Fiction: Le Pacte du Démon

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Près de trois jours s’étaient écoulés depuis que le drame était arrivé et Haraï n’avait pas prononcé un seul mot autre que son nom. La douleur de ses yeux ne voulait pas se calmer, et il avait fallu lui faire des bandages très serrés autour de sa tête pour compresser ses yeux suffisamment pour la calmer. Malgré tout, Okami essayait de devenir ami avec l’aveugle. Il avait passé de longues heures à lui parler de tout et de rien. Naruto avait dit qu’il ne pourrait pas enlever ce sceau sans le tuer. Hagata et Hinata étaient révoltées, sûrement à cause de l’instinct maternel, du fait que l’on puisse infliger ça à un enfant. Le quatrième jour, le garçon aux cheveux neige se leva avant les autres, si l’on oubliait Kiatsu, évidemment. D’ailleurs, ce dernier ne le remarqua pas. Il sortit du petit camp qu’ils avaient installé près du lieu du combat. Sa démarche était très approximative et il tomba plusieurs fois en chemin. Il rejoignit la mer et s’assit sur le sable. Il tentait de ressentir les présences autour de lui, sans le moindre succès. Il n’entendit même pas des bruits de pas derrière lui.

- Alors, gamin, on fait des promenades nocturnes ? Décidément, le garde ne sert à rien.

La voix du démon renard le fit se retourner et, même sans le voir, il leva sa tête vers le visage du blond. Il lui fit d’ailleurs la remarque et le félicita de tant de prescience. Le petit rougit un peu, mais se repris bien vite. Le renard possédant le corps du blond et sang s’assis à côté de lui, qui le suivit de la tête. Le renard le remarqua et sourit. Il n’aurait jamais deviné qu’il se serait habitué à cet état si vite. Puis il posa immédiatement la question qui l’avait fait le suivre :

- Que comptes-tu faire maintenant ? devant la figure interloquée de l’enfant, il précisa : Que vas-tu faire ? Veux-tu rester comme ça jusqu’à la fin de ta vie ou bien vas-tu te battre pour récupérer la vue ? Ça ne sert à rien de me dire : « Mais j’y voit rien ! Comment je pourrais faire ? ». Tu n’as qu’à interroger Gobi, il pourra t’aider dans cette quête. De plus tu n’as pas l’air stupide, tu trouveras sûrement un moyen.

Le garçon aux cheveux de glace baissa la tête.

- Laisse-moi deviner : Tu ne sais pas comment contacter ce sale clebs ?

Il secoua la tête pour indiquer la réponse.

- Alors moi aussi je vais t’aider ! Et moi qui croyais que je n’aurais plus jamais à dire ça… continua-t-il en bougonnant.

Il apposa sa paume sur le front du jeune, qui atterri dans une grande pleine. Il ne voyait toujours rien, mais il ressentait parfaitement la configuration de l’endroit. Il sentit derrière lui le souffle d’une grande créature. Il se retourna et avança vers ce souffle. Quelques instants plus tard, il arrivait devant une grande caverne fermée par des grilles sur les quelles on avait apposé un sceau. Alors qu’il venait juste de s’arrêter, à quelques mètres seulement de la barrière, un énorme chien blanc, de près d’une cinquantaine de mètres de hauteur au garrot, possédant cinq queues représentant chacune un des cinq éléments du ninjutsu, s’approcha lui aussi depuis l’intérieur de la caverne. Même en ne le voyant pas, Haraï tremblait en le sentant si près de lui. Le chien neigeux s’adressa à lui :

- Alors tu es enfin arrivé ici… Tu diras de ma part à Kyubi que je lui présente mes plus sincères amitiés. Tu veux de l’aide ? Je ne peux pas soigner tes yeux, mais je voit peut être un moyen pour te permettre de voir malgré tout…

- Comment, Gobi-sama ? dit-il avec une voix apeurée.

- Tu peux utiliser tous mes pouvoirs, même le vent… Il suffit que tout trouve un moyen pour l’imprégner de ton chakra et que tu apprennes à l’utiliser pour sentir ton environnement. Au fait, appelle-moi Gobi-kun s’il te plaît, Haraï-kun.

- Mais comment faire ça ?

- Comment m’appeler comme je te le demande ? Ah, non ! Comment faire pour imprégner l’air de ton chakra ? Là, c’est à toi de trouver. Je suis sûr que quelqu’un pourra t’aider. Je vais rester constamment en contact avec toi. Avec mon aide, tes pouvoirs ne seront que plus grands. De plus, plus tu es puissant, plus j’ai de chances de survivre dans cette affaire. Après tout, ma vie est aussi entre tes mains, petit.

