Fiction: Lycée Konoha en Furie ! (terminée)

Sasuke, premier de la classe, assez solitaire malgré l'existence de quelques amis fidèles, plutôt beau gosse et ayant un réel succès auprès des filles voit débarquer en plein milieu d'année une tornade jaune. Bagarreur et au caractère un peu spécial, il dévoilera un passé triste et mystérieux... /!/ YAOI SasuNaru /!/ ---> Déconseillé aux -12 ans
Classé: -12D | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 50560 | Comments: 115 | Favs: 182
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lowena (Féminin), le 31/05/2009
Merci à tous pour vos commentaires et vos mises sous favoris, de plus en plus nombreux !


Ca me fait un bien fou d'envoyer ce chapitre, j'ai l'impression de me faire pardonner du précédent ^^'




Chapitre 14: Déclarations



Courir. Le plus loin possible. Ne pas se retourner et continuer quoi qu'il arrive.

- NARUTOO !

Serrer les dents et ne pas l'écouter. Continuer de courir. Surtout, ne pas s'arrêter !

Je me sens tellement mal... Mon corps et ma tête me font un mal de chien, c'est sûr. Mais le pire c'est à l'intérieur, en moi. On m'a toujours dis que les blessures qui ne te touchent pas atterrissent dans ta tête. Que c'est psychologique (logique d'un côté). J'étais certain de ça moi aussi, mais là j'ai une douleur au coeur. Un truc comme la pointe d'un couteau qui se serait enfoncé et m'empêche de respirer normalement. J'ai mal à la gorge aussi. Sèche... J'ai l'impression d'avoir avalé des graviers qui s'entrechoquent à chaque respiration.

Le paysage autour de moi se floute un instant et je perds l'équilibre, me rattrapant in-extrémis à une des barrières qui entoure le terrain de sport que je suis en train de longer. Ma tête tourne ; manque d'eau, émotions fortes et l'autre connard qui hurle de déception me donne des envies de suicide. Comprenez-moi, je peux pas parler d'envies de meurtre...

Je tombe sur les genoux. Je n'ai pas réussi à tenir debout même si je désire plus que tout m'enfuir. M'éloigner de lui... Ne plus que ça recommence. Je tâche déjà avec d'incroyables difficultés à éviter de mettre mes mains en face de moi. Je sais ce qu'il y a dessus. J'imagine que ma tête c'est pire mais heureusement pas de glace à l'horizon.

Disparaître... Quelque-part...

Je me relève, me cognant au passage contre la grille et repars de plus belle, des étoiles noires devant les yeux et les jambes en coton. Je ne fais cette fois-ci plus que quelques pas avant de retomber par terre et pousse un cri en atterrissant durement sur les genoux.
Ça fait mal, j'ai dû me blesser... Mais je dois repartir.

Les grilles ne sont plus très loin devant moi. Ensuite il me suffira de trouver une cabine téléphonique et ce sera fini. Terminé. Je retournerais là-bas, ils me feront subir quelques tests avant de se rendre compte que je suis irrécupérable et je terminerais ma vie là-bas, entouré de médecins et m'occupant comme je pourrais. Ça fait mal de dire ça à mon âge mais c'est terminé. Ma vie est foutue.

Tout est fini.


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Sasuke regarda autour de lui en cherchant Naruto du regard, mais ne le vit nul part. Il y avait le terrain de sport en face, l'allée à droite, invisible car entourée d'arbre et les deux chemins à sa gauche qui tournaient presque immédiatement. Derrière lui le bâtiment.

Il pourrait être parti de n'importe quel côté...

Sasuke commençait à paniquer. Dans l'état où il était, que pouvait-il bien pouvoir faire ? Déshydraté, à bout de forces et avec un certain choc émotionnel... Il comprenait un peu mieux à présent. Du moins, il avait l'idée générale et beaucoup de choses se faisaient plus claires. Ses manies, ses contacts, ses réactions parfois étranges... Les médicaments. Il ne savait pas encore à quoi ils lui servaient réellement mais comprenait leur importance à ses yeux. La peur d'Ino. Son refus d'expliquer. L'interdiction de se battre. Et même son antipathie pour le système des points; après tout, il valait plus que Sasuke.

Désorienté, ses yeux troubles et sa visée réduite le paniquaient, son plus précieux atout, balayé. S'il ne le voyait pas, comment pourrait-il seulement le rattraper ? Ce fut alors que dans la panique, il fit une chose totalement incongrue. Bizarre. Pas habituelle.
Sasuke ferma les yeux.

