Fiction: Des inconvénients du Byakugan. (terminée)

One-shot : Qu'arrive-t-il quand le si précieux Byakugan tombe enfin entre les mains de ninjas adverses ? Une sale journée pour Hinata. Attention, scènes choquantes, âmes sensibles s'abstenir et tout ça.
Classé: -16D | Horreur / Tragédie | Mots: 2754 | Comments: 24 | Favs: 20
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aka oni (Masculin), le 15/07/2008
Si vous ne supportez pas le gore, passez votre chemin.
Cette fic ne présente aucun rebondissement particulier et n'a que très peu d'intérêt scénaristique. Simplement, si vous n'aimez pas Hinata et que vous n'êtes pas du genre à vous évanouir pour trois gouttes de sang, welcome, welcome...




Chapitre 1: Byakugan, vie et mort



La première chose qui parvint à ma conscience vacillante, ce fut un embrouillamini de sons divers. Des voix, sans doute, mais si lointaines et brouillées que je ne pus en déterminer le sens. Je n’en eus pas le loisir, car la douleur surgit soudainement, alors que mon esprit était encore brumeux. Elle me coupa mon souffle encore vacillant. Elle me lacérait le flanc droit, et j’ouvris brusquement les yeux. Aveuglée par la lumière forte juste au-dessus de moi, je les refermai immédiatement. J’avais cru apercevoir un environnement hospitalier. Konoha ? L’hôpital de Konoha ? La mémoire commençait à me revenir, petit à petit. L’attaque. L’embuscade, alors que nous n’étions qu’en mission de reconnaissance. Le combat. Eux, supérieurs en nombre. Les membres de mon équipe m’entourant pour me protéger. Puis… Tout était encore flou.
Je tentai de rouvrir les yeux, clignai plusieurs fois des paupières pour m’habituer à l’ampoule éclatante juste au-dessus. Non, pas Konoha. Certainement pas. D’abord parce que je ne reconnaissais pas la chambre. Ensuite parce que cette chambre était, à l’exception de la lampe aveuglante, plongée dans l’ombre. J’étais seule dans cette pièce. Et surtout parce que j’étais attachée. Je me débattis un peu, ravivant la douleur de mon flanc, me rappelant un peu la suite des faits.
Je n’avais pas pu me battre, trop paralysée par la peur que j’étais. Je n’avais rien pu faire. J’avais changé un combat en protection rapprochée pour mes coéquipiers. Encore une fois, j’avais été un poids, un vrai poids, aussi immobile et inutile qu’un bloc de métal. Puis la défense avait été percée. Je me souvins du coup de kunaï dans le flanc. Dans le flanc droit.
Je regardai comme je pus, en tordant le coup, l’endroit. La blessure avait été bandée à la hâte à l’aide d’un linge sale. Pas l’idéal. Pas désinfecté. Le mouvement que je fis rouvrit la plaie – ou plutôt l’agrandit. Des larmes coulèrent de mes yeux. Les mêmes que celles que j’avais versées lorsque je m’étais pris le coup de lame. Autant de douleur que d’impuissance. La suite me revenait parfaitement : je m’étais écroulée au sol. Puis un coup derrière la nuque. Puis plus rien. J’étais sans doute inutile et faible, mais assez intelligente pour comprendre que Hinata Hyûga, détentrice – hélas – du Byakûgan, avait été capturée.

Cela faisait un bon quart d’heure que j’avais repris conscience. Un quart d’heure d’enfer. La tête me lançant, mon flanc déchiré me faisant souffrir encore plus, et la peur. Et la honte. Surtout la honte. Cela avait fini par arriver. Alors, mon père avait raison ! J’étais dangereuse pour le clan du fait même de ma faiblesse…! Je tentai de ne plus y penser en observant la pièce. Sale. Simplement sale et vide. Mais la tache sombre que je crus apercevoir non loin du lit m’incita à regarder ailleurs, et je tentai de l’oublier, quand les voix se firent entendre à nouveau. Elles se rapprochaient. Je tentai d’entendre ce qu’elles disaient, mais c’était distant, quoique se rapprochant.

- … Vous dis que c’est impossible ! Ils sont sur sa trace, c’est évident !
- Ce n’est pas un choix que vous avez ! Répliqua l’autre voix, plus grave et rocailleuse.

Puis la porte s’ouvrit violemment.

- Je ne discute pas cet ordre, mais comprenez que c’est la première fois que nous tenons un spécimen vivant !

