Fiction: La Quête du Pouvoir - Les Chroniques d'Hyuuga Hinaru

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Plaine de la Porte de l'Horreur - Une heure trente du matin


Hinaru resta figée. Elle avait osé croiser le regard de l'homme de Kimare qui affichait un sourire satisfait sur son visage émietté. Sasoya et Kykio, craignant le pire, attrapèrent leur amie avant de se replier. La Yamanaka lui mit une gifle pour la faire revenir à ses esprits, quant à Kykio, il fronça les sourcils, quelque chose ne se passait pas comme il le fallait. En effet, le corps d'Hinaru, bien que sous le choc, ne semblait pas se vieillir. Sa respiration saccadée rythmait les battements de son cœur, mais elle restait aussi jeune qu'avant.


- Euh... ça va ?... Hinaru ? Demanda l'Hatake.
- Je... Je suis toujours... en vie ?
- Pour le moment, je ne vois pas trop de différence, fit Sasoya en la reluquant.
- Comment c'est possible ? Tu as bien été touchée par l'Ureegan ? Pourquoi tu ne ressens aucun de ses effets ?
- Je... ne sais pas... mais je vais bien... ! Répondit-elle encore sous le choc.


La Hyuuga se releva, prenant appui sur ses paumes. Elle haletait encore, mais elle ne semblait pas se dégénérer malgré sa petite rencontre avec le Dojutsu mortel. Elle croyait vivre ses derniers instants, mais le destin en avait voulu autrement. Après quelques minutes, et sous les regards de l'armée de Saitora qui ne comprenait pas pourquoi cette fille avait résisté aux pouvoirs de l'Ureegan, les trois genins se levèrent à l'unisson, bientôt secondés par Gaara qui arriva sur les lieux.


- Maitre Kazekage !
- Vous trois, vous repartez au camp ! Immédiatement ! Ordonna-t-il en se dressant face à l'armée de Kimare.
- Mais...
- Il n'y a pas de mais. Vous vous êtes bien battus, mais cette guerre n'est pas un endroit pour de simples ninjas comme vous. Rentrez ! Je m'occupe de ceux-là.


Les paroles froides de Gaara provoquèrent un silence de mort. Aucun des trois ne voulait répondre, même pas Hinaru qui, d'habitude, aurait haussé la voix. Mais c'était un ordre, un ordre du Kazekage en personne qui plus est. Ce fut donc sans attendre qu'ils se résignèrent à partir vers Hinata et Ino qui les attentaient, prêtes à leur mettre la fessée du siècle. En effet, ils avaient désobéi aux règles, partant de leur plein gré et contre les recommandations de Kakashi. Arrivées près de leur mère, Sasoya et Hinaru tentèrent de s'expliquer, tant bien que mal, mais Ino et Hinata ne l'entendaient pas de cette oreille...


- Maman !...
- Non, je suis très en colère, Hinaru. Ce n'est pas un endroit pour vous. C'est la guerre, ici, pas une mission quelconque. Alors tu vas me faire le plaisir de rentrer au camp et d'y rester jusqu'à la fin ! Tu m'as bien comprise ?
- Cela vaut de même pour toi, Sasoya. Je suis extrêmement déçue par ton comportement...
- Mais, M'man !? C'est pas d'ma faute, c'est Hina' qui m'a obligée à venir.
- 'Tain, la cafteuse quoi...
- Quant à toi, Kykio, attends que ton père apprenne que tu es ici. Il est mort d'inquiétude depuis que vous êtes partis sans laisser d'adresse.
- Oui, Madame Hyuuga... Répondit l'Hatake en baissant la tête.


Bref, ce n’était pas la joie, eux qui pensaient qu'ils allaient être acclamés en héros suite à leur technique de-la-mort-qui-tue, selon les dires d'Hinaru. Mais alors qu'ils rentraient penauds vers le QG, Hinata leur dit :


- Mais je dois avouer que vous avez sauvé la vie de pas mal de personnes.
- Enfin ! De la reconnaissance ! Fit Kykio en soupirant.
- Quand est-ce que vous avez appris ça ? Demanda Ino, les bras croisés.
- ... Euh... Hé bien, c'est-à-dire que... Commença l'Hatake.
- C'est pas totalement « nous » à proprement parler...
- Je sais, répondit Hinata... Et c'est pour ça qu'il ne faut pas que vous chopiez la grosse tête ! Cette puissance n'est pas la vôtre. Le chakra de Kyuubi n'est pas à utiliser à tire larigot... Et Maintenant que votre couverture s'est interrompue, vous n'êtes plus de taille !
- Qu'ils essaient ces moins que rien ! Exulta Hinaru en retroussant ses manches, prête à en découdre à nouveau.
- Bref, je réitère ma question... Où est Naruto ?
- Et bien, on sa...


Soudain, une énorme explosion se fit entendre du côté de la grande porte de la muraille. Tous se retournèrent en direction de l'épaisse fumée noire qui s'élevait dans le ciel. On pouvait voir des centaines de clones se battre entre eux, certains avec des Rasengans en main, d'autres avec la même attaque de lumière qu'Hitsuma avait lancé sur Iko. Hinata activa ses Byakugans et sourit intérieurement à la vue d'un des combattants. Puis, une espèce d'oiseau noir et blanc atterrit près d'eux, piloté par un responsable de l'ANBU bien connu...


