Fiction: Tolérance : l'apprentissage de la vie (terminée)

Sakura, Ino, Tenten, Hinata et Temari sont des lycéennes très douées en gymnastique. Elles vont toutes à La Feuille, école réservée aux filles. Leur point commun ? Une peur mêlée de haine envers le sexe opposé, pour des raisons que peu de gens connaissent... Mais quand le lycée devient mixte, les cinq gymnastes n'ont pas le choix : pour avancer dans la vie, elles vont devoir oublier ce qui leur est arrivé... Avec l'aide, peut-être, de nouveaux amis. School-fic
Classé: -12D | Général / Romance | Mots: 42267 | Comments: 215 | Favs: 184
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Ari05 (Masculin), le 28/02/2009
Honnêtement, plus je relis cette fiction, plus j'en ai honte... J'espère tout de même que cette toute première fiction vous plaît toujours ! ^^

Crédits : les personnages sont bien sûr à Kishimoto-sensei, merci à lui !




Chapitre 5: Chapitre V



Neji avançait dans les couloirs déserts, l'air sombre. Cela faisait un mois jour pour jour que sa cousine avait déménagé chez Temari.
Il avait appris à connaître Sasuke mais celui-ci était trop arrogant pour qu'ils deviennent véritablement amis. Naruto avait beau être fatiguant, lui au moins était vivable. Shikamaru, malgré sa fainéantise, avait une intelligence redoutable qui plaisait au Hyuuga. Quant à Kiba, il pouvait être très sympa mais dès qu'il devait laisser son chien Akamaru devant le lycée avant d'entrer, sur ordre de la directrice, Okajyu, son caractère joyeux laissait place à un garçon susceptible et grognon. Une bande pour le moins étrange... Tous les cinq allaient parfois s'entraîner dans la première salle du gymnase. Neji, qui avait d'abord craint d'avoir affaire à des footballeurs, s'était senti rassuré en constatant que leur sport favori était le combat. Héritier de la famille Hyuuga depuis maintenant une semaine, il devait poursuivre de façon intensive son entraînement.
Le souvenir de la cérémonie qui lui avait donné le titre d'héritier lui fit froncer les sourcils. Hinata aurait dû être présente, mais elle avait catégoriquement refusé de venir. Hiashi en personne s'était déplacé jusqu'à l'appartement de Temari pour la ramener, se heurtant aux regards furieux des deux filles qui vivaient là. Quand il avait lâché qu'elles n'étaient que des femmes, la blonde de Suna avait failli le virer de force. Neji, qui était arrivé à ce moment-là, avait évité un combat en déclarant à son oncle que la présence d'Hinata n'était pas indispensable. Le chef du clan avait finalement décidé de se passer de sa fille. Depuis, son neveu sentait grandir en lui de l'admiration pour Temari, qui avait protégé la fille aux yeux blancs avec détermination, jusqu'à faire face au puissant Hiashi.
Mais Temari le détestait pour ce qu'il avait fait à Hinata, Neji avait donc décidé de chercher Tenten pour lui parler. D'habitude, les cinq filles n'étaient séparées que quand elles rentraient chez elles, mais la brune aux macarons était déléguée et une réunion avait eu lieu pendant la récréation. Le Hyuuga allait vers la salle où il savait que la jeune fille se trouvait.
Quand il arriva, elle s'éloignait déjà. Neji ne réfléchit pas : il s'élança, sans prêter attention aux exclamations indignées des élèves, et réussit à la rattraper puis à lui saisir le bras. Tenten parut surprise en le voyant et, le garçon le constata avec un étrange pincement au cœur, très agacée. Elle se dégagea pour lui lancer sèchement :
