Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Pour les beaux yeux d'une Serpente

Après la mort d'Asuma, le village de Konoha cherche un moyen pour protéger Naruto contre les membres de l'Akatsuki. Le Hokage a aussi à coeur la protection du village car les forces vives de Konoha sont encore trop peu nombreuses. Jiraya lui suggère un moyen. Pour l'obtenir, il doit intercèder auprès du Roi des Crapauds.
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Fatamorgana (Féminin), le 01/08/2008
Dans cette fiction, je ne tiens pas compte de certains faits concernant, par exemple Jiraya ou Itachi. Au moment où j'ai imaginé cette histoire, je les ignorais.
Le personnage central est inspiré de mes lectures sur les êtres féeriques. Je renvoie mes éventuels lecteurs qui aimeraient en savoir plus à l'Encyclopédie des Fées, de Pierre Dubois.
Ce personnage donnera des sueurs froides à Kakashi...




Chapitre 1: Au Pays des Nâgâs





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Chapitre 1




Au Pays des Nâgâs



« Rappelle-moi pourquoi on se retrouve ici ? »

Hatake Kakashi mourait de chaud sous son masque. Ici, c'était un désert de sable rouge, où l'air semblait plus dense qu'ailleurs. Le bleu du ciel offrait un contraste saisissant avec l'étendue écarlate. À quelques pas devant lui, Jiraya s'arrêta et se retourna :

« Nous sommes en mission pour la très belle Princesse Tsunade, voilà pourquoi ! Lança-t-il joyeusement. »

Au sommet de son crâne était assis un petit crapaud orange, qui semblait autant souffrir de la chaleur que Kakashi. Le batracien tenait une délicate ombrelle de papier dans l'une de ses pattes palmées.
« Jiraya, avance, vieux fou ! Gémit-il. Je sens que je vais finir rôti si nous n'arrivons pas bientôt ! »
L'ermite aux cheveux blancs adressa un sourire à Kakashi.

« Tu entends sa majesté impériale Gamakichi, Hatake ? Nous devons nous remettre en route. Allons ! Courage ! Un grand gaillard comme toi...

Et Jiraya repartit d'un bon pas, suivi du ninja copieur, dégoulinant de sueur.

Quelques jours plus tôt, Kakashi avait été convoqué dans le bureau de l'Hokage. Celle-ci lui avait brièvement exposé sa nouvelle mission. Il s'agissait de se rendre dans une dimension parallèle, connue de Gamabunta. Les alliances du Roi des Crapauds permettraient au village caché de Konoha d'acquérir une arme ainsi qu'une protection efficace contre les attaques imminentes de l'Akatsuki, sans parler d'Orochimaru... Cette arme, il faudrait aller la chercher aux Pays des Nâgâs.

Voyant que Kakashi ignorait de quoi il s'agissait, Jiraya avait pris le relai :
« Les Nâgâs sont des créatures difficiles à cerner... Mais on dit que leurs femmes sont d'une grande beauté...» Le vieux pervers s'était vite repris, ayant surpris le regard menaçant de l'Hokage.

« Gamabunta est un allié du Roi des Nâgâs. Comme ce peuple a des affinités avec les serpents, il n'apprécie guère la façon dont nos ennemis corrompent leurs frères reptiles. Gamabunta a obtenu de son ami qu'il nous offre une protection armée contre leurs pouvoirs. »

Kakashi avait haussé les épaules. C'était une mission facile. Et il n'était pas fâché de laisser les jeunes se reposer un peu. Pour être tout à fait honnête, il avait lui-même besoin de se retrouver un peu entre adultes.

Et voilà qu'il arpentait cette terre aride en compagnie d'un vieux et d'un crapaud !

Ce dernier se mit soudain à s'agiter, en brassant l'air avec sa ridicule petite ombrelle.

« On y est ! Coassa-t-il, tout excité. Je vois les murs de leur Cité !

