Fiction: Tolérance : l'apprentissage de la vie (terminée)

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Une porte s'ouvrit brutalement.
Derrière, Temari et Hinata faisaient leurs devoirs sur le kotatsu, la table chauffante. Elles tournèrent ensemble la tête pour voir qui entrait si bruyamment dans l'appartement. Les yeux de la brune se figèrent, ceux de la blonde eurent un éclat de peur, qui disparut rapidement, puis ils se plissèrent. Son visage montrait de la colère face à cette irruption, mais aussi face à la personne qui avait fait ça. Pourtant, ce n'était rien devant la rage qui déformait les traits de l'intrus, réduisant ses yeux blancs à deux fentes. En cet instant, Neji avait perdu sa dignité d'héritier des Hyuuga pour redevenir un simple garçon. Un simple garçon fou furieux.
Il s'avança vers sa cousine, négligeant Temari, et la saisit par le col pour cracher :
"Va t'excuser !
La fille de Suna se leva.
- Lâche-la , le Hyuuga !
- Va lui demander pardon immédiatement !
- De... de qui parles-tu ?...
La voix de la gymnaste brune était faible : la prise de l'adolescent l'empêchait à moitié de respirer. Mais, loin de la relâcher, Neji resserra sa main, comprimant la gorge de sa cousine. Il attendit que sa peau pâle vire au blanc pour la laisser tomber. Temari se jeta sur lui et voulut lui mettre un coup de poing. Il l'arrêta avec facilité puis lui fit une clé de bras, avant d'enchaîner sur un croche-pied qui l'envoya rouler au sol. Il se tourna alors vers la Hyuuga qui reprenait son souffle et lança :
- Jure-moi que tu iras t'excuser auprès de Tenten ou je ne réponds plus de rien.
Les lèvres de la lycéenne s'étirèrent en un sourire railleur qui ne lui ressemblait pas. Elle lâcha :
- Tu l'aimes ?
Son cousin se pencha jusqu'à ce que leurs visages ne soient plus séparés que par quelques centimètres.
- Ça te dérange ?
- Je suis juste un peu inquiète. Vu ce que tu fais aux personnes que tu aimes, je n'ai pas tort.
Neji baissa les yeux. le souvenir de la tentative de viol était encore présent, remplissant son coeur de honte.
- N'est-ce pas ? termina-t-elle.
Une main partit, claquant sur une joue.
Hinata posa ses doigts sur son visage avec surprise. L'héritier se leva.
- Je regrette d'avoir fait ça, que tu me croies ou non. Mais vu ce que toi, tu fais aux personnes dont tu es amoureuse... Ça me fait peur pour Sakura, Ino et Temari !
Les deux autres gymnastes mirent quelques secondes à comprendre que la brune aux macarons avait avoué leur secret au lycéen. La blonde de Suna, qui avait mis un peu de temps à se remettre de sa chute, se leva et s'approcha des deux Hyuuga. Neji se retourna pour lui dire :
- Je n'ai pas envie de te blesser, alors ne m'y oblige pas.
- La ferme ! Tenten... Tenten n'avait pas le droit de te révéler ça ! De toute façon...
Le sourire qu'elle affichait ressemblait un peu à celui de l'autre gymnaste.
- Elle ne t'aimera jamais.
- Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Ce fut Hinata qui répondit :
- Si elle te l'a dit, tu sais qu'elle est comme nous... incapable d'aimer un homme.
- Faux.
Les deux sourires moqueurs des lycéennes s'évanouirent comme si on avait coupé les ficelles.
- Vous pouvez aimer des hommes. Votre soi-disant "amour" n'est bâti que sur une peur commune. Sakura a aimé quelqu'un, Ijiro. Toi, Hinata, tu m'as aimé. Temari, tu es tombée amoureuse d'un caïd de Suna avant de découvrir sa vrai nature. Ino a eu un petit ami, elle aussi. La seule chose, c'est que vous l'avez toutes regretté après.
- Et Tenten ? demanda Temari. Puisque tu parles de nos anciens amours... tu as oublié le sien ?
