Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

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Deux heures du matin venait de sonner dans la seule église de Kiri. Le son des cloches macabres raisonnait dans ce silence de mort. Cette nuit du neuf octobre serait à marquer dans l'histoire de l'enfer du monde des hommes. Dans la zone douze, Gaara et Teriuuka avait rejoint le point de rassemblement. Lee ainsi que Chui-Pen, Temari et Kankuro s'étaient repliés du champ de bataille avec leur armée respective pour élaborer un plan. Puis, ce fut au tour de Baki, suivi d'Hishirami et du reste des hommes de la Coalition qui arrivaient par le sud-est. On atteignait les mille soldats, encore trop peu pour contrer l'armée de Kimare. Le doute et la peur commençaient à s'installer dans les rangs alliés. On ne voulait plus se battre, parce que la cause était perdue. Même avec l'arrivée de renfort, les survivants de la zone douze étaient encore traumatisés par ce qui se venait de passer... Des colonnes d'armée qui dégueulaient de la ville, ainsi que la Marine de Kiri qui bombardait les positions de la Coalition. Un enfer épouvantable digne des plus grandes batailles du Tartare... Gaara convoqua les généraux présents à l'intérieur d’une tente aménagée pour l'occasion. Tous avaient le regard perdu dans la défaite, on ne voyait pas comment ils pouvaient gagner à présent.

Certes, la Bataille de la Porte de l'Horreur fut une victoire, mais à quel prix ? Neuf soldats sur dix avaient réussi l'exploit de s'en sortir, sans compter ceux qui étaient blessés. Le général Okaido ainsi que le commandant Sosuko avaient laissé leur vie, et même le Kazekage en personne avait eu du mal face à un membre de l'organisation de la Voix Jaune. Il fallait remonter le moral des troupes, tout en sachant que la défaite n'était que leur seul chemin... Un pari quasi-impossible, surtout quand l'ennemi était prêt à lancer le coup de grâce.


- Merci à tous d'être venu, fit Gaara en s'asseyant sur une chaise.
- Nous devons sortir de cet enfer !! Gaara ! Nous sommes trop peu nombreux !
- Baki a raison ! Je veux bien oeuvrer pour la paix ! Mais de là à aller au suicide, je dis non ! Confia Temari en posant son énorme éventail.
- Où sont Sosuko et Okaido ? Demanda Chui-Pen.
- ... Ils sont morts...


Ça avait jeté un froid autour de la table. Gaara n'était pas du genre à annoncer des nouvelles tragiques en prenant des gants... Sosuko et Okaido avaient été choisi pour la bataille de la Porte de l'Horreur car ils étaient les plus expérimentés à l'exception des deux Kage. Et entendre dire qu'ils avaient échoué, ça ne présageait rien de bon sur la force de l'ennemi.


- ... Je demanderai donc une minute de silence après cette réunion en la mémoire de ces deux hommes...
- Et moi je demande un repli immédiat !!
- Non !
- Gaara ! Ouvre les yeux ! On va à la boucherie. Les armées de Saitora se regroupent à l'intérieur de Kiri et sont prêts à nous foncer dessus ! Nous ne tiendrons pas !
- Qui t'a dit ça ?
- Des éclaireurs qui ont réussi à communiquer avec nous... avant de se faire sauvagement tuer ... Siffla Kankuro entre ses dents serrés.
- De plus, et si c'est vrai, l'armée du Pays de la Foudre ne s'est pas encore manifestée... S'ils viennent donner un coup de main à Kimare...
- Le Raikage ne ferait jamais une chose pareille !...
- Je l'espère... Dit Baki en se massant le front.
- Et vous, l'Eau ? Qu'en pensez-vous ? Demanda Gaara en direction d'Hishirami et Chui-Pen, seuls représentants de leur pays.
- Bien que mon amour pour ce pays me remplit de courage... Je pense que nous devrions nous replier vers le Pays du Feu, confessa Chui-Pen après quelques secondes de réflexion.
- Où est Nirui-sama ? Et Naruto-kun ? Demanda Hishirami qui commençait à paniquer.
- Et bien, c'est là où se situe le problème, mes amis. Répondit Gaara en se levant, les mains jointes derrière son dos.


