Fiction: Tolérance : l'apprentissage de la vie (terminée)

Sakura, Ino, Tenten, Hinata et Temari sont des lycéennes très douées en gymnastique. Elles vont toutes à La Feuille, école réservée aux filles. Leur point commun ? Une peur mêlée de haine envers le sexe opposé, pour des raisons que peu de gens connaissent... Mais quand le lycée devient mixte, les cinq gymnastes n'ont pas le choix : pour avancer dans la vie, elles vont devoir oublier ce qui leur est arrivé... Avec l'aide, peut-être, de nouveaux amis. School-fic
Classé: -12D | Général / Romance | Mots: 42267 | Comments: 215 | Favs: 184
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Ari05 (Masculin), le 15/04/2009
Quand la mixité s'impose, cela ne fait pas la joie de tous...

Crédits : les personnages sont bien sûr à Kishimoto-sensei, merci à lui !




Chapitre 9: Chapitre IX



La petite salle était vide depuis plusieurs heures déjà, depuis le départ d'une classe au professeur relâché qui avait laissé ses élèves choisir leur activité. Sur le sol recouvert de tapis verts sombres se découpaient plusieurs rectangles plus clairs. Au-dessus dansaient quelques grains de poussière qui partaient dans de larges spirales avant de sortir du rai de lumière qui les avait rendus visibles. C'était par de larges fenêtres, en haut des murs, que la lumière du soleil éclairait la salle. Une porte grise qui jurait au milieu du jaune de la peinture en côtoyait une autre, sur le mur voisin.
La grise s'ouvrit brutalement et une jeune fille aux cheveux roses entra dans la salle. Elle portait un manteau blanc ouvert sur une chemise de la même couleur, et, sous sa jupe plissée, des collants de soie noire recouvraient ses jambes. Elle avait troqué ses sandales pour des bottes esthétiques et confortables, plus pratiques en cette froide fin d'hiver. Alors que l'atmosphère paisible de l'endroit la détendait d'ordinaire, aujourd'hui, une lueur anxieuse emplissait ses yeux verts. La lycéenne se déchaussa pour parcourir quelques mètres sur le sol moelleux, avant d'entrer dans les vestiaires.
Elle ressortit quelques minutes plus tard, en justaucorps, cheveux attachés, tenant d'une main hésitante quatre photos. Etait-ce une bonne idée de les déposer contre le mur alors qu'elles ne seraient pas seules, toutes les cinq, mais observées par cinq autres garçons ? La jeune fille fit un éventail des carrés de papier, s'attardant sur chacun d'eux. Temari, nonchalante, appuyée contre un arbre, vêtue d'une de ses longues robes noires, les yeux rieurs ; Tenten, portant sa tenue traditionnelle en-dehors de La Feuille : un pantalon noir et un haut rose lacé par des liens doré, complétés par une paire de ballerines ; Ino, habillée de l'uniforme, prenant la pose contre le mur, désinvolte ; enfin, Hinata, vêtue d'une robe blanche, une rose de la même couleur dans les cheveux, souriant d'un air doux.
Ces photos étaient un peu d'elles, un témoignage de leur profonde amitié - pouvait-on encore dire leur amour ? Sakura refusait de les laisser sous les yeux de ceux qu'elle persistait à considérer comme des étrangers. Avec un soupir, elle pénétra à nouveau dans les vestiaires pour y déposer les images puis revint dans la salle et commença ses étirements.
La porte grise s'ouvrit de nouveau. La gymnaste, dont les paumes étaient plaquées au sol et les jambes tendues depuis déjà vingt secondes, se redressa doucement, d'abord le dos, puis la tête, joyeuse à l'idée de voir une de ses amies, qu'elle n'avait pourtant quittées que le temps d'aller manger chez elle. Mais ses yeux s'assombrirent rapidement : dans l'embrasure se tenait Uchiha Sasuke. La jeune fille pensait à reculer en lui jetant un regard furieux quand sa décision lui revint. Alors, elle adressa un sourire forcé au brun tout en lui souhaitant la bienvenue. Celui-ci répondit par un simple signe de tête avant d'aller s'asseoir à l'autre bout de la salle. Crispée, Sakura poursuivit son échauffement, sentant les yeux du jeune héritier fixés sur elle. Elle tenta de se concentrer sur les sensations qu'elle éprouvait : la fraîcheur de la salle, qui n'était pourtant rien comparée au froid du dehors, le tissu blanc contre son corps, les tapis sous ses pieds, des mèches roses qui venaient de s'échapper de la queue-de-cheval pour glisser sur son visage, les yeux de l'Uchiha vrillés sur sa nuque...
Heureusement, la porte s'ouvrit encore une fois, arrachant l'adolescente à la pensée obsédante qu'elle était observée. Souhaitant de toutes ses forces qu'il ne s'agisse pas d'un garçon, elle se tourna vers l'entrée.