Malgré tout, Kakashi était curieux. Il se hâta de rattraper ses compagnons de voyage. Il dut gravir une dune avant de découvrir une vue qui le laissa béat d'émerveillement.

À ses pieds s'étendait une ville immense, dont les dômes d'or et de cristal scintillaient sous la lumière éblouissante du soleil. Les murs des bâtiments étaient aussi rouges que le sable brûlant de ce pays. Des gonfanons bleu roi ondulaient paresseusement sous l'effet d'un souffle que Kakashi ne pouvait sentir. Cela tenait du prodige. Autour de lui, l'air était immobile et là, en bas, il semblait animer les surfaces, le feuillage des quelques arbres... Des arbres ? Il poussait donc des arbres dans cet enfer ?!

Kakashi suivit le mouvement lorsque Jiraya amorça la descente vers la Cité des Nâgas.



Les trois voyageurs étaient attendus. Ils furent rapidement escortés jusqu'au palais royal, dont la magnificence était tout simplement époustouflante. Des dentelles de marbre ornaient les hautes fenêtres. Des entrelacs ondulaient autour de chaque porte. Les bois les plus précieux avaient servi à fabriquer les solides poutres qui soutenaient les plafonds.

S'étant déchaussé, Kakashi goûta avec délice à la fraîcheur que lui procurèrent les dalles de granit poli. À présent, il sentait l'air coulis le frôler. Un agréable frisson fit naître la chair de poule sur ses avant-bras. La brise semblait se promener dans les couloirs, jouer à cache-cache dans les tentures de mousseline, effleurer les cheveux des visiteurs. Kakashi la ressentait comme une véritable présence. Il n'était d'ailleurs pas le seul. Jiraya souriait béatement, comme s'il recevait les caresses et les baisers d'invisibles demoiselles. Au sommet de son crâne, le jeune Gamakichi avait repris du poil de la bête (si on peut dire...).

L'escorte des visiteurs était constituée d'un homme grand à la mine sévère et d'une jeune femme aux longs cheveux roux. De temps à autres, elle se retournait et fixait le ninja copieur. Il vit qu'elle avait les yeux jaunes et que ses prunelles étaient oblongues, comme celles des serpents. Elle ne cillait pas, même quand il surprenait son regard. Elle ne trahissait aucune émotion. Il se dégageait d'elle une puissance palpable. Comme elle se gênait si peu avec lui, Kakashi décida de lui rendre la pareille. Il nota ainsi qu'elle portait un pantalon serré aux chevilles ainsi qu'une longue tunique très cintrée, qui mettait en valeur sa taille. Elle était pieds nus et la plante de ses pieds était décorée de motifs noirs, tout pareil aux broderies qui couraient sur le bas de sa tunique. L'homme avait les mêmes tatouages sur les avant-bras. Il avait tiré ses cheveux blonds en un chignon piqueté de perles de verre rouge. À sa ceinture pendait un sabre dont la lame était protégée par un fourreau incrusté d'ivoire. La jeune femme n'était pas armée. Cependant, Kakashi avait l'intime conviction qu'elle était plus dangereuse que son compagnon.

Arrivé devant une porte à double battant, l'homme leva la main et lentement, les battants se séparèrent. Il prit congé des visiteurs en les gratifiant d'une courte inclination du buste et se volatilisa.

« Venez, dit la jeune femme. Le Roi et la Reine vous attendent. »

Kakashi relâcha l'air qu'il avait bloqué dans ses poumons. Il en fut tout surpris. Pour une raison qu'il ignorait, il avait cessé de respirer. Puis il comprit, lorsque leur guide reprit la parole :

« Mes Maîtres, voici les envoyés de Konoha. »

La voix de cette femme était tout simplement... Elle vous coupait littéralement le souffle ! Kakashi se remettait à peine de ses émotions lorsque la Reine se leva. Elle était grande et mince, vêtue d'une robe grenat aux plis compliqués. Ses cheveux blonds ressemblaient à de l'or liquide. Jiraya se mit à trembler d'excitation.
Aucune tenue, songea Kakashi.

