Fiction: La Third Gen

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Près de la Porte Ouest :

— Tu crois sérieusement que tu vas me finir ! s’énerva Anju en décochant ses flèches à vive allure. On en reparle après ! »
Les flèches fendirent l’air et atteignirent leur cible. Toutefois, au lieu de la grande gerbe de sang caractéristique d’un cœur transpercé ; on entendit un bruit sourd. Le Nukenin de Kumo venait de capturer les projectiles tranchants à vitesse réelle ; en se servant uniquement de sa main droite.

Il avait même rangé ses katanas, comme si la performance de la jeune femme suffisait pour dire que l’issue du combat était fixée. Anju, étonnée, mais parée à cette éventualité, s’apprêta à activer les parchemins collés dessus.
—« Activation ! » déclara-t-elle en effectuant un signe.

Il n’y eut ni explosion, ni tremblement. Ni inondation, ni bourrasque. Uniquement, une imperceptible odeur de cramé et de légères réminiscences de fumée. Killer Bee, alias le Jinchuuriki d’Hachibi, avait fait fondre les parchemins avant que ces derniers ne puissent exprimer leur dangerosité latente.

Une gangue de Chakra violette et malsaine recouvrait ses mains. Des mains translucides semblaient se mouvoir dans cet étroit manteau d’énergie démoniaque. Lorsque le Réceptacle rouvrit ses poings pour laisser s’envoler la cendre ; Anju frémit, parcourue par un frisson inhabituel dont elle ignorait la nature.
— Alors, on dirait que tu me prends au sérieux maintenant... railla l’homme démon de sa voix grave, en prenant la pose du rappeur typique : de profil, bras croisés, regard fier derrière ses lunettes de soleil.


Anju resta de marbre. La Kunoichi avait toujours tout contrôlé ; toujours eu une sorte de maîtrise absolue de la situation, qui la confortait. Cela lui permettait entre autre de gérer ses combats avec assurance, avec la rassurante garantie que la victoire serait sienne. Elles s’étaient efforcées de fabriquer des armes qui pourraient servir de substituts à ses Jutsus et donc à son Chakra. En étouffant leur efficacité, ses années de préparations s’envolaient.

Cette fois-ci elle devrait compter sur ses propres capacités, face à un adversaire la surpassant dans ce domaine. Sa mission se résumait à semer le chaos dans Suna afin de faire sombrer leur Kazekage. En venant ici, elle ne s’attendait pas un instant à tomber sur le porteur d’Hachibi ; un ninja si puissant qu’Uchiha Sasuke lui-même avait échoué à sa capture…

Sasuke… Le shinobi le plus craint et respecté de l’Akatsuki actuel, sans compter les anciens. Il était en permanence suivi de trois ninjas d’autant plus redoutables, qu’ils étaient soudés.
Suigetsu était d’un tempérament frimeur et bagarreur ; son passe-temps se résumait à la déclaration de guerre ouverte face à son Sempai Kisame. Juugo était du genre taciturne et solitaire ; mais sa force n’était plus à remettre en question. Enfin Karin était à première vue inutile. Anju s’était toujours demandée ce que le redouté Sasuke pouvait trouver à une fille aussi banale. Elle n’était d’ailleurs pas la seule à se poser la question…
— Une rêveuse n’a pas sa place dans l’Akatsuki ! beugla l’épéiste de Kumo, légèrement irrité.

La jeune femme passa alors du rose pâle au rouge pivoine, pour finalement se stabiliser à un teint violacé de mauvais goût. Qu’il était agaçant d’encaisser la vérité en face… En guise de réponse, elle réarma son arc. L’image du Jinchuuriki d’Hachibi se brouilla, l’air vibra.
Une légère brise la parcourut, un frôlement la fit sursauter. La jeune femme n’avait même pas encoché sa flèche, qu’elle se savait perdue. Le rappeur avait saisi ses deux bras dans son énorme main et lui avait placé un couteau sous la gorge.
— Adieu poupée ! Tu n’avais rien à faire sur un champ de bataille… »

On entendit un bruit sec; la vision d'Anju se troubla, pour finalement s’éteindre complètement. Killer Bee venait de lui porter un coup puissant du tranchant de la main dans la nuque, avec une précision et une rapidité d’exécution, qui témoignait de sa longue expérience du combat. La Kunoichi glissa lentement sur le sol, évanouie.

