Fiction: Sculptures d'ocre dans le désert

Ses cheveux sont rouges comme le sang qu'il aime verser. Ses cheveux sont roses comme la naïveté qu'elle représente si bien. Leur passé n'a rien en commun, leur présent les fait se croiser sans les rapprocher, leur futur les fera peut être... s'aimer? Deux existences sans rapport, deux blessures différentes, deux chemins qui se croisent. Qui croit encore que les rencontres ne sont dues qu'au hasard? Cet one-shot retrace brièvement la vie de deux ninjas qui semblaient destinés
Romance | Mots: 4011 | Comments: 5 | Favs: 2
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misslilie (Féminin), le 17/11/2008
Un one-shot qui trainait sur mon ordi, le voici remit à neuf, en espérant qu'il vous plaira.



Chapitre 1: Sculptures d'ocre dans le désert



Sculptures d'ocre dans le désert



Les larmes coulaient sans retenue sur son visage enfantin. Le dos collé au marbre froid, elle laissa éclater son chagrin sans honte, son regard vert vrillé sur ce ciel sans nuage qui semblait la narguer. Encore une fois on s'était moqué d'elle, une fois de plus, à cause de son front, les autres le trouvaient trop grand.

Les autres, c'était ses compagnons de classe, des gamins frimeurs, dont le passe temps favoris consistait à martyriser leurs camarades, ce jour-là ils cherchaient un bouc émissaire, et ils l'avaient trouvé, elle.

Elle, faible et complexée.

Elle, aux étranges cheveux roses, au front proéminent, à la frange trop longue pour tenter de cacher celui-ci.

Elle, une victime parfaite.

Au début, il s'en prenait à elle verbalement, quand ils en avaient le temps, mais peu à peu d'autres élèves avaient rejoint la bande initiale, et le grand jeu était de la faire pleurer, le plus souvent possible. Mais ce jeu ne les amusa pas longtemps, était-ce réellement drôle de faire pleurnicher une gamine dont les yeux s'emplissaient de larmes dés qu'elle les voyait? La réponse est non, alors les insultes verbales devinrent vite des agressions physiques, le but étant de la rabaisser, l'humilier, la briser.

Combien de temps ce passe-temps dura-t-il?

Seul la concernée doit s'en souvenir avec exactitude, ses parents n'étaient pas au courant, et peut être ne s'en préoccupaient-ils pas vraiment non plus, alors que le reste du monde ignorait sa douleur.

N'était-ce pas des histoires d'enfants, avec tout ce qui se passe aujourd'hui, doit-on vraiment prendre garde aux lamentations d'une fillette couverte de bleus?

Les personnes qui se baladaient dans le parc ce jour-là vous répondraient non. La fillette en question, adossée à une fontaine, n'attirait pas le regard des passants, tous passaient, sans faire mine de s'arrêter, la laissant dans sa douleur.

Tous, peut être pas, une petite fille aux long chevaux d'or, s'approcha d'elle sans crainte, osa même la réconforter, et lui donna rendez-vous le lendemain au même endroit.

Sakura sécha ses larmes, et lui sourit, elle faisait confiance à cette fille si sûre d'elle, au charisme presque palpable.

Pourquoi?

Tout simplement parce que ses fabuleux yeux bleus respiraient la pureté.



Le ciel était sombre, comme d'habitude à cette période de l'année. Le sable et le vent s'associaient pour faire fuir les villageois de Suna, pour les calfeutrer dans leurs maisons rondes d'un rouge ocre. En cette saison personne n'aurait été assez fou pour s'aventurer dehors sans une bonne raison.

Dans ce cas, le petit garçon à la chevelure flamboyante et aux yeux cernés de noir n'est plus sain d'esprit, lui.

Peut être que sa détresse est-elle, qu'il souhaite se perdre?

La douleur des rejetés il la connaissait que trop bien. Ce n'était pas à cause de son apparence, mais parce que son propre père l'avait transformé en arme, avant de le regretter. Il était craint, haït même. Ses proches, sa famille, ceux qui étaient dans l'obligation de le côtoyer, aucun d'eux ne tentait de le comprendre, ne voulait le comprendre, ne voulait... l'aimer.

Gaara du désert était bien plus seul que quiconque sur cette planète, juste pour l'avidité des homme, juste pour cette voix qui lui chuchotait qu'il était fort, juste pour ces accès de rage meurtrière qu'il ne contrôlait pas.

Alors juste pour trouver un sens à sa vie, il volerait d'autres vies.




