Fiction: Y'a une fille qu'habite chez moi (terminée)

Ne laissez jamais une femme vous sauver la vie. Jamais. Après, elle va s'immiscer dans votre existence, critiquer votre cuisine, vous faire revoir vos théories machistes et même, qui sait, vous faire tomber amoureux. Galère... ShikaTema
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Hakina (Féminin), le 28/05/2009
Bonjour,

Je suis vraiment désolée d'avoir mis si longtemps à écrire la fin de cette histoire. La bonne nouvelle, c'est que ça y est, c'est fait. Fini les attentes interminables, il est temps de vous souhaiter une bonne lecture pour ce dernier chapitre.

Je poste immédiatement l'épilogue, j'espère que vous l'aurez à peu près en même temps.

A bientôt,

Hakina




Chapitre 8: Adieux



-Tu es sûre que tu ne veux pas y réfléchir ? demanda Kankurô à sa sœur.

Il avait surpris cette dernière en train de lancer un dernier regard triste vers la sortie de Konoha qu'ils venaient juste de franchir.

-Non, ça ne sert plus à rien maintenant.

La jeune femme se sentait blessée. Blessée et triste. Elle n'arrivait même plus à ressentir de la joie à l'idée de retrouver son village. Sans Shikamaru, les choses seraient si fades...

-Va le retrouver.

Temari resta interdite quelques secondes avant de bégayer :

-P... Pardon ?

-Va le retrouver, répéta Kankurô d'un ton doux.

La jeune femme ouvrit la bouche, comme si elle allait dire quelque chose, puis se ravisa. Elle se contenta de secouer la tête d'un air abattu.

-Tu ne l'aimes pas ? reprit son frère d'un air sérieux.

Cette question sembla choquer Temari. Elle s'offusqua :

-Ce n'est pas la question ! Et puis, ça ne te regarde pas !

-Si tu l'aimes, poursuivit le jeune homme sans prendre en compte la remarque de sa soeur, il faut que tu retournes là-bas.

La jeune femme serra les poings et son regard étincela de colère.

-Je t'ai dit que ça ne te regardait pas !

Sa voix était menaçante, mais on sentait qu'elle était proche de trembler.

-Alors, c'est que tu l'aimes ! triompha Kankurô. Sinon, tu ne te mettrais pas dans un état pareil...

Temari secoua la tête d'un air exaspéré. Cependant, lorsqu'elle reprit la parole, c'était la tristesse qui transparaissait.

-Que je l'aime ou non, ça n'a pas d'importance. Nous ne sommes que des ninjas de villages différents... Il sert Konoha et je sers Suna. Il m'a trahie pour ça. Et j'ai fait de même.

Kankurô soupira.

-Ca m'a l'air d'être une histoire très compliquée vous deux. Connaissant Shikamaru, il ne doit pas être ravi...

Cette remarque eut le mérite de faire rire sa sœur.

-Il dit que je suis la fille la plus chiante du monde, murmura-t-elle d'un air attendri.

-Il t'aime, lui souffla le jeune homme d'un air convaincu.

Temari ferma les yeux. Elle leva son visage vers le ciel et laissa le vent parcourir sa peau avant de répondre, la voix tremblante :

-J'aimerais y croire... J'aimerais tellement y croire... Mais Shikamaru n'a pas besoin d'une fille comme moi pour compliquer sa vie. Il aime le calme et la solitude. Il...

-Il t'aime, Temari, l'interrompit son frère. Tu aurais du voir sa tête quand tu l'accusais de s'être moqué de toi. Ca faisait mal au coeur.

La jeune femme ne répondit pas immédiatement, plongée dans ses pensées. Finalement, elle décida de vider un peu son sac :

-Il savait tout tu sais. Il m'a laissé croire qu'il ne savait rien, mais il savait tout.

Kankurô hocha la tête.

-Je sais.

-Comment a-t-il pu me faire ça ? demanda-t-elle d'une voix tremblante. Comment a-t-il pu me mentir aussi longtemps ? Me manipuler ?

-C'est pour ça que tu dois retourner là-bas. Laisse-lui une chance de t'expliquer.