- Hinata-san !? Désolé pour le retard ! Une partie de l'Alpha Konoha a été retardée suite aux événements du secteur douze.
- Sai !... Fit Ino en reconnaissant l'homme à la peau blanche comme la neige.
- Le secteur douze ?? Que se passe-t-il ?
- Une sortie de l'armée de Saitora, ils se sont attaqués aux premiers avant-postes, près du rivage. Le Général Chui-Pen, Kankuro-san ainsi que Temari-san sont allés en renfort.
- Et de l'Alpha Konoha ?
- Seulement Lee-san est parti là-bas ! Il m'a demandé de vous porter assistance, prétextant qu'il s'en sortira bien tout seul.
- Sai... Inutile de me vouvoyer... Remarqua Hinata. Mais c'est bien que tu sois là ! J'ai un service à te demander.
- Tout ce que vo... euh... tu voudras.
- Ramène ces petits inconscients en lieu sûr.
- Maman ! Vociféra Hinaru.
- Non, il n'y a pas de Maman... Sai ?
- Compris...


Alors que l'ANBU prenait les genins avec lui, sous les objections d'Hinaru, Hinata et Ino se dirigèrent vers l'immense armée que Gaara combattait depuis tout à l'heure. Ce n'était pas qu'il avait du mal contre eux, mais à un contre cent, c'était quand même un peu trop déséquilibré et des renforts ne seraient pas de trop. Ino, bien consciente que ses techniques ne marchaient pas avec eux, prit exemple sur sa fille. Elle s'élança dans les airs, effectuant une série de mudra beaucoup plus compliquée que celle que Sasoya avait fait.


- Gaara ! Protégez-vous ! Hurla Ino. Ninpo - Mokushi no Hanabutou : technique de la Danse des Fleurs de l'Apocalypse.


Le jutsu, semblable au premier abord à celui de sa fille, était en train de faire le ménage, à la différence près qu'il ne s'agissait plus de petite pétales multicolores qui provoquaient des micro-coupures, mais d'énormes tiges tout droit sorties d'Alice au Pays des Merveilles, attrapant les hommes de Kimare par leurs lianes, avant de les plaquer violemment au sol, comme une gigantesque tapette à mouche humaine. Gaara, solidement cloitré dans son cocon de sable, regardait le spectacle qui régnait dehors, grâce à sa technique du troisième œil. Un véritable carnage sans nom, couvert par les cris d'horreur des captifs qui se débattaient, tant bien que mal, face à ce déluge végétal. Après quelques minutes, Ino stoppa sa technique, épuisée. Les trois quarts de l'armée adverse avait été liquidés, mais il restait une petite partie, prêt à en découdre.


Alors que la Yamanaka allait devoir se défendre à l'aide de ses poings, elle vit Hinata surgir à côté d'elle, les mains baignant dans un chakra bleu formant un lion.


- A mon tour ! Fit-elle en se dressant devant Ino, prête à la protéger au péril de sa vie. Juho ! Soshiken : technique des Paumes Jumelles des lions Agiles !


Un par un, elle repoussa la vague qui arrivait, en prenant soin de ne jamais croiser leur regard, perforant leur cage thoracique d'une facilité monstrueuse. Ino la regarda, si gracieuse. Elle avait beaucoup évolué en matière d'agilité et de rapidité durant toutes ces années. Ses coups étaient précis, rapides et puissants et sa défense ferait pâlir les meilleurs maitres en art martiaux. Pas un coup n'arrivait à la toucher, pire, quelques-uns semblaient réticent à l'idée de s'approcher de cette femme aux traits angéliques. Malheureusement pour eux, pas un ne fut épargné, et les derniers survivants de l'immense armée de Saitora, tombèrent au sol dans un dernier soupir, leur Ureegan se rétractant pour, au final, disparaitre, laissant aux corps inertes, des yeux blancs morbides, scrutant le ciel noir infini…


Gaara stoppa sa technique, laissant son sable ruisseler à travers son corps avant de tomber par terre. Cette première bataille, sanglante pour les deux côtés, avait été remportée par la Coalition. Malheureusement, une bonne nouvelle n'arrivait jamais sans sa petite cousine : la mauvaise...


- Maitre Kazekage ! Maitre Kazekage ! Fit un soldat en courant vers lui, un parchemin scellé dans les mains.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rapport de la zone douze ! Écrit par le général de l'Eau, le commandant en Chef, Chui-Pen !!
- Donnez-moi ça ! Ordonna le rouquin en descellant le sceau de protection.


« Gros problèmes... Armée trop importante... on va perdre l'accès à la mer... besoin de renforts... moitié de mes hommes à terre !... »


- Le message s'arrête là ? Demanda Ino en se relevant.
- Il n'a sans doute pas eu le temps de le continuer...
- Combien d'hommes étaient supposés aller là-bas ? Demanda Hinata.
- A peu près quatre-vingt pour cent de ceux qui sont restés aux QG... Donc un peu mois de cinq cents...
- On ne gagnera pas cette guerre sur les batailles. Nous sommes bien trop peu, nous devons nous focaliser sur les dirigeants de Kimare !
- Ino a raison... Nous devons passer outre !...
- Je vais devoir vous confier cette tâche. Jamais je ne laisserai mes hommes se battre seuls...
- Maitre Kazekage..
- Vous, de l'Alpha Konoha, vous devrez vous occuper de Saitora. Pendant ce temps, le reste de l'armée se dirigera vers la zone douze, créant ainsi une diversion. Kiri va se vidé sur nous et vous aurez plus de chance d'atteindre le chef de Kimare.
- C'est de la folie pure ! Si toute l'armée de Kimare se déverse sur vous, vous ne tiendrez pas plus d'une minute !
- Certainement, mais ça vous laisse une chance d'atteindre Saitora avant la fin ! Ajouta Gaara.