Ceux qui trouvent la force d'avancer sans les autres.

Ceux qui ne baissent la tête devant personne.

Eux méritent le nom de héros.




Deux existences sans rapport, deux blessures différentes, deux chemins qui se croisent.

Qui croit encore que les rencontres ne sont dues qu'au hasard?





Sakura ne dormait pas. Les yeux grand ouverts fixant un point invisible sur son plafond blanc irrégulier, son esprit semblait vouloir s'égarer dans des souvenirs n'ayant rien en commun, s'attardant un peu trop à son goût sur ceux qu'elle avait d'un certain ninja de Suna.

Elle revit défiler devant ses yeux, le souvenir du jour où elle avait brisé l'amitié qu'elle entretenait avec Ino, sa meilleure amie. Elle avait tout arrêté, pour un garçon.

Enfin pas vraiment.

Lorsqu'elle s'était déclarée amoureuse de Sasuke Uchiwa, Sakura copiait une fois de plus son amie aux cheveux dorés, ce garçon était mignon certes, doué évidemment, elle l'admirait probablement, mais peut-on aimer une personne dont on ne sait rien?

Elle avait joué le jeu, fais comme si, elle s'était attaché à Sasuke, s'était plus que possible, mais ce n'était pas la raison qui l'avait poussé à s'éloigner d'Ino.

En vérité Sakura avait peur. Peur de souffrir à nouveau, peur de s'attacher pour de vrai, peur que sa meilleure amie la trahisse, peur de la perdre. Elle avait donc tout arrêté, préférant une relation de rivales, à celle trop risquée de meilleures amies.

Fermant les yeux, elle s'attarda sur un autre souvenir, bien plus proche celui-ci.

Sakura avait proposé un autre rendez-vous à Sasuke, il avait bien sûr refusé, ajoutant même qu'elle était plus faible que Naruto.

Mais cela ne l'avait affecté que quelques minutes, le temps de courser Naruto dans les rues de Konoha et de tomber sur cet étrange garçon au maquillage violet.

Le temps de l'apercevoir lui. Il était apparut, avait terrifié son aîné, et de façon détournée, avait secouru Konohamaru.

Tout en lui était fascinant. Ses cheveux sang ondulant sous la brise, son tatouage mystérieux, et ses yeux. Ses yeux d'un turquoise profond, d'un turquoise froid, d'un turquoise meurtrier, cernés de noir.

Sa voix grave, était d'un calme terrifiant. Il était dangereux. Tout en lui le clamait.

Sakura était fascinée, il était fort, elle en était certaine, et elle en avait eu la preuve.

Il combattait Lee, elle était persuadée qu'il n'avait aucune chance, la tornade de Konoha ne pouvait perdre. Mais elle avait eu tord, une fois de plus. Lee s'était incliné, et ce Gaara du désert l'avait gravement blessé.

Sakura se tourna sur son lit. Elle visionna la façon que ce garçon avait de manipuler son sable, avec grâce, sans peur, avec calme, avec... cruauté.

Puis elle repensa à son combat, et une larme glissa le long de sa joue, pour se perdre sur sa taie d'oreiller blanche.

Match nul. Égalité. Éliminée.

Elle avait bien vu que personne ne la prenait au sérieux. Malgré ses efforts, malgré la maîtrise impressionnante qu'elle avait de son chakra. Pourtant elle avait même repoussé le jutsu d'Ino, cela prouvait qu'elle avait des capacités, qu'elle pouvait devenir une bonne kunoichi, mais personne n'y avait pris garde. Ils avaient dit que c'était parce que sa rivale n'avait plus de chakra. Même son sensei savait qu'elle allait perdre, même lui n'avait pas foi en elle.

Sakura se sentait seule, Naruto l'avait soutenue, mais en ce moment c'est lui qui avait besoin de soutient, c'est lui qui s'entraînait dur pour réaliser son rêve.

Avait-elle seulement un rêve?




Gaara s'était éclipsé. Les autres dormaient profondément, il aimait quand la nuit tombait enfin. Parce que personne ne pouvait lui lancer ce regard apeuré, craintif, haineux.

Il marchait dans les rues de Konoha. En réalité ce village n'était pas différent du sien. Bien sûr au niveau architectural rien n'était commun, mis à part ces visages ridicules gravés dans la pierre. Mais les villageois étaient les mêmes, le cœur des hommes était pervertit où qu'il aille.

Il avait vu ce gamin aux yeux bleus, aux marques étranges sur les joues, il était comme lui. Ils étaient pareils. Transformés en arme pour un village qui ne voulait plus d'eux.