-Je ne peux pas, protesta la jeune femme. Je dois retourner à Suna et retrouver mon entourage. C'est la seule chose qui compte vraiment.

Mais n'importe qui aurait pu voir qu'il n'y avait pas une once de conviction dans ce qu'elle disait.

-Si tu rentres maintenant à Suna, tu auras des regrets pendant des années, Temari. Tu n 'as pas le droit de t'infliger ça. Gaara ne le voudrait pas.

Temari secoua la tête, en muette protestation, mais son frère poursuivit :

-On n'est pas à la minute... Vas-y.

-Ca ne sert à rien, contesta-t-elle. S'il tenait à moi, il serait venu me chercher.

Exactement au même moment, Shikamaru sauta du haut de l'arbre où Temari et son frère se trouvaient et posa une main sur l'épaule de cette dernière, remerciant intérieurement son instinct pour ce timing parfait.

-Je suis là, lui souffla-t-il au creux de l'oreille

Temari sentit son coeur s'affoler. Ses battements se firent désordonnés et douloureux. Si douloureux...

-Si tu pensais que j'allais te laisser partir comme ça, tu te trompais lourdement, ajouta-t-il d'une voix un peu rauque.

Désemparée, Temari ne sut que répondre. Il était là et elle se sentait si bien... Et si mal en même temps. Elle se retourna vers lui en essayant de garder contenance, tandis qu'elle entendait dans son dos les pas de son frère qui s'éloignait pour les laisser un peu en paix.

-Ne m'oblige pas à utiliser ma technique des ombres, lui souffla-t-il à nouveau, voyant qu'elle faisait un pas en arrière, afin de mettre une certaine distance entre eux.

Il souriait. D'un sourire charmeur et sûr de lui. Un sourire qu'elle ne lui avait encore jamais vu.

-Pour quelqu'un qui vient de subir une rupture en bonne et due forme, tu m'as l'air plutôt bien, siffla-t-elle, à bout de nerfs.

-C'était une rupture ? fit-il semblant de s'étonner d'un air taquin.

Scandalisée, la jeune fille fit volte-face et s'éloigna à grands pas. Si ce sale petit insolent voulait jouer à ça, elle avait autre chose à faire. Rentrer chez elle par exemple...

-Je t'avais prévenu, lui lança Shikamaru.

La seconde d'après, Temari sentit une force l'immobiliser. Le jeune homme la força à se retourner.

-Laisse-moi tout de suite ! cracha-t-elle d'un air menaçant.

-Non.

La fureur empêcha la jeune femme de répondre. Shikamaru fit trois pas en avant et elle fut, bien contre son gré, obligée de faire pareil. Ils étaient à présent si près l'un de l'autre qu'elle sentait son souffle chaud sur son visage. Elle essaya de résister, mais le trouble s'empara d'elle. Elle se sentait impuissante, à la limite de l'abandon. Seul le regard pétillant de Shikamaru, qu'elle ne pouvait éviter, la força à résister et elle ferma les yeux. Pour un instant seulement, car elle sentit son cou se tendre et ses yeux s'écarquillèrent de surprise lorsque leurs lèvres se rencontrèrent.

-Shikamaru !

La jeune femme put reculer. Il avait rompu l'étreinte.

-Tu te moques encore de moi ? demanda-t-elle, farouche.

-C'est eux qui se sont moqués de nous, répliqua-t-il.

-Eux ?

-Les Kage, expliqua Shikamru. Je ne voulais pas te trahir, Temari. Je voulais juste t'aider.

-Tu parles, murmura-t-elle plus doucement. Tu voulais surtout me voir débarrasser le plancher le plus vite possible.

Il ne put retenir un éclat de rire.

-C'est vrai, avoua-t-il. Mais juste au début. Après, les choses sont devenues tellement différentes...

Temari soutint son regard et, pour la première fois, il parut perdre contenance.

-Je suis prêt à tout pour toi, murmura-t-il. Même à quitter Konoha. Tu ne seras pas obligée de choisir, Temari.

Sans pouvoir se l'expliquer, elle eut la certitude qu'il était sincère. Mais sa décision était prise.

-Tu ne serais pas heureux à Suna. On attend une grande rigueur de chaque ninja et la discipline est bien trop sévère pour les flemmards.