Le Nukenin de Kumo tirait désormais l’expression du type qui ne sait pas vraiment pourquoi il est là.
— Ha ha, j’adore cette feinte avec le couteau ! Et maintenant qu’est-ce que je fais ? s’interrogea-t-il l’air hagard. Je croyais que j’allais avoir droit à un bon combat pour renouveler mon inspiration, et en fin de compte… je suis tombé sur cette bonne femme sans ressource… Les jeunes de nos jours ne sont plus ce qu’ils…Oh !»

Le réceptacle d’Hachibi remarquait enfin la présence de Kankurô, toujours inconscient, le torse ensanglanté. Du sang perlait de ses tempes, son thorax était complètement déformé. Ses côtes s’étaient enfoncées sous sa cage thoracique, ce qui l’empêchait de respirer correctement. Quant à ses jambes, elles étaient cassées.

Des morceaux de marionnettes éparses traînaient un peu partout dans le sable. Le vent sableux commençait à les ensevelir.
— Hachibi, je crois qu’on va devoir l’aider ! s’exclama l’épéiste, avec le ton de celui qui est content de pouvoir mener à bien sa tâche. C’est le petit Naruto qui nous l’a demandé… »
« Si c’est lui qui l’a dit, dans ce cas… Non mais ça va pas la tête ! bougonna le Bijuu avec son éternel tempérament râleur. T’as cru que j’étais une bonbonne de Chakra à ton service ou quoi ! Il manquerait plus que tu me demandes de le soigner et ça serait le gros lot ! »

— Ha ha, toujours aussi blagueur Hachibi ! C’est exactement ce que tu vas faire ! »
Le démon taureau sembla se résigner derrière le sourire extatique de Killer Bee.
« Un coup je dois me farcir de l’Enka, un autre coup tes compositions à deux balles, et maintenant je dois le soigner lui… Ca me rappelle la fois, où j’avais du claquer mon Chakra parce que t’avais envi de marquer les dix-huit ans de Naruto avec un feu d’artifice… Non mais je te jure… Bref passons…»
— Bah arrête de te plaindre ! Broncha le rappeur, d’un geste évasif de la main. Vois le bon côté des choses. Cet homme te considèrera comme son sauveur et on t’appellera « Hachibi le Gentil » ! Ha ha, qu’est-ce que t’en dis ? »

Une goutte d’exaspération coula du facies de bovidé du démon à huit queues. Toutefois, il ne releva pas l’allusion. Le Jinchuuriki s’avança tranquillement vers le corps inconscient de Kankurô, sans oublier d’embarquer la jeune femme endormie sur son épaule.

Enfin, lorsqu’il fut en face du corps, il lui plaqua ses deux mains sur le cœur.
— C’est parti, yeah ! S’esclaffa ce dernier à l’adresse du Bijuu, qui ruminait dans son coin.
« Comme si j’avais le choix… »

Le Chakra du démon passa alors dans le corps du marionnettiste, tandis qu’une aura violette envahissait le Jinchuuriki et ce dernier. Huit queues se dessinèrent, lumineuse dans le dos du rappeur. Des bulles de Chakra malsain commencèrent à éclater, comme si la manœuvre échauffait et chatouillait le Bijuu.
— Eh gamin ! T’as de la chance que je maîtrise aussi bien mon démon ! Tu me devras une fière chandelle ! Allez Hachibi, il est temps de s’investir ! »
« Je ferai de mon mieux… Ne relâche pas ton attention, sinon mon Chakra corrosif n’arrangera pas les choses… Il n’y a qu’un Jinchuuriki qui peut contenir le Chakra de son démon… »
— Je le sais bien… grogna le ninja émérite, d’un ton qui en dit long. Et toi, depuis quand tu t’inquiètes ? Finalement, la présence de Naruto ne t’aura pas laissé indifférent ! »
« Ca ne vaut même pas la peine de te répondre… bouda Hachibi, en simulant l’indifférence.