Mais lui était entouré. Les personnes qui le côtoyait ne le regardait pas comme un monstre, ils se comportaient normalement avec ce Naruto.

Gaara les avait observé, longuement. Il avait été surpris par la violence de cette jeune fille aux chevaux roses. Elle frappait le réceptacle du démon renard à neuf queues sans paraître le moins du monde choquée par son geste.

Elle était étrange elle aussi. Tantôt gaie, et pleine de vie, tantôt blessée, cachant sa douleur aux yeux des autres. En fait on avait l'impression que tous les gestes tendres qu'elle faisait envers ce génie du clan Uchiwa était calculés, presque comme si elle-même les faisait plus par automatisme que par réel besoin.

Ces coéquipiers ne semblaient pas avoir remarqué la douleur qu'elle leur dissimulait, mais après tout les êtres humains ne s'intéressent pas aux autres mais rien qu'à eux même c'est bien connu. Voilà pourquoi il tuait sans sourciller, de toute façon ces personnes en blesseraient d'autres, alors il les empêchait de faire du mal, son but était noble. Il tuait pour donner un sens à sa vie, ces victimes devraient être heureuses, elles lui permettaient de vivre.

Perdu dans son délire, il ne s'aperçut pas immédiatement que ses pas l'avaient conduit devant une petite maison coquette. Surpris il laissa son regard errer sur la devanture crème de l'habitation, s'arrêtant sur la fenêtre du premier étage laissée entrouverte par inattention. Poussée par la curiosité, il atterrit sur le rebord de la fenêtre en silence. Celle-ci donnait sur une chambre, au papier peint clair, meublée simplement. Continuant son exploration son attention fut attirée par le lit trônant au beau milieu de la pièce. La silhouette sur ce lit ne lui était pas inconnue, il connaissait ses cheveux roses épars éparpillés sur un oreiller trempé par les pleurs de la jeune fille, qui à présent dormait d'un sommeil lourd.

Examinant quelques minutes son beau visage ravagé par les larmes, il s'apprêtait à disparaître quand la photographie sur la table de chevet en bois de la demoiselle retint son attention. Cette photo représentait quatre individus, ce devait être l'équipe de la jeune fille à priori. Reconnaissant le visage de son adversaire il se concentra sur son image.

Uchiwa Sasuke.

Il avait besoin de tuer.



Sakura ouvrit soudainement les yeux, le vent soufflait fort, et les battants de sa fenêtre s'entrechoquaient en faisant un boucan du diable. Après les avoir fermés, alors qu'elle allait se recoucher elle fronça les sourcils. Il y avait du sable sur sa couette.

Mais d'où pouvait bien venir ce sable?



Un regard, un soupir, une vie.

Sent-on la brise de la vie se changer en ouragan du changement?




Sakura était pétrifiée, Sasuke était parti à la poursuite du ninja de Suna sans les attendre, et maintenant que Naruto et elle les avaient enfin rejoint elle ne pouvait plus bouger.

Elle voyait enfin le monstre qui avait tenté de tuer Rock Lee, elle pouvait maintenant mettre un visage sur le démon qui contrôlait chaque jour un peu plus le corps de Gaara du désert.

Elle tourna les yeux une seconde pour vérifier si ses coéquipiers étaient toujours à ses côtés, et ce fut le noir. Elle ne se sentit jamais aussi bien que emmitouflée dans ce sable qui était censé la tuer, peut être est-ce pour cette raison qu'elle se laissa emporter rapidement par l'inconscience.




Gaara ne se contrôlait plus. Cela faisait un moment que Shukaku avait pris le pouvoir dans son esprit, il ne pouvait assister au combat qu'en spectateur. Il n'était qu'une marionnette, comme celles qu'utilisaient son frère ainé, puissantes, mais sans volonté propre.

Il ne comprenait pas pourquoi le porteur du démon le plus puissant n'était pas comme lui, pourquoi il combattait pour les autres.

Pour ses... amis?

Pour... elle?

Cette fille, pour laquelle ses deux compagnons se seraient battus sans relâche, devait être spéciale, elle devait avoir quelque chose en plus.


La douleur physique, Gaara l'avait connue durant son match contre ce spécialiste du combat au corps à corps. Et là, il la ressentait une fois de plus, son front saignait. Cet idiot n'avait pas du y aller de main morte, il avait brisé sa technique, il avait gagné.