Les deux femmes restèrent sans voix. Gaara avait bien l'intention d'envoyer toute l'armée de la Coalition, même la réserve sur la zone douze. Il fallait tendre un piège à l'ennemi, l'aveugler par ce regroupement d'homme prêts à se sacrifier pour l'honneur. Sous le silence des deux femmes, le rouquin envoya un signal dans les airs, un énorme jet de sable partit en direction des nuages à une altitude suffisante pour être vus de n'importe où. Puis, le sable se divisa, créant ainsi un symbole de guerre, flotté dans le ciel : Le kanji de "Regroupement", suivi de "Zone Douze". Dans le QG, Baki soupira longuement avant de tourner les talons vers le reste de l'armée restée en arrière.


- Messieurs. L'heure de l'ultime bataille a sonné... En route pour la Zone Douze !


De son côté, Gaara regroupait les derniers survivants de la bataille de la Porte de l'Horreur. Les quelques rares héros qui avaient survécu à cet enfer. Malheureusement, Sosuko et Okaido avaient trépassé, emportant avec eux leur génie militaire... Il ne restait plus qu’une centaine d'hommes, sur les cinq cents de départ... Mais l'espoir était encore de mise, surtout avec l'arrivée du Kazekage et de la Mizukage à leurs côtés. Gaara arriva près de Nirui, posant sa main sur son épaule.


- Kazekage ?...
- Vous connaissez la ville comme votre poche ?
- Oui... Mais pourquoi cette...
- Alors vous devriez aller avec Hinata-san et Ino-san. Avec vous à leurs côtés, elles iront beaucoup plus vite. Car le temps presse !
- Attendez, vous ne pen...
- Qu'est-ce que j'ai dit lors de la réunion ? Demanda le rouquin en enlevant sa main.
- Euh... Que c'était vous le chef des opérations ?...
- Exactement ! Maintenant, faites ce que je vous dis ! Saitora doit se trouver dans le Palais, non ?
- Certainement ?...
- Alors conduisez-les là-bas. Nous devons à tout prix stopper ce massacre à sa source !...


Nirui resta un instant silencieuse, regardant le rouquin s'en aller avec l'armée et Teriuuka vers la zone douze... Puis elle se retourna vers les deux uniques femmes de l'Alpha Konoha.


- Yahou... Je sens qu'on va se marrer toutes les trois...
- Il n'y a pas de temps à perdre ! Il faut...


Soudain, un homme passa à une vitesse fulgurante juste devant Hinata, avant de s'écraser lamentablement sur le pied d'une falaise à quelques mètres de là. Les trois femmes observèrent l'endroit où gisait le corps de ce vieillard qui gémissait de douleur. Le coup devait être tellement puissant à la vue du cratère formé sur la paroi verticale qui commençait à s'écrouler sur lui. L'homme se releva face aux trois femmes, son corps usé plein de cicatrices en tout genre.


- Tiens ?! Revoilà une tête connue... Fit Ino.
- Hitsuma... Ora. Chercheur de Kimare, spécialisé dans l'étude de la dispersion de la lumière ainsi que des propriétés élémentaires des métaux... Répondit Nirui en se mettant en position.
- Nirui-sama... Quelle... joie de vous revoir... Fit Hitsuma en s'époussetant.
- On dirait que tu as trouvé un adversaire de taille...
- Oui... Et je suis très content, je m'ennuyais depuis plus de quarante ans...
- Tu as l'air d'en chier... Remarqua Nirui en esquissant un sourire sadique.


Cette remarque n'avait pas plu au vieil Uzumaki qui, pour la peine, avait bien l'intention de lui refaire le portrait, mais une ombre arriva près de lui, prêt à l'empaler.


- Hey ! C'est moi ton adversaire ! Cria une voix.


Hitsuma bloqua l'épée grâce à son bras. Une violente onde de choc surgit, s'enfuyant de toute part, soulevant un nuage de poussière. Les trois femmes avaient mis leur bras près de leur tête, évitant de respirer les particules de terre en expansion. Hinata fut la première à rouvrir les yeux. Elle vit Hitsuma et Naruto, s'adonnant à un combat de fer. Pas un n'arrivait à prendre le dessus sur l'autre. Soudain, l'Ora activa ses pupilles bien connues, faisant reculer le blond qui détourna son regard.


- Allons, bon !... C'est très malpoli d'éviter le regard de quelqu'un.
- Désolé, mais j'ai pas de leçon à recevoir d'un traitre, répondit Naruto en pointant son katana vers l'Ora.


Le deux Uzumaki foncèrent l'un vers l'autre avant de se contrer. Le bras d'Hitsuma était aussi dur que la lame de métal du katana de Naruto. Mais alors que les deux cousins combattaient férocement, Hitsuma vit une ombre s'abattre sur lui. Il releva la tête pour voir une silhouette féminine éclairée par la clarté de la lune.


- Juuken : Poing Souple.


Hitsuma, à la vitesse de la lumière, esquiva au dernier moment laissant Hinata passer à travers. Il se replia quelques mètres plus loin ; quant à la Hyuuga, elle se redressa, près de son homme, qui avait repris position à côté d'elle, fixant Hitsuma de ses yeux bleus.


- Attaquer par derrière, c'est très lâche de ta part, Hinata-san !
- Contre vous, je m'en contrefiche.
- Hmm... Naruto ! Je crois que tu devrais activer ton mode Kyuubi, si tu veux avoir une petite chance de me toucher...