Soudain, la gangue de Chakra violette se désagrégea, irrémédiablement attirée par les larges mains du réceptacle. Les mains de Killer Bee rayonnèrent d’une radieuse lumière ultraviolette pendant quelques secondes, puis redevinrent normales. Au même instant, le corps de Kankurô fut pris de spasme, tandis que ses yeux s’ouvraient comme l’aurait fait un somnanbule ou un homme possédé. En l’occurrence, un passant aurait pu croire que c’était effectivement le cas, puisque ses pupilles étaient fendues et ses iris avaient viré au mauve parme. De la fumée s’échappait de ses blessures, tandis que la peau se régénérait à vue d’œil.
— Yeah ! On dirait que ça marche ! commenta le Jinchuuriki en pointant le doigt vers le ciel.
« Sans blague... murmura Hachibi dans son coin, en renâclant.

Bientôt, les plaies furent entièrement refermées. De violents craquements indiquèrent que les os brisés étaient de nouveau en place. Lorsque la guérison fut totale, le Nukenin de Kumo retira ses mains et le corps du patient arrêta de palpiter. Un moment plus tard, Kankurô, le commandant des armées de Suna, ouvrait les yeux. Il toucha sa poitrine précédemment enfoncée et fut surpris de sentir une peau lisse et intacte. Il essaya de se redresser, toussa, puis renonça le souffle haletant. Somme toute, il réessaya une fois sa respiration calmée. Il parvint à se mettre sur les genoux après de durs efforts.

Il se reposa à nouveau, se rendant enfin compte de la présence d’un homme surarmé, la quarantaine bien tassé.
— J’imagine que c’est à vous que je dois d’être toujours en vie ? demanda-t-il le souffle court.
— Yeah ! Et t’as eu une sacrée veine mon gaillard ! répondit Killer Bee d’une voix forte, en lui tendant une main pour se relever, que le marionnettiste accepta. Je dois bien être le seul Jinchuuriki m’entendant suffisamment bien avec mon démon pour qu’il accepte de soigner à mon service… »

Les yeux du frère aîné du Kazekage s’exorbitèrent de surprise à l’entente du mot « Jinchuuriki ». Des souvenirs fugitifs du passé de Gaara lui revinrent en mémoire.
— Je suppose que la vie n’a pas du être rose tous les jours… Mon frère était un réceptacle également… mais l’Akatsuki l’a dépossédé de son démon il y a de cela plus de trois ans… »
— Oui, Naruto m’en a déjà parlé. Apparemment, le village caché de Suna lui est pas mal redevable ! »

Le visage de Kankurô se décomposa à nouveau.
— Naruto est ici ?! Comment va-t-il ? »
— Il va très bien et il est effectivement ici, répondit le ninja de Kumo, en lui recommandant au passage de ne pas trop s’exciter.
— Mais…pourquoi ? Pourquoi se précipiter à Suna à l’aube d’une guerre ? L’ignore-t-il? »
— C’est justement parce que c’est la guerre que nous sommes ici ! rétorqua le Jinchuuriki, les bras croisés. Naruto est parti donner un coup de main à un type aux cheveux rouges, qui faisait beaucoup de grabuge au Nord Est d’ici. Il avait l’air d’en baver face au trio de l’Akatsuki, qui lui tenait tête… Quant à moi, Naruto m’a conseillé d’aider Suna de mon mieux. J’ai vu la fin de ton combat et je suis intervenu juste à temps… »

Le commandant des armées de Suna digéra péniblement les informations qu’on venait de lui divulguer. Gaara était face à trois membres de l’Akatsuki. Il avait failli mourir face à cette Anju… Cette femme n’avait pas la stature pour diriger les opérations, il le savait. Même le Kazekage ne pourrait pas en réchapper ! Toutefois… ce Jinchuuriki était parvenu à s’en débarrasser facilement. Il n’était donc pas impossible que ce blondinet un peu benêt ait suffisamment progressé pour faire de même.
— Comment est…Naruto ? Je veux dire, comment se bat-il ? demanda Kankurô, visiblement pessimiste.

L’épéiste de Kumo le toisa, son expression s’attifa d’une mine perplexe.
— Comment veux-tu qu’il soit ? Il est plus fort que cette femme que j’ai assommée, si ça peut te faire plaisir… »
Le maître marionnettiste expira lentement, apaisé. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à croiser les doigts.