Il perçut tout d'abord l'odeur des arbres en fleur -c'est vrai qu'on était au printemps maintenant- puis les battements de son cœur qui résonnaient dans sa tête. Et puis un cri. Sasuke rouvrit vivement les yeux.

A droite !

Il se précipita en bas des marches en tanguant sur ses pieds et tenta de courir mais ses jambes menaçants de se dérober sous lui, il préféra un petit trot ponctué de marches rapides. S'appuyant aux arbres, il se savait en meilleure forme que Naruto mais une peur sourde lui murmurait à l'oreille qu'il aurait très bien pu se relever et partir sans qu'il le retrouve. Après tout, il n'avait qu'à se rappeler son incroyable force physique d'il y a quelques instants...

Secouant la tête, Sasuke projeta son regard loin devant lui, dans l'allée remplie d'arbres et un mouvement attira son attention.
S'écroulant non-loin devant les grilles, Naruto rampait en tentant de se relever sans y parvenir, avançant à une allure d'escargot, le pantalon lacéré au niveau des genoux. Sentant se pousser des ailes, Sasuke maintint son allure de trot qui devint rapidement plus intensif.


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Je me traîne en avant malgré tout. J'atteins les grilles avec difficulté et m'y accroche sans grande volonté. Ça a été déjà tellement dur d'arriver jusqu'ici... J'ai beau faire des projets de disparition, je ne sais toujours pas où trouver une cabine téléphonique. Quelle poisse...
Dur de réfléchir, il y a trop de soleil j'ai un mal de tête pas possible... Je tourne la tête vers la rue, juste de l'autre côté des grilles. Vide. Et pas un chat. Ils sont tous partis en week-end ouais !
J'entends des pas derrière moi et, pris d'une peur subite, je me traîne en avant autant que je peux et tente de me relever sans grand succès. Un gémissement sort de ma gorge et je sens mes yeux me piquer à la triste constatation que je n'ai plus du tout de force. Et maintenant que je sais qu'il m'a rattrapé, plus de volonté non plus...


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Malgré un furieux mal de tête dû au manque d'eau, Sasuke se précipita vers Naruto qui venait de s'écrouler par terre, apparemment lessivé. Oubliés les coups sur son corps, la chaleur, la fatigue et la soif. Sasuke se précipita sur lui.

- Naruto...

Il se laissa tomber sur les genoux mais il lui effleura à peine le bras que le garçon le repoussa violemment des deux mains en hurlant.

- Ne me touche pas !!

A peine leurs yeux eurent-ils le temps de se croiser que Naruto baissa les siens immédiatement et se mordit les lèvres en laissant sa tête cogner contre la grille en les refermant. Sasuke ouvrit la bouche mais aucun mot ne voulait sortir. Il ne savait pas quoi dire et pas plus de comment se comporter. Devait-il être compatissant ? Ferme ? Agacé ? Surpris ? Il se répéta, incapable de réfléchir correctement.

- Naruto...
- Dégage ! Vire de là ! Je veux plus te voir !!

Naruto ne le regardait pas, se contentant de fermer les yeux si forts que des larmes semblaient briller sur le coin de ses paupières. Le ton de sa voix était un peu trop aigu par rapport à sa voix habituelle mais surtout bien trop forte.

- Non. Je te laisserais pas partir comme ça. Où t'allais, hein ?

Sa voix devint plus douce mais pressante et il sentait toute sa difficulté à s'empêcher de pleurer.

- Laisse-moi... Laisse-moi tranquille... Je dois partir...
- Non. Je ne te laisserais plus jamais partir.

Il tenta encore une fois de le toucher mais Naruto le repoussa si violemment qu'il en manqua de tomber. Sa voix reprit la même tonalité aiguë et forte qu'au début et il lui hurla en le fixant.

- Ne me touche pas j'ai dit !!

Essoufflé par ses mouvements, il reprit son souffle et détourna une seconde fois les yeux des siens en se laissant retomber assis. Il referma les yeux.

- Tu... Tu ferais mieux de partir. Avec ce que j'ai sur les mains en ce moment je... je suis totalement incontrôlable.
- Naru...
- Je pourrais te tuer en moins d'une minute, tu as bien vu ce qui c'est passé dans la salle tout à l'heure ! Laisse-moi... partir.
- Je...