Aussitôt, ses traits se détendirent alors que son regard vert croisait celui, bleu ciel, d'Ino, vêtue de son uniforme. Les deux amies se sourirent puis Sakura, la mine renfrognée, lui désigna le ténébreux d'un signe de tête. La blonde et le brun se toisèrent un bref instant puis l'adolescente adressa un clin d'oeil à la rose avant d'aller s'enfermer dans les vestiaires, claquant la porte derrière elle.
La pièce était petite et bien éclairée par une rangée de néons. Des portes-manteaux surmontaient les bancs en bois de pin sur lesquels la jeune fille s'assit après avoir accroché son manteau. Elle se déshabilla rapidement pour enfiler son justaucorps, réfléchissant furieusement.
Elle se méfiait de Sasuke, inévitablement : son air arrogant, la supériorité qu'il affichait ne pouvait qu'irriter la jeune fille, tout en l'effrayant un peu, ce qu'elle se refusait à admettre. Les explications de Neji sur l'enfance, si on pouvait l'appeler ainsi, des Uchiha auraient dû la convaincre de faire des efforts mais elle n'arrivait pas à associer le regard froid du brun au petit frère privé d'amour familial dont le Hyuuga avait fait le portrait.
La Yamanaka retourna dans la salle, passablement énervée. La première chose qu'elle vit fut les yeux nacrés d'Hinata. Le regard doux de celle-ci la calma et la lycéenne lui fit même un sourire. Puis ses yeux passèrent sur la seconde arrivée, Temari, chez qui la cousine de Neji habitait. Les deux blondes échangèrent un regard amical, puis Ino s'avança pour leur faire la bise. Temari se retourna afin de saluer Sakura, qui était restée derrière, et ses yeux tombèrent sur Sasuke. Elle se raidit puis, ignorant superbement le lycéen, embrassa son amie sur les deux joues avant de partir comme une furie en direction des vestiaires, claquant bruyamment la porte. Hinata, qui n'avait pas bougé jusque là, lança un timide "Bonjour, Uchiha-kun..." à l'héritier qui la considéra un instant et répondit avec plus d'assurance :
"Bonjour, Hyuuga."
Puis la fille aux yeux de nacre, les joues rouges, partit rejoindre Temari. Ino commença à s'étirer, comme la Haruno tout à l'heure. Mais contrairement à celle-ci, la blonde n'avait pas l'intention de faire des efforts pour se lier d'amitié avec Sasuke. Quand elle sentit que les yeux noirs du garçon ne la lâchaient pas, elle se tourna vers lui pour lâcher, exaspérée :
"Tu n'as pas autre chose à faire que nous fixer ?
Il lui jeta un regard méprisant.
- Si tu as quelque chose d'autre à proposer, je t'écoute, Yamanaka.
La jeune fille se détourna pour reprendre son entraînement, furieuse. Ses deux amies sortirent rapidement des vestiaires, en justaucorps toutes les deux. L'arrivée de Temari augmenta encore la tension ambiante et Hinata, déjà intimidée par l'Uchiha, se recroquevilla d'autant plus. Même Sakura, malgré ses résolutions, avait du mal à supporter l'air supérieur de l'héritier alors qu'il les regardait.
La porte grise s'ouvrit brusquement et une tornade blonde entra dans la pièce : c'est du moins ainsi que les quatre gymnastes virent les choses. Le nouveau venu enleva ses chaussures puis son manteau et lança joyeusement :
- Bonjour, Haruno-chan, Yamanaka-chan, Hyuuga-chan, Sabaku-chan !
- Uzumaki... s'étonna Sakura.
L'utilisation de leurs noms de famille ne la gênait pas : c'est ainsi que s'appelaient les camarades de classe entre eux. C'était le "-chan" qui la surprenait, tout comme ses amies. Sans s'occuper de leur étonnement, Naruto se tourna vers l'Uchiha et alla s'asseoir à côté de lui avant de commencer à parler. Sasuke prit un air énervé et lâcha un soupir sans l'interrompre pour autant. Les quatre filles le regardèrent un instant puis continuèrent leur échauffement, plutôt heureuses que le nouveau venu attire l'attention de son ami.
Toutes sauf Hinata. Celle-ci n'avait pu s'empêcher de fixer l'Uzumaki, étrangement troublée. Elle le détaillait en rougissant, admirant ses yeux bleus rieurs et ses mèches blondes, ainsi que les fines moustaches qui ornaient ses joues. Puis son regard se baissa vers la chemise blanche entrouverte ornée du blason de La Feuille et le pantalon orange. Ses joues prirent une teinte écarlate et elle pria pour que personne ne s'en aperçoive. Ce garçon était en quelque sorte son opposé, aussi franc qu'elle était timide, aussi sociable qu'elle restait respectueuse...