Il se sentait faible, et cet imbécile continuait de venir vers lui, il lui disait qu'il ne voulait pas le tuer, mais qu'il le ferait si il touchait à ses amis.

Cela n'avait aucune importance il n'avait qu'à l'achever, son monde venait de s'écrouler, car l'amour était plus fort que la haine.




Les préjugés n'ont jamais fait avancer personne, les idées toutes faites non plus.

C'est lorsque l'on on admet qu'on a eu tord, qu'on peut enfin cesser de reculer.







Elle ne pleurait pas. La douleur lui vrillait le cœur, mais elle ne laisserait aucune larme perler sur son visage aujourd'hui. Après tout cette vieille pie à la langue bien pendue n'était qu'une étrangère, une étrangère à laquelle elle s'était malgré tout attachée, une étrangère qui lui avait dit qu'elle lui ressemblait, une étrangère qui lui avait sauvé la vie.

Elle était morte pour ramener le Kazekage à la vie, pour ressusciter Gaara du désert.

Sakura tenait dans ses bras le corps de celle qu'elle aurait aimé mieux connaître, elle agrippait ce corps usé par le temps et par l'esprit qui l'habitait il y a encore quelques minutes.

Les ninjas présents autour d'elle étaient partagés entre la joie et le deuil, bien que le deuil ne durerait que quelques jours avant que la vie suive son cours, que l'on oublie le nom de Chiyo, la sauveuse du Kazekage actuel.

Ce même Kazekage qui regardait à présent le corps sans vie qu'elle n'osait lâcher.

Il la regarda avec tristesse, et Sakura se sentit soutenue par cet homme autrefois implacable.



Il s'en était passé des choses depuis sa capture par l'Akatsuki, d'abord il y eut la surprise d'être toujours en vie, et à son réveil celle de découvrir qu'il n'était pas seul, il n'était plus seul, qu'il était aimé.

Mais l'euphorie silencieuse fît vite place à la tristesse, lorsqu'il s'aperçut qu'il avait perdu l'un des piliers de Suna, quand il vit cette jeune femme aux grands yeux verts retenir ses larmes, quand il comprit que c'était par sa faute.

L'équipe de Naruto retourna dans leur village, ils devaient partir à la recherche de Sasuke, toujours lui, même absent il remplissait le cœur de l'ancienne équipe 7. Gaara les regarda s'éloigner. Il savait qu'ils les reverraient, car c'étaient ses amis.



A quoi reconnait-on l'âme sœur?

Au fait qu'elle soit présente pour les moments importants de sa vie.



Sakura était éreintée et c'était peu dire. Elle ne rêvait que d'une chose, prendre une douche, une douche glacée et se débarrasser enfin de tous ces grains de sables qui s'insinuaient sous ses vêtements. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle venait à Suna, mais elle avait toujours du mal à s'habituer à cette chaleur accablante, pesante, après l'air frais, et l'ombre prodiguée par les arbres de Konoha. Ça irait mieux après s'être installé, et mis les affaires confortables des kunoichis du village du sable.

Quelle poisse de devoir se présenter à l'administration avant de pouvoir se mettre à l'aise, les ninjas étaient vraiment trop paranoïaques.

Exprimant sa fatigue par un soupir très significatif, et un regard las, la talentueuse élève de Tsunade se présenta aux portes du village qui allait l'accueillir pendant un mois.



Gaara triait des papiers importants depuis plusieurs heures quand il s'accorda une pause. La chaleur ne le dérangeait pas, mais les cris de sa sœur, pourtant plusieurs étages plus bas, lui donnait mal à la tête. Il ne savait pas pourquoi elle était en colère et ça ne l'intéressait pas, encore une histoire puérile sans aucun intérêt.

Il se leva et alla s'accouder à sa fenêtre, tout en se demandant amusé, si Naruto savait que le poste de Hokage, consistait les trois quart du temps à s'occuper de la paperasse.

Alors qu'il songeait à la tête de celui-ci lorsqu'il s'en apercevrait, il remarqua dans la foule en dessous de lui une chevelure d'un rose flamboyant qui ne pouvait appartenir qu'à une seule femme au monde.

Sakura Haruno, murmura-t-il pour lui même.

Alors que la jeune femme marchait rapidement dans la rue bondée il l'examina à loisir, s'attardant sur ses longues et fines jambes blanches. Il ne pouvait nier que cette femme était séduisante, son corps fin mais musclé aux formes attirantes, ses cheveux hors normes mais soyeux et un visage attirant possédant de grands yeux émeraudes qui ne cachaient rien de ses humeurs, lui conférait un charme particulier.

