Fiction: The Wall (terminée)

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Il ne dira rien.
Il a promis, il ne dira rien. Mais il n’en pense pas moins, ça se lit dans ses yeux. Mon dieu ! Mais pourquoi s’inquiéter pour moi ? Ca n’a aucun sens ! Je progresse !
Neji a fini par partir. Il a l’air perdu. Dans un sens c’est bon signe : ça veut dire qu’il ne me reconnaît pas. Je deviens enfin forte !
Je ne me fait pas de soucis, il s’habituera à la nouvelle Hinata.

Mes muscles vont un peu mieux. Je vais pouvoir reprendre mes enchaînements. Il faut juste que je boive un peu. Cet après midi j’irai à la bibliothèque du clan. Je dois en apprendre plus sur les capacités qui sommeillent en moi. Cela agrandira encore mon éventail de techniques. Car je n’ai pas tout montré à Neji !

…

J’y crois pas ! Comment a t’il pu faire ça ? Il m’avait promis qu’il ne dirait rien ! Ne sait on donc pas tenir parole dans la famille parallèle ? Car ce ne peut être que lui… Sinon comment expliquer que la quasi totalité des genins de Konoha ainsi que Kurenaï-senseï et Asuma soient venus observer mon entraînement ?
Moi qui n’intéressait personne.
Ils discutent entre eux. Ca me met en rage. Je n’entends pas ce qu’ils disent. Mais je ne peux pas leur dire de s’en aller, ils vont me répondre que le terrain est à tout le monde !
Très bien, c’est moi qui m’en vais.
…
Ils me suivent !!!

***

J’ai tenu mes engagements, je ne l’ai pas trahie à sa famille. Je crains que son père ne comprenne pas son cas. Peut être l’approuverait il même. Je ne sais pas pourquoi mais, moi, je sens qu’elle joue un jeu dangereux.
Alors j’ai prévenu Kurenaï, qui est venue avec Asuma, et les autres genins. Je veux voir leurs réactions.

- Tu as eu raison de nous appeler, me dit Kurenaï.
Un pli soucieux barre son front.
- J’ai honte de n’avoir rien remarqué, m’avoue t’elle. Tu me dis qu’elle s’entraîne même la nuit ?
- Et j’ai le pressentiment qu’elle cache pire encore. Elle n’est plus la même, senseï.
- C’est préoccupant. Je ne sais pas vraiment comment réagir. Comme tu l’as dit, elle risque de se braquer.
- Elle ne m’écoute pas. Je ne la reconnais plus.
- Peut être est elle vraiment malade… soumet Asuma.
- Elle a plutôt l’air en forme, objecte Kurenaï.
Du coin de l’œil je vois Sakura qui nous écoute. Elle fait une drôle de tête.
- Tu as quelque chose à dire, Haruno ? demandais je.
La fleur de cerisier s’approche.
- Excusez moi d’avoir entendu votre conversation. Je crois savoir de quoi il s’agit.
Mais elle n’a pas le temps d’en dire plus, Hinata débarque, visiblement furieuse.
- Par quel hasard ai je autant de visite ? lance t’elle, en me fusillant du regard.
Je m’abstient de répondre, je ne souhaite pas vraiment aggraver mon cas. Je jette un coup d’œil à ses coéquipiers et à Kurenaï, littéralement sciés. Eux non plus ne retrouvent pas la douce Hinata dans cette furie devant nous.
- Hinata… commence Asuma tentant vainement de calmer le jeu.
- Je me trompe où c’est de l’espionnage ???
Nous ne savons que répondre.
- Tu es sûr Akamaru ? C’est bien Hinata en face de nous ?
- Oui, c’est moi, Kiba ! Et tu peux me le demander à moi, ce n’est pas pour rien que j’existe, merci ! D’ailleurs, y en a marre qu’on parle de moi dans mon dos ! Et bien oui, je m’entraîne dur. Et oui, j’étais ici cette nuit ! et alors ? C’est pas interdit que je sache !
- Là n’est pas la question Hinata, dit doucement Kurenaï. Il s’agit de ta santé…
- Mais je vais bien ! se défendit elle.
Mais son corps démentait. Ses cheveux étaient ternes, ses yeux cernés de grosses marques violettes, ses joues étaient creuses et sa démarche trahissait sa fatigue.
Comment n’ais pas pu me rendre compte de tout cela plus tôt ? Depuis combien de temps est t’elle dans cet état ?
- Ecoutez moi bien, tous autant que vous êtes. Laissez moi tranquille OK ? Je vais très bien, je progresse comme jamais, je m’affirme… C’est ce que vous vouliez non ? Avouez, vous en aviez marre de traîner un boulet derrière vous ! Et bien réjouissez vous ! C’est fini. Vous en êtes débarrassé.
Et des larmes plein les yeux, titubant de fatigue, elle tourna sèchement les talons et s’en fut.
Nous étions tous trop secoués pour la rattraper.
Parce qu’elle avait vu juste.