-Je changerai ! protesta-t-il vivement.

Mais la jeune femme posa son index sur les lèvres du jeune homme. Elle poursuivit :

-A Suna, il n'y aura ni Chôji ni Ino. Tu ne pourras plus non plus voir Kurenaï et son fils.

-Je survivrai, murmura-t-il d'une voix faible.

-Shikamaru, soupira Temari tristement. Il n'y a pas de nuage en plein désert... Juste un ciel désespérément bleu à perte de vue. Ce n'est pas ça que tu veux.

Le jeune homme baissa les yeux. Doucement, la jeune fille laissa son front se reposer contre celui de Shikamaru. Ils restèrent là, l'un en face de l'autre, priant pour que ce moment ne s'arrête jamais.

-Je suis désolée d'avoir boulversé ta vie. J'aurais du te laisser en dehors de tout ça.

-Ne sois pas bête, répliqua-t-il. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée. La meilleure, tu entends ?

Temari ne put retenir un sourire et enfouit sa tête dans la cou du jeune homme.

-Je t'aime, souffla Shikamaru. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne.

-Je t'aime aussi. Je t'aime autant, assura la jeune femme.

-Alors, c'est comme ça que ça se termine ? demanda-t-il d'une voix éraillée. Tu retournes à Suna et je reste ici ?

Temari détourna le regard.

-Je dois retourner à Suna. Et ce serait égoïste d'accepter que tu viennes avec moi.

-Mais...

-Tu n'y seras pas heureux, le coupa Temari. Suna te pèsera. Son air étouffant et l'absence de tes amis auront raison de notre couple. Je ne veux pas te voir vivre dans le passé et je ne veux pas vivre dans la peur que tu me quittes chaque matin...

-Je ne te quitterai jamais !

Un pauvre sourire éclaira fugacement le visage de la jeune femme.

-Il faut que tu me laisses partir, Shikamaru. Je dois rentrer chez moi... J'ai des choses à régler.

-Tu reviendras ? lui demanda-t-il d'une voix douloureuse où perçait une pointe d'espoir.

Temari acquiesça.

-Je ne te laisserai pas, affirma-t-elle.

-Alors je t'attendrai. Un mois ou six, peu importe. Je t'attendrai des années s'il le faut. Promets-moi juste que tu reviendras.

-Je te le promets, assura Temari en le regardant droit dans les yeux, avec toute la sincérité dont elle était capable. Ca prendra peut-être du temps, mais je reviendrai. Il faut juste que tu me fasses confiance.

Le jeune homme recula alors d'un pas, creusant l'écart qui les séparait.

-Je te fais confiance, lui assura-t-il à son tour en essayant de sourire. Puisque tu le dis, je sais que tu reviendras.

Temari se dressa lentement sur la pointe des pieds et déposa un léger baiser sur les lèvres du jeune homme avant de se retourner pour suivre le chemin pris un peu plus tôt par son frère, minuscule silhouette qui l'attendait au loin.

-Je reviendrais, je te le jure, murmura-t-elle en s'éloignant, espérant que le vent porterait ses mots jusqu'à Shikamaru.

Malgré les larmes qui dévalaient ses joues, à présent que Shikamaru ne pouvait plus voir son visage, un léger sourire se fraya un chemin jusqu'à sa bouche. Il l'attendrait le temps qu'il faudrait. Il l'attendrait...

Complètement immobile, Shikamaru regardait sans ciller la silhouette de Temari disparaître peu à peu sous le zénith avec l'impression qu'on déchirait son cœur en petits morceaux comme une vulgaire feuille de papier. Il resta des heures encore après qu'elle ait disparu de son champ de vision et ce ne fut que lorsque Chôji vint le récupérer qu'il consentit enfin à rentrer dans le village.

-Ca va ? lui demanda son meilleur ami en le regardant d'un œil inquiet.

-Ca va.

-Elle est partie ? reprit Chôji sans quitter Shikamaru des yeux.

Mais ce dernier ne répondit pas à sa question. Il se contenta d'éluder, d'une voix confiante :

-Elle reviendra.

C'était plus qu'une conviction. C'était une certitude. Une certitude inébranlable.


FIN





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