Spécimen ! Ce fut à partir de là que la peur, indistincte, informe, prit forme. Jusque là, j’avais cru que tout s’arrangerait, que Naruto, Neji, Kakashi, Shino, quelqu’un ! Viendrait me sauver, que tout recommencerait comme avant. Mais la vue de cet homme, dissimulé dans l’ombre, et le petit homme chauve engoncé dans sa blouse blanche juste à côté, me plongèrent dans une terreur sans nom. J’étouffai un cri. À peine si les hommes tournèrent la tête. Celui qui semblait être le chef reprit :

- Une journée. Pas plus. Vous avez une équipe complète !

L’autre voulut protester, mais se ravisa et se contenta de s’incliner. Puis, une fois son supérieur parti, il manda ce qui me sembla être un garde et lui murmura quelques mots. L’autre acquiesça et partit. Le petit chauve s’approcha de moi et m’écarta les paupières violemment. Il sourit fugitivement, sortit une petite lampe de poche de sa veste et projeta la lumière directement dans mon Byakugan. Mon œil hypersensible reçut la décharge lumineuse et je gémis de douleur. Il me lâcha brusquement. Cinq autres personnes, plus jeunes mais aussi toutes vêtues de blouses blanches, pénétrèrent dans la pièce. Derrière, un garde poussait un grand chariot métallique dont le fracas vint réveiller ma migraine. Il le laissa à côté de moi. Je ne pouvais voir que des excroissances métalliques de là où j’étais. Des outils ? Un des hommes saisit un scalpel, mais le petit chauve, sans doute le chef de cette équipe scientifique, l’arrêta. Il se tourna vers moi et me demanda :

- Dis moi, que sais tu de ton Byakugan ?
- Que… voulez vous dire ?
- Sais-tu comment il est fait ? Quelles parties de ton anatomie il implique ?
- Non… Je… ne sais pas, je… Qu’est-ce que vous allez faire ?

Mais l’homme s’était désintéressé de moi sitôt que j’avais répondu négativement. Il saisit un scalpel et dit sèchement :

- Écarteurs.

Un des hommes saisit une pince et m’écarta la paupière gauche de force. L’autre approcha mon œil, scalpel à la main. Je l’entendis murmurer pour lui. Il pratiqua une incision sur le côté de l’œil. Puis il réclama à nouveau des écarteurs et écarta d’un coup la plaie pratiquée sur la tempe. La douleur cisailla à la base le cri que j’allais pousser. Ce que j’avais subi à cause du kunaï n’était rien. La douleur était tellement intense que je hoquetai. Mais ma tête avait été fortement sanglée quelques instants plus tôt.

- Ah, c’est intéressant, regardez, le Byakûgan est en moyenne deux fois supérieur en taille à un œil normal. Vous remarquerez, en plus, qu’il est irrigué par cinq fois plus de veines que les yeux normaux, déclara le scientifique doctement, comme s’il disséquait une souris.
- Peut-être pour l’alimenter en chakra ? Soumit un autre.

Le chauve acquiesça et plaça une petite tige sous une veine. Je sentais le sang palpiter. La souffrance était telle que je ne crus pas que cela pouvait exister. Je tentai de me remémorer ce que je savais. Plus la douleur est forte, plus le corps sécrète d’anti-douleurs… Mais lorsque le professeur sortit d’un coup ma veine à l’air libre, j’envoyai paître les cours et les scientifiques. Cette fois-ci, je hurlai bel et bien. Je hurlai comme une damnée, à m’en briser les cordes vocales. Les scientifiques sursautèrent, comme s’ils se rendaient compte de ma présence.

- Faites la taire, dit le chauve, agacé.

Un de ses acolytes se dépêcha de mettre sa main sur ma bouche. Je le mordis à pleine dents, rendue folle par la douleur, sentant ma propre veine hors de mon corps. L’autre émit un cri de surprise et de douleur, puis, furieux, m’asséna un coup de poing en plein visage.

- DU CALME ! Hurla soudainement le petit homme. Tu la fais bouger. La bouche n’a pas de rapport avec le Byakugan, je crois, alors débrouille toi mais fais la taire !

Puis il commença à couper la veine sur la longueur. Cette fois, la souffrance dépassa encore un seuil. Pourquoi ne m’évanouissais-je pas ? J’aurais dû, j’avais si mal ! Je hurlai encore. L’autre saisit une petite masse en hâte et l’abattit sur ma bouche. Je sentis un goût de sang et de dents cassés. Il m’avait brisé mâchoire et dents. Je crachai un peu de sang et hurlai de plus belle, je sentis les larmes couler. Elles coulaient depuis longtemps, mais je ne m’en rendis compte qu’à ce moment. Les larmes de l’œil gauche étaient rouges. Un troisième homme grogna :

- Crétin, tu ne vas pas l’empêcher de hurler en lui brisant les dents ! Il faut lui arracher la langue !

