Fiction: Y'a une fille qu'habite chez moi (terminée)

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Temari s'était réveillée encore plus tôt que d'habitude. Longtemps, elle essaya de se laisser bercer par la respiration lente et régulière de Shikamaru mais rien n’y fit. Elle finit par se lever, persuadée qu'elle ne parviendrait plus, de toutes les façons, à fermer l'oeil. Silencieusement, elle enjamba le corps du jeune homme, entra dans la salle de bain et se passa un peu d'eau fraiche sur le visage. Il fallait qu'elle parle à Shikamaru. Inutile de repousser trop longtemps cette mission, cela ne ferait qu'empirer les choses. Elle avait pourtant bien essayé de lui parler la veille mais à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, une boule lui serrait la gorge et elle ne pouvait plus prononcer un mot. Face à Tsunade-sama, les choses lui avaient paru beaucoup plus simples. Finalement, ce n'était pas le cas. Se permettre de juger Shikamaru alors qu'elle venait à peine de débarquer dans sa vie, aussi discrètement que l'aurait fait Uzumaki Naruto, c'était vraiment au-dessus de ses forces.

Après tout, il ne faisait de mal qu'à lui... Pourquoi était-ce à elle de lui ouvrir les yeux sur sa propre condition ? Pourquoi était-ce à elle d'être dure et méchante ? Shikamaru était l'une des personnes qu'elle connaissait le mieux de Konoha. Pourquoi était-ce à elle de recevoir toute sa rancoeur ? Parce que Tsunade-sama le lui avait demandé, en tant que service bien sûr... Et après tout ce qu'elle avait fait pour Temari, accepter était la moindre des choses. La jeune femme s'observa quelques temps dans le miroir. Elle semblait un peu plus fatiguée que d'habitude mais rien, dans son apparence physique, ne trahissait la piteuse situation dans laquelle elle se trouvait. Son bandeau de Suna était sagement enroulé autour de son cou, comme si de rien était. Elle ferma un instant les yeux puis se ressaisit. Lentement, elle détacha son bandeau et le posa contre le lavabo, de telle sorte que le symbole de Suna soit face cachée, puis elle se dépêcha de se préparer.

Lorsqu'elle sortit de la salle de bain, elle était plus décidée que jamais à remettre Shikamaru sur la voie des ninjas. Il faut dire que la douche glaciale qu'elle venait de prendre l'avait considérablement énervée. A présent, dire à Shikamaru qu'il faisait honte à la mémoire de son Senseï ne la gênait plus le moins du monde. Dès que cet imbécile serait réveillé, elle...

-Tu es déjà debout ? Mon lit n'est pas assez confortable peut-être ?

En entendant sa voix, la jeune femme sursauta. Si elle n'en croyant pas ses oreilles, ses yeux lui confirmèrent l'étrange réalité : Shikamaru était levé, plus de deux heures avant l'heure normale.

-Si c'est ça, dis-le moi et on échangera, reprit-il en souriant. Je suis sûr que tu te sentirais bien mieux par terre.

Temari ne releva pas. Elle était trop occupée à essayer de retrouver son courage qui s'était envolé dès que la voix du jeune homme s'était fait entendre.

« Allez, vas-y... Dis-le lui... C'est le moment ! » essayait-elle de se convaincre mentalement.

-Tu n'es pas très bavarde, ce matin, remarqua Shikamaru. Tu as faim peut-être ?

-Non, souffla la jeune femme.

Elle ferma les yeux en maudissant sa lâcheté. Mais, cette fois, elle ne reculerait pas. Elle prit une profonde inspiration et ouvrit la bouche.

-Ca te dirait une partie de shogi ? lui demanda le jeune homme exactement au même moment.

Temari en resta les bras ballant, la bouche grande ouverte. Il lui fallut quelques secondes avant de ravaler ses mots et de la refermer, sous le regard déconcerté du jeune homme. Il devait la prendre pour une parfaite idiote... Elle essaya de se ressaisir mais elle ne parvint qu'à bégayer faiblement :

-P... Pardon ?

-Tu n'as pas faim et il est encore très tôt. A moins que ce ne soit un complot avec Ino pour être sûr de me faire arriver à l'heure, on a largement le temps de se faire une partie de shogi. Donc : ça te tente ?