Aussi ouvert qu'elle était fermée, songea-t-elle brusquement. N'était-ce pas lui qui avait voulu venir les regarder s'entraîner ? Aucune des gymnastes, sauf peut-être Tenten, n'aurait fait une telle proposition, à des membres du sexe opposé de surcroît. La fille aux yeux blancs eut soudain honte de s'être montrée aussi intolérante à l'égard de la brune aux macarons, honte de ne pas pouvoir surgir dans une pièce et saluer des gens aussi naturellement que celui qu'elle admirait en silence.
Le grincement des gonds interrompit ses réflexions. Neji entra dans la pièce, vêtu de son uniforme blanc et noir, une veste légère sur ses épaules. Il regarda les quatre filles et sa cousine eut l'impression de voir un peu de déception sur son visage. Aurait-il voulu que Tenten soit là ? Sans doute. Ino, elle, se demandait comment il pouvait être aussi peu habillé avec ce froid.
- Sabaku-san, Hinata-chan, Haruno, Yamanaka, les salua-t-il poliment.
- B... Bonjour, Neji-kun, répondit timidement Hinata.
Son cousin l'intimidait autant, sinon plus, que l'Uchiha. Elle savait que cette gêne n'avait pas lieu d'être, mais c'était plus fort qu'elle.
- Bonjour, ajouta Sakura, suivie d'Ino.
- Hyuuga, lança Temari d'un ton sans amitié.
Le lycéen la fixa d'un regard que la couleur de ses yeux rendait vide. Elle se détourna et reprit ses assouplissements, les nerfs à fleur de peau. Neji la contournait pour rejoindre Sasuke et Naruto quand la porte grise s'ouvrit pour la septième fois, laissant entrer un Kiba frigorifié. Une boule de poils s'échappait de son manteau : la tête de son chien, constatèrent à l'unisson les gymnastes. Ino lâcha avec sécheresse :
- Les animaux sont interdits dans l'établissement, et ça vaut aussi pour le gymnase.
- La vieille Okajyu m'empêche déjà de l'emmener en cours, si les élèves s'y mettent aussi... grommela l'Inuzuka en enlevant ses bottes.
Puis, sans s'occuper des récriminations de la blonde, il ôta son manteau et laissa Akamaru bondir sur les tapis.
- Fais sortir ton chien !
- Bonjour à toi aussi, Yamanaka ! répliqua le garçon. Et à vous toutes, ajouta-t-il à l'intention des trois filles qui observaient la scène.
La gymnaste allait rétorquer quelque chose mais l'animal aux poils blancs laissa échapper un jappement plaintif avant de la fixer avec de grands yeux. Elle soupira mais se tut : éviter les garçons ne l'empêcher pas d'aimer les mâles... du moment qu'ils n'appartenaient pas à son espèce. Kiba parut soulagé et fila s'asseoir près de ses amis sans demander son reste. Il aurait été prêt à affronter la blonde pour garder Akamaru avec lui, mais si on pouvait éviter le conflit... les quatre filles semblaient assez tendues comme ça.
Il s'écoula quelques minutes avant que Tenten arrive. Plus frileuse que ses amies, elle portait un épais manteau accompagné d'une écharpe noire. Ses yeux passèrent des filles en justaucorps aux lycéens, plus particulièrement son petit ami qui se leva et marcha tranquillement dans sa direction. Sans s'occuper des regards fixés sur eux, il l'embrassa doucement et posa une main sur sa joue droite rougie par le froid. La brune aux macarons lui sourit, puis remarqua l'air peu amène de Temari. A regret, elle s'écarta de Neji pour se déchausser avant d'aller faire la bise aux lycéennes, et de s'enfermer dans les vestiaires. Il ne fallut que quelques minutes pour enfiler son justaucorps blanc et ressortir afin de se joindre aux exercices de ses amies. Sakura, la première arrivée, qui venait de terminer ceux-ci, se contenta de maintenir ses muscles échauffés par des figures simples, attendant que les quatre autres soient prêtes.
Tenten venait juste de finir les étirements quand Shikamaru entra dans la pièce. Sans s'occuper de lui, la blonde de Suna débuta par un équilibre qui termina en souplesse, puis poussa sur ses jambes pour revenir dans sa position de départ. Le brun à la coiffure d'ananas salua les cinq filles par leurs noms de famille, puis alla retrouver les garçons - sans lâcher Temari du regard. Si celle-ci s'en aperçut, elle n'en montra rien et continua de travailler. Les autres gymnastes l'imitèrent, captant l'attention de leurs spectateurs. Quand la rose réalisa sans difficulté une roulade arrière piquée, c'est-à-dire une roulade arrière tout en gardant les jambes tendues, Naruto s'exclama brusquement :
- Je pourrais essayer ?
