Fiction: On vous souhaite tout le bonheur du monde. (terminée)

L'histoire se déroule dans notre milieu. Shikamaru Nara est un étudiant à la fac de 19 ans, ainsi qu'un enfant gaté par ses parents qui l'aiment plus que tout, il découvrira que tout le monde ne peut mener la belle vie comme lui. Comme par exemple Temari qui a la charge de son frère de 5 ans, un poste dans un bar plus que louche et un mal fou à s'en sortir. Une histoire pour apprendre que les véritables héros sont ceux qui se battent jusqu'au bout. Pas besoin de kunai pour ça.
Classé: -12D | Drame / Humour / Romance | Mots: 80367 | Comments: 760 | Favs: 443
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nana13 (Féminin), le 22/10/2008




Chapitre 3: Ferrari ou Porsche ?



Si l’on devait prendre l’exact opposé de l’appartement de Temari on aurait choisi sans hésitation la maison des Naras.
Elle se trouvait en banlieue de la ville, c’était une maison d’un style de l'ancien japon genre fondation en pierre, bois et lierre, mais parfaitement entretenue et qui montrait assez bien le revenu de la famille qui y vivait. Vu la taille on l’aurait plus qualifié de petit manoir que de maison.
La chambre de Shikamaru se trouvait au quatrième étage, dans une sorte de tourelle. C’était son antre, son monde, son centre de relaxation.
Le jeune homme enfila rapidement un jean et une chemise verte, passer des heures devant sa glace n’était pas son truc.
Il descendit les escaliers en chêne et se dirigea dans l’immense salon où sa mère l’attendait.
Yoshino Nara était une femme de tête, belle encore à 45 ans, élégante aussi. Ce matin elle portait encore une élégante robe de chambre en soie et avait noué ses longs cheveux en une tresse brune.
Elle jeta un air mécontent sur la tignasse de Shikamaru :

« Quand donc te coifferas-tu seul ?
-Bonjour maman, merci j’ai passé une très bonne nuit. Et toi ?
-Je suis sérieuse mon fils ! »

Elle sortit un élastique de sa poche et entreprit de coiffer soigneusement son garçon. Le jeune homme n’était pas dupe : chaque matin elle l’attendait dans le salon pour nouer elle-même ses cheveux. C’était son petit rituel qui la rattachait encore à son enfant devenu un homme.
Après cela Shikamaru avala rapidement un thé et chopa trois gâteaux, il n’aimait pas arriver en retard à la fac, après les profs lui demandaient des explications pendant des heures et c’était tellement…ennuyeux.

Sa Porsche l’attendait dans le garage, cadeau pour sa réussite brillante au bac. Pratiquement chaque élève de l’école Konoha avait une voiture. Et les parents de Shikamaru ne refusaient pratiquement rien à leur fils unique, le père de ce dernier était certainement l’avocat le plus brillant du Japon et sa maison, ses voitures et son compte en banque étaient la preuve de son succès. Yoshino Nara, elle, était un écrivain et passait beaucoup de temps chez elle.

Shikamaru était un macho, ça il ne pouvait pas prétendre le contraire. Mais les Porsches il s’en serait bien passé. A quoi ça servait de rouler dans une voiture coûtant deux millions de yens ? La réponse lui était venue de Kiba : ça attirait les filles.
Au fond attirer les filles il s’en fichait, d’ailleurs elles couraient toutes après Sasuke Uchiwa ou son frère. Encore un truc qu’il ne comprenait pas : d’acc, ils étaient dignes des gravures de mode dans les magazines mais Itachi était aussi le meneur de la bande « Akatsuki », pas le genre très recommandable.
Bref les filles, mêmes celles qu’il avait cru plus intelligentes, craquaient uniquement sur les Uchiwas, alors pourquoi se battre pour ça ? Si c’étaient uniquement les délinquants qui intéressaient…
Toujours perdu dans ses réflexions Shikamaru faillit griller un feu et s’arrêta trois secondes à temps. C’est alors qu’il aperçu sur la chaussé en face quatre couettes blondes qui lui tournaient le dos. Et leur propriétaire semblait, dès le matin, d’une humeur à tout casser.