Sasuke tenta de réfléchir et s'embrouilla. Il avait tant de questions et un temps apparemment tellement limité... Il chercha ses mots en regardant autour de lui et finit par le fixer en se reprenant.

- Mais... Pourquoi ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ?

Après un temps de silence, Naruto eut pour simple réaction de se cacher la tête sur sa manche et de gémir doucement. Sasuke voulu s'approcher de lui mais se retint juste à temps en se rappelant ses précédentes tentatives. Le silence les recouvrit, rendant la scène encore plus irréelle qu'elle ne l'était déjà. Les gémissements se turent. Naruto finit par se mettre à parler d'une voix enrouée.

- Il y a... moi et... Kyuubi.

Sasuke le fixa sans répondre et retint sa respiration un instant, ayant du mal à en croire ses oreilles suite à son récit.

- Je suis doté d'une double personnalité. Il est dangereux. C'est un tueur. Il est apparu... après la mort de ma mère. J'étais petit et j'allais me faire écraser par une voiture. Maman... m'a attrapé... et... elle s'est faite percuter à ma place.

Naruto s'était mit à trembler. Il revivait la scène avec une terreur et un effroi si perceptibles que Sasuke en eut des frissons.

- J'avais.. du sang partout !! Son sang !! , murmura-t-il des sanglots dans la voix en s'essuyant les yeux d'un geste rageur, Alors il est apparut. Je l'ai laissé faire, j'étais... terrorisé. Il cherchait quelqu'un à tuer mais... je suis tombé dans les pommes. Je suis allé à l'hôpital pour choc émotionnel grave. Finalement, mon père m'a récupéré et ramené à la maison.

Il y eut une pause et Sasuke se sentit soudain mal à l'aise, redoutant la suite. Naruto rouvrit les yeux, vides, tristes et fixés sur la route sans la voir.

- Je l'ai tué de sang-froid. Trois jours plus tard. Parce que je m'étais coupé avec une feuille de papier.

Ces paroles eurent un effet coup de poing et Sasuke se sentit soudain totalement désemparé. Il n'avait qu'une envie c'était de le consoler et le prendre dans ses bras, mais son regard froid et vide le retenait. Il se refusait de l'avouer mais il était terrorisé, se convainquant de n'avoir aucune crainte d'être à ses côtés sans y parvenir. Car oui, même s'il ne l'avouerait pour rien au monde, il était autant attiré que terrorisé par lui.
Naruto inspira et expira lentement d'une respiration tremblante qui semblait très fluette à Sasuke.

- Après avoir... tué mes parents, j'ai eu un suivi psychologique. Avec des tas de psy, docteurs, infirmières, médecins.. C'était tous des pros, ils avaient des tas de diplômes dans leurs cabinets et ne souriaient jamais normalement. Il est pas parti. Ils ont pas réussi à le faire partir. Pourtant on a tout testé, j'ai eu des tas d'entretiens, de tests... J'ai manqué plusieurs fois tuer quelqu'un quand ils ont essayé de m'habituer au sang. A chaque fois, ils étaient incapable de m'en poser ne serais-ce qu'une goutte à cause de Kyuu. La seule amélioration fut de ne plus redouter le sang, tant qu'il n'était pas sur ma peau. Pour le reste, je demeurais incapable de me contrôler. Ils ont finis par se décider pour me prescrire un traitement. Comme je perdais toujours pied en cas d'émotions fortes, ils m'ont donné des sortes de comprimés-somnifères qui ralentissent mes battements cardiaques. Ils m'ont même remis dans un collège. Je m'y suis fait des amis et le traitement marchait bien... mais... ça n'a pas suffit pour Saï.


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Les paroles coulent toutes seules. Tout ce que j'ai sur la conscience et que je croyais avoir cadenassé au fond de mon cœur est déroulé sur le tapis rouge. Je parle, je parle, je ne suis plus capable de m'arrêter. Je sais que ce n'est pas fini, que les horreurs ne seront pas finies pour autant, mais je me sens tellement... Libéré. Depuis cet instant fatidique où ma vie a basculé, j'ai toujours tout gardé au fond de moi, n'ai laissé transparaitre que la joie et mon humeur entraînante. Faire semblant d'être heureux, c'est mon mode de survie. Les gens te font plus confiance, ils n'ont pas peur de toi et te laisse les approcher beaucoup plus facilement ainsi. Et puis... Ils te pardonnent plus vite.

