Fiction: Ma prison dorée

Et si Orochimaru avait été capturé au lieu de s'être enfui ? Et s'il avait été enfermé dans la cellule la plus noire de Konoha, sans avoir le droit de faire quoi que ce soit ? Et si ses complots avaient été découverts dès ses 18 ans ? Eh bien, je pense qu ça donnerait ça... Léger Yaoi Orochimaru/Jiraya
Classé: -12D | Drame / Romance | Mots: 5404 | Comments: 9 | Favs: 10
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Me-and-orochi (Féminin), le 25/08/2008
Bon !!
Ce coup ci j'espère que j'ai mis le chapitre sur la bonne fic XD, je ne sais pas s'il fait 1500 caractères...

Que dire de plus... à part que j'espère que cette fic vous plaira ^0^




Chapitre 1: Enfermement




Des bruits avaient toujours couru dans la prison centrale de Konoha.
Par ennui du quotidien, plutôt que de manger, dormir, faire des travaux d’intérêt généraux et lire, certains prisonniers condamnés depuis un petit bout de temps avaient pour loisir de diffuser ces rumeurs, sans se préoccuper de savoir si elles étaient vraies ou fausses.
Mais la rumeur que diffusa un homme d’une trentaine d’années, petit et maigrelet ne fut pas retenue. L’énormité était vraiment trop grosse.
« Arrête, Toshiro ! Comment t’veux qu’on croie à une connerie pareille ?! »
« J’vous le jure ! Cette prison est gardée par Deux Chuunins ! Il paraît qu’il est vachement dangereux ! »
Un gros bonhomme d’environ quarante ans éclata de rire.
« Comment t’veux qu’on t’croive ? Les criminels ils les tuent ! Ils vont pas s’emmerder à les enfermer ici ! »
« Et pis quelqu’un d’aussi jeune, on en a vu un seul depuis dix ans ! »
Le dénommé Toshiro continua cependant.
« J’vous le promet ! J’ai même entendu son nom… et son âge ! »
« Ah ouais ? Et comment qu’il s’appelait, p’tit malin ? »
« C’était un nom long… ça commençait par Oro… orochibidule… et il avait dix-huit ans. je vous l’jure sur l’honneur ! »
Mais les prisonniers éclatèrent de rire, et poursuivirent leur travail, sous ordre du garde qui les surveillaient. Celui-ci resta pensif. Ces pauvres bougres s’ennuyaient tellement qu’il fallait absolument qu’ils inventent des tas d’histoires ridicules…


Et pourtant, c’était vrai.


Il avait été enfermé la veille, dans une camisole spéciale, entourée de bandes de chakra.
Lui, il était là, dans cette cellule aussi froide et sombre que son cœur, la tête entre les genoux, dans le coin le plus noir de la petite pièce, là où la crasse grouillait, là où jamais il n’aurait cru un jour se trouver.

Et oui, en effet, il se nommait Orochimaru, et oui, il avait dix huit ans. Et alors ? Cela n’avait plus aucune importance…

Il ne pleurait pas. Jamais il ne se rabaisserait à cela. Jamais il n’en arriverait à une telle extrémité. Il ne s’était pas non plus mis en colère, il n’avait pas fait comme la plupart des prisonniers, frapper partout, sur tout ce qui bougeait ou ne bougeait pas. Quel intérêt, à part s’abîmer les mains… en revanche, il avait balancé cette espèce de bouillie immonde que l’on avait essayé de lui servir, à la gueule du chunin qui la lui avait apportée. Fallait pas abuser, non plus.

Il avait perdu. La bataille était finie, les ennemis avaient gagné. Il n’avait pas été assez fort pour battre une folle, un débile et un Hokage en même temps. Le pire était que c’était ce débile qui l’avait jeté à terre et immobilisé…

Jiraya.
Jiraya le boute en train de l’équipe.
Jiraya, le minable.
Jiraya l’abruti.