- Tenten est différente. Elle a d'abord regretté d'être tombée amoureuse, mais les choses ont changé. Elle n'est plus comme vous quatre. Sa peur des hommes ne la contrôle plus.
- Tu veux dire que...
- Elle m'aime. Autant que je l'aime. Et vous ne pouvez pas changer ça.
Profitant de l'étonnement des deux filles, trop stupéfaites pour répondre, il s'approcha de sa cousine toujours au sol puis murmura :
- Mais elle tient à vous, ses amies, même si ses sentiments ne sont plus les mêmes. Si tu ne vas pas t'excuser auprès d'elle, tu reviendras chez les Hyuuga.
Ses yeux se réduisirent encore une fois à deux fentes, un air effrayant qui faisait penser à celui d'une bête sauvage. Hinata recula instinctivement. Alors son cousin se releva et sans même regarder Temari, sortit en claquant la porte.

* * *

Tenten avançait à pas lourds dans la première salle du grand gymnase de La Feuille. Son souffle court révélait la nervosité qu'elle éprouvait. Ses yeux bruns fuyaient la porte gris métallisé vers laquelle elle marchait. Derrière celle-ci, on pouvait entendre quelques bruits. La brune imaginait quatre filles s'entraînant ; elle associait chaque son à une figure, roue, salto, rondade... Dans son esprit, les corps en justaucorps blancs se détachaient nettement sur les murs jaunes, mais les visages restaient flous. Tenten avait peur de voir leurs traits accusateurs quand elle entrerait, peur de la réaction d'Hinata, ancienne petite amie de l'héritier Hyuuga, peur de les voir s'embrasser, preuve d'un amour mutuel dont elle était désormais exclue...
Ses pas ralentirent alors que la vision des quatre gymnastes devenait plus nette. L'appréhension la gagnait, rendant ses jambes lourdes. La température ambiante était plutôt froide mais de la sueur recouvrait le front de la brune aux macarons. Ses mains étaient moites, chose inhabituelle, et serraient nerveusement l'extrémité des manches d'un gilet beige, enfilé à la va-vite. Elle posa son pied gauche sur le sol. L'autre commença à s'élever, hésitant, puis retomba : la lycéenne ne bougeait plus.
Un grincement se fit entendre. Le sang qui bourdonnait aux oreilles de Tenten l'empêcha d'abord de distinguer d'où venait ce son mais si rien ne bougeait en face d'elle, cela venait forcément...
"De derrière" pensa la lycéenne en se retournant.
Le soleil du matin pénétrait dans la salle, bien plus éclatant que les néons, et devant la porte ouverte se tenait Neji. La brune ressentit une bouffée de honte en le voyant : il avait été parler à sa cousine pour que celle-ci et les autres lui pardonnent et elle, elle avait peur... Le Hyuuga marcha d'un pas feutré jusqu'à son amie. Ses yeux blancs la fixèrent et elle se sentit rougir. Sa peau passa à l'écarlate quand, s'inclinant légèrement, il laissa leurs lèvres s'effleurer.
"Vas-y, Tenten. Elles t'attendent."
La lycéenne aux macarons soupira et fit demi-tour, puis avança sans lâcher des yeux la porte grise. Les quatre gymnastes étaient ses amies, tout allait bien se passer... mais plus les bruits d'entraînement se précisaient, plus cette certitude vacillait. Sans la présence de Neji, la brune n'aurait pas eu le courage de continuer. Sa main finit pourtant par trouver la poignée et sans un regard en arrière, elle entra.
Hinata, Sakura, Ino et Temari, toutes vêtues d'un justaucorps blanc, arrêtèrent immédiatement leurs mouvements. Les cinq fille étaient gênées, chose qui ne leur était jamais arrivée auparavant quand elles étaient réunies.
"Tenten... commença la lycéenne aux yeux blancs.
- Où est Neji ? coupa brusquement Ino.
Le silence lui répondit.
- On a réfléchi et finalement, on te pardonne. Tu peux revenir.
- Merci, Sakura, mais...
La rose avait l'air surprise.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Et Neji ?
La question jeta un froid mais Hinata le rompit courageusement :
- Neji-san peut...
