Fiction: La Rose Noire

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Le bâtiment aux murs délavés par les fréquentes averses se fit engloutir dans le néant.
Il devait être aux alentours de minuit, les étoiles clignotaient dans le ciel et semblaient mourir peu à peu comme des lucioles, tant le ciel était noir.
Aucun bruit ne se fit entendre, hormis les hululements des bêtes nocturnes.
Une lueur orangée frappait la vitre du salon où étaient réunis Beniko et les trois ninjas de Konoha. Ils parlaient à voix basse.
La jeune femme remua les braises de la poêle à charbon, puis s'installa autour d'une table circulaire avec ses compagnons.
Après avoir soufflé sur son verre et bu une gorgée brûlante de thé, elle leur dit :

- Il est très difficile de récupérer des informations sur l'Akatsuki. Et d'après tout ce que vous m'avez dit, je pense que je n'ai rien de plus à ajouter. Vous savez déjà tout à leur sujet.

Elle tourna la tête vers l'embrasure de la porte et poursuivit :

- Je suis désolée. Vous avez fait tout ce chemin pour rien, en fin de compte.
- Mais vous, pourquoi cherchez-vous à retrouver la trace de ses membres ? demanda Kiba.
- Je cherche quelqu'un, moi aussi. Mais je ne souhaite pas en parler.
- Oh.
- Je vais préparer vos lits. Attendez-moi un instant.
- C'est que... nos affaires sont restées dans l'auberge, répondit le maître chien.
- Ca ne fait rien, nous irons les récupérer demain matin, souffla Neji. Il se fait tard, il est préférable de dormir ici pour cette nuit.

Elle sourit, puis disparut derrière la porte.
Naruto semblait tourmenté par quelque chose.
Il observait la buée s'élever de son verre, d'un air triste.

- Qu'y a-t-il ? demanda Neji.

Le blond leva la tête, puis la rabaissa aussitôt.

- Rien, rien du tout, murmura-t-il faiblement.

Au fond, il savait très bien que tout allait mal.
Il savait que Sasuke ne reviendrait pas de son plein gré à Konoha.
Ca le tuait de l'avouer, mais c'était ainsi.
Il avait mal, très mal.

- Je suis si faible, pensa-t-il.

Beniko réapparut.

- Vous pouvez allez vous coucher, si vous le désirez. Les chambres d'amis sont à l'étage. Si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas à frapper à ma chambre qui se trouve derrière la cuisine.
- Bien. Nous vous remercions pour votre gentillesse, dit Neji.

Le Hyûga et l'Inuzuka se levèrent. Naruto ne tarda pas à les suivre.
Il se tourna vers la jeune femme, lui souhaita une bonne nuit, puis s'en alla.
Mais il était toujours angoissé.
Plongé dans les draps propres et frais, il ne cessait de tourner dans tous les sens, cherchant une position confortable pour dormir.
Il enfouit sa tête sous son coussin, puis, exaspéré par cette douleur intérieure, il se leva brusquement et sortit de la chambre.

*
*

Une douce brise effleura les mèches de cheveux qui tombaient sur son regard triste. Elle parvint même à détacher une larme de ses grands yeux de verre.
La pleine lune était belle, ce soir. Elle lui rappela le jour de sa rencontre avec cet homme.
Ce fut au bord d'un lac.
Elle s'entraînait seule sur des poutres qu'elle avait pris soin d'installer au bord de l'étendue d'eau, en plein milieu d'un bois, près de son village.
Ses techniques devaient rester secrètes, et c'était le seul moyen pour elle de développer ses capacités sans se faire remarquer.
Lors de sa pause habituelle, elle s'adossa à un arbre.
Le clair de lune dévoila alors le visage d'un homme, caché derrière le sapin qui lui faisait face.
Un premier regard, un premier battement de coeur manqué, un premier amour.
Ses souvenirs enfouits au plus profond de son coeur s'éveillaient peu à peu.

- Beniko ? Que fais-tu sur le toit à une heure pareille ?

Elle sursauta, puis se retourna vers celui qui l'avait interpellé.

- Oh, c'est toi, Naruto.

Il s'approcha d'elle et admira à son tour le ciel.
Les poings sérrés.

- J'espère pouvoir le retrouver, un jour, dit-il avec amertume.
- Sasuke Uchiha. Qui est-il pour toi, exactement ?
- C'est... mon meilleur ami. Mon frère. La personne qui m'est la plus chère au monde.

Une seconde larme roula sur la joue de la jeune femme.

- Te sens-tu tenaillé par la souffrance, toi aussi ?

L'Uzumaki se mordit la lèvre inférieure.

- J'ai parfois envie de mettre un terme à tout cela. Pourtant...
- ... tu t'accroches à tes rêves et tes espoirs... tout en te disant que le bonheur n'est qu'illusion.

Il ne dit rien. Parfois, le silence traduit les sentiments non exprimés. Ceux qui blessent.
Ceux qui torturent.
Ceux qui tuent.

- Genki a toujours vécu sans son père.

Naruto fut étonné par ce brusque changement de sujet.

- Qu'est-il devenu ?
- Il est mort.

Le vent s'engouffrait dans l'herbe fraîche et sifflait avec violence.

- Sais-tu pourquoi je tiens tant à retrouver l'Akatsuki ?

Il ne répondit pas.

- Je veux retrouver l'oncle de mon fils, qui en fait partie.
- Comment ?!

Le blond sursauta, puis recula.

Ce visage, ces traits.
Ces cheveux, ce regard.
Il se souvenait...
... il se souvenait !
Cet enfant lui ressemblait tellement...
Mais oui, c'était évident !

- Je tiens à le lui confier. Je ne pourrai bientôt plus prendre soin de lui.
- Son père, c'était...

Son corps tremblotait, ses jambes semblaient ne plus tenir, et, la respiration saccadée, il répéta :

- C'était...

Elle se retourna vers son ami, puis dit :



- Oui, c'était Itachi Uchiha.



Fin du chapitre II.
A partir du chapitre III, les choses vont (enfin, j'espère) bouger.
Merci pour vos commentaires, bons ou mauvais, ça m'aide à progresser :) .

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