Temari aurait du répondre que non et, tant qu'elle y était, lui dire ses quatre vérités, histoire de lui rappeler qu'il était un ninja porteur de la volonté de feu de Konoha et des espoirs d'Asuma et non un sale petit fainéant qui laissait sa vie lui filer entre les doigts juste pour ne pas affronter la réalité. Cependant, ce ne fut pas du tout ce qu'elle fit. Presque malgré elle, elle s'entendit répondre :

-Ca me tente bien.

« Tant pis pour la mission, ajouta la jeune femme pour elle-même, elle peut bien attendre un peu ».

Shikamaru sourit et les derniers remords de Temari s'envolèrent.

-J'espère que tu n'as pas de talent caché..., plaisanta-t-il en installant le jeu. Je peux surmonter le fait qu'une fille m'ait sauvé la vie mais pas qu'elle me batte au shogi.

Un rire franc s'échappa de la bouche de la jeune femme.

-Je ne serais pas trop méchante alors.

Shikamaru haussa les épaules.

-Je pense que tu peux l'être. Tes chances de me battre sont nulles. Je suis plutôt bon à ce jeu.

La jeune femme serra discrètement les points. Elle avait toujours eu un esprit de compétition et n'aimait pas perdre.

-C'est ce qu'on va voir...

Malheureusement pour Temari, il n'y eut pas la moindre dose de suspense. Shikamaru remporta trois parties de suite haut la main et son petit sourire supérieur énerva tellement la jeune femme qu'elle insista pour en jouer une dernière, histoire de prendre sa revanche. Bien sûr, ce ne fut qu'une défaite supplémentaire face à un Shikamaru désinvolte qui faisait parfois semblant de s'ennuyer ferme en baillant ostensiblement. Temari se retint à grand peine d'envoyer valser le jeu mais le regard rieur du jeune homme la calma quelque peu.

-Très drôle, se contenta-t-elle de grogner d'un ton peu avenant.

-Ne fais pas la tête. Tu t'en es plutôt bien sortie.

Un sourire commença à transparaître sur le visage de la jeune femme, mais il ajouta:

-Enfin, pour une fille, hein...


OoOoO


-Vous êtes en retard, soupira Ino.

-C'est de sa faute, précisa Shikamaru avec son habituel ton flegmatique.

Le visage d'Ino se teinta s'une légère surprise.

-Ca ne s'est pas tout à fait passé comme ça, maugréa Temari en jetant un regard noir au jeune homme. Je me suis fait avoir, c'est tout.

-Elle n'a pas digéré le fait que je la batte quatre fois de suite au shogi, souffla Shikamaru à son meilleur ami d'une voix parfaitement ostensible.

La main de Temari vint se placer immédiatement dans son dos, sur son éventail, en signe de menace. Shikamaru ne se le fit pas dire deux fois. Avec un petit sourire entendu, il haussa les épaules et se tut. Ils arrivèrent en silence jusqu'au bureau de Tsunade-sama. Cette dernière parut soulagée de les voir.

-Vous voilà enfin ! Je commençais à croire que vous vous étiez octroyé une journée de repos...

-Veuillez nous excusez, Tsunade-sama, murmurèrent tous les membres de l'équipe dix, bien que Shikamaru ait un petit temps de retard.

Le hokage balaya leurs excuses d'un geste de la main. Entre Shikamaru et Kakashi, elle avait l'habitude.

-Voici votre ordre de mission, expliqua-t-elle en tendant un rouleau de parchemin à Ino. Une mission d'escorte de rang C.

Ils acquiescèrent. Ce ne serait pas une mission bien palpitante, mais c'était toujours plus agréable que de faire le guet aux portes de Konoha. Ils saluèrent Tsunade-sama et s'apprêtèrent à sortir lorsqu'elle ajouta :

-J'ai encore besoin de toi, Shikamaru. Reste.

A contrecœur, le jeune ninja regarda la porte se refermer sur ses co-équipiers et se retourna face au Hokage, seul à seul.

-Le Kazekage m'a confié une mission pour toi.

