Fiction: Namikaze School

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Puis les chiffres s'élevaient au carré comme son désir irrépressible de goûter à l'extase, les nombreux traits se mêlaient les uns aux autres sur le fond blanc du tableau, les lumières aveuglantes diluaient les couleurs qui l'entouraient. Karin crut devenir folle.

L'heure de mathématiques semblait interminable. Les aiguilles de la pendule murale qui ne fonctionnait plus étaient figées. L'angoisse de la jeune fille monta d'un cran. Des perles de sueur froides roulaient aux creux de son dos, et ses tremblements se firent remarquer par l'Uchiwa qui était assis juste derrière elle.

"Karin ! Ca va aller ?

Non, ça n'allait pas. Elle rangea soudainement ses affaires dans son sac à dos puis sortit du cours malgré les cris de M. Sarutobi qui se firent entendre derrière elle. Elle longea le couloir blanc d'un pas pressé, le poing serré, ouvrit violemment la porte des toilettes puis balança son sac contre le sol et en sortit le sachet blanc qui était dissimulé dans une pochette à CD. Elle fit tomber quelques grammes de poudre sur le revers de sa main couverte de multiples cicatrices. Le manège redémarrait, comme à l'accoutumée. En l'espace d'une seconde, son âme entama un voyage aux pays des rêves et fut débarrassée de tout tracas et peine.

- Karin ! Je sais que t'es là, ouvre !

La voix de Sasuke hurlait le prénom de l'adolescente à plusieurs reprises, le poing cognant contre la porte verte.
La rousse se laissa tomber au sol et éclata en sanglots.

- Laisse-moi tranquille...

Ses ongles se plantèrent dans son cuir chevelu.

- ...je n'en peux plus...

Elle éprouvrait une honte immense, maintenant. Où était passée la promesse qu'elle avait faite à Sasuke ? Serait-elle plus faible qu'un simple sachet de cocaïne ? Serait-elle... dépendante de cette chose... ?
Ses bras tombèrent au sol et sa tête suivit le mouvement en s'abaissant. Elle était lasse de tout cela. La situation lui échappait complètement.
Ettuffer le démon qui était en elle, c'était son unique souhait.

- Ouvre cette porte !
- Pourquoi... Pourquoi t'acharnes-tu autant... ?
- Je suis le seul capable de te comprendre ! Ouvre ! Karin !
- Ne...dis pas n'importe quoi... l... laisse-moi tranquille...
- Ouvre !
- Putain, mais lâche-moi ! Je n'ai pas besoin de toi ! hurla la rousse.

Sasuke posa son front contre la porte et ferma les yeux.
Il était le seul à comprendre Karin. Il avait tout perdu à cause de la drogue. Tout...
Sa famille entière...
Non, il était incapable de la laisser se torturer. Quelque chose le poussait à l'aider, il ne pouvait pas la laisser plonger dans le néant seule. Il ne supporterait pas de perdre un proche à cause de ça. Il ne pourrait pas.

- J'y arriverai pas... je suis incapable de tenir ma promesse... je...

Karin tentait d'étouffer ses hoquets de douleur mais en vain.

- ...pardon, Sasuke.

Sa main se tendit vers le loquet qu'elle souleva. L'Uchiwa entra dans le cabinet et s'abaissa au niveau de la rouquine pour la prendre dans ses bras.

- J'ai... vraiment besoin de toi...

Une larme glaciale se colla au cou de son ami, qui la serrait fort contre lui. Et, dans un soupir, il lui souffla :

- Ca va aller...

Il ébouriffa les cheveux de la rouquine et lui lança un sourire gêné.

- Qu'est ce qu'on va trouver comme excuse, cette fois, pour rentrer en cours ?
- Heh... on a qu'à dire qu'un raton laveur géant était caché sous notre table, qu'il voulait nous bouffer et que la seule solution pour s'en sortir était de fuir hors de la salle de cours...
- Karin... t'es folle... vraiment folle... ajouta l'Uchiwa dans un sourire.

Pendant ce temps, dans le cours de M. Sarutobi, les bavardages se firent de plus en plus intenses. Tellement intenses que les coups à la porte donnés par Tenten furent presque inaudibles.

- En retard à mon premier cours, et votre seule excuse c'est "je me suis perdue dans les couloirs" ? Vous vous moquez du monde ?
- Du monde, je ne sais pas, mais...
- Ecoutez, c'est la première et la dernière fois que je vous accepte avec vingt minutes de retard. Allez vous asseoir à côté de... de M. Inuzuka, la pipelette.
- Mais j'ai pas parlé ! cria le brun.

Tenten eut une folle envie de tuer son professeur face à une telle décision. Elle avança difficilement vers Kiba, tremblotant de tous ses membres. Ce dernier plongea son regard dans ses feuilles, faisant mine de ne pas s'intéresser à sa nouvelle voisine.
L'heure se déroula dans une ambiance hostile, avec Sasuke et Karin qui purent réintégrer le cours en inventant un nouveau mensonge complètement idiot au professeur.