Le rouquin alla se poster près d'une carte de la ville de l'Eau, plongeant son regard sur le palais. Tous le regardèrent avec attention.


- Naruto Uzumaki est en train de se battre contre deux membres de Kimare, tandis que Nirui Onohama est à la tête d'une escouade de l'Alpha Konoha pour s'infiltrer dans la cité.
- Comment ? Mais c'est de la folie...
- C'est pour cela que nous devons attirer l'ennemi hors de la ville. Nous devons vider ses terres ! Nous ne gagnerons pas sur le nombre, c'est évident, je dirais même que nous sommes destinés à perdre cette bataille, mais la victoire ne se fera pas sur le nombre de cadavre qui s'entassera sur les plaines de Mizu ! Non... La victoire viendra quand Saitora sera vaincu ! Et pour que Saitora soit vaincu, nous devons tout faire pour faciliter le voyage à Nirui et son escouade !
- Une diversion ?... Souffla Temari en regagnant un peu d'espoir.
- Encore faut-il que Nirui arrive à battre Saitora !
- Nous avons des alliés, nous ne sommes pas seuls ! L'Alpha Konoha est en train de prendre la relève ! Désolé Lee-san, que vous ne soyez pas de la partie.
- Pas de problème ! Répondit le Fauve de Jade qui était resté dans l'ombre jusqu'à présent. Je suis plus utile face à beaucoup d'ennemi qu'en soutien.
- Avec qui Nirui est-elle partie ? Demanda Chui-Pen.
- Elle est épaulée d'Hinata Hyuuga, Ino Yamanaka, Shikamaru Nara et Choji Akimichi aux dernières nouvelles.
- C'est une belle équipe de choc, je dois l'avouer... S'exclama Baki en posant ses coudes sur la table pour réfléchir.
- De plus, et d'après le rapport, nous avons aussi des alliés à l'intérieur de la ville, du nom d'Arame Kazumo, Arame Iko et une certaine Haruno Kaora.
- Haruno ? Demanda Lee surpris.
- Des Arame ? Dans notre camp ?... Un peu de sérieux, ils peuvent jouer agent double !
- Je doute. Celui qui se prénomme Iko a sauvé la vie à Hinata et Ino, toujours d'après le rapport. Continua Gaara.
- Donc c'est décidé ? Nous partons à l'abattoir ? Demanda Hishirami.
- Non... Nous partons vers la victoire... Nous partons pour la Paix !


Le conseil se tut après les paroles du Kazekage. Ces yeux noirs de khôl libéraient une étrange sensation d'espoir. Le vent s'engouffra dans la tente, faisant valser le tissu et les cordes dans une danse apocalyptique. Soudain, on entendit des cris de joie provenant de dehors et un soldat prit même la peine de rentrer.


- Kazekage-sama !!!
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Gaara.
- C'est à peine croyable !! Ils... Nous... Ils se sont ralliés à nous !!





A quelques kilomètres de là, Hinaru fixait son ennemi d'un regard déterminé. Elle l'avait vu tuer Sai de ses propres yeux et elle s'en voulait terriblement de ne pas être intervenue à temps. Ses poings étaient tellement serrés que ses ongles lacéraient ses paumes, laissant des gouttes de sang s'écraser contre la terre. Il était mort pour elle. Il était mort pour qu'elle puisse vivre. La Hyuuga se retenait de ne pas montrer sa tristesse. Elle voulait en finir, une bonne fois pour toute. Elle savait comment procédait Terui, sa technique de régénération instantanée qui avait une faille considérable n'était plus un secret pour la petite blonde. Et puis, c'était un peu comme une revanche entre les deux. Mais Hinaru ne se voilait pas la face. Elle était seule maintenant. Il n'y avait pas Naruto pour l'épauler. Le premier combat singulier de sa vie allait se dérouler dans cette région sinistrée. Et son premier adversaire de taille n'était pas un vulgaire shinobi de pacotille, mais un puissant psychopathe qui maniait son arme à la perfection. Ça changeait du pauvre mercenaire faiblard de Hiyorokobi...

