Fiction: Le vent du renouveau :

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Une forme courrait dans la nuit, elle portait dans ses bras une autre silhouette plus mince et plus petite paraissant sans vie, alors qu’elle débouchait sur le rivage d’un lac, elle s'illumina d'une intense lumière bleutée et sa vitesse déjà vertigineuse augmenta encore. Une dizaine de minutes plus tard, elle franchissait en toute illégalité la frontière séparant Taki no kuni du pays du Feu et s'arrêta quelques kilomètres plus loin, déposa avec douceur sur l'herbe humide son fardeau et approcha son oreille sur la bouche du jeune inconnu, elle eut l'air affolé et commença un vigoureux massage cardiaque...

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Naruto était allongé le regard dans le vide dans une sorte de limbe lumineuse, écoutant le silence, totalement seul. Il n’était même pas sûr d’être vraiment présent lui-même. Puis l’idée lui vint qu’il devait forcément exister, qu’il n’était pas une simple entité pourvue de pensées mais désincarnée comme il l’avait était là haut sur cette montagne.
Se secouant, il vit qu’il était véritablement allongé sur une surface douce mais consistante. Il avait donc conservé la sensation du toucher, de la vue et la matière sur laquelle il était existait également.
Il cligna des yeux, ébloui et remarqua qu’il était dans une brume lumineuse et claire, une brume qu’il lui était totalement inconnue. Il n’avait ni chaud ni froid, il était juste là sans rien de plus.
Il se redressa et fit quelque pas, l’écho qu’il produisit le surprit, l’endroit était vraisemblablement immense, sans fin, soudain celui-ci se reforma brusquement et la brume située devant lui disparut en révélant jusqu'à l’horizon la vue que l’on pouvait avoir du haut des statues des Hokage, à Konoha no kuni.
Une sensation de vertige le prit devant l’immensité qu’il surplombait, il se frotta les yeux, rien n’y fit tout paraissait réel, il entendait les oiseaux chanter, le murmure de la cité, il apercevait même des habitants, ses sens lui hurlaient qu’il était chez lui mais sa raison lui soufflait qu’il ne pouvait être là.
- Comment est-ce possible, je suis à des lieux de Konoha et pourtant je me trouve devant le village, fit-il à voix haute.
- Nous sommes dans ton inconscient, ton ultime défense contre la réalité, lui répondit une voix grave.
Sursautant, Naruto pivota sur ses talons et ce qu'il vit le stupéfia : le quatrième Hokage sortait de la forêt et venait vers lui droit, fringant et majestueux, vêtu de son uniforme de jounin ainsi que de sa cape.
- Tu es décidément un jeune homme merveilleux, courageux, très courageux, Naruto je suis fier de toi ! Viens avec moi.
Abasourdi, Naruto le suivit vers deux roches qu’il n’avait pas remarquées auparavant. L’ancien Hokage s’assit tranquillement en tailleur sur l’une des deux tandis que Naruto se laissait tomber lourdement sur l’autre, sa tête entre ses deux mains.
- Mais vous êtes mort il y a longtemps !
- Moi ? Lui répondit-il, oui cela est vrai, dit-il en rigolant.
- Mais alors, cela veut dire que je suis mort moi aussi ! S’exclama Naruto alarmé.
- Ah, telle est la question, dans l’ensemble, je ne crois pas.
- Mais alors qu’est-ce que je fais là devant Konoha, avec vous !
- Bonne question ; hé bien pour tout dire tu n’as rien à faire là, tu es dans le coma réfugié au plus profond de toi-même à l’écart de la réalité, ton inconscient a choisi cet endroit parce qu’il incarne un lieu que tu adores et où tu te sens le mieux, à l’abri, une sorte de chez toi.
- Quant à moi, je suis là car il y a de cela quinze ans quand j’ai scellé Kyuubi en toi, j’ai aussi scellé une part de mon âme, de façon à te venir en aide en tout dernier recourt, comme aujourd’h…
Il ne put terminer sa phrase car Naruto lui colla un solide coup au ventre et avant qu’il ne puisse toucher le sol, celui-ci le rattrapa par son col et lui hurla :
- Qui êtes-vous pour avoir pris le droit de me faire cela, si vous saviez ce que j’ai vécu à cause de vos actes ! Comment avez-vous pu me faire cela !? Si je ne me retenais pas je vous jure que…
- Naruto, je suis désolé, si j’avais pu faire autrement, je n’aurais pas hésité…