A la Porte Nord :


Les paroles des deux Jinchuurikis résonnèrent en écho, se répercutant dans les roches siliceuses du désert aride du Pays du Vent. Les trois membres de l’Akatsuki jaugèrent le nouvel arrivant sans dire un mot. Il portait un manteau blanc à flammes noires, qui dissimulait sa musculature. Pourtant, malgré une stature frêle, on devinait sous ses vêtements des muscles d’acier. On pouvait dès lors s’interroger sur son quotidien. Quel genre d’existence pouvait pousser un adulte juvénile à s’armer d’un tel sang froid face à un trio de leur envergure. Un étrange rouleau pendait dans son dos, passé en bandoulière par-dessus son équipement ninja. Une sacoche remplie de kunais, shurikens et parchemins explosifs, reposait sur sa jambe droite. Cet homme, ce Nukenin de Konoha comme l’indiquait son bandeau, était paré pour la guerre.
— Yuri, laisse le moi s’il te plait ; je suis sûr que ce n’est que de la frime ! prétendit Kaito, de toute évidence convaincu de sa compétence.

Le garçon aux cheveux noirs lui lança un regard méprisant. Il pointa alors du doigt la colline.
— Imbécile ! Tu vois d’où il est arrivé ? D’après la distance, il n’a rien manqué de votre altercation avec le Kazekage… Et il est toujours là. Je ne pense pas qu’il soit du genre à bluffer. »

L’homme torse nu se ratatina sur lui-même, toute prétention envolée.
— Bien vu chef… Alors, on fait quoi ?
— On le teste, répondit Yuri, avec une lassitude sur le visage qui en disait profusément sur son expérience du combat.

Quelques cent dix mètres plus loin, en face de la Porte Nord.
— Tu es sûr que celui du milieu est le plus dangereux ? s’informa calmement Naruto, en retroussant ses manches.
Gaara Sabaku calcula de nouveau son adversaire, réfléchit un instant et confirma.
— Aucun doute… Il est le plus fort… »
— Bien… Dans ce cas supprimons d’abord les deux autres. »
— Entendu. »

Le Jinchuuriki de Kyubi avança vers l’ennemi d’un pas serein, tout en effectuant quelques sceaux.
—« Invocation »

Une katana forgé dans le même métal que celui de la hallebarde de Kaito apparut. Immédiatement après, un duvet de Chakra tranchant enroba la lame, dépassant la pointe de quelques centimètres.
— Pas mauvais… pensa Yuri, au loin.

Le Nukenin de Konoha fit de nouveau un signe pour se concentrer, et la protection de Chakra s’allongea d’un bon mètre. L’arme était désormais aiguisée à une telle échelle, qu’un son strident s’en dégageait. Fuuton… L’affinité par excellence pour le combat rapproché, mais aussi la moins répandue parmi les ninjas.
— Kaito, tu penses être capable de lui tenir tête avec ton affinité Katon ? se renseigna le chef du trio, manifestement en proie au doute.
— Peut-être… Mais, je commence à croire qu’il est au moins aussi dangereux que ce Kazekage. »
— On verra bien… Bon, attendons de voir ce qu’ils vont faire. Un stratège ne dévoile pas ses meilleures cartes, tant que le besoin ne s’en fait pas sentir… »

Gaara était impressionné, mais heureux d’être son allié. Ce Jutsu pouvait certainement pénétrer sa défense de sable aussi aisément qu’un couteau l’aurait fait avec du beurre. Ce Naruto là était un tueur, un vrai ninja. Un homme capable d’arracher la vie avant même que l’on est conscience d’être sa victime. Le jeune homme blond évalua la distance qui le séparait de ses adversaires.
— Hum, ça devrait aller… Gaara ? »
— Je t’écoute. »
— Prépare toi à nous dissimuler dans le sable… »

Des tonnes de gravats s’élevèrent alors, se raffinèrent en sable fin puis tournoyèrent. Un opaque nuage de poussière envahit les dunes, plongeant les deux Jinchuurikis dans l’ombre. Le ninja aux muscles hypertrophiés du trio de l’Akatsuki tentait péniblement de distinguer leurs mouvements dans les décombres. Il n’était pas attardé, mais n’était pas non plus ce que l’on pourrait qualifier de personne saine. Il n’avait pas de nom, mais un tatouage en forme de « 7 » témoignait de son triste passé. On le désignait désormais ainsi : « Sept ». Enfant, sa force surhumaine et son Hijutsu, permettant la désintégration et le désassemblage des composants terreux, avaient fortement intéressé le défunt Sannin Orochimaru.