Les cinq lycéennes s'arrêtèrent pour échanger des regards interloqués. Tenten tourna les yeux vers son petit ami qui hocha brièvement la tête, montrant son approbation. Sakura, ayant suivi l'échange muet, lança d'une voix hésitante :
- Pourquoi pas...
Le blond se leva et marcha jusqu'à elles. Il s'apprêtait à accomplir le même geste que la gymnaste quand Hinata, qui ne pouvait s'empêcher de rougir en le regardant, lâcha d'une petite voix :
- Il vaudrait peut-être mieux commencer par une roulade simple, Uzumaki-kun...
Ses iris blancs croisèrent ceux de la Haruno. Le garçon modifia sa position et tenta l'exercice. Il venait à peine de se relever que Sakura lui disait :
- Je te montre ce que tu fais.
Sous les yeux attentifs des neuf personnes présentes, elle posa les mains sur le sol, poussa sur ses jambes et roula sur elle-même avant de se remettre debout en forçant sur ses mains.
- Ça, c'est une galipette. Voilà une roulade.
La jeune fille fit un saut en avant et dès que ses paumes atteignirent le sol, effectua un roulé-boulé avant d'utiliser son élan pour se relever. Naruto hocha la tête.
- Je crois que j'ai compris...
Il imita le mouvement de Sakura et s'en sortit honorablement. Tout en hochant la tête, celle-ci lança :
- Hinata, tu m'aides à entraîner Uzumaki ?
- D... D'accord !
La rose eut un petit sourire : elle avait remarqué que son amie ne lâchait pas le blond des yeux. Les deux filles commencèrent donc à former le garçon à la gymnastique, à grands renforts de « Sois plus gainé ! », « Les pointes de pied tendues ! », « Tiens l'équilibre trois secondes, et arrête de tordre le dos ! ». Même la Hyuuga perdit un peu de sa timidité pour corriger le lycéen. Temari, qui avait d'abord suivi la scène d'un œil attentif, tourna la tête avec amertume en voyant Hinata rougir lorsque son élève improvisé lui posa une question. Elle se concentra sur ses gestes, tentant d'occulter les remarques amusés de la Haruno et le sourire de Naruto. Même Ino semblait rire des chutes de l'Uzumaki. Quant à Tenten, elle alternait les exercices de base et les discussions avec Neji, qui s'était éloigné de ses amis pour se rapprocher d'elle.
L'Uzumaki remarqua avec plaisir que même la timide Hinata souriait sans retenue. Elle avait un beau visage quand il n'était pas en retrait derrière ceux de ses amies...
Le blond possédait depuis longtemps cette capacité à sentir si les gens avaient des problèmes. C'était ainsi qu'il avait pu comprendre qui se cachait derrière l'arrogance de Sasuke. Et ce sixième sens lui avait clairement montré que l'antipathie des gymnastes pour les hommes en général ne venait pas d'un caprice, mais d'une chose autrement plus profonde. Et contrairement à bien des adolescents, Naruto ne voulait pas savoir tout de suite de quoi il s'agissait : son but était plutôt, pour le moment, d'aider d'autres sourires à éclore sur leurs visages, de leur faire oublier qu'il était un "garçon".
Un air un peu espiègle apparut sur son visage quand il lança, après un équilibre tenu plusieurs secondes :
- Shikamaru, tu veux essayer ?
Le Nara secoua la tête. Son ami allait insister quand Kiba lança :
- Moi, je veux bien tenter le coup !
Il se leva et, comme le lycéen aux yeux bleus juste avant, essaya une roulade. Ino s'avança pour déclarer d'emblée :
- Tu ne prends pas assez d'amplitude. Et rentre plus la tête quand tu roules, il ne faut pas que ce soit ta nuque qui prenne tout !
- Je ne suis pas un gymnaste professionnel, moi... grommela le maître-chien.
- Et d'après ce que je viens de voir, tu n'es même pas un gymnaste tout court, Inuzuka !
Pour toute réponse, le lycéen recula d'un pas, fléchit ses jambes pour les tendre brusquement, bondit en l'air, posa ses mains sur les tapis dans lesquels elles s'enfoncèrent légèrement et – tout en rentrant la tête – laissa le haut puis le bas de son dos le soutenir alors qu'il roulait rapidement, avant de se servir de cette même vitesse pour se relever.
- C'est assez bien pour toi, Yamanaka ?
Son ton ironique contrastait avec l'air ébahi d'Ino. Celle-ci tiqua légèrement pour annoncer finalement :
- Tu... t'es bien débrouillé.
Puis, se reprenant, elle lâcha :
- Je vais m'occuper de toi. On va voir si tu surpasses Uzumaki !