-Pardon ? s'étonna Shikamaru en se demandant ce que Gaara pouvait bien lui vouloir à lui, insignifiant petit ninja de Konoha. D'autant plus que, généralement, les Kage ne faisaient jamais appel aux ninjas d'autres pays pour leurs missions.

Tsunade-sama soupira avant de se lever. Elle regarda quelques secondes à travers la fenêtre le village qui s'étendait sous ses yeux et, au loin, elle croisa le regard déterminé de son propre visage, gravé dans la pierre, auprès des précédents Hokage. Lorsqu'elle se retourna, toute trace d'incertitude avait disparu de son regard.

-As-tu demandé à Temari ce qu'elle faisait à Konoha, Shikamaru ? demanda-t-elle soudainement.

-Pas vraiment, avoua ce dernier. Elle n'avait pas très envie de répondre à mes questions, alors j'ai préféré ne pas insister.

-Temari a été bannie de Suna, annonça Tsunade de but en blanc.

Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent sous l'effet de la suprise.

-B... Bannie ? répéta-t-il en balbutiant.

La Hokage acquiesça d'un air sombre.

-Comment est-ce possible ? s'enquit le jeune homme, incrédule. Le Kazegage est son frère !

-C'est lui qui l'a bannie.

Face au silence de Shikamaru, elle poursuivit :

-Je ne crois pas que ce soit définitif. Gaara regrette déjà son geste mais, vu la situation actuelle, j'ai bien peur que ni l'un ni l'autre ne fasse le premier pas. Ils sont bien trop fiers tous les deux.

-Je vois..., souffla le jeune homme.

-A peine Temari eut-elle quitté Suna que Gaara m'a fait parvenir une lettre dans laquelle il m'expliquait la situation. Kankurô avait réussi à soutirer à sa soeur qu'elle se rendait à Konoha, ce qui était assez prévisible. La lettre est arrivée un jour avant elle.

Tsunade ajouta d'un ton lointain :

-L'aigle est toujours plus rapide qu'un ninja, malgré tous les efforts et l'entraînement intensif que suit ce dernier...

Cependant, Shikamaru ne fut pas sensible à ces réflexions philosophiques, surtout après ce qu'il venait d'entendre.

-Que s'est-il donc passé ? maugréa-t-il. Je veux bien que Temari ne soit pas toujours facile à vivre, mais comment Gaara a-t-il pu bannir sa propre soeur ?

-A vrai dire, c'est un peu plus compliqué que ça, soupira Tsunade. Tu te souviens de Baki, leur senseï ?

-Plutôt bien, oui, répondit Shikamaru en se remémorant l'étrange ninja de Suna, responsable de l'équipe de Gaara lors de l'examen Chuunin.

-Il conseillait Gaara dès qu'une décision difficile à prendre se présentait à lui. C'est un homme intègre sur qui le Kazekage a toujours pu compter. Il remplit à peu près le même rôle que Shizune ici, si tu veux.

Shikamaru acquiesça et Tsunade put continuer :

-Le problème, c'est qu'il y a un traître au sein des ninjas proches de Gaara. Le village de la pluie a réussi à tendre une embuscade au Kazekage au sein même de Suna, exploit irréalisable sans aide interne.

-Temari n'aurait jamais fait une chose pareille ! protesta vivement Shikamaru.

-Personne ne la soupçonne, rassure-toi. Mais l'espion est effectivement quelqu'un de très proche de Gaara. C'est pour cela que Temari a conseillé à son frère de ne pas exclure Baki des enquêtes menées... Selon elle, il ne fallait éliminer aucune piste, d'autant plus que leur ancien Senseï correspondait parfaitement au profil recherché. Sans oublier qu'il est au delà de tout soupçon... Comme tu le devines, Gaara a fermement refusé. La confiance qu'il voue à cet homme est sans faille.

-Temari pense vraiment que Baki est un espion pour le compte du village de la pluie ? interrogea le jeune homme qui le voyait très mal dans la peau d'un traître.

-Disons plutôt que la gravité des évènements l'ont amené à être très prudente, rectifia Tsunade. Imagine un instant que plusieurs ninjas d'un pays étranger, avec lequel nos relations sont connues comme mauvaises suite à des conflits de frontières, parvenaient à pénétrer dans Konoha... Ce serait une véritable catastrophe... Toute l'efficacité de notre système de défense serait mise à mal.