"Qu'est-ce que tu veux, Neji ?
- J'avais dit que je donnerais de l'argent à Hinata tous les mois. Je tiens ma promesse.
Il tendit à la gymnaste une liasse de billets. Elle s'exclama :
- Mais où as-tu trouvé cet argent ?
- C'est le mien. Être héritier du clan Hyuuga a des avantages.
- C'est... c'est vraiment...
Elle allait ajouter quelque chose mais ses yeux prirent un éclat dur.
- Tu fais ça pour qu'elle te pardonne d'avoir failli la vio...
Neji lui posa une main sur la bouche et sans s'occuper de son regard furieux, rappela :
- Nous ne sommes pas seuls.
Tenten repoussa sa main et lui lança :
- N'essaie plus de me toucher !
- Je te répugne à ce point ?
La jeune fille manqua perdre son sang-froid face à ce visage imperturbable, mais les bruits de paroles et les pas autour d'elle l'en empêchèrent. Elle se contenta de cracher :
- Oui !
- Pourquoi ?
- Pourquoi ? Mais... Tu n'as pas à le savoir !
- Au contraire, ça m'intéresse.
Le couloir se vidait lentement.
- Toi et tes amies passez votre temps à éviter les garçons. J'ai remarqué qu'Ino et Temari ont même du mal à parler aux hommes professeurs...
- Ce ne sont pas tes affaires !
- Qu'est-ce qui vous est arrivé ?
- Tu fais ça pour te faire bien voir d'Hinata, hein ? Pour qu'elle te rejoigne dans ton lit comme une petite fille bien sage et qu'elle obéisse à cette bande de misogynes dont tu fais partie !
- Je ne suis pas misogyne.
- Ne te moque pas de moi, le Hyuuga !
- J'ai passé plusieurs années loin de mon clan, dans un pensionnat mixte. Et de toute façon, je n'aime plus Hinata.
- Heureusement parce que tu n'as aucune chance avec elle !
- Mais je voudrais quand même savoir ce qui vous est arrivé, à toutes les quatre.
- Mêle-toi de tes affaires !
- Tu as peur de moi ?
Tenten se troubla. Elle ne voulait pas le reconnaître et pourtant... il avait raison. Elle avait peur, une peur qui agissait comme une prison. Sans cette peur, la brune savait qu'elle apprécierait Neji, peut-être même plus. Et elle savait autre chose : elle pouvait se défaire de ça. Les psychologues avaient déclaré que c'était un miracle que son esprit soit intact après des mois de moqueries et de rires, sans compter la cruauté de ce garçon. Mais Tenten guérissait vite et était très tolérante. Les hommes n'étaient pas tous pareils, elle en était convaincue. Mais l'admettre... admettre aussi que Neji avait changé à par rapport à celui dont Hinata se souvenait...
C'était une trahison. Ne plus avoir peur, ce serait trahir ses amies. Prendre le risque de perdre leur amour. Une chose que la brune aux macarons ne voulait pas.
Le garçon aux longs cheveux sombres avait deviné que le silence de la gymnaste était un aveu. Il se contenta de lui dire :
- J'aimerais vraiment savoir ce qui s'est passé. Et c'est vrai, je veux qu'Hinata me pardonne. Alors...
Ses iris blancs trouvèrent ceux, marrons, de Tenten :
- Pourrais-je venir chez toi un jour, juste pour parler ?
- D'accord.
Ce dernier mot n'avait été qu'un murmure. Quand la jeune fille se rendit compte de ce qu'elle venait de dire, Neji était déjà loin. Elle avait honte. Pourquoi avoir accepté ça ?
La réponse lui vint facilement : parce qu'au fond, des cinq gymnastes de La Feuille, elle était celle qui désirait le plus voir cette peur disparaître. Elle en arrivait même à douter de leur amour, amour fondé sur une terreur commune. L'esprit torturé par des problèmes insolubles, elle emboîta le pas au Hyuuga pour rejoindre sa classe.
* * *


