Fiction: Tolérance : l'apprentissage de la vie (terminée)

Sakura, Ino, Tenten, Hinata et Temari sont des lycéennes très douées en gymnastique. Elles vont toutes à La Feuille, école réservée aux filles. Leur point commun ? Une peur mêlée de haine envers le sexe opposé, pour des raisons que peu de gens connaissent... Mais quand le lycée devient mixte, les cinq gymnastes n'ont pas le choix : pour avancer dans la vie, elles vont devoir oublier ce qui leur est arrivé... Avec l'aide, peut-être, de nouveaux amis. School-fic
Classé: -12D | Général / Romance | Mots: 42267 | Comments: 215 | Favs: 184
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Ari05 (Masculin), le 10/04/2009
Quand la mixité s'impose, cela ne fait pas la joie de tous...

Crédits : les personnages sont bien sûr à Kishimoto-sensei, merci à lui !




Chapitre 8: Chapitre VIII



Assise sur son lit, Ino fixait son justaucorps. Elle sortait de la douche et ne portait qu'un peignoir sur lequel tombaient ses cheveux humides. Après un examen minutieux, elle pressa l'habit d'entraînement contre son visage et une odeur âcre envahit ses narines. Éloignant le tissu avec une mine dégoûtée, elle rassembla d'autres vêtements chiffonnés, les prit, se leva et sortit de la pièce puis longea le couloir. La beauté du papier peint, violet au motif de fleurs bleus et jaunes, ne lui faisait plus rien après toutes ces années. Négligeant les portes en bois, elle alla jusqu'au salon et passa devant l'entrée pour pénétrer dans la salle de bain. La blonde mit ses vêtements sales dans une panière avant de revenir dans sa chambre sans croiser personne : sa mère, fleuriste dans le centre-ville, rentrerait plus tard, son père se trouvait à l'hôpital pour un bras cassé et son frère aîné était en voyage scolaire. Leur grande maison lui parut bien vide, même si ne pas voir son géniteur la soulageait, comme toujours depuis son viol. Elle n'en avait parlé à personne excepté ses amies et l'homme, tout comme Tsukyo, son frère, avait eu du mal à comprendre pourquoi elle l'évitait. Mais après trois ans, il s'y était habitué et Ino savait que même en oubliant ce qui lui était arrivé, elle ne pourrait combler le fossé qui s'était creusé entre eux.
C'est sur ces pensées qu'elle rentra dans sa chambre. Sa passion était la même que celle de sa mère et une large commode y était consacrée : dessus, on pouvait voir des roses rouges et jaunes dans un pot ouvragé, des tulipes, des glaïeuls et certaines plantes médicinales comme de la camomille ou du romarin. La jeune fille contourna son lit pour humer l'odeur des roses. Elle approcha son visage du bouquet, si près que sa tête n'était plus qu'à quelques centimètres du bleu ciel. Ses cheveux blonds, détachés, allèrent se perdre au milieu des pétales. Ino se sentait bien ainsi mais après plusieurs minutes passées dans cette position, elle ne parvint plus à ignorer son cou qui la tirait : tout en se relevant doucement, elle étira ses muscles et alla prendre son sac pour l'amener jusqu'au bureau, près du lit.
Il n'y avait pas beaucoup de devoirs et la Yamanaka les termina rapidement. Elle commença à réviser mais ses pensées vagabondaient.
Est-ce qu'elles avaient eu raison d'accepter la présence de garçons à leur entraînement ? Neji à la limite, puisqu'il était avec Tenten, mais les autres... Malgré les révélations du cousin d'Hinata, Sasuke lui rappelait toujours celui qui avait abusé d'elle. Un sourire amer naquit sur son visage quand elle pensa qu'autrefois, l'Uchiha était le genre de personnes dont elle serait facilement tombée amoureuse... Autrefois. Aujourd'hui, elle doutait d'être capable d'aimer à nouveau un homme.
Elle avait aussi du mal à croire Neji quand il disait que le caractère peu amène de l'Inuzuka n'était dû qu'à son chien Akamaru. mais bon, ce n'était que pour une séance. Après, ils les laisseraient et tout rentrerait dans l'ordre.
Ino se rendit tout de suite compte de l'idiotie de cette pensée : Tenten sortait avec le Hyuuga et allait sans doute se rapprocher des garçons. Si ses quatre amies la suivaient, "l'ordre" risquait d'être sérieusement bouleversé.
Comprenant qu'elle n'arriverait pas à se concentrer, la gymnaste posa une main sur ses cheveux pour constater qu'ils étaient secs. Elle prit l'élastique à son poignet et les attacha, laissant une mèche couvrir l'un de ses yeux, avant de se lever. Aussitôt, un bruit de porte puis de talons lui parvint : sa mère rentrant du magasin de fleurs. La jeune fille baissa les yeux sur son peignoir et se dirigea vers l'armoire à vêtements.
Elle ne s'était pas aperçue que, pour la première fois depuis trois ans, repenser à son viol et à des garçons n'avait provoqué aucune crainte en elle. Sans que la gymnaste ne s'en rende compte, sa crainte disparaissait progressivement.