La petite aux cheveux d'or s'accroupit, prenant une poignée de terre dans sa main gauche qu'elle laissa s'écouler entre ses mains. Puis elle releva son visage, croisant le regard de Terui, Ureegan activé.


- Tiens, tiens... Tu ne sembles pas être affectée par le pouvoir de notre Dojutsu. C'est très intéressant...
- Terui !... Quand tout le sable contenu dans ma main aura fini de s'écouler, je te botterai le cul tellement fort que tu regretteras d'être revenu à la vie !
- Tu as déjà beaucoup plus de charisme que l'autre imbécile incroyablement faible... Répondit Terui en souriant.
- Il parait que tu me veux... Je suis là, enfoiré !... T'as intérêt à ne pas me sous-estimer, tu risquerais d'être surpris !...
- Tu as à peine douze ans, et tu te proclames déjà comme un adversaire redoutable ? Ne sois pas idiote ! Pour moi, tu n'es qu'une misérable ratée !


Les derniers mots de Terui sonnèrent comme un coup de couteau pour la blonde. Ce mot, elle l'avait tant maudit... Une ratée... Hinaru était une ratée... Elle ne pouvait s'empêcher de se remémorer toutes ces fois où elle fut insultée de la sorte...



"Ahahahah ! Hé !... Vous autres ! Regardez ! Hinaru a encore échoué en multiclonage !!"
"Ah ! La honte quoi ! Quelle nulle celle-là..."
"Toi ?! Le prochain Hokage ?... T'es même pas capable de réussir correctement ton enchainement de Taijutsu..."
"Je veux devenir plus forte que vous !! Un jour, je serais la plus forte shinobi du village caché de la Feuille ! Vous allez voir !..."

"Hinaru la nullarde ! Même pas capable d'activer son Byakugan alors qu'elle a presque dix ans !... La grosse nulle !!"
"Hey ! Hinaru... Tu sais faire la vaisselle quand même ?! Hahahaha...."

"J'en ai marre de toujours être la dernière à être choisie dans une équipe !! Moi aussi je peux lancer des kunai droits !!"

"Y'a du progrès, tu sais tenir un shuriken au moins... Hey, Mutsumi ! Tu ne devineras jamais... Hinaru s'est coupée en lançant comme une merde son shuriken !!"
"Hyuuga Hinaru... Tu viendras me voir après la classe. Ta note en balistique est des plus déplorables..."
"Même ton grand-père te déteste, tellement tu es minable en ninjutsu !!... Hahahaha..."

"Je serais aussi forte que ma maman !... Je serais celle qui vous détrônera tous, un par un !"

"Hinaru !... Tu es et resteras une ratée..."



La petite blonde continua à laisser s'échapper le sable entre ses doigts, mais de petites gouttes tombèrent sur le sol. Elle ne pouvait plus retenir sa tristesse. C'était vrai, elle était considérée comme une minable depuis toujours. On avait même dit que sa propre mère ne voulait pas d'elle au départ et que c'était pour ça qu'elle n'avait pas de père, parce qu'il la considérait comme indigne de lui. Pendant toute son enfance à faire la pitre dans les rues et malgré l'amour de sa mère, Hinaru n'était pas heureuse au fond d'elle. Elle avait plusieurs fois songé à mettre un terme à sa vie, car plus personne ne lui accordait d'importance. Elle entendait quelques fois sa mère pleurer dans sa chambre et elle croyait naïvement que c'était à cause d'elle. Parce qu'elle n'était qu'une ratée...


Terui la regarda. Elle se forçait de retenir ses larmes, laissant échapper de petits hoquets. Il savoura ce moment, son ennemi était déstabilisé. Hinaru était effondrée... Il ramassa son Tama planté dans le sol avant de continuer.


- Ne pleure pas, va. Je vais raccourcir ta vie... Tu n'auras plus à endurer toutes ces moqueries... Parce qu'au final, as-tu réussi à te faire de véritables amis ? Ton père t'a abandonnée, ta mère ne voulait pas de toi. Tu es la cause même de cette guerre ! Et pour combler le tout, cette histoire de Byakugan ultime n'existe même pas ! Tu n'es rien, tu n'es qu'une simple kunoichi faible et stupide, destinée à vivre dans la décadence et l'oubli ! Ta seule échappatoire pour devenir quelqu'un de puissant s'est envolée dès que tu t'es présentée à moi ! Parce que tu vas mourir, Uzumaki Hyuuga Hinaru !...