Toutes mes peines et mes souffrances restaient cadenassées à l'intérieur, coincées dans ma tête, dans ces batailles entre moi et lui où il gagnait toujours quand je commençais à perdre mes facultés de réflexion. Mon punching-ball, c'était lui. Il y avait des fois où j'avais envie de hurler, de haine, de tristesse ou de douleur. Une envie terrible qui te fait presque perdre la tête tant tu en as envie, tout le monde a déjà ressentit ça une fois dans sa vie... Moi ça m'arrive souvent. Très souvent. Et dans ces cas-là, le seul moyen que je trouve et qui me laisse me défouler c'est lui. Il me fatigue mentalement, ricane quand je fais des gaffes et m'attaque sournoisement aux moments où je l'attends jamais. J'envie vraiment les gens qui peuvent vivre seuls, sans personne en eux. Il parait aussi que ça existe, les double personnalités où le respect est un point d'honneur. Ou encore où les deux personnes ne se parlent jamais et se 'réveillent' l'une après l'autre. Moi, c'est pas vraiment comme ça que ça marche...

Saï... Comment t'oublier.

- Je me suis battu avec lui, un jour. Dans la cour du collège. C'était... Le petit-ami de Tenten. J'ai reçu du sang... Juste un peu, mais ça a suffit. Les surveillants qui sont arrivés n'étaient pas au courant pour moi, il n'y avait personne de mis au courant. J'ai blessé beaucoup de monde, rendu un pion borgne et Saï... je... je lui ai fracassé le crâne par terre. Pas assez fort pour le tuer mais... Il est maintenant mentalement déficient. Il ne reconnait plus les émotions des gens et ne sais pas comment interpréter les situations logiquement. Il a oublié son amour pour ses parents et ne les considère pas plus important que n'importe qui. Il a aussi oublié son amour pour Tenten... Et quand elle est allée le voir à l'hôpital il lui a déclaré ouvertement qu'il ne la supportait pas. Elle a eu le cœur brisé et a reporté sa haine sur moi... Sachant que je suis une bête, ça n'a pas été bien difficile. La suite, tu la connais...

Je dégluti avec difficulté. Ma tête tourne et je ne vois plus clair depuis que j'ai fermé les yeux la première fois. Je ne rêve plus que de dormir mais l'envie de parler me reprend dès que j'ai refermé la bouche et une fois recommencé, les paroles se suivent et les souvenirs défilent devant mes yeux comme un film d'horreur sans fin. Si ce n'est la mienne prochaine. J'espère.
Je relève la tête et le fixe droit dans les yeux. Je veux qu'il comprenne. Qu'il soit comme les autres. Qu'il réagisse comme les autres. Qu'il s'apitoie sur mon sort, s'écarte de mon existence et me laisse tomber en se lamentant sur mon sort et en regrettant l'apparition de cette deuxième personnalité. Qu'il me laisse mourir.

- Je suis dangereux, Sasuke. J'ai essayé de vivre normalement et j'ai vécu de merveilleux moments avec toi. Je t'en remercie. Mais je dois y aller.

Je me redresse assis et attrape un barreau. Ça y est, j'ai retrouvé assez de force pour me lever. J'en suis certain. Voir autant de douleur dans ses yeux me l'a donné. Sa douleur pour moi est fulgurante et je ne veux plus la voir revenir alors je me suis décidé. Je vais quitter sa vie et ainsi, il m'oubliera. Il ne souffrira plus d'une personne déréglée comme moi.
Kyuu se moque de moi parce qu'il sait que je l'aime et que je souffre le martyre. Et il en est mort de rire. Il sait que je vais aller dans un hôpital pour le reste de mes jours, ou me tuer si j'en ai le courage. Et il sait que si rien ne se dresse sur mon chemin j'irais jusqu'au bout et il n'aura jamais plus l'occasion de tuer mais apparemment il s'en fiche. Me torturer mentalement est, semble-t-il, un agréable passe-temps.
Je quitte du regard ses deux superbes orbes noires qui brillent de douleur et avec l'aide de mes mains, je ramène mes jambes vers moi et me redresse de quelques centimètres ce qui me décolle du sol.

Adieu.