Naruto ne répondit rien. Il avait certainement raison, Hitsuma n'était pas à prendre à la légère, entre ses déplacements furtifs, ses attaques aveuglantes et sa défense d'acier, le vieil Uzumaki représentait une des forces les plus fortes de Kimare. De plus, étant un Uzumaki pur souche, Hitsuma possédait une grande longévité, malgré son apparence de vieillard fébrile, il se battait vaillamment et avait un niveau comparable à un très bon ANBU. Hitsuma Uzumaki, l'homme qui avait, au péril de sa vie, protéger Kushina jusqu'à Konoha, avant de tomber dans l'indifférence et l'oubli. Hitsuma Uzumaki, l'homme qui avait été le mentor de Kazumo, un très bon ami à Saitora, et une mystérieuse personne qui connaissait tout de Naruto.


En effet, le blond se doutait bien qu'Hitsuma avait un rapport avec lui, car il savait les moindres choses de sa vie. Il connaissait ses jutsus par coeur, même sans les avoir vus. Naruto serra les dents, l'Ora allait être un sacré point noir à éliminer avant d'accéder à Saitora... De son côté, Hitsuma regarda vers sa gauche, Toa peinait à lutter contre le duo que formait Shikamaru et Choji. Ça lui rappelait la fois de leur rencontre dans la forêt de la Mort. Ce dernier se dirigea vers eux, laissant de côté ses adversaires. Bien que Toa fût un véritable boulet ambulant, ses techniques n'en étaient pas moins utiles. De plus, Hitsuma savait très bien qu'il n'en viendrait pas à bout face au blond s'il devait le combattre seul. Car Naruto représentait une force considérable... L'Ora durcit son bras encore une fois, le faisant fumer, et se propulsa à l'aide de son pied droit vers Shikamaru qui retenait en otage l'Hanamura...


- Shikamaru !!!... Replie-toi !! Cria Choji qui avait remarqué la présence d'Hitsuma.


Le génie de Konoha, sous l'effet de la surprise et de la panique, arrêta sa technique et recula à la dernière seconde, évitant de peu le coup de poing magistral de l'Ora. Ce type se déplaçait à une vitesse inhumaine, et le fait d'esquiver une de ses attaques relevait du miracle. Toa, libre de ses mouvements, leva les bras vers le ciel.


- Enfin libre !... Mais amis, je ne vous décevrai plus !!
- Toa ! Tes phrases stupides me sont d'aucune utilité... Répondit Hitsuma en atterrissant près de lui. En revanche, j'ai besoin de ta capacité à te transformer en état gazeux...
- Oh... Tu veux me faire jouer le rôle du ver de terre qui se débat sur l'hameçon de la canne à pêche ? Demanda Toa en se léchant la lèvre inférieure.
- Exactement.
- Héhé...


L'Hanamura enleva sa veste, laissant apparaître son corps musclé. Un étrange symbole de forme circulaire sur tout le torse. Après avoir craqué ses cervicales, ce dernier demanda à son ami :


- J'imagine que ce gars aux ombres et ce gros plein de soupe ne sont pas tes priorités absolues ?
- Effectivement. Notre cible est Uzumaki Naruto, répondit Hitsuma en pointant son doigt vers le blond.
- Oh... Quel mignon petit couple, fit Toa en apercevant la Hyuuga qui se tenait prêt de Naruto. Quel sacré petit veinard ce Naru'...
- La priorité est Naruto, le reste n'est que futilité...
- Oh merde... Y'a Nirui là-bas... AIIEEE ! Cria Toa.
- Tu m'écoutes que je te parle, crétin...
- Pas la peine de frapper...
- Donc... Tu as compris ce que je veux de toi ?


Toa esquissa un sourire.


- Oh que oui...


De leur côté, Shikamaru et Choji avaient rejoint Naruto et Hinata. Ils étaient à présent six contre deux, mais le blond avait autre chose en tête...


- Shikamaru, Choji, Hinata, Ino... Vous, partez avec Nirui. Elle vous conduira vers Saitora.
- Et c'est reparti, tu veux rejouer les héros ? Demanda le Nara en le regardant d'un air blasé.
- Naruto ! Nous devons nous mettre à quatre ! Nous aurons beaucoup plus de chance ! Conseilla l'Akimichi en craquant ses phalanges colossales.
- Vous ne connaissez rien de ces gars... De plus, j'en fais une affaire personnelle... Hitsuma et moi, on a des choses à se dire...
- Et alors ?!
- Et alors, je vous conseille de courir, parce que vous n'êtes pas de taille face à eux...


Hinata resta silencieuse. Naruto disait vrai. Toa était déjà un adversaire redoutable, tandis qu'Hitsuma avait réussi à mettre hors-jeu Iko, Kaora et Kazumo en quelques minutes. Alors, les deux réunis, elle n'imaginait même pas ce qu'ils pouvaient faire, surtout qu'ils formaient un duo à l'époque de Kimare... Shikamaru et Choji se regardèrent dans le blanc des yeux, alors que Nirui s'approchait doucement.


- Naru' chéri a raison, répondit la belle de Mizu, ce qui fit grincer des dents Hinata. Vous n'êtes pas de taille face à eux.
- Non, mais on n’est pas en sucre non plus !
- Peut-être, mais votre puissance n'est rien comparée à ce que peuvent faire ses deux-là. Même moi je ne suis même pas sûre de pouvoir en arriver à bout.
- Alors, que suggérez-vous ? Demanda Choji.
- Je vous suggère une petite balade dans Kiri... Naru' chéri ?
- Non mais ce n’est pas bientôt fini avec ce surnom ? Vociféra Hinata à peine audible.
- Hmm ?...
- Tâche de ne pas trop t'abîmer. Je te rappelle que tu me dois une vingtaine de rapports en retard.
- Dans tes rêves !


