaie tant bien que mal à y voir quelque chose, mais même en me concentrant, je ne vois que des nuances de flou. Mes yeux ont pris un sérieux coup, je suppose que c'est le prix à payer... L'inverse m'aurait étonné...


Et un bruit métallique. Je suis à peu près sûre qu'ils ne sont pas de mon côté. Dommage. Je ferme les yeux, si je peux dire, attendant mon sort. Au moins, j'aurais réussi à mettre en déroute un grand criminel de rang S...




...

Je m'appelle Hatake Kykio ! Et tu pourras toujours compter sur moi !... Je t'en fais la promesse !

...




- Katon - Shouheki : Technique de la Barrière de Feu !






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