Fiction: Tolérance : l'apprentissage de la vie (terminée)

Sakura, Ino, Tenten, Hinata et Temari sont des lycéennes très douées en gymnastique. Elles vont toutes à La Feuille, école réservée aux filles. Leur point commun ? Une peur mêlée de haine envers le sexe opposé, pour des raisons que peu de gens connaissent... Mais quand le lycée devient mixte, les cinq gymnastes n'ont pas le choix : pour avancer dans la vie, elles vont devoir oublier ce qui leur est arrivé... Avec l'aide, peut-être, de nouveaux amis. School-fic
Classé: -12D | Général / Romance | Mots: 42267 | Comments: 215 | Favs: 184
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Ari05 (Masculin), le 05/11/2008
Quand la mixité s'impose, cela ne fait pas la joie de tous...

Crédits : les personnages sont bien sûr à Kishimoto-sensei, merci à lui !




Chapitre 2: Tolérance : l'apprentissage de la vie : Chapitre II



Hinata venait d'arriver devant son école, La Feuille. C'était un bâtiment gigantesque dont seule la moitié environ était utilisée.
Au-dessus de la porte se trouvait l'emblème du collège, une feuille de chêne recouvrant un diplôme. Le même symbole était cousu sur la chemise blanche à manches longues de la Hyuuga ; celle-ci portait également une jupe bleu foncé et des bottes noires à talons.

La belle lycéenne poussa la porte et traversa le grand hall rapidement, sans même admirer les pierres ocres. Une fois arrivée tout au fond, elle fit coulisser une vitre et se retrouva dans la cour. Toutes les élèves entrant en seconde étaient rassemblées là, ce qui faisait tout juste une centaine de personnes. Elles portaient le même uniforme mais les chaussures et la couleur des jupes variaient.

La jeune fille repéra ses amies et avança vers elles, ses talons claquant sur le carrelage beige. Car la cour de La Feuille avait une particularité : c'était une ancienne et immense salle dont on avait percé le toit et, par endroits, le sol.
Quelques arbres sortaient de terre, offrant de l'ombre aux étudiantes. Les quatre gymnastes étaient réunies sous un platane.
Sakura portait, en plus de la chemise obligatoire, une jupe rose assortie à ses cheveux et des sandales noires à talons. Temari avait une jupe ocre qui lui arrivait aux genoux avec des collants noirs et des converses. Sa chemise ouverte en haut révélait un décolleté plongeant. Ino avait préféré une mini-jupe du même bleu que ses yeux et des ballerines.
Quant à Tenten, sa jupe et ses sandales dont les lanières montaient jusqu'aux genoux étaient d'un marron semblable. Hinata fit la bise à toutes, retenant son envie de poser ses lèvres sur les leurs, puis se mêla à la conversation qui tournait surtout autour du programme scolaire.

"Tant qu'on a le droit de continuer les langues anciennes, ça me va.
- Comment tu fais pour aimer ça ? C'est juste des heures en plus !
- Tu peux parler ! J'ai jamais réussi à comprendre comment tu faisais pour aimer la SVT...
- Tema, tu passes ton temps à réviser l'histoire-géo, c'est pas mieux.
- Toi aussi !
- Non, moi c'est la mythologie.
- Je pense que c'est bien qu'on aime toutes quelque chose de différent en-dehors de la gym.
- Tu adores peut-être les maths mais ta spécialité, ça reste la diplomatie, hein, Hina ? lança Ino en serrant la Hyuuga contre elle.

La brune aux yeux de nacre rougit légèrement et fit un sourire timide.
- On le met quand, le prochain entraînement ?
- Il faudrait voir l'emploi du temps...
- Mesdemoiselles !

Toutes les élèves se tournèrent vers le fond de la cour où se tenait la directrice, un mégaphone à la main, entourée de quelques professeurs - uniquement des femmes. Les secondes s'approchèrent et elle donna le mégaphone à une adulte qui lui ressemblait beaucoup : même chignon, mêmes vêtements stricts, mais un peu moins grande. La chef de l'établissement, elle, dépassait les lycéennes d'une bonne tête. Cela lui permettait de parler sans avoir besoin d'estrade. Elle commença d'une voix forte :

- Vous allez être réparties dans différentes classes. Je vous prierai de ne pas faire de bruit car je ne tiens pas à utilisr le mégaphone. Si vous avez des réclamations, ce sera à la fin et en levant la main. Nous ne tiendrons pas compte des questions posées sans autorisation.
Les jeunes filles hochèrent la tête. Elles étaient habituées à la discipline de La Feuille et savaient que tant qu'elles se tenaient bien, les enseignantes et la directrice étaient sympathiques, bien plus que dans les autres collèges et lycées. On pouvait demander à être dans la même classe qu'une amie ou utiliser le matériel de l'école sans problème. La femme poursuivit :
- Seconde A !