De nombreuses expériences avaient affectées sa conscience du bien et du mal, ainsi que ses aptitudes à la réflexion. En revanche, ses dons innés avaient été anormalement renforcés, en faisant un dangereux psychopathe. Yuri était parvenu à maîtriser les pulsions de l’individu et ce dernier lui obéissait aveuglément à présent.
— Numéro Sept, je sens que ça arrive… Tiens toi prêt, l’avertit le garçon aux cheveux noirs, d’un ton autoritaire.

Au même instant, le géant chauve se mit à gronder. Il articulait des paroles au sens inintelligibles et grognait. Son agressivité soudaine rappelait celle d’un animal, qui se sent piégé par un prédateur, dont la force le dépasse. Le chef du trio concentra son Chakra dans ses mains et toucha le sol avec prudence. Son sens du toucher décuplé, il se laissa envahir par les informations, les vibrations que lui rapportait la terre. Il comprit le problème instantanément. Dans le nuage de poussière en face d’eux… il n’y avait rien. Inquiet, il prit un choix tactique :
— Kaito, passe devant moi… Guette le sol et le ciel ! Quant à toi, Numéro Sept, occupe toi de mes arrières ! Je protègerai vos angles morts… »

Les deux ninjas prirent immédiatement positions. Le trio attendit qu’un mouvement trahisse leurs adversaires, mais il n’en fut rien. Toujours rien…

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Quelque part très haut dans le ciel, deux shinobis amorçaient leur descente. Du haut des nuages, ils défiaient les lois de la pesanteur. A près d’une lieue d’altitude, même l’air aride du désert devenait glaciale. Heureusement, la température augmentait à vue d’œil au fur et à mesure de leur chute.
— Comment tu as fais ça ? le questionna Gaara, non sans admiration.
— Je le dois à mon entraînement au Mont Myoboku, expliqua le Nukenin de Konoha, sans relâcher son attention. J’ai réuni un peu d’énergie naturelle afin de fabriquer un peu de Chakra Senjutsu. Cela m’a permis de passer en Mode Sennin suffisamment longtemps pour effectuer ce saut gigantesque… Mais, si tu n’avais pas formé une piste verticale, en durcissant ton sable, je n’aurai pas pu prendre assez de vitesse ! »

Ils se reportèrent de nouveau sur leur chute. Selon Gaara, le chauve en bas possédait une force physique monstrueuse… Le Jinchuuriki de Kyubi appréhendait le contact, qui risquait d’être brutal. Dans le silence qui précède une grande bataille, Naruto Uzumaki se rémémora…


Deux ans plus tôt, dans une clairière abandonnée :

— Allez ! Apprenez moi à combattre comme vous ! supplia un adolescent blond au caractère inconstant. Moi aussi, je veux savoir utilisez une épée ! »

Le Jinchuuriki d’Hachibi éclata de rire.
— Si tu veux que je t’enseigne mon art de l’escrime, il te faudra devenir aussi fort que moi ! le railla-t-il, en lui mettant une pichenette dans le front qui le fit voler.
A moitié sonné, le Nukenin de Konoha se remit laborieusement sur ses pieds, tanguant rudement de gauche à droite.

— Rasengan ! »
Une orbe de chakra tourbillonante se matérialisa dans sa main, tandis qu’un clone partait en fumée dans son dos.
— A quoi ça me servirait d’être fort, si mes Jutsus le sont tout autant ? théorisa Naruto, le ninja le moins vif d’esprit que le Nukenin de Kumo ait jamais vu.
Pour l’exemple, il expédia son Rasengan dans un arbre, qui vola en poussière, violemment touché par l’onde de choc. Killer Bee se prit la tête à deux mains, en soupirant longuement.