Jiraya ne lui arrivait même pas à la cheville, pourtant c’était lui qui l’avait capturé et envoyé dans cette prison miteuse. Alors que toujours le brun l’avait considéré comme un rival et un ami… même si jamais il ne le lui avait dit.

Il avait une réputation à tenir, quand même.

Celle du solitaire cruel qui faisait ses coups en douce, et dont la beauté un peu efféminée dépassait n’importe quel beau gosse minable de ce village pourri.
C’était Tsunade qui avait découvert le pot aux roses. Voyant que plusieurs soirs il s’éclipsait sans rien dire, elle l’avait suivi en douce.

Puis, à la vue de toutes ces horreurs, elle avait poussé un hurlement de terreur, et s’était enfuie en courant.
Orochimaru avait alors rassemblé tous ses instruments chirurgicaux, et s’était enfui du souterrain.
Il savait que Tsunade le trahirait.
Jiraya ne l’aurait peut-être pas fait, mais elle si.
Malheureusement, il n’avait pas été suffisamment rapide, et Jiraya avait fini par le retrouver.

Finalement, il aurait préféré que Sarutobi le tue, plutôt que de subir une telle humiliation.
Peu après sa capture, il avait été traîné dans le village, couvert de chaînes. Les passants l’avaient hué, il avait reçu des projectiles en pleine figure, même un vieux pot de fleurs tout pourri. Et ça les faisait marrer. Ça les faisait marrer de voir le meurtrier du village, celui qui avait volé des êtres à leur famille, celui qui les avaient utilisés pour son propre profit à lui, se faire à présent châtier comme il le méritait. Ah oui, ça les faisait marrer. Mais lui, il était resté silencieux, tandis que cette sale blondasse de Tsunade le forçait à avancer vers cette prison.

Elle non plus avait pas parlé. Son visage était resté dur, elle ne lui avait pas accordé un seul regard. Elle avait avancé devant lui, la tête haute, fière comme un paon de tenir celui qui était peut-être responsable de la mort de son petit frère et de son fiancé.
Pas une larme n’avait coulé des joues de cette même blonde pour son pseudo-camarade. J’ten ficherait, moi. Remarque, après tout il l’avait trahie. Elle ne le pardonnerait pas si facilement.
Jiraya ne l’avait pas accompagné. Il était allé annoncer la nouvelle au Hokage. Et quelle nouvelle… le serpent de Konoha, celui qui avait tué sans aucun état d’âme, celui qui avait fait le faux-cul pendant deux ans, avait été capturé. Avait dû essuyer une véritable humiliation publique, avant d’être conduit dans cette prison où l’on enfermait n’importe quel malfrat, mis à part les criminels.

Pourtant, il en était un, non ?

C’était peine perdue de chercher une once de logique, à Konoha.
« ninja de légende ». Il avait été traité ainsi, pendant deux ans. Depuis qu’il avait seize ans, son talent avait enfin été remarqué. Il était plus puissant que n’importe qui. Et pourtant il avait été écrasé, jeté à terre par un minable…

Comme il le regrettait, ce temps où l’insouciance était reine, ce temps où il croyait qu’être Hokage était être un dieu. Quelle connerie, décidément.
Il songeait à tout cela en silence, au fond de sa prison de chakra.
Il n’avait pas accepté de nourriture. Rien. Il restait là, à ruminer ses pensées noires, seul. Silencieux. Et terriblement froid.
Son cœur avait été glacé. Et finalement, il n’en voulait véritablement qu’à une seule personne.
Et cette personne était aussi celle qu’il aurait le plus voulu voir…
Alors il se cacha, dans son silence muet, il cacha son envie de meurtre, il cacha sa solitude et ses larmes de déception qui n’apparaissaient pas dans ses yeux, il cacha tout ce qui aurait pu représenter en lui un signe de faiblesse.
Il avait perdu son âme, à jamais…