Il fonça vers elle.



"... As-tu réussi à te faire de véritables amis ?..."

" Ton père t'a abandonnée ! "

"... destinée à vivre dans la décadence et l'oubli..."

"Parce que tu vas mourir..."







Cinq ans auparavant - Konohagakure no Sato

Hinaru courait à travers la rue principale, un masque d'ANBU sur la tête. Derrière elle, un homme la pourchassait, beuglant comme un animal pour qu'elle lui redonne son objet impayé. Mais la Hyuuga n'en avait que faire de ses revendications. Elle tourna dans une petite ruelle, mais une barrière lui bloquait le passage. Elle voulut sauter par-dessus, mais son incompétence à utiliser son chakra la mena à l'échec. Elle se retourna et vit le commerçant s'approchant dangereusement, prenant un bout de bois robuste dans sa main.


- Redonne-moi ça ! Saleté !...
- Je... Je voulais le payer, mais j'ai oublié mon argent chez moi...
- Ne te fous pas de moi ! Tu crois que c'est parce que tu es la fille héritière du clan Hyuuga que tout t'est permis ?...
- Ne... Ne me faites pas de mal !... Supplia Hinaru en serrant son masque représentant un renard.


Le commerçant tapa de son bout de bois, sur la main de la Hyuuga. Celle-ci laissa tomber le masque, hurlant de douleur. L'homme ramassa le masque mais voyant qu'il avait été écorché, il le jeta violemment contre la petite Hyuuga en pleurs.


- C'est malin ! Il est cassé maintenant !... Va falloir que je te ramène chez tes parents ! Petite insolente !
- N... N... Non... Pas ma mère...
- Ta mère ? Non, je veux parler avec une figure stricte et autoritaire ! Il est où ton père ? Hein ?... Encore un alcoolique, je suppose, vu ce qu'il a engendré, ça ne m'étonnerait même pas !
- Je... je n'ai pas de...
- Assez !


Le commerçant prit la petite par le lob de l'oreille, celle-ci criait de douleur mais le commerçant, hors de lui, n'avait que faire des supplices de cette voleuse... Alors qu'il s'apprêtait à sortir de la ruelle, une silhouette se dressa devant lui.


- Qu'est-ce tu veux toi !?... Dégage, gamin ! J'ai à faire !...
-Vous avez intérêt à la laisser tranquille !
- C'est ton complice ? Demanda l'homme à la Hyuuga qui ne répondit rien.
- Je répète. Lâchez-la !... Où vous serez convoqué chez l'Hokage demain matin !...


L'homme s'arrêta net. Il lâcha Hinaru qui se tenait l'oreille et partit, à contrecœur, laissant son masque. Hinaru, rouge de honte, cacha ses yeux mouillés de larmes. Elle n'aimait pas que quelqu'un la voit dans un état aussi lamentable... La silhouette se rapprocha d'elle, lui tendant la main.


- Arrête de pleurer !... C'est fini maintenant !


La parole douce et enfantine de ce garçon la réconforta. Elle leva ses yeux mouillés, il avait les cheveux d'un gris pétant qui formaient une coiffure assez bordélique. Ses yeux noir ébène reflétaient la confiance et la protection et son visage sérieux pour un enfant du même âge qu'Hinaru inspirait la confiance. La Hyuuga attrapa sa main et se releva tout en fixant le garçon qui l'avait sauvée d'une énième humiliation.


- Je... Merci... Mais... Pourquoi tu as fait ça... ?
- Parce que j'ai promis quelque chose à mon père.


La Hyuuga ne comprenait pas. Le garçon lui sourit de toutes ses dents, se frottant l'arrière de la tête. Hinaru semblait être complétement apaisée en sa présence. Elle lui sourit en retour.


- Je m'appelle Hatake Kykio ! Et tu pourras toujours compter sur moi !... Je t'en fais la promesse !