- Il ne s'approche pas, l'arrêta Ino. Tu choisis, c'est lui ou nous.
La brune aux macarons sentit l'irritation la gagner. Elle finit par lâcher :
- Qu'est-ce que tu reproches à mon petit ami ?
- Finalement, tu es de son côté.
La voix de Temari était amère.
- Que ce sale type ait voulu violer Hinata ne te gêne pas du moment qu'il est beau ! Tu me dégoûtes...
- Temari-chan...
- Il a changé ! Arrêtez de tout lui mettre sur le dos !
- Et tu veux qu'on le mette sur celui de qui, au juste ?
Étrangement, voir que Sakura était aussi contre elle ne fit pas mal à Tenten. Elle lança avec fureur :
- Sur les Hyuuga et leur enseignement misogyne !
Le silence s'installa, pesant. Un léger bruit de pas le rompit soudain et la fille aux yeux bruns vit les regards de ses amies converger vers un point derrière sa tête. Une main se posa sur sa hanche et des mots chuchotés lui parvinrent :
- Merci pour le 'petit ami'.
- C'est la vérité après tout, Neji.
- Oui...
Le Hyuuga pencha son visage vers la jeune fille. Celle-ci sentit son souffle sur sa peau puis il l'embrassa avec tendresse.
- Arrête ça !
Le couple se sépara et tous deux se tournèrent vers Temari qui venait de crier, furieuse. Neji dit avec un calme froid :
- Je voudrais demander quelque chose à ma cousine.
Sakura, la plus proche de la fille aux yeux de nacre, se mit devant elle tout en fusillant le brun du regard. Ino cracha :
- Après ce que tu lui as fait, ne tente même pas de lui parler, espèce de...
- Je suis l'héritier de son clan et elle m'entendra de toute façon. A vous de voir s'il vaut mieux que ce soit ici ou dans le bureau de Hiashi-sama.
La haine conjuguée des trois gymnastes face à cette menace ne lui fit rien mais Tenten non plus n'appréciait pas ce genre de méthodes. Sous la pression de ses yeux bruns, il lâcha finalement :
- Hinata-chan, je ne veux pas te faire de mal, juste poser une question.
Sakura ouvrit la bouche pour répliquer mais une main douce se posa sur son épaule. D'un mouvement de ses yeux nacrés, la fille du chef de clan invita le neveu de celui-ci à poursuivre.
- Qu'allais-tu dire avant que Sabaku ne te coupe, tout à l'heure ?
- Que...
Elle jeta un coup d’œil aux trois filles en justaucorps à ses côtés et parut hésiter, mais la mine encourageante de la brune aux macarons lui donna de l'assurance.
- Que j'accepte de croire Tenten.
Sans s'occuper de la surprise des lycéennes, elle s'inclina profondément devant son cousin :
- Pardon d'avoir douté de ta sincérité, Neji-san, héritier du clan Hyuuga.
Le brun aux cheveux longs imita son geste en disant :
- Pardon de ce que j'ai tenté de faire, Hinata-chan, fille du chef de clan Hyuuga.
Ino, Sakura et Temari ne cachaient pas leur étonnement. Tenten jeta un regard interrogateur à son ami qui expliqua :
- Il s'agit d'un cérémonial pratiqué par les clans de haute noblesse, comme le nôtre ou celui des Uchiha. On dit la raison pour laquelle on s'excuse, le nom de la personne et ses titres. Ces excuses sont appelées...
- Des excuses solennelles ? Hinata, tu viens de lui faire des excuses solennelles ?
- Sabaku, comment connais-tu ce terme ?
Les sourcils de Neji étaient légèrement froncés, soulignant sa question, mais Temari se tût. Ce fut Sakura qui répondit :
- Tenten ne te l'a pas dit ? La famille de Tema compte parmi la noblesse de Suna.
La brun écarquilla ses yeux nacrés et sa petite amie hocha la tête pour confirmer. Les Hyuuga devaient apprendre les noms de tous les clans nobles et l'héritier savait que cette famille en faisait partie mais "Sabaku" était un nom très utilisé dans le pays du Vent ; et comme Temari parlait très peu de sa famille, Neji n'avait aucun moyen de savoir qu'elle était noble.