Le blond en question, ainsi que ses deux entraîneuses, acceptèrent avec joie cette compétition amicale. La lycéenne aux yeux bleus emmena donc son nouveau élève un peu à l'écart pour lui dresser la liste de toutes les erreurs à éviter, avant de lui donner quelques exercices à accomplir.
Assis près de Shikamaru qui semblait dormir, Sasuke examinait les différents groupes. Il avait d'abord cru que les gymnastes garderaient leur réserve, excepté peut-être Tenten, mais sans doute grâce au côté chaleureux de Naruto, l'ambiance s'était détendue. La rose et son amie aux yeux nacrés s'occupaient de l'Uzumaki qui riait joyeusement. L'Uchiha s'intéressa de plus près aux deux filles. Sakura avait l'air heureuse et le regard exercé du brun lui montra qu'elle ne se forçait pas. La Hyuuga était plus réservée, mais paraissait contente. En observant plus attentivement, le lycéen décela une rougeur intéressante sur ses joues, et des coups d'œil furtifs vers le torse du blond. Puis ses iris d'onyx se dirigèrent vers Ino et Kiba. La jeune fille montrait visiblement à l'adolescent comment faire une roue correcte. Akamaru avait quitté sa place pour rejoindre son maître, mais si la Yamanaka s'en était aperçue, elle ne le montrait pas. Sa réaction vis-à-vis de Kiba surprenait l'héritier qui s'était attendu à ce qu'elle fasse tout pour s'éloigner d'eux. La glace semblait avoir fondue plus vite que prévu.
Un peu à l'écart, Tenten venait de s'asseoir près de son petit ami et tous deux discutaient tout en contemplant les autres. La brune aux macarons semblait heureuse de l'entente qui régnait.
Puis ce fut au tour de Temari de subir l'examen du brun. Eloignée des autres, son visage était figé, alors que ses gestes montraient une étonnante souplesse ; mais quand les yeux verts passèrent sur le sourire timide d'Hinata, l'Uchiha vit ses traits se modifier pour former un air triste. Seul à l'observer, seul à ne pas rire avec d'autres ou à se reposer, il fut le seul à voir ce changement d'expression. Les gens ne l'intéressaient pas ainsi d'ordinaire, surtout les filles, mais celles-ci étaient différentes : au lieu de lui courir après ou de jouer les indifférentes en quêtant pourtant une parole, elles l'avaient carrément repoussé, allant jusqu'à lui répondre sèchement. Depuis, il ne cessait de se demander pourquoi elles agissaient ainsi, non seulement avec lui, mais aussi avec tous les hommes... Sauf Naruto et Kiba, qui faisaient rire leurs entraîneuses par des chutes involontaires ou des sifflements impressionnés. Neji avait également réussi à briser la carapace, mais il ne s'entendait réellement qu'avec Tenten.
Cela vexait Sasuke, de voir d'autres réussir là où il échouait. Son orgueil n'admettait que ces filles, dont quatre n'étaient même pas nobles, l'ignorent voire même l'évitent.
- Shikamaru !
Le lycéen à la queue-de-cheval releva la tête et marmonna quelque chose que Sasuke n'entendit pas en remarquant que presque tous les regards étaient fixés sur lui.
- Essaie, toi aussi !
La proposition de Kiba semblait fatiguer son ami plus qu'autre chose. Il lança :
- Je préfère vous regarder...
- Allez, Shika, viens ! ajouta Naruto.
Le garçon finit par se lever en lâchant un « Galère... Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que ça tombe sur moi ? » bien dans ses manières. Il avança jusqu'au centre de la pièce et réalisa une petit roulade. Dans un bel ensemble, Sakura et Ino s'exclamèrent : « Sois plus gainé ! » alors que Kiba et Naruto souriaient, leurs prunelles brillant d'un éclat amusé. Même Hinata avança :
- Nara-kun, si tu ne tends pas, tes bras ne seront pas assez forts pour te porter...
Avec un soupir, le lycéen recommença. Ino s'écria :
- On dirait une poupée de chiffon ! Tu as quoi dans les muscles ? Essaie encore, et fais un effort pour ne plus être aussi mou !
- C'est pas vrai, quel tyran...
- Nara !
Tous se tournèrent vers le fond de la pièce où se tenait Temari, l'air dur. Mâchoires crispées, ses yeux brûlant d'une rage et d'une tristesse contenues, elle leva les bras et, se jetant en avant, posa les mains sur le sol alors que son corps s'élevait. Mais au lieu de s'arrêter en équilibre ou en pont, elle utilisa son élan pour se relever et accomplir de nouveau le même geste, puis une nouvelle fois, prenant un peu plus de rapidité à chaque souplesse. Et lorsque sa vitesse fut suffisante, au lieu, une fois debout, de repartir en avant, elle frappa le sol de ses pieds pour se projeter vers le haut et s'enroula avant de tourner une fois, deux fois, et de se rétablir d'extrême justesse en position accroupie. Shikamaru la regardait, impressionné. Même ses deux amis à côté de lui s'étaient tus. La blonde aux couettes se releva et lui lança un regard glacial avant de reprendre avec une rondade. La vision de ce type faisant rire "ses" amies alors qu'il n'était même pas capable d'effectuer une roulade sans se ramollir l'exaspérait. Il était un homme, bon sang ! Les autres gymnastes l'avaient-elles oublié ? Pour la brune aux macarons, la réponse ne pouvait être que positive, puisqu'elle discutait avec celui qu'elle aimait, mais les autres...