« Tu viens boire un verre, Jiraya ? »
« Pour une fois que c’est toi qui me le propose, Tsunade, je me vois dans l’obligation d’accepter ! »
« Ah, par contre, c’est toi qui paye ! »
« Je me disais, aussi… »

Dans les rues de Konoha, deux jeunes gens, une jolie jeune femme blonde et un jeune homme aux cheveux blancs, dissimulaient un sentiment assez regrettable sous les verres de saké.
« Tu es allé parler au Sandaime ? » demanda brusquement Tsunade.
Jiraya fit mine de ne pas comprendre.
« Parler de quoi ? »
« De sa capture. »
Jiraya hocha la tête, en faisant tourner l’alcool dans sa petite coupe distraitement.
« Oui. » répondit-il tout simplement.
Tsunade l’avait vu, ce regard voilé dans les yeux du pervers. Ce regard déçu, empli de regrets et de chagrin.
« Depuis quand le savais-tu, Tsunade ? »
« Je ne sais pas. Longtemps, sûrement. Mais je crois… que j’ai fait semblant de ne rien voir… » répondit-elle avant de boire une longue gorgée de saké.
« Qui l’aurait cru… »
« Ça se lisait dans ses yeux, Jira. »
« Je n’avais rien vu… c’est quand tu me l’as annoncé que la vérité m’a pété à le tronche… »
« Oui, mais tu as bien réagi.
« Non, je ne crois pas. »

Silence. Jamais Tsunade n’avait vu son compagnon broyer ainsi du noir.
« Tu as permis à la justice de le capturer. Moi-même j’aurais été incapable de l’immobiliser comme tu l’as fait. »
« Mais c’était notre ami, Tsunade ! »
« Jamais il ne nous a considérés comme des amis. »
Jiraya remplit son verre.
« Je vais aller le voir. »
« Ne fais pas ça. »
Jiraya la regarda avec défi.
« Essaye de m’en empêcher, pour voir ! »

Tsunade soupira.
« Tu te fais du mal pour rien, Jira. Sarutobi-sensei t’a-t-il fait part de la sentence ? »
« Sarutobi-sensei voulait l’exécuter en place publique. Comme tous les criminels. »
« Et… ? »
« Il ne le fera pas. Parce que je le lui ai demandé »
Le verre que tenait Tsunade se brisa. Elle regarda son camarade avec incompréhension.
« Quoi ?! Mais pourquoi ?! »
« Parce que… parce qu’il est mon ami ! Il a toujours été dans notre équipe. Et rappelle toi la fois où il nous a sauvé la vie, à tous les deux ! Il n’est pas mauvais jusqu’à l’os. Je ne veux pas le croire. Et pour en être certain, j’irai demander à Sarutobi-sensei l’autorisation d’aller le voir. En plus, j’ai quelque chose à lui donner. »
« Tu sais que son appartement va être abandonné… »
Jiraya s’étonna.
« Oui, pourquoi me dis-tu ça ? »

Tsunade baissa la tête et contempla son reflet dans le verre qu’elle n’avait même plus envie de boire.
« On allait toujours le chercher avant de partir en mission. Tu te souviens ? Il était toujours pile à l’heure, devant son portail… et nous, on était toujours en retard. Ça le faisait enrager à chaque fois ! Mais il ne s’énervait pas. Orochimaru est toujours resté calme, dans n’importe quelle situation. Il n’a jamais bronché lorsqu’on lui demandait son aide. Il a même rit avec nous, tu te rappelles ? C’était la première fois que je voyais un sourire sincère se dessiner sur son visage. »
Jiraya ferma les yeux. Une petite goutte d’eau salée tomba dans son verre de saké.