Quand il l'eut perdu de vue, il retourna s'assoir sur son siège confortable attendant la venue de cette kunoichi devenue une vraie femme.



Il était assis et l'attendait, comme toujours il avait une longueur d'avance sur elle.

Et il était toujours aussi beau.

Elle réussit tant bien que mal à paraître neutre, alors que son regard, comme si il agissait de lui-même, descendait le long de son torse musclé. Sakura repris, aussi rapidement qu'elle le put, le contrôle de son corps, alors que Gaara cherchait la feuille qu'il devait lui remettre tout en lui demandant des nouvelles de Konoha en général, de Naruto en particulier.

La kunoichi sourit en pensant que même si il était un puissant ninja, Gaara n'arrivait pas à voir l'effet qu'il faisait aux femmes, surtout quand il leurs parlait en les fixant droit dans les yeux avec ce regard irrésistible, comme maintenant.

Déglutissant péniblement, elle donna le change en lui racontant tout ce qu'il voulait savoir, puis quitta le bureau aussi vite que la courtoisie le lui permettait.

Si seulement c'était la première fois, elle pourrait toujours dire que le voyage l'avait épuisé, que la chaleur faisait bouillir ses hormones, qu'une bonne nuit de sommeil et tout rentrerait dans l'ordre, mais, car il y avait un mais, ce n'était pas la première fois qu'elle était à deux doigts de sauter sur le Kazekage.

Depuis que son maître l'avait régulièrement envoyé à Suna pour y former de nouveaux ninjas médecins, elle ne pouvait plus voir son dirigeant sans le déshabiller du regard, et si elle s'écoutait pas que du regard.

Sakura se jeta sur le lit de la chambre qui lui avait été attribué pour le mois avec un grognement peu féminin. Si elle avait fait preuve de mauvaise foi, elle aurait dit que tout ça n'était que purement physique, mais se cacher ses propres sentiments ne faisaient pas parti de ses défauts. Elle se l'avoua donc dépitée, et beaucoup trop sentimentale à son goût. Elle était probablement tombée amoureuse de Gaara du désert.



Celui-ci l'avait vu partir un peu trop précipitamment, et il se demandait, perturbé, si il avait fait quelque chose de mal. Il aimait beaucoup Sakura. Il aimait cette façon qu'elle avait de sourire, de se concentrer, de le regarder, la façon dont elle lui avait pardonné toutes ces fautes sans même les connaître. Même ses défauts devenaient des qualités. Il ne savait pas ce qu'il avait fait pour la rendre aussi mal à l'aise mais il ne voulait surtout pas lui faire de mal. Pas à elle.



Cela faisait une semaine que Sakura était à Suna, et elle n'arrêtait pas. Pour l'heure elle se trouvait dans une serre, une fiole dans une main, des lunettes de protection dans l'autre, une blouse blanche immaculée sur les épaules, et expliquait patiemment aux personnes ayant l'ambition d'être ninja médecin pourquoi l'antidote qu'ils étudiaient ne pouvaient être manipulé sans précautions.



Il l'attendait à la sortie de la serre, Temari avait proposé de tenir ces vautours de conseillers à l'écart de son bureau le temps qu'il la voit, qu'il lui demande pardon.

Et il l'observait alors qu'elle parlait, et son corps se tendit inconsciemment. Savait-elle que avec cette blouse qu'elle portait si innocemment, elle aurait pu damner un saint? Savait-elle que son corps n'était qu'un appel langoureux au péché?

Ses pensées s'égaraient sur des chemins tortueux, le laissant rougi et fiévreux.

Se détendant tant bien que mal, il compris qu'il aurait le plus grand mal à garder une relation platonique avec elle, si il n'écoutait que son corps.

Enfin, le cours était terminé et ses élèves partaient, la laissant seule, alors sans bruit il s'approcha d'elle.



C'était enfin fini, tant mieux car elle n'en pouvait plus, il est vrai que ses journées étaient fatigantes, mais elles le seraient moins si elle arrivait à dormir paisiblement la nuit, à la place elle ne trouvait pas le sommeil l'esprit accaparé par Gaara, rejetant tout ce qui n'était pas lui.

Elle se retourna vivement en sentant une présence, et hoqueta de surprise en apercevant le détenteur de toutes ses pensées.

Bonjour Sakura, murmura-t-il doucement.

Son cœur s'emballa, il n'avait pas idée de l'effet qu'il lui faisait, était-il vraiment obligé de murmurer son nom comme ça?

