Fiction: Le monde tel que je le connaissais (terminée)

Sakura, impuissante, voit Sasuke partir, Naruto le suivre et enfin Kakashi... Kaka/Saku
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Hôzukimaru (Féminin), le 09/09/2008
Voila mon premier OS sur Naruto, alors indulgence?
C'est une re-version du départ de Sasuke.
C'est la liberté des fic non?

;) bonne lecture.




Chapitre 1: Le monde tel que je le connaissais




Je n’ai fait qu’être inutile depuis le premier jour. Je ne suis pas devenue ninja pour les bonnes raisons. Le bel amour inconditionnel que j’ai trop longtemps voué à Sasuke m’a fait faire de mauvais choix. Je me suis toujours caché derrière de nombreux mensonges et aujourd’hui je ne peux me cacher que derrière mon inutilité. Mes amis sont loin, je ne savais pas où, et j’errais en peine dans les ruelles pluvieuses et aussi sombres que moi.

Mon optimisme me manquait. Il me manquait depuis l’examen chuunin. J’ai eu peur de Sasuke, peur de le suivre, peur d’aller les rejoindre dans un combat qui m’aurait pu être fatal. Le monde que je connaissais n’était alors plus. Je pensais avoir ma place entre eux. J’avais bien tort. Naruto n’a toujours vu qu’au travers de la rivalité avec Sasuke et lui que par son désir puisant de vengeance. Tout deux ont évolués à pas de géants, côte à côte alors que je suis resté à quai. Il y avait quelque chose entre eux, quelque chose d’inexplicable, mais quelque chose tout de même. Je n’en ai jamais fait parti. Naruto m’a promis de le ramener, mais à quel prix ?

Le désir de les voir revenir était tout ce qu’il me restait alors. J’ai toujours pensé que l’amitié était le lien le plus fort, mais qu’en était-il de la vengeance, de la colère et de la haine ? Merci de quoi ? Pourquoi m’a-t-il dit merci ? Je n’ai pas pu le retenir, comme je n’ai pas pu contenir tout ces évènements. Les pensées se bousculent, et alors même que la pluie continue de résonner autour de moi, je ne sais pas trop où je vais. Konoha semble triste. Le temps n’a pas été si gris depuis la disparation de Sandaïme.

Je me maudis encore, pourquoi ais-je pleuré au lieu d’agir ? J’aurais dû le retenir par des gestes et non par des mots qui n’ont pas eu plus d’impact sur lui qu’auparavant. Ce lourd sentiment d’inutilité. Que suis-je dans le fond si ce n’est le boulet qu’ils ont dû trainer ?

Mes pas, las et vains m’ont directement mené à lui. Savais-je qu’il se trouverait là ? Je ne pensais pas, mais le fait était que désormais je n’étais plus seule sous les larmes du ciel qui était bien plus puissantes que les miennes. Je le regardais longuement sans comprendre ce qu’il faisait ici. Je n’ai jamais su grand-chose de lui. Caché entre son masque et son bandeau, ses secrets paraissaient encore plus lourds. C’était sûrement de cette façon qu’il parvenait à imposer un respect que je n’aurais su expliquer, une distance telle que je n’aurais jamais pensé pouvoir lui parler en le regardant dans les yeux.

Je savais que quelque chose clochait mais je n’ai pas osé lui demander. Alors qu’il pleuvait, il restait de marbre face à la stèle. Mort au combat. Sans connaître son histoire, j’imaginais que les noms de nombres de ses amis s’y trouvaient gravé, et il ne décrochait pas les yeux. Je le fixais sans un mot. Il avait dû remarquer ma présence, mais il ne bougeait pas. Quelque chose n’allait pas. Je me suis alors avancée des feuillages et lentement je l’ai rejoins. Ce n’était pas mes affaires, j’en avais bien conscience, mais je sentais que le monde tel que j’avais l’impression de le connaître allait trop subitement changer.

Sasuke venait de partir. Naruto était à sa poursuite, et je me retrouvais sans armes, trop faible pour les suivre tandis qu’il semblait faire de silencieux adieux. Rien n’allait et j’avais peur. N’importe quel mensonge m’aurait suffit. Je voulais croire qu’il était encore possible que je puisse sourire comme avant, croire que tout cela n’était qu’un long cauchemar. A sa hauteur, sans un mot, j’attendais qu’il me parle. Le connaissant je pouvais attendre longtemps, mais je ne romprai pas le silence respectueux qu’il avait installé. La pluie ne cessait pas et je commençais à avoir froid. Je dû le sortir de ses pensées quand il me sentit grelotter :
- Tu devrais rentrer, me dit-il.

Je ne lui connaissais pas ce ton là. Il n’est ni froid ni très expressif, ni distant ni très proche et pourtant, il semblait plus méfiant quand jamais. Je le regardais fixement, mais il ne détachait pas ses yeux de la stèle.
- Je suis un peu perdue, je ne sais pas quoi faire.