***

Pourquoi !? Pourquoi suis je si faible ! Je me donnerais des baffes pour arrêter mes larmes ! Encore quelque chose à corriger, j’ai l’impression de me noyer dans mes défauts. Que je ne m’en sortirai jamais.
Mais hors de question qu’on m’aide. Ils ne comprennent pas. Tous, et en particulier Neji. Evidemment, c’est un génie ! Ma vie aurait été tellement plus simple si j’étais née de l’autre coté !
De l’autre coté du mur.
Je ne suis pas née à la bonne place. En vérité je n’ai rien à faire dans ce clan renommé. Salut ! Le mouton noir, c’est moi !
Bien sûr on ne peux pas changer sa famille, mais on peut changer soi même. Et c’est bien ce que j’ai l’intention de faire. S’ils ne me mettaient pas des bâtons dans les roues ! C’est quoi leur problème à la fin ? Ils devraient se réjouir bon sang !
J’ai tapé dans le mille tout à l’heure, ça se voyait sur leurs visages. Bande d’hypocrites !

J’en peux plus. Je n’ai aucune énergie, je meurs littéralement de faim, et j’ai froid. Horriblement froid. Où sont les pulls dans cette résidence ?
D’ailleurs, c’est parce que je ne me sens pas chez moi que j’ai froid ! Et puis, c’est vrai, on fait difficilement plus glaçon que le Clan Hyûuga. Y a qu’à voir mon cousin !
Hé hé… Y’a qu’à voir Neji…
Oow…
J’ai la tête qui tourne… Il faut que je m’assoie. Non ! Je ne pourrais pas me relever ensuite ! Il ne faut pas que je dorme ! J’ai encore des enchaînements à faire ! Mes enchaînements.. je ne progresserai jamais… lève-toi Hinata… Il faut que tu te lèves !
Inutile mes jambes ne me portent plus. Pourquoi y a t’il du brouillard dans ma chambre ?
Hé… Je ne me sens vraiment pas bien.

***

J’avoue que j’ai perdu pieds. Je nage en plein délire en fait. Hinata devenue une maniaque de l’entraînement, Hinata négligeant de dormir et peut être même de manger. Hinata d’ordinaire si douce, qui nous agresse. Que voulez vous que ce soit d’autre qu’un cauchemar ? Et le pire, c’est que personne ne comprend ! Enfin peut être Sakura, mais elle n’a pas eu le temps de parler tout à l’heure. Faudra que j’aille la voir… plus tard.
Oui. J’ai décidé de me mêler des affaires de ma cousine. De la sortir de là. De l’aider à se retrouver. Parce que ça me fait mal de la voir dans cet état. Je cherchais quelque chose à faire pour améliorer mes relations avec elle. J’ai trouvé.
Enfin… j’avoue que je sèche un peu là.
Je n’y connais pas grand chose en psychologie féminine, mais j’ai quand même capté qu’elle ne voulait plus me voir. Ca va être difficile pour l’aider. (Bon elle veut pas de mon aide non plus me direz vous, mais je ne vais pas lui laisse le choix pour être franc.)
Bon et puisqu’il me faut faire quelque chose, je décide de la suivre. C’est certes un peu suicidaire, mais que voulez vous que je fasse ?
L’endroit le plus probable aurait été sa chambre quelques mois plus tôt. Maintenant ce serait plutôt le terrain d’entraînement, mais elle vient de le quitter, alors va pour la chambre.
Je n’ai aucune idée de ce que je vais lui dire. Mais je ne peux pas rester sans rien faire.

Je suis derrière la paroi de sa chambre. Mais il n’y a rien qui bouge à l’intérieur. Bizarre. J’entre ? J’entre pas ?
Je fais coulisser la cloison. D’abord je crois m’être trompé dans mon intuition. Il n’y personne dans cette chambre.
Et puis je l’aperçoit. Elle est par terre, dans une position carrément pas naturelle. Elle est tombée ! Evanouie peut être ? Une rapide vérification plus tard, le verdict est tombé. Perte de connaissance. A cause du manque de sommeil ? De la faim ? Je ne me pose pas la question. Je la soulève dans mes bras et gagne la sortie. Direction l’hôpital. Je dois faire vite, elle est si légère, si fragile, c’est bête à dire, mais j’ai peur de la briser. Son souffle est si faible, je ne veux pas qu’elle s’éteigne ! Secoue toi, Hinata, réveille toi !