******

Temari ne fulminait pas, elle enrageait. Tout avait si bien commencé pourtant ce matin : Gaara avait été déposé à l’école, elle était passée au bar récupérer son chèque, puis à la banque pour le déposer.
Le soleil était magnifique et l’envie d’un monaka (gaufrette japonaise) l’avait prise.
Le temps d’entrer dans une pâtisserie, de s’acheter le gâteau convoité et de ressortir…et il manquait une roue à son vélo.

Donc elle était maintenant comme une idiote sur le trottoir, à se demander si elle devait retrouvée celui qui lui avait fait ça et le tuer, ou simplement se jeter sous la première voiture qui passerait ?
A propos de voiture elle en aperçu une qui se dirigeai vers elle en lui faisant des appels de phares.
Une voiture de luxe, d’un rouge provoquant se gara devant elle. Une somptueuse Ferrari, d’où émergeait la tête d’Itachi.

« Salut beauté. Est-ce que ton nom est aussi joli que ton minois ?
-Je m’appelle Temari et tu le sais très bien, Uchiwa. »

Direct et sec, cette catégorie de personnage ne plaisait absolument pas à la jeune fille.

« Elle à des griffes, pensa Itachi avec intérêt, flattons là un peu. »

Il lui sortit son plus beau sourire, le genre que font les stars devant leurs fans.

« Très mignon ton vélo, tu dois être à croquer quand tu t’assoie dessus. »

Et il se foutait d’elle en plus, pire que tout : il se foutait de son vélo, son unique moyen de transport, ses économies investies là-dedans.
La jeune fille serra sa main droite de toutes ses forces, c’était l’unique façon de l’empêcher de finir dans la figure de l’Uchiwa.

« Bon alors, je te dépose à la fac ?
-Parce que c’est là que tu te rends ? Répondit elle avec mépris. Toi et ton frère séchez pas mal les cours il paraît.
-Hum, c’est vrai qu’on a tendance à préférer les bars avec des amis et un bon verre de saké. Ça t’intéresse ?
-Je ne fréquente pas ce genre d’endroit. Mentit elle.
-Alors un tour en Ferrari ne te tente pas ?
-Non. »

Itachi haussa les épaules mais au fond il était vexé, c’était la première qui lui résistait comme ça, n’importe quelle autre se serait déjà jetée dans ses bras.
S’en plus rien ajouter il remonta la vitre et démarra si fort qu’il envoya de la boue sur l’uniforme scolaire de Temari, la jeune blonde contempla sa veste à présent tachée.

« CRÉTIN, hurla t’elle à l’adresse de la voiture déjà loin, T’ES QU’UN SALE… !!!
-Tsss, quel langage vulgaire. »

Elle sursauta, maintenant c’était une Porsche grise qui s’était garée devant elle, et c’est Shikamaru qui scrutait tranquillement la jeune fille. Celle-ci frémit à l’idée qu’il ait assisté à toute la scène (ce qui était le cas d’ailleurs) après ça elle allait être la risée de l’école.

« Qu’est ce que tu veux, Nara ?
-Bon, visiblement j’ai pas le droit à un meilleur accueil que Uchiwa…Galèèère, moi qui allait te proposer…
-Un tour en Porsche et une virée dans un bar ?!!
-Heu non…plutôt d’amener ta bécane chez un réparateur. »

Elle resta muette, regrettant un peu de s’être emporté devant l’obligeance du garçon. Finalement elle attaqua de front :

« Et les cours ?
-On est à la fac, les profs nous demanderons rien…ou alors ils s’en foutent. »

C’était exactement ce qu’elle avait dit à Ino et Sakura la veille. Elle tourna la tête vers son pauvre vélo devenu monocycle, une réparation lui coûterait bien trop chère. Elle n’avait pas les moyens et se refusait à utiliser l’argent si durement gagné en un mois.