Shikamaru acquiesça, le visage sombre. Si jamais cela se produisait à Konoha, il pourrait dire adieu à ses visites, déjà rares, aux nuages. Son temps libre serait accaparé par des missions de surveillance comme en temps de guerre et cela n'avait vraiment rien d'excitant.

-C'est là le point central de la discorde. Gaara s'est montré intransigeant : aucune enquête ne serait menée à l'encontre de Baki. Ils se sont disputés plusieurs à fois à ce sujet, assez gravement. Finalement, Temari a décidé de désobéir aux ordres de son frère et s'est occupée elle-même d'obtenir des renseignements sur leur ancien Senseï. Après plusieurs jours de filatures en bonne et due forme, elle a fouillé dans ses dossiers personnels et classés secret. Finalement, elle a réuni des dizaines d'informations confidentielles mais rien ne permettant de le mettre en cause pour trahison.

-Elle avait tort quoi, résuma Shikamaru en songeant que Temari n'était pas une fille pour rien : elle ne lâchait jamais l'affaire même quand c'était perdu d'avance.

-Je ne suis pas sûre que Temari ait un seul instant véritablement cru que Baki était un traître, rectifia Tsunade-sama. Elle voulait simplement que Gaara ne commette jamais l'erreur d'avoir une confiance absolue en un ninja, car aussi bon ninja soit-il, il reste toujours un homme...

La voix de Tsunade-sama s'éteignit sur ce dernier mot. Il y avait quelques années à peine, elle avait failli vendre l'avenir de Konoha à Orochimaru pour revoir son petit frère et son petit ami, alors elle savait bien de quoi elle parlait...

-Quoiqu'il en soit, reprit-elle, Gaara est entré dans une colère noire lorsqu'il apprit tout ce que Temari avait fait. Leurs paroles ont certainement dépassé leurs pensées et Temari a dit à Gaara qu'il n'avait pas la mentalité ni l'étoffe d'un Kazekage...

-Et il l’a bannie, acheva Shikamaru d'une voix neutre.

-Exactement. Il lui a dit de partir et de ne plus jamais se présenter devant lui. Là-dessus, Temari a fait ses valises...

-Et est venue habiter chez moi, compléta une nouvelle fois le jeune homme, non sans retenir un soupir. Fin tragique de l'histoire...

-Tu oublies juste de préciser qu'elle t'a sauvé la vie entre temps, rectifia Tsunade d'un ton moqueur. Mais nous sommes tous d'accord pour dire que c'est tragique, en effet.

-Je m'en serais très bien sorti tout seul, grommela le jeune homme en détournant le regard.

Puis, il s'empressa de changer de sujet :

-Et donc, que me veut Kazekage-sama ?

-Comme je te l'ai dit, j'ai reçu la lettre de Gaara une journée avant l'arrivée de Temari. J'ai donc attendu qu'elle arrive, sans savoir comment les évènements allaient se dérouler. Quoiqu'il en soit, dès que j'ai su de quoi il retournait, je l'ai prévenu que sa soeur allait bien et qu'elle allait loger chez toi pendant un mois, avant de voir comment les choses s'arrangeaient.

-Hum... soupira Shikamaru en songeant qu'il avait bien mal choisi son jour pour avoir une petite faiblesse.

-J'ai reçu sa réponse ce matin même. Il voudrait que tu le tiennes au courant de l'état de Temari. Comment elle va, si elle compte repartir, ce genre de choses qui témoigne de son attitude vis-à-vis de Suna et de celle que lui doit tenir à son égard...

-Pourquoi ne lui demande-t-il pas lui même ? grogna Shikamaru.

Tsunade soupira en secouant la tête.

-Il y a peu de temps encore, Gaara se comportait comme une machine à tuer. Aujourd'hui, il se débrouille beaucoup mieux en relations humaines. Ca reste néanmoins relatif et il est clair qu'il n'a pas l'intention de céder le premier. Il regrette peut-être ses mots et ses actes mais pas assez pour le reconnaître. De plus, il sait que les torts sont partagés et il est encore furieux. Il est disposé à accepter les excuses de sa soeur, mais pas à arranger les choses de sa propre initiative. Pas tout de suite en tout cas.