- Merci beaucoup, Gobi-sam… Gobi-kun.

- De rien petit. Je vais te renvoyer dans ton monde. Je doute qu’il soit très sain que tu restes ici trop longtemps. La nature même de mon chakra pourrait te nuire.

Il fit un brusque dégagement de chakra et Haraï se sentit quitter ce lieu qu’il appréciait tant. Il se réveilla entouré par Naruto et sa famille. Hinata s’inquiétait beaucoup pour lui. Elle allait le réprimander lorsqu’il la prit de court :

- Gobi-kun transmet ses plus sincères amitiés à Kyubi-san.

Il y eu un silence assez long. Il avait parlé ? Puis, Naruto éclata de rire.

- Kyubi fait de même, bien qu’il soit nettement moins sympathique et respectueux, lui.

C’est événement décoinça tout le monde et ils se mirent à lui poser beaucoup de questions, mais le blond, de nouveau sérieux, les calma et s’enquit d’une chose plus qu’importante : De quoi avait-il discuté avec le bijuu à cinq queues ? Après qu’il ait tout expliqué, Naruto resta un moment songeur avant de lui répondre qu’il pouvait l’entraîner pour réussir ce jutsu.

- Hey ! Moi aussi je veux m’entraîner, papa !

- Ok, pourquoi pas…

Une semaine plus tard…
Naruto décida de partir en direction du pays de la rivière, dernier lieu d’habitation connu de Sanbi, la tortue à trois queues. Ils acquiescèrent tous mais Haraï ne pu s’empêcher de demander :

- Mais, on va devoir passer par le pays du feu, non ?

- Oui, on ne peut pas l’éviter… Malgré tout, nous ne nous attaquerons pas à Konoha, ajouta-t-il en jetant un coup d’œil à Hagata.

Ils partirent donc vers le nord, en direction du pays du feu que la famille de Naruto détestait tant. Le voyage se passa pourtant sans anicroches. Tout le long durant, Haraï et Okami discutaient ensemble et l’on entendait souvent leurs éclats de rire. Enfin, il y eu bien le moment où le chien et le loup renversèrent un sceau d’eau sur la tête d’Hagata pendant qu’elle dormait. Furieuse, elle les avait poursuivis mais ne les rattrapa pas, malgré l’handicap du chiot. Mais ce ne fut pas un événement marquant du voyage, qui se passa presque dans la bonne humeur générale. Presque. Il faut dire que le chat n’avait apprécié la blague des deux enfants. Pendant l’une des pauses, Haraï raconta son histoire : Sa famille avait toujours été formée de jinchurikis de Gobi, ce qui leur donna cette chevelure blanche à force. De part leur naissance, ils avaient, jinchuriki ou pas, une affinité avec tous les éléments. Son père et sa mère étaient morts, assassinés par le village lorsqu’il était jeune. Avant de mourir, ils lui avaient donné Gobi et il réussi à s’enfuir. Il gardait une profonde rancune envers le pays du Thé. Encore une fois, Hinata fut choquée de savoir le sort qu’on lui avait réservé à son âge.
Ils arrivèrent après six jours de voyage. Ils devaient chercher et trouver Sanbi avant les villages ninja et surtout avant le malade qui s’en était pris à Haraï. Gobi dit à Haraï, qui le retransmit, que Sanbi habitait dans une grotte située au milieu d’un lac du nord du pays des rivières. Naruto soupira en lui disant que c’était justement dans cette région qu’il y avait le plus de lacs et que cet indice ne les aidait pas beaucoup. Kyubi se moqua de son « subordonné » comme il le disait et celui-ci le lui rendit. Ils se dirigèrent donc en direction du nord. Après une journée de recherche supplémentaire, ils finirent par trouver, au milieu d’une plaine, un village de pêcheurs à coté d’un lac ressemblant fort à la description de Gobi.
Ils seraient allés directement dans cette grotte si Okami n’avait remarqué une source de chakra démoniaque en plein milieu du port de la ville. Il n’y avait pas de brume mais ils commencèrent à s’inquiéter : l’homme de la brume pouvait être à l’origine de ce chakra. Ils accoururent en direction du village côtier. Grâce à Okami et à sa mère, ils trouvèrent rapidement l’homme à l’origine de ce phénomène. Il s’agissait d’un jeune homme brun, les cheveux en bataille, habillé d’une tunique bleu sans manche et ample pantalon de la même couleur océan. Son visage fin et pâle contrastait fortement avec ses yeux noirs de jais. Ils étaient rassurés de constater que l’autre n’était pas là. Discrètement, ils le suivirent et remarquèrent qu’il n’habitait dans le village. D’ailleurs, les habitants le regardaient avec haine et mépris. Un enfant lui jeta même une pierre qui ne l’atteignit pas. Il sorti de la petite ville et marcha sur l’eau pour rejoindre l’île qui se situait au milieu. Naruto remarqua qu’il solidifiait l’eau sur plusieurs dizaines de mètres, lui donnant la texture d’une étrange gelée. Cette incroyable capacité prouvait qu’il s’agissait bien de l’hôte de Sanbi, le démon tortue à trois queues, le maître de l’eau. Dès qu’ils posèrent le pied sur l’étrange gelée, le jinchuriki du démon à trois queues se retourna pour leur faire face.