« J’ai…j’ai pas d’argent sur moi…pour le garage.
-No problèmo, le garagiste c’est le père de Choji. Il me répare toujours ce que je lui demande.
-Choji ? C’est qui ?
-Mon meilleur ami, il est américain et comme ses parents ont divorcé il est parti quatre mois chez sa mère.
-Je vois…
-Alors, tu montes ou t’attends le printemps ? »

Contre toute attente la jeune fille éclata de rire, d’une seule main elle attrapa ce qui restait de sa bicyclette et le rangea dans le coffre de la voiture.
Ensuite elle s’installa aux côtés du Nara qui démarra.

Tout en conduisant, Shikamaru étudiait celle qui se tenait à côté de lui : elle était réellement très jolie, sa coiffure était assez marrante et ses yeux étaient…d’une couleur assez extraordinaire, vert turquoise ou émeraude ? Il n’aurait pas pu le définir. En tout cas il se demandait pourquoi en trois mois il n’était jamais allé vers elle ? Une chose était sûre cependant : elle lui plaisait, beaucoup plus que les autres. En voyant l’Uchiwa s’arrêter et se faire jeter il avait ressenti un peu de curiosité et de…satisfaction ? Il lui avait semblé que Temari grimpant dans la voiture d’Itachi l’aurait beaucoup plus insupporté que s’il s’était agi d’une autre fille.

« Y’a des mouchoirs dans la boite à gants, pour essuyer ton uniforme.
-Merci Nara.
-Pourquoi tu m’appelles Nara ? On est dans la même classe.
-Je ne te connais pas assez bien.
-T’es vachement méfiante comme fille, je vais pas te manger. »

Deuxième rire, plus délicieux encore que le premier. Elle rejeta ensuite sa tête en arrière dans un mouvement suave, son parfum avait envahi la voiture.

« Elle est belle ta Porsche.
-Merci, tu t’y connais ?
-Moi non mais mon frère un peu. En tout cas ton père doit être drôlement sympa pour te prêter une voiture aussi chère. »

Il ne jugea pas nécessaire de lui dire que la Porsche lui appartenait. Elle était charmée maintenant par cette nouvelle relation, et prête à entamer avec lui une discussion amicale.

« Désolée pour tout à l’heure, j’ai un peu trop tendance à penser que les hommes ne sont pas dignes de confiance.
-Bof, fit Shikamaru un peu piqué, moi je trouve les filles ennuyeuses, pipelettes et manipulatrices.
-T’es un macho !!!
-Et toi une féministe !!! »

Troisième éclat de rire, mais cette fois Shikamaru s’esclaffait aussi. Malheureusement le garage était déjà en face d’eux. Ils déchargèrent le vélo et entrèrent.
Un homme assez enrobé et aux cheveux châtains les accueillit avec un immense sourire :

« Hello my boy, Qu’est ce que ta Porsche nous fait comme caprice aujourd’hui ?
-Rien monsieur Akimichi, c’est pour Temari que nous sommes venus. »

Il s’écarta pour laisser passer la concernée.

« What an attractive girl ! S’exclama le garagiste. Et quel est le problème de cette pretty demoiselle ?
-I shall like that you put back a wheel to my cycle, please. »

Elle avait parlé rapidement, sans une once d’hésitation et avec un accent impeccable. Shikamaru en resta bouche bée, monsieur Akimichi paraissait à deux doigts de verser une larme :

« Wonderful, il y’a si longtemps que je n’avais plus entendu parler un si perfect anglais…Are you English miss ?
-No, my mother only. »

Décidemment elle était surprenante, monsieur Akimichi semblait l’avoir prit à la bonne et au bout d’un quart d’heure le vélo était flambant neuf.