- Sabaku-san, c'est ta famille qui dirige Suna ?
L'air fermé de la jeune fille montrait que c'était un sujet désagréable mais elle hocha la tête.
- Mon père est le chef de notre clan et du village.
- Je crois qu'il n'y a plus que ton père, tes frères et toi dans la branche principale des Sabaku. Comment as-tu pu les convaincre de te laisser partir ? D'autant plus que tu es l'aînée...
Le regard glacial de la blonde lui montra clairement qu'il dépassait les limites. Elle cracha :
- Ne change pas de sujet ! Hinata, pourquoi des excuses solennelles ?
- Excuse-moi, Te... Temari, mais c'était nécessaire. Si Tenten l'a rejoint, c'est qu'il a vraiment changé, non ?
- Et qu'est-ce qui nous le prouve ?
- Tu es trop naïve !
- Sakura, Ino...
- Temari, toi aussi, tu étais là ! Tu devrais me comprendre !
Neji et Tenten observaient la scène, le Hyuuga avec son habituel calme froid, son amie en se mordant nerveusement la lèvre inférieure. Aucun des deux n'interviendrait : ils savaient que c'était à la brune au yeux blancs de convaincre les trois autres.
- J'étais là ? Qu'est-ce que tu veux dire, Hinata ?
- Quand...
Elle semblait se recroqueviller sous les regards accusateurs des gymnastes. Tenten allait s'avancer mais son petit ami lui murmura : "Elle est capable de s'en sortir. Laisse-la au moins essayer."
- Quand Neji-san est venu nous parler de Tenten, dans l'appartement...
- Il t'a à moitié étranglée avant de nous hurler dessus !
- Justement...
Toutes les filles avaient l'air perdues. La brune aux macarons leva un regard égaré vers Neji qui lui fit signe d'écouter sa cousine.
- S'il s'est mis en colère, c'était pour qu'on pardonne à Tenten. Il a fait ça pour elle.
Temari serrait les poings face à une évidence qu'elle refusait d'admettre. Sakura demanda d'une voix hésitante :
- Tu es sûre ? Hinata... après ce qu'il t'a fait ?
- Oui. De toute façon, on ne peut pas demander à Tenten de choisir entre ses amies et celui qu'elle aime...
Si la rose avait l'air de réfléchir, la réaction d'Ino était la même que celle de Temari : elle niait tout en bloc. Hinata le remarqua et se tourna vers elle.
- Ino-chan, mon cousin n'est pas ton ancien petit ami...
- Il a voulu la même chose, à une époque.
- C'était à une époque.
Elle força son naturel timide pour ajouter :
- Et c'est à moi de décider.
Ses joues étaient légèrement rouges mais elle semblait déterminée. Ino ne s'y trompa pas et finit par lancer, après un regard furieux vers Neji :
- Très bien, si je n'ai pas le choix...
Puis ses yeux bleus passèrent sur Tenten et un air plus doux apparut sur son visage. Elle s'approcha de son amie puis la prit dans sa bras, ignorant délibérément le garçon aux yeux blancs. Inconsciemment, elle tenta d'embrasser la lycéenne qui se déroba avec un sourire d'excuse. La Yamanaka afficha un air compréhensif. Elle avait beau détester les garçons en général et Neji en particulier, ses quatre amies lui étaient précieuses et devoir mettre l'une d'elles de côté l'avait fait souffrir. Elle recula d'un pas et lança à Temari qui gardait son air fermé :
- On laisse revenir Tenten, d'accord ?
La blonde de Suna voulait dire quelque chose mais le regard inquiet de la fille aux macarons eut raison de sa résistance et elle dit :
- D'accord. Moi aussi, je suis contente que tu reviennes.
- Merci, Tema. Mais... Neji et ses amis pourront venir avec nous ?
- Non !
L'éclat des quatre voix conjuguées avait empli la salle. Tenten demanda, un peu perdue :
- Hinata, je croyais que tu n'en voulais plus à ton cousin...
- Si Neji-san vient avec nous, d'accord, mais... pas les autres.
- Pourquoi ?