- D’autres persécutions ? Vous pourriez changer de style, de temps en temps. Me suivre comme ça vous met en danger, je pourrais vous noyer en un clin d’œil.

- Désolé de vous déranger, Sanbi-sama…

- Ne m’appelez pas comme ça ! Je me nomme Shouha.

- Bien. Nous avons remarqué que vous ne semblez pas être en paix avec les habitants du village voisin et…

- Ce ne sont pas les premiers. C’est la troisième fois que je change d’habitation, vous savez. Je ne me souviens plus du nombre de fois où ils ont essayé de me tuer.

- Justement. Nous aurions besoin de votre aide pour un assez grand projet.

- Quel est-il ?

- La destruction de Konoha et la naissance d’un nouveau village ninja sur ses cendres.

- Et en quoi suis-je concerné par ça ? Je me fiche totalement de Konoha.

- Vous n’êtes donc pas au courant ? La plupart des villages ninja ont décidé de se débarrasser définitivement de tous les jinchurikis. Et de leurs démons aussi, cela va de soi.

- Et je suppose que vous n’êtes pas étrangers à cette décision…

- … En partie seulement. Après avoir réussi à sauver ma famille de quelques assassins, j’ai été considéré comme un criminel. Mais un mystérieux et sanguinaire meurtrier est aussi en cause. Ce fou furieux tue des gens par centaines en faisant en sorte que nous soyons accusés à sa place pour les massacres qu’il laisse derrière lui. De plus, il semble prendre plaisir à traquer les jinchurikis puis à les torturer, certainement avant de les achever. Mais tu es très concerné par cette menace : il utilise la glace et ça risque de te poser beaucoup de problèmes si tu le rencontres…

- Quoi ?! Et comment il fait pour les trouver ? Hein, comment sait-il où se trouvent les porteurs de bijuu ?!

- … En réalité… Je pense qu’il nous suit…

- Mais alors, c’est toi qui me condamnes à mort si je te suis pas !

- Il finira bien par te trouver quand même… De toute façon, je suis sûr qu’il a un autre moyen pour les trouver : il nous a précédé quand nous étions à la recherche d’Haraï, le porteur de Gobi, et il l’a payé cher car cet homme l’a rendu aveugle grâce à l’aide d’un puissant sceau.

- Il est donc si fort que ça ?

- Il m’aurait peut-être vaincu si notre court combat avait duré, quoique je n’en suis pas sûr ; après tout, j’ai quelques astuces que personnes ne connaît.

- Et en quoi cela aurait été un exploit ?

- Il faut vraiment être incroyablement puissant pour poser des problèmes à l’hôte de Kyubi, répondit Hagata.

- Ky… Kyubi ? bégaya l’hôte du démon tortue à trois queues. Le démon à neuf queues ?

- En personne. Il aurait peut être pu me tuer. Je doute que tu fasses le poids et…

Alors qu’il allait continuer, un hurlement de loup affamé retentit à travers la plaine. Naruto se figea, tout comme ses amis.

- Shouha-san, est-ce qu’il y a des loups dans le coin ? demanda le renard.

- Pas à ma connaissance, pourquoi ?

- Parce que ça veut dire qu’il arrive…

À peine eut-il terminé sa phrase qu’une épaisse brume se leva soudainement, en même temps que la température chutait.

- Courez ! hurla le porteur du démon renard.