Temari baissa la tête, plissant ses beaux yeux verts en un geste rageur. Contrairement à Sakura, Hinata, Ino ou Tenten, elle n'avait pas été abusée par un garçon mais une dizaine, voire plus. Toutes les "racailles" de son collège, certains plus âgés qu'elle, et on en trouvait à Suna... Le fait qu'elle soit la fille du Kazekage, chef de la ville, ne les dérangeait pas. Au contraire, c'était comme si avoir à leur merci une personne si importante les excitait, gonflant dangereusement leur ego.
Depuis, de toutes les gymnastes, la Sabaku était celle qui haïssait le plus les hommes dans leur ensemble, sans diriger sa fureur contre un ou deux. Et même maintenant, alors que sous son regard se trouvait des gens différents, son coeur ne pouvait se défaire de ce sentiment. Pleurer l'aurait sans doute aidée, mais comment faire sortir les larmes ? Dans ces moments-là, c'était sa famille que la blonde maudissait... Le seul endroit où son esprit trouvait un peu de paix à présent, c'était la salle de gymnastique et l'exercice physique bienfaisant qui allait avec. Mais maintenant, cette pièce aussi était parasitée par eux. Tout son corps crispé, elle reprit les exercices.
Quand au Nara, il attendit d'être remis de sa surprise puis se contenta d'un :
- Femme galère...
Mais les trois gymnastes en justaucorps remarquèrent que lors des exercices suivants, il se tendit plus et utilisa de la force pour accomplir correctement les mouvements. Cela les réjouissait mais l'attitude de Temari les inquiétait toutes.
Soudain, Hinata proposa à Sasuke, qui observait la fille de Suna :
- Uchiha-kun, tu veux essayer ?
Elle baissa ses yeux blancs face au regard froid du lycéen. Celui-ci lui répondit d'un ton suffisant :
- Je ne suis pas du genre à m'amuser sur des tapis.
Tenten, qui discutait avec Neji, se tut alors que l'ambiance se tendait. Puis l'héritier aux iris noirs lâcha :
- Surtout avec une gamine qui rougit dès qu'on la regarde trop fixement...
- Retire ça, Uchiha !
La voix de Sakura avait claqué. Dans la salle, tous, même Temari, regardaient les deux protagonistes. Hinata s'avança vers la rose.
- Laisse, ce n'est pas grave...
- Si, Hina ! Uchiha, retire ça tout de suite !
Le brun jeta avec mépris :
- Et je suis censé obéir à une plébéienne ?
- Sasuke, arrête !
Naruto semblait partagé entre la fureur et l'inquiétude. Neji, qui observait la scène sans intervenir, savait que l'Uzumaki était celui qui avait aidé Sasuke à devenir plus sociable – même si 'sociable' n'était pas vraiment le terme qui convenait – et que le voir reprendre l'attitude méprisante des Uchiha ne lui plaisait guère. Le blond allait ajouter quelque chose quand Temari traversa la pièce pour se planter devant le frère d'Itachi. Elle cracha avec fureur :
- Tu refuses d'écouter une plébéienne, c'est ça ? Très bien ! Alors moi, une noble, je te le redis : retire ça !
- Une noble ?
Tenten jeta à son petit ami un regard surpris : elle avait cru qu'il dirait à Sasuke que la fille de Suna appartenait à l'aristocratie du Vent. Neji la fixa en silence et, chose extrêmement rare, sourit légèrement.
- Tu es noble ?
- Sabaku no Temari, fille du Kazekage de Suna, espèce d'arrogant !
L'air froid du lycéen avait laissé place à une mine interloquée. Tout comme le Hyuuga, il n'avait pas imaginé que parmi les nombreux familles nommées « Sabaku », c'était celle de Temari qui dirigeait une des plus importantes villes du pays du Vent. Profitant de son avantage, celle-ci poursuivit :
- Mais si tu ne respectes que la noblesse, pourquoi as-tu insulté la fille du chef des Hyuuga ?
- Je ne l'ai pas insulté, j'ai juste dit la vérité. Elle ne mérite pas d'être noble...
- Tais-toi, Sasuke ! Tu veux ressembler à ton père ?