Comme l'héritier Hyuuga un peu plus tôt, la jeune fille avait les sourcils froncés en une mine interrogatrice. Sakura lui expliqua :
- Le problème, ce n'est pas toute la bande : à la limite, on peut supporter Uzumaki, Nara ou même Inuzuka en faisant un effort mais pas l'Uchiha.
- Sasuke n'est pas comme vous le pensez toutes. Il a ses raisons pour être aussi froid...
- Ce n'est pas de la froideur, c'est de l'arrogance.
- Peut-être, mais les deux peuvent s'expliquer. Ne le jugez pas sans rien connaître de lui.
Il fixa les quatre filles en justaucorps de ses yeux blancs, évitant sa cousine mais s'attardant un long moment sur Ino et, surtout, Temari. Celle-ci sentit la honte s'insinuer en elle sous le poids de ce regard. Agressive, elle s'exclama :
- Tu n'es pas le mieux placé pour en juger, Hyuuga !
- Pourtant, toi aussi, tu dois connaître les contraintes des familles nobles.
Les traits de la blonde aux couettes se crispèrent. Dans un mouvement rageur, elle détourna la tête. Imperturbable, le lycéen aux yeux de nacre poursuivit :
- Dès leur plus jeune âge, on remplit la tête des enfants sur les valeurs nobles, leurs prétendus devoirs, le savoir-vivre, l'honneur... Et bien sûr, chaque clan y ajoute sa touche personnelle : dans le mien, les garçons doivent subir un bourrage de crâne sur la "supériorité masculine" et les filles sont obligées de dire qu'elles ne sont là que pour procréer et faire la décoration.
On sentait une touche d'amertume dans son ton habituellement neutre. Lui aussi avait dû souffrir en silence des règles imposées par cette famille.
- Chez les Uchiha, ils apprennent à mépriser la plèbe, les non-nobles. On les oblige aussi à être les meilleurs partout en les brimant sans cesse. Sasuke en a beaucoup souffert : il avait un frère, Itachi, un vrai génie auquel son père le comparait tout le temps.
- Tu parles au passé, nota Sakura, intéressée par le récit. Il est mort ?
- Non, il n'a pas pu supporter cette pression et il s'est enfui. Sasuke lui en veut énormément, même si son frère a laissé un mot d'excuse avec sa nouvelle adresse en ajoutant qu'il pouvait le rejoindre.
- Il n'y est pas allé ? s'étonna Tenten
Neji avait repris le contrôle de ses émotions et son ton était à nouveau calme et froid.
- Les Uchiha avaient déjà fait leur oeuvre et Sasuke était devenu trop orgueilleux pour se contenter d'une échappatoire. Depuis, il endure en silence cette éducation et tente de surpasser son frère.
- C'est lui qui t'a raconté ça ?
Ino, curieuse, n'avait pas pu s'empêcher de poser cette question. Le Hyuuga confirma d'un hochement de tête avant de se tourner vers Temari.
- Toi aussi, Sabaku-san, tu as appris les grands privilèges de la noblesse.
Cette affirmation se teintait de raillerie. La gymnaste répliqua :
- Tout comme toi, Hinata et l'Uchiha, on dirait.
- Et quelle était la spécialité de ton clan ?
La jeune fille ne répondit pas, refuant d'évoquer des souvenirs trop douloureux. Tenten comprenait la technique de son petit ami : en forçant la blonde à se rappeler ce qu'elle avait subi, il lui montrait pourquoi Sasuke était devenu ainsi. Mais la Sabaku restant muette, ce fut Sakura qui répondit :
- Elle ne devait pas laisser paraître ses émotions, jamais. Il lui fallait être intelligente et froide. Dès qu'elle ne respectait pas cette règle, qu'elle riait ou pleurait, son père la giflait ou l'enfermait. Et ça, en plus de ce qu'elle subissait au collège.
- Alors, est-ce que tu peux comprendre qui est réellement Sasuke, maintenant ?
Temari resta muette mais les traits de son visage s'étaient apaisés : elle réfléchissait.