* * *


"Sakura, vies m'aider à mettre la table !
- Je vais me doucher, maman !
- Alors dépêche-toi !"
La lycéenne s'allongea sur son lit. Elle avait menti : sa douche était prise depuis déjà une demi-heure. Mais réfléchir aux derniers évènements était bien plus intéressant que faire les corvées.
La pensée que leur prochain entraînement serait vu par Neji et ses amis ne la dérangeait car au fond, seuls les garçons manipulateurs et sournois comme Ijiro l'effrayaient. Elle n'avait peur ni de Naruto, ni de Shikamaru, ni de Kiba, et sa crainte à l'égard du Hyuuga s'était évanouie depuis le pardon d'Hinata. Mais pour Sasuke, l'histoire était plus complexe : c'était d'ailleurs afin d'y réfléchir tranquillement que l'adolescente avait menti à sa mère.
Alors qu'elle tentait de se concentrer, des mèches roses passèrent devant ses yeux. Énervée, elle les attacha en une queue-de-cheval courte, comme pour les compétitions. Cette coiffure pratique et facile à faire lui donnait l'air plus sportive sans perdre en féminité, même si Sakura préférait laisser ses cheveux détachés. Mais pour l'instant, sa façon de se coiffer était le moindre de ses soucis.
Une image de Sasuke s'imposa à son esprit, vêtu de son uniforme : chemise blanche, pantalon noir et baskets. Il avait aussi une veste marine sur laquelle se trouvait le symbole du clan Uchiha. C'était ainsi que la gymnaste le voyait au lycée et elle ne parvenait pas à l'imaginer autrement, tout comme elle ne réussissait pas à lui faire un visage souriant. Son côté sombre le rendait peut-être très beau, mais sa froideur arrogante ne rappelait qu'une personne à Sakura : Ijiro. Et le souvenir de celui qui l'avait manipulée l'empêchait de raisonner clairement, la poussant à haïr Sasuke sans discernement.
Jusqu'à ce que Neji parle de l'éducation du clan Uchiha. La lycéenne n'avait jamais pensé que le brun ait pu avoir la même enfance stricte que Hinata et Temari. Le récit l'avait trop frappée pour continuer à détester le ténébreux, mais était-ce une raison pour lui faire confiance ? Cette question la tourmentait depuis le matin. Pourtant, malgré son envie de trancher, aucune des deux solutions ne la satisfaisait : accepter un garçon si semblable à Ijiro la révulsait mais d'un autre côté, elle ne pouvait pas se comporter de la même manière après l'aveu de Neji...
La fille aux cheveux roses se leva et marcha jusqu'à une étagère remplie de livres. Après avoir vaguement regardé les romans et autres biographies, elle attrapa un "Légendes de la mythologie grecque" prêté par Tenten et retourna s'installer sur le lit pour commencer sa lecture. Les récites épiques se suivaient, arrachant Sakura à ses questions. Elle était plongée dans la Grèce antique quand une histoire la ramena à réalité : celle d'Adonis. Selon le livre, Adonis était un mortel d'une grande beauté. Aphrodite, déesse de l'Amour, l'avait vu alors qu'il n'était qu'un bébé orphelin. N'ayant pas le temps de s'en occuper, elle le confia à Perséphone, fille de Déméter et reine des Enfers. Quand Adonis fut arrivé à l'âge adulte, la déesse revint le chercher. Mais le mortel était devenu un magnifique jeune homme et Perséphone refusait de s'en séparer. Les deux rivales firent appel à Zeus, roi des dieux, qui trancha : Adonis irait un trimestre avec chacune d'entre elles et le troisième où il le désirerait. Seulement, le mortel tomba rapidement sous le charme de la déesse de l'Amour et passa son temps libre avec elle. Perséphone, jalouse, prévint le dieu de la Guerre Arès que son amante Aphrodite le trompait avec un simple mortel. Furieux, il se changea en sanglier et tua le bel Adonis.
Sakura lut la fin de l'histoire dans un état second. L'histoire du choix de Zeus l'avait éclairée. Inutile de se demander quelle attitude adopter vis-à-vis de Sasuke, elle n'aurait qu'à le laisser choisir ! De toute façon, il était trop froid pour essayer de se lier d'amitié avec mes gymnastes... Rassénérée, elle alla mettre le livre dans son sac pour le rendre à Tenten et descendit aider sa mère.


