Fiction: Le phoenix et la salamandre

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Face à moi, une silhouette sombre s'active. Ses bras bougent dans tous les sens. J'ai presque envie de lui dire que tout va bien, que je n'ai rien mais son activité me fascine. En effet, plus la silhouette remue ses longs bras maigres et plus le rideau de flammes semble diminuer. Enfin, c'est un oiseau de feu qui s'envole au-delà de la cime des arbres et se perd dans le lointain ciel bleu. Après un court instant de stupéfaction, mes yeux redescendent sur la silhouette qui m'a, semble-t-il, sauvée. C'est un grand garçon mince et élégant, enveloppé dans une cape noire. Sa peau a un peu la couleur du souffre, et ses yeux sont rouges comme de la lave en fusion. Il m'apostrophe :

"Tu pourrais prévenir que tu étais dans le coin! J'ai failli te brûler vive."

Je regarde mes bras. Pas une trace de brûlure. Ma peau n'est même pas rouge.

"C'est toi qui as créé ce feu qui ne brûle pas?"

Il me regarde avec des yeux effarés.

"Un feu qui ne brûle pas? J'ai balancé un briquet dans la flaque de pétrole à tes pieds!"

Mes pieds sont bien couverts d'une substance noire et nauséabonde. Et, à demi-fondu, un briquet coule lentement dans la mélasse ainsi créée. J'ai vraiment réussi à me protéger du feu. D'un vrai feu.

"HOUURRAAAAA" m'écriais-je en sautant au coup de l'inconnu. "Je savais que je n'étais pas si faible, je le savais!"

Impassible, il me regarde comme si j'étais un simple moustique le dérangeant. Puis il soupire en me repoussant avec son avant bras.

"ça tourne pas rond dans ta cavité cérébrale, toi…"

Mais quel rabat-joie! J'ai le droit d'être contente, quand même… Bon, je ne sais toujours pas comment j'ai fait ça, mais je l'ai fait. Avec ça, plus question de me refuser une fois de plus l'examen chunin! C'est Nagi qui sera vert de rage. Lui qui passe sa vie à me narguer avec son utilisation quasi parfaite du byakugan. "gnagnagna petite cousine, tu as vu que je peux te battre quand je veux… gnagnagna je sais tout faire mieux que toi… gnagnagna le byakugan chez toi c'est pas un talent héréditaire, c'est plutôt une inutilité héréditaire…"
Quand je pense que papa dis toujours que Nagi et moi ressemblons à nos parents! Je n'imagine même pas que ma chère maman se soit sentie aussi faible face à oncle Neji. Elle est bien trop puissante pour cela. Maintenant, moi aussi je serai forte.

"Bon, gamine, tu veux bien me lâcher? T'es toujours accrochée à mon bras. J'en ai encore besoin, je ne peux te le laisser. "

Gloups… gamine? Je le regarde droit dans les yeux, avec toute la rage que je puisse mettre dans mes deux grands yeux blancs, et déclare d'une voix aussi grave que possible (plus grave que ça je m'étouffe).

"C'est moi que t'appelles ''gamine'', minable?"

Et là… la honte totale. Il éclate d'un rire fluet, comme un chant d'oiseau, et ses lèvres rouges modulent le son de ce rire qui s'amplifie jusqu'à devenir une véritable symphonie. Puis, aussi soudainement qu'il a commencé à rire, il reprend son souffle, reprend son bras, et reprend son chemin. Comme si de rien était. Comme si je n'étais pas présente et qu'il n'avait pas assisté à un exploit de ma part.

"hey!!! Duchnock, te barres pas comme ça! Je suis pas d'accord! "

Lentement, il se retourne, l'air contrit. Oouah. Il est plutôt mignon, le duchnock en question. Et ce petit côté sombre et rebelle, là… un peu bizarre sur les bords. Peut-être même est-il terriblement dangereux? Oh, le rêve, c'est peut-être un criminel pyromane recherché dans tout Konoha! Ou bien un agent secret? Ou un ninja d'une puissance sans limite qui pourrait faire mon entraînement et me rendre dix fois plus forte qu'à présent (ça ne serait pas du luxe!).