J’avais froid, peur, mal, je ne savais plus vraiment si le monde qui m’entourait allait s’écrouler ou non et je n’avais personne pour me répondre. Je m’étais mainte fois sentie inutile, mais jamais aussi seule.
- Tu devrais renter.

Il me l’avait répété de ce même air détaché mais perplexe. Je ne tins plus. Je m’énervais, et perdais mes moyens tout comme mes larmes ;
- Je ne sais pas quoi faire, je connais les règles ninjas sur le bout des doigts mais aucune ne me dit comment agir dans ce genre de situation. Mes deux meilleurs amis sont certainement en train de se battre et l’un contre l’autre alors que je suis là à me lamenter sans savoir quoi faire et à me demander à quoi vous pouvez bien penser au lieu d’aller les rejoindre. Je suis perdue, je sais que si j’y vais-je ne ferais qu’empirer les choses, mais si je reste là… je ne sais pas quoi faire alors… J’en ai assez d’être le boulet que l’on traine et dont on ne sait que faire, j’aimerais agir, mais je…
- Personne ne te traine Sakura. Ne t’inquiète pas, tout ira pour le mieux, dit il en me souriant.
- Je ne suis plus une enfant. Vous m’avez déjà dit ça mais rien ne s’est arrangé.

Il baissa les yeux et soupira longuement. Je n’avais besoin d’aucun de ses mots pour comprendre. Moi aussi je l’avais pressentie, j’avais également su que cela arriverait. Sasuke était épris d’une vengeance sans nom. Naruto ne lâchait jamais. Ils s’aimaient tout deux aussi bien qu’ils se haïssaient et j’avais compris depuis bien longtemps que je n’entrais pas dans le schéma de ce conflit sans fin.
- Vous allez les ramener, lui demandais-je, mes yeux débordant d’un espoir vain. N’est ce pas ?

Il ne prononça pas mot. Et je comprenais tant. L’attraction qui avait toujours émané de mon senseï si mystérieux ne faisait que s’accroitre chaque court moment que je passais avec lui. Il ne parlait que peu mais je devinais. La souffrance des ses yeux, les maigres joies dans ses gestes. Moi non plus je ne parlais plus beaucoup ces temps ci, mais j’observais et en particulier chacun de ses mouvements.
- Je ne laisserai pas ton monde s’écrouler, ni le leur. Je te le promets.

Le sien n’était que ruines depuis longtemps et il puisait tant de forces pour nous. Il me tourna le dos et sa silhouette commença à se dissiper dans la pluie battante. Mes mains tremblaient et je ne savais que faire alors que je voyais partir la dernière attache qu’il me restait. Rester alors que les gens autour de moi disparaissent comme ils peuvent se ternir sur une photo trop usée.

J’ai couru sans chercher à savoir d’où la force me venait et le voyant se redessiner je l’ai serré dans mes bras. J’avais tenu longuement Sasuke de la même façon sans pour autant avoir été aussi troublée. Sa proximité m’avait intriguée autant qu’apeuré pendant si longtemps, et c’était toujours le cas. Le visage enfouit dans son dos, je n’osais plus bouger ni même respirer. Je le serrais davantage et m’accrochais au dernier brin de ma vie si normale. Je sentis alors ses mains sur les miennes et ses doigts s’entrelacer aux miens. Les gouttes d’eau dissimulaient les larmes qui ruisselaient désormais en abondance sur mon visage. Je voulais certes que mes amis reviennent, mais je ne voulais pas que lui parte, pas maintenant. J’avais l’impression d’avoir tant de choses à lui dire. Des émotions que je ne connaissais pas me submergeaient et les mots m’envahissaient. C’était trop tôt. Ce contact, c’était seulement maintenant que je me rendais compte que cela m’avait toujours manqué. Je pleurai davantage mais rien n’y fit. Je cru qu’il avait comprit ce que je voulais lui dire. Je ne su comment, mais je le sentis sourire. Ses mains se séparèrent trop vite des miennes et ses cheveux ruisselant ne brillèrent plus que dans mes rêves.

Je n’ai jamais voulu savoir le fin mot de l’histoire. Tout ce que je constatais, c’est qu’ils étaient bel et bien revenu, mais sans lui. Mes amis n’avaient alors jamais eu aussi peu d’importance. Il m’avait menti, une stupide promesse… je ne me rendis compte que ce jour là qu’il faisait à lui tout seul tenir mon monde. Il avait toujours eu cette habilité à deviner, et se soir là il m’avait dit adieu aussi silencieusement qu’il avait murmuré à ses amis qu’il les verrait bientôt. Depuis ce jour, mes larmes n’ont plus coulées que devant la stèle où son nom repose aux cotés des morts au combat. Hatake Kakashi.


FIN




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