Pourtant, il sourit.
« Arrêtons, Tsunade. Orochimaru nous as trahis. Vivons au présent. Ressasser le passé fait mal… »
Il sortit son portefeuille de sa poche, mais Tsunade sourit.
« Laisse, je règle la note. »
Jiraya lui jeta un regard incrédule.
« Quoi ?! Mais tu n’as jamais payé un seul verre de saké ! »
« Il faut un début à tout, non ? »
Jiraya haussa les épaules et sourit.
« Comme tu voudras, princesse. Je ne vais pas m’en plaindre ! Ça tombe bien j’avais plus énormément d’argent, et j’en ai besoin pour… »
« Pour ? »
« Pour faire encadrer une photo… »

Tsunade ne chercha pas à comprendre plus, voyant la petite lueur douloureuse, revenue dans les yeux de son ami…
Ils se séparèrent au coin de la rue.
« Je vais rentrer » dit Tsunade, avec simplicité. J’ai des affaires à terminer de régler… et toi, que vas-tu faire ?
« Je vais aller me promener un peu… et je vais aller voir Sarutobi-sensei, pour l’autorisation. Et puis, j’ai des courses à faire, et il faut que je passe chez l’encadreur avant dix-huit heures, sinon ça ferme… »
Tsunade lui fit un salut.
« Tu n’auras qu’à venir manger à la maison, ce soir. Je n’ai pas envie de te voir seul, en ce moment… »
« Je ne suis pas en sucre, tu sais… »
« Non, mais je vois que tu ne vas pas très bien. Mais si tu ne veux pas… »
« Je viendrai. C’est gentil à toi de t’inquiéter pour moi. Mais tout irait mieux, si… »
« S’il sortait de prison, oui, je sais. Mais il est dangereux. Il pourrait recommencer. »
Jiraya soupira.
« Mais dans quelles conditions doit-il vivre… là-bas… il a toujours été un peu maniaque, alors… dans cette cellule… »
« Il l’a bien cherché. Il est dans l’endroit qu’il mérite. »

Jiraya la regarda avec tristesse.
« Tu souffres de l’avoir perdu, toi aussi. Sinon, tu ne prononcerais jamais de telles phrases… »
« Tu dois avoir raison. Allez, à ce soir, Jira. »
« Salut, Tsu. »
Oui, Tsunade souffrait de voir son ancien camarade traité en criminel et en prisonnier. Elle souffrait, mais pas autant que Jiraya.
Le jeune homme, tout le temps tellement joyeux et rigolard, semblait avoir changé du tout au tout. On croirait revoir Orochimaru dans son ton calme, impassible, et souvent silencieux.
Elle aurait même presque dit qu’il avait maigri. La capture du Sannin aux cheveux noirs lui avait décidément fichu un sale coup. Il ne l’avait jeté à terre que sous ordre du Hokage. Elle était certaine que sinon, il l’aurait laissé partir.
Il souffrait. Il avait mal. Et elle ne savait pas quoi faire pour l’aider… car il avait bien plus mal qu’elle.

Elle avait remarqué depuis longtemps la complicité cachée entre les deux adolescents, mais eux ne semblaient pas le voir. Ils passaient leur journée à se disputer, mais ça n’était pas faute de se chercher. Lorsque l’un était malade, l’autre semblait défraîchi aussi.
Une fois, Jiraya avait été contraint de rester à l’hôpital, suite à une mission qui avait failli lui coûter la vie.
Et Orochimaru était allé lui rendre visite tous les jours, sans exception. Il disait que c’était pour se foutre de lui.
Il ne manquait jamais de l’enfoncer un peu plus dans la boue, mais l’éclair dans les yeux dorés du brun ne la trompait pas. Il y avait quelque chose entre eux deux, un lien fort que Tsunade n’avait pas pour eux deux. Ils ne le savaient même pas eux-mêmes, mais les paroles et les actions de Jiraya cinq minutes plus tôt le prouvaient.
Et elle ferait tout pour les aider, même si c’était avec le serpent…




Voili voilou ! ça vous a plu ? ;)



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