******

« Tu m’avais pas dit que ta mère était anglaise.
-On discute pas beaucoup je te signale, qu’est ce que ça t’aurais fait ?
- Rien, je ne m’intéresse pas aux filles de toute façon.
-Hein ? T’es gay ?
-NANI ?!! Non j’suis pas gay, mais les filles sont tellement…ennuyantes.
-…
-Je peux t’offrir un verre ? Y’a un salon de thé pas loin, on aura le temps avant que les cours ne reprennent.
-C’est gentil mais… »

Petit sourire gêné de la part de la Sabaku, puis elle regarda l’heure sur la montre de Shikamaru.

« 12h16 ! Déjà ? Shikamaru tu peux me déposer là ?
-Pourquoi ? Tu ne veux pas que je t’amène jusqu’à la fac au moins ? »

Il craignait d’y être allé un peu vite et qu’elle veuille le fuir à présent.

« Non j’ai…j’ai des trucs à faire. Je n’irai pas en cours cette aprèm.
-Les profs t’apprécient mais fait gaffe à Iruka-senseï, il a horreur des absences trop fréquentes.
-*Comme si j’avais le choix.* Ok Nara, merci pour tout. »

La voiture était à peine arrêtée que Temari en sortait et saisissait son vélo. Elle tâta son sac, heureusement qu’elle avait eu le réflexe de prendre ses affaires de serveuse le matin.
Shikamaru la regarda prendre sa bécane, il pensa qu’elle allait l’enjamber et le planter là sans un mot. Rendez service aux gens, tiens.
Pourtant Temari passa la tête par la fenêtre :

« Désolée de te laisser tomber maintenant. Faut vraiment que j’y aille.
-Pas…pas grave. »

Là elle avait un peu trop approché sa tête, d’ailleurs elle en profita pour déposer un baiser sur la joue de Shikamaru qui dû faire un effort titanesque pour rester de marbre.

« Je serai ravie d’aller prendre un verre avec toi, une prochaine fois.
-A lundi alors…en cours.
-Oui, à lundi. »

Elle enfourcha sa bicyclette et se mit à pédaler si vite qu’elle eut bientôt disparue dans les rues de la ville.
Shikamaru toucha sa joue qui avait reçu cette caresse. Drôle de vélo, drôle de caractère, drôle de fille…drôle de journée.

Renonçant définitivement à se rendre en classe aujourd’hui il préféra rentrer chez lui, logiquement sa mère n’était pas là et son père bossait tard.
Tout son retour fut perturbé par l’image des yeux verts de Temari, quelle fille bizarre vraiment.
En arrivant chez lui il aperçu une petite voiture qui était garée devant chez lui, une voiture qu’il ne connaissait que trop bien.
Et derrière la voiture il y’avait :

« Bonjour mon petit fils.
-Mamie ? Qu’est ce que tu fais là ?
-Quel accueil ! Comme vous ne me rendez jamais visite c’est moi qui m’incruste.
-…super.
-Viens embrasser ta grand-mère…IMMÉDIATEMENT !!! »

La seule personne au monde à avoir le même caractère que Yoshino Nara : sa propre mère. Le même caractère ? Non, il était DIX fois pire !!! Shikamaru fit donc la bise à sa « chère mamie ». A peine eut-il reculé qu’elle s’exclamait :

« Mon dieu que tu es maigre ! Tu ne mange pas assez je te l’ai toujours dit, mais évidemment tu n’en feras jamais qu’à ta tête, et puis cette chemise verte est d’un goût affreux, et comment se fait il que tu ne sois pas à la fac en ce moment ? Et tes cheveux, et… »

Et patati et patata, le garçon se doutait bien qu’il en aurait pour la soirée. Déjà la vieille dame lui posait son sac à main super lourd dans les bras et gagnait, d’un pas de général, la maison.