La blonde aux quatre couettes ignorait de quoi parlait Naruto, mais la phrase fut efficace : l'attention de l'héritier se porta sur son ami. Après un long silence, le blond rappela :
- Moi aussi, je suis un plébéien, après tout, et ça ne nous empêche pas d'être amis.
Un instant, Sakura crut que le brun allait contredire l'Uzumaki. Peut-être en eut-il envie, mais les mots ne sortirent pas. Finalement, à contre-cœur, il lâcha :
- Excuse-moi, Hyuuga.
Mais le malaise perdura. Ce fut Ino qui le rompit en s'exclamant, un doigt pointé vers Kiba :
- Inuzuka, tu n'as toujours pas réussi à faire une vraie roue !
Le maître d'Akamaru se tourna vers elle, surpris. Mais devant son regard insistant, il répondit sur le même ton :
- Tout ça pour des pointes de pieds pas assez tendues et une main un peu décalée..."
La diversion avait beau être médiocre, elle fit son effet : Sakura et Hinata reprirent l'entraînement de Naruto et Shikamaru alors que Tenten et Neji continuaient leur discussion. Seule Temari garda ses yeux verts fixés sur Sasuke pendant plusieurs minutes. Finalement, la Haruno l'appela pour qu'elle l'aide à motiver Shikamaru, tâche qui semblait au-delà de ses propres compétences.
L'Uchiha les regarda en silence. Naruto, le plus sociable d'eux cinq, amusait Sakura et Hinata. Temari avait l'air de s'être calmée : même si son visage n'était pas totalement détendu, elle parlait avec Shikamaru sans s'énerver. Tenten avait repris ses exercices, aidant parfois Ino qui peinait à apprendre la rondade à son élève. Akamaru s'était assis auprès de Neji qui observait la scène de ses yeux blancs.
Sasuke réfléchissait. La question de Naruto l'avait touché. Voulait-il ressembler à son père ? Non. Au fond, au plus profond de lui, il haïssait son géniteur, cet homme pour qui l'honneur comptait plus que la vie, plus que ses propres enfants. Au plus profond de lui, il comprenait Itachi qui était parti, au plus profond de lui, il se maudissait de n'avoir pas rejoint son frère. Mais cet endroit, même lui n'y allait jamais. Seul Naruto avait pu y accéder, grâce à sa franchise, sa joie de vivre. Naruto, ce blond exubérant, avait pu convaincre l'Uchiha que les plébéiens, comme les appelait le brun avec mépris, étaient comme lui après tout. Mais l'héritier était trop fier pour l'admettre. Il cachait son amitié avec l'Uzumaki sous des "idiot", "imbécile" en lesquels ni lui, ni son ami ne croyaient. Pourtant, sa famille restait là, et le lycéen devinait ce qui se passerait si elle apprenait l'identité de son meilleur ami. Alors il travaillait dur, rapportait les plus hautes notes possibles, se comportait exactement comme son père le souhaitait - en sa présence, bien sûr. Avec Naruto, il souriait parfois, même si souvent ces marques de joie étaient discrètes. Seulement, aux yeux des autres, il restait froid. Ce côté ténébreux charmait les filles depuis toujours ; même les plus séductrices s'étaient cassé les dents sur le brun. Pour cette raison, les cinq gymnastes l'intriguaient : Ino, loin d'être heureuse en voyant qu'il la regardait, avait au contraire voulu qu'il arrête, Sakura lui avait sèchement ordonné de retirer ce qu'il venait de dire sur Hinata, Temari l'avait carrément exigé. Quant à Tenten et la Hyuuga, l'une avait déjà un petit ami et visiblement ne s'occupait pas de lui, l'autre restait polie mais sans montrer d'intérêt.
Une idée lui vint : son mépris à l'égard des non-nobles était dû à une éducation trop stricte par un père qui ne respectait que les aristocrates. Et si la colère de ces filles vis-à-vis des hommes en général venait d'un évènement traumatisant dont elles ne se remettaient que doucement ?
L'Uchiha fixa ses yeux sombres sur Neji. Il demanderait à l'héritier des Hyuuga si son hypothèse était juste. Si ces filles, comme lui, souffrait d'un passé trop douloureux pour des adolescents...
Des souvenirs de son enfance revinrent, moments maudis auxquels il ne pouvait se soustraire. La charge qui avait pesée sur ses frêles épaules dès son entrée à l'école primaire, avant, même. La comparaison incessante avec ce génie de frère qui pourtant restait calme, doux. Cette frustration, sans doute, de ne pouvoir l'insulter, penser à ses défauts pour oublier les éloges du père à son égard. Mais Itachi ne cherchait pas les compliments. Il travaillait dur, plus dur que Sasuke ne pouvait l'imaginer. Parfois, son petit frère avait l'impression que la pression constante de Fugaku lui pesait trop. Dire que lui, le deuxième fils du chef des Uchiha, aurait tout donné pour un regard de son géniteur...