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Ce fut peut-être en le voyant se lever que Sasuke compris que s'il le laissait partir maintenant, il ne le reverrait plus jamais et cela fut un tel électrochoc qu'il eut un sursaut d'effroi et recevant une vague d'adrénaline partout dans son corps, se jeta sur lui, lui attrapa le bras et le fit rasseoir brutalement. Sans réfléchir à ses geste, son cerveau n'enregistrant rien et laissant son corps bouger à sa guise, il le plaqua contre la grille sans entendre son cri de douleur et en attrapant fermement les deux barreaux les plus proches de lui, l'encercla de ses bras sans lui laisser aucune chance de s'enfuir. Sa voix prit soudain des intonations fortes qu'il ne lui connaissait pas depuis son enfance.

- Non ! Tu ne partira pas !
- Tu dois comprendre que je suis un tueur !
- Toi, tu n'es pas un tueur ! Tu es Naruto et... je...

<< Et je t'aime >> Pensa-t-il si fort qu'il cru qu'il allait l'entendre, mais il ne réussit pas à terminer sa phrase.
Il l'avait compris il y avait un bout de temps maintenant. Le fait de ne pas réfléchir le laissait dire des choses qui lui semblaient à présent futiles à côté de sa disparition. Il avait le sentiment que plus rien n'avait d'importance et qu'il pouvait bien lui demander tout ce qu'il voulait, si il lui promettait de rester, il ferait n'importe quoi. Absolument n'importe quoi. Ce qui lui permettait de dire n'importe quoi aussi, bien qu'il sache que tout ce qu'il dirait serait forcément vrai.

Bien que surpris, la colère sembla reprendre le dessus sur Naruto et la conversation dont le ton fut un cran plus haut que la précédente, arriva comme un bloc sans qu'aucun des deux sembla réfléchir. Les paroles fusaient, jetées tels des braises.

Naruto le coupa dans sa phrase et reprit sans lui laisser de répit. Pleurant de rage, il tendit ses mains devant lui, les gardant près de son corps pour s'empêche de les regarder mais sachant que Sasuke les voyait.

- Sasuke ! C'est avec ces mains, avec ces mains-là que j'ai tué mes parents ! Mes propres parents ! Et pas qu'eux d'ailleurs ! Alors que ce soit lui ou moi c'est PAREIL !
- Non ! C'est pas pareil justement ! C'est une maladie qui se soigne !
- T'as les oreilles bouchées ou quoi ? lui hurla-t-il. Ils ont déjà essayé de me soigner ! Ils ont jamais réussi !!
- Eh bien moi, j'y arriverais !
- Toi ?... Toi ! Je... Dis-moi pourquoi ! Pourquoi y arriverais-tu ? Pourquoi toi ? T'as aucune raison de le faire, alors comment tu réussirais !
- Si, j'en ai une justement.
- Tiens donc. Laquelle ?
- J'y arriverais je te dis !
- T'as aucune raison de le faire, répéta-t-il en secouant la tête.

Le manque de réflexion persistant et sachant que Naruto trouverait toutes les excuses du monde pour s'enfuir, Sasuke se rapprocha de lui, se laissa tomber sur les genoux et, sans autre forme de procès, l'embrassa.


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Sous le coup de la surprise, je n'eu tout d'abord aucune réaction visible et ce ne fut que quelques secondes plus tard, en me rendant compte de la situation, que je sentis une intense vague d'adrénaline me rugir dans les veines. Ma réaction fut alors presque instantanée et je le repoussa férocement en l'empêchant de tomber en arrière en gardant sa chemise agrippée dans mes mains. Les poings serrés, la tête baissée et le souffle court, je resta ainsi sans oser bouger, sentant dans mes mains le battement de son cœur, aussi fou furieux que le mien. Clouant le bec aux hurlements de folie de Kyuubi pour la première fois de ma vie, je me mis à bégayer sans savoir comment prendre la situation, partagé entre mon envie de disparaître et un d'un espoir presque animal tant j'avais envie d'y croire. Tant j'ai envie d'y croire !

- Sasuke, je... j'essaie de te parler sérieusement !
- Je suis très sérieux.

Son murmure me parcoure les oreilles et un frisson incroyablement puissant me prend du sommet de la tête en parcourant tout le long de ma colonne vertébrale, se terminant au bas des reins et me procurant une si puissante sensation que je cru que j'allais m'évanouir. Je laisse encore durer un trop long silence pour être prévu et ma voix n'a plus la même conviction qu'avant quand je me remet à bégayer faiblement.

- Arrête !...
- Je t'aime.
- N... non...
- Mais si.