— Tu le fais exprès ou quoi ? Que feras-tu avec une épée, si ton adversaire te surpasse en vitesse, en force, en réactivité et en Ninjutsu ? De plus, ton Rasengan, bien qu’étant un Jutsu de Rang A ; ça reste une attaque rapprochée… En gros, tu n’auras pas plus de chance de le toucher avec ton Rasengan, qu’avec ta lame ! La différence c’est que manier une épée ne te coûtera rien en Chakra et te confèrera une allonge supérieure... »
« Pourtant, tes Jutsus doivent rester supérieurs à ton épée, sans quoi les maîtriser n’aura servi à rien… C’est pour cela que tu dois devenir fort, mais pas seulement physiquement ! Tu dois progresser en tant que ninja, et ce dans ce qui te fait défaut ! Notre immense Chakra lié à notre nature de Jinchuuriki nous prédispose radicalement envers ce genre de développement, entièrement fondé sur la puissance brute… Deviens fort Naruto et je t’enseignerai mon art de l’escrime… »

Naruto réalisait enfin les paroles que son premier grand mentor, l’ultime Sannin Jiraya, avait cherché à lui faire comprendre dès le début, lorsqu’il n’était encore qu’un Genin ignorant : « Tu ne dois pas voir en terme d’ergonomie, mais en terme de puissance, car tu possèdes grâce à ton démon un Chakra quasiment illimité ». Il était naturellement doué pour supporter les entraînements impossibles. Son corps le permettait, son Nindo l’empêchait de renoncer… Décidé, ampli d’une détermination nouvelle ; il serra les poings, brûlant d’impatience.
— Et maintenant que dois-je faire ? s’enquit-il avec un sérieux qui étonna le Jinchuuriki d’Hachibi.

Un sourire malsain, parfaitement démoniaque, s’esquissa sur son visage.
— Que vas-tu faire ? répéta-t-il humblement. Je vais te faire subir l’Enfer ! Il est probable que tu n’y résistes pas… Tu renonceras face à tant de souffrance ! Tu devras survivre à mes entraînements et alors seulement je t’apprendrai à manier une épée…
— Quand est-ce qu’on commence ? s’exclama Naruto, avec un air de défi.

L’épéiste de Kumo ricana à nouveau. Une énorme aura de Chakra s'amoncela dans son corps. Il créa une centaine de clones ; Naruto fit de même. Enfin, il effectua quelques signes et annonça :
—« Doton : La falaise de granite ! »

Un énorme bloc de granite s’érigea, sortant des profondeurs du sol herbeux de la clairière. Ses dimensions étaient plus qu’honorables : trente mètre de hauteur pour quinze mètre de largeur. Les clones d’Hachibi se séparèrent, chacun d’entre eux cherchant un espace viable.
— Que chaque clone suive l'un des miens ! gueula l’original avec le ton d’un capitaine corsaire, martyrisant ses matelots. Quant à toi Naruto, tu restes là… Ta consigne est la suivante :
Emmène ce bloc de granite de l’autre côté de la clairière ! Tu as jusqu’à la fin de la journée… Tu peux t’y prendre comme tu veux. Découpe le si ça te chante ! Par contre les Jutsus et le Senjutsu sont interdits ! Si tu échoues, tu recommenceras demain… Ta régénération étant totale en une nuit de sommeil, ta performance se devra d’être sensiblement supérieure à la précédente, sinon j’arrêterai de t’entraîner… Et maintenant, au travail ! »

Ce fut le début d’un long entraînement, dans lequel il sacrifia toute forme de liberté durant deux longues années.

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Naruto reprit ses esprits. La rencontre était proche. Il apercevait déjà le géant chauve du groupe. Malgré l’impressionnante musculature de l’individu, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il était temps de leur montrer quelle était la force d’Uzumaki Naruto.




Finalement, mettre tout le combat aurait fait un chapitre vraiment trop énorme donc j'ai coupé en deux^^"

J'espère que ce chapitre vous plaira. J'ai trouvé que les Jutsus Doton collaient bien avec la personnalité de Killer Bee, même s'il n'en fait qu'un usage primaire. J'ai peut-être un peu trop baratiné mais il y aura plus d'action dans le prochain.

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