"Un ami... J'ai un ami loyal..."






- Ninpo ! Kamitama : technique de la Faucille Divine !


Terui arma son attaque, laissant son chakra imbiber la lame de son arme d'un vert aveuglant. Hinaru n'avait pas bougé, toujours le regard fixé vers le sol. Le dernier grain de sable heurta la terre et la Hyuuga releva la tête, voyant Terui prêt à la décapiter. Son sourire sadique voulait tout dire. C'était trop tard pour se replier. Alors qu'il croyait qu'elle vivait ses dernières secondes, elle activa son Byakugan, le visage orné de colère. Son sourire Uzumakien avait disparu au profit d'une grimace haineuse.


- Je ne suis pas... UNE RATÉE !!


Hinaru, à la surprise totale de Terui, bloqua le Tama à l'aide d'un simple kunai. Le choc était tellement puissant qu'un énorme nuage de sable envahissait la zone. Terui avait perdu sa confiance. Une gamine de douze ans avait réussi à le contrer. Les deux armes se livraient un duel, mais pas une ne prenait l'avantage. Terui forçait comme un malade, mais rien ne semblait marcher. Hinaru tenait son seul kunai d'une main ferme et forte et sa colère avait réveillé une puissance insoupçonnée. Voyant qu'il n'arrivait à rien, la Faucille se replia, arrêtant de sourire bêtement.


- Je ne m'attendais pas à ça...


Le spectacle était éblouissant. Un chakra rouge comme le feu commença à englober la petite Hyuuga. Ses moustaches se foncèrent et ses yeux blancs s'imprégnèrent d'un léger voile rosé. Ses cheveux blonds nageaient dans la substance rouge et se coloraient petit à petit. Hinaru laissa tomber son kunai à terre, ce dernier était en train de fondre tellement la température était grande près d'elle. Elle ne parlait pas mais continuait à fixer Terui d'un regard malsain. Soudain, elle disparut dans un coup de vent pour réapparaître derrière son ennemi, armant son coup de pied. Terui n'eut pas le temps de voir l'attaque et la Hyuuga le frappa violemment d'une balayette en plein dans la tête. Le dénommé Keitaro fit tonneau sur tonneau avant de plonger dans un point d'eau.

Il réapparut en crachant les litres d'eau qu'il avait avalés, se malaxant le point d'impact de l'attaque. Mais encore une fois, Hinaru ne semblait pas du genre à attendre qu'il reprenne ses esprits. Elle n'était qu'à quelques centimètres de lui, son Rasenbyakugan rougit par ce chakra démoniaque dans les mains. Terui, toujours dans l'eau, regarda l'orbe tourbillonnant d'un rouge sang qui tournoyait dans la main droite de son ennemi.


- Impossible...







Deux jours avant la Bataille de la Porte de l'Horreur - Dans une forêt du Pays du Feu.

Cela faisait maintenant deux jours que Naruto et l'équipe cinq avaient quitté la ville de Konoha. On pouvait apercevoir les premières plaines du Pays de l'Eau mais ils avaient décidé de passer la nuit dans une petite clairière. Il était près de trois heures du matin. Kykio et Sasoya dormaient paisiblement, enroulés sous les couvertures. Les nuits étaient particulièrement fraîches en automne. Naruto, lui, s'était pris la décision de surveiller le petit camp. De toute façon, il n'avait pas envie de dormir... Du haut de sa branche, il vit Hinaru en train de lancer des kunais sur un tronc d'arbre. Amusé, il se dirigea vers elle. La petite blonde était exténuée, mais elle ne voulait pas aller dormir avant d'avoir réussi correctement cet exercice.


- Tu n'y arriveras jamais si tes épaules sont trop en avant, conseilla-t-il en voyant qu'elle peinait à y arriver.
- Papa ?!... Fit sa fille, surprise.
- Place ton pied gauche devant le pied droit, écarte légèrement pour avoir une meilleure rotation, puis arme tes kunais de la main droite.
- Comme ça ?...
- C'est un bon début. Maintenant, tu vises l'arbre et tu lâches tes kunais au moment où ton bras passe devant ta tête.