Cette remarque fit sourire l'Onohama. Voyant Hinata fulminer, elle s'approcha doucement du blond qui fixait son ennemi, et déposa délicatement un petit baiser sur sa nuque, sous les yeux de la Hyuuga qui était prête à lui sauter dessus. Le blond, surpris du comportement de son amie, se retourna, l'air dubitatif. Elle lui fit un petit clin d'œil coquin avant de rebrousser chemin, une petite tape sur ses fesses en guise d'au revoir... Puis, elle se dirigea, toute contente d'elle, vers les murailles de Kiri, sous les yeux d'Hitsuma et Toa qui regardèrent leurs ennemis fuir comme des lâches.


- Hey ! Partez pas ! Plus on est de fous, plus on rit !!
- Laisse, ce ne sont que de misérables microbes, le meilleur est encore là ! Souria l'Ora.


Toa marmonna dans sa barbe, lui qui se faisait une joie de ce six contre deux. De son côté, Naruto lâcha son katana à terre, se massant l'épaule droite, quand une sensation bien connue s'empara de lui.


- Pourquoi tu te laisses faire avec cette... femme ?! Demanda Hinata qui n'avait pas quitté les lieux, trucidant du regard le blond.
- Hey ! Elle essaie de te faire enrager, et je vois qu'elle réussit très bien son coup. Je te jure qu'il ne s'est rien passé entre nous !
- Difficile de te croire, voyant comment elle t'appelle à longueur de temps !
- Écoute, Hinata... Nirui et moi, c'est une très longue histoire, d'accord ? Je te promets de tout t'expliquer quand tout ça sera fini !... Maintenant, pars !
- Non... J'ai quelque chose à faire ici... Répondit-elle sans regarder le blond.


Naruto se retourna vers elle, ses yeux reflétaient la déception, mais aussi la détermination. Elle s'était faite une promesse, elle ne pouvait faire marche arrière. Le blond lui demanda de s'enfuir tant qu'elle le pouvait encore, prétextant qu'elle n'était pas de taille face à eux, mais la brune n'en avait que faire, il fallait qu'elle batte Toa. Pour Neji ! Pour son cousin. S'il y avait une petite chance pour le retrouver, elle ferait n'importe quoi. Toa renfermait la clé…


- Moi aussi, j'ai une affaire personnelle à régler... Répondit-elle en activant ses Byakugan.
- Hinata...
- Et je n'ai pas de conseils à recevoir de toi... Répondit-elle froidement.


Naruto se tut. Hinata avait beaucoup changé depuis ces années. Elle était devenue aussi froide que la neige, ce qui était compréhensible... Naruto acquiesça timidement, voyant qu'elle ne serait pas apte à écouter les moindres ordres venant de lui. Mais elle commençait à être à court de chakra, et elle arrivait à peine à tenir son Dojutsu actif. Elle faisait peine à voir, mais sa volonté à toute épreuve en ferait pâlir plus d'un. Naruto soupira, tiraillé entre le désir de la voir en sécurité et le respect qu'il avait pour elle de se montrer si forte dans un moment pareil. Soudain, il fit une série de mudras à une vitesse fulgurante et un bras de chakra rouge condensé sortit de son sceau. Il se dirigea lentement vers l'héritière, puis, l'engloba doucement d'un léger voile rouge. La Hyuuga sentit son corps se ressourcer à une vitesse fulgurante. Elle regarda ses mains meurtries par les combats, ses blessures se soignèrent à l'œil nu. Elle se retourna vers l'Uzumaki qui reprit son katana en main.


- Tâche de rester en vie. Et de ne pas trop forcer sur le flux.
- Qu'est-ce que... ?
- A partir de maintenant, nous sommes liés... sans mauvais jeux de mots. Ma force est tienne et réciproquement. Le chakra de Kyuubi procure une défense solide face au Taijutsu, il amortira les coups même les plus puissants, et le flux te donnera le chakra nécessaire pour te battre au maximum de tes capacités... Mais tout ceci a un prix...
- Lequel...?
- C'est vingt-cinq Ryos le litre ! Sans compter les frais de port ! Fit une voix bien connue.
- Toujours là pour la ramener, vous...
- Kyuubi-sama ? S'écria Hinata.
- Bref... Le chakra de ce truc est bourré de haine et de colère. Ne laisse jamais ta colère prendre le dessus, reste toujours concentrée et calme !
- Sinon ?...
- Sinon je vais m'amuser avec ton corps ! Femelle ! Rigola Kyuubi.
- Sinon ce gros blaireau...
- Hé ?!
- ... prendra le contrôle sur toi, comme moi lorsque j'ai déserté... C'est pour ça que tu dois avoir les idées bien claires et ne pas tenter le diable !
- Alors...
- Alors dépêche-toi de péter un câble, histoire que je puisse me dégourdir les jambes ! Répondit Kyuubi.
- On va se calmer, je vous signale que je peux couper le flux à tout moment, si je vois que ça tourne au vinaigre.
- Si tu coupes le flux, elle se prendra les conséquences de ses attaques !
- Quoi ?! Demanda l'héritière.
- ... Il a raison, finit par répondre Naruto en fermant les yeux. C'est pour cela que tu ne dois jamais te laisser emporter. Je l'ai bien expliqué à Hinaru et aux autres. Le chakra de Kyuubi est le chakra le plus puissant mais aussi le plus vicieux de ce monde. Tous jutsu créé avec celui-ci agit comme un historique dans ton chakra. C'est-à-dire que lorsque je serai obligé de couper le flux, tu vas être épuisée, voir incapable de bouger, car ton corps ne pourra pas supporter toute l'énergie que tu as drainée pour faire tes attaques. Tant que tu restes calme et posée, il n'y a pas de souci à te faire, son chakra se comportera comme un gentil petit agneau qui prendra tous sur lui, mais dès que tu combattras motivée par la colère, tu subiras des répercussions. Donc tu ne dois jamais te battre si tu penses que tu vas péter un plomb... Tu m'as bien compris ?
- C'est... vicieux comme truc.
- Bah encore heureux, ce n’est pas marqué « La Poste » sur mon museau !
- Toute technique a sa faiblesse. Moi, j'endure ça depuis ma naissance. Quand Kyuubi prenait le dessus sur moi, j'étais dans un état lamentable après. Avec le temps, j'ai réussi à mettre mes émotions de côté. Mais je n'ai pas pu me contrôler après la destruction de Konoha, car cette haine refoulée me bouffait jour après jour, et ce putain de renard s'en emparait. Chaque nuit, mon âme glissait dans ses griffes, et j'ai dû stopper tout ça avant de faire un grosse connerie...
- Il t'a laissé en plan, comme une merde, devant les portes de Konoha, pour sauver ta peau !
- ... Naruto... ? Demanda Hinata qui écoutait attentivement les confessions de son amour de toujours.
- Grosso-modo, c'est à peu près ça. Mais avec le temps, j'ai réussi à apprivoiser mon Bijuu. Kyuubi et moi avons formé une sorte de pacte spécial. Et quand je croiserai le regard de l'homme que je déteste le plus au monde, vous devrez partir très loin d'ici...
- Naruto m'a juré de me laisser sortir, dès qu'il sera en face de Saitora.
- C'est pour ça que je ne voulais pas que vous veniez ici ! C'est pour ça que j'ai dû partir de Konoha, et c'est pour ça que j'ai mis douze ans à revenir vers toi. Pour une unique et seule raison... C'est parce que je voulais vous protéger de moi.