Sakura se renversa en arrière pour exécuter une souplesse arrière et se releva avec un peu de difficulté.
Elle était à bout de souffle : cela faisait plus de trois heures que l'entraînement avait commencé. Tout autour, Hinata faisait des souplesses avant, Temari un saut de l'ange, Ino un salto et Tenten en équilibre tournait sur elle-même.
Des bruits venaient de la salle d'à côté : les cinq garçons étaient là depuis maintenant deux heures, et on entendait leurs respirations ainsi que des coups. Sakura ne pouvait penser à eux sans être prise d'un frisson de peur. Uchiha Sasuke... Ijiro et lui ne se ressemblaient pas physiquement, mais leur attitude était la même, le même air montrant clairement que les autres n'avaient pas d'importance. Sakura avait remarqué une légère différence : le brun de Konoha semblait dire qu'il se moquait de ceux qui l'entouraient alors que l'autre montrait plutôt qu'il se fichait de leur souffrance. A part ça, ils étaient semblables. Beaucoup trop semblables.
Mais si Sasuke était effrayant, Naruto était tout le contraire : Sakura ne pouvait s'empêcher de se sentir attirée par son sourire chaleureux, même si elle voulait garder à l'esprit qu'il restait un garçon. Il ne connaissait certainement pas le sens du mot "blesser"...
C'était pareil avec Shikamaru : à chaque fois qu'il se traînait au tableau pour résoudre en quelques minutes un problème particulièrement difficile, la rose souriait, amusée. Kiba pouvait ressembler à Naruto mais son côté susceptible était exaspérant. Il lui arrivait même de s'énerver contre Mokato, sa voisine, geste qui lui attirait toujours des regards furieux. Quant à Neji... la gymnaste ne prenait même pas la peine de voir comment il se comportait : il avait fait du mal à Hinata, c'était tout ce qui comptait. Et en plus, il osait lui remettre de l'argent comme un gentil cousin innocent ! Sakura trouvait qu'il poussait un peu loin, et sa haine contre lui s'en était trouvée augmentée. Quand Tenten avait suggéré assez timidement qu'il était peut-être vraiment désolé, la rose lui avait sèchement demandé de quel côté elle était. Depuis, la brune aux macarons n'avait pas dit un mot à ce sujet.
Sentant sa colère monter, Sakura se reconcentra sur les exercices et fit plusieurs souplesses très rapidement jusqu'à avoir assez d'élan pour un double salto. Des bruits de coups se firent entendre, dans la salle d'à côté.
* * *