***

Le brouillard peine à se dissiper. J’ai l’impression débile de nager dans du coton. Tout est assourdi autour de moi. Sauf la douleur. Mon dieu j’ai mal partout. Comme si mon corps criait. Qu’est ce qu’il a lui ?
J’ai dû perdre connaissance, sûrement. Mais où est ce que je suis ? A perte de vue, c’est la brume.
Et encore cette sensation de faiblesse. Pourquoi après tant d’efforts ?
Ah. Je sens qu’on s’agite à mes cotés. Je ne suis donc pas seule dans le brouillard.
J’entends vaguement plusieurs voix. Enfin des bribes.
- Activité… cœur ?
- Satisfaisante. Elle… sous perfusion ?
- Affirmatif. Elle… devrait… réveiller. Son état… stable.
Et puis de nouveau, tout s’éloigne. Je n’entends plus rien. C’est curieux, j’ai beau souffrir, je me sens légère. C’est peut être ça que je cherchais. En finir avec le poids. Le poids que je fais peser sur ma famille, mon équipe, les gens qui me connaissent. La légèreté…
Tout compte fait je ne suis pas si mal dans ce cocon ouaté. Je ne gêne personne là non ?
Peut être vais y rester. D’ailleurs la douleur s’éloigne. Je me déconnecte lentement de la réalité de laquelle j’approchais pourtant.

***

Je dois être là depuis deux heures. Deux heures sans le moindre geste, le moindre murmure. Va t’elle rester longtemps comme ça ? Autour d’elle, les médecins sont soucieux, elle aurait dû se réveiller.
Qu’est ce que tu fabriques Hinata ?

Je suis allé parler à Sakura.
Selon elle, ma cousine est bel et bien malade. Mais une maladie mentale. C’est assez rare chez les ninjas, mais par chance elle est tombée sur un bouquin qui en parlait. Je n’ai pas tout compris, mais en gros, Hinata était mal. Assez mal pour se sentir obligée de se martyriser. J’entend par là arrêter de manger, s’empêcher de dormir, et puis s’entraîner, s’entraîner. D’après Sakura, elle cherche à se donner plus de valeur. La réalité a perdu de son sens pour elle, elle ne voit plus les choses comme elles sont. Elle était mince mais se croyait grosse… C’est un exemple typique m’a t’elle dit. D’où les repas manqués. C’est bizarre.
Sakura va tout faire pour l’aider. Mais elle ne pourra rien faire sans l’accord d’Hinata. En gros il faut que la malade y mette de la volonté. Telle que j’ai vu ma cousine, c’est pas gagné.
Je suis tiré de mes pensées, par une exclamation d’incompréhension.
Un médecin en blouse observe les derniers examens d’Hinata.
- Qu’est ce qui cloche ? marmonne t’il.
- Que se passe t’il ?
Il se tourne vers moi. Un pli soucieux barre son front.
- Je n’en suis pas sûr mais on dirait bien qu’elle s’enfonce.
- Ca veut dire quoi ?
- Ca veut dire que les chances de la ramener sont de plus en plus minces.
- Pardon ?
- Ce n’est pas normal. Son coma n’était pas dangereux au départ !
- Faites quelque chose !
- Je voudrais bien, mais à ce niveau là, ça relève purement de sa volonté propre.
Hein ?
- Qu’est ce que vous entendez par là ?
- Elle n’a peut être pas envie de se réveiller.

***





Alors ? C'est clair maintenant, hein ?
A vrai dire, c'est un sujet qui me tenanit à coeur, mais je n'étais absolument pas partie pour l'insérer dans cette fic. Mais tout compte fait une fois lancée j'ai trouvé que ça lui donnait une nouvelle profondeur. On s'éloignait de la traditionnelle Love-Fic et c'était tant mieux, pensais-je.
Pour ceux qui connaissent, j'ai puisé mon saoir dans ce domaine, directement dans le manga français Pink Diary. Ce n'est pas très connu, mais personnellement j'ai beaucoup aimé. C'est bien plus profond et plus réaliste que la plupart des shôjos japonais, c'est bien écrit et le graphisme est agréable. Je vous le conseille vivement !
Voilà voilà, désolée de faire de la pub, je ne sais pas vraiment si c'est autorisé o__O'''
=)
Allez, @plus les amis et merci de laisser des cOmms ! ^^

Prochain chapitre => Réveille toi, Hinata !

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