Bonjour Gaara, répondit-elle les joues en feu.

Elle avait du mal à rester naturelle, et lui ne l'aidait pas, avec ses yeux turquoise qui ne l'ensorcelaient, son visage viril et fier, ses cheveux qui semblaient si doux, son tatouage qui lui donnait un air tellement mystérieux, sans parler de son corps.

Alors qu'elle regardait ailleurs pour tenter de ne pas se jeter sur lui, il prit son menton entre ses doigts fins et masculins pour qu'elle le regarde dans les yeux.

On dirait que tu m'évites ces temps-ci, pourquoi? Je t'ai fait du mal? Demanda-t-il troublé.

Sakura sentit son cœur se déchirer, elle l'ignorait parce qu'elle n'arrivait pas à gérer ses sentiments, et lui il pensait que c'était parce qu'il lui avait fait du mal. Sa poitrine fut plus douloureuse encore quand elle vit l'incompréhension, puis la tristesse se peindre sur son visage.



Gaara était perdu, elle ne lui répondait pas, cela voulait-il dire qu'elle lui en voulait?

Personne n'avait jamais autant compté pour lui, elle était la première et serait probablement la seule, il ne savait pas trop comment s'y prendre avec elle, les relations humaines n'ayant jamais été son point fort, mais il ne voulait pas qu'elle s'éloigne de lui, il savait que si elle le faisait la douleur qu'il avait jadis ressenti serait pire qu'avant.

Alors pour ne pas la perdre il s'apprêtait à s'excuser, quoi qu'il est pût faire ou dire, le grand Gaara no Sabaku allait lui demander pardon.

Mais il n'en eut pas le temps, car cette femme si chère à ses yeux glissa ses bras fins autour de son cou, avant de l'embrasser comme si sa vie en dépendait.

La surprise passée, Gaara ne réfléchît plus, laissant parler le besoin qu'il avait d'elle, Sakura était contre son torse, et lui donnait le baiser qu'il attendait sans le savoir, alors il la serra contre lui avec passion avant de répondre à l'ardeur de la jeune femme qui se faisait de plus en plus entreprenante.

Quand la kunoichi rompit leur élan, il eut du mal à ne pas grogner de mécontentement.

Tu n'as rien fait de mal Gaara, c'est moi qui ne supporte plus d'être près à tes côtés sans te dire à quel point je tiens à toi, déclara-t-elle avec passion.


Les vannes étaient ouvertes, Sakura ne pouvait plus s'arrêter, elle devait lui dire ce qu'il représentait pour elle, même si il la rejetait, même si ses sentiments n'étaient pas partagés, il fallait qu'elle lui dise.

Je t'aime Gaara, et rien ne pourra changer ça, termina la kunoichi.


Elle l'aimait, comme une femme aime un homme, il était aimé par la personne qui comptait le plus pour lui. Il voulait lui dire que pour lui, elle était plus nécessaire que le soleil sur sa peau, ou que l'eau sur ses lèvres, mais sachant qu'il n'arriverait pas à lui expliquer, il préféra lui montrer.



Sakura ne rentra pas à Konoha à la fin du mois, elle décida de rester à Suna pour une durée indéterminée, elle expliquait dans son rapport que les ninjas du village du sable avaient besoin d'elle. Bien entendu elle ne spécifia pas qui était ces ninjas, et pour donner plus de poids à sa requête le Kazekage en personne appuya son rapport.

En haut de la volière, qui surplombait le désert de Suna, Sakura et Gaara attendaient la réponse de l'Hokage depuis un long moment, tout en se gorgeant de la beauté du sable ocre sous le soleil couchant, quand le volatile arriva enfin apportant la réponse tant espérée.

La jeune femme ouvrit la lettre et sourit avant de se tourner vers son compagnon, celui-ci sans prendre la peine de jeter un coup d'œil au petit bout de papier, serra la taille de son amante avant de l'embrasser avec ardeur.



Crêtes de sable à perte de vue

Regards entrelacés

Éternité




j'espère que vous avez aimé cet one-shot, ça fait un moment qu'il traînait sur mon ordi alors le voilà, remis à neuf.

Eh oui le couple c'est un Gaara/Sakura j'aime beaucoup ce couple donc bon voilà je teste, c'est la première fois alors j'espère que ce n'est pas trop mal.

Voilà n'hésitez pas à me donner vos avis, vos critiques, vos encouragements (si il y en a), et vos suggestions je suis ouverte à tout.

Kiss Misslilie





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