******

La bande de l’Akatsuki se retrouvait habituellement dans les boites de nuit ou les bars, elle était composé de plusieurs membres aussi peu recommandables les uns que les autres :
-Les frères Uchiwas, fils du préfet de police.
- Kin, dont la mère était une grande musicienne et une très mauvaise mère.
- Tayuya, fille de nouveaux riches, gagnants de loto et ne sachant plus quoi faire de leur fric.
-Deidera, accessoirement fils d’un ingénieur en nucléaire.
-Kisame, le seul de la bande qui n’appartenait pas à l’école « Konoha », c’était juste un délinquant servant de bras droit à Itachi.

Le chef de la bande justement ce jour-là ne semblait pas d’une humeur excellente, malgré les efforts que développaient Tayuya et Kin sur la piste de danse, il gardait les yeux rivés sur son verre de bière.
Sasuke quant à lui était quelqu’un de bien avant, mais influencé par son grand frère il était devenu voyou, dragueur, délinquant, comme le reste de la bande.

« Ça ne va pas grand frère ? Tu n’as pas desserré les dents depuis qu’on est là.
-Il s’est fait jeté, claironna Deidera, il a tenté de draguer Temari no Sabaku ce matin et il s’est fait jeté !
-LA FERME DEI !!! »

Kin et Tayuya pincèrent des lèvres, signe qu’elles avaient une opinion très mauvaise de la Sabaku. Celle aux cheveux roux rosé s’approcha d’Itachi :

« Laisse tomber mon chou, franchement qu’est-ce qu’elle s’y connais en beaux garçons cette petite prétentieuse ? Moi par contre… »

Elle se fit rejeter fermement, furieuse elle tapa du pied par terre et foudroya l’Uchiwa du regard. Voyant qu’il ne tournait même pas la tête vers elle, elle empoigna Kin et toutes deux quittèrent le bar.

« Laisse tomber grand frère, fit Sasuke conciliant, tu as toutes les nanas a tes pieds, une de plus ou de moins...
-Mais non, rie Deidera, c’est justement parce qu’elle le repousse qu’il la veut, sinon où est l’intérêt de la pourchasser ?
-Peut être qu’elle ne veut pas de toi, insinua tranquillement Kisame, parce qu’elle a déjà quelqu’un. »

Itachi se redressa brusquement, perdant presque son calme froid :

« Qu’est ce qui te fais dire ça, espèce de thon ?!!
-J’étais dans la rue ce matin quand tu t’es fais jeté, y’a Nara qui vous espionnait dans sa Porsche. Dès que t’es parti il s’est approché de Temari…je ne sais pas ce qu’il lui a dit mais elle a rigolé et elle est monté dans sa voiture sans discuter.
-Nara ? Intervint Sasuke. Shikamaru Nara ? Il est dans ma classe, c’est le genre paresseux taciturne, il n’est pas bavard et on ne peut pas dire qu’il a la côte auprès des filles.
-En tout cas la côte, comme tu dis, il l’avait avec Temari…j’ai jamais vu une fille faire un si beau sourire. »

Itachi s’était rassit, terminant presque trop calmement sa bière. Shikamaru...très bien. Il allait s’en occuper si celui-ci s’avisait de faire trop de zèle près de la jeune blonde.

******

Le jeune Nara allait craquer : soit il précipiterait tête la première sa grand-mère dans la piscine, soit il la transperçait avec une brochette de barbecue, soit il l’assommait avec une chaise.
Ses parents n’avaient pas l’air de remarquer son agacement croissant, son père se resservait un excellent Bourgogne français et sa mère discutait aimablement avec l’intruse.

« Franchement maman je ne te comprends pas : pourquoi t’obstine-tu à vivre dans un HLM, dans une banlieue uniquement peuplée de jeunes voyous et de repris de justice ?
-Crois moi ma fille, ce n’est pas toujours dans les HLM qu’on trouve la pire gangrène... »

Shikamaru se demandait vaguement si elle faisait allusion à lui ou à la bande Akatsuki dont il lui avait un jour parlé.