Hinata resta bouche bée devant les dires de Naruto. Il est vrai qu'elle n'avait jamais pensé à ça. Elle baissa la tête sans pour autant baisser sa garde, car Hitsuma et Toa s'apprêtaient à lancer les hostilités. Alors que Naruto était prêt à s'élancer vers ses ennemis, ses mouvements furent stoppés par la voix d'Hinata.


- Tu as pleuré...
- ... Quoi ?...
- Quand tu m'as frappée devant les portes de Konoha... Tu as cru que j'étais inconsciente, mais j'ai résisté tant bien que mal à garder les yeux ouverts. Je t'ai vu partir vers la forêt. Je voulais crier, mais ma voix était faible. Mais j'ai réussi à te voir une dernière fois.
- ...
- Tu t'es retourné, je n'ai pu voir que ton œil droit, mais j'ai vu cette larme qui m'a hantée toute ma vie. Je me suis obligée à penser que tu avais agi comme un sale égoïste, mais je n'ai jamais oublié cette larme. C'est cette même larme qui m'a fait espérer pendant des années que tu reviendrais. Mais j'ai besoin de savoir maintenant …
- Hinata...
- Étais-tu... ne serait-ce qu'un tout petit peu plus heureux avec moi ? Demanda-t-elle les yeux suppliants.
- Tu... Tu n'as pas le droit de me demander ça...
- La réponse est tellement simple pourtant... : oui... ou non...
- Ne m'oblige pas à te répondre...
- Il faut que je sache. Si tu étais quand même resté avec moi, élevant notre fille ensemble, est-ce que tu aurais été heureux ?


Naruto fuit le regard d'Hinata. Cette question avait, à lui aussi, hanté ses esprits. Il s'était imaginé la scène des milliers de fois, agir comme un père idéal, aimer comme un mari idéal, protéger comme un homme idéal. Mais il ne l'était pas. Uzumaki Naruto n'était qu'un Jinchuriki poursuivi par le monde entier pour sa puissance, traqué comme un loup parce qu'il répandait la haine à son insu. Uzumaki Naruto n'avait pas le droit d'être heureux car Uzumaki Naruto abritait Kurama, le Démon Renard à neuf Queues, symbole de discorde et de destruction... Le monde était fade, la vie était cruelle. Le blond prit son courage à deux mains et replongea son regard azur dans les yeux de celle qui faisait battre son cœur.


- Non... Je n'étais pas heureux avec toi...


Échec et Mat.









Dans les airs – Quelque part prêt du QG de l'Armée de la Coalition


Dans le ciel noir de la nuit, un immense aigle survolait la zone désolée en direction du quartier général de la Coalition. A son bord, les trois genins de l'équipe cinq récupéraient lentement depuis que la défense de Kyuubi avait cessé de fonctionner. Ils étaient tous couchés, haletant comme des chiens, en quête d'une bouffée d'oxygène en plus. Le revers de la médaille, après s'être sentis surpuissants, les voilà en mode limace à peine capable de garder les yeux ouverts... Au poste de pilotage, Sai scrutait les environs. Depuis quelques minutes, il se sentait espionné. Le silence régnait, accompagné par le bruit du vent qui s'intensifiait à chaque mètre qu'il faisait vers la base. Soudain, une énorme pluie de Kunais venue de nul-part troua l'embarcation aérienne, faisant exploser l'aigle d'encre en une multitude de gouttelettes noires. Dans leur chute, Sai déroula un rouleau de papier avant de dessiner un autre oiseau qu'il invoqua sans attendre. Après avoir rattrapé les trois corps des genins, l'oiseau se posa à terre, au milieu des marais. Hinaru se leva avec difficulté.


- Ouah... Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Restez en arrière, Hinaru-san ! Fit Sai en la bloquant avec son bras.
- D'où sortaient ces kunais ? Demanda Kykio en se tenant le bide.