Quand les choses avaient-elles changé, quand son admiration pour ce père avait-elle tourné en haine ? Quand avait-il compris que, dans les priorités de Fugaku, il passait après l'honneur ? Quand Itachi avait fui, sûrement... Pour Sasuke, ce n'était pas seulement la perte du seul qui, avec sa mère, s'occupait de lui, mais aussi une occasion inespérée : enfin, il pouvait reprocher quelque chose à son aîné ! Egoïstement, il lui avait tout mis sur le dos. Et, en toute logique, lui devait rester dans le clan, endurer cette éducation, obtenir l'estime de son paternel en dépit de cette haine naissante. Prouver qu'il valait mieux que son frère. De là venaient sans doute sa froideur et son mépris de la plèbe, comme disaient les Uchiha.
Un cri de victoire de Naruto retentit, sortant l'héritier de ses souvenirs. L'Uzumaki venait de réussir l'enchaînement d'un équilibre, une roue et une roulade arrière sans erreur. Il transpirait, mais cela n'avait pas d'importance. Hinata lâcha timidement :
"Bravo, Uzumaki-kun..."
Sakura applaudit alors que le blond se fendait d'un large sourire. Shikamaru, allongé, se reposait tranquillement pendant que Temari s'entraînait sous l'oeil vigilant de Tenten. Plus loin, Kiba se faisait plus ou moins gentiment réprimander par Ino après avoir raté un équilibre. Neji promenait son regard sur la salle.
Le soleil était bien descendu depuis le début de la séance. Comme l'avait remarqué Sasuke, la glace avait fondu, enfin.
Qui sait... Peut-être deviendraient-ils amis ?

* * *

Sorio Ikuro regardait les autres élèves sortir de la classe. Il était brun avec de petits yeux vifs d'un vert brillant. Son uniforme se constituait de la chemise blanche au blason de l'établissement et d'un pantalon de la même couleur, ainsi que de chaussures noires et chaudes. Ces habits étaient complétés en ce froid mois de mars d'un manteau gris pâle sur lequel on pouvait voir, au niveau de col, quelques taches de peinture jaune. Sur la table face à lui, un dessin à dominante orange illustrant le thème : qu'est-ce qu'une peinture abstraite ? inscrit à la craie violette au tableau. Devant celui-ci se trouvait Yuhi Kurenai, professeur d'arts plastiques. Elle lui avait demandé d'attendre que tous ses camarades sortent, ayant apparemment quelque chose à lui dire. Poliment, Ikuro s'était levé et voyait à présent les lycéens partir. Une partie appartenait à sa classe, la seconde B ; l'autre venait de la A.
Quand le dernier élève ferma la porte, Kurenai fit signe au garçon de s'approcher. Elle attendit qu'il arrive devant son bureau pour déclarer :
"Sorio-kun, on m'a chargée de te dire qu'en tant que délégué de la seconde B, tu dois annoncer aux autres l'arrivée d'un nouvel élève dans votre classe.
- Mais, Yuhi-sensei, pourquoi ne pas avoir attendu qu'Oneira soit avec moi ? Elle aussi est déléguée.
La professeur secoua la tête.
- Les choses ont été un peu précipitées et nous n'avons appris sa venue que tout à l'heure. Comme Tenten ne participe pas à ce cours, ce sera à toi de prévenir tes camarades.
Ikuro hocha la tête : la dernière récréation avait eu lieu deux heures plus tôt, puis lui était allé en arts plastiques alors que la déléguée féminine devait se rendre en langues anciennes. La femme aux étranges yeux rouges finit par lui dire :
- On a donné à ce garçon la liste de toutes les personnes de la classe, ainsi que votre emploi du temps. Il a assuré à Asuma qu'il pourrait se repérer, donc personne n'aura besoin de le guider.
Le brun eut une moue dubitative : se repérer dès le premier jour dans le gigantesque bâtiment lui paraissait plus une vantardise, mais si ce nouveau tenait vraiment à se débrouiller seul, tant pis pour lui. Il fixa ses yeux verts sur Kurenai et demanda :
- Quel est son nom ?
- Ijiro, Kohami Ijiro. Tu peux y aller."
Le délégué s'inclina légèrement avant d'aller prendre son sac et de quitter la pièce.






Fiou ! J'ai réuni deux chapitres, et le résultat, c'est beaucoup de petits caractères noirs... Un peu trop compact, non ?
Désolé pour la confusion mais vu le nombre de personnages dans la première partie, j'ai eu un peu de mal à gérer, et il a fallu aller débusquer les synonymes...

Finalement, au lieu de treize chapitres, il y en aura douze. Je ne vous fais pas l'insulte de dire combien il en reste, vous savez compter ^^




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