Et aussi doucement que l'a été sa voix, il me prend la tête entre ses mains et dépose un second baiser doux et rapide sur mes lèvres qui manque de nouveau me faire évanouir, et me serre dans ses bras. Je m'écroule, vidé de toutes forces et sentant mes yeux me picoter. Je sens ses mains dans mon dos et j'ai l'impression que mon corps tout entier s'est mis dans l'idée de se désintégrer en brûlant. Mes bras pendent lamentablement et même les fontaines qui coulent de mes yeux me semblent incandescentes. Soudainement, je me met à sangloter sans pouvoir m'arrêter et je fourre ma tête dans le tissu reposant sur son épaule en me mettant à pleurer à chaudes larmes.

- Je dois !... Je devrais m'éloigner de toi le plus possible ! Je refuse de te faire du mal !
- Tu ne me feras pas de mal.

Ses bras se serrent davantage sur moi et j'inspire fortement par à coup pour me calmer alors que son odeur me rend presque fou tant elle me fait tourner la tête.

- Non tu ne le feras pas, reprend-t-il, tu ne l'as jamais fait.
- J'ai failli te tuer ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas te tuer toi, je préférerais mourir !
- Je ne te laisserais jamais mourir, me souffle-t-il dans le creux de l'oreille.

Je resserre alors mes bras sur son corps de toutes mes forces, scellant ce pacte invisible et abandonnant toute idée rationnelle. Tout ce que je veux, c'est lui.
Abandonnés les faux-semblant, les mensonges et les sourires creux; à présent, les larmes coulent toutes seules et je ne fais plus rien pour me retenir, laissant toute ma peine, mon bonheur et mon désemparement se déverser hors de moi.


Je crois que la dernière fois que j'ai pleuré, c'était à la mort de ma mère.


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Accoudé à la passerelle, le regard fixe et vide d'émotions, Itachi soupira, considérant le spectacle comme fini. Il tapa lentement dans ses mains, trois fois exactement, et se redressa sans quitter des yeux les deux garçons serrés l'un contre l'autre. Il les fixa pendant quelques secondes et, sans aucun signe précurseur, tourna les talons et attrapa les escaliers au sens opposé au leur.
Se rapprochant de quatre hommes qui l'attendaient en bas des escaliers, il eut un signe de tête et ils le suivirent sans dire un mot. Un homme blond aux cheveux abîmés cachant un visage ensanglanté, qui semblait sans connaissance, était porté par un autre, roux, qui boitait un peu et avait le cou aussi rouge que ses cheveux. Le troisième, totalement sonné, se tenait appuyé contre le dernier aux cheveux blancs qui tenait son bras gauche avec le droit, d'où un bout d'os blanc semblait sortir au niveau du coude.
Ce dernier crachat un caillot de sang en fixant Itachi quand ils se mirent en route mais ne fit aucun autre commentaires. Comparé à eux, leur chef était resté propre et semblait se ficher totalement du triste sort de ses subordonnés.
Ils marchèrent une petite centaine de mètres avant qu'Itachi se décide à répondre à la question muette d'Hidan.

- On les reverra.

L'homme aux cheveux blancs serra les dents et de fureur, tapa du pied par terre à défaut de trouver un arbre.

- J'espère bien ! On les aura ces connards ! Quoi qu'ils disent, qu'ils fassent ou qu'ils deviennent !

Tandis que l'homme sonné et appuyé contre lui trébuchait en entamant une montée de marches, celui aux cheveux rouges se contenta de continuer à regarder droit devant lui sans rien dire. Son regard terriblement sombre gardait une lueur de haine qui ne présageait rien de bon fut intercepté par celui du leader de la bande. Il n'eut pour réaction qu'un battement de paupière avant que que Sasori tourne vivement la tête vers le blond qu'il portait et qui venait de gémir, et il continua à regarder droit devant lui sous les paroles de rage sans réponse d'Hidan.



Il devrait rester un chapitre ou deux. J'hésite. Franchement j'hésite.
Peut-être un dernier... D'un côté je sens que je vais m'amuser comme une petite folle si j'écris un chapitre de plus, niark, niark, niark =D
D'un autre côté, finir cette fiction serais... Bizarre oO Je sais pas DU TOUT ce que je vais ressentir en envoyant aux modo mon tout dernier chapitre. Mais ça me permettrais de démarrer une autre fiction, peut-être un peu plus courte que ne l'a été celle-ci et qui me trotte dans la tête depuis... oula ! Quelques mois maintenant !


Hm... Le choix est difficile...




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