« Bienvenue, dit la Reine. Bienvenue à toi, Prince Gamakichi. Et bienvenue aux amis des Crapauds. »

Kakashi sentit ses cheveux se dresser sur sa nuque, ses poils se hérisser. La voix de la Reine des Nâgâs était si suave qu'elle donnait envie de rire et de pleurer à la fois. De son côté, Jiraya était extatique, les yeux perdus dans le vague. Il fallut que Gamakichi le gifle pour qu'il reprenne ses esprits.

« Ah, vieux grigou ! N'oublie pas à qui tu t'adresses ! Lui lança le jeune crapaud. »

La Reine émit un gracieux petit rire et invita ses hôtes à prendre place sur les sièges que l'on avait posés à leur intention, devant le double trône des Nâgâs. Confortablement installé parmi les coussins, le Roi observait les nouveaux venus. Ses yeux reptiliens s'arrêtèrent sur Jiraya et les commissures de ses lèvres remontèrent imperceptiblement. Puis il passa à Kakashi. Une étincelle de surprise passa dans ses prunelles jaunes quand il détailla la mise du ninja. Le Roi s'adressa à lui :

« Vous êtes un grand guerrier, Hatake. Je le vois malgré la nonchalance que vous affectez. Vous êtes sans doute honoré dans votre pays pour vos faits d'armes et chacun, j'en suis sûr, connaît le secret de votre œil gauche... Quelle pupille étrange....

Sans réfléchir, Kakashi leva la main afin de vérifier que son bandeau n'avait pas glissé. Non, il était bien en place. Alors comment Diable le Roi pouvait-il... Le souverain poursuivit :

« Je ne comprends pas pourquoi vous cachez ainsi cet œil extraordinaire. Et votre visage ? Pourquoi ? Vous n'êtes pas laid, il me semble. Qu'en pensez-vous, ma mie ? Demanda-t-il en se tournant vers la Reine. »

Cette dernière scruta un instant le jeune homme voilé. Ses beaux yeux dorés glissèrent sur les traits, les creux et les pleins du visage de Kakashi, qui ressentit cet examen comme une véritable torture. Il avait compris que son masque ne servait à rien sous ce regard pénétrant. Au bout d'un moment qui lui parut affreusement long, la Reine sourit et déclara :

« Cet Humain n'est de loin pas aussi beau qu'un Nâgâ, mais il a du charme et j'aime le dessin de sa bouche. »

Pour le coup, Kakshi sentit ses joues devenir anormalement chaudes et Jiraya éclata de rire en surprenant le regard désemparé de son compagnon. La Reine sourit de plus belle et s'adressant à l'Ermite, elle dit :

« Quant à vous, nous connaissons votre légende. Le Roi des Crapauds nous a souvent conté vos aventures et je dois dire que j'étais à la fois curieuse et impatiente de vous rencontrer. »

Le rire de Jiraya mourut dès les premiers mots de la Reine. Il suffoquait presque d'entendre une si belle dame lui adresser de tels compliments. Ce fut au tour de Kakashi de ricaner.



Le Roi et la Reine étaient des hôtes généreux. Ils offrirent aux voyageurs des boissons et des mets qui leur firent oublier les fatigues du voyage. Par moment, Kakashi jetait un regard vers la jeune femme rousse. Elle avait pris place sur l'estrade, aux pieds de sa souveraine. Elle lui présentait les plats et emplissait sa coupe chaque fois qu'elle était vide. Le reste du temps, elle posait son regard sur Kakashi, mais elle ne le fixait pas. Elle semblait avoir trouvé en lui un point d'appui pour ses réflexions. Son regard était à la fois lointain et serein, pareil à celui de quelqu'un qui médite. Kakashi eut la furtive impression d'un papillon jaune qui se serait posé au milieu de son front, un contact léger mais bien réel. Tel était le regard de la Nâgâ.