Elle appela les élèves de cette classe puis dit le nom de leur professeur principale, une rousse à l'air doux. Personne ne bougea. Alors la directrice lança :
- Les élèves de la 2°A sont priées de se mettre en rang devant Mme Uji !

Hésitantes, plusieurs filles se dirigèrent vers leur professeur. Et la raison de leur surprise était évidente : elles n'étaient que onze ! Curieusement, au lieu de les emmener dans le bâtiment, la rousse leur demanda juste de se mettre sur le côté.
- Seconde B ! Charo Ytenga, Fire Mokato, Haruno Sakura, Hyuuga Hinata, Kawide Sotomaki, Lyuro Jômira, Oneira Tenten, Sabaku no Temari, Yamanaka Ino. Mettez-vous en rang à gauche de la 2°A.
Un murmure parcourut la foule : non seulement les appelées n'étaient que neuf, mais elles n'avaient pas de professeur principale ! Il suffit à la directrice de lever ses yeux verts pour que tout le monde se taise.
- Je reprends, dit-elle sur un ton froid, avec la seconde C.

Elle continua ainsi jusqu'à la dernière classe, la seconde H. Parmi les huit rangs, trois n'avaient pas de professeur à leur tête. Aucune lycéenne ne leva la main : elles étaient suffisamment intelligentes pour se douter que si on les avait fait rester, c'était pour leur dire quelque chose, sûrement des explications. La directrice prit la parole :
- Vous avez remarqué qu'au lieu de quatre classes, il y en a le double, et que certaines n'ont pas de professeur principale.

Elle marqua un temps d'arrêt puis reprit :
- J'ai une nouvelle importante à vous annoncer. J'ignore si elle va vous plaire mais sachez que nous n'avons pas le choix, et que si nous l'avions, tout resterait comme tel au lieu de subir ce... changement. Je vous prierai encore une fois de rester silencieuses et d'attendre que nous ayons terminé d'énoncer les raisons pour poser des questions. Est-ce clair ?

Hochement de tête des secondes.
- Cet établissement...

Elle inspira pronfondément.
- ... cet établissement va devenir mixte.

Il y eut un instant de silence, les élèves étant trop abasourdies pour dire quoi que ce soit, puis cinq voix crièrent en même temps :
- QUOI ?

Les lycéennes tournèrent la tête vers le rang de la 2°B.
- C'est impossible !
- La Feuille a toujours été un établissement féminin !
- On ne peut pas laisser venir des... garçons ici !
- Madame, vous ne pouvez pas !
- Vous n'avez pas le droit !
- J'ai demandé le silence !

Les cinq gymnastes se turent.
- Cet établissement est le seul de Konoha. Comme il est réservé aux filles, la plupart des familles ayant un fils déménagent ou, plus rarement, l'envoient en pensionnat. Mais des plaintes ont été adressées comme quoi il s'agissait d'une mise à l'écart des hommes. Les gens ont rajoutés que ce bâtiment est suffisamment grand pour qu'on double les effectifs, et que la mixité est une chose importante. La mairie a appuyé leur demande, ainsi que le conseil académique, et nous n'avons pas eu le choix. Je suis désolée.
Les gymnastes avaient toutes l'air bouleversées, mais Hinata était carrément terrifiée. Elle le cachait aux autres avec habilité. Pas à ses meilleures amies : celles-ci la connaissaient assez bien pour savoir qu'elle avait peur. Ino passa son bras autour des épaules de la fille aux yeux blancs. La jeune Hyuuga murmura "Si les garçons peuvent aller ici, alors lui... lui aussi va revenir !".

Son amie allait lui demander ce qu'elle voulait dire mais la directrice poursuivit :
- Les... nouveaux étudiants et professeurs arriveront après-demain, mercredi. Les classes qui n'ont pas encore de professeur principal n'ont cours ni aujourd'hui, ni demain. On vous en désignera un parmi nos collègues masculins. Je crois que les secondes concernées sont les B, D, E, G, H. Vous pouvez rentrer chez vous.
Les filles des rang dont parlait la femme commencèrent à marcher vers la sortie, éberluées. Seules cinq personnes parmi elle ne bougèrent pas.
Enfin, l'une d'elles avança vers la directrice. Elle tremblait légèrement et sa voix n'était qu'un murmure quand elle demanda :
- Pouvons-nous utiliser le gymnase ?
- Oui, Tenten."

La brune aux macarons retourna vers ses amies puis toutes se dirigèrent vers la sortie. Quand elles arrivèrent devant le gymnase métallique, Sakura sortit la clé et ouvrit. Les cinq filles traversèrent la grande salle en direction de l'autre, recouverte de tapis. Dès qu'elles y pénétrèrent, Hinata éclata en sanglots. Tenten voulut la réconforter mais des larmes roulaient aussi sur ses joues. Temari serrait si fort les poings que ses phalanges étaient blanches. Un filet de sang coulait de la lèvre inférieur de Sakura qu'elle mordait avec violence. Quant à Ino, elle se collait au mur comme si elle voulait se fondre à l'intérieur.

Pendant de longues minutes, les cinq lycéennes ne furent plus dans le gymnase : Tenten était dans une salle grise où un garçon lui frôlait une dernière fois la poitrine avant de partir, sous le regard furieux d'une autre fille ; Temari se trouvait à Suna, entourée par une bande de garçons qui la fixaient avec convoitise ; Sakura était dans la cour d'un collège, regardant avec douleur un pendentif rose dans sa main ; Ino était sur le goudron froid, voyant l'ombre de celui qu'elle avait aimé disparaître ; Hinata, elle, était plongée dans ses souvenirs secrets, liés à ce mystérieux garçon dont le retour lui faisait si peur...

La Haruno fut la première à reprendre contact avec la réalité. Elle commença par enlever ses sandales à talons et alla doucement secouer ses amies. Ino, Temari et Hinata sortirent de leurs souvenirs dès qu'elle les toucha mais Tenten se précipita dans ses bras avec affolement. La rose lui murmura des paroles rassurantes et, peu à peu, son amie se calma. Elles s'embrassèrent furtivement puis regardèrent les autres. Les deux blondes respiraient profondément alors que la Hyuuga avait enlevé ses bottes et commençait l'échauffement. Mais son visage, si doux d'habitude, ressemblait à présent à une porte de prison : fermé sur ce qui se trouvait à l'intérieur, inaccessible. Sakura passa son bras autour des épaules de la fille aux yeux de nacre. Celle-ci se détendit un peu et lui sourit, puis tourna la tête pour demander à la blonde à la peau mate :
"Tema, je pourrais dormir chez toi cette nuit ?
- Oui, bien sûr.
- Merci...

Le soulagement de la Hyuuga rappela quelque chose à Ino qui lança :
- Est-ce à cause de ce garçon qui risque de revenir ?
Elle regretta ses paroles en voyant l'air à la fois effrayé et douloureux d'Hinata.
- Ou... oui, c'est à cause de lui.
- Je peux venir dans ton appart, moi aussi ?

La fille de Suna sourit à Tenten.
- Evidemment !
- C'est valable pour tout le monde ?
- Tu peux venir aussi, Ino.
- Dans ce cas... j'aimerais bien dormir chez toi.
- C'est réglé, tout le monde vient chez moi ! D'autant plus qu'il y a un grand nombre de choses dont on doit discuter.

La remarque jeta un froid sur l'assemblée, mais personne ne contredit Temari. Celle-ci précisa qu'elles devraient aller chercher leurs affaires et prévenir leurs parents. Toutes acquiescèrent mais l'air anxieux d'Hinata n'échappa à personne.
- Je peux venir avec toi, si tu veux.
- Non... non merci, Tema."
La brune ne bégayait plus depuis le début de leur relation amoureuse. Le retour de cette marque de timidité inquiéta ses amies, mais si la jeune fille voulait retourner dans la demeure Hyuuga seule, elles n'avaient pas à s'y opposer. La rose aux yeux verts remit ses sandales, la brune aux yeux nacrés ses bottes et toutes deux suivirent les trois autres qui avaient déjà commencé à marcher vers la sortie. Elles les rejoignirent à la sortie et Sakura ferma la porte grâce à sa clé. Les gymnastes parcoururent encore quelques mètres ensemble puis Hinata prit la rue de gauche alors que ses amies continuaient tout droit.
Dès qu'elle ne les vit plus, les larmes lui montèrent aux yeux. Peut-être qu'il était là-bas, à attendre son retour. Non, il ne fallait pas avoir peur. Après tout, il n'était pas si responsable...
Le visage de la brune se durcit. Elle ne devait pas se faire d'illusions. Il avait fait passer ses propres désirs avant les siens, sans s'occuper de ce que ça pourrait lui faire. Et les paroles qu'il lui avait dites ne laissaient pas la place au doute.

Hinata accéléra. Plus vite elle repartirait, mieux ce serait. Mais la jeune fille était trop réaliste pour oublier que cette nuit chez Temari n'était qu'une échappatoire : son seul véritable espoir était qu'il ne soit pas là. Seulement, pouvait-elle accorder de l'importance à un espoir si ténu ?

La vue de l'imposante demeure Hyuuga la tira de ses pensées. Cette bâtisse au toit marron et aux murs clairs était séparée en deux ailes : l'une, à droite, était réservée aux domestiques, l'autre, à gauche, à la famille. Une personne qui ne connaissait pas l'endroit aurait pu penser que les deux parties étaient en fait deux maisons différentes. Autant l'aile familiale était vaste, confortable, sans poussière, avec de grands couloirs blancs et des fenêtres laissant entrer la lumière du jour, autant celle des serviteurs était sombre, avec seulement la lumière des ampoules, des pièces étroites, nettoyées à la va-vite après le ménage de celles de gauche, et une agitation constante. De l'extérieur pourtant, on ne voyait aucune différence excepté le nombre de fenêtres.
La jeune Hyuuga marcha sur la pelouse jusqu'à l'extrémité de l'aile de gauche puis ouvrit une porte en bois d'ébène. Elle remarqua avec soulagement que personne ne se trouvait dans le salon qui s'étendait sous ses yeux avant de traverser la pièce sans s'occuper du luxe qui y régnait, négligeant les canapés en velours, les rideaux de soie, les tableaux de valeurs et les bibelots précieux. Ses doigts fins se posèrent sur une poignée en bronze et elle quitta l'endroit comme une ombre. Dans le couloir blanc, seules quelques peintures montraient la richesse des propriétaires.
La Hyuuga sentit son cœur louper un battement quand un bruit de pas lui parvint. Impossible de retourner dans le salon, il était beaucoup trop loin. Si c'était lui... Elle se détendit en voyant qu'il ne s'agissait que d'un domestique qui la salua poliment. Après lui avoir demandé de parler à son père, Hiashi, de son absence d'une nuit, elle continua son chemin.

Mais l'assurance dont Hinata faisait preuve n'était qu'une façade. On lui avait appris à ne jamais montrer de signes de faiblesse devant les serviteurs, ni même devant la famille. En cet instant, la peur lui tenaillait les entrailles et lui brouillait les idées. Ses jambes la portèrent jusqu'à sa chambre où elle s'enferma.
La pièce était beaucoup moins luxueuse que le reste de l'aile : on y trouvait un lit à baldaquin violet pâle, un bureau en chêne, un petit placard qui contenait toutes les affaires scolaires et deux armoires, une blanche pour les vêtements de cérémonie, une marron pour l'uniforme, le justaucorps et les autres habits. Il y avait aussi une table sur laquelle se trouvaient les nombreuses médailles gagnées par les cinq gymnastes de La Feuille. Les coupes revenaient à la directrice. La fille aux yeux de nacre prit dans le meuble marron son justaucorps, un jean et un tee-shirt puis mit dans un sac ses affaires de toilette. Elle regarda par la fenêtre : le soleil était presque à son zénith, la matinée touchait à sa fin. La lycéenne rouvrit sa porte et commença à marcher dans le couloir. Elle n'avait plus que quelques mètres à parcourir avant de quitter cette endroit. Son malaise se dissipa quand elle vit la sortie, la magnifique porte en ébène. Après tout, peut-être qu'il n'était vraiment pas là...

"Hinata !
La jeune fille se figea. Un boule se forma dans son ventre et la peur revint au galop, s'insinuant dans ses veines comme un froid glacial. Non !

- Hinata...
Cette voix, sa voix ! La belle Hyuuga se retourna brusquement. La personne qui se trouvait devant elle la contempla un instant puis lâcha :
- Tu es devenue une femme.
La brune aux yeux blancs était secouée de tremblements. Elle murmura :

- Neji...
Il s'avança et lui prit doucement le bras. La jeune fille frémit. Ce contact, elle ne le supportait pas. Trop de choses revenaient, trop de douleurs auxquelles elle voulait échapper. Le garçon lui caressa le visage du bout des doigts. Beaucoup trop de choses... Sur le visage d'Hinata, la peur céda la place à la colère.

Neji ne la vit pas bouger. Il ne put que sentir trois lignes douloureuses, là où les ongles de sa cousine s'étaient enfoncés. Profitant de sa surprise, celle-ci se dégagea, ouvrit la porte et s'enfuit en courant. Fuir. Fuir le responsable de sa douleur. Fuir cette famille qu'elle haïssait. Fuir ses souvenirs qui la rattrapaient dans ses rêves. Fuir.




Pour ceux et celles qui se poseraient la question : je n'ai pas l'intention de mettre tous les personnages en couple, même s'ils seront plus ou moins poussés les uns vers les autres. Mais cette fiction reste basée sur les sentiments et la psychologie, même si c'est un aspect que je ne maîtrise pas très bien...
En espérant m'améliorer un peu,
Ari05.




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