- Quant aux autres... Naruto est exubérant mais il ne ferait jamais de mal à quelqu'un, sauf pour défendre ses amis. Il a vraiment un caractère facile. La preuve, il est le premier et meilleur ami de Sasuke. Shikamaru est paresseux mais c'est un génie. Lui non plus n'est pas du genre à blesser une personne volontairement. Kiba ressemble un peu à Naruto, en plus réfléchi, mais il est toujours de mauvaise humeur au lycée parce qu'il doit laisser son chien Akamaru à la sortie. Quand ils sont ensemble, son caractère s'améliore.
Si les cinq gymnastes n'avaient aucun mal à le croire au sujet de Naruto et Shikamaru, le passage sur Kiba les étonnait plus. Ino avoua même :
- Je ne vois pas pourquoi être avec son chien le rendrait de meilleure humeur.
- Parce qu'ils sont très proches, comme vous cinq.
Neji avait prévu la réaction des lycéennes : elles se concertèrent du regard et Tenten lui dit :
- Notre relation n'est pas vraiment comparable à celle d'un chien et son maître.
- Tu diras ça à Kiba en le voyant.
Il avait laissé sa main sur la taille de la jeune fille et ses doigts sentirent les muscles se crisper. "Elle redoute cette rencontre, comprit-il. Pas pour elle, mais pour ses amies."
- Si je me souviens bien, Naruto avait demandé à voir un de vos entraînements. Ce serait possible ?
La réaction des gymnastes lui évoqua clairement celle d'un chat hérissant les poils. Temari répliqua :
- Hors de question !
- A cause de Sasuke ou parce que vous voulez préserver votre intimité ?
Son calme déconcertant énerva encore plus la blonde dont le sang-froid avait déjà été passablement malmené. Elle aurait voulu pleurer de rage mais son enfance avait enfoui les larmes au fond d'elle-même. C'était d'ailleurs à cause de cette éducation qu'elle perdait plus facilement son calme que ses amies. Tentant de se maîtriser, elle lâcha :
- Plutôt la deuxième raison.
Tenten leva vers le lycéen un regard admiratif : si Temari n'avait pas dit que Sasuke la gênait, c'était qu'il l'avait convaincu qu l'Uchiha n'était pas responsable de sa froideur. Et convaincre la fille de Suna, têtue, voire bornée, était difficile.
- Je ne pense pas que vous serez gênées si on ne vient qu'une fois. Et puis, ça ferait plaisir à Naruto.
La blonde aux quatre couettes adopta un silence résigné. Hinata eut un sourire timide pour marquer son accord. Ino et Sakura, après s'être consultées du regard, hochèrent la tête de concert. Quant à Tenten, ses yeux bruns balayèrent la salle avant de s'arrêter sur Neji à ses côtés et la joie apparut sur ses traits.
- Mercredi à quinze heures, après les cours, ça vous irait ?
- Je leur dirai, Hinata-chan.
- D'accord... Neji-kun.
Le brun contint son sourire mais Tenten sentit la main sur sa taille frémir. Hinata avait pardonné à son cousin, Sakura était en bonne voie, Ino également, et Temari y parviendrait aussi.
La brune aux macarons ne put retenir un soupir soulagé. Après trois années renfermées sur elles-mêmes, les cinq filles s'ouvraient enfin. La pensée qu'au début, elles étaient furieuses d'apprendre que La Feuille allait devenir mixte lui tira un autre sourire. La lycéenne savait que leur amour disparaîtrait peu à peu : au fond, c'était surtout le besoin de réconfort qui les y avait poussées. Mais après tout, il y avait d'autres personnes à aimer : la main douce sur sa taille en était la preuve.







Désolé pour l'attente : j'avais envoyé le chapitre VI au lieu du VII... Là, c'est entièrement ma faute. (Pas taper).

Autant vous prévenir tout de suite : le prochain chapitre va être très difficile... Pour la simple raison qu'au lieu de six protagonistes maximum, on va en, trouver dix (sans compter Akamaru). Et comme je ne suis pas une experte en fanfics, loin de là, j'ai un peu de mal à gérer...

Enfin, en espérant que ce chapitre vous ait plu ! Plus que six avant la fin...

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