* * *


"Temari, qu'est-ce que tu veux manger ce soir ?
La blonde de Suna, vêtue de son uniforme, était assise à son bureau. Elle se retourna et répondit :
- Pourquoi pas une omelette ?
- D'accord !
Le visage resplendissant d'Hinata blessa la fille à la peau mate. Elle lança avec une joie forcée :
- Depuis que tu es là, je dois juste faire les courses !"
La Hyuuga hocha la tête en souriant puis quitta la chambre pour revenir dans sa cuisine. Temari pouvait comprendre qu'elle soit heureuse : le Neji qui lui avait fait du mal n'existait plus et Tenten était bien partie pour devenir sa belle-sœur. En plus, quand Hiashi laisserait son neveu prendre la tête du clan, le lycéen chercherait sûrement à détruire la misogynie qui y régnait, soutenu par sa petite amie. Pour la fille aux yeux de nacre, tout s'arrangeait.
Temari lâcha son stylo qui roula et s'arrêta miraculeusement au bord de la table sans basculer. La blonde aux quatre couettes l'envoya voler d'une pichenette puis accompagna sa chute des yeux. Quand il rencontra le sol, elle ramena son regard vert sur le manuel d'histoire.
Oui, tout s'arrangeait pour Hinata. La personne qui l'avait effrayée était différente à présent, son clan allait sans doute s'améliorer et la joie de vivre qui rayonnait d'elle prenait le pas sur sa timidité. Mais pour Temari... ceux qui lui avaient fait du mal étaient trop nombreux pour changer, ses deux frères, héritiers possibles des Sabaku, étaient tout aussi froids que son père et leur sœur désespérait en voyant ses amies avancer alors qu'elle faisait du sur-place. Quand la pensée que les garçons allaient assister à leur entraînement s'ajoutait, la blonde ne voyait plus qu'une solution : replonger dans son enfance pour adopter le comportement insensible qu'on lui avait appris.
Une idée terrifiante lui vint : si elle n'avait plus sa place à Konoha ? Et s'il lui fallait retourner à Suna ?
"Temari, c'est prêt ! Tu viens manger ?"
La lycéenne se leva et, sans prévenir, se jeta dans les bras d'Hinata. Elle voulait pleurer, elle le désirait ardemment, mais, comme son rire, ses larmes étaient enfouies en elle. Temari ne pouvait que serrer son amie, les yeux désespérément secs.