Dix heures trente. Karin s'installa à une table libre de la cafétéria du lycée et jeta des regards successifs à droite puis à gauche afin de trouver l'auteur de l'annonce. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle commençait à désespérer, une silhouette s'approcha d'elle et lança d'un ton froid :

- C'est toi, Karin ?
- O-oui... balbutia-t-elle.

L'ombre qui pesait sur l'individu semblait se dissiper et son visage se dévoila enfin à la jeune fille.

- Oh mon Dieu... pensa-t-elle.
- Je suis Gaara, guitariste de Red Murderer, souffla le roux tandis que Karin admirait ses biceps dévoilés par un débardeur noir, le rendant visiblement très attirant.
- E...enchantée.
- Alors comme ça tu sais chanter ?

Elle hocha de la tête.

- On répète tous les soirs entre 18h et 19h à l'amphithéâtre du lycée. Ca te dirait de venir aujourd'hui, après les cours, pour nous montrer de quoi tu es capable ?
- Pas de problème, répondit-elle d'une voix toujours tremblotante.
- Ok, je te présenterais les autres membres ce soir, alors. Salut !

Puis il partit aussi vite qu'il était venu. Sakura, qui lui avait promis de la rejoindre à la cafétéria, s'installa auprès d'elle et lui hurla dans les oreilles afin de la sortir de son état figé.

- Qu'est ce que tu as ? demanda-t-elle en rigolant. Tu as vu l'homme de ta vie ?

Karin rougit violemment.

- Bah, sois pas gênée, on n'arrive même plus à différencier ton visage et tes cheveux, maintenant !
- C'est pas drôle.
- Pourtant, moi je trouve que si !

Une bande de trois filles à la démarche de mannequin attira l'attention des deux amies. Celle du milieu, grande blonde aux yeux bleus, mensurations parfaites, pointa Sakura du doigt.

- Mais qui vois-je ? Sakura Haruno ?!
- Grrr, s-salut, I-Ino, cracha la jeune fille dans un sourire forcé.
- Quand je pense qu'on est dans la même classe, c'est fou ! Je ne t'avais même pas remarquée ! Tu es si effacée, aussi !

Un adolescent aux cheveux argentés aux mèches bleues, couleur qui dominait largement l'ensemble de sa chevelure, prit Ino dans ses bras et l'embrassa à pleine bouche.

- Salut, bébé. T'es belle comme un soleil, aujourd'hui.
- Ah, mon Suigui, tu es si flatteur !
- Suigui ? demanda Karin.
- De vrai nom Suigetsu, répondit la Haruno. Sûrement le millième mec dans la liste d'Ino. Laisse moi deviner, elle doit être avec depuis... depuis moins d'une heure, je pense.

Karin ricana. Ce genre de fille l'insupportait complètement.

- M' ouais...
- Tu penses que Sasuke pourrait s'intéresser à une fille comme moi ? dit-elle face à une Karin déconcertée.
- Je... je n'en sais rien ! C'est à lui qu'il faut demander ça.
- Mais toi qui traînes avec lui, tu dois connaître ses goûts, non ?
- Sakura... je ne lui parle que depuis deux jours ! Deux jours ! Ca ne suffit pas pour connaître une personne.
- Bah malgré tout, moi je pense qu'il en pince pour toi.
- N...n'importe quoi !
- Ou c'est peut-être le contraire, qui sait ?
- Stop, arrête-toi là. Sasuke ne m'aime pas, je n'aime pas Sasuke.
- Ok, ok, je retire ce que j'ai dit... tiens, en parlant du loup.
- Dites, vous n'auriez pas vu Naruto ? demanda l'Uchiwa.
- Non, pourquoi ?
- Je le cherche partout, je ne sais pas où est-ce qu'il a disparu. Cet abruti a oublié sa trousse en cours de français.

L'abruti en question avait rendez-vous avec l'intendant de l'établissement afin de régler un souci en rapport avec sa bourse scolaire. Il s'avança vers l'intendance d'un air nonchalant et vit qu'une jeune fille en fauteuil roulant patientait devant la porte.

- Hey ! Toi aussi, t'as rendez-vous avec M. Hyûga ?

L'adolescente leva vivement la tête et semblait chercher son interlocuteur.

- Si ca ne te dérange pas, tu pourras déposer cette lettre pour moi ? Je suis vraiment pressé, je n'ai vraiment pas envie d'être en retard en cours.

Elle souleva ses mains tremblotantes vers la voix qui l'interpellait et les balança en l'air comme pour attraper quelque chose. Le blond la trouvait vraiment louche.
La porte s'ouvrit sur l'intendant Hiashi Hyûga, qui, d'un air sévère, demanda à sa fille :

- Hinata ! J'espère que ce garçon ne t'a pas importuné avec des sottises !
- P...papa...

Hiashi souleva la jeune fille et l'aida à marcher vers le lieu de repos qui était réservé aux employés de l'étage, situé juste à côté de l'intendance.

- Attention, soulève le pied, il y a une marche juste là...

Naruto devina alors que l'adolescente était aveugle.

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