Shikamaru réfléchit puis avoua :

-Je n'aime pas trop l'idée d'espionner Temari pour le compte de son frère. Si elle l'apprend, ça va être ma fête...

-Présentons les choses autrement : tu essaies simplement de faciliter le contact entre eux... Et puis, tu as besoin d'un peu d'argent, je crois ?

Shikamaru faillit refuser d'être payé. Il était persuadé que Temari serait encore plus furieuse si elle apprenait qu'il y avait de l'argent derrière tout ça... D'un autre côté, elle serait aussi beaucoup plus furieuse s'il ne payait pas le gaz au plus vite...

-Très bien, soupira-t-il avant de partir. Je le tiendrais au courant.

Il n'avait même pas refermé la porte que Tsunade soupira. Quelle étrange situation ! Elle avait chargé Temari d'une mission et voilà que Kazekage-sama faisait de même avec Shikamaru. Il ne lui restait plus qu'à parier ses dernières économies avec Shizune pour savoir combien de temps s'écoulerait avant qu'ils ne découvrent ce double jeu...


OoOoO


-Et bien, t'en as mis du temps ! s'exclama Ino sur le ton du reproche. Le client doit nous attendre depuis une bonne dizaine de minutes !

Shikamaru, qui avait remarqué l'air suspicieux de Temari, n'eut aucun mal à inventer une histoire plausible :

-Elle a encore essayé de me convaincre de passer l'examen Juunin. Comme si un truc aussi chiant pouvait m'intéresser...

Instantanément, le visage de Temari se décrispa. Celui d'Ino, à l'inverse, perdit sa tranquillité.

-Elle a parfaitement raison ! protesta-t-elle. Temari et moi sommes déjà Juunin. Chôji a raté de peu l'examen la dernière fois, mais cette fois-ci, il réussira. Toute l'équipe dix sera obligée d'avoir, la plupart du temps, des missions de rang C, juste parce que tu as autant de motivation qu'une larve ?

-J'ai bien attendu que vous soyez tous Chuunin, moi, répliqua Shikamaru, vu que je suis la seule « larve » ayant réussi l'examen...

Empêcher à Ino de lui sauter à la gorge ne fut pas chose aisée mais Temari la ramena rapidement à la raison : un client les attendait.

La mission se déroula sans surprise. Il s'agissait d'un assez riche commerçant de Konoha qui souhaitait qu'on l'escorte jusqu'au village le plus proche de Konoha pour une affaire importante. Le voyage se déroula paisiblement et ils n'eurent aucun mal à faire fuir les deux pauvres bandits faméliques qu'ils croisèrent. Le soir, ils purent tous enfin rentrer chez eux, après avoir tous promis à Ino d'arriver à l'heure le surlendemain dans le but d'avoir une mission vraiment intéressante. La seule chose qui permit à Shikamaru de promettre sans râler, c'est qu'ils avaient tous leur journée de libre le lendemain et qu'il pourrait ainsi rendre une petite visite à Kurenai et à son fils.

-On a plus rien à manger pour ce soir, se rappela soudainement Temari en se remémorant les trois oeufs et la bouteille de lait qui se battaient en duel dans le frigo.

-Tu n'as pas fait les courses ? s'étonna Shikamaru en la regardant comme s'il se demandait à quoi elle pouvait bien servir dans la vie.

Temari eut juste à lever la main vers son éventail pour lui rappeler quelques règles élémentaires sur la façon de parler aux femmes.

-Ok, ok... Un bol de ramen chez Ichiraku, ça te dit ? On risque de tomber sur Naruto, mais c'est le seul endroit où j'ai les moyens de t'inviter...

-Alors va pour un bol de ramen, sourit la jeune femme.

L'atmosphère était légère et agréable, si bien qu'ils en oublièrent presque de se disputer. Bien sûr, s'ils avaient pu mesurer, à ce moment-là, l'étendue de la situation, la soirée aurait sûrement été plus... chaotique. Car le jeu auquel ils se prêtaient était bien plus dangereux que le shogi...

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