Neji marchait dans la rue, sous les nuages de ce mois d'octobre. Il se dirigeait vers la maison de Tenten. L'adresse de celle-ci n'avait pas été très difficile à obtenir : il lui avait suffi de demander à l'autre déléguée, Sotomaki Kawide. Le quartier était plutôt riche : les maisons étaient grandes, la plupart en pierre avec des portails ouvragés. Le Hyuuga finit par arriver devant le numéro 21, dont les murs jaunes se trouvaient à quelques mètres d'un portail en bronze. Il sonna et entendit des talons claquer à l'intérieur, avant qu'une femme brune ressemblant beaucoup à Tenten ne lui ouvre. En le voyant, elle fronça les sourcils et demanda qui il était. Après avoir apprit qu'il était un camarade de sa fille, elle alla ouvrir le portail et l'accompagna jusque dans l'entrée, puis lui indiqua la direction de la chambre de la brune aux macarons. Le brun aux yeux blancs la remercia, enleva ses chaussures et s'engagea dans le couloir. On ne pouvait pas se tromper : le nom "Tenten" était marqué sur la porte du fond. L'héritier des Hyuuga s'arrêta et frappa. Il entendit un "J'arrive !" puis la gymnaste lui ouvrit.
"Neji ! s'exclama-t-elle avec surprise. Qu'est-ce que tu fais chez moi ?
- Je t'avais dit que je passerais.
- Je ne savais pas que tu étais sérieux. Entre.
Elle s'écarta puis referma la porte derrière lui et tira une chaise en face de son lit marron. Le garçon s'y assit pendant qu'elle s'installait sur les couvertures, l'air dur.
- Alors, qu'est-ce que tu veux ?
- Je t'ai déjà répondu : savoir pourquoi vous avez si peur des garçons, autant qu'Hinata. Et pourquoi Ino et Temari baissent les yeux dès que Sarutobi-sensei les regarde.
- Et moi, je t'ai déjà dit que ce n'était pas tes affaires.
- Tu m'as pourtant donné l'autorisation de venir ici.
- Je... j'ai changé d'avis.
Les yeux blancs de Neji la fixèrent et elle se sentit rougir.
- Tu as changé d'avis seule, Tenten-san, ou on t'a aidé ?
- Ça ne te regarde pas !
- Je crois que si, en tant que cousin d'une fille de votre groupe.
- Tu peux parler ! C'est de ta faute si elle a rejoint notre "groupe", comme tu dis, de ta faute si elle a besoin de nous !
La jeune fille ne se rendit compte que trop tard de ce qu'elle venait de dire.
- Donc il faut avoir eu un problème avec les garçons pour faire partie des gymnastes...
Leurs regards se croisèrent.
- Quel a été le tien ?
Tenten voulait répondre qu'elle n'avait pas à le lui dire, mais il avait vraiment changé et elle le trouvait à présent plus prévenant et gentil que misogyne et pervers. Mais les paroles de Sakura, son ton sec quand elle lui avait demandé de choisir son camp, tout cela la bloquait. Le Hyuuga reprit :
- Ce qui t'empêche de m'en parler, c'est plus la peur de la réaction de tes amies que moi, n'est-ce pas ?
La jeune fille releva la tête : Neji l'avait comprise. Et c'est avec un hoquet de surprise qu'elle réalisa qu'il l'avait mieux comprise que ses amies. Le garçon ne s'y trompa pas et lui jeta un regard lourd de sens. Elle soupira puis lui demanda :
- Tu veux vraiment savoir ?
Il ne répondit pas : c'était évident.
- Pourquoi ?
- Je n'en sais rien.
- A quoi ça sert de demander ça si tu ne sais même pas pour quelle raison tu veux l'apprendre ?
- En fait... j'ai une raison.
- Et c'est quoi ?
Les joues pâles de Neji se teintèrent de rouge quand il dit :
- Tu... m'intéresses.
Tenten détourna la tête, gênée. Le silence s'installa entre eux puis le garçon le rompit en demandant :
- Alors, pourquoi avez-vous peur des garçons ? Ou plutôt pourquoi les autres ont peur des garçons et pourquoi fais-tu semblant d'éprouver la même chose ?
La jeune fille prit une inspiration et commença à raconter. L'aiguille avançait sur sa montre pendant qu'elle parlait, face à un héritier attentif. Quand elle s'arrêta, il avait les poings serrés et se contenta de demander d'une voix sourde ce qui était arrivé aux autres. La brune aux macarons passa à Sakura, puis à Temari et, enfin, à Ino.
Neji sembla un peu honteux en entendant cette dernière histoire, et la gymnaste comprit pourquoi : il avait été le petit ami d'Hinata avant d'essayer de la violer, lui aussi. Sentant son trouble, elle lui dit d'une voix apaisante :
- Ne te compare pas à celui qui a fait ça à Ino. Tu as changé, et j'imagine qu'avoir un oncle qui te répétait sans cesse que les femmes étaient inférieures ne devait pas aider.
La lycéenne ne savait même pas pourquoi elle avait réconforté le Hyuuga, mais celui-ci lui jeta un regard de remerciement. Il eut soudain l'air de se rappeler de quelque chose.
- J'ai entendu parler d'une compétition de gymnastique haut niveau dans un mois, pas très loin d'ici, mais Okajyu-san m'a dit qu'elle ne pouvait pas vous y inscrire parce que ça ne concernait pas les lycées mais les gymnastes eux-mêmes, et donc que c'était à vous cinq de payer. J'ai regardé sur les listes d'inscrits et vous n'y êtes pas. Pourquoi ?
- Ah, ça... On aimerait bien y aller mais même en réunissant tout ce qu'on a, il nous manque environ cent yens.
- Je m'en doutais... mais tu sais, vous pourriez sûrement gagner et le premier prix rembourse largement les frais d'inscription.
- Encore faut-il avoir de quoi s'inscrire, répliqua la brune.
- Je crois que ça suffit.
Elle regarda, ébahie, la liasse de billets que le Hyuuga venait de jeter sur le lit. Un sourire éclairait le visage de celui-ci.
- Neji... merci. Merci beaucoup.
Elle releva doucement la tête et, n'y tenant plus, se jeta dans les bras d'un Neji surpris et plutôt heureux. Il ferma les yeux et enlaça Tenten qui resta là quelques minutes avant de se dégager, un peu honteuse, et de bredouiller :
- Désolé... je me suis laissée emporter, je ne recommencerai plus.
Elle parut étonnée en voyant l'air joyeux du cousin d'Hinata qui se leva à son tour, s'approcha d'elle et passa ses bras autour de sa taille pour lui murmurer à l'oreille :
- Ça ne me gênerait pas que tu recommences... Tenten.







Le premier couple qui s'esquisse, enfin ! Vous pouvez faire toutes les suggestions de couples qui vous passent par la tête, je ne livrerai qu'un indice : le dernier chapitre, le chapitre XIII, le plus abouti je pense, surprendra tout le monde... Il est fait pour ça !

Le prochain chapitre arrivera dès que WoN l'aura validé. Sachant qu'il sera soumis aux modérateurs dès la parution de celui-ci, je réfute toute accusation de lenteur ou de flemmardise. Paresseuse, oui, mais seulement pour les devoirs !




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