Fiction: Troubles.

Version imprimable




- Tu es finalement rentré.
- Oui, comme tu peux le voir.

Il se retourna, lui faisant dos, et contempla son village natal, par la fenêtre de son bureau.

- Il t’aura fallu une vingtaine d’année, quand même.
- Mieux vaut tard que jamais. Non ?

Il se contenta de sourire. Après tout, l’histoire s’achevait dans de bonnes conditions, il n’allait pas s’en plaindre.

- Tu t’es bien occupé d’elle, à ce que je vois, ajouta le brun, amusé.
- De qui tu parles ? demanda le Rokudaime.
- Tu le sais très bien.
- …
- Elle semblait heureuse, pour une fois.
- Tu es jaloux ? s’étonna le Kage, d’un ton aigu.
- Non.
- Ah…

Le shinobi détacha son regard du paysage et vint s’asseoir derrière son bureau, où des piles énormes de dossiers vacillaient, comme à l’accoutumée. Il plongea ses yeux bleus océans dans les pupilles sombres de son meilleur ami, son frère. Et il sourit.

- Bienvenue à Konoha, Sasuke.

Un court silence s’installa entre les deux ninjas, et l’Uchiwa rit silencieusement.

- Merci, Naruto.

{…}

Une année s’écoula. Naruto Uzumaki mena ses armées admirablement et protégea son village comme il veillait sur sa propre famille, et triompha de tous ses opposants. Il massacra Akatsuki, et bien que Madara ait survécu, les villages ninjas considéraient la Lune rouge comme défaite. Aux côtés de Sasuke Uchiwa, il terrassa des centaines de shinobis hostiles à sa terre, et sa réputation dépassa l’entendement.

Victoire sur victoire, Konoha gagna en puissance et en nombre. Mais la jalousie engendra la haine et quelques partis d’antagonistes se créèrent pour tenir tête au grand Rokudaime, sans qu’il soit au courant de quoi que ce soit.

Même ses plus proches amis seront nommés traitres dans cette histoire.

L’histoire de la plus grande guerre des shinobis.

Qui réunira de nouveaux héros.

{…}

Il agita la main vers ses équipiers, pour les inciter à le rejoindre. Watage se lança la première et fonça vers son ami, accroupi derrière un mur. Senkô ferma la marche, répandant une étrange buée derrière elle, destinée à effacer leurs odeurs. Infiltrés dans les rangs de la Racine, la jeune équipe pouvait compter sur ses capacités extraordinaires, agissant grandement sur leur pouvoir de discrétion. Ils avaient obtenu les informations nécessaires à leur Hokage, et ils devaient maintenant s’échapper de la demeure du vieux mais puissant Danzô. Kogito traversa le long couloir devant lui, et se retrouva dans une impasse. Il s’approcha du mur et l’effleura du bout des doigts. Puis, s’étant décidé, il sortit un parchemin explosif qu’il colla contre la pierre froide de la maison. Watage le rejoint, suivie par Senkô.

- Reculez.
- Mais…
- Watage. Fais-le !

Les deux filles s’exécutèrent finalement, et Kogito activa le sceau, qui s’illumina et ne leur laissa que quelques secondes de répits pour se mettre à distance sécurisée. L’explosion fut telle que les sentinelles de la Racine bougèrent et se dépêchèrent de gagner la zone touchée par les attaquants. A leur arrivée, seul le trou béant dans la muraille subsistait.

Camouflés dans une masse dense de buisson, la petite équipe attendait. Watage soupira, rattacha son long ruban dans ses cheveux et dépoussiéra son large pantalon blanc, devenu plus brunâtre qu’autre chose, en jetant un regard assassin à son équipier masculin.

- Tu dois toujours faire en sorte qu’on se fasse remarquer !
- C’était nécessaire, répliqua Kogito en sortant un bouquin abîmé et rapiécé.

Watage le regarda plonger dans sa lecture, comme si le moment était venu de se détendre, au beau milieu de ronces, en terrain ennemi et sur le qui-vive qui plus est. Elle ramassa son bâton, terminé par une sorte de boule cotonneuse et s’apprêta à lui asséner un coup, quand Senkô l’en empêcha. Watage la dévora d’un regard noir puis abandonna. Senkô, une aiguille d’où sortait de l’encens dans la bouche, fixait d’un air absent le livre de Kogito, qui semblait le passionner. Elle secoua vivement la tête et se détendit un peu.

- Dis donc, Sen-san, ça te dirait de stopper tes effusions de parfum ? lâcha Watage, agacée, en agitant sa main devant son nez, grimaçante.
- Et toi, ça te dirait de fermer ta gueule trente secondes ?

Watage brandit son arme touffue dans un geste vengeur, mais son extrémité dépassa les buissons, faisant s’activer un oiseau qui, coincé entre les branches de l’arbre épineux, se débattit avec vigueur. Les trois shinobis paniquèrent à l’idée que cet animal n’attire les Anbus et tous sortirent kunaïs et shurikens, à l’affut. Une ombre passa au travers du feuillus et un bruit sourd d’os broyés retentit au-dessus de leur tête.