* * *


Tenten se reposait, allongée sur son lit. Elle avait abandonné son uniforme pour une veste noire sans manches à boutons dorés et un pantalon sombre. Une main était glissée dans la sienne : celle de Neji. Il était venu une demi-heure environ après que la jeune fille soit rentrée chez elle et tous deux avaient longuement discuté avant de s'étendre côte à côte.
A présent, l'un comme l'autre pensaient à la même chose : ils analysaient chacun de leur côté les sentiments qui les liaient.
Cela faisait tout juste deux semaines qu'ils étaient ensemble. Neji, d'un naturel calme, voire froid, était toujours étonné de sentir la main de Tenten dans la sienne. Il n'avait pas l'habitude des sentiments et la puissance de ceux que la jeune fille lui inspirait le surprenait. Quand il lui avait parlé dans le couloir de La Feuille, puis ici même, sa compréhension et son intelligence l'avaient marqué. Désormais, son envie de débarrasser les Hyuuga de leurs traditions misogynes augmentait à chaque moment passé avec elle. Et il n'oubliait pas que c'était en grande partie grâce à la brune aux macarons qu'Hinata lui avait pardonné.
Pour Tenten, la différence entre l'amour partagé avec ses amies et celui qu'elle portait à Neji était nette : le premier était moins fort, moins puissant, plus sécurisant, aussi. Avec le Hyuuga, elle doutait, se sentait gênée parfois, mais c'état ce qui faisait de leur relation quelque chose de sérieux. La gymnaste avait envie d'apprendre le plus de choses possibles sur le cousin d'Hinata, ce lycéen aux yeux de nacre qui lui avait volé son cœur. Après tout, ils ne se connaissaient que depuis quelques mois.
Mais malgré la joie qu'elle éprouvait, une chose inquiétait encore Tenten. Serrant plus fort la main du garçon, elle se tourna vers lui et demanda tout en admirant les courbes de son visage :
"Tu penses qu'ils vont bien s'entendre ?
Inutile de préciser qui elle désignait par "ils". Neji répondit :
- Pour Naruto, Shikamaru et Kiba, je pense que ça ira. En revanche, Sasuke ne cherchera pas à s'adapter et tes amies ne feront sans doute pas plus d'efforts, surtout Sabaku-san.
- C'est vrai... Mais pourquoi tu l'appelles de façon aussi formelle ? Dis "Sabaku", comme tous les garçons de la classe, ça ne la vexera pas.
- Elle est l'aînée du plus prestigieux clan de Suna.
- Le clan d'Uchiha aussi est puissant, et pourtant tu ne l'appelles pas "Uchiha-san".
- Parce qu'on s'est rapprochés depuis le début de l'année.
- Être héritier des Hyuuga ne te fait pas trop de travail ?
- J'ai plus de privilèges que de devoirs.
- Que comptes-tu faire quand tu prendras la tête du clan ?
Tenten voulait savoir comment il lutterait contre leurs traditions ancestrales et misogynes mais son petit ami lui répondit avec un de ses rares sourires :
- Je t'épouserai.
La jeune fille rougit violemment.
- Tu n'es pas d'accord ?
- On est un peu jeunes pour parler de ça, non ?
Le visage de Neji redevint sombre.
- Dans la noblesse, on n'est jamais trop jeunes, que ce soit pour des missions diplomatiques ou un mariage arrangé.
- Un... mariage arrangé ?
La lycéenne était sous le choc. L'héritier la rassura en précisant :
- Hiashi-sama ne m'a pas parlé de mariage, c'était un exemple.
Sans laisser à son amie le temps de montrer un signe de soulagement, il enchaîna :
- Mais il le fera sans doute dès que j'aurai l'âge légal, voire avant?
Il approcha son visage de la brune aux macarons et posa ses lèvres sur les siennes avant de reculer pour murmurer :
- Et le seul moyen d'éviter ça, c'est me fiancer rapidement. Je n'ai aucune envie d'être marié à une inconnue pour allier mon clan et un autre.
Tenten sentait son angoisse, dans le baiser et dans sa voix. Elle répondit doucement, avec autant de calme que possible :
- Moi non plus."





Au sujet de la légende d'Adonis, cette version est celle que j'ai lue dans mon livre de mythologie ; il en existe d'autres.
*Ari adore la mythologie et les langues anciennes...*
*C'est en partie pour ça que les chapitres sont en chiffres romains !*

Déjà le chapitre VIII ? Bon, la partie Neji/Tenten sera sans doute la plus romantique de cette fiction... Et oui, en temps normal je n'écris que des choses tristes ^^

Merci encore pour tous vos commentaires, ça fait chaud au coeur !

Et merci à ceux et celles qui prennent la peine de lire les petites lignes contenant mes bavardages d'écrivain en herbe...





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