« ...et puis là-bas au moins je me sens utile.
-Toujours cette jeune fille dont tu vas chercher le frère à l’école ?
-Oui. »

Et voilà, ils en avaient pour des heures à parler de cette merveille anonyme. Shikamaru en ressentait déjà l’envie de bailler. La grand-mère due le remarquer puisqu’elle lui lança d’un ton sec :

« Oui vas-y, fais ton dégoûté. Comment pourrais tu comprendre ça ? Tu n’es qu’un gosse de riches, pourri gâté.
-Belle-maman, intervint Shikaku, ne soyez pas si dure avec lui.
-Et pourquoi pas ? Cette jeune fille ne doit pas avoir plus que son âge, elle a perdu ses parents il y’a cinq ans, depuis elle travaille comme une esclave pour vivre et s’occupe de son frère comme une seconde mère, elle va même encore en cours pendant la journée. Est-ce que ce paresseux peut prétendre en faire autant ? Et il ose bougonner quand je lui en parle.
-Si elle est si merveilleuse donne moi son nom et je vais l’épouser, railla Shikamaru, comme ça tu pourras enfin dire que ton petit fils a fait une bonne action.
-Je ne te donnerai pas son nom, tu n’es pas concerné par cette histoire ! Tu ne t’intéresses jamais assez aux autres. »

La première et la dernière génération se foudroyèrent du regard, jusqu’à ce que Shikamaru quitte la table, lassé de se battre.
Il se rendit de l’autre coté du jardin. Les rosiers de sa mère étaient en fleurs, leur odeur l’apaisait, lui rappelant le parfum de Temari dans sa voiture. Marrant comme cette jeune fille pouvait avoir un sale caractère elle aussi, pourtant chez elle c’était plus un charme. Il voyait encore ses yeux verts qui pétillaient quand elle riait...une vraie fille galère. Mais rien que son image le calmait de ses envies meurtrières sur mamie Kashi.

« Il ne faut pas en vouloir à ta grand-mère. »

Son père s’était approché discrètement et avait posé sa main sur l’épaule de son fils.

« Je m’en fiche de toute façon, elle est trop galère pour que j’y attache de l’importance.
-Tu n’attaches jamais d’importance à rien. »

En riant Shikaku lui ébouriffa gentiment les cheveux comme à un gamin, Shikamaru lui apparaissait toujours aussi immature malgré son intelligence, quoique ce soir il semblait avoir les pensées fixées sur quelque chose de particulier.

« Comment elle s’appelle ?
-Qui ça ?
-La fille qui te fais avoir un air aussi rêveur ?
-Papa ! Comme si je m’intéressais à une fille, ce sont toutes des pestes, manipulatrices et collantes comme pas possible...
-Blonde, brune, rousse ?
-...pleurnicheuses et menteuses...
- Yeux marron, verts, bleus ?
-...Donc pas de risque que je tombe amoureux.
-Ben voyons. Tu caches très mal tes sentiments fiston. »

Shikaku repassa une dernière fois sa main dans les cheveux bruns de son fils et s’éloigna. Mais il n’avait pas fait trois pas que celui-ci le rappelait :

« BLONDE AUX YEUX VERTS ET ELLE S’APPELLE TEMARI !!! TU DIS RIEN À MAMIE SURTOUT !!! »

Shikaku éclata de rire et partit rejoindre les deux femmes qui n’avaient rien entendu et qui discutaient gaiement.