Un quatrième intervint :

- Si tu veux la tuer, idiot ! Contentez vous de couper les cordes vocales…
- Trop délicat, elle pourrait y passer.
- Bâillonnez la, idiots, soupira leur chef, exaspéré.

Ce qu’ils firent. Le torchon sale avait un goût de merde. Je me retins de vomir. Les morceaux de dents étaient dans le fond de ma gorge.

- Bien, dit le docteur, satisfait. Effectivement, ces veines amènent le chakra. Maintenant, il nous faut voir le plus important : comment fonctionne le Byakugan. Pour cela, il nous faut le disséquer.

Et sans autres manières, il saisit un scalpel et cisailla mon œil d’un geste sûr. Je restai un moment hébétée. Il avait ouvert mon œil comme on coupe une pastèque. La brûlure fut si intense que… Que rien, je ne pouvais rien faire, rien dire. Je n’avais aucun moyen d’extérioriser la douleur atroce qui m’arrachait l’œil. Je ne voyais, bien sûr, plus rien de cet œil, mais l’autre put suivre la dissection en détail. Le docteur ne parlait plus, se contentait de noter des choses d’un air intéressé. Parfois, il extrayait des morceaux de mon œil, qu’il déposait dans des boîtes stériles. Chaque seconde passée sur cette table fut un enfer de souffrance. Tout explosait dans mon œil, et je ressentais avec une précision démoniaque le moindre geste du scalpel, ou des pinces, ou… Enfin, je sentis que j’étais arrivée à un stade de tolérance et je m’évanouis. J’eus le temps d’entendre :

- Bon, on continue après le déjeuner.

Puis plus rien.

Curieusement, ce ne fut pas la douleur qui me réveilla, mais des voix. Bien sûr, la douleur revint aussitôt que je me réveillai. Les voix n’étaient pas celles des scientifiques. J’aurais dû être soulagée, mais ce que j’entendis n’était pas rassurant.

- T’es… T’es sûr ?
- Sont partis manger, ils en ont encore pour une heure, minimum.

Quatre hommes s’avancèrent. De mon œil encore valide, je vis que c’étaient des gardes. Le plus grand s’avança. Face porcine, barbue, hirsute, l’œil malsain. Il baissa son pantalon sans autre cérémonie.

- Attends, si on fait une connerie, on va…
- C’t’à son œil qu’ils en veulent, pas à son œil de bronze, rétorqua l’homme, puis les quatre rirent ensemble à l’ignoble plaisanterie, d’un rire gras et sale.

Ayant compris leurs intentions, je tentai de hurler, mais j’étais encore bâillonnée.

- Ha ha ! Ils ont fait le boulot pour nous !
- Bah, faut pas regarder sa tête, ils l’ont joliment arrangée, dit l’autre d’un ton dégoûté.
- Pas ça qui m’intéresse, rétorqua le porc.

Puis il me viola, purement et simplement. Je le sentais sale, en sueur, probablement ignorant l’hygiène. Je le vis s’activer en grognant et en suant, et le sentir en moi me donna une irrépressible envie de vomir. C’était atroce au-delà du possible. Il me faisait mal – pas aussi mal que la dissection, mais une douleur bien plus humiliante.

- HA HA ! Hé, les gars, j’suis l’premier là d’dans !

Je fermai mon dernier œil. Je n’étais plus vierge et j’avais mal. J’eus presque un frisson de soulagement quand il termina son affaire, bien que le dégoût fût d’un niveau incroyablement élevé. Quand je compris que les trois autres allaient passer derrière, je crus défaillir. Aucun repos ne me serait accordé ? Chacun me fit mal. Chacun fut à l’origine d’une nouvelle douleur, d’une nouvelle humiliation. Lorsque le dernier poussa son cri de goret, je ne pus retenir un flot de vomissures, qui vinrent imbiber le torchon, qui n’en avait pas besoin.

- Allez, les gars, murmura le chef des gardes.

Puis ils sortirent. Moins de cinq minutes plus tard, les scientifiques revinrent, bavardant joyeusement. Leur chef nota les vomissures et mon pantalon baissé et haussa les épaules.

- M’étonnerait que ce soit lié au Byakugan, l’entendis-je murmurer. Bien, messieurs… Nous allons continuer.
- Sur l’autre œil, monsieur ? Demanda un autre.
- Non, non, j’aimerais le garder entier pour l’instant. Il n’y a que deux exemplaires, dit-il en riant doucement, bientôt accompagné de ses acolytes. Non, reprit-il, j’aimerais voir les connexions du byakugan avec le cerveau. Comme vous l’avez vu, ce sont ces veines qui amènent le chakra…

Ce disant, il tira sèchement sur une veine, arrachant une onomatopée rauque de mes cordes vocales fatiguées. Puis il la laissa pendouiller sur ma joue trempée de sang.