- Et pourtant vous l’avez fait : j’en suis le résultat, et d’ailleurs pourquoi m’avoir choisi, moi ?
Deux regards immenses se rencontrèrent, deux océans agités par les meurtrissures de leur propre destin, le regard du plus jeune brûlant de rage et d’excitation rencontra le regard voilé de son aîné, l’esprit de celui-ci sembla se perdre momentanément dans les limbes du temps. Ils restèrent là longtemps, chacun scrutant le reflet de l’âme de l’autre en se plongeant dans ses souvenirs. Puis la voix grave de l’aîné brisa le silence :
- Parce que tu es mon fils, Naruto. Si tu savais ce que nous avons ressenti ta mère et moi quand nous avons réalisé que le seul moyen de te sauver toi et le village était de sceller Kyubi en ta personne, je te souhaite de n’avoir jamais à faire cette expérience dans ta vie future, je n’ai pas eu le choix, je devais le faire, nous devions le faire… Je, je voulais que tu sois vu comme un héros par tous, reprit-il mais j’ai vu ce que tu as vécu, la peur et la haine se sont focalisés sur toi, je le regrette, je ne pouvais faire plus…
- Je crois que j’ai compris, laisse tomber les excuses, après tout je suis le fils du quatrième.
- Merci, tu sais je…
- Laisse tomber les excuses, je te dis, papa !
- Merci, ça me fait bizarre d’être appelé comme cela, pourtant je le suis depuis maintenant dix-sept ans.
- Enfin, nous n’avons plus le temps, revenons à la raison qui t’amène, je ne peux faire qu’une chose, dit-il en désignant d’un geste de la main l’immensité de Konoha no kuni, et bien je suis sûr qu’ils y a là nombre de gens qui souhaitent de tout leur cœur que tu reviennes. Tu ne veux pas leur faire de la peine à tous, n’est-ce pas.
- Non, mais…
- Non ? Alors réveille-toi, sinon tu vas mourir et ce n’est pas ton destin immédiat, tu dois vivre pour réaliser tes rêves, pour vivre ta vie, pour rejoindre tes amis qui tiennent à toi, apporter au monde ce qui lui manque…
- Attendez, puis-je juste vous poser quelques questions ?
- D’abords tutoie-moi je suis ton père et je ne suis pas vieux, j’ai à peine trente-cinq ans même si je suis désormais un esprit, donc on est entre jeunes alors vas-y, pour les questions c’est ok, mais vite fait même si j’en ai envie moi aussi, c’est ta vie qui est en jeu.
- Tu es bien mon père ?
- Si je te dis moi-même, pourquoi mentirais-je !?
- Alors qui est ma mère ?
- Ah là là, soupira-t-il nostalgique, elle s’appelait Kushina Uzumaki et sache qu’elle t’aimait énormément, j’aurais plein de chose à te dire sur elle mais tu devrais questionner Hataru car mon temps est écoulé et le tien presse : il est impératif que tu te réveilles ou tu vas rester ici pour toujours, bloqué entre la réalité et le spirituel, condamné à une vie de légume !
Naruto frissonnant à l’évocation d’un tel destin, questionna celui qui était désormais son père une dernière fois :
- Que dois-je faire maintenant, vers quel avenir dois-je me diriger ?
- Je ne vois pas l’avenir mais il ne m’est pas difficile de voir que tu deviendras un grand shinobi, après tout tu as cela dans le sang ! Ce que le destin te réservera, tu le construiras toi-même au moment venu…
- Tu sais papa, j’aimerais tellement t’aider à revenir, j’aurais voulu…
- Non Naruto, le coupa Minato, n’aie pas pitié des morts, aie plutôt pitié des vivants et surtout de ceux qui vivent sans amour. En te réveillant, tu auras l’occasion de faire en sorte qu’il y ait moins d’âmes mutilées, moins de familles déchirées dans notre monde impitoyable régit par la haine. Si cela en vaut la peine à tes yeux : te battre pour la paix et instaurer un idéal rêvé depuis la nuit des temps par nombre d’entre nous, alors disons-nous au revoir pour l’instant et nous nous reverrons quand tu mourras, j’espère le plus tard possible, fils, ajouta-t-il en riant.
- Maintenant, il me faut moi aussi repartir de là d’où je suis venu.
Il se leva, Naruto l’imita et ils se dévisagèrent un long moment.
- Est-ce que tout cela est réel ? Ou bien est-ce dans ma tête que ça se passe ?
Minato le regarda d’un air radieux et sa voix résonna avec force aux oreilles de Naruto, malgré la brume lumineuse qui descendait sur eux en masquant sa silhouette.
- Bien sûr que cela se passe dans ta tête, mais faut-il autant pour cela en conclure que ce n’est pas réel ?