Hinaru acquiesça. Elle se concentra, rabattant sa paupière droite pour mieux viser et lança ses lames qui allèrent se planter dans le tronc. Cinq sur cinq, enfin. Elle sourit et se retourna vers son père qui la félicita.


- Tu vois. Pas bien compliqué !
- Pourquoi on n'a pas appris comme ça à l'académie ? C'est beaucoup plus simple dans cette position !
- C'est parce qu'il faut que tu trouves ton propre nindo. L'académie enseigne les bases, mais après tu peux remanier ses bases pour les améliorer.
- C'est la première fois que j'arrive à planter cinq kunais d'un coup, bien rangés sur la verticale ! Merci papa ! T'as dû être vachement fort quand tu avais mon âge !


Naruto rigola à pleins poumons et Hinaru resta perplexe devant le comportement de son père. A vrai dire, c'était la première fois qu'elle le voyait sans son sérieux maladif. En fin de compte, il lui ressemblait beaucoup. Le blond essuya une petite larme qui perlait au coin de son œil gauche avant de reprendre.


- Moi ?! Un génie à douze ans ?... Pas du tout, j'en étais loin !
- Ah bon ?... Mais...
- J'étais le dernier de ma classe. J'ai raté trois fois l'examen d'admission et à trente balais, je suis toujours un genin.
- Mais !! Comment tu as fait pour devenir aussi fort !
- C'est parce que j'ai toujours cru en moi, même quand je me prenais les pires gamelles devant la classe.


Naruto s'avança vers sa fille, se mettant à sa hauteur. Il glissa sa main dans sa poche intérieure et sortit un petit collier. La chaîne en métal supportait une petite pierre précieuse d'un rouge éclatant. Ce n'était pas un rubis mais ça y ressemblait. Naruto l'attacha sur le cou de sa fille qui se laissa faire. Puis, Hinaru prit entre ses doigts la pierre qui brillait sous la lune.


- ... Et puis, j'ai un petit coup de pouce aussi... Répondit-il en redevant calme et sérieux.
- Un petit coup de pouce ?
- J'abrite en moi le démon renard. Je suis un Jinchuriki, Hinaru. Une partie de ma puissance est uniquement due au fait que j'abrite en moi Kyuubi. A cause de ça, j'ai passé une enfance terrible. Personne ne m'aimait, tout le monde m'évitait. J'étais le démon de Konoha. A l'académie, j'étais toujours seul, et j'ai longtemps pensé à fuir, où d'en terminer une bonne fois pour toute, parce que je n'en pouvais plus... Puis je me suis fait des amis, j'ai rencontré ta mère... Je ne suis pas fier de vous avoir abandonnées et je sais qu'aucune excuse de ma part ne pourra soulager ta rancœur envers moi.
-Non... Je ne suis pas fâchée contre toi... C'est juste que j'aurais tellement aimé grandir avec un papa...


Naruto resta silencieux. Hinaru avait prononcé ces mots avec une pointe de tristesse bien cachée. Il grimaça, mais il ne pouvait rien dire de plus. Mais Hinaru chassa ses mauvaises pensées et sourit de toutes ses dents.


- Mais maintenant, c'est terminé ! Hein !?... On va redevenir une véritable famille !!
- Hinaru...
- Promets-moi qu'on redeviendra une famille ! Répéta-t-elle, suppliante.
- Je... Commença Naruto avant d'être interrompu.


Hinaru s'était jetée dans ses bras, le serrant de toutes ses forces. Naruto, d'abord un peu perdu, finit par l'enlacer et lui murmura dans le creux de l'oreille.


- Je te jure qu'on repartira tous ensembles à Konoha... Mais pour ça, il faut que tu vives, à n'importe quel prix ! Ce collier, Hinaru, n'est pas un bijou comme les autres.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle, sa voix étouffée sous la veste de son père.
-Ce collier nous relie ! Toi et moi ! Si jamais tu es en difficulté, et que je ne suis pas dans les parages, promets-moi de t'en servir !... Il renferme une partie du chakra de Kyuubi que j'ai scellé à l'intérieur. Je sais que toi seule peux l'apprivoiser, car tu es ma fille. Ton Rasenbaykugan en est la preuve !
- Comment ça fonctionne ?
- Il suffit de penser fort à toi, à moi et à ta mère... Et il libérera son pouvoir... Et quand tu auras débloqué le sceau, tu pourras te battre en utilisant mon petit coup de pouce. Le Chakra de Kyuubi, aussi appelé...