*******

« Les rois du monde vivent au sommet
Ils ont la plus belle vue mais y a un mais
Ils ne savent pas ce qu'on pense d'eux en bas
Ils ne savent pas qu'ici c'est nous les rois !!! »

Tenten et Temari riaient et chantaient de plus en plus fort dans les cuisines du bar, 21 heures, ambiance de forcenés comme d’habitude. Elles se décompressaient en préparant des apéritifs et en hurlant « les rois du monde ».
Tenten reprit la chanson en étalant de la tapenade sur un toast :

« Les rois du monde font tout ce qu'ils veulent
Ils ont du monde autour d'eux mais ils sont seuls
Dans leurs châteaux là-haut, ils s'ennuient
Pendant qu'en bas nous on danse toute la nuit !!! »

Temari enchaîna sur le refrain en versant un sachet de cacahuètes dans un bol :

« Nous on fait l'amour on vit la vie
Jour après jour nuit après nuit
A quoi ça sert d'être sur la terre
Si c'est pour faire nos vies à genoux
On sait que le temps c'est comme le vent
De vivre y a que ça d'important
On se fout pas mal de la morale
On sait bien qu'on fait pas de mal !!! »

La chaleur du four leur avait donné des joues d’un magnifique rouge coquelicot mais les deux amies s’en fichaient. Elles avaient prit des cours de musiques depuis leurs six ans respectifs, jusqu’à la mort des parents de la blonde. C’était leur seconde passion après le basket, Tenten jouait aussi du saxophone et Temari du piano. Même chanter dans une cuisine leur redonnait une pêche d’enfer.

« Les rois du monde ont peur de tout
C'est qu'ils confondent les chiens et les loups
Ils font des pièges où ils tomberont un jour
Ils se protègent de tout même de l'amour

Les rois du monde se battent entre eux
C'est qu'y a de la place, mais pour un pas pour deux
Et nous en bas leur guerre on la fera pas
On sait même pas pourquoi tout ça c'est jeux de rois !!! »

Un grand éclat de rire, puis Temari conclue la chanson de sa belle voix claire :

« Nous on fait l'amour on vit la vie
Jour après jour nuit après nuit
A quoi ça sert d'être sur la terre
Si c'est pour faire nos vies à genoux
On sait que le temps c'est comme le vent
De vivre y a que ça d'important
On se fout pas mal de la morale
On sait bien qu'on fait pas de mal !!! »

Lee entra dans la cuisine à cet instant, il sourit à la vue des deux serveuses qui terminaient le refrain sur un joyeux : «Les patrons à la potence !!! »
Il s’approcha d’elles et leur attrapa à chacune une épaule :

« Alors mes toutes belles, on fait de la chorale au lieu de travailler ? Jiraya ne sera pas content de vous. »

Elles pouffèrent en l’entendant prendre la grosse voix du propriétaire du bar, Tenten monta sur une chaise et s’exclama :

« A mort les patrons ! A mort les profiteurs ! A mort les exploiteurs ! Vive la révolution !!!
-Manquait plus que ça, se moqua Temari, la voila qui se prend pour une anarchiste.
-Allez Gavroche, s’esclaffa le barman, va plutôt sortir les poubelles avant de te faire virer pour émeute générale. »

En bougonnant la fille aux macarons arracha la poubelle de sa place et sortit. Temari s’appuya contre la table en rejetant ses mèches en arrière, Lee s’approcha d’elle :

« Tu as l’air de bonne humeur ce soir, est-ce que tu réalises seulement que tu viens de passer huit heures à bosser non-stop ?
-Je suis crevée pour tout te dire, mais en même temps...ce soir je suis juste bien, c’est tout.
-Je parierai ma paye du mois que le remède miracle est humain...et certainement masculin.
-Gagné, mais contrairement à ce que tu vas penser, c’est juste un nouvel ami. Il a l’air paresseux et insupportable mais sympa quand même. Il s’appelle Shikamaru... »

Malheureusement Tenten rentra à cet instant en mettant fin à ses rêveries :