"Je savais qu'il était près, mais je n'ai pas pu le trouver... Qui est ce type ? Un membre de Kimare ?..." Pensa Sai.


Soudain, une silhouette se dessina à travers la nuit. Son long Tama sur son dos, ainsi que sa tête si reconnaissable pour une certaine personne. Hinaru écarquilla ses yeux, comme si elle voyait un fantôme. Le bruit de ses pas dans la gadoue des marais sonnait comme le son terrifiant de la mort qui approchait. Il avait toujours ce même sourire qu'autrefois, seuls ses yeux avaient changé, pour laisser place à l'Ureegan tant redouté... Hinaru tomba à terre en marmonnant.


- Ce... Ce n'est pas possible...
- Ravi de te revoir... Uzumaki Hinaru...
- Hina' ? Tu connais ce type ? Demanda Sasoya.
- Oui... Je l'ai tué à Hiyorokobi... Du moins, c'est ce que je pensais... Répondit-elle encore sous le choc.
- A qui ai-je l'honneur ?
- Je m'appelle Terui Keitaro. Et je suis venue régler quelques affaires avec cette petite garce.
- Terui Keitaro ?
- Hey ! Face de momie ! Tu devrais pourrir au fond d'une crevasse !?
- Oui... Mais j'ai le droit à une seconde chance, c'est en tout cas ce que Maitre Naitora m'a dit après m'avoir sauvé.
- Naitora... Alors tu es un membre de Kimare... Souffla Sai.
- Ex-membre. Maintenant, l'organisation Kimare a été dissoute, vu que nous sommes proches du but final. Mais avant...


Terui dégaina son Tama, la langue coincée entre les dents, comme s'il allait prendre un malin plaisir à les expédier dans l'au délà.


- Hinaru... Tu diras à ce cher Naruto, qu'Izanami ne m'a pas accepté, parce que j'avais oublié de lui donner un petit cadeau pour elle...
- A savoir ? Demanda l'intéressé.
- Je veux parler de toi, Uzumaki Hyuuga Hinaru. Tu es mon cadeau pour elle !


Terui fonça en direction de Sai, ce dernier esquiva et ordonna à son oiseau de prendre les trois genins afin de les mettre en sécurité. Et sous les cris désapprobateurs d'Hinaru, l'aigle s'envola, laissant Sai face à Terui. Le dessinateur contre le Fou.


- Je m'appelle Sai... C'est un honneur de me battre face à une personne telle que toi.
- Voyez-vous ça... Sache petit avorton que ta tête ne m'est d'aucune utilité et que si tu tiens à ta vie, tu devrais me donner la petite blonde...
- J'ai des obligations qui vont à l'encontre de vos plans, j'en suis désolé...
- Ben voyons... Répondit Terui en plantant son Tama dans la terre.


Une immense crevasse lézardait à travers la terre humide des marais, laissant s'engouffrer l'eau stagnante qui se déversait à torrent dans ces failles. Sai sauta dans les airs, muni de son pinceau avant de dessiner le plus rapidement possible des centaines de kunai. Puis, il plaqua son mudra près de sa bouche et récita :


- Ninpo - Choju Giga : Toile aux monstres fantomatiques.


A son tour de faire pleuvoir les kunais. Ces derniers s'abattaient tels une averse de mars sur une grande partie de la zone où se trouvait Terui. L'homme à la faucille ne bougea pas d'un pouce, plaçant son Tama dessus de lui avant de le faire tourner comme une hélice d'hélicoptère. La vitesse de rotation était tellement grande qu'aucun kunai n'avait réussi à passer à travers. Quand la pluie métallique cessa enfin, Terui se rua vers Sai, alors à terre, prêt à le décapiter sur place. Mais l'homme à la peau mat invoqua un énorme lion qui vint s'interposer entre lui et la lame, ralentissant fortement le coup de Terui. Ce dernier se prit une averse d'encre sur tout le corps, même dans ses yeux, brouillant sa vue. Il s'essuya les paupières, mais Sai était déjà derrière lui.


- La Volonté du Feu triomphe, qu’importent les désirs d'Izanami !


Et muni d'un long sabre de guerre, Sai transperça Terui dans son dos, prenant soin de bien faire tourner l'épée dans son corps pour arracher le plus d'organes vitaux possible. Après quelques secondes, Sai retira le katana, en s'appuyant grâce à son pied droit posé sur l'épaule de Terui. Le Keitaro tomba sur le ventre, un énorme trou béant ruinant sa colonne vertébrale. Le dessinateur referma ses rouleaux et les rangea dans son sac, avant de rebrousser chemin. Il croyait avoir gagné.


Grossière erreur.


Un rire machiavélique raisonna dans le silence macabre illuminé par la clarté de la lune rougie par le sang versé de cette nuit. Sai se retourna instantanément, voyant Terui se relevait sans difficulté malgré sa blessure mortelle. Puis, sa colonne se recomposa petit à petit, et son trou se cicatrisa. Sai n'en croyait pas ses yeux, une technique de régénération de haut niveau, sans mudra, sans incantation...


- Je vois que Naruto ne t'a pas mis au jus. Quel dommage...
- C'est quoi ça ?
- Tu te bats contre un ennemi dont tu ignores tout. Intéressant... Depuis quand les shinobis de Konoha sont-ils tombés aussi bas ? Demanda Terui en léchant son Tama.
- Je vais devoir te détruire en mille morceaux, si j'ai bien compris !