...



- NINPO ! RASENBYAKUGAN NO KURAMA, KYUUBI NO YOKO : technique de l'orbe Tourbillonnant Divin de Kurama, le Démon à Neuf Queues !








Sur les plaines près de la Porte de l'Horreur

Naruto avait posé un genou à terre, alors même que le combat allait commencer. Hinata s'agenouilla près de lui, lui demanda si tout allait bien. Mais le blond crachait du sang. Il n'avait qu'une seule cause possible à ça...


- Hinaru...
- Quoi ?... Qu'est-ce qui se passe ?


Après avoir craché sa dernière bouffée d'hémoglobine, le blond esquissa un timide sourire.


- Elle... a réussi...
- Hinaru a réussi quoi ? S'impatienta Hinata tout en surveillant Hitsuma et Toa.
- Rien...
- Yo ! Naru' ! T'es déjà mort alors même qu’on n’a pas commencé ? Tu me déçois un peu, mec ! Fit Toa.
- Toa, tais-toi !
- Désolé ! Petit imprévu, mais c'est terminé maintenant... Répondit le blond en se relevant, essuyant de sa manche les filets de sang qui sortaient de sa bouche.


Soudain, Hitsuma sentit une perturbation, loin, très loin d'ici. Ce dernier observa l'endroit d'où provenait la vague de choc impressionnante qu'il avait ressentie dans son corps. Puis, il n'arriva plus à sentir le chakra de Terui. Il se reconcentra. En vain. Il avait complètement disparu. Toa le regarda en lui demandant ce qui n'allait pas, mais l'Ora ne répondit rien, il se contenta de regarder Naruto d'un air mauvais.


- Ce chakra... Qu'as-tu fais à Terui ? Demanda le vieil Uzumaki.
- Je crois... qu'il est mort... une nouvelle fois, lâcha le blond.
- Comment as-tu pu ? Tu es devant mes yeux !
- C'est quoi votre bordel !? On pourrait m'expliquer ? Demanda L'Hanamura en haussant les épaules.
- Naruto ?...
- Hinata... Ne t'en fais pas pour Hinaru. Elle n'a plus besoin d'être traitée comme une gamine.
- Quoi ? Où est-elle ? Est-ce qu'elle va bien ?
- A quelques kilomètres, à cinq heures. Elle... est fatiguée, mais vivante.
- Que s'est-il passé ? Fit Hinata en paniquant.


Le blond ne répondit rien, se contentant de lui sourire. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu cette expression sur son visage. Cela signifiait tellement de choses pour elle. Naruto avait confiance en Hinaru. Naruto avait confiance en lui, et il avait confiance en elle. La Hyuuga arrêta ses questions en approuvant d'un signe de la tête. De leur côté, Toa harcelait Hitsuma de questions.


- S'passe quoi putain ?
- Terui est mort.
- Mort ? Encore ? Par qui ?
- ...Par une gamine de douze ans...
- Attends, tu me dis que Terui Keitaro est mort en combat singulier face à la mini-Hyuuga ? Cette même gamine que t'as battue en trente secondes chrono dans cette tour lors de l'examen genin ?
- La même, répondit simplement Hitsuma.
- ...Tu te fous de moi, non ?
- Toa. Maintenant, il faudra compter dans leur rang cette Hinaru Hyuuga. Elle a révélé un pouvoir si puissant en si peu de temps.
- Mais ce n’est pas possible ! Une genin ne peut, du jour au lendemain, passer d'une merde à un dieu vivant ?!
- Ce n'est pas une genin !... C'est une Uzumaki et ne sous-estime jamais un Uzumaki !