**********
Il était de nouveau étendu face contre terre, l’odeur de la forêt lui emplissant les narines et la sensation du sol dur sous sa joue meurtrie. Chaque centimètre carré de son corps lui faisait atrocement mal et aux endroits où les décharges de chakra pur de Kyuubi l’avaient touché, il lui semblait qu’un poing d’acier lui avait brisé les organes. Tout en étant à ces considérations, il prit soudainement conscience de la présence d’une personne à ses cotés.
- Kuso, Naruto ne me fais plus jamais une peur pareille !
- Hataru, c’est toi ? Où est-on ?
- Bien sûr que c’est moi, qui veux-tu que ce soit d’autre ? Bon, pour information cela fait deux jours que tu dors, sans boire ni manger et que je te porte sur mon dos, nous avons passé la frontière il y a une dizaine de minutes et nous sommes maintenant de retour au pays du Feu.
- Au pays du Feu ? S’exclama Naruto.
- Oui, nous y serons plus en sécurité, tu as besoin de te reposer avant tout, mon jeune disciple ! Reste allongé, moi je vais monter le camp. Comment te sens-tu ? ajouta-il.
- J’ai un mal de tête monstre, j’ai des douleurs atroces aux articulations et je n’arrive pas à respirer normalement…
- Ton état était plutôt stationnaire jusqu'alors, mais il a empiré il y a deux heures et tu n’as cessé de prendre de la température, tu as déliré et tu es tombé dans les pommes. A peine avais-je pris ton pouls qui était très irrégulier qu’il s’est carrément arrêté, tu ne peux pas savoir comment j’ai eu peur, finalement j’ai du te faire un massage cardiaque pour te réanimer et te voilà de retour parmi les vivants !
« Ah, si j’étais Shikamaru, pensa Naruto, ce serait le moment de dire galère… »
Le fait de se rappeler d’un ancien camarade l’apaisant, il se focalisa sur cette période de sa vie et un flot de souvenir l’assaillit lui rappelant que son destin était toujours lié à son village et qu’une fois qu’il aurait appris à maîtriser parfaitement Kyubi, il serait en mesure d’y retourner…
Hataru l’interrompit dans ses pensées et il dut se concentrer pour comprendre le sens de ses paroles :
- Naruto, comme je t’en avais déjà parlé ta fusion corps et âme avec un démon plusieurs fois millénaire a eu pour conséquence que ta force, ton chakra, ton esprit, une foule de tes sens ont maintenant complètement évolué. De ce fait, il va te falloir un temps d’adaptation pour maîtriser chacune de ces évolutions, tu vas d’abord devoir apprendre à les réfréner pour éviter de t’épuiser inutilement. Dans un second temps, je t’enseignerai à les utiliser au mieux durant tes futurs combats, une fois cette étape franchie, restera les techniques les plus délicates comme le dôjutsu démoniaque, la maîtrise complète des queues par l’intermédiaire d’une arme ou encore l’ultime invocation.
- Bien, je crois que l’essentiel est dit, as-tu des questions ?
- Je ne comprends pas, je ne ressens aucune évolution, je ne vois pas de quelconque différence, à part la douleur malheureusement…
- Jeune sot, ouvre les yeux et regarde autour de toi attentivement, tu verras la différence crois-moi !
Étonné ainsi qu’intrigué Naruto releva la tête et regarda les alentours, tout d’abord il ne vit que les arbres et le ciel étoilé, c’est alors qu’inconsciemment il perçut toutes les formes de vie aux alentours : des cerfs aux loups en passant par le plus petit des insectes, puis leurs sensations comme le désir de trouver de la nourriture, de protéger leurs semblables.
Et cela ne s’arrêta pas là, il entendit aussi chaque son avec une netteté effrayante, des bruissements des feuilles dans le vent aux respirations haletantes des loups, une foule de murmures provenant des animaux environnants.
N’en pouvant plus devant ce flot d’informations, de perceptions et de sensations qu’il percevait en continu, il s’écroula sur le sol, se tenant la tête, incapable de le stopper. Il n’arrivait plus à respirer et son cœur battait à tout rompre, si fort qu’il avait l’impression que celui-ci voulait fuir sa poitrine, il se débattit sur le sol et gratta l’herbe de ses deux mains, fou de peur.
Alors que son état ne cessait d’empirer, deux bras robustes le ceinturèrent et le plaquèrent dos au sol, plusieurs kunaï se fichèrent dans sa veste et ses manches achevant de l’immobiliser. L’instant d’après deux mains se plaquait sur sa poitrine et un halo bleuté illumina brusquement la clairière : Hataru lui transmettait son chakra et endiguait lui-même le flux de pouvoir incontrôlable.
La dernière chose qu’il vit fut le visage anxieux de son maitre qui se penchait sur lui en murmurant, enfin il sombra dans les ténèbres une nouvelle fois.
- Et tu n’as encore rien vu mon pauvre ami, le pire reste à venir…







Yop ! Me revoilà avec un nouveau chapitre ! Tout d'abords à ceux qui me lisent depuis le début, je suis désolé d'avoir autant tardé à posté de nouveaux chapitres, la faute à la terminale, à mon autre fiction "Jusqu'à ce que la mort nous sépare" et à ma monumentale flemme ! Pour me faire pardonner le prochain sera posté dans... deux jours maximum !!!
Un remix d'un chapitre écrit depuis longtemps puisque la majeure partie date de deux ans et un bon tiers écrit ces temps-ci, d'où un style mélangé plutôt étonnant je dirai, enfin à vous de jugez...
Bonne lecture à tous et si vous avez le temps dites moi vos avis, c'est toujours sympa pour tout les fan-ficteurs !!!

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