- … Mais comme vous le savez, les possesseurs de ce dôjutsu peuvent l’activer à volonté. Par conséquent, il existe forcément un lien entre le cerveau et l’œil !
- Brillant, commenta une voix. Il faut vérifier.

Mon œil encore valide vit une silhouette auréolée de lumière aveuglante se pencher.

- Bon, pour commencer, enlevons ce qu’il reste…

Il commença alors à découper par petits bouts ce qu’il restait de mon œil et arracha ceux-ci avec des pinces, pour les déposer dans des boîtes à côté de lui. Étrangement, je restai sans réaction. La douleur ne s’amenuisait pas, elle était de pire en pire, toujours pire. Pourtant, je ne bougeai pas du tout. Je n’en avais plus la force, plus le courage. Seules mes larmes prouvaient encore que j’étais vivante – hélas. Enfin, mon orbite fut vide. L’homme voulait pourtant aller plus loin. Mais il grommela :

- Bon sang, ces larmes m’empêchent de bien voir… Il faudrait extraire… Non, ligaturer le canal lacrymal.
- Je m’en occupe, monsieur !

Une autre silhouette apparut, se pencha et coupa avec rapidité quelque chose dans mon orbite. La douleur fit un bond – encore.

- Ah, voilà ! Je le ligature… Ah, merde…
- Crétin ! Mugit une voix. Tu l’as déchiqueté !
- Je… je suis navré…
- Pousse-toi !

Une autre silhouette prit sa place. Pour ma part, la douleur était totale et uniforme, je n’avais aucune idée de ce qu’ils pouvaient faire. Je remarquai que mes larmes avaient cessé, et une sourde douleur apparut dans mon orbite – une autre douleur.

- Bon, alors…

L’homme commença alors à triturer ce que je pensais être mon nerf oculaire. La douleur fut non seulement absolue, mais en plus elle se répercutait dans tout mon crâne comme si quelqu’un y lançait des grenades. Cette fois-ci, je parvins à hurler.

- Ah, incroyable, regardez comme ce nerf oculaire est épais… Et sensible, en plus.

Ce disant, il piqua de son scalpel et un nouveau hurlement lui arracha un sourire.

- Eh bien, très concluant. Je ne peux pas aller plus loin pour le moment, nous verrons à l’autopsie.

À ce moment, leur chef entra en trombe dans la salle.

- Nous sommes attaqués, mugit-il. Débrouillez-vous, mais finissez ce que vous avez à faire et partez par le passage sécurisé !
- Que faire ? Murmura un assistant quand il fut parti.
- Une seule solution : extraire l’œil restant.

Mon sang se glaça. Je vis le scalpel avancer doucement. Je le sentis découper la paupière du haut. Je sentis très bien la pince arracher la paupière. Je parvins à émettre un cri étouffé. Encore une nouvelle douleur ? Encore pire ? Ou juste différente ? Je ne savais pas que notre corps pouvait ressentir autant de douleurs différentes. Les scientifiques ne perdaient pas de temps. Après la paupière, ils découpèrent le contour de l’œil, veines comprises. Ils arrachèrent la peau et la chair. Un jet de bile remonta de mes boyaux. Pourquoi étais-je née avec le Byakugan ? Pourquoi devais-je endurer une telle horreur ? Mais je n’avais rien vu, rien ressenti. Tout cela ne constituait que le hors d’œuvre. Le chauve plaça ses plusieurs pinces sur l’œil et, à son signal, les assistants arrachèrent proprement mon œil de son orbite, veines comprises, dont certaines restèrent accrochées à ce qui fut mon visage. Elles furent sectionnées au scalpel. Les scientifiques placèrent l’œil dans une boîte stérile et, sans autres tergiversations, ils s’enfuirent, tout simplement. Juste à temps. J’entendis des pas de course. Une voix. Une voix qui hurlait d’horreur ? Naruto ? J’articulai son nom. Je sentis une main caresser mon front sanglant. J’entendis très bien Kakashi dire :

- Naruto… S’il te plaît. Achève la…
- Non… C’est… Hinata… On peut…
- On ne peut plus rien faire. Rends lui service. Rends toi compte de ce qu’elle a…

Je n’en entendis pas plus. Je sentis le kunaï me traverser la gorge. Douce douleur, en comparaison des autres. Je me sentis calme. J’entendis un sanglot, je sentis une main sur mon épaule.
Puis le noir.
Puis plus rien.



Some coms ?



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