"Tu n'as pas d'insigne, machin. Tu viens d'où?"

"De nulle part."

"Connais pas. C'est loin d'ici?"

Je sais que j'ai un humour pourri, mais il sourit quand même. Enfin, ça serait mieux s'il était plus bavard.

"Tu es quoi alors? Le Ninja-qui-vient-de-nulle-part?"

"Ça n'est pas ainsi que m'appellent ceux qui me connaissent."
Enigmatique, en plus de ça. Je fonds.

"Bon, alors, tu t'appelles comment?"

Il me jauge du regard un moment, attendant je ne sais quoi, avant de me répondre d'une voix sensuelle.

"On me nomme le Phœnix."

Un drôle d'oiseau, ce Phœnix. Et vraiment craquant. Il a l'air tellement sûr de lui… la seule personne que j'ai jamais vue avec une telle façon de se tenir, c'est difficile à avouer, mais c'est mon père en combat.

"Qu'est ce que tu fais ici? Et… es-tu un ninja, Phœnix? Moi je suis la fille du grand Hokage de Konoha, le Rockudaime Uzumaki Naruto, et mon rêve est devenir une grande Kunoichi!"

"C'est pas bon les rêves. Ça a la fâcheuse tendance à ne jamais se réaliser."

Aussi pessimiste que grand-mère. J'espère qu'il ne boit pas autant de saké.

"On s'en fout. Mon rêve je le réaliserai parce que j'ai des gens a convaincre, et d'autres à ne pas décevoir. Tu n'as pas répondu à ma question… pourquoi es-tu ici? Tu es un ninja?"

"Ça dépend si par Ninja tu entends forcément porter un insigne et appartenir à un village."

Devant son envie évidente de tout me raconter, je préfère éviter toute question. Je connais bien ces gens là : ils font comme si tout était secret, mais finalement, ils me racontent tout.

"Je suis un maître du feu. Je viens d'un petit village sur un volcan et j'ai appris le katon par moi-même. Depuis la destruction de mon village, je parcoure le monde pour apprendre plus de techniques, et rivaliser avec les plus forts. Ton père m'intéressera, le jour où je serai plus fort."

Vantard. Il ne battra jamais mon père avec son ridicule petit oiseau de feu.

"Et ça te sert à quoi de devenir plus fort?"

"Cela ne te regarde pas, jeune fille. Maintenant que j'ai répondu à ta question, je m'en vais, j'ai encore de la route à faire."

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il ne faut pas le laisser partir. Quelque chose dans cette situation incongrue me dit que cet homme est important. Bon d'accord, il est surtout canon.

"Pourquoi Konoha? Pourquoi passer ici si c'est pour t'en aller?"

Il semble chercher ses mots. J'en profite pour me rapprocher sournoisement de lui, histoire de ne pas le perdre de vue. Ses sourcils se froncent tandis qu'il articule quelques mots.
"Je pensais… peut-être y trouver quelqu'un. Mais visiblement, cette personne n'est plus ici."

Ses mains tremblent. Il est nerveux, inquiet. Tout son corps s'est tendu au moment où je lui ai posé la question. Brusquement, je me jetterai bien à son cou pour le câliner, il a l'air si fragile! Je me demande qui il peut bien chercher. Pourvu que ce ne soit pas sa petite amie!

"Je connais tous les gens qui sont passés par Konoha. Si cette personne est venue, je saurais vous le dire."

"Rentre chez toi, petite."

Une flamme. Juste une flamme étincelante et puis, plus rien. Je me retrouve seule, avec l'unique songe de ce Phœnix aux yeux luisants, dont l'âme semble être le brasier de passions immenses. Il est temps pour moi de retourner sur le chemin de ma solitude, et de comprendre comment j'ai pu me protéger de ce feu.




Les commentaires sont toujours les bienvenus et les critiques aussi. Si vous avez envie de débattre sur la vraie nature de ce feu qui ne brûle pas, ou sur l'identité de la personne que cherche le Phoenix... N'hésitez pas!

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