Ils s’élancèrent en même temps que des cris d’effroi et de douleur fusaient de la ville toute proche. Après un instant d’hésitation, Shouha décida qu’il était plus sûr de suivre le groupe du porteur de jinchuriki plutôt que de rester près d’un endroit où un cinglé s’amusait dans le sang. Ils s’éloignèrent rapidement du lieu du massacre et l’homme ne les suivit étrangement pas. Naruto ne décida de s’arrêter qu’à la nuit tombée. Il établit immédiatement des tours de garde : Kiatsu et lui occupaient la première moitié de la nuit, Haraï et Okami s’occupant du reste de la nuit. Pendant ce qui fit office de dîner (Naruto n’ayant ramené que quelques poissons et Hagata les ayant fait flamber), Shouha découvrit l’histoire de ses nouveaux compagnons, s’intéressant plus particulièrement à celle de Naruto et de sa famille. Après ces sombres notes, Hagata se décida à détendre l’atmosphère et lança une question qui la tourmentait depuis longtemps :

- Au fait, c’est pour quand votre mariage, vous deux ? demanda-t-elle aux deux parents, qui rougirent immédiatement.

- Euh… Hé bien… bégaya le blondinet qui pris soudain un air ahuri.

- Quoi ? Vous n’êtes pas encore mariés ? Mais vous êtes fiancés au moins, hein ? les questionna Shouha

- …

- … Pas la peine de répondre…

- Alors ? continua la porteuse de Nibi avec un sourire de tyran, Tu pourrais répondre, non ?

- Je… Je suis disparu pendant longtemps, avant la naissance d’Okami. Je suis ne suis rentré que quelques mois auparavant. Après, on a dû fuir Konoha… On avait pensé que les temps étaient trop troublés pour le moment et qu’il n’était pas prudent de faire une cérémonie alors que nous sommes des fugitifs…

- D’accord pour le mariage, mais je doute que les fiançailles aient besoin de cérémonie. En plus, si vous vous êtes assez aimés pour avoir un enfant ensemble, vous auriez très bien pu le faire avant ta disparition. Alors ? Quelque chose à dire pour ta défense, Naruto ?

- … Hagata… Si tu ne la fermes pas, tu vas devoir t’occuper des cinq prochaines semaines de garde, de chasse et de cuisine à toi toute seule, compris ?

- Gloups… Oui, Naruto…

Et Hagata se la ferma effectivement durant toute la nuit. Le lendemain matin, Naruto se réveilla bien avant les autres et s’approcha de son fils et de l’ami de ce dernier par derrière, en étant le plus discret possible.

- Hé bien ! Si j’avais été un ennemi, vous seriez déjà morts !

Ils se retournèrent vivement et Okami rougi fortement. Naruto rit quelques instants avant de reprendre un air sérieux, et de les menacer de trois semaines de corvées si cela se reproduisait. Le deux pâlirent à l’extrême, déclenchant un nouveau fou rire chez le blond. Il resta avec eux en attendant le réveil de ses équipiers et discuta beaucoup avec les deux enfants. Dès que les autres furent réveillés, il décida qu’ils se dirigeraient vers Ame no Kuni, en espérant apprendre la position de Rokubi.

- Mais, comment sais-tu où chercher les Bijuu ? Après tout, il font profil bas pour ne pas se faire repérer… s’interrogea Shouha.

- J’ai un allié de poids : Kyubi connaît le caractère des différents démons et il se trouve que Raiju, le sixième, apprécie tout particulièrement les endroits où il pleut souvent, renforçant ainsi la puissance de ses techniques Raiton. Le pays de la pluie ne porte pas son nom par hasard : il est très rare qu’il n’y ait pas d’orage là bas.

- Ok…

- Par contre, les habitants d’Ame n’ont pas de très bons souvenirs de moi : La dernière fois que j’y suis allé, j’ai détruit un bon morceau de la ville pour abattre Madara Uchiwa et Pain, ancien dirigeants d’une organisation nommée Akatsuki, qui voulait capturer tous les bijuus pour en faire une arme surpuissante. Les villageois n’ont pas particulièrement apprécié et nous devrons donc être discrets pendant notre séjour là-bas.

C’est donc sur ces paroles qu’ils partirent en direction du Nord-Ouest, vers Ame gakure no sato, le village caché de la pluie.
Une ombre avait elle aussi échappé à la surveillance des deux enfants et sourit, marmonnant :

- Lequel d’entre nous arrivera en premier ? Je suis sûr qu’après mon passage, les habitants seront ravis de te revoir, Kyubi… Hum… C’est où Ame au fait ?

L’ombre soupira et parti finalement dans la même direction que le groupe de Naruto.

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