Sai posa à terre un immense papier spécial de taille gigantesque. Terui regarda avec indifférence le dessinateur s'activer comme une fourmi ouvrière. Après quelque secondes, un immense dragon fit son apparition, serpentant dans le ciel. Et d'un mouvement de bras, Sai ordonna à son nouveau chef d'œuvre de se jeter contre son ennemi. Mais Terui trancha l'immensité d'encre qui explosa en vol, Sai fit quelques pas en arrière. Il avait peur. Sa plus puissante attaque avait été repoussée sans utiliser du Ninjutsu. La lame de la faucille de Terui était recouverte de son chakra qui fendait l'air dans un bruit strident. Ce dernier releva les yeux vers Sai, une horrible expression sur son visage...


- Toi... Tu vas crever pour avoir taché mon Tama...




Dans les airs, l'énorme aigle allait atterrir en douceur près du camp à présent désert du QG. Enfin, c'était ce que pensaient les trois genins, mais l'adjectif "douceur" ne semblait pas être de rigueur... En effet, l'aigle royal, alors à quelques dizaines de mètres du sol, explosa en vol, laissant les membres de l'équipe cinq s'écraser lamentablement, eux qui n'étaient pas du tout prêts à ce genre de réception... Hinaru se releva en se frottant la tête, demandant si tout le monde allait bien. Les deux autres répondirent par la positive et Kykio commença à douter.


- C'est bizarre... Pourquoi ce truc s'est subitement arrêté ? Il aurait pu exploser après nous avoir posé...
- J'en sais rien, mais il a complétement taché ma belle veste... Regarde-moi ça, cent pour cent coton, ruinée avec de l'encre... Se plaignit la Yamanaka en frottant contre une des innombrables tâches qui parsemaient son manteau.
- Hinaru ?...


Kykio regardait la Hyuuga, plongeant son regard vers l'horizon. On pouvait distinguer encore les remparts de la ville, mais les combats qui se déroulaient dans la plaine étaient cachés par l'épais brouillard nuptial des marais. Elle avait un mauvais pressentiment. Si l'invocation avait cessé de fonctionner, c'était surement parce que Sai avait de gros ennuis...


- Il faut retourner là-bas !
- Quoi ?! Mais t'as entendu nos mères ! Elles sont déjà folles de rage !
- Sai-san a besoin de notre aide, il est en très mauvaise posture ! Fit Hinaru qui avait activé ses Byakugan.
- Hina'... Sasoya a raison. On devrait même pas s'en mêler, sans la protection de ton père, on n’est pas de taille...
- Vous, peut-être... Mais moi je sais que je peux le faire !
- Arrête de te la jouer !! On va rester sagement dans la base en attendant le retour de la Coalition, point barre ! S'exclama Sasoya en croisant les bras.


Mais la petite blonde n'en avait que faire des conseils de son amie. Pire, elle méprisait les ordres de sa propre mère. Hinaru était comme ça, ne jamais écouter le moindre ordre qui n'allait pas dans son sens. Elle avait tout de Naruto sur ce point-là. Elle serra les poings en voyant que Sai avait de plus en plus de mal à contenir les attaques de la Faucille. Ni une, ni deux, la Hyuuga sauta par-dessus un petit muret de pierre, sous les interdictions de Sasoya. Mais Hinaru ne voulait pas être mise à l'écart... Cette guerre contre Kimare, c'était un tout petit peu de sa faute quand même. De plus, son oncle Neji était retenu prisonnier quelque part dans la Cité de l'Eau.


C'était décidé, elle allait devoir se battre avec sa véritable force. Elle courrait à travers les points d'eau infestés de crocodiles endormis, avec une seule pensée dans sa tête.


Il n'était pas question qu'Hinaru Hyuuga Uzumaki ne soit qu'un pion dans cette histoire.




Dans les marais, Sai avait du mal à retrouver son souffle. Terui était extrêmement rapide et maniait très bien son Tama. C'était juste s'il avait le temps de dessiner sur ses rouleaux. Ça ne se présentait pas bien du tout pour le natif de Konoha. Quant à son adversaire, il souriait de malice, léchant le sang de sa victime qui s'était imprégné sur la lame aiguisée. Sai posa un genou à terre, se tenant le bas du ventre. Il saignait beaucoup et il commençait à lutter pour garder les yeux ouverts. Terui avait réussi à le trancher mortellement dans un coup éclair. Le dessinateur regarda ses mains qui laissaient ruisseler le liquide rougeâtre entre ses doigts. C'était terminé pour lui, il voyait de plus en plus flou, ses yeux rivés vers l'homme de Kimare qui jouait avec son arme tout en le regardant souffrir et mourir...


- Première victime de la soirée... Sai, dit-il en écorchant le manche de son Tama à l'aide d'un kunai.
- Tu... n'arriveras jamais... à avoir ce que... tu désires...
- Ferme-la, tu veux. Quand on est mourant, on se tait !...


Hélas pour Sai, il avait raison. L'ANBU s'écrasa sur le sol humide, la tête recouverte de boue, rendant son dernier souffle dans l'obscurité. Terui regarda le cadavre de son ennemi s'enfoncer dans le sol palpable, un petit rictus amusé sur son visage. Après quelques secondes, il se massa les épaules d'un air nonchalant, comme si ce qui se venait de passer n'avait guère d'importance à ses yeux. Puis, il donna un petit coup de pied dans le corps de Sai qui tomba dans un trou d'eau. Le dessinateur sombra dans le liquide visqueux, le visage dénué de toutes émotions.


- Accepte ce petit amuse-gueule de ma part, Izanami-sama !... Le plat de résistance arrive...


Terui retourna sa tête lentement. Derrière-lui se trouvait une petite silhouette très reconnaissable. Il sourit.


- N'est-ce pas... Hinaru...?

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