« Pourquoi c’est toujours moi qui me tape les poubelles ? Les sacs sont de trop mauvaise qualité, j’ai encore dû tout ramasser à la main.
-C’est TON job, sourit Temari, moi à la vaisselle grasse et toi aux ordures.
-Et tu oses te prétendre ma meilleure amie avec ça ? »

Temari lui tira joyeusement la langue avant de charger un plateau et de repartir en salle. Trois serveuses avaient démissionné en moins de deux jours, le patron-pervers (comme l’appelait les deux filles) avait encore dû faire des siennes, résultat il fallait mettre deux fois plus la main à la pâte.
Heureusement que Kankuro avait proposé de prendre Gaara chez lui ce soir, Mme Kashi étant partie passer la nuit chez sa mystérieuse famille.

« Mignonne la petite serveuse.
-Hé ma belle, viens nous apporter un peu de saké ! »

Encore un de ces crétins d’étudiants, après les remarques obscènes des hommes de quarante ans, place à la drague minable des jeunes de son âge. Temari tentait de calmer son affreux caractère en pensant à Gaara et à sa paye, même si ce soir c’était plutôt une tête brune avec un catogan qui s’imposait dans son cerveau.

******

Temari ouvrit doucement la porte de chez elle, le silence était total, on n’entendait à peine les ronronnements de sa belette, sans doute endormie sur le canapé.
La jeune fille chopa un bol de riz dans le frigo et le téléphone dans le salon, trois messages se firent entendre :

« Message reçu aujourd’hui à 15h38 : T...Temari-san, c’est Hinata...je n’ai pas tout compris au cours de maths...je me demandais si lundi...si ça ne te dérange pas...tu pourrais m’aider...Neji ne peut pas, il est en stage. Mer...merci. »

Un message typique de la jeune Hyûga.

« Message reçu aujourd’hui à 20h10 : Temari, c’est ton grand frère adoré à l’appareil. Bon, Gaara a joué toute l’après-midi dehors, ce soir il tousse un peu...tu le connais : il nous fait une grippe tous les ans. Bref Homi lui a prit la température il y’a un quart d’heure : 38,8°C. Je lui ai donné des antibiotiques, donc ne t’affole pas. Je vais le coucher maintenant. Bonne nuit soeurette. »

Elle sourit avec tendresse, comme elle les aimaient ses deux frères : Kankuro l’adulte immature, fou amoureux d’Homi qui devait sûrement être la seule femme au monde à le supporter. Et puis Gaara, son petit chéri. Heureusement demain on serait le week-end, Temari pourrait s’occuper de lui pendant deux jours.

« Message reçu aujourd’hui à 21h00 :....Dis donc fille galère, en y réfléchissant j’ai reconnu ton vélo : c’est toi la folle de l’autre soir que j’ai failli tuer ? Et qui ensuite s’est mise à m’insulter comme une poissonnière ? Marrant tout de même le hasard des choses...Si lundi tu nous honores de ta présence ai-je le droit à t’offrir un verre avec une bande d’amis ? Vu ton aversion avec les garçons je proposerai à Ino et Sakura de venir...Ok ? Passe une bonne soirée, où que tu sois. »

QUOI ? C’était lui le chauffard de la Porsche ? Temari ressentit soudain une irrésistible envie de rire, il avait dû avoir les chocottes ce soir-là quand elle s’était mise à hurler.
D’habitude Temari réécoutait les appels pour être sûre d’avoir tout entendu. Pourtant ce soir elle ne passa en boucle qu’un seul message, celui qui lui faisait le plus plaisir.

Inutile de vous préciser lequel, bien sûr.




Je regarde souvent les messages de mes lecteurs^^
Je dois dire qu'au début j'étais super inquiète, je me disais : c'est trop commun, ils vont pas aimer, t'es trop nul !!!
Mais je vois vos messages, punaise j'en ai la larme à l'oeil ;)

MERCI A TOUS !!! VOUS ÊTES EXTRAS !!!




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