Après avoir goûté aux délices de la table, Jiraya remercia chaleureusement la Reine, et dans une moindre mesure, le Roi. Les yeux rivés sur les grâces de la belle souveraine, il tourna ensuite quelques compliments pour leur rendre hommage. Comme Kakashi lui donnait un discret coup de coude dans les côtes, l'Ermite se reprit, et, se souvenant pourquoi il était venu, il s'adressa au Roi :

« Majesté, nous ne pouvons demeurer trop longtemps en Votre aimable compagnie et je le regrette, croyez-le bien... »

Là, Jiraya lança une œillade énamourée à la Reine, et poursuivit :

« Notre Hokage requiert Votre aide et Vous serait reconnaissante de nous remettre aujourd'hui-même l'arme que Votre Altesse magnanime nous a promis. »
Cette tirade avait été dite d'une voix bien timbrée, avec sérieux et respect. Quand il le fallait, Jiraya était capable de la plus grande rigueur et il se montrait comme étant un homme digne de la confiance qu'on lui accordait.

« Mais bien volontiers, répondit le Roi. Pour plaire à Notre allié, le Roi Gamabunta, Nous allons vous remettre cette arme. Le Prince Gamakichi, ici présent, sera le garant pour Konoha. Cela vous convient-il ? »

Les deux ninjas et le jeune crapaud acquiescèrent.

« Parfait, dit le Roi. Voici donc l'arme promise. »
Joignant le geste à la parole, le Roi désigna la jeune femme assise aux pieds de la Reine. Il sourit en surprenant les mines ébahies de ses invités.

« Ne vous fiez pas aux apparences, dit-il. Cette créature est la plus redoutable des Nâgâs. Elle est dotée d'une puissance équivalente à la mienne et qui surpasse celle de la Reine. Si vous utilisiez votre œil, poursuivit-il à l'adresse de Kakashi, vous pourriez vous en convaincre.

- Je n'en ferai rien, répondit tranquillement le ninja. Ce serait faire insulte à Votre générosité.

- Voilà qui est parler en gentilhomme, s'exclama la Reine, charmée. Puisqu'il vous tarde de rejoindre votre village, nous allons vous épargner le pénible voyage. »

Se tournant vers la Nâgâ rousse, la souveraine lui tendit les mains et l'aida à se relever.

« Mon enfant chérie, je te vois partir avec chagrin, dit-elle d'une voix tendre. Cependant, je respecterai ton choix. Va, ma Douce, et sois l'épée et le bouclier des gens de Konoha ! »

Ayant dit ces mots, elle posa ses lèvres sur le front de la jeune femme puis l'étreignit. Ému par ce joli tableau, Jiraya écrasa une larme. Quant à Kakashi, il réalisait avec stupeur que le Roi et la Reine des Nâgâs leur remettait leur propre fille, ni plus ni moins. Bien que ce fût apparemment la décision de la jeune femme, il ne pouvait s'empêcher de ressentir un peu de compassion pour cette enfant qui allait s'exiler afin de se mettre au service d'un chef étranger. À son plus grand étonnement, il surprit un sourire sur le visage impassible de la Nâgâ.

« Merci, murmura-t-elle. »

Et ce fut tout.

La Nâgâ descendit de l'estrade et vint se placer entre Jiraya et Kakashi, qui s'étaient levés. Elle regarda une fois encore ses parents puis prononça une parole magique. Il sembla à Kakashi qu'un tornade de sable doux l'enveloppait et le tirait vers le haut.

Quand ses pieds rencontrèrent à nouveau le sol, il lui fallut quelques secondes pour se réorienter.
« En voilà, une entrée fracassante ! Dit une voix. »
Kakashi se retourna et comprit enfin où il se trouvait.

Debout derrière son bureau, les bras croisés sur sa généreuse poitrine, Tsunade les toisait, un fin sourire accroché aux lèvres.



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