- Qu’… ? bégaya Watage, figée.

Ils entendirent des hommes non loin de leur cachette, et n’osèrent absolument plus remuer ne serait-ce que le petit doigt, sans savoir se qu’il se tramait exactement.

- Qui est là ? lança une première voix.
- Sortez !

Watage sursauta et Senkô la saisit contre elle, l’empêchant de faire plus de bruit. A côté d’eux, les feuilles s’agitèrent et ils reconnurent la même ombre qui avait fauché l’oiseau tout à l’heure. La silhouette bestiale quitta son refuge et fit face aux Anbus.

- Un chien ? Comment a-t-il pu s’infiltrer ici ? cria l’un des hommes à ces équipiers, l’air dégoûté.

Le canidé, qui se révéla être bien plus puissant qu’un simple animal de compagnie, déposa le corps ensanglanté du petit volatile et fonça sur ses adversaires, crocs à découvert et encore tâchés de sang frais.

- « Kogito », aboya le loup.

Le nommé mit un certain temps à réaliser qu’il s’agissait en fait de Kakerô, le quatrième membre de l’équipe. Il sortit de la masse d’arbustes et fondit sur les Anbus, suivi par les deux adolescentes. La surprise gagna sur les hommes de la Racine, qui furent égorgés et éventrés.

L’équipe profita de l’agitation confuse pour quitter les lieux et retourner à Konoha, aussi vite que possible. Le seul Anbu présent ne manqua pas de sermonner les trois adolescents. Eh oui, Kakerô avait beau être un chien, il n’en était pas moins très fort et adoré du Rokudaime, d’où la marque spiralée sur son front, son étui à la patte droite et son bandeau lié autour de son tronc, au pelage noir sur le dos et blanc sur le ventre et la gorge.

- « Vous avez fait n’importe quoi ! »
- Désolée, Kakerô, marmonna Watage, en suivant l’animal à la course.
- « Je m’attendais à mieux de votre part. »
- Tu ne nous as pas vraiment aidés non plus, s’écria Kogito.
- « … »
- On a au moins accompli la mission, rappela Senkô en sortant le rouleau scellé.
- « Encore heureux », souffla Kakerô.

Après une quinzaine de minutes de route, la petite équipe arriva devant le bâtiment au kanji de feu. Ils parvinrent jusqu’au bureau de l’Hokage et frappèrent à la porte.

- Entrez, ordonna Naruto.

Kakerô se leva sur ses pattes et abaissa la poignée, entrant le premier, le butin dans la gueule. Il déposa le rouleau sur la table et recula, avant de s’incliner et de psalmodier :

- « Mission de rang A : Récupération d’information de la Racine, confiée à Kakerô, Watage Mimikaki, Senkô Hiyama et Kogito. »
- Accomplie, ajouta Uzumaki en souriant chaleureusement à ses mercenaires.

Kakerô se redressa.

- « Oui. »

Naruto rangea le parchemin, en souriant, comme si finalement, ce qu’il contenait ne leur serait pas dévoilé.

- Merci, vous recevrez votre salaire prochainement. En attendant…

Les quatre regardèrent leur Rokudaime se baisser et fouiller dans ses affaires.

- J’ai autre chose pour vous.

Il se releva et tendit à Kogito un nouvel ordre de mission.

- Encore ? soupira Watage en découvrant ce qu’il disait. De rang D en plus ? Vous vous fichez de nous, c’est ça ?
- Il faut bien vous occuper, expliqua Naruto, en riant sous silence.

Derrière la porte, Sasuke Uchiwa écoutait la conversation et un sourire se dessina sur ses lèvres. Il avait juré ne plus penser à la vengeance, mais là, la tentation était trop forte. Il lui manquait juste un plan. Rien que ça.

Pendant ce temps, dehors, sur la colline, en face du bâtiment, trois personnes observaient la scène.

- Tu le trouves comment, alors ?
- Vraiment pitoyable si tu veux tout savoir, Teru, répondit une jeune femme, qui jouait avec une tornade, canalisée au creux de sa paume.
- Qu’est-ce qu’on sait de lui, Nayami ? questionna le jeune homme prénommé Teru, encapuchonné.
- Naruto Uzumaki, 36 ans, affinité du vent, réputé pour sa volonté sans faille et son courage démesuré, récita-t-elle avant de refermer un petit carnet noir.
- C’est tout ? Très bien. Que fait-on, Wasabi ? On le tue ?
- Oui. Comme prévu.

Teru sourit et sortit son bras de sa cape, révélant cinq poupées aux expressions effrayantes et différentes, retenues par des fils à chacun de ses doigts.

- Je sens qu’on va bien s’amuser.

Nayami explosa d’un petit rire enfantin et suraigu. Wasabi plongea son regard dans la fenêtre du Rokudaime et le fixa longuement.

- Oui, vraiment.




Laissez des commentaires pour que je sache si ça plait ou non... :(

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: