Fiction: Tolérance : l'apprentissage de la vie (terminée)

Sakura, Ino, Tenten, Hinata et Temari sont des lycéennes très douées en gymnastique. Elles vont toutes à La Feuille, école réservée aux filles. Leur point commun ? Une peur mêlée de haine envers le sexe opposé, pour des raisons que peu de gens connaissent... Mais quand le lycée devient mixte, les cinq gymnastes n'ont pas le choix : pour avancer dans la vie, elles vont devoir oublier ce qui leur est arrivé... Avec l'aide, peut-être, de nouveaux amis. School-fic
Classé: -12D | Général / Romance | Mots: 42267 | Comments: 215 | Favs: 184
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Ari05 (Masculin), le 22/04/2009
Quand la mixité s'impose, cela ne fait pas la joie de tous...

Crédits : les personnages sont bien sûr à Kishimoto-sensei, merci à lui !




Chapitre 10: Chapitre X



Une sonnerie métallique retentit dans la cour de La Feuille. Les nombreux élèves, assis sur des bancs ou à même le sol recouvert de carreaux de beige, se dirigèrent vers les différentes entrées.
A la surprise de tous, il faisait presque beau. Les nuages avaient déserté le ciel, et l'astre du jour brillait avec ardeur, ce qui n'empêchait pas le froid de se faire sentir. Mais au moins, on ne voyait plus de nuages de vapeur en face de soi à chaque expiration.
C'était la réflexion que se faisait Sakura, tout en portant la main à son poignet droit pour effleurer son bracelet, geste qu'elle faisait machinalement chaque matin. Ses doigts frôlèrent une peau douce. Elle fit encore quelques pas, écoutant Ino et Tenten qui discutaient, avant que son cerveau ne lance un signal.
Une seconde. Normalement, ce n'était pas sa peau qu'elle aurait due toucher mais le bracelet. Avec appréhension, la rose tourna les yeux vers sa main.
Le bijou avait disparu. Pourtant, l'adolescente se rappelait l'avoir involontairement trempé dans son bol de lait froid, avant de partir au lycée. Donc elle ne l'avait pas oublié chez elle. Mais alors...
"J'ai fait tomber mon bracelet. Allez-y, je vous rejoins !
Ses quatre amies se tournèrent vers elle et Ino lui fit un sourire.
- T'inquiète, on dira à Hatake-sensei que tu es aux toilettes.
- Merci !
- Le bracelet en question, c'est celui-là ?
Sakura leva ses yeux verts sur Hinata.
- Oui.
- Prends ton temps, dans ce cas, intervint Tenten d'un ton compréhensif.
La Haruno hocha la tête avant de tourner celle-ci vers Temari.
- Bonne chance, lâcha la blonde aux quatre couettes d'une voix morne. »
Puis elle continua son chemin en direction d'une porte. La Hyuuga échangea un regard inquiet avec son amie aux cheveux roses puis suivit la fille de Suna, accompagnée de Tenten et Ino. Normalement, la Sabaku aurait répondu en riant qu'elle avait intérêt à se dépêcher, mais depuis cette séance de gym, deux jours plus tôt, c'était tout juste si on pouvait l'entendre prononcer plus de dix mots. Les cinq filles venaient juste de se retrouver, profitant des dix minutes de récréation avant la premier cours de la journée, et Temari s'était déjà murée dans le silence. Cette réaction inhabituelle causait du souci à Sakura. Mais pour l'instant, son principal souci était de retrouver le bracelet, tâche qui n'allait pas être facile : il était fait de perles dorées enfilées sur un fil aussi beige que le carrelage de la cour.
Retenant un soupir découragé en jaugeant la taille de celle-ci, la rose commença à fouiller. Il arrivait que sa main touche le sol avant de remonter jusqu'au visage ; elle se rendait alors compte que l'objet entre ses doigts n'était qu'une brindille ou un bout de ficelle, et reprenait sa recherche.
Au bout de cinq minutes, la lycéenne laissa l'inquiétude la gagner. Le bracelet n'était pas spécialement beau, mais il avait une histoire à laquelle la fleur tenait. Le perdre bêtement dans la cour de son école lui ferait mal. Elle fit demi-tour en direction du préau, gardant ses yeux verts rivés sur le dallage.
Et l'aperçut. Son bijou était là, à quelques mètres d'elle. Une vague de soulagement l'envahit lorsqu'elle se pencha pour le récupérer. Sa chemise brodée de l'emblème de La Feuille bailla légèrement, lui faisant regretter de ne pas l'avoir mieux boutonnée.
« Joli, lança une voix railleuse.
Sakura fronça les sourcils. Ses yeux avaient beau être restés collés au sol, elle pensait que tout le monde était allé en cours.
- Enlève encore un bouton, mets un soutien-gorge en dentelle, raccourcis un peu la jupe et ça sera parfait pour toi, continua le lycéen – car le timbre était indéniablement masculin.
La Haruno se demanda en silence qui était cette personne pour oser lui parler ainsi. Etrangement, ce ton lui faisait ressentir une sensation désagréable, quoique lointaine. Elle leva les yeux vers celui qui l'apostrophait de cette manière.
Aussitôt, tout son corps se raidit. Impossible, elle devait halluciner ou confondre... Ça ne pouvait pas...
Et pourtant, la voix, bien qu'étant devenue plus grave, correspondait parfaitement avec la personne qui se trouvait devant elle, les mains dans les poches d'un pantalon noir, appuyée contre un arbre. Paralysée par un mélange d'émotions qu'elle ne put identifier, Sakura trouva à peine la force de se lever, les jambes tremblantes. Non. Son esprit répétait en boucle ce mot si simple, comme un disque rayé, alors qu'elle observait l'adolescent, à la fois stupéfaite, effrayée et en colère. Mais le dernier sentiment était noyé par les deux autres, presque inexistant comparé à eux.
Il avait des cheveux blond cendré tombant en mèches minces sur des yeux fins. Sa peau, même à cette distance, semblait dénuée de toute impureté, un peu bronzée. Contre tous les règlements, sa chemise serrée naviguait entre différents tons de gris. En revanche, la ceinture détonnait par son blanc éclatant. Quant aux chaussures, elles étaient en réalité des bottes montant jusqu'à mi-mollet, coupées sur la longueur par une fermeture Eclair métallique. Cet uniforme donnait une impression efféminée – même si son propriétaire dégageait une séduction toute masculine. La jeune fille, comme hypnotisée, fixa ses yeux dans ceux du garçon. Elle était trop loin pour en distinguer la couleur mais savait que les iris étaient vert foncé, avec autour de la pupille un ton orangé, et bordés par des cils courts mais épais.
Ce visage n'était pas spécialement beau, mais il avait quelque chose de... fascinant.
Une fascination malsaine.
Cette pensée rompit le sortilège et la Haruno, qui avait arrêté de bouger pendant son examen, se remit à trembler. Elle bascula en arrière, posa un pied sur le sol pour ne pas tomber. Ijiro s'écarta du tronc avec nonchalance. Ses lèvres s'étiraient en un sourire railleur qui contrastait avec l'éclat froid de ses yeux. Il avança vers Sakura ; l'air terrorisé de celle-ci lui prouva qu'elle ne bougerait pas.
Dans l'esprit de la jeune fille, la colère avait presque disparu. La facilité avec laquelle il s'était joué d'elle, autrefois, la honte et la tristesse qui avaient envahi son cœur quand il lui avait donné ce pendentif de plastique... Pendant que ces sentiments la frappaient, lui avançait. Bientôt, il ne fut plus qu'à quelques mètres d'elle. La distance se réduisit rapidement, mais la Haruno n'esquissa pas un geste. Son sourire se teinta de mépris. Ijiro leva une main pour caresser le visage de la rose, s'attardant sur la joue, les lèvres, puis descendant vers le cou. Sentant les muscles trembler sous ses doigts, il lâcha :
- Toujours aussi stupide... T'as pas changé...
Puis ses yeux descendirent sur les formes pleines de l'adolescente.
- Quoique... Maintenant, ça devrait être plus amusant...
Une partie de Sakura se révoltait à ses paroles, mais elle était muselée par la vue du lycéen. Une question s'imposa pourtant : de quoi parlait-il ? Qu'est-ce qui devrait être plus amusant ? La terreur s'intensifia. Lentement, comme s'il savourait chaque instant, Ijiro approcha son visage, promenant ses lèvres sur l'arête du nez, sur le front, les paupières... La jeune fille ne faisait rien.
- Tu es pitoyable, Haruno.
Celle-ci tourna la tête à l'énoncé de son nom. Le blond aux yeux verts fit le même geste et lança en direction de l'intrus :
- Tu sèches les cours ?
- U... Uchiha...
La voix de Sakura venait de franchir le barrage de ses lèvres. Sasuke lui jeta un regard méprisant.
- J'ignore qui est ce type, mais il a raison.
Quelque chose changea dans l'esprit de la rose alors qu'Ijiro répondait :
- C'est une des tes amies ? Tu les choisis mal... Uchiha, c'est ça ?
Uchiha Sasuke... L'ami d'Uzumaki Naruto, d'Inuzuka Kiba, de Nara Shikamaru et de...
Hyuuga Neji. Le petit ami de Tenten. Tenten, son amie. Et Ino, Hinata, Temari. Les quatre filles qu'elle aimait, celles avec qui elle était restée depuis son arrivée, des filles uniquement parce qu'elle ne voulait plus voir de garçons depuis Ijiro. Parce que sa rancœur envers celui qu'elle haïssait était plus forte que son envie de découvrir d'autres gens.
Parce qu'elle s'était juré, si elle le croisait à nouveau, de lui faire payer.
Et parce qu'alors qu'il se tenait face à elle, elle se laissait faire en tremblant comme la gamine d'autrefois.
Ignorant le blond à la chemise grise, le meilleur ami de Naruto lâcha d'un ton glacial :
- Je croyais que tu détestais les hommes, tout comme tes amies, et quand tu te fais insulter par l'un d'eux, tu ne bouges pas ?
En entendant ces mots, Ijiro se tourna à nouveau vers la Haruno.
- Tu détestes les hommes, hein ? Je t'ai marquée à ce point ?
Il eut un mauvais sourire et l'éclat froid de ses yeux devint plus présent.
- C'est marrant, moi je me rappelle pas vraiment de toi... Juste de ta connerie et tes cheveux roses... Et puis de comment t'es au lit, ça c'est dur à oublier !
Sasuke fronça les sourcils, un geste rare chez lui. Ses iris noirs fixaient Sakura, comme s'il attendait quelque chose d'elle. La gymnaste prit une longue inspiration, tentant de maîtriser sa peur. En quelques secondes, elle était redevenue la fille naïve et en manque d'amitié, prête à tout pour ne plus rester seule – le « chien rose » d'Ijiro.
Mais celui-ci ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus : jetant un regard narquois au brun, il s'approcha de Sakura et posa ses lèvres sur les siennes. Ce n'était pas un baiser doux, comme ceux que partageaient parfois Neji et Tenten, mais quelque chose d'agressif, un moyen de dire « Tu m'appartiens ! »
Ce fut à ce moment que le déclic s'opéra, sous la forme de sons et d'images déversés dans l'esprit de la rose. Ses années à Konoha, la rencontre avec ses quatre meilleures amies, leur haine commune du sexe opposé, cet amour qui finalement était basé sur la peur, et puis la colère, la colère qui pénétrait en elle la nuit, lui faisant rêver de vengeance. Sakura avait longtemps été seule, conséquence peut-être de ses cheveux roses, de ce grand front qu'elle cachait et dont tous se moquaient... Quand Ijiro était apparu dans sa vie, elle s'était raccrochée à lui, s'aveuglant volontairement pour ne pas voir l'évidence. Sa confiance envers lui était absolu.
Mais il l'avait trahie. Et la Haruno avait eu besoin de déménager, de se reconstruire pour comprendre à quel point ce qu'il avait fait été horrible. On ne joue pas avec les sentiments des gens, on ne joue pas avec leurs faiblesses. On ne fait pas ce que le Kohami avait fait.
Le contact de la bouche pressée contre la sienne parut soudain insupportable à la lycéenne aux yeux verts. D'un geste brusque, elle repoussa le blond et ramena sa main en arrière.
Ijiro était vif : il ne pratiquait pas de sport de combat mais ses réflexes étaient impressionnants. Pourtant, même lui ne put éviter la main qui s'abattit avec force sur sa joue. Son regard à la fois étonné et méfiant se leva sur la gymnaste.
Les yeux baignés de larmes de rage, dents serrés comme pour se retenir de hurler, Sakura levait son autre bras dans l'intention visible de l'asséner lui aussi sur le visage du garçon à la chemise grise. Celui-ci lâcha un :
- Arrête ça, Sak...
Il ne put terminer sa phrase. La violence du choc le fit reculer, mais ce fut un pied jeté dans son ventre qui fit basculer son corps. Ijiro tomba sur le sol beige, trop stupéfait pour réagir. La fleur se jeta sur lui avec rage. A nouveau, un poing frappa l'adolescent, puis un autre, au même endroit. Il voulut repousser les coups mais la fureur de la rose était trop grande. Cela faisait trop d'années qu'elle attendait ce moment, pouvoir enfin lui montrer que la fillette n'existait plus, que son erreur de jadis allait être payée au prix fort. Le bruit écœurant d'un os brisé se fit entendre, ainsi qu'un cri de douleur étouffé. Le lycéen se débattit, tenta de rouler sur le côté ; mais la colère libérait en celle qu'il avait trompée des forces insoupçonnées et elle le maintint sans peine. Du sang commença à couler du nez cassé d'Ijiro. Ce n'était plus le mépris qu'on lisait dans les yeux verts, mais la crainte de la prochaine douleur, du prochain mal. De ses lèvres douloureuses jaillirent quelques mots :
- Arrête, Maman, arrête...
Mais Sakura n'entendit rien. Des perles salées tombèrent sur les joues de l'adolescent, venant des yeux verts au-dessus de lui. La jeune fille arma son bras pour un dernier coup, plus fort, plus puissant. La peau qui en certains endroits prenait déjà une teinte bleutée se tendit, les yeux verts aux pupilles entourées d'orange se plissèrent, brillèrent. Des sanglots silencieux s'échappèrent de la bouche du lycéen. Puis la Haruno lança son poing en direction du front, l'image du pendentif de plastique dans sa tête. Impuissant, Ijiro regarda la main foncer sur lui...
Avant d'être déviée par une autre. Le poing s'abattit sur les dalles de la cour, de minuscules fissures apparurent, à la mesure de la rage accumulée par la Haruno.
- Ça suffit.
Le ton de Sasuke était impérieux. La gymnaste leva la tête vers lui avec un air un peu égaré. L'Uchiha ajouta :
- Il a le nez cassé. Quoiqu'il t'ait fait, il ne recommencera plus.
La rose le fixa un instant, et l'héritier crut distinguer de la gratitude dans ses yeux. Puis ceux-ci se tournèrent vers Ijiro, haineux.
- Je ne suis plus une gamine faible qui laisse un salop coucher avec elle. Si tu tentes quoi que ce soit, je terminerai ce que j'ai commencé ! »
Dans le cœur de Sakura, la peur venait de s'évanouir. Elle l'avait revu, le responsable de sa douleur. Il allait entrer dans sa classe, être à nouveau près d'elle. Mais désormais, la jeune fille le savait, plus jamais Ijiro n'oserait lui faire du mal. Plus jamais elle ne se sentirait coupable de rire avec un garçon – Naruto, Kiba – en pensant à lui.
La page était tournée.




J'ai été égoïstement déçue en constatant que beaucoup d'entre vous avaient deviné ce qu'il allait advenir d'Ijiro... Bravo !
*Ari se dit qu'elle aurait dû faire moins prévisible.*

Mais vous savez le pire ? Ijiro... Je l'aime bien. Beaucoup, même. Na !

Plus que deux chapitres avant la fin de cette histoire. Vous allez voir, dans le dernier chapitre, la rubrique "couples" risque d'être... mouvementée.

Gasp ! Me voilà à deux doigts de révéler le dénouement !

Mais j'me contiens...

En tout cas, vous ne pouvez pas vous plaindre du délai d'attente : c'est même trop rapide !




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