Toa, pour la première fois de sa vie, se la ferma. Il savait qu'Hitsuma était un lointain cousin de Naruto, depuis le début à vrai dire. Il avait fait des recherches sur ces Uzumaki et leurs pouvoirs. C'était une famille puissante, dotée d'une extrême longévité et avec un panel d'attaques impressionnant. De plus, Hinaru était la fille directe de Naruto, elle possédait en elle assez de chakra de Kyuubi pour réveiller son potentiel et le décupler par cent. L'Hanamura se calma et reprit.


- Tu es en train de me dire... qu'elle pourrait... ?
- En effet. Ce n'est plus une légende, mais un fait... Cette Hinaru Hyuuga a découvert ce que beaucoup dans le clan Hyuuga considéraient comme une histoire à dormir debout.
- Alors, c'est pour ça que l'Ureegan n'a pas d'effet sur elle ?
- Elle est les vingt pour cent manquants... Après le Rinnegan de Nagato, le Sharingan éternel de Madara, voici le troisième tant attendu... Le Byakugan Divin d'Uzumaki Hyuuga Hinaru.


.




Palais du Mizukage - Salle du trône

Saitora observait la ville du haut de son balcon, les bras croisés contre sa poitrine. Il avait l'air préoccupé. En effet, il avait, lui aussi, ressenti cette étrange sensation qui lui avait bouffé son humeur folâtre. Naitora arriva derrière lui, le visage aussi sévère que son frère.


- Le Raikage nous a lâchés. Ils se sont ralliés avec la Coalition sur la zone douze, fit le plus jeune des deux Arame.
- Quelle triste nouvelle, eux qui auraient pu rester dans le camp des vainqueurs...
- Quelles sont tes ordres ? Grand frère !
- Ils ont gagné la Bataille de la Porte, mais la Zone Douze sera leur plus grande défaite... Vide Kiri ! Je veux que toute l'armée se dirige vers eux ! Je veux les voir pourrir sur mes plaines. Ordonne l'ordre soixante-six !
- Très bien, et en ce qui concerne la petite Hinaru ?
- Celle-là... Elle m'aura fait chier jusqu'au bout...
- Tu la convoites, maintenant que tu sais que la puissance de son Dojutsu n'est plus qu'une simple légende ? Demanda Naitora en se postant à côté de lui.
- Non... Je veux qu'elle vive encore un peu... J'ai un très bon plan et pour cela j'ai besoin qu'elle soit en vie... Je me demande pourquoi Terui a attaqué... Je ne lui ai pas donné d'ordre pourtant.
- C'est... étrange en effet, souffla Naitora, impassible.
- Bref... Je te confie le commandement, petit frère ! Je dois aller me préparer pour accueillir comme il se doit nos invités...
- A tes ordres !...


Saitora esquissa un petit sourire à son frère avant d'entrer dans la pénombre du bâtiment. Naitora resta quelques minutes encore dehors, écoutant le bruit des vagues de la mer dans ce silence de guerre. Il pouvait voir l'armée de Kimare se rassembler sur la grande place de Kiri. Il ferma les yeux puis les rouvrit quelques instants plus tard. L'armée se mit alors en marche...


- La légende du Byakugan Ultime s'est alors manifestée... Ça, je ne l'avais pas prévu... Dit-il à haute-voix. Mais ça ne change en rien mon plan... Grand frère, tu risques d'être extrêmement déçu.


Il plongea sa main dans sa poche de son long manteau qui lui descendait jusqu'au genou. Il en sortit une photo dans un état lamentable, mais très cher pour lui. Il regarda les deux personnes qui étaient dessus. C'était lui, plus jeune, avec une fille sur son dos, tirant la langue. Ils avaient l'air heureux ensemble. Il caressa avec son doigt la photo d'un air nostalgique.


- Kushina... Tu m'as mis dans une position très délicate... J'espère que tu arriveras à me pardonner...


Et dans un rire machiavélique, digne des plus grands méchants hollywoodiens, Naitora disparut dans une explosion de cristaux. La Bataille de la Zone Douze allait commencer, le duel entre Naruto et Hitsuma, suivi d'Hinata et Toa aussi. Cette nuit du neuf octobre à Kiri marquera la fin de tout espoir pour la Coalition, la fin de Saitora et le début du règne impérial d'